Ne pas être qu'un "patient" ...

Rester alerte grâce à un entraînement quotidien — Parkinson suisse N°92

Paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°36 – mars 2009 

Par Jörg ROTHWEILER

La physio­thé­ra­pie et la gymnas­tique quoti­dienne aident les parkin­so­niens à entre­te­nir et préser­ver leur mobi­lité le plus long­temps possible. Un bon entrai­ne­ment leur permet de rester alertes et leur garan­tit une plus grande sécu­rité au quotidien.

Si l’on ne bouge pas régu­liè­re­ment on « rouille ». Les muscles fondent, le ventre gros­sit, les tendons raccour­cissent, les arti­cu­la­tions se raidissent et l’esprit devient de plus en plus rigide.
C’est pour­quoi hommes et femmes, jeunes et vieux, personnes saines et malades doivent garder en tête cette vérité fonda­men­tale : bouger prévient les problèmes. S’étirer, se plier et faire régu­liè­re­ment des efforts permet de rester alerte et fort, et de bien coor­don­ner ses mouve­ments au quotidien.
La science a prouvé depuis long­temps qu’une physio­thé­ra­pie régu­lière et des exer­cices de gymnas­tique quoti­dienne amélio­raient consi­dé­ra­ble­ment la qualité de vie des personnes souf­frant de la mala­die de parkin­son. Grâce à une physio­thé­ra­pie ciblée, il est possible de ralen­tir l’évolution des troubles moteurs des parkin­so­niens et de réduire leurs problèmes de posture. En outre, une stimu­la­tion quoti­dienne des capa­ci­tés de coor­di­na­tion permet aux malades d’accomplir seuls et en toute sécu­rité les mouve­ments de tous les jours, pendant longtemps. 

Pas d’exercice sans l’avis d’un spécialiste.
La condi­tion essen­tielle pour que la physio­thé­ra­pie produise des effets opti­maux est d’ne respec­ter les indi­ca­tions. Car s’il effec­tue les exer­cices de manière erro­née, le malade obtient souvent des résul­tats inverses à ceux souhai­tés et, dans les cas les plus graves, peut se bles­ser. C’est pour­quoi les personnes concer­nées doivent effec­tuer unique­ment les exer­cices qu’un spécia­liste leur a minu­tieu­se­ment expli­qués et appris. Par ailleurs, les muscles, l’état neuro­lo­gique géné­ral et bien sûr le système cardio-​vasculaire doivent être surveillés et contrô­lés régu­liè­re­ment. Grâce aux infor­ma­tions ainsi acquises, la perti­nence du programme et, le cas échéant, les exer­cices sont adaptés.

Le programme en cinq points pour rester alerte
Les objec­tifs fonda­men­taux d’un programme d’entraînement sont :

  • Préve­nir le raccour­cis­se­ment des muscles et des tendons.
  • Parve­nir à une flexi­bi­lité maximum.
  • Amélio­rer la posture de base.
  • Déve­lop­per ou entre­te­nir les muscles.
  • Amélio­rer ou préser­ver la motri­cité fine.
  • Renfor­cer la respi­ra­tion et l’inspiration.
  • Amélio­rer l’équilibre et la stabi­lité lors des déplacements.
  • Amélio­rer le senti­ment géné­ral de bien-​être corporel.

Afin d’atteindre ces objec­tifs, le programme d’entraînement doit en prin­cipe couvrir les cinq points suivants : 

1 – Le mouve­ment : les personnes souf­frant de la mala­die de parkin­son doivent effec­tuer quoti­dien­ne­ment des exer­cices desti­nés à déve­lop­per leurs muscles et à amélio­rer leur endu­rance. C’est pour­quoi ces exer­cices doivent pouvoir être réali­sés à la maison et sans l’aide d’accessoires parti­cu­liers. Idéa­le­ment, il faut combi­ner des exer­cices actifs (déve­lop­pe­ment muscu­laire, endu­rance) à des exer­cices passifs.
2 – Détente :  les exer­cices de relaxa­tion et de détente sont aussi impor­tants que les exer­cices de mouve­ment, car ils contri­buent à décon­trac­ter les muscles effi­ca­ce­ment et dura­ble­ment, à se délas­ser spiri­tuel­le­ment et, ainsi, à apai­ser dans une certaine mesure les douleurs dues aux trem­ble­ments. En outre, ils aident à gérer les situa­tions de stress au quotidien.
3 – Mobi­lité quoti­dienne : ce module d’entrainement vise à permettre aux patients d’accomplir avec plus d’assurance et de faci­li­tés les mouve­ments quoti­diens, tels que s’asseoir sur une chaise ou s’en lever, monter en voiture ou en descendre, tour­ner son corps en posi­tion allon­gée, monter des esca­liers. Par ailleurs, elle permet de main­te­nir à un bon niveau les capa­ci­tés motrices fines : écrire, trier ses cachets, s’habiller et se désha­biller seul, mani­pu­ler des acces­soires, etc. Dans le cadre de cette série d’exercices, les patients peuvent égale­ment apprendre des conseils et astuces afin de gérer les problèmes carac­té­ris­tiques de la mala­die tels que l’enrayage ciné­tique de la marche (« free­zing ») et les blocages.
4 – Respi­ra­tion et posture : l’amélioration de la capa­cité pulmo­naire et la réduc­tion des problèmes respi­ra­toires sont très impor­tantes. La clé pour bien respi­rer est de se tenir aussi droit que possible. Lorsque le haut du corps est droit, la respi­ra­tion est plus profonde et le mouve­ment du diaphragme plus ample. Ainsi, l’appareil diges­tif, qui se trouve juste en dessous, est plus mobile et mieux irri­gués, ce qui a pour effet de faci­li­ter la diges­tion et donc de mieux alimen­ter le corps en éner­gie. Le fait de respi­rer plus profon­dé­ment augmente la satu­ra­tion du sang en oxygène, la condi­tion physique du patient s’en trou­vant globa­le­ment amélio­rée : il retrouve agilité et viva­cité d’esprit. Il est égale­ment utile d’effectuer, si les symp­tômes l’exigent, des exer­cices de pronon­cia­tions et de déglu­ti­tion (ortho­pho­nie).
5 – Marche et équi­libre : l’objectif de ces exer­cices est de permettre au patient de marcher avec plus d’assurance et de se tenir debout de la manière la plus stable possible (préven­tion des chutes), et ce pas unique­ment au calme chez lui, mais égale­ment dans la nature, sur des chemins inégaux et dans des envi­ron­ne­ments animés comme le centre commer­cial ou la gare. 

Méthodes complé­men­taires de physiothérapie
Préa­la­ble­ment à l’entraînement quoti­dien – et, au besoin, pendant – il est natu­rel­le­ment néces­saire d’apaiser ou d’éliminer les problèmes tels que douleurs, contrac­tures, crampes, etc. par des trai­te­ments ciblés tels que massages et appli­ca­tions de chaleur.

Impli­quer les proches ou parti­ci­per aux groupes
Natu­rel­le­ment, il est souhai­table d’expliquer l’entraînement aux proches qui s’occupent des malades. Ainsi, ceux-​ci peuvent véri­fier que la patient effec­tue correc­te­ment ses exer­cices lors de son entraî­ne­ment quoti­dien à la maison, lui appor­ter leur aide et, en cas de démo­ti­va­tion, l’inciter à pour­suivre l’entraînement même s’il lui arrive parfois de rencon­trer des diffi­cul­tés. La meilleure solu­tion consiste encore à effec­tuer l’entraînement en groupe. Les parti­ci­pants se moti­ve­ront mutuel­le­ment et l’effet de groupe les aidera à s’entraîner régulièrement. 

Lu par Jean GRAVELEAU graveleau.jean2@orange.fr

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