Chronobiologie médicale Chronothérapeutique
Publié le 19 mars 2004 à 15:31paru dans Le Parkinsonien Indépendant n° 16 — mars 2004
De Alain E. Reinberg
Paru chez Flammarion édition « Médecine – science »
Il nous a semblé important de signaler cette publication, rééditée en avril 2003, qui fait le point sur une discipline récente et encore peu utilisée dans les pratiques thérapeutiques et pourtant combien pertinente pour nous les malades atteints de la maladie de Parkinson.
En effet, il est démontré, dans ce recueil d’expériences, les différents rythmes circadiens et circannuels qui président à l’élaboration des hormones indispensables à notre organisme qui est en perpétuelle recherche d’équilibre chimique. Car, écrit l’auteur, « l’équilibre en biologie est la fin des échanges, autrement dit l’équilibre est synonyme de la mort ».
Pour exemple, il reprend le rythme veille sommeil (rythme circadien ) et constate que les différentes phases se traduisent par une élaboration ou au contraire une mise en repos des hormones nécessaires à notre vie active.
Quant au rythme circannuel , les statistiques démontrent que les saisons sont efficientes sur les taux de morbidité ou de mortalité de la population : on meurt plus en hiver et les maladies sont plus vives dans cette saison. La grippe n’existe pratiquement qu’en automne ou en hiver.
L’auteur cherche donc à utiliser l’information qu’apporte le rythme de certains symptômes pour donner les moyens au clinicien de répondre à cette question : « A quelle heure dois-je prendre mon médicament ? » tout en dénonçant l’imprécision et la « stupidité des trois fois par jour »
« L’optimisation résultant du choix de l’heure d’administration du médicament permet d’en augmenter les effets désirés ou d’en réduire les effets non désirés » (page 76 A. Reinberg chapitre sur la chronopharmacologie).
Il étudie également les effets du travail posté (les trois huit) ou le décalage horaire lié au déplacement par avion. Ainsi, il est, semble-t-il, majoritairement plus facile d’ajuster son organisme dans le sens Paris/ New York que l’inverse. On peut associer à ces problèmes de décalage horaire ou d’horaires décalés : les troubles du sommeil (insomnie ou endormissement brutal), la fatigue, l’humeur ou le comportement, les troubles digestifs, l’usage abusif de somnifères.
Tout cela pour démontrer qu’il n’est pas indifférent de tenir compte de ces rythmes biologiques aussi bien annuels que journaliers.
Il cherche ainsi à « définir la chronothérapie et préciser ses but. A savoir :
— Restaurer l’organisation temporelle altérée par la maladie ;
— Augmenter l’efficacité et la tolérance du traitement par le choix éclairé de l’heure d’administration du traitement ;
— Montrer que cette optimisation, fondée sur l’étude des rythmes circadiens, peut être étendue aux rythmes ultradiens et annuels ;
— Utiliser l’information qu’apporte le rythme de certains symptômes. »
Le chapitre 20 de cette publication, rédigé par le professeur B. BRUGUEROLLE de la Faculté de Médecine de Marseille, est consacré à la maladie de Parkinson. Il mériterait d’être cité dans son intégralité.
En effet, il se donne pour « objectifs :
— de décrire les principales variations circadiennes des processus physiopathologiques impliqués dans la maladie de Parkinson ;
— d’analyser les bases chronobiologiques et chronopharmacologiques
— de dégager l’intérêt d’une approche chronobiologique du traitement en proposant des axes de recherche pour une chronothérapie de la maladie. »
Il compare ainsi les fluctuations circadiennes du métabolisme de la dopamine, de la régulation des récepteurs et de la variation pharmacocinétique des médicaments et les arguments cliniques qui les accompagnent : fluctuations motrices diurnes, aggravation de fin de journée, dysautonomie, troubles du sommeil, modifications de la régulation thermique.
Discipline récente – elle a moins de 30 ans –, encore peu connue des spécialistes pour ne pas dire rejetée par certains, elle a le mérite de poser de vraies questions et d’apporter des réponses qui peuvent nous donner réconfort et performances accrues de nos cocktails chimiques.
C’est pourquoi, dans l’esprit de cette revue, nous avons tenu à promouvoir ces recherches. Certes l’œuvre est difficile d’approche, touffue, truffée de références et de résultats de recherches, elle mérite cependant de bénéficier d’une véritable publicité : il s’agit, nous en sommes persuadés, d’une piste importante pour notre avenir de malades au même titre que les innovations chimiques.
Compte rendu proposé par Jean GRAVELEAU
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