Ne pas être qu'un "patient" ...

L’ASSEMBLEE GENERALE DE CECAP

L’ASSEMBLEE GENERALE DE CECAP à L’ABBAYE DE BASSAC – CHARENTE.
(2 au 9 octobre 2005) — Une semaine mélan­geant travail et tourisme

Paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n° 23 — décembre 2005

Comme tous les ans à même époque, le CECAP (Comité d’Entente et de Coor­di­na­tion des Asso­cia­tions de Parkin­so­niens regrou­pant les dépar­te­ments : Charente, Côtes d’Armor, Finis­tère, Hérault, Ille et Vilaine, Loire-​Atlantique, Manche, Morbi­han, Deux-​Sèvres, Limou­sin) orga­nise son Assem­blée Géné­rale. Cette année, le Comité propo­sait à ses adhé­rents un séjour d’une semaine à l’Abbaye de Bassac mélan­geant travail et tourisme.
Douze personnes du dépar­te­ment de la Manche ont répondu posi­ti­ve­ment, hélas, certains ont connu des problèmes de santé et nous nous sommes retrou­vés que 8 pendant cette semaine qui a été un petit moment de bonheur, fati­gant peut-​être compte tenu des acti­vi­tés propo­sées, mais pour le moins joyeux, convi­vial, heureux…


DIMANCHE 2 OCTOBRE : 600 KM EN VOITURE
Après le voyage en voiture, toujours un peu stres­sant, nous sommes arri­vés le dimanche 2 octobre à l’Abbaye de Bassac en fin d’après-midi. Après l’installation dans nos chambres et un repas rapide, nous sommes allé dormir pour récu­pé­rer des fatigues de ce long périple.

LUNDI 3 OCTOBRE : VISITE DES CHAIS REMY MARTIN
Le matin, nous avons fait connais­sance avec l’abbaye : un parc très agréable bordant un affluent de la Charente, les bâti­ments conven­tuels de pierres blanches bien restau­rés (le cloître a disparu mais il reste le jardin inté­rieur et son puits), la chapelle dont le clocher est inté­gré aux bâti­ments, l’entrée avec son porche ouvragé et sa longue allée couverte….
L’après-midi, l’Association des Parkin­so­niens de Charente nous a convié à la visite des chais de Rémy Martin. La guide, remar­quable par la clarté de son exposé et par l’attention qu’elle portait à chaque membre du groupe, nous a tout d’abord expli­qué l’histoire de cette vieille maison, la répar­ti­tion des diffé­rents crus et les mystères de l’alambic charen­tais et du vieillis­se­ment dans des fûts fabri­qués avec des chênes du Limou­sin. Après la projec­tion d’un film retra­çant l’histoire du Cognac, nous sommes montés dans un petit train pour faire le tour des vignes et des chais où vieillit le cognac dans l’obscurité. L’évaporation intense, la « part des anges », fait perdre de l’ordre de 20 millions de bouteilles par an. Paral­lè­le­ment à cette évapo­ra­tion d’alcool, il se déve­loppe un cham­pi­gnon qui colore les murs en noir. Les Parkin­so­niens ont vaillam­ment descendu et remonté les esca­liers condui­sant aux 2 sous-​sols des chais. De retour dans le chais prin­ci­pal, nous avons ensuite dégusté quelques cognacs, à rete­nir : 1 cognac passé 2 à 3 heures au congé­la­teur accom­pa­gné de cana­pés au foie gras ou 1 vieux cognac accom­pa­gné de choco­lat (gâteaux en forme de bouchons et bouchées).

MARDI 3 ET MERCREDI 4 OCTOBRE : LA PARTIE STUDIEUSE (ASSEMBLEE GENERALE ET EXPOSES)
Outre les forma­li­tés des Assem­blées Géné­rales de AGP (rela­tive au jour­nal « le Parkin­so­nien Indé­pen­dant ») et de CECAP ainsi que l’intervention des repré­sen­tants des diffé­rentes asso­cia­tions, ces deux jours ont été prin­ci­pa­le­ment consa­crés aux inter­ven­tions de Anne FROBERT (méde­cin, chirur­gien et Parkin­so­nienne). L’acoustique de la salle de réunion au plafond haut et voûté n’a pas faci­lité l’écoute, mais les inter­ven­tions ont été bien perçues et appréciées :
• Stress et Parkinson
• Trai­te­ments par la L‑Dopa
• Les agonistes
• Opti­mi­sa­tion des traitements

Ses conclu­sions sont rela­ti­ve­ment simples et nous les recom­man­dons depuis longtemps :
1. Privi­lé­gier les agonistes à forte demi-vie
2. Lorsque le besoin s’en fait sentir, ajou­ter la L‑Dopa avec prudence en frac­tion­nant au maxi­mum les prises (par exemple préfé­rer 6 prises de 50 mg à 3 prises de 100mg)

JEUDI 6 OCTOBRE : LES GABARES A SAINT-​SIMON ET LA DONATION F. MITTERRAND A JARNAC
La Charente est navi­gable à partir d’Angoulême, à partir du 17ème siècle, le papier et la pierre de taille d’Angoulême, le cognac… descen­daient le fleuve jusqu’à La Rochelle sur de grandes embar­ca­tions à fond plat : les Gabares, fabri­quées, entre autres, dans le petit village de Saint-​Simon. Une asso­cia­tion dyna­mique fait revivre ce vieux métier de char­pen­tier et dans le musée qui abrite les diffé­rents outils, un confé­ren­cier mali­cieux nous a expli­qué la construc­tion des gabares avec des volon­taires dési­gnés d’office. Imagi­nez trois indi­vi­dus à la file indienne, du plus petit au plus grand, les bras rele­vés gracieu­se­ment en arc de cercle, les mains au ciel, pour nous expli­quer la concep­tion des bateaux et vous aurez une idée de l’énorme éclat de rire qui a secoué l’assistance.
Nous avons ensuite fait un tour sur la Charente à bord d’une gabare nouvel­le­ment recons­truite. Après avoir passé une écluse nous avons parcouru le fleuve au milieu d’une vie aqua­tique intense (hérons, poules d’eau…). Un bon moment.

L’après-midi nous avons visité la salle des dons reçus par le président F. Mitter­rand et la salle des maquettes des grands travaux du septennat.

LES VENDANGES EN CHARENTE
Que voulez-​vous faire main­te­nant ? dit Thérèse. Un moment d’hésitation puis… voulez-​vous voir les vendanges ? En partant en campagne, nous verrons bien des ouvriers au travail ! Sitôt dit, sitôt fait, nous partons à l’aventure. Quelques minutes… oui, voilà une machine au travail. Arrêt des voitures et nous allons d’abord vers les vignes pour grap­piller… Il fait chaud… et ce raisin nous semble si bon… !
Mais voilà la machine à vendan­ger qui arrive. C’est une sorte de trac­teur, formé de deux groupes de vibreurs qui enlacent la vigne en avan­çant. Les grappes sont secouées et les raisins tombent. Ils ont recueillis par des sortes de gobe­lets et montent dans des tanks. Quand ceux-​ci sont pleins, ils vont déver­ser leur contenu dans des bennes, et en route pour le pres­soir. On nous invite alors genti­ment à venir voir la suite du travail. Le raisin est déversé dans un grand bac au fond duquel une grosse vrille entraîne, en tour­nant, le raisin. Celui-​ci est écrasé, le travail est vite fait, et de l’autre côté le jus sort.
La maîtresse de maison, fort aima­ble­ment, nous propose alors une dégus­ta­tion de jus frais, elle apporte des verres, et nous goûtons ce breu­vage très rafraî­chis­sant. Nous remer­cions nos hôtes qui nous ont reçu avec tant de gentillesse. Savez-​vous leur nom ? il s’agit de :
Monsieur et Madame Herbre­teau Christian
16, rue Grande Orlut
16 370 – Cherves Richemont.
Un grand merci à eux.

VENDREDI 7 OCTOBRE – MATIN : FLEAC : DISTILLERIE FAMILIALE DUMERGUE ET MUSEE D’OUTILS ANCIENS ET DES HABITS CHARENTAIS DU 19EME SIECLE
Les inci­dents ne manquent pas en pleine époque des vendanges, une porte malen­con­treu­se­ment ouverte et le char­ge­ment de raisin s’est répandu sur la route, beau­coup étaient partis nettoyer la chaus­sée et c’est la fille du proprié­taire qui nous a commenté la visite. Passion­née par son métier et les tradi­tions, elle a su nous inté­res­ser à cette alchi­mie qu’est l’élaboration du cognac et du pineau ainsi qu’aux costumes anciens qu’elle a rassem­blés dans un musée atte­nant à la distillerie.

Dans l’alambic charen­tais, en cuivre martelé, la distil­la­tion du vin se fait en deux temps : une première chauffe de 8 heures envi­ron qui donne un alcool titrant 25 à 35° : le « brouillis » qui subit une deuxième chauffe : la « repasse » ou « bonne chauffe ».
Les vapeurs compri­més dans le chapi­teau passent dans le col de cygne et traversent le « chauffe vin », dont s’échappe le contenu pour remplir la chau­dière. Les vapeurs se condensent alors dans le serpen­tin d’une cuve refroidie.
A la sortie de l’alambic, l’eau de vie qui ne doit pas dépas­ser 72° est inco­lore et peu parfumée.
Le vieillis­se­ment dans des fûts de chêne du limou­sin et dans l’obscurité des chais vont lui donner sa couleur ambrée et son parfum inimitable.
L’origine du pineau remonte au 16ème siècle, quand un vigne­ron qui avait oublié du moût de raisin dans une barrique conte­nant un fond de cognac, décou­vrit quelques années plus tard un vin doux et fruité.
Les moûts utili­sés avant l’addition du cognac titre 10° d’alcool. Après ajout de cognac, le pineau doit avoir un degré supé­rieur à 16,5°. Après un vieillis­se­ment de quelques mois en fûts de chêne dans les chais obscurs, un comité de dégus­ta­tion lui attri­bue l’appellation « Pineau des Charentes »
Les Parkin­so­niens ont vaillam­ment monté l’escalier condui­sant au musée compor­tant des manne­quins revê­tus des « habits du dimanche » portés par les charen­tais au 19ème siècle.
Nous avons ensuite dégusté du Pineau (blanc et rouge) accom­pa­gné de la tradi­tion­nelle brioche charentaise.

APRES-​MIDI : DEUX GROUPES DIFFERENTS
PREMIER GROUPE : SUR LES TRACES DE SES ANCETRES
L’un d’entre nous, qui dési­rait retrou­ver la trace de sa famille, a décou­vert la première usine de papier que diri­geait son grand-​père. A la mairie du village où était née sa mère, nous avons décou­vert que son acte de nais­sance faisait mention d’un lieu­dit, nous nous y sommes rendus, le proprié­taire du château et de l’usine atte­nante, aujourd’hui restau­rés, tout d’abord réti­cent, a accepté de nous faire visi­ter les lieux lorsqu’il a appris la raison de notre visite. Nous avons même retrouvé les trames permet­tant de prendre la juste quan­tité de pâte à papier pour fabri­quer les feuilles, certaines même compor­taient en fili­grane le nom du grand-​père. L’aube du moulin tourne toujours, elle est action­née par une résur­gence de la Charente (enton­noir de 7 mètres de diamètre sur une profon­deur de 7 mètres), ensemble assez impres­sion­nant. Notre ami était assez ému.

DEUXIEME GROUPE : UN CIRQUE GALLO-ROMAIN
Nous sommes allés sous la houlette de Michel visi­ter le site Gallo-​romain des Bouchots à Saint-​Cybardeaux. Une demi-​heure de route et nous lais­sons les voitures à proxi­mité du site. Nous traver­sons une belle forêt très propre, de chênes verts et nous arri­vons sur une sorte d’esplanade qui domine une large vallée. Là, nous décou­vrons l’arène et ce bel amphi­théâtre. Il paraît qu’il est le plus grand de France. Actuel­le­ment, il est enga­zonné, seuls les premiers gradins sont décou­verts. On dit que l’acoustique y est très bonne, mais personne ne se propose de descendre pour véri­fier… A proxi­mité vers la droite surtout, se trouvent les belles ruines des bâti­ments attenants.
Cet ensemble servait aux jeux et aux mani­fes­ta­tions spor­tives mais aussi reli­gieuses et poli­tiques. En fait, il repré­sen­tait la puis­sance de l’occupant. de nos jours, des troupes théâ­trales viennent se produire ici.

SAMEDI 8 OCTOBRE
MATIN : COGNAC : PETIT TOUR HISTORIQUE – FOIRE ET MARCHE LOCAL
Après avoir laissé les voitures à proxi­mité des quais de la Charente, nous avons pris le chemin des écoliers pour nous rendre à la « foire » et au marché.
Entrés dans la vieille ville par une porte monu­men­tale bordée de deux tours rondes, nous avons grimpé les ruelles tortueuses donnant accès au marché couvert. Les pavés irré­gu­liers et la forte pente n’ont pas faci­lité la progres­sion des Parkin­so­niens. De belles maisons anciennes à pans de bois et encor­bel­le­ments, l’ancien château, une jolie fontaine Renais­sance ont heureu­se­ment fait oublier ces diffi­cul­tés d’accès.
APRES-​MIDI : CIRCUIT DANS LA CAMPAGNE CHARENTAISE
Nous avons parcouru la campagne en longeant les bords de la Charente où nous avons pu voir de jolis paysages aqua­tiques avec les ponts si parti­cu­liers de Vinade et Saint-​Même puis nous nous sommes rendus à la table d’orientation de Segon­zac. Hélas, la brume ne nous a pas permis d’observer tous les points de vue. Les vendanges étaient termi­nées dans les vignes qui bordaient la table d’orientation mais nous avons pu récol­ter quelques grappes qui avaient échappé aux machines et goûter le raisin noir. Heureu­se­ment, certains d’entre nous avaient de l’eau et du torchon papier pour se nettoyer les mains plus que poisseuses.
L’accompagnatrice de l’Association des Parkin­so­niens de la Charente, madame Thérèse Lamou­reux, nous a ensuite conviés chez elle pour prendre un pot et dégus­ter la brioche charen­taise. Nous sommes encore admi­ra­tifs de son jardin et de sa produc­tion de confi­tures et autres denrées.
Je profite de cette oppor­tu­nité pour remer­cier vive­ment les accom­pa­gna­teurs qui nous ont guidé tout au long de la semaine, notam­ment Michel Simo­net, Thérèse Lamou­reux sans oublier « frère Jean-​Baptiste » (il se recon­naî­tra certai­ne­ment !), leur dispo­ni­bi­lité et leur gentillesse nous ont fait chaud au cœur. J’ai égale­ment une pensée amicale pour les frères, les sœurs et le person­nel de l’abbaye, notam­ment pour sœur Marie-​Madeleine qui nous a servi nos repas avec gentillesse et avec le sourire, elle a supporté nos plai­san­te­ries et quelques moque­ries avec esprit elle en a même rajouté parfois.

DIMANCHE 9 OCTOBRE : LE RETOUR
Les valises faites, chacun est reparti dans son dépar­te­ment avec plein de souvenirs.
CONCLUSION
La semaine a été rela­ti­ve­ment fati­gante et nous avons mis un certain temps pour récu­pé­rer, cepen­dant nous sommes très heureux d’avoir parti­cipé à ces jour­nées pour de multiples raisons :
• Nous avons beau­coup appris sur la mala­die et les traitements
• Nous nous sommes faits de nouveaux amis (je pense notam­ment aux « Bigou­dens » qui sont prêts à repar­tir immé­dia­te­ment avec nous pour un autre séjour, rassurez-​vous les amis, nous y pensons dans le dépar­te­ment et ce sera pour bientôt…)
• Dans la joie, les chan­sons, la bonne humeur… nous avons oublié quelques instants nos petits malheurs
et nous sommes prêts à repar­tir pour un autre séjour.
L’expérience sera certai­ne­ment recon­duite l’année prochaine dans la même région, nous y repar­ti­rons bien volon­tiers et nous espé­rons vous voir plus nombreux.

Nous songeons même à orga­ni­ser l’Assemblée Géné­rale en 2007 dans notre belle région, c’est vous dire.

Daniel et Thérèse Le Beurier
Pierre et Danielle Lemay
Fran­cis et Made­leine Lepetit
Jean-​Claude et Marie Céline Pourceau

Extrait de Dopa­mine 50 n°27
Jour­nal de l’Association des Parkin­so­niens de la Manche

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