La conduite automobile « Comment te sens-tu quand je roule ? »
Publié le 02 juillet 2006 à 09:29Extrait de la revue Parkinson (mars 06) de l’association suisse
« De nombreux patients parkinsoniens ne veulent pas renoncer à leur voiture.
Est-ce qu’ils sont encore aptes à conduire ? Il est important de prendre des mesures de précaution, de parler franchement et de faire preuve de bon sens. La revue Parkinson évoque les risques qu’encourent les parkinsoniens dans la circulation ». Par Johannes KORNACHER.
… « De nombreux patients évaluent leur aptitude à conduire avec des simulateurs de conduite comme il en existe à la clinique de Valens (suisse germanique) et à la clinique Suva à Sion. Ces simulateurs de conduite permettent également de prendre des leçons de conduite et de passer un examen. Car il est tout à fait possible de conduire en toute sécurité même en étant atteint de la maladie de Parkinson. D’après des études faites avec des simulateurs, des chercheurs de Würzburg (Allemagne) ont constaté que les patients parkinsoniens, au début de la maladie, faisaient même moins de fautes que les sujets en bonne santé. Mais le nombre de fautes a évidemment augmenté avec la progression de la maladie. »
« C’est pour cette raison que chaque automobiliste, mais surtout chaque patient parkinsonien, devrait régulièrement se poser la question : « au fait, je conduis de quelle façon ? ». Notre partenaire ou tout autre membre de la famille sont les meilleures personnes pouvant évaluer notre capacité à conduire, parce que notre perception de la situation est souvent déformée. On devrait alors demander : « Comment te sens-tu quand je roule ? ».
« La somnolence et les accès de sommeil représentent un problème important pour les patients parkinsoniens.
Aux USA en 1999, des patients parkinsoniens se sont fortement inquiétés lorsqu’il a été fait état d’accidents de la route provoqués par des accès de sommeil dus aux agonistes dopaminergiques Sifrol* et Requip*. Le neurologue Fabio BARONTI confirme : « Il existe un risque certain de s’endormir subitement avec cette classe de médicaments ». Ces effets secondaires sont également mentionnés avec le Modopar* une préparation pharmaceutique à base de L‑dopa » …1
« Le neurologue BARONTI souligne que les patients parkinsoniens qui conduisent une voiture devraient réagir instantanément lorsqu’ils ressentent les premiers signes de fatigue. « Avant l’apparition de ce que l’on appelle un accès de sommeil, la personne avait déjà vécu une alerte même minime » di-il. Tous les automobilistes en bonne santé connaissent les accès de fatigue lorsque les yeux sont si lourds de fatigue qu’ils se ferment presque. A cet instant même, le patient parkinsonien n’a déjà plus de réserve.
« A la prochaine manifestation de fatigue, il s’endort brusquement. Le premier avertissement marque déjà la limite à ne pas franchir ! »
Il est alors impératif qu’il s’arrête de conduire.
Fabio BARONTI conseille de bien réfléchir si l’on veut continuer de conduire et à quelle fréquence. Celui qui s’estime à la limite de ses possibilités doit passer un examen. On ne devrait plus conduire en présence de sommeil nocturne perturbé et de somnolence occasionnelle.
« Parlez ouvertement de ce sujet avec votre médecin », conseille-t-il.
Et il nous livre encore un « secret » qui tient plus du caractère de chaque personne que de la maladie de Parkinson. Il arrive souvent que la partenaire d’un patient lui dise : « Veuillez interdire à mon mari de conduire ». Mais on ne lui a encore jamais fait la demande inverse : « Veuillez interdire à mon épouse… ! »
1 Une circulaire concernant les mentions de précaution à prendre pour la conduite sous médicament est parue et doit prochainement s’appliquer. Voir à ce sujet l’article rédigé par l’association du Limousin.
Astuces pour une conduite plus sûre.
- Vous ne devez pas changer de vitesse avec une voiture munie d’une boîte automatique.
- Installez un rétroviseur panoramique pour une meilleure vue d’ensemble.
- Des rétroviseurs latéraux à angle mort permettent de réduire le risque des angles
morts. - Des poignées installées spécialement ou un siège surélevé vous permettent de descendre plus facilement de voiture.
- Une housse faite de boules en bois permet de réduire la transpiration et de tourner plus facilement les jambes pour monter ou pour sortir de la voiture.
- Veillez à être assis confortablement ; enlevez vos manteaux et vos vestes.
- Evitez les longs trajets de jour comme de nuit ; ne faites pas de trajets inutiles.
- Ne roulez si possible pas seul.
- Ne soyez pas pressé ; faites de nombreuses haltes.
Ce sont là quelques conseils de bon sens qu’il ne faut pas perdre de mémoire. Et surtout rappelons-nous que la conduite, synonyme d’autonomie, ne doit pas pour autant nous entraîner à prendre des risques inconsidérés pour nos passagers ou les autres usagers de la route.
Par
Jean GRAVELEAU graveleau.jean2@wanadoo.fr
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merci pour cette information ‑E.Six
Commentaire by GP29 — 5 novembre 2008 #
bonjour messieurs mesdames,
il existe des consultations pour effectuer des essais sur simulateur automobile dans des centres de rééducation dans toute la france.
Commentaire by wasson — 29 octobre 2008 #
Chère Madame,
Si vous reprenez l’article, les « simulateurs de conduite » sont mentionnés au deuxième paragraphe comme existant dans deux cliniques suisses.
J’avoue ne pas connaître les systèmes qui existent peut-être en France…
Merci de votre soutien à notre action.
Amicalement
Jean Graveleau
Commentaire by JEAN GRAVELEAU — 20 mars 2008 #
Tout d’abord merci pour vos messages.
Sur la page google où figure votre site, il mentionné « simulateur de conduite » qui a retenu mon attention et dont je ne trouve aucune mention dans le contenu ?
Commentaire by Françoise L. — 15 mars 2008 #