Ne pas être qu'un "patient" ...

Maladie de Parkinson : sur la piste du microbiote

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°68

Pour la première fois, des scien­ti­fiques améri­cains ont établi un lien entre la nature des bacté­ries intes­ti­nales et le risque de déve­lop­per la mala­die de Parkin­son. Le déséqui­libre du micro­biote fragi­li­se­rait en effet les compé­tences motrices. 

Le micro­biome est colo­nisé par une multi­tude de bacté­ries intes­ti­nales, certaines béné­fiques d’autres nocives pour l’organisme. L’équilibre de ce micro­biome joue un rôle essen­tiel dans le déve­lop­pe­ment et le fonc­tion­ne­ment du système immu­ni­taire et nerveux. Tout s’explique : 70% des neurones du système nerveux péri­phé­rique sont loca­li­sés dans les intes­tins. Et le système nerveux intes­ti­nal est direc­te­ment connecté au système nerveux central par le nerf vague. Raisons pour lesquelles le ventre est commu­né­ment appelé… deuxième cerveau !

Des cher­cheurs de l’Institut de tech­no­lo­gie de Cali­for­nie se sont juste­ment penchés sur le lien entre micro­biote et risque de déve­lop­per une patho­lo­gie impac­tant le cerveau : la mala­die de Parkin­son. Ils ont travaillé sur des souris ayant des taux anor­ma­le­ment élevés de protéines αSyn. au niveau du cerveau, carac­té­ris­tique de cette atteinte neuro­dé­gé­né­ra­tive. Les rongeurs présen­taient par ailleurs les symp­tômes asso­ciés à la mala­die de Parkin­son : des trem­ble­ments et des diffi­cul­tés à la marche.

Evaluer l’habilité motrice
La moitié des souris avait donc un micro­biote intes­ti­nal perturbé. Le reste, dénué de tout germe, était plon­gée dans un envi­ron­ne­ment stérile. Chaque rongeur a ensuite été soumis à des exer­cices de course sur tapis roulant et de traver­sée d’obstacles, dans le but d’évaluer ses compé­tences motrices.
Résul­tats, le groupe sous envi­ron­ne­ment stérile s’est avéré bien plus habile comparé aux souris dotées d’un micro­biote perturbé. « Les modi­fi­ca­tions de la popu­la­tion bacté­rienne intes­ti­nale sont, à elles seules, respon­sables de la dimi­nu­tion des capa­ci­tés motrices », expliquent les cher­cheurs. D’ailleurs, « malgré la surpro­duc­tion de la protéine αSyn. au niveau du cerveau, la modi­fi­ca­tion du micro­biote suffit à arrê­ter les symp­tômes ».

Et chez l’homme ?
Pour aller plus loin, les scien­ti­fiques ont prélevé des échan­tillons fécaux de patients diag­nos­ti­qués pour la mala­die de Parkin­son et auprès de personnes indemnes. Les micro­biotes des patients ont été trans­plan­tés chez les souris dotées d’un micro­biote ne compor­tant aucun germe, provo­quant ainsi les symp­tômes asso­ciés à la mala­die de Parkin­son. Les micro­biotes sains n’ont, quant à eux, déclen­ché aucun symp­tôme chez les rongeurs. « Cette décou­verte ouvre la voie au déve­lop­pe­ment de nouvelles molé­cules agis­sant sur le micro­biote plutôt que sur le cerveau. »

A noter : bien en amont du diag­nos­tic de la mala­die de Parkin­son, les patients présentent des troubles gastro-​intestinaux, en parti­cu­lier une constipation.

destinationsanté.com [19 décembre 2016 — 09h55]
Trans­mis par Domi­nique Bonne

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