Ne pas être qu'un "patient" ...

Parkinson et Qualité de Vie

Paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°28 – mars 2007

Enquête sur la situa­tion des Parkin­so­niens en France en 2006*

Chers amis parkin­so­niennes et parkinsoniens

Il y a quelques mois de cela, vous avez été solli­ci­tés par l’in­ter­mé­diaire du « parkin­so­nien indé­pen­dant » pour remplir un ques­tion­naire et parti­ci­per ainsi à une grande enquête dont l’ob­jec­tif numéro un est de dres­ser une sorte d’« état des lieux » du « parkin­so­nisme » en France aujourd’­hui. Depuis cette date, un énorme travail a été accompli.

Les obstacles et les diffi­cul­tés n’ont pas manqué, à commen­cer par le faible niveau d’in­ves­tis­se­ment des Parkin­so­nien eux-​mêmes qui semblent ne pas avoir toujours bien compris l’im­por­tance et l’in­té­rêt de la démarche pour eux-​mêmes et pour tous ceux qui sont concer­nés de près ou de loin par la mala­die de Parkinson.

Quoi qu’il en soit, avec obsti­na­tion et même achar­ne­ment, j’ai progressé dans la réali­sa­tion des objec­tifs que je m’étais fixés. Il était donc normal que je vous tienne au courant de l’état d’avan­ce­ment des travaux, des résul­tats déjà obte­nus, et des pers­pec­tives à venir.

En réalité, nous avons conduit non pas une enquête, mais deux. La première portait direc­te­ment sur les personnes atteintes de la mala­die de Parkin­son, la seconde sur leurs accom­pa­gnants. Le premier objec­tif consis­tait en la créa­tion d’un échan­tillon repré­sen­ta­tif de la popu­la­tion parkin­so­nienne, ceci afin de dispo­ser de résul­tats ayant une vali­dité natio­nale. Confron­tés à l’ab­sence d’un consen­sus sur le nombre exact de parkin­so­niens en France, et après consul­ta­tion de diffé­rentes sources, j’ai pris arbi­trai­re­ment la déci­sion de rete­nir le nombre de 100 000 comme popu­la­tion de réfé­rence. Ce parti pris initial — satis­faire aux critères de repré­sen­ta­ti­vité — nous a conduits à bâtir un échan­tillon de 383 malades, et donc égale­ment 383 accompagnants.

En ce début de 2007, nous avons reçu exac­te­ment 370 réponses. Nous avons donc, de ce point de vue, prati­que­ment réalisé le premier objec­tif que nous nous étions fixé. Nous ne déses­pé­rons pas de rece­voir la quin­zaine de ques­tion­naires qui nous manque encore**. Ensuite, nous avons dû saisir la tota­lité des infor­ma­tions conte­nues dans les ques­tion­naires reçus et dépouillés. Pour la popu­la­tion « malade », ceci repré­sente 102 ques­tions x 370 = 37 740 données brutes. Pour la popu­la­tion « accom­pa­gnante », nous abou­tis­sons à un stock d’in­for­ma­tions de 27 380 unités, ce qui nous fait un total de plus de 65 000 informations(data). Ceci nous a conduit à bâtir une « base de données Parkin­son » sans équi­valent à notre connais­sance. Cette base de données infor­ma­ti­sée permet dès à présent de réali­ser tous les trai­te­ments — ou presque — possibles et imaginables.

Nous avons dressé une carte des réponses reçues par région. Bien que nous ayons consi­déré que le critère géogra­phique n’était pas perti­nent par rapport au problème de la mala­die de Parkin­son, il était malgré tout inté­res­sant, ne serait-​ce qu’à titre anec­do­tique, de savoir d’où venaient majo­ri­tai­re­ment les réponses à nos questionnaires.

La carte ci-​dessous met en évidence le fort taux de parti­ci­pa­tion de la région Bretagne et d’une manière plus géné­rale de la moitié ouest de la France. Ceci est dû vrai­sem­bla­ble­ment au fait que nous avons utilisé comme relais prin­ci­pal pour la distri­bu­tion et le recueil des ques­tion­naires les asso­cia­tions de parkin­so­niens du CECAP qui sont basées presque exclu­si­ve­ment dans l’ouest de la France.

Au point où nous en sommes aujourd’­hui, la prin­ci­pale diffi­culté n’est pas de manquer de matière première***, mais bien au contraire de devoir procé­der à des choix dans l’ex­ploi­ta­tion des résul­tats. Main­te­nant que notre base est prati­que­ment opéra­tion­nelle (il aura fallu envi­ron deux ans pour abou­tir à ce résul­tat), le travail des prochains mois, et sans doute des prochaines années, consis­tera à exploi­ter cette masse d’in­for­ma­tions. Il n’est donc pas ques­tion de diffu­ser à l’en­semble des parti­ci­pants, sous une forme ou sous une autre, ne serait-​ce qu’un résumé. C’est maté­riel­le­ment impossible.

Mais rassurez-​vous, en tant que Parkin­so­nien moi-​même, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que ce travail connaisse la plus large diffu­sion auprès de tous ceux qui se sentent concer­nés : malades et accom­pa­gnants, méde­cins géné­ra­listes et neuro­logues, cher­cheurs, person­nel médi­cal et para­mé­di­cal, respon­sables poli­tiques et admi­nis­tra­tifs, etc.

Des cher­cheurs membres d’un orga­nisme dont la renom­mée inter­na­tio­nale n’est plus à démon­trer nous ont fait savoir récem­ment que notre travail les inté­res­sait. Je m’emploie donc actuel­le­ment à fina­li­ser cette coopé­ra­tion et bien évidem­ment je vous tien­drai au courant des « retom­bées » qui ne manque­ront pas de se produire.

En guise de bilan (très) provi­soire, je regrette simple­ment que (beau­coup) trop peu de parkin­so­niens se soient inves­tis dans cette opéra­tion. « Aider la recherche », ce n’est pas seule­ment verser son écot une fois par an sous la forme d’un petit chèque, c’est aussi et peut-​être surtout « mouiller la chemise » chaque fois que cela est possible. En l’occurrence, il s’agissait simple­ment de consa­crer une petite heure à remplir un ques­tion­naire, affran­chir une enve­loppe au tarif en vigueur et poster le tout à l’adresse indi­quée. Ce n’était tout de même pas la mer à boire !

Avec un peu plus de coopé­ra­tion de la part des uns et des autres, nous aurions pu aller telle­ment plus vite ! Quelques encou­ra­ge­ments de temps en temps n’auraient pas été super­flus. Au passage, qu’il me soit permis de remer­cier chaleu­reu­se­ment ceux qui (trop rares) nous ont adressé un petit mot gentil. Quant aux autres (et il y en a…) qui n’ont eu que la critique au bout du stylo, je préfère les oublier.

Bernard COMPERE

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Répar­ti­tion géogra­phique de la popu­la­tion ayant parti­cipe a l’enquête

* Travail réalisé sous la direc­tion de Bernard COMPÈRE, Docteur en psycho­lo­gie sociale (Paris Sorbonne), maître de confé­rences hono­raire, parkin­so­nien, avec l’aide précieuse de Irène PORCHER, parkin­so­nienne, et de Danièle COMPERE, accompagnante.

** Si vous connais­sez des PcP et leurs accom­pa­gnants qui souhai­te­raient parti­ci­per à l’enquête, c’est encore possible. Qu’ils (elles) se mettent en rapport avec moi :
Bernard COMPERE — 17, Place Saint Fortu­nat — 87230_​ FLAVIGNAC
Ou au 05 55 36 93 64 ou compereb@wanadoo.fr

*** Plusieurs milliers de pages sont en instance de publication

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