Nouvelle publication issue de la recherche de Abid OUESLATI, financée par le CECAP*
Publié le 23 octobre 2007 à 07:29Paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°29 – juin 2007
(*) Voir précédente publication dans notre numéro 27 de décembre 2006
La Stimulation à Haute Fréquence (SHF) du Noyau Subthalamique (NST) potentialise les changements neurochimiques induits par la L‑DOPA dans le striatum, dans un modèle de la Maladie de Parkinson chez le rat.
The Journal of Neuroscience, 28 février 2007 ; volume 27, issue 9, page 2377 – 2386
Abid Oueslati, Véronique Sgambato-Faure, Christophe Melon, Philippe Kachidian, Paolo Gubellini, Mohammed Amri, Lydia Kerkerian-Le Goff et Pascal Salin.
Par Abid OUESLATI
Institut de Biologie de Développement de Marseille-Luminy, équipe IC2N, UMR 6216
Campus de Luminy case 907. 13288 Marseille CEDEX 9
Tel : +33 (0)4 91 26 92 42 ; fax:+33 (0)4 91 26 92 44
Le 26 mars 2007
La stimulation à haute fréquence du noyau subthalamique (SHF du NST), connue aussi sous le nom de stimulation cérébrale profonde, s’est imposée au cours de ces dernières années comme une option thérapeutique de choix pour les patients à des stades avancés de la maladie de Parkinson, chez lesquels le traitement de référence à la L‑dopa induit à long terme des effets indésirables sévères.
Ce traitement chirurgical améliore l’ensemble des symptômes moteurs et permet de réduire la dopathérapie et donc les effets indésirables qui lui sont associés.
A ce jour, les mécanismes d’action de la SHF du NST et son interaction avec la dopathérapie restent très peu connus.
De plus, la compréhension de l’impact de la SHF chronique du NST, appliquée seule ou en association avec la dopathérapie, sur le fonctionnement physiopathologique des ganglions de la base est fondamentale pour approfondir nos connaissances sur la maladie de Parkinson et améliorer son traitement.
Et c’est dans ce contexte que s’inscrit le travail qui a fait l’objet de notre article publié dans « Journal of Neuroscience » du 28 février 2007.
EFFETS COMPORTEMENTAUX ET CELLULAIRES DE SHF DU NST APPLIQUÉ SEULE PENDANT 5 JOURS
Sur le plan symptomatique, évalué à l’aide du test comportemental « le test du cylindre », nos résultats montrent qu’une stimulation cérébrale profonde, appliquée en continu pendant 5 jours sur des rats rendus parkinsoniens, renverse progressivement les déficits moteurs avec un effet significatif à partir du 4ème jour.
Ces données sont en accord avec les données cliniques qui montrent que l’effet optimal de la stimulation cérébrale profonde sur la bradykinésie/akinésie, chez les patients atteints par la maladie de Parkinson, est obtenu après une application de quelques heures, voir de quelques jours.
Sur le plan cellulaire, nous montrons que les déficits moteurs, apparus après l’induction de la maladie chez ces rats, sont sous-tendus par une baisse de l’activité des neurones du cortex moteur, et que l’effet bénéfique de la SHF du NST est corrélé à une réversion de cette baisse.
De manière intéressante, nous montrons que les effets cellulaires de la SHF du NST sont strictement restreints au cortex moteur sans affecter l’activité des neurones du striatum, structure clé dans le réseau des ganglions de la base.
Ces résultats apportent les supports cellulaires de l’effet bénéfique de ce traitement chirurgical et montrent que cet effet passe préférentiellement par les neurones du cortex moteur.
INTERACTIONS ENTRE LA SHF DU NST ET LA DOPATHÉRAPIE
Dans cette étude, nous avons utilisé des doses de L‑DOPA suffisamment élevées pour induire des mouvements anormaux involontaires, connus aussi sous le nom de dyskinésies.
Chez les rats, ces dyskinésies se résument en quatre critères : 1) dyskinésies orofaciales, 2) dyskinésies de la patte controlatérale, 3) les rotations controlatérales et 4) torsion axiale.
Appliquée en association avec la dopathérapie, la SHF du NST n’affecte pas la sévérité des dyskinésies dopa-induites mais elle a tendance les prolonger dans le temps.
Sur le plan cellulaire, la SHF du NST appliquée en association avec la L‑DOPA induit une exacerbation accrue des marqueurs cellulaires dont l’expression est corrélée avec l’apparition des dyskinésies dopa-induites au niveau du striatum (Dynorphine, Enképhaline, Delta FosB).
Ces résultats montrent que la SHF du NST n’a pas d’effet anti-dyskinétique en soi mais cet effet pourrait être du à la réduction des doses de la médication dopaminergique et, par conséquence, à la réduction des effets indésirables qui lui sont associées.
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier profondément, Mme collette VEGUER, Mr Jean Graveleau ainsi que tous les membres de l’association CECAP pour la confiance qu’ils m’ont accordée en m’attribuant une bourse de recherche pour financer ma thèse dirigée par le Dr Pascal Salin. Ce travail de recherche a été réalisé au sein de l’équipe du Dr. Lydia Kerkerian-Le Goff dans le laboratoire LNCF dirigé par le Pr. André NIEOULLON puis à l’institut IBDML dirigée par Dr Geneviève ROUGON.
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