Ne pas être qu'un "patient" ...

« La voix du corps », vivre avec Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°58
Mady Mesplé dans le Parkin­son Suisse n°114

Soprano célèbre, Mady (Magde­leine) Mesplé (née le 7 mars 1931 à Toulouse) a triom­phé à l’Opéra de Paris, à la Scala de Milan comme au Métro­po­li­tain Opéra de New York dans les rôles les plus pres­ti­gieux du réper­toire fran­çais, italien ou alle­mand. Elle est aujourd’hui un profes­seur de chant très demandé et … la marraine de France Parkinson. 

Car ce mal l’a frap­pée, elle parmi tant d’autres… Mais elle a décidé de lutter et, surtout, de soute­nir tous ceux qui sont touchés par ce fléau inva­li­dant. Ils sont nombreux : plus de 150 000 en France et plus de 15 000 en Suisse.

Avec en toile de fond le récit intime de sa carrière de canta­trice, de ses joies et de ses drames, Mady Mesplé nous offre un témoi­gnage unique sur cette affec­tion, ses signes précur­seurs, les souf­frances quoti­diennes qu’elle inflige, mais aussi sur les soins néces­saires au confort des patients, les moyens de les soula­ger et de leur redon­ner de l’espoir.

L’humour et la sensi­bi­lité de Mady Mesplé sont présents à chaque page de ce livre. Elle accorde une grande place au témoi­gnage sur la mala­die de parkin­son. Son livre est un hymne à la vie : « Oui, être heureux malgré la mala­die de Parkin­son est possible ».

Ref. : La voix du corps — vivre avec la mala­die de Parkin­son, Mady Mesplé ; édition Michel Laffon ISBN 13 : 978 – 2749912776, dispo­nible en librairie.

Lu par Jean Grave­leau

Nicotinothérapie — les documents

Le groupe Parkin­son de l’île de France (GPIDF) publié sur son site un docu­ments (au format pdf) qui explique les tenants de la « nico­ti­no­thé­ra­pie », écrit par le docteur Gabriel Villa­fane. Il s’agit du premier docu­ment, en haut et à droite de la page.

Extrait :

En 1998, le rapport entre le syndrome parkin­so­nien (seul ou induit par des neuro­lep­tiques) et la nico­tine est évident. De là, l’idée de donner pour la première fois de la nico­tine à l’état pur aux parkin­so­niens sous forme de dispo­si­tif trans­der­mique (NEPT).

A ce moment là, on ignore que la NEPT a la propriété de se fixer sur des récep­teurs nico­ti­niques et des récep­teurs dopa­mi­ner­giques (augmen­ta­tion de la dopa­mine) entraî­nant ainsi l’amélioration des symp­tômes dans la mala­die de Parkinson.

Ensuite des travaux montrent que la NEPT agit aussi sur la capa­cité de multi­plier les récep­teurs nico­ti­niques. En consé­quence, le béné­fice est accru pour les neurones dopa­mi­ner­giques chez le patient parkin­so­nien et aussi pour les neurones de l’acétylcholine chez le patient atteint de démence type Alzheimer. 

Vivre avec Parkinson : un beau témoignage

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°58
Pascal Bovet

Tout va pour le mieux jusqu’au jour où… Des petits signes sur ma route, comme des cailloux dans ma chaus­sure : raideur de la nuque, écri­ture approxi­ma­tive, jambe récal­ci­trante à certains ordres et gestes non comman­dés… Les indices sont là et la sentence médi­cale confirme les soup­çons : Parkinson. 

Senti­ment de fragi­lité, déclas­se­ment social, dégé­né­res­cence… C’est une réalité.

L’interrogation : que va-​t-​il se passer ?
Réponse claire : c’est irré­ver­sible, mais on ne peut pas prévoir le déve­lop­pe­ment. Senti­ment d’insécurité. La réac­tion. Utili­ser les moyens médi­caux actuels, diver­si­fiés, mais à effet compen­sa­toire unique­ment : limi­ter les dégâts. Senti­ment d’être assisté. La prise de contact. Enga­ge­ment dans un groupe de soutien et anima­tion de ce groupe. Senti­ment de désen­cla­ve­ment, de dépassement.

La vie conti­nue mais diminuée.
Retour au réalisme : je ne peux pas tout mais ça va aussi.
Cette descrip­tion sommaire met en évidence des phases psycho­lo­giques. A y regar­der de plus près, chacune de ces phases comporte sa face spiri­tuelle. En tant que prêtre, de qui on attend beau­coup, première ques­tion : puis-​je encore servir à ce poste ? Réponse, un peu par défit : et pour­quoi pas ? Même avec cette fragi­lité n’y en a‑t-​il pas d’autres dans l’Eglise ?

Insé­cu­rité ? Qui est sûr de son lende­main ? Absence de maîtrise. Allons‑y on verra bien. 

Confiance. Inca­pable ? Assisté ? Personne n’est à l’abri. Et il n’y aurait de la place que pour les parfaits ? 

Isole­ment ? Une tenta­tion : cacher sa faiblesse, la vivre en soli­taire. Mais quand on prêche la commu­nauté, l’être ensemble, il faut revoir des choses… Réagis­sons ensemble – notam­ment au sein des groupes Parkin­son. Et grâce à l’échange avec d’autres on récolte rela­ti­vi­sa­tion de la situa­tion, stimu­la­tion, résurrection. 

Proces­sus d’abandon, mais pas de la lutte, accep­ta­tion de la réalité, en se donnant quelques moyens et en tirant des consé­quences. Aller chaque jour son chemin, parfois en trem­blant, mais en étant sûr que la vie en vaut la peine. 

Lu dans Parkin­son suisse N°114 juillet 2014
Par Jean Grave­leau

[vu sur le net] Saint-​Hilaire : une journée pour échanger autour de Parkinson

article trouvé sur le site de la Manche libre

Jeudi 16 octobre, de nombreuses personnes, malades et aidants, avaient trouvé le chemin de la jour­née d’in­for­ma­tion orga­ni­sée par l’as­so­cia­tion des parkin­so­niens de la Manche et le CLIC du Mortainais.

Pour lire l’ar­ticle dans son inté­gra­lité, suivez ce lien…

Un projet de loi en cours de débat.

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°58

Un projet de loi en cours de débat.
Présenté par Mari­sol Touraine et Laurence Rossignol

« La France est enga­gée, comme ses voisins euro­péens, dans un proces­sus de tran­si­tion démo­gra­phique marqué par une crois­sance impor­tante et conti­nue des classes d’âge les plus élevées, ainsi que par une augmen­ta­tion de la longé­vité des Fran­çais. Les personnes âgées de soixante ans et plus, au nombre de 15 millions aujourd’hui, seront 20 millions en 2030 et près de 24 millions en 2060. Les Fran­çais âgés de soixante-​quinze ans et plus (5,7 millions en 2012) seront 12 millions en 2060. Et le nombre des plus de quatre-​vingt-​cinq ans va quasi­ment quadru­pler, passant de 1,4 million aujourd’hui à 5,4 millions en 2060. »

« Cette « révo­lu­tion de l’âge », qui repose sur l’augmentation de l’espérance de vie, plus de quatre-​vingt ans aujourd’hui en moyenne contre quarante-​sept ans en 1900, consti­tue une chance. C’est égale­ment un défi majeur pour la société qui doit s’adapter dès à présent, pour permettre à tous de profi­ter dans les meilleures condi­tions sociales, écono­miques et de santé et le plus long­temps possible de ce formi­dable progrès. »

« L’adaptation de la société fran­çaise au vieillis­se­ment de la popu­la­tion consti­tue un chan­tier de longue haleine, pour de nombreux acteurs à la fois publics et privés, locaux et natio­naux, asso­cia­tifs et insti­tu­tion­nels, à commen­cer par les âgés eux-​mêmes et leur entou­rage. La préven­tion de la perte d’autonomie consti­tue un enjeu aussi impor­tant que sa prise en charge. Le poten­tiel de déve­lop­pe­ment écono­mique induit par les consom­ma­teurs âgés, le loge­ment, le carac­tère inclu­sif de la société, le respect des droits des âgés et la prise en compte de leur expres­sion consti­tuent eux aussi des aspects essen­tiels de l’adaptation de la société au vieillis­se­ment de la population. »

« Ce projet de loi d’orientation et de program­ma­tion vise à créer un cadre permet­tant à l’ensemble des acteurs concer­nés de se proje­ter dans l’avenir en anti­ci­pant la perte d’autonomie, en la prenant mieux en charge lorsqu’elle survient, et en adap­tant la société au vieillis­se­ment. Il promeut une approche terri­to­riale permet­tant d’appréhender les enjeux locaux et l’organisation des réponses par les acteurs en présence. »

« À cet égard, l’article 1er précise que « L’adaptation de la société au vieillis­se­ment est un impé­ra­tif natio­nal et une prio­rité de l’ensemble des poli­tiques publiques de la Nation ».

« L’approbation du rapport annexé fait l’objet de l’article 2. Ce rapport complète la présente loi de program­ma­tion et d’orientation et présente les orien­ta­tions de l’ensemble des poli­tiques publiques qui contri­bue­ront à répondre au défi de la révo­lu­tion de l’âge. Il est struc­turé autour de quatre grands axes, l’anticipation et la préven­tion, l’adaptation de la société au vieillis­se­ment, l’accompagnement de la perte d’autonomie et la gouver­nance natio­nale et locale des poli­tiques de l’autonomie. Cette dyna­mique d’ensemble permet de porter un nouveau regard sur les âgés, de consa­crer leur place, de recon­naitre leur rôle fonda­men­tal dans la société et de saisir le poten­tiel que repré­sente la tran­si­tion démo­gra­phique pour la crois­sance et l’emploi. »

Les trois axes de la loi : 

  • Anti­ci­per la perte d’autonomie
  • Adap­ter la société au vieillissement
  • Accom­pa­gner les personnes

Prévoir la gouver­nance des poli­tiques de l’autonomie.

Extraits du J.O. Loi n°1994 http://www.assemblee-nationale.fr/14/projets/pl1994.asp

Voir son cerveau en action comme dans un miroir

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°58

S’ob­ser­ver dans un miroir pour voir en temps réel l’ac­ti­vité de son cerveau à travers son crâne, c’est le tour de passe-​passe virtuel qu’ont réussi des cher­cheurs fran­çais en combi­nant un élec­troen­cé­pha­lo­gramme (EEG) clas­sique avec des tech­niques de réalité augmen­tée. Baptisé Mind Mirror (Ce Mind Mirror a été présenté en Avril à une confé­rence inter­na­tio­nale de réalité virtuelle à Minnea­po­lis dans le Minne­sota), ce proto­type capte l’ac­ti­vité élec­trique du cerveau à l’aide d’un casque à élec­trodes, comme pour un EEG médi­cal, et la retrans­crit sous forme d’image. Cette carto­gra­phie céré­brale est ensuite proje­tée sur un écran en super­po­si­tion avec le visage du sujet, résume Anatole Lécuyer, direc­teur de recherche à l’INRIA (Insti­tut Natio­nal de Recherche en Infor­ma­tique et en Auto­ma­tique), qui présen­tait à la presse cette inven­tion. « L’idée de départ était assez simple, car les tech­no­lo­gies existent déjà, mais mettre au point la tech­nique, surtout pour la visua­li­sa­tion, ça a demandé du temps », assure-​t-​il.

Breveté voici quelques mois, le dispo­si­tif ne néces­site qu’un équi­pe­ment léger et rela­ti­ve­ment peu coûteux : un casque à élec­trodes, un écran d’or­di­na­teur équipé d’une webcam (ou mieux encore un film semi-​transparent posé sur l’écran qui permet d’ob­te­nir un véri­table « effet miroir » en se regar­dant dans les yeux) et une caméra 3D, du même type que celle utili­sée par certaines consoles de jeu, pour suivre l’orien­ta­tion du visage du sujet. On peut tour­ner la tête à gauche ou à droite pour mieux voir les zones du cerveau qui sont actives. Et, pour l’ar­rière du crâne, on a mis un « rétro­vi­seur » qui retrans­met l’image filmée par une seconde caméra, précise M. Lécuyer. 

Débou­chés dans l’en­sei­gne­ment des sciences
À ce jour, le dispo­si­tif est capable d’ana­ly­ser les pics d’ac­ti­vité élec­trique, géné­rés par les neurones, et de les affi­cher en dégra­dés de couleur selon leur inten­sité. Après cali­brage, il peut aussi distin­guer si le sujet est en phase de relaxa­tion ou s’il four­nit un effort, mental ou muscu­laire. Quel avenir pour ce miroir céré­bral virtuel, déve­loppé par l’INRIA et l’Ins­ti­tut Natio­nal des Sciences Appli­quées (INSA) de Rennes ?

Les cher­cheurs envi­sagent des appli­ca­tions desti­nées à l’en­sei­gne­ment des sciences, voir à des acti­vi­tés ludiques. Mais à plus long terme, ils souhaitent surtout l’ap­pli­quer au domaine médi­cal, où il pour­rait contri­buer à soigner certains troubles neuro­lo­giques, grâce par exemple au « neuro­feed­back », ou « retour neuro­nal ». Cette tech­nique consiste à faire visua­li­ser en temps réel au patient son acti­vité céré­brale pour mieux en prendre conscience et, le cas échéant, la modi­fier. Elle est déjà utili­sée pour trai­ter les troubles de l’at­ten­tion, du sommeil ou dans la réédu­ca­tion motrice après des acci­dents vascu­laires cérébraux.

Selon les concep­teurs du Mind Mirror, « l’ef­fet miroir » donné par la réalité augmen­tée, pour­rait doper l’ap­pren­tis­sage par neuro­feed­back en offrant une meilleure visua­li­sa­tion de l’ac­ti­vité du cerveau, un peu comme un spor­tif qui observe son corps en train de travailler.

Article relevé dans le Point, rubrique Science- Source AFP
Par Fran­çoise Vignon

Rasagiline : pourquoi ce traitement contre Parkinson peut provoquer des orgasmes spontanés

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°58
Rédigé par Marie Pena­vayre , le 19 août 2014 à 10h20

C’est un effet secon­daire bien embar­ras­sant qu’a connu une femme turque de 42 ans : son trai­te­ment anti-​Parkinson lui déclen­chait jusqu’à cinq orgasmes spon­ta­nés par jour. Un cas très parti­cu­lier relaté par des cher­cheurs de l’Université Necmet­tin Erba­kan de Konya (Turquie), dans Parkin­so­nism & Rela­ted Disor­ders.

Un trai­te­ment visant à main­te­nir le niveau de dopa­mine dans le cerveau
Pour comprendre comment ce trai­te­ment a pu géné­rer de tels effets indé­si­rables, rappe­lons quelques points sur la mala­die de Parkin­son. Il s’agit d’une mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive qui affecte le système nerveux central (le cerveau et la moelle épinière) et qui se traduit par d’importants troubles moteurs. Cette mala­die cible une zone du cerveau où sont fabri­qués des neurones libé­rant un messa­ger chimique notam­ment impli­qué dans le contrôle des fonc­tions motrices : la dopa­mine. Lorsque ces neurones sont détruits, on observe un défi­cit en dopa­mine, ce qui entraîne plusieurs dysfonc­tion­ne­ments comme la perte de contrôle des fonc­tions motrices, carac­té­ris­tique de la mala­die de Parkinson.

Le meilleur trai­te­ment connu à ce jour consiste donc à main­te­nir un niveau correct de dopa­mine dans le cerveau. Comme beau­coup de patients parkin­so­niens, cette jeune femme a reçu un trai­te­ment à base de rasa­gi­line, une molé­cule qui inhibe certaines enzymes char­gées de dégra­der la dopa­mine dans le cerveau. En réta­blis­sant le taux normal de dopa­mine dans le cerveau, ce médi­ca­ment permet d’éliminer les symp­tômes causés par la maladie.

Des orgasmes spon­ta­nés et répé­tés, de trois à cinq fois par jour
Comme tous les médi­ca­ments, la rasa­gi­line n’est pas dépour­vue d’effets secon­daires : mouve­ments invo­lon­taires (dyski­né­sies), maux de tête, symp­tômes pseudo-​grippaux, vertiges, consti­pa­tion ou encore sèche­resse buccale.

Mais après sept jours de trai­te­ment, la jeune femme commence à ressen­tir des effets indé­si­rables inha­bi­tuels : une augmen­ta­tion soudaine de la libido et des orgasmes intem­pes­tifs. Elle ressent alors, sans raison, 3 et 5 orgasmes par jour, d’une durée comprise entre 5 et 20 secondes. Au bout de 10 jours, son embar­ras est tel qu’elle est admise à l’hôpital.
L’équipe médi­cale lui conseille alors d’ar­rê­ter tempo­rai­re­ment le trai­te­ment. Sans surprise, les orgasmes spon­ta­nés cessent. 15 jours plus tard, elle reprend le trai­te­ment et tout recommence.

Une sur-​stimulation en dopamine
D’après les cher­cheurs, ces orgasmes seraient le résul­tat d’une sur-​stimulation des neurones dopa­mi­ner­giques. Car il faut savoir que la dopa­mine, outre son rôle dans le contrôle des fonc­tions motrices, est aussi impli­quée dans la sensa­tion de plai­sir : les neurones libé­rant de la dopa­mine entrent en jeu lorsque la personne éprouve du désir ou du plai­sir. La dopa­mine joue par consé­quent un rôle essen­tiel dans le circuit de la récom­pense et la dépen­dance : l’arrivée d’un signal annon­çant une récom­pense libère de la dopa­mine dans diffé­rentes régions du cerveau, provo­quant un compor­te­ment grati­fiant qui four­nit une moti­va­tion néces­saire pour une nouvelle recherche de récompense. 

Un cas unique ?
D’après les méde­cins, il s’agit d’une première décla­ra­tion de ce type, concer­nant ce médi­ca­ment. Pour­tant en 2009, des cher­cheurs cana­diens rappor­taient le cas d’un homme de 65 ans traité à la rasa­gi­line, qui connais­sait des éjacu­la­tions spon­ta­nées, sans même être en érec­tion, toutes les dix minutes pendant une demi-heure…

Il y a quelques années, un autre anti­par­kin­so­nien était l’objet de décla­ra­tions d’effets secon­daires concer­nant de fortes addic­tions au sexe et aux jeux d’argent. Ce trai­te­ment visant lui aussi à rehaus­ser le niveau de dopa­mine, pertur­bait de la même façon le fonc­tion­ne­ment du système de récom­pense. Un effet indé­si­rable dont les patients se seraient bien passés…

Marie Pena­vayre, rédactrice
Trans­mis par Jean Pierre Lagadec

Du yogourt pour ralentir la maladie de Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°58

Le D‑lactate et le glyco­late, deux substances natu­relles dans certains yogourts, pour­raient aider à ralen­tir et même arrê­ter la progres­sion du Parkinson.

Certains yogourts et en parti­cu­lier deux de leurs ingré­dients, le D‑lactate et le glyco­late, pour­raient avoir des effets « magiques » sur les mala­dies neuro­dé­gé­né­ra­tives comme la mala­die de Parkinson.

Des cher­cheurs alle­mands de l’Ins­ti­tut Max-​Planck ont décou­vert que ceux-​ci pour­raient ralen­tir, voire arrê­ter la dété­rio­ra­tion des neurones.

La trou­vaille scien­ti­fique pour­rait gran­de­ment aider les gens souf­frant du Parkin­son, car dans leur cas, les neurones meurent lente­ment et graduel­le­ment pour faire place à une perte de contrôle des mouve­ments et du corps.

Le D‑lactate et glyco­late auraient donc des capa­ci­tés jusqu’ici insoup­çon­nées et seraient en mesure de main­te­nir l’ac­ti­vité des mito­chon­dries des neurones qui habi­tuel­le­ment cesse en présence de Parkinson.

Top Santé révèle que l’étude a été réali­sée sur des cellules de C. elegans qui sont en fait des vers qui servent de modèles en biolo­gie molé­cu­laire. Ils sont souvent utili­sés par les scien­ti­fiques pour étudier le vieillis­se­ment et la mort cellulaire.

Proposé par Renée Dufant

Maladie de Parkinson, santé buccale et dénutrition

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°58
Par le Pr Isabelle Prêcheur, Pôle odon­to­lo­gie, CHU de Nice

Le trai­te­ment contre la mala­die de Parkin­son entraîne souvent une séche­resse buccale et des caries. De plus, les problèmes neuro­lo­giques et les effets indé­si­rables de certaines classes de médi­ca­ments ne faci­litent pas les soins dentaires. Pour éviter tout risque de dénu­tri­tion, il faut anticiper.

Une santé buccale fragilisée
Les bons gestes de l’hygiène dentaire. Un bros­sage soigneux des dents avec une brosse douce, pour reti­rer les dépôts de plaque dentaire sans abîmer l’émail fragi­lisé par la séche­resse buccale. Il faut aussi utili­ser des denti­frices fluo­rés, qui ont un effet anti-​carie démon­tré. Les prothèses doivent être reti­rées la nuit. Il faut les nettoyer avec du denti­frice et une brosse à dents réser­vée à cet usage, bien les rincer, les garder au sec et les passer sous l’eau avant de les remettre.

Au cours de l’évolution de la mala­die, les problèmes neuro­lo­giques et muscu­laires peuvent provo­quer des diffi­cul­tés à déglu­tir et des morsures invo­lon­taires de la langue, des lèvres et des joues. L’hygiène bucco-​dentaire peut alors deve­nir diffi­cile au quoti­dien et il ne faut pas hési­ter à se faire aider.

La sèche­resse buccale et les caries à progres­sion rapide. La séche­resse buccale est un effet indé­si­rable de plusieurs médi­ca­ments anti­par­kin­so­niens. Elle peut provo­quer une inflam­ma­tion doulou­reuse des muqueuses buccales (candi­dose), des ulcé­ra­tions au coin des lèvres (perlèche), une mauvaise haleine et des diffi­cul­tés pour parler, manger et porter les prothèses dentaires. La sèche­resse buccale sévère provoque des caries à progres­sion rapide, sous les couronnes ou direc­te­ment au collet des dents saines, qui peuvent être diffi­ciles à soigner. Il n’y a pas de trai­te­ment simple pour lutter contre la sèche­resse buccale. Il faut essayer divers petits moyens : garder dans la bouche une gorgée d’eau quelques minutes sans l’avaler, plusieurs fois par jour, ou encore sucer des petits glaçons ou des bonbons à la menthe sans sucre pour stimu­ler la sécré­tion de salive. Il existe aussi de la salive arti­fi­cielle (Arti­sial®…) ou des sprays huileux (Aequa­syal®).

Des soins dentaires adaptés
Il est préfé­rable d’anticiper l’apparition des caries en faisant des visites régu­lières chez le dentiste et en prévoyant des séances de soins courtes dans la mati­née, envi­ron une heure et demi après la prise des médi­ca­ments. Plusieurs données doivent être prises en compte par le chirurgien-dentiste : 

  • les anes­thé­siques locaux sans adré­na­line sont préfé­rables, à cause du trai­te­ment par L‑dopa.
  • pour garder la bouche ouverte, le patient peut mordre un objet en caoutchouc.
  • pour les troubles de la déglu­ti­tion, et l’écoulement de salive qui en résulte, il est possible d’isoler les dents trai­tées avec un mini-​champ opéra­toire (« digue ») et d’utiliser un aspi­ra­teur intra-​buccal puis­sant ; cela proté­gera les voies respiratoires.
  • enfin, les trai­te­ments anti­par­kin­so­niens peuvent provo­quer une hypo­ten­sion ortho­sta­tique ; il ne faut pas trop incli­ner le fauteuil dentaire et remettre lente­ment le patient en posi­tion debout à la fin de la séance.

Les trai­te­ments et les prothèses
Pour stabi­li­ser la mobi­lité des dents qui se déchaussent, la pose de prothèses fixes (couronnes et bridges), s’il reste des racines solides, peut être envi­sa­gée au début de la mala­die. Si les dents sont trop mobiles, il y a des risques d’infection. La pose de prothèses ne doit alors pas être diffé­rée, car l’édentation est une cause de dénu­tri­tion. Les prothèses amovibles en résine ont l’avantage de pouvoir être reti­rées et parfai­te­ment nettoyées après les repas. Mais la séche­resse buccale peut les rendre incon­for­tables. En fonc­tion des éléments anato­miques et médi­caux, mais aussi finan­ciers, le chirurgien-​dentiste pourra propo­ser des prothèses amovibles sur implants, qui sont plus stables. 

Le risque de dénutrition
La perte de poids invo­lon­taire : un signe d’alerte
Au cours de l’évolution de la mala­die, les troubles de la déglu­ti­tion et les morsures invo­lon­taires peuvent gêner l’alimentation. Ajou­tés aux médi­ca­ments et à une mauvaise santé bucco-​dentaire, cela augmente le risque de dénu­tri­tion protéino-​énergétique. L’appétit dimi­nue et le malade perd du poids invo­lon­tai­re­ment. C’est un peu le début d’un cercle vicieux car la fonte des muscles et des défenses immu­ni­taires aggrave la mala­die de Parkin­son ainsi que d’autres patho­lo­gies (infec­tions, ostéo­po­rose, dépres­sion…). Et la qualité de vie comme l’autonomie s’en ressentent.

Comment lutter contre la dénutrition
Il ne faut surtout pas la sous-​estimer et ne pas hési­ter à enri­chir l’alimentation en protéines et en éner­gie avec des œufs, de la crème, du fromage râpé, du lait en poudre ou de la poudre de protéines (Proti­far®…). Il faut aussi faire trois repas par jour et deux colla­tions, dans la mati­née et au goûter. Le suivi par un diété­ti­cien apporte une aide effi­cace. Le méde­cin peut si néces­saire pres­crire des complé­ments nutri­tion­nels enri­chis en protéines et en éner­gie, sous forme de bois­sons ou de crèmes lactées (Forti­mel®, Clinu­tren®, Frésu­bin®…) ou de petites galettes adap­tées aux personnes ayant un mauvais état dentaire et des troubles de la déglu­ti­tion (Proti­bis®).

Il est plus facile de préve­nir la dénu­tri­tion que de trai­ter la dénu­tri­tion une fois instal­lée. Les malades et les familles doivent être vigi­lants sur la néces­sité des soins, d’avoir des prothèses dentaires ainsi que de veiller à l’alimentation dès le début de la maladie. 

Médi­ca­ments anti­par­kin­so­niens et problèmes buccaux
Les médi­ca­ments anti­par­kin­so­niens ont des effets indé­si­rables au niveau buccal, parfois sévères : les trai­te­ments dopa­mi­ner­giques conte­nant de la Lévo­dopa (Carbi­dopa®, Modo­par®, Sine­met®…) peuvent provo­quer des nausées, des vomis­se­ments, des alté­ra­tions du goût ou un bruxisme (contrac­tion des mâchoires, usure des dents et douleurs de l’articulation temporo-mandibulaire).

Les IMAO de type B (sélé­gi­line : Depre­nyl® ; rasa­gi­line : Azilect®) peuvent entraî­ner, plus rare­ment, des ulcé­ra­tions ou des inflam­ma­tions buccales, notam­ment avec les formes Lyoc (qui se dissolvent direc­te­ment dans la bouche). Le prami­pexole (Sifrol®) peut entraî­ner une séche­resse buccale. Les anti­par­kin­so­niens dits «  anti­cho­li­ner­giques  » ou «  atro­pi­niques  » dimi­nuent aussi la sécré­tion de salive : bipé­ri­dène (Akiné­ton®), tropa­té­pine (Lepti­cur®) et trihéxy­phé­ni­dyle (Artane®, Parki­nane®, Trihexy Richard®). 

Proposé par Renée Dufant

Une plante africaine contre les maladies d’Alzheimer et de Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°58

Le Point.fr le 10 août 2014
Par Sophie Bartczak 

Au large du Gabon, dans le golfe de Guinée, l’ar­chi­pel de Sao Tomé-​et-​Principe est un des plus petits d’Afrique ‑moins de 200 000 habitants‑, consti­tué de deux îles prin­ci­pales. Cette ancienne colo­nie portu­gaise isolée du conti­nent afri­cain abrite une biodi­ver­sité unique, au niveau tant de la faune que de la flore. Une richesse qui inté­resse de près les scien­ti­fiques et qui pour­rait s’avé­rer un formi­dable espoir pour les patients atteints de troubles neuro­dé­gé­né­ra­tifs tels que la mala­die d’Alz­hei­mer ou de Parkinson.

Depuis des siècles, les guéris­seurs locaux pres­crivent des feuilles et de l’écorce d’un arbuste local, le Voacanga afri­cana, pour dimi­nuer l’in­flam­ma­tion et soula­ger les troubles mentaux. Le pouvoir de ces plantes pour­rait bien dépas­ser les croyances locales. En effet, les scien­ti­fiques du Salk Insti­tute for Biolo­gi­cal Studies, un centre de recherche améri­cain, ont décou­vert qu’un de ses compo­sés semble proté­ger les cellules des alté­ra­tions liées à la mala­die d’Alz­hei­mer, de Parkin­son et à la dégé­né­res­cence consé­cu­tive aux AVC. Les résul­tats viennent d’être publiés cette semaine dans le Jour­nal of Ethno­phar­ma­co­logy.

Neuro­pro­tec­teur et anti-inflammatoire : 
En colla­bo­ra­tion avec les guéris­seurs tradi­tion­nels locaux, les scien­ti­fiques ont étudié trois espèces de plantes de la petite île afri­caine qui auraient, d’après les prati­ciens, des effets sur le système nerveux. L’équipe a testé chaque échan­tillon avec des cellules humaines et des cellules de souris pour évaluer leur impact sur la neuro­dé­gé­né­res­cence. Les cher­cheurs ont notam­ment testé la capa­cité des extraits végé­taux à proté­ger les cellules du stress oxyda­tif, un proces­sus en cause dans les dommages sur l’ADN et la neuro­dé­gé­né­res­cence liée à l’âge. Ils ont égale­ment évalué les proprié­tés anti-​inflammatoires des compo­sés et mesuré la capa­cité des végé­taux à bloquer l’ac­cu­mu­la­tion de peptides bêta-​amyloïdes dans les neurones, un phéno­mène lié à la mala­die d’Alzheimer.

Les cher­cheurs avouent avoir été très surpris par la puis­sance de ces premiers essais. Une plante a en parti­cu­lier attiré leur atten­tion : le Voacanga afri­cana, un arbuste local dont les premiers résul­tats se sont avérés parti­cu­liè­re­ment promet­teurs, même à de faibles doses. L’ef­fet anti-​inflammatoire et neuro­pro­tec­teur de cette plante est essen­tiel­le­ment lié à une molé­cule, la voaca­mine, un alca­loïde puis­sant. Ce composé spéci­fique laisse présa­ger un poten­tiel phar­ma­co­lo­gique pour trai­ter la mala­die d’Alz­hei­mer, de Parkin­son ou les suites d’AVC.

Eldo­rado végétal : 
Le Voacanga afri­cana est un petit arbre d’Afrique qui peut atteindre six mètres et dont les diffé­rentes parties (écorce, graines, feuilles) sont la base d’un grand nombre de remèdes tradi­tion­nels dans plusieurs pays d’Afrique. Il est notam­ment utilisé contre l’hy­per­ten­sion, les œdèmes, et appré­cié pour ses vertus calmantes, aphro­di­siaques, voire pour les expé­riences vision­naires de certains sorciers afri­cains ! Ses diffé­rents compo­sés actifs inté­ressent de près les scien­ti­fiques et ont déjà été étudiés par l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique, notam­ment pour certaines patho­lo­gies cardiaques. Est-​ce que l’ar­buste de Sao Tomé-​et-​Principe offrira plus que ses congé­nères d’autres régions ? L’étude ne le dit pas, mais les scien­ti­fiques vont pour­suivre leurs inves­ti­ga­tions et espèrent décou­vrir d’autres trésors dans cet eldo­rado végé­tal reconnu dans le monde entier pour sa pharmacopée.

Plus de 100 espèces de plantes sont en effet exclu­sives à ce pays. Alors que les savoirs des guéris­seurs tradi­tion­nels mena­çaient de s’éteindre faute de trans­mis­sion orale aux jeunes géné­ra­tions, une ethno­bo­ta­niste portu­gaise, Maria do Céu Madu­reira, a rassem­blé durant vingt ans ces connais­sances, qui ont été publiées dans un recueil rassem­blant des infor­ma­tions sur 325 plantes et plus de 1 000 recettes médi­ci­nales issues d’une quaran­taine de guéris­seurs, sages-​femmes et grands-​mères « respec­tées ». Ces connais­sances empi­riques sont véri­fiées aujourd’­hui en labo­ra­toire. Certaines plantes s’an­noncent ainsi promet­teuses contre le palu­disme ou des cham­pi­gnons comme le Candida albi­cans, ou encore contre des bacté­ries, voire des tumeurs ; d’autres semblent avoir des proprié­tés anti­his­ta­mi­niques, anti diar­rhéiques, anal­gé­siques ou séda­tives… Ce travail sert aujourd’­hui de base aux scien­ti­fiques pour déve­lop­per leurs recherches sur les médi­ca­ments de demain.

Le poten­tiel théra­peu­tique des plantes à travers le monde est tel (plusieurs centaines de milliers restent à étudier) que la meilleure approche consiste à partir des connais­sances tradi­tion­nelles, recon­naissent les cher­cheurs. Sans piller les ressources locales, ils mettent en garde certains…

Trans­mis par Jean Le Corre

Les incontinences urinaires

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°58

Intro­duc­tion
Les troubles urinaires sont fréquents au cours de la mala­die de Parkin­son. Ces troubles peuvent appa­raitre dès le début de la mala­die et parti­ci­per au diag­nos­tic neuro­lo­gique initial, mais cela est assez rare. Par contre, ils appa­raissent souvent alors que la mala­die est déjà instal­lée, à un âge où on peut obser­ver chez le patient les diffé­rentes patho­lo­gies urolo­giques, comme l’adénome de la pros­tate chez l’homme ou une carence hormo­nale chez la femme. La possi­bi­lité de diffé­rentes patho­lo­gies pose un problème diag­nos­tic de la compé­tence de l’urologue. Les troubles urinaires au cours de la mala­die de Parkin­son sont variés. La dysurie (diffi­culté à uriner), voire la réten­tion chro­nique sont assez rares. Le plus souvent, le patient se plaint d’incontinence urinaire.

L’incontinence urinaire se défi­nit par une perte acci­den­telle ou invo­lon­taire d’urine.
Ce trouble est large­ment répandu, puisque les spécia­listes s’accordent pour esti­mer à 3 millions en France (les 3/​4 sont des femmes), le nombre de personnes sujettes à des épisodes d’incontinence urinaire, lors de la miction (miction = action d’uriner). L’incontinence urinaire est pour beau­coup de ces personnes un sujet dont on ne parle pas, ni en famille ni même au méde­cin. Et pour­tant, il existe des solu­tions pour pallier certains troubles urinaires. 

C’est pour­quoi, il a paru inté­res­sant de reprendre un article paru en septembre 2009 dans le PI n°38 sous le titre «  les impé­rio­si­tés urinaires » et de le réac­tua­li­ser. Pour écrire ce nouvel article, nous avons plei­ne­ment utilisé les infor­ma­tions four­nies dans le Site Inter­net de Sphère Santé (L’incontinence urinaire par le docteur Dahan, urologue à Paris, mis à jour par Isabelle Eustache).

Un peu de vocabulaire
Il y a plusieurs formes d’incontinence urinaire : 

  • l’incontinence urinaire d’effort est carac­té­ri­sée par une fuite invo­lon­taire d’urine par l’urètre surve­nant à l’occasion d’un effort physique, à la toux ou aux éternuements.
  • L’incontinence urinaire par urgences miction­nelles est carac­té­ri­sée par une fuite invo­lon­taire d’urine, accom­pa­gnée ou immé­dia­te­ment précé­dée d’un besoin urgent et irré­pres­sible d’uriner abou­tis­sant à une miction ne pouvant être rete­nue. Les termi­no­lo­gies d’incontinence par impé­rio­sité ou d’impériosité urinaire (IU) sont aussi utili­sées. Les spécia­listes parlent aussi de vessie hyperactive.
  • L’incontinence urinaire mixte qui combine les deux formes d’incontinence

Quelles sont les victimes ?
Bien que l’incontinence soit un sujet tabou, on sait qu’elle touche un large public de tous les âges, hommes et femmes confon­dus. En effet, contrai­re­ment aux idées reçues, l’incontinence urinaire n’est pas l’apanage des troi­sième et quatrième âges. Les études de préva­lence montrent par exemple que l’incontinence des femmes est de 12% entre 20 et 29 ans et atteint 32%, après 80 ans. 

Chez la femme, l’incontinence est le plus souvent de type urinaire d’effort et concerne 50% des patientes, plutôt chez les femmes jeunes (moins de 50 ans), on ne trouve que de 10 à 20 % d‘impériosités urinaires, plutôt chez les femmes âgées. Les femmes sont plus touchées que les hommes par les problèmes de fuites urinaires. Cela est la consé­quence des gros­sesses, des accou­che­ments et de la ménopause. 

Chez l’homme, l’incontinence par impé­rio­sité est équi­va­lente à celle de la femme, soit de 12% à 16% pour la popu­la­tion jeune et la préva­lence augmente avec l’âge. L’incontinence urinaire d’effort chez l’homme est souvent consé­cu­tive à la présence d’une patho­lo­gie de la prostate.

Descrip­tion et fonc­tion­ne­ment de l’appareil urinaire
Pour mieux comprendre comment les choses se passent, faisons un peu d’anatomie, et décri­vons tout d’abord l’appareil urinaire. En premier, on trouve les reins qui filtrent et épurent le sang et produisent l’urine. L’urine sort des reins et s’écoule en perma­nence, via les uretères, vers la vessie. La vessie est reliée à l’orifice urinaire par un tuyau, l’urètre, long chez l’homme, plus court chez la femme. La vessie comprend 2 parties : 

  • la partie supé­rieure appe­lée « dôme vési­cal » ou « dôme de la vessie » Le dôme vési­cal est très élas­tique et permet à la vessie de jouer un rôle de réser­voir d’urine entre chaque miction. Il contient un muscle puis­sant, le détru­sor qui en se contrac­tant lors de la miction évacue l’urine vers l’office urinaire.
  • la partie infé­rieure appe­lée « col vési­cal » : Le col vési­cal est le point de départ de l’urètre. Il est consti­tué par 2 muscles en forme d’anneau, les sphinc­ters urétraux, interne et externe, dont le rôle est d’empêcher l’urine de sortir de la vessie. Ces sphinc­ters interne et externe sont ouverts pendant la miction et fermés en dehors de la miction (ils fonc­tionnent comme des robinets).

Comment fonc­tionnent norma­le­ment la vessie et l’urètre ?
Le fonc­tion­ne­ment de la vessie comprend 2 phases : une phase de remplis­sage et une phase de vidange. Pendant le remplis­sage, l’urine sort en perma­nence des reins et s’écoule vers la vessie, via les uretères. Entre 2 mictions, la vessie se remplit progres­si­ve­ment d’urine. A partir d’une certaine quan­tité d’urine, appa­rait un besoin d’uriner. Plus la vessie se remplit, plus le besoin d’uriner augmente. Cette sensa­tion se ressent grâce à des capteurs placés dans la paroi de la vessie. Pendant le remplis­sage, les 2 sphinc­ters sont fermés.

La phase de vidange est déclen­chée volon­tai­re­ment par la personne qui décide d’uriner. L’ordre part du cerveau et entraîne les actions suivantes simul­ta­nées et cordonnées : 

  • les 2 sphinc­ters se relâchent et s’ouvrent comme des robi­nets pour permettre à l’urine de sortir de la vessie vers l’urètre.
  • le détru­sor se contracte vigou­reu­se­ment et chasse l’urine vers l’urètre et l’office urinaire
  • la contrac­tion du détru­sor empêche l’urine de remon­ter vers les reins

Après la miction, le détru­sor se relâche et les sphinc­ters se ferment. Quand le fonc­tion­ne­ment de l’appareil est normal, comme il vient d’être décrit, il y a de 4 à 8 mictions par jour et géné­ra­le­ment aucune, la nuit.

Impé­rio­sité urinaire
Que se passe-​t-​il en cas d’impériosité urinaire ? La personne atteinte éprouve bruta­le­ment et sans aver­tis­se­ment préa­lable le besoin impé­rieux d’uriner. Ce besoin doit être satis­fait et ne peut être différé que de quelques dizaines de secondes, quel­que­fois après avoir mouillé ses sous-​vêtements, son panta­lon ou sa jupe ! Cela oblige la victime à étudier ses dépla­ce­ments et ses sorties du domi­cile en repé­rant à l’avance les toilettes et consti­tue un handi­cap fami­lial, social et professionnel.

De plus, pour le Parkin­so­nien atteint d’akinésie, se lever la nuit en toute hâte en cas d’impériosité, accroît le risque de chutes, pouvant entraî­ner des fractures.

Quelles sont les causes de l’impériosité ?
Les causes en sont des contrac­tions anor­males du détru­sor, alors que la vessie est peu remplie. Les sphinc­ters urétraux sont fermés, mais la pres­sion dans la vessie, en raison de la contrac­tion du détru­sor, devient supé­rieure à la pres­sion des sphinc­ters. Alors les sphinc­ters s’ouvrent et l’urine sort vers l’urètre. Cette miction se fait de façon invo­lon­taire et par ailleurs peut être favo­ri­sée par des stimuli (eau qui coule, clé dans une porte). On constate une augmen­ta­tion du nombre de mictions par jour et par nuit (parfois le double). On parle parfois « d’hyperactivité vési­cale » et aussi de « vessie hyperactive ».

Comment expli­quer la contrac­tion anor­male du détrusor ?
La contrac­tion du détru­sor est sous la dépen­dance de récep­teurs (appe­lés récep­teurs musca­ri­niques) conte­nus dans la paroi de la vessie. La contrac­tion du détru­sor se produit, lorsqu’une molé­cule appe­lée acétyl­cho­line, libé­rée par des neurones et trans­mise à la vessie par le nerf para­sym­pa­thique, se fixe au niveau des récep­teurs muscariniques.

Chez une personne non incon­ti­nente, la molé­cule acétyl­cho­line est libé­rée sous commande du cerveau, lorsque l’envie d’uriner se fait ressen­tir. La contrac­tion du détru­sor est comman­dée et la miction est contrôlée. 

Chez une personne atteinte d’impériosité urinaire, la molé­cule acétyl­cho­line est libé­rée par le cerveau, sans contrôle conscient et volon­taire de la personne, d’où des mictions incon­trô­lées. L’impériosité urinaire, dans ce cas, a donc une raison neuro­lo­gique, et se retrouve par exemple chez les patients atteints de la sclé­rose en plaques ou de la mala­die de Parkinson. 

On notera toute­fois que l’impériosité urinaire peut aussi avoir d’autres causes, par exemple des causes urolo­giques, comme les irri­ta­tions de la muqueuse vési­cale, dues à des cystites.

Les trai­te­ments médicamenteux
Parmi les diffé­rents types d’incontinence, seule l’incontinence urinaire par impé­rio­sité béné­fi­cie de médi­ca­ments effi­caces pour son trai­te­ment. On a vu comment la molé­cule acétyl­cho­line est émise de façon intem­pes­tive, puis captée par les récep­teurs musca­ri­niques, provoque la contrac­tion du détru­sor. Le rôle des médi­ca­ments sera donc de bloquer les récep­teurs musca­ri­niques et ainsi de dimi­nuer la capa­cité de la vessie à se contracter. 

Les médi­ca­ments les plus utili­sés sont les anti­cho­li­ner­giques /​ anti­spas­mo­diques. Tous ces médi­ca­ments utili­sés dans le trai­te­ment de l’hyperactivité vési­cale agissent comme anta­go­nistes des récep­teurs choli­ner­giques musca­ri­niques, à l’origine des contrac­tions du détru­sor. Les médi­ca­ments les plus courants : le Tros­pium® (Trosec®), l’Oxybutynine® (Ditro­pan®), la Dari­fé­na­cine® (Enablex®), la Soli­fé­na­cine® (Vesi­care®).

Tous ces médi­ca­ments présentent des effets indé­si­rables (séche­resse buccale, maux de tête…), ainsi que des contre-​indications (risque de glau­come avec ferme­ture de l’angle). Mais ils ont fourni à certains patients atteints d’impériosités urinaires des solu­tions non inva­sives (en parti­cu­lier le Vesi­care®). Ces médi­ca­ments sont décrits dans le bulle­tin d’information du Centre Hospi­ta­lier Univer­si­taire du Québec. 

Consul­ter un urologue
Le patient parkin­so­nien au fur et mesure de l’évolution de sa mala­die consulte, après son méde­cin géné­ra­liste, tout d’abord un neuro­logue, puis assez rapi­de­ment après la confir­ma­tion des premiers troubles Parkin­so­niens et l’annonce du diag­nos­tic, un kiné­si­thé­ra­peute et un orthophoniste. 

Les troubles urinaires n’apparaissent géné­ra­le­ment pas tout de suite, et le parkin­so­nien n’éprouve donc pas la néces­sité de consul­ter un urologue. Le sujet des troubles urinaires est tabou pour beau­coup de personnes qui préfèrent ne pas en parler. Plus de la moitié des personnes atteintes garde le silence. Ce compor­te­ment est très domma­geable, car à partir d’un certain âge, le risque de surve­nue de patho­lo­gies urolo­giques, d’origine ou non Parkin­so­nienne, croit rapidement. 

Quand se mani­feste chez le Parkin­so­nien un trouble urinaire, quel qu’il soit, il faut en parler à son géné­ra­liste et au neuro­logue et consul­ter un urologue. L’urologue a la compé­tence et les moyens tech­niques pour analy­ser le problème et propo­ser des solutions. 

Par ailleurs, parler d’un trouble urinaire, par exemple de ses impé­rio­si­tés urinaires, à son entou­rage fami­lial, reste encore un sujet tabou pour beau­coup de personnes. En parler sobre­ment permet pour­tant de suppri­mer bien des incompréhensions. 

Pour conclure, il serait souhai­table, à partir d’un certain âge, par exemple 60 ans de consul­ter par préven­tion un urologue (éven­tuel­le­ment un gyné­co­logue pour les femmes).
Enfin, la consul­ta­tion d’un urologue est indis­pen­sable en cas de surve­nue de troubles urinaires, comme les impé­rio­si­tés urinaires. 

Biblio­gra­phie : Site Inter­net de Sphère Santé (L’incontinence urinaire par le docteur Dahan, urologue à Paris).
Rédigé par Jean Pierre Laga­dec

Éditorial

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°58

Notre jour­nal s’ouvre sur un texte qui n’est pas très atti­rant, je le recon­nais ! Nous n’aimons pas parler des incon­ti­nences, sans doute un vieux fond de notre enfance : c’est sale et malpropre ! Mais nous avons toujours voulu affron­ter la réalité de la mala­die même sous ses jours les moins inté­res­sants, j’ajouterais surtout sur ce qui fait problème à chacun et vous, lecteur, savez bien nous en remercier !

Donc, notre souci est de vous infor­mer le plus serei­ne­ment possible des réali­tés mais aussi des solu­tions qui existent même si elles ne sont pas toutes perfor­mantes. Ainsi, l’article qui suit fait état des méde­cines tradi­tion­nelles afri­caines qui utilisent les feuilles et l’écorce d’un arbuste local, le « Voacanga afri­cana » pour soigner les mala­dies type Parkin­son et Alzhei­mer : nous avons beau­coup à apprendre des socié­tés tradi­tion­nelles sur leurs expé­riences millénaires.

Nous nous penchons, ensuite sur la santé buccale qui peut être source de dénu­tri­tion si elle n’est pas rigou­reu­se­ment respec­tée. Nous appre­nons ensuite que des éléments exis­tant dans les yogourts, ont des proprié­tés neuro­pro­tec­trices. Et pour finir, même s’il ne s’agit que d’un cas isolé, nous rappe­lons que certains médi­ca­ments peuvent provo­quer des effets secon­daires désa­gréables. Il m’est apparu impor­tant de le faire passer même si cela ne concerne qu’une infime mino­rité de personnes : cela permet­tra d’aider celle qui se serait senti touchée par le phéno­mène sans vouloir en parler du fait de la honte que cela peut provoquer.

Un texte de loi dont on ne parle pas assez, à mon avis, est en cours de lecture à l’Assemblée Natio­nale. Elle nous concerne tous puisqu’il s’agit du vieillis­se­ment de la société fran­çaise et de l’augmentation des personnes âgées dépen­dantes par un phéno­mène natu­rel lié à la démo­gra­phie. A notre connais­sance, une seule parle­men­taire en a fait état provo­quant une rencontre dans le Finis­tère avec les asso­cia­tions pour véri­fier qu’il y avait une recon­nais­sance des besoins et de bonnes réponses à ceux-​ci. Pour­quoi ne pas inter­pel­ler nos élus de proxi­mité qui devraient plus souvent nous inter­ro­ger pour exécu­ter correc­te­ment leur mandat ?

Un pilier de l’action conduite dans le Morbi­han est décédé et des hommages appuyés viennent rappe­ler la mémoire de Gene­viève Perrault. Nous nous joignons à ces démarches rappe­lant combien nous est précieux l’engagement des béné­voles à tous les niveaux de notre vie de malade !
Enfin, le très beau témoi­gnage d’un prêtre qui s’interroge sur son avenir mais qui conclut : « personne n’est à l’abri. N’y aurait-​il de la place que pour les parfaits » dans la société ? Bien sûr que non…

Bonne reprise après ces vacances peut-​être pluvieuses ?
Mais ici, dans le sud ce n’est pas le cas !

Jean GRAVELEAU
« Je m’in­té­resse à l’ave­nir, car c’est là que j’ai décidé de passer le reste de mes jours »
Woody Allen.
« La seule chose qui puisse empê­cher un rêve d’abou­tir, c’est la peur d’échouer »
Paulo Coelho.
Trans­mis par Soize Vignon

Un patch médical pour soigner la maladie de Parkinson

Article tiré du site bulletins-electroniques.com

La mala­die de Parkin­son est une affec­tion neuro­dé­gé­né­ra­tive chro­nique, qui évoluent lente­ment et dont l’ori­gine est souvent incon­nue. Elle cause la dispa­ri­tion progres­sive des neurones dopa­mi­ner­giques dont la fonc­tion est de fabri­quer et libé­rer la dopa­mine, un neuro­trans­met­teur indis­pen­sable au contrôle des mouve­ments, en parti­cu­lier des mouve­ments automatiques.

Pour lire cet article dans son inté­gra­lité, suivez ce lien…

Parkinson’s UK et Global Kinetics Corporation collaborent pour fournir une nouvelle technologie prometteuse de soins de santé mobiles (mHealth) à travers le Royaume-Uni

article trouvé sur le site businesswire.com

Le Parkinson’s Kine­ti­Graph, ou PKG, est une tech­no­lo­gie portée au poignet qui enre­gistre auto­ma­ti­que­ment les données motrices et des infor­ma­tions haute­ment spéci­fiques sur la concor­dance des médi­ca­tions. Ces infor­ma­tions de valeur assis­te­ront les méde­cins trai­tants pour surveiller plus préci­sé­ment les symp­tômes et ainsi mieux gérer la condition. 

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