Ne pas être qu'un "patient" ...

La mobilité, prévention des chutes

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°39 – décembre 2009 

Lu dans Parkin­son de septembre 09 la revue de l’association suisse
Rédigé par Eliza­beth OSTLER

Que l’on soit malade ou en parfaite santé, jeune ou vieux, la vie est pleine de dangers. Nous pouvons en écar­ter certains. Nous en accep­tons d’autres en raison de leur moindre impor­tance ou de leur invrai­sem­blance. Cepen­dant, certains risques repré­sentent un tel danger que nous voulons à tout prix les éviter – sans pour autant y parvenir.

Le risque de chute, qui guette en parti­cu­lier les personnes âgées, appar­tient à cette troi­sième caté­go­rie – la plus perni­cieuse. En effet, la chute est pour les seniors une expé­rience extrê­me­ment dure et effrayante. La peur et la douleur ne sont pas les seules consé­quences d’une chute : se retrou­ver brus­que­ment par terre, impuis­sant, peut anéan­tir un plan de vie jusque-​là positif.

[…]

D’après les esti­ma­tions du Bureau suisse de préven­tion des acci­dents (bpa), les chutes sont les acci­dents les plus fréquents chez les seniors. […] Envi­ron un tiers des victimes de chutes souf­frant d’une frac­ture du col du fémur ne peuvent plus rentrer chez elles. Et parmi les patients qui échappent à ce triste sort, un tiers devient dépen­dant d’un déam­bu­la­teur ou d’une autre forme d’assistance.

25 à 33% des victimes de chute sont défi­ni­ti­ve­ment handi­ca­pées suite à une frac­ture de la hanche, certaines ne pouvant même plus marcher. Mais les chiffres les plus effrayants concernent les personnes qui décèdent dans l’année suivant leur acci­dent, soit 17 à 23% des seniors ayant souf­fert d’une frac­ture du col du fémur. […] Avec la mala­die de Parkin­son, le danger est plus grand encore. En raison de leur mobi­lité réduite et de la perte progres­sive des réflexes de protec­tion et de posture, les personnes touchées – en parti­cu­lier au stade avancé – sont les premières victimes de ces accidents.

Les chutes font partie des risques de la vie que l’on peut partiel­le­ment préve­nir en prenant quelques précau­tions, sans jamais être complè­te­ment à l’abri. C’est pour­quoi les personnes les plus fragiles, comme les patients parkin­so­niens, doivent veiller à proté­ger leurs os en cas de chute. Les motards […] nous montrent l’exemple : ils équipent les parties de leur corps les plus vulné­rables de protec­tions qui absorbent les chocs. Ces protec­tions sont légères, confor­tables et prati­que­ment invi­sibles sous les vête­ments de tous les jours. Leur effet protec­teur est remar­quable : d’après les études, les protec­tions peuvent réduire le risque de frac­tures de la hanche de 70%.

Les consé­quences possibles d’une chute
Une chute ne cause pas seule­ment de la douleur. Elle est souvent le déclen­cheur d’une crise qui peut débou­cher sur une perte totale d’autonomie. C’est l’une des expé­riences les plus pénibles et les plus dange­reuses que puisse endu­rer une personne âgée. En effet, une chute se réper­cute à quatre niveaux importants :

  • Consé­quences sur l’état physique : La frac­ture du col du fémur est une bles­sure très grave, qui met du temps à guérir. Elle entraîne une dimi­nu­tion de l’autonomie, voire la perte totale de la mobi­lité. Chez les patients souf­frant déjà de troubles moteurs, comme les parkin­so­niens, cette perte d’autonomie peut être définitive.
  • Consé­quences sur l’état mental : La peur de chuter de nouveau mène à un manque d’assurance … qui entraîne encore plus de chutes. En outre, les chutes, surtout lorsqu’elles sont répé­tées, causent fréquem­ment une perte massive de l’estime de soi, jusqu’à deve­nir une patho­lo­gie propre – la peur de chuter (fear of falls). Cette phobie peut mener à une perte totale de la mobi­lité et rendre les victimes dépen­dantes au point de devoir être placées en foyer médicalisé.
  • Consé­quences sur l’entourage : Les consé­quences d’une chute, notam­ment la perte de mobi­lité, peuvent conduire à une dépen­dance accrue aux réseaux formels et infor­mels, qui repré­sente à son tour une charge finan­cière supplé­men­taire (soins à domi­cile, maison de retraite).
  • Consé­quences finan­cières : Les acci­dents surve­nant à domi­cile ou pendant les loisirs coûtent chaque année 3 milliards de francs (suisses). Envi­ron deux tiers sont à impu­ter aux chutes. Soigner une frac­ture du col du fémur coûte en moyenne 65 000 francs (suisses).

Préven­tion des chutes : appre­nez à vous protéger.
Évitez les chutes :

  • Mise au point opti­male du trai­te­ment médicamenteux
  • Exer­cices desti­nés à favo­ri­ser la force, la mobi­lité et l’équilibre.
  • Entraî­ne­ments ciblés à la marche libre ou assis­tée (canne, déambulateur).
  • Exer­cice pour se lever du lit ou d’une chaise.
  • Élimi­na­tions des sources de danger (seuil trop haut, tapis, etc …)
  • Bon éclai­rage des pièces de vie, même la nuit (veilleuse)
  • Poignées et siège spécial dans la douche, la baignoire et les WC, tapis anti­dé­ra­pant dans la baignoire et dans la douche.
  • Pose de rampe dans les escaliers.
  • Chaus­sures stables à talons plats.

Préve­nez les fractures :

  • Trai­te­ment de l’ostéoporose.
  • Port de protec­tions spéciales au niveau des hanches (L’association suisse propose une culotte de protec­tion compor­tant des poches au niveau des hanches où se glissent des protec­tions faites d’un plas­tique visco­élas­tique qui, sous l’effet de la chaleur, épouse parfai­te­ment les parties à proté­ger. Se rensei­gner auprès de l’association : www.parkinson.ch)

Lu par Jean GRAVELEAU

2 Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. bonjour — Que vous dire ?, La pose de la prothèse est récente, il faut aider votre mère à reprendre confiance en elle, il faut du temps pour cela — il faudrait peut-​être aussi vous assu­rer de la connais­sance qu’a le kiné­si­thé­ra­peute de la mala­die de Parkin­son, de la réper­cus­sion qu’a cette mala­die sur le malade-
    et comme toujours, il faut beau­coup de patience — bien amica­le­ment ‑E.Six

    Commentaire by GP29 — 3 août 2010 #

  2. ma mére a 78 ans elle a eu une frac­ture du col du fémur elle est parkin­so­nienne depuis 2006, depuis elle est angois­sée elle est entrain de perdre tota­le­ment ses repéres chaque jour un peu plus nous l’avons pris en charge avec une reédu­ca­tion a domi­cile kiné­si­thé­ra­peute mais trés fran­che­ment à part quelques pas avec déam­bu­la­teur ce n’est pas brillant cela fait 2 mois qu’une prothése lui a été posée ( D H S).merci si éclair­cis­se­ments nous vivons à alger en algérie

    Commentaire by bourenan — 3 août 2010 #

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