L’ASSEMBLEE GENERALE DE CECAP
Publié le 14 janvier 2006 à 17:43L’ASSEMBLEE GENERALE DE CECAP à L’ABBAYE DE BASSAC – CHARENTE.
(2 au 9 octobre 2005) — Une semaine mélangeant travail et tourisme
Paru dans Le Parkinsonien Indépendant n° 23 — décembre 2005
Comme tous les ans à même époque, le CECAP (Comité d’Entente et de Coordination des Associations de Parkinsoniens regroupant les départements : Charente, Côtes d’Armor, Finistère, Hérault, Ille et Vilaine, Loire-Atlantique, Manche, Morbihan, Deux-Sèvres, Limousin) organise son Assemblée Générale. Cette année, le Comité proposait à ses adhérents un séjour d’une semaine à l’Abbaye de Bassac mélangeant travail et tourisme.
Douze personnes du département de la Manche ont répondu positivement, hélas, certains ont connu des problèmes de santé et nous nous sommes retrouvés que 8 pendant cette semaine qui a été un petit moment de bonheur, fatigant peut-être compte tenu des activités proposées, mais pour le moins joyeux, convivial, heureux…
DIMANCHE 2 OCTOBRE : 600 KM EN VOITURE
Après le voyage en voiture, toujours un peu stressant, nous sommes arrivés le dimanche 2 octobre à l’Abbaye de Bassac en fin d’après-midi. Après l’installation dans nos chambres et un repas rapide, nous sommes allé dormir pour récupérer des fatigues de ce long périple.
LUNDI 3 OCTOBRE : VISITE DES CHAIS REMY MARTIN
Le matin, nous avons fait connaissance avec l’abbaye : un parc très agréable bordant un affluent de la Charente, les bâtiments conventuels de pierres blanches bien restaurés (le cloître a disparu mais il reste le jardin intérieur et son puits), la chapelle dont le clocher est intégré aux bâtiments, l’entrée avec son porche ouvragé et sa longue allée couverte….
L’après-midi, l’Association des Parkinsoniens de Charente nous a convié à la visite des chais de Rémy Martin. La guide, remarquable par la clarté de son exposé et par l’attention qu’elle portait à chaque membre du groupe, nous a tout d’abord expliqué l’histoire de cette vieille maison, la répartition des différents crus et les mystères de l’alambic charentais et du vieillissement dans des fûts fabriqués avec des chênes du Limousin. Après la projection d’un film retraçant l’histoire du Cognac, nous sommes montés dans un petit train pour faire le tour des vignes et des chais où vieillit le cognac dans l’obscurité. L’évaporation intense, la « part des anges », fait perdre de l’ordre de 20 millions de bouteilles par an. Parallèlement à cette évaporation d’alcool, il se développe un champignon qui colore les murs en noir. Les Parkinsoniens ont vaillamment descendu et remonté les escaliers conduisant aux 2 sous-sols des chais. De retour dans le chais principal, nous avons ensuite dégusté quelques cognacs, à retenir : 1 cognac passé 2 à 3 heures au congélateur accompagné de canapés au foie gras ou 1 vieux cognac accompagné de chocolat (gâteaux en forme de bouchons et bouchées).
MARDI 3 ET MERCREDI 4 OCTOBRE : LA PARTIE STUDIEUSE (ASSEMBLEE GENERALE ET EXPOSES)
Outre les formalités des Assemblées Générales de AGP (relative au journal « le Parkinsonien Indépendant ») et de CECAP ainsi que l’intervention des représentants des différentes associations, ces deux jours ont été principalement consacrés aux interventions de Anne FROBERT (médecin, chirurgien et Parkinsonienne). L’acoustique de la salle de réunion au plafond haut et voûté n’a pas facilité l’écoute, mais les interventions ont été bien perçues et appréciées :
• Stress et Parkinson
• Traitements par la L‑Dopa
• Les agonistes
• Optimisation des traitements
Ses conclusions sont relativement simples et nous les recommandons depuis longtemps :
1. Privilégier les agonistes à forte demi-vie
2. Lorsque le besoin s’en fait sentir, ajouter la L‑Dopa avec prudence en fractionnant au maximum les prises (par exemple préférer 6 prises de 50 mg à 3 prises de 100mg)
JEUDI 6 OCTOBRE : LES GABARES A SAINT-SIMON ET LA DONATION F. MITTERRAND A JARNAC
La Charente est navigable à partir d’Angoulême, à partir du 17ème siècle, le papier et la pierre de taille d’Angoulême, le cognac… descendaient le fleuve jusqu’à La Rochelle sur de grandes embarcations à fond plat : les Gabares, fabriquées, entre autres, dans le petit village de Saint-Simon. Une association dynamique fait revivre ce vieux métier de charpentier et dans le musée qui abrite les différents outils, un conférencier malicieux nous a expliqué la construction des gabares avec des volontaires désignés d’office. Imaginez trois individus à la file indienne, du plus petit au plus grand, les bras relevés gracieusement en arc de cercle, les mains au ciel, pour nous expliquer la conception des bateaux et vous aurez une idée de l’énorme éclat de rire qui a secoué l’assistance.
Nous avons ensuite fait un tour sur la Charente à bord d’une gabare nouvellement reconstruite. Après avoir passé une écluse nous avons parcouru le fleuve au milieu d’une vie aquatique intense (hérons, poules d’eau…). Un bon moment.
L’après-midi nous avons visité la salle des dons reçus par le président F. Mitterrand et la salle des maquettes des grands travaux du septennat.
LES VENDANGES EN CHARENTE
Que voulez-vous faire maintenant ? dit Thérèse. Un moment d’hésitation puis… voulez-vous voir les vendanges ? En partant en campagne, nous verrons bien des ouvriers au travail ! Sitôt dit, sitôt fait, nous partons à l’aventure. Quelques minutes… oui, voilà une machine au travail. Arrêt des voitures et nous allons d’abord vers les vignes pour grappiller… Il fait chaud… et ce raisin nous semble si bon… !
Mais voilà la machine à vendanger qui arrive. C’est une sorte de tracteur, formé de deux groupes de vibreurs qui enlacent la vigne en avançant. Les grappes sont secouées et les raisins tombent. Ils ont recueillis par des sortes de gobelets et montent dans des tanks. Quand ceux-ci sont pleins, ils vont déverser leur contenu dans des bennes, et en route pour le pressoir. On nous invite alors gentiment à venir voir la suite du travail. Le raisin est déversé dans un grand bac au fond duquel une grosse vrille entraîne, en tournant, le raisin. Celui-ci est écrasé, le travail est vite fait, et de l’autre côté le jus sort.
La maîtresse de maison, fort aimablement, nous propose alors une dégustation de jus frais, elle apporte des verres, et nous goûtons ce breuvage très rafraîchissant. Nous remercions nos hôtes qui nous ont reçu avec tant de gentillesse. Savez-vous leur nom ? il s’agit de :
Monsieur et Madame Herbreteau Christian
16, rue Grande Orlut
16 370 – Cherves Richemont.
Un grand merci à eux.
VENDREDI 7 OCTOBRE – MATIN : FLEAC : DISTILLERIE FAMILIALE DUMERGUE ET MUSEE D’OUTILS ANCIENS ET DES HABITS CHARENTAIS DU 19EME SIECLE
Les incidents ne manquent pas en pleine époque des vendanges, une porte malencontreusement ouverte et le chargement de raisin s’est répandu sur la route, beaucoup étaient partis nettoyer la chaussée et c’est la fille du propriétaire qui nous a commenté la visite. Passionnée par son métier et les traditions, elle a su nous intéresser à cette alchimie qu’est l’élaboration du cognac et du pineau ainsi qu’aux costumes anciens qu’elle a rassemblés dans un musée attenant à la distillerie.
Dans l’alambic charentais, en cuivre martelé, la distillation du vin se fait en deux temps : une première chauffe de 8 heures environ qui donne un alcool titrant 25 à 35° : le « brouillis » qui subit une deuxième chauffe : la « repasse » ou « bonne chauffe ».
Les vapeurs comprimés dans le chapiteau passent dans le col de cygne et traversent le « chauffe vin », dont s’échappe le contenu pour remplir la chaudière. Les vapeurs se condensent alors dans le serpentin d’une cuve refroidie.
A la sortie de l’alambic, l’eau de vie qui ne doit pas dépasser 72° est incolore et peu parfumée.
Le vieillissement dans des fûts de chêne du limousin et dans l’obscurité des chais vont lui donner sa couleur ambrée et son parfum inimitable.
L’origine du pineau remonte au 16ème siècle, quand un vigneron qui avait oublié du moût de raisin dans une barrique contenant un fond de cognac, découvrit quelques années plus tard un vin doux et fruité.
Les moûts utilisés avant l’addition du cognac titre 10° d’alcool. Après ajout de cognac, le pineau doit avoir un degré supérieur à 16,5°. Après un vieillissement de quelques mois en fûts de chêne dans les chais obscurs, un comité de dégustation lui attribue l’appellation « Pineau des Charentes »
Les Parkinsoniens ont vaillamment monté l’escalier conduisant au musée comportant des mannequins revêtus des « habits du dimanche » portés par les charentais au 19ème siècle.
Nous avons ensuite dégusté du Pineau (blanc et rouge) accompagné de la traditionnelle brioche charentaise.
APRES-MIDI : DEUX GROUPES DIFFERENTS
PREMIER GROUPE : SUR LES TRACES DE SES ANCETRES
L’un d’entre nous, qui désirait retrouver la trace de sa famille, a découvert la première usine de papier que dirigeait son grand-père. A la mairie du village où était née sa mère, nous avons découvert que son acte de naissance faisait mention d’un lieudit, nous nous y sommes rendus, le propriétaire du château et de l’usine attenante, aujourd’hui restaurés, tout d’abord réticent, a accepté de nous faire visiter les lieux lorsqu’il a appris la raison de notre visite. Nous avons même retrouvé les trames permettant de prendre la juste quantité de pâte à papier pour fabriquer les feuilles, certaines même comportaient en filigrane le nom du grand-père. L’aube du moulin tourne toujours, elle est actionnée par une résurgence de la Charente (entonnoir de 7 mètres de diamètre sur une profondeur de 7 mètres), ensemble assez impressionnant. Notre ami était assez ému.
DEUXIEME GROUPE : UN CIRQUE GALLO-ROMAIN
Nous sommes allés sous la houlette de Michel visiter le site Gallo-romain des Bouchots à Saint-Cybardeaux. Une demi-heure de route et nous laissons les voitures à proximité du site. Nous traversons une belle forêt très propre, de chênes verts et nous arrivons sur une sorte d’esplanade qui domine une large vallée. Là, nous découvrons l’arène et ce bel amphithéâtre. Il paraît qu’il est le plus grand de France. Actuellement, il est engazonné, seuls les premiers gradins sont découverts. On dit que l’acoustique y est très bonne, mais personne ne se propose de descendre pour vérifier… A proximité vers la droite surtout, se trouvent les belles ruines des bâtiments attenants.
Cet ensemble servait aux jeux et aux manifestations sportives mais aussi religieuses et politiques. En fait, il représentait la puissance de l’occupant. de nos jours, des troupes théâtrales viennent se produire ici.
SAMEDI 8 OCTOBRE
MATIN : COGNAC : PETIT TOUR HISTORIQUE – FOIRE ET MARCHE LOCAL
Après avoir laissé les voitures à proximité des quais de la Charente, nous avons pris le chemin des écoliers pour nous rendre à la « foire » et au marché.
Entrés dans la vieille ville par une porte monumentale bordée de deux tours rondes, nous avons grimpé les ruelles tortueuses donnant accès au marché couvert. Les pavés irréguliers et la forte pente n’ont pas facilité la progression des Parkinsoniens. De belles maisons anciennes à pans de bois et encorbellements, l’ancien château, une jolie fontaine Renaissance ont heureusement fait oublier ces difficultés d’accès.
APRES-MIDI : CIRCUIT DANS LA CAMPAGNE CHARENTAISE
Nous avons parcouru la campagne en longeant les bords de la Charente où nous avons pu voir de jolis paysages aquatiques avec les ponts si particuliers de Vinade et Saint-Même puis nous nous sommes rendus à la table d’orientation de Segonzac. Hélas, la brume ne nous a pas permis d’observer tous les points de vue. Les vendanges étaient terminées dans les vignes qui bordaient la table d’orientation mais nous avons pu récolter quelques grappes qui avaient échappé aux machines et goûter le raisin noir. Heureusement, certains d’entre nous avaient de l’eau et du torchon papier pour se nettoyer les mains plus que poisseuses.
L’accompagnatrice de l’Association des Parkinsoniens de la Charente, madame Thérèse Lamoureux, nous a ensuite conviés chez elle pour prendre un pot et déguster la brioche charentaise. Nous sommes encore admiratifs de son jardin et de sa production de confitures et autres denrées.
Je profite de cette opportunité pour remercier vivement les accompagnateurs qui nous ont guidé tout au long de la semaine, notamment Michel Simonet, Thérèse Lamoureux sans oublier « frère Jean-Baptiste » (il se reconnaîtra certainement !), leur disponibilité et leur gentillesse nous ont fait chaud au cœur. J’ai également une pensée amicale pour les frères, les sœurs et le personnel de l’abbaye, notamment pour sœur Marie-Madeleine qui nous a servi nos repas avec gentillesse et avec le sourire, elle a supporté nos plaisanteries et quelques moqueries avec esprit elle en a même rajouté parfois.
DIMANCHE 9 OCTOBRE : LE RETOUR
Les valises faites, chacun est reparti dans son département avec plein de souvenirs.
CONCLUSION
La semaine a été relativement fatigante et nous avons mis un certain temps pour récupérer, cependant nous sommes très heureux d’avoir participé à ces journées pour de multiples raisons :
• Nous avons beaucoup appris sur la maladie et les traitements
• Nous nous sommes faits de nouveaux amis (je pense notamment aux « Bigoudens » qui sont prêts à repartir immédiatement avec nous pour un autre séjour, rassurez-vous les amis, nous y pensons dans le département et ce sera pour bientôt…)
• Dans la joie, les chansons, la bonne humeur… nous avons oublié quelques instants nos petits malheurs
et nous sommes prêts à repartir pour un autre séjour.
L’expérience sera certainement reconduite l’année prochaine dans la même région, nous y repartirons bien volontiers et nous espérons vous voir plus nombreux.
Nous songeons même à organiser l’Assemblée Générale en 2007 dans notre belle région, c’est vous dire.
Daniel et Thérèse Le Beurier
Pierre et Danielle Lemay
Francis et Madeleine Lepetit
Jean-Claude et Marie Céline Pourceau
Extrait de Dopamine 50 n°27
Journal de l’Association des Parkinsoniens de la Manche
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