Ne pas être qu'un "patient" ...

Effets géniques de la stimulation cérébrale profonde

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°37 – juin 2009

Je suis actuel­le­ment post-​doctorante dans un labo­ra­toire à Marseille (équipe du Dr L Kerke­rian, IBDML), et travaille sur les effets de la stimu­la­tion céré­brale profonde dans le cadre de la mala­die de Parkin­son. Il y a un an, le CECAP m’a très aima­ble­ment accordé une bourse afin de pour­suivre mon projet qui porte sur l’ana­lyse des effets géniques de la stimu­la­tion céré­brale profonde dans un modèle expé­ri­men­tal de la mala­die chez le rat. Pour mémoire, je joins à cet e‑mail une copie du projet que vous avez financé.

Je voudrais donc vous faire part de l’avan­cée de notre projet. L’as­pect origi­nal de notre étude consis­tait à détec­ter et quan­ti­fier les varia­tions d’ex­pres­sion de gènes liées à la stimu­la­tion haute fréquence du noyau sous-​thalamique grâce à une tech­nique géno­mique de pointe : les puces à ADN, égale­ment appe­lées « microar­rays ». Nous pouvons ainsi analy­ser les effets de la stimu­la­tion dans trois struc­tures : le stria­tum, le noyau sous-​thalamique (cible de la stimu­la­tion), et une struc­ture céré­brale direc­te­ment soumise à l’in­fluence du noyau sous-​thalamique, la substance noire réticulée. 

La partie pratique des microar­rays a été réali­sée en deux temps : fin 2007 pour le stria­tum, et été 2008 pour les deux autres struc­tures. Les microar­rays que nous avons utili­sés comportent un panel exhaus­tif de gènes expri­més chez le rat, en tout 44400 gènes. Compte tenu de ce grand nombre de gènes, l’ana­lyse des résul­tats s’est avérée assez lourde et fasti­dieuse, et a fait appel à des outils statis­tiques et infor­ma­tiques complexes. 

L’uti­li­sa­tion de ces outils étant inédite pour nous, nous avons dû prendre un peu temps afin de nous fami­lia­ri­ser avec les tech­niques d’ana­lyse des microar­rays. Néan­moins, le labo­ra­toire avec lequel nous colla­bo­rons sur ce projet (TAGC, Dr Cathe­rine Nguyen) nous aide actuel­le­ment à trai­ter les statis­tiques de nos données le plus rigou­reu­se­ment possible. Les gènes les plus signi­fi­ca­tifs que nous faisons ressor­tir de cette étude seront analy­sés dans les prochaines semaines par PCR quan­ti­ta­tive, une tech­nique d’am­pli­fi­ca­tion et de quan­ti­fi­ca­tion qui nous permet­tra de confir­mer les varia­tions d’ex­pres­sion de ces gènes. Initia­le­ment, nous pensions réali­ser ces confir­ma­tions par hybri­da­tion in situ, mais après plusieurs tests, il s’est avéré que cette tech­nique n’était pas la mieux adap­tée à notre problématique.

A ce jour, les expé­riences menées sur le stria­tum sont les plus fina­li­sées, et permet­tront sans nul doute d’abou­tir à une publi­ca­tion. Suivront les résul­tats obte­nus dans le noyau sous-​thalamique et la substance noire réticulée. 
 
Suite à certains aléas expé­ri­men­taux inhé­rents à l’ex­pé­ri­men­ta­tion in vivo et à l’uti­li­sa­tion de tech­niques de pointe comme les microar­rays, nous avons pris un peu de retard sur notre plan­ning initial, ce qui explique notre silence prolongé. Néan­moins, et au vu des premiers résul­tats plus que promet­teurs, nous restons convain­cus de l’uti­lité de notre étude et son impact futur sur la compré­hen­sion des méca­nismes qui sous-​tendent les effets théra­peu­tiques de la stimu­la­tion céré­brale profonde.
 
 
Nous vous remer­cions encore pour la confiance que vous avez accor­dée à notre projet, et ne manque­rons pas de vous tenir infor­més des déve­lop­pe­ments futurs de notre étude.
  
Cordialement,
Dr Emilie Lacombe
IBDML — UMR 6216 CNRS — Marseille

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