Les banques de cellules souches
Publié le 16 septembre 2004 à 23:08paru dans Le Parkinsonien Indépendant n° 18 — septembre 2004
La première banque de cellules souches vient d’ouvrir ses portes au King’s College de Londres.
Stephen MINGER directeur de ce laboratoire dit son enthousiasme
Dans le Courrier International du 17/23 juin 2004
Il expose, tout d’abord, les services que pourraient rendre les cellules souches en matière de greffes d’organe : « l’organe que vous recevrez sera parfaitement compatible, parce qu’il aura été créé à partir de vos propres cellules. Il n’y aura plus aucun risque de rejet, ni besoin de traitement immunosuppresseur ruineux. »
Il ajoute : « La maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, le diabète,les lésions de la moelle épinière et la dystrophie musculaire sont également concernées, et l’ouverture de la première banque de cellules souches (le 20 mai 2004) constitue un pas important vers le traitement de ces pathologies. »
En effet, cette institution va permettre d’accélérer les progrès de la médecine régénérative et représentera une référence pour la recherche internationale sur les cellules souches. Elle sera la première à conserver un stock de ces cellules et à les distribuer aux scientifiques de la planète.
Les cellules souches proviennent pour la plupart de populations de cellules au premier stade de l’embryon, au moment où sont formés des organes comme le cœur, le pancréas et le cerveau. Elles disparaissent une fois le développement terminé. Cependant certaines se maintiennent tout au long de la vie, notamment celles de la moelle osseuse qui produisent des cellules sanguines.
La banque conservera des cellules ES (embryonic stem cells) prélevées à l’intérieur d’un blastocyste (embryon de 6 jours) puis les multipliera par clonage. « Il existe aujourd’hui 60 à 70 lignées de ces cellules dans le monde. Chacune provient d’un embryon différent. Grâce à la banque, les divers groupes de chercheurs auront désormais accès à des lignées identiques. Au King’s College de Londres nous souhaitons produire des lignées de cellules souches humaines dont le génome contient le code de troubles génétiques graves, par exemple la maladie de Huntington ou la mucoviscidose : elles permettront non seulement de comprendre le mécanisme de ces pathologies, mais aussi de développer de nouveaux médicaments ou traitements. »
La recherche actuelle se fait à partir des cadavres ou de modèles non humains de la maladie (la souris par exemple). « Avec ces cellules souches on a des cellules humaines qui contiennent le code génétique de mutations humaines dans un contexte humain normal. »
La recherche progressera très lentement tant que l’accès aux cellules souches sera limité. Or il est extrêmement difficile de produire des lignées de cellules souches. « Quand nous avons commencé il y a deux ans, seuls deux équipes en possédaient — une dans la Wisconsin et l’autre à Singapour — et nous avons dû tout apprendre par nous-même. Mais si nous nous étions contentés de garder nos propres cellules dans notre labo, leur potentiel n’aurait pu se réaliser pleinement. Mieux vaut avoir un grand nombre de personnes qui travaillent dessus : en médecine, les progrès vont plus vite quand les problèmes sont abordés avec des perspectives complètement différentes. »
« Outre le fait qu’elle accélérera les progrès d’un secteur essentiel de la recherche médicale, la banque reflète la politique de la Grande Bretagne dans un domaine qui soulève des problèmes éthiques. Nombre de personnes sont hostiles à l’utilisation des cellules souches parce qu’elles répugnent à ce qu’on les prélève sur des embryons morts. La Grande Bretagne a adopté une réglementation sévère sur la question, dont la banque constituera un élément important. Grâce au clonage, elle devrait réduire considérablement les besoins en cellules issues directement de nouveaux embryons. »
Il conclut sur ces mots : « Je suis fier du travail que nous avons accompli. Je suis fier que nous soyons l’un des premiers laboratoires à confier une lignée de cellules souches à la banque. Et je suis persuadé que, grâce à celle-ci, la Grande Bretagne va prendre la tête de la recherche mondiale sur les cellules souches. »
Je ne peux m’empêcher de faire un rapprochement avec l’article que je vous soumets dans ce même numéro sur « l’Economie de la Santé : une réforme ? Non une révolution. » La France va t elle passer à côté des « révolutions » de la recherche surtout dans ce domaine qui nous concerne au premier chef ?
Lu pour vous et repris par Jean GRAVELEAU
A partir de l’article paru dans The Guardian
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