« Freezing » : quand le traitement par Levodopa est responsable
Publié le 04 février 2013 à 19:56Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°51 – décembre 2012
Chez la plupart des patients, les blocages soudains de la marche se produisent quand leur concentration médicamenteuse est trop faible. Cependant, pour d’autres, ce phénomène de « freezing » est provoqué par les médicaments eux-mêmes ! C’est tout du moins ce que postulent des scientifiques américains dans une petite étude.
Quand la concentration efficace des médicaments dopaminergiques diminue, les parkinsoniens peuvent être victime de blocage : ils ont l’impression d’être cloués au sol et ne peuvent pas faire un pas sans aide extérieure. Chez certains patients, ce « freezing » apparaît également pendant les phases « on » — c’est-à-dire quand la médication est efficace. Dans de tels cas (fort heureusement relativement rares), c’est la médication dopaminergique elle-même qui est à l’origine du blocage : c’est ce qu’indique l’équipe des neurologues américains du Dr Alberto Espay, Université de Cincinnati.
Ils ont examiné quatre parkinsoniens traités par Lévodopa victimes d’épisodes de freezing et ont observé que lorsque le traitement par L‑dopa était interrompu, les symptômes moteurs étaient naturellement plus marqués, mais que les blocages disparaissaient complètement chez trois de ces patients et partiellement chez le quatrième. Dès la reprise de l’administration de lévodopa, les phases « on » étaient à nouveau accompagnées de freezing. Lorsque la dose de L‑dopa était doublée, les freezings s’aggravaient tant que les patients ne pouvaient presque plus marcher. La dose supplémentaire de L‑dopa préservait bien sûr les autres fonctions motrices, mais la fréquence des effets indésirables tels que les dyskinésies était plus élevée. L’équipe du Dr Espay déduit quatre types de freezings de ses observations :
- le freezing de phase « off » classique, provoqué par un manque de stimulation dopaminergique.
- le freezing pseudo « on », qui apparaît quand la médication est insuffisante en phase « on ».
- le véritable freezing de phase « on », déclenché par la médication dopaminergique en phase « on ».
- le freezing résistant au traitement, indépendant des phases « on » et « off ».
En pratique, il est essentiel de différencier les freezing pseudo-« on » et les véritables freezings de phase « on ». En cas de suspicion de freezing de phase « on », les auteurs de l’étude proposent de doubler la dose habituelle de L‑dopa et de contrôler la marche au bout de 45 à 60 minutes. Si le blocage empire, il s’agit d’un freezing de phase « on ». si possible, les médecins doivent aussi interrompre la médication et contrôler la mobilité 12 heures après la dernière dose : les blocages ne faiblissent qu’en cas de véritable freezing de phase « on ».
Dans un tel cas, les médecins se trouvent toutefois confrontés à un dilemme thérapeutique : souvent, il est impossible de réduire la médication, car tous les autres problèmes moteurs sont aggravés. Il est plus réaliste que les patients s’entraînent à dépasser les blocages avec l’aide de proches ou du personnel de soins.
La stimulation cérébrale profonde (SCP) est également envisageable chez certains patients. En effet, dans de nombreux cas, elle permet de réduire la dose de L‑dopa.
Source : Neurology 2012, Epub
Lu dans Parkinson Suisse n°106
Par Jean Graveleau
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depuis 2 ans j’ai du freezing — j’ai rencontré 5 neurologues (même L’hopital La Pitié Sallepétriere) qui on conclu ‘absence de maladie de
parkinson’
Un traitement par levedopa n’a apporté auncun résultat…
ma question éxiste-il du freezing en dehors du parkinson…
merci
Commentaire by plante — 1 septembre 2014 #