Nos lecteurs nous communiquent leurs informations
Publié le 06 janvier 2007 à 20:50Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°27 – décembre 2006
Lu dans la Nouvelle République du 20 09 2006
C’est une première. Jamais les tribunaux n’avaient reconnu le caractère professionnel de la maladie de Parkinson. Le 12 mai dernier, le tribunal des Affaires de Sécurité Sociale de Bourges a fait droit à la demande d’un homme d’une cinquantaine d’années qui se battait pour faire admettre que la maladie dont il souffre, est due aux pesticides qu’il a manipulé dans son travail de salarié agricole.
Pourtant le combat de cet homme avait mal débuté. Arrivé dans le Cher sur une exploitation céréalière il a, comme toujours dans son métier, été en contact avec de nombreux produits phytosanitaires et voici quelques années, il a appris qu’il souffrait de cette terrible maladie.
En mai 2003, il a saisi la Mutualité Sociale Agricole pour demander cette reconnaissance. Il a essuyé un refus. Puis il s’adresse au Comité Régional de reconnaissance des maladies professionnelles (C2RMP) à Orléans « qui a refusé en expliquant qu’en l’état actuel des connaissances le lien ne pouvait être établi » explique M° COUDERC ; « nous sommes allés alors devant le tribunal des Affaires de Sécurité Sociale qui le 1er juillet 2005 a rejeté notre demande de reconnaissance. » Cet avis et cette décision ont été contestés.
L’avocat berruyer ne se décourage pas et se plonge dans la littérature médicale. « J’ai trouvé des textes du Ministère de l’environnement faisant état de ses inquiétudes sur ce thème dès 2002 », poursuit Bertrand COUDERC, « puis j’ai lu un rapport de la Direction Générale de la Santé évoquant un facteur de risque de maladie de Parkinson pour les personnes exposées aux pesticides. Mais c’est le travail d’un chercheur, le docteur ELBAZ de l’INSERM qui m’a apporté la preuve de la relation entre maladie et exposition. » L’avocat, avec son client, retourne devant la C2RMP mais à Clermont Ferrand. Il s’appuie notamment sur les travaux du docteur ELBAZ, qui a reçu d’ailleurs le prix Epidaure, et le Comité admet le lien entre le développement de la maladie et l’exposition aux pesticides.
Le 12 mai 2006, M° COUDERC plaide à nouveau devant le tribunal des Affaires Sociales de Sécurité Sociale. Avec succès. Le salarié agricole, grâce à cette décision, va pouvoir obtenir une rente plus conséquente car sa maladie est considérée comme un accident du travail.
La MSA n’a pas fait appel de ce jugement qui, selon toute vraisemblance, devrait faire jurisprudence.
Par J.-F. LEVERT
La Mutualité Sociale Agricole mène une enquête sur les effets des phytosanitaires sur la santé
Le point avec Jean Pierre GRILLET médecin-chef de la santé au travail
Ouest France du 27 11 2006
Question : Le tribunal des Affaires Sociales de Bourges a reconnu la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle dans le cas d’un salarié agricole manipulant des produits phytosanitaires ou pesticides. Quelle est la position de la Mutualité Sociale Agricole ?
C’est le second cas en France. Nous avons déjà eu une affaire similaire dans le Nord en 2004. Le jury, composé d’un professeur de pathologie professionnelle, du médecin inspecteur régional du travail et d’un médecin-conseil de la MSA juge au cas par cas. Dans ces deux affaires, il a admis le lien plausible entre la manipulation des phytosanitaires et le développement de la maladie. Mais il ne faut pas généraliser. L’enquête « Terre » que nous avons menée en partenariat avec l’INSERM, a mis en évidence une multiplication du risque par 1,9 en cas d’exposition pendant plus de quinze ans aux pesticides.
Question : Les facteurs héréditaires jouent-ils un rôle ?
Dans le cadre de cette enquête, nous avons, avec leur accord, soumis à des prises de sang 193 personnes du milieu agricole qui avaient développé la maladie de Parkinson. Ces échantillons ont été comparés à 424 personnes exemples de la maladie.
L’étude met en évidence que la déficience d’un enzyme, qui intervient dans l’élimination des toxiques à l’intérieur du corps, multiplie par 3,84 le risque de développer la maladie. Nous allons poursuivre nos investigations sur des échantillons plus larges avec l’INSERM et l’Institut de Veille Sanitaire dans quatre département ou région : le Limousin, la Charente, la Mayenne et la Gironde.
Question : vous avez lancé une autre enquête, « Agrican », pour mettre en lumière d’éventuels liens entre les activités agricoles et le cancer…
Dans le cadre d’ « Agrican », nous suivrons dans onze départements l’évolution de la santé des professionnels de l’agriculture âgés de plus de 18 ans sur une longue partie de leur vie. Nous avons envoyé 560 000 questionnaires et 115 000 personnes ont accepté de répondre. Nous allons faire une relance pour avoir davantage de volontaires. Nous enregistrerons leur exposition professionnelle aux pesticides tous les ans et nous croiserons leurs fichiers de santé avec ceux des registres de cancer et celui de l’INSERM recensant les causes de décès. Pour les cancers les plus fréquents, prostate et sein, nous aurons, dès 2008 – 2009, s’il existe un « surrisque » lié à l’activité agricole. Pour des cancers plus rares, touchant le cerveau, le sang, les ovaires, nous aurons des données en 2013 – 2015.
Question : La MSA a‑t-elle réussi à faire interdire des substances trop dangereuses pour la santé humaine ?
Nous sommes à l’origine de l’interdiction de l’arsenic, largement utilisé dans le traitement des vignes et dont les effets cancérigènes étaient avérés. La commission des toxiques a émis un avis favorable au retrait de l’arsenic, suivi d’un décret d’interdiction par le Ministère de l’Agriculture. La profession a été gênée, car il n’y a pas de produit de substitution. Mais nous pensons d’abord à la santé des agriculteurs.
Question : Combien y a‑t-il d’intoxications par an avec des produits phytosanitaires ?
Nous avons 200 appels en 2005 au numéro vert (0800 887 887) mis en place dans le cadre de la campagne « Phyt’attitude ». Le nombre d’appels augmente car le numéro est de plus en plus connu. Plus de 10% des intoxications ont donné lieu à des hospitalisations, mais nous n’avons pas constaté de décès. Dans 9 cas sur 10, la pénétration du produit se fait par la peau. Le risque n’est pas toujours le plus fort au moment du traitement. Des accidents arrivent ensuite lors d’intervention sur es plantes. Cela a conduit à la promulgation d’un arrêté le 12 septembre 2006. on doit désormais attendre six heures avant d’intervenir dans un champ traité et huit heures pour pénétrer dans une serre.
Recueilli par Jean-Paul LOUEDOC
Le professeur DAMIER confirme les effets secondaires des agonistes dopaminergiques
Chef du service neurologique du CHU de Nantes, le professeur DAMIER confirme la réalité des effets secondaires des agonistes dopaminergiques. « La reconnaissance du phénomène est assez récente. En 2005, une équipe canadienne a estimé à 17% le nombre de patients traités avec cette famille de médicament et souffrant de troubles du comportement. » Ces troubles poussent les malades à des achats compulsifs, à une hyperactivité sexuelle. Ou à une passion immodérée pour les jeux d’argent qui les entraînent parfois à commettre des vols, des agressions.
La maladie de Parkinson est caractérisée par un déficit en dopamine, une substance chimique qui permet aux cellules nerveuses de transmettre leur message (neurotransmetteur). Classiquement les parkinsoniens sont traités par des administrations de L‑dopa. « Nous prescrivons aussi des agonistes dopaminergiques, notamment aux jeunes patients. Contrairement à la L‑dopa, ils n’engendrent pas de mouvements anormaux. Les agonistes demeurent des médicaments utiles et efficaces. » en cas de troubles comportementaux avérés, la réduction des doses suffit souvent à faire disparaître les effets indésirables. Dans certains cas, il faut totalement renoncer au traitement.
Il semble que ces médicaments puissent aussi stimuler d’autres récepteurs que ceux impliqués dans le contrôle du mouvement. Notamment ceux du plaisir et de l’addiction. « Les médecins doivent clairement évoquer les effets secondaires possibles, suivre attentivement l’évolution du traitement et inviter les patients et leurs proches à exprimer tout changement inattendu de comportement » conseille Philippe DAMIER. Tout récemment l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS) a émis les mêmes recommandations et imposé aux laboratoires pharmaceutiques d’accompagner leurs médicaments de notices explicites.
« La difficulté, commente le neurologue nantais, c’est que nous touchons ici à la vie intime : les gens éprouvent de la honte à parler de leur pulsions sexuelles ou de leur appétit subit pour les jeux de hasard. Tout repose sur la relation de confiance établie entre le patient et son médecin. »
Recueilli par André FOUQUET
Vous aussi vous pouvez nous transmettre vos lectures
Par Jean GRAVELEAU graveleau.jean2@wanadoo.fr
14 Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire
Laisser un commentaire
Flux RSS des commentaires de cet article.
Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
Flux RSS des Articles et des commentaires.
Valide XHTML et CSS.
programmée pour début octobre, il reste peu de temps, rejoignez Parkliste — (voyez les liens du GP9) Vous y trouverez des interlocuteurs qui répondront à vos questions et très certainement vous rassureront — bien amicalement- E.Six
Commentaire by GP29 — 14 septembre 2008 #
programmee début octobre pour une neuro chirurgicale (neurosrtimulation)
aimerait parler avec des parkinson opérés, pour juguler mon immense trouille
merci à tous
Nathalie
Commentaire by duranton nathalie — 14 septembre 2008 #
merci j’ai pris contact
Commentaire by prudence — 31 juillet 2008 #
bonsoir — il vous faut aborder ce problème avec votre
neurologue , faites le aussi avec le professeur Damier- Mettez vous en rapport avec le Docteur Anne Frobert de l’Association Médiapark ‑www.parkemedia.org- Madame Frobert connaît bien ce problème ‚elle fera certainement le possible pour vous aider — ne restez pas seule face à ce problème-
bien amicalement . E.Six
Commentaire by GP29 — 5 juillet 2008 #
bonsoir
reconnue malade depuis 9 ans, je découvre cet article;j’ai des effets secondaires de ce type mais jamais mon neurologue ne m’en a fait allusion. Je dois prochainement rencontrer le professeur Damier mais que puis je faire en attendant ? J’ai mis ma vie et celle de ma famille en danger .…
Merci de votre aide.
Commentaire by prudence — 29 juin 2008 #
bonjour
pouvez vous me dire s’il existe des ustensiles de la vie courante pour aider les personnes atteintes de cette maladie.
merci
Commentaire by gode — 25 mars 2008 #
bonjour — des ustensiles de la vie courante pour aider, oui, vous en trouverez certainement dans les magasins spécialisés dans le matériel pour handicapés- même certaines pharmacies présentent ce genre de matériel — il y a aussi les aménagements que l’on peut faire dans la maison pour rendre la vie plus facile — bien amicalement — E. Six
Commentaire by Six Emilienne — 25 mars 2008 #
bonjour — faites moi connaître votre adresse postale sur gp29@altern.org — je vous enverrai de la documentation et l’adresse de l’association la plus proche de votre domicile — vous y trouverez certainement toute l’aide possible — bien amicalement E.Six
Commentaire by Six Emilienne — 12 mars 2008 #
bonjour,
j’ai mon pere agé de 61 ans et qui est parkinsonien depuis 4ans et j’aimerai bien l’adherer à votre organisation et recevoir des informations, des documentations et de l’aide. mais je ne sais pas comment faire ?
Merci.
Commentaire by samsoum — 7 mars 2008 #
bjr je vous repond suite a votre courier si vous ne parvener pas a me contacter pouvez vous me donner l adresse de l association . merci d avence : amicalement
Commentaire by cocquet — 23 janvier 2007 #
Mr Cocquet, votre adresse est fausse, mes messages me reviennent — redonnez votre adresse à gp29@altern.org — merci
Commentaire by Six Emilienne — 20 janvier 2007 #
bjr j ai 45 an reonnu perkinsonien depuis 1998 apres avoir ete ouvrier agricole , j ai toujours doutai qu il pouvais y avoir un rapport pouver vous me dire comment prouver cette theorie merci , depuis 98 je suis recunnu invalide a 80 poue cent et ne peut exercer aucune activite professionnel
Commentaire by cocquet — 18 janvier 2007 #
faites moi connaître votre adresse postale , je vous
enverrai de la documentation mais seul un neurologue pourra dire si oui ou non votre cousine est atteinte de cette maladie — si oui, la connaissance que vous donnera cette documentation vous permettra de l’aider si elle doit apprendre qu’elle est atteinte de la maladie, ce qui , bien sûr , est un moment difficile à vivre — bien amicalement — E.Six
Commentaire by Six Emilienne — 14 janvier 2007 #
je voudrais de la documentation sur la maladie de parkinson car je pense que j’ai une cousine qui aurait cette maladie je voudrais en savoir plus
Commentaire by mesnard — 14 janvier 2007 #