Ne pas être qu'un "patient" ...

Éditorial du numéro 10 — Le Parkinsonien Indépendant

Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n° 10 — septembre 2002

Un médi­ca­ment toujours effi­cace : l’Amour.

Pour certains lecteurs, cela paraî­tra très impu­dique d’évoquer ce thème. Et pourtant …

C’est sans doute le remède le plus ancien, le plus effi­cient : il renforce tous les autres qui, malgré tout, demeurent indis­pen­sables. Les seules contre-​indications : la dépen­dance et l’accoutumance mais en aucun cas le surdo­sage. Alors profitons-​en au maximum … !


En effet, que serions-​nous sans l’amour de notre compagne, de notre conjoint, de notre entou­rage qui nous supportent, nous soutiennent, nous rassurent, tout à la fois ?

C’est dans les périodes les plus noires que nous pouvons le mieux ressen­tir combien leur présence nous est indis­pen­sable : sans jamais se lasser – à part, bien sûr, quelques fois ! – ils sont là, assu­rant notre port d’attache, notre bouée de sauvetage.

Jalou­se­ment, ils vont assu­rer notre défense vis à vis du monde exté­rieur qui ne nous tolère pas beau­coup, handi­ca­pés ou en diffi­culté : quelle impa­tience devant notre diffi­culté à réagir ou à répondre aux solli­ci­ta­tions d’un monde qui veut aller de plus en plus vite, qui est de plus en plus compliqué !

Et là, inter­vient alors notre proche le plus proche qui, quelques fois, lui aussi, va se lais­ser empor­ter par le l’environnement ; mais brus­que­ment la réalité de notre diffi­culté lui appa­raît et alors il va se muer en gardien sauvage du respect de nos difficultés.

Bien sûr, dans nos périodes les plus calmes, cela nous agace un peu d’être si dépen­dant de l’autre. Nous ne voulons pas être « mater­nés » et nous réagis­sons vive­ment à son encontre reven­di­quant notre indé­pen­dance, quel­que­fois avec violence – dans les paroles, bien sûr ! – mais sans lende­main puisque très vite nous retom­bons dans nos impasses.

C’est tout l’art d’être conjoint, proche, « accom­pa­gnant » d’un Parkin­so­nien avec ses « hauts » et ses « bas », ses sautes d’humeur, incom­pré­hen­sibles pour qui ne vit pas ses difficultés.

Comment cela peut-​il être possible sans l’Amour ?

Il est mis à rude épreuve au moment du diag­nos­tic et, malheu­reu­se­ment trop souvent, il se brise devant cette réalité. L’entourage, les proches, peuvent ne pas suppor­ter la perte progres­sive d’autonomie de celui, de celle, qui semblait assu­rer jusqu’alors la sécu­rité, la séré­nité de leur monde.

Mais je voudrais témoi­gner combien il peut aussi se révé­ler avec une inten­sité d’autant plus grande qu’elle se fonde juste­ment sur cette nouvelle réalité.

Je voudrais donner – ou redon­ner espoir – aux lecteurs qui sont dans le noir le plus profond : il existe, il est à notre portée, à condi­tion d’ouvrir son cœur, de se suppor­ter tel que l’on est et tel que l’on devient.

L’Autre ne demande qu’à donner si l’on est prêt à recevoir.

D’aucuns diront : « C’est un peu gran­di­lo­quent, mélo­dra­ma­tique ». Lais­sons les à leurs basses préoc­cu­pa­tions maté­ria­listes et étroites.

Nous avons besoin de ce médi­ca­ment et égoïs­te­ment profitons-​en puisqu’il nous est géné­reu­se­ment donné sans comp­ter : il ne vien­dra pas gros­sir le « trou » de la Sécu­rité Sociale !

Que tous nos Accom­pa­gnants sachent combien leur présence, leur soutien, leur aide, nous sont précieux.

Qu’ils ne soient pas rebu­tés par nos sautes d’humeur – j’allais dire d’humour : quel lapsus !

Qu’ils sachent aussi trou­ver – et que nous sachions leur lais­ser – leur juste place auprès de nous.

Du fond du cœur, à tous, MERCI

Jean GRAVELEAU

Une ébauche de trai­te­ment, peut-être ?

A deux malgré tout le soleil remplace les nuages.

La force indes­truc­tible de la mala­die de Parkin­son est vain­cue quelques instants dans sa vie quoti­dienne lorsque :

- Le matin, au réveil, bien que groggy, je le trouve encore plus beau qu’un « non malade »

- La jour­née quand la « fatigue » l’envahit je le trouve encore plus atta­chant qu’un « non malade »

- Le soir au moment où les yeux se ferment accom­pa­gnés d’un banal « bonne nuit », je le trouve encore plus serein et tran­quille qu’un « non malade »

C’est le bonheur chaque jour gran­dis­sant d’accompagner sans aucun pouvoir ce malade Parkin­son et de réali­ser à chaque instant, à chaque année qui passe, que ce trai­te­ment nommé AMOUR s’écrit en majus­cule et avec une encre indélébile.

Que cette missive donne l’envie à ceux qui sont seuls de regar­der autour d’eux et trou­ver leurs moitiés qui existent, qui l’aimeront, donc les aide­ront sans efforts.

Souffle d’Espoir

Isabelle G.

Pas encore de Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

Laisser un commentaire

XHTML: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Flux RSS des commentaires de cet article.

Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
Flux RSS des Articles et des commentaires. Valide XHTML et CSS.