Diagnostiquée en moyenne à 58 ans, la maladie de Parkinson touche plus de 200.000 personnes en France
Publié le 30 mars 2018 à 12:23Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°72
Vous pleurez ?
L’analyse de vos larmes permettra (peut-être) un jour de diagnostiquer une maladie de Parkinson.L’idée innovante est celle de l’équipe du Dr Mark Lew de la Keck School of Medicine de l’Université de Californie du Sud (États-Unis).
Tout est parti d’un constat. Les chercheurs se sont dit que dans la mesure où les lésions dues à la maladie de Parkinson n’étaient pas toutes d’origine centrale mais aussi périphériques, il était probable que les nerfs commandant la sécrétion des glandes lacrymales soient concernés et que leur altération se traduise donc par une modification du contenu des larmes.
D’autre part, on sait depuis quelques années que l’alpha-synucléine, une protéine constituée de 140 acides aminés, est le constituant majeur des corps de Lewy, ces agrégats anormaux cérébraux qui « signent » la maladie de Parkinson. D’autres travaux franco-belges, plus récents, ont eux aussi montré l’importance de cette protéine.
Les chercheurs américains ont donc recueilli des échantillons de larmes de 55 personnes atteintes de la maladie de Parkinson et les ont comparés à ceux de 27 volontaires non malades, de même âge et de même sexe. Les résultats montrent que des différences significatives ont été identifiées au niveau de l’alpha-synucléine et d’un de ses dérivés, une forme dite oligomérique, respectivement diminuée et augmentée chez les patients parkinsoniens.
Un marqueur biologique fiable et peu coûteux
« Nous croyons que notre recherche est la première à montrer que les larmes peuvent être un marqueur biologique fiable, peu coûteux et non invasif de la maladie de Parkinson » a déclaré l’auteur principal de ces travaux. « Savoir que quelque chose d’aussi simple que les larmes pourraient constituer une aide au diagnostic est excitant », a aussi déclaré Mark Lew. Et le chercheur de poursuivre : « On sait aujourd’hui que la maladie de Parkinson peut commencer des années ou des décennies avant même l’apparition des symptômes, donc un marqueur biologique comme celui-ci pourrait être utile précocement, tant pour le diagnostic que pour le traitement » …
Peu d’informations sont encore disponibles sur la procédure exacte de réalisation des dosages d’alpha-synucléine, mais l’étude doit être présentée plus en détail fin avril à l’occasion de la 70e assemblée annuelle de l’American Academy of Neurology, à Los Angeles
Lu par Martine Delmond
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