LIBRE OPINION : L’HOPITAL – Service Public de Santé ou Gestionnaire ???
Publié le 25 juin 2009 à 06:07Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°37 – juin 2009
Le processus de dégradation de l’Hôpital en tant que service public est en marche depuis bien des années…
Cela a commencé par le « Budget aux lits » passé en « Budget global ». Ce qui signifiait que la Direction d’un établissement percevrait une enveloppe budgétaire, avec laquelle elle devait se débrouiller… et non plus un budget alloué en regard du nombre de lits donc de malades à soigner…
Puis de réformes en réformes, nous arrivons à une situation catastrophique qui entraîne de nombreuses suppressions de personnel soignant donc moins de temps à consacrer aux malades….
La dernière réforme en préparation prévoit, d’après l’Appel de 25 grands Patrons hospitaliers (Le Nouvel Observateur du 16 – 22 avril 2009) qui dénoncent une « réforme de mercantile » calquer sur l’entreprise : … — « Directeurs nommés par le directeur de l’Agence Régionale de Santé, lui-même nommé et révoqué par le Conseil des Ministres »… — « La tarification des actes est semblable dans les secteurs publics et privés »… « La pensée marchande dont se prévaut cette loi réduit le qualificatif au quantitatif, le malade au tarif de sa maladie »…
Témoignages : une infirmière de l’hôpital de St Etienne :
« Je suis catastrophée par la mise en place du Service minimum… la tendance actuelle est de nous faire tourner en sous-effectif systématiquement les soirs et les week-ends : un seul infirmier pour 21 patients…. Dans le service : 1 collègue démissionne 2 en arrêt de travail… Un nouvel hôpital est en construction, on nos promet une technologie de pointe, des locaux modernes et surtout des soins efficaces et de qualité… Si on est sous-effectif, .comment être à la hauteur des exigences, soins et informations aux patients ?
L’hôpital refuse d’embaucher… J’ai peur que ce métier que j’aime me transforme involontairement en assassin… »
Une infirmière de l’hôpital de Nantes exerçant depuis 30 ans :
« J’ai fait ce métier par passion. Je voulais aider les gens… Nous passons plus de temps sur les protocoles administratifs qu’avec les malades. J’ai toujours la main sur la poignée de la porte. Je cours toute la journée. Je ne suis plus une infirmière, je suis une technicienne. C’est difficile d’accomplir son travail dans ces conditions lorsqu’on a une conscience professionnelle. On entend parler que de chiffres et de rentabilité. Nous allons vers une médecine à 2 vitesses, il y aura les patients qui peuvent se soigner et les autres ! »
Un médecin du CHU de Nantes déclare :
« On ne travaille pas à l’hôpital pour faire de l’activité et de l’argent » « Nous sommes attachés à la notion de Service Public.pour tous »….
…« Le nouveau mode de financement et de gestion envisagé conduit à une approche avant tout budgétaire des questions de santé » (Presse-Océan du 13 mai 2009).
Devant ces nouvelles alarmantes et, sans les moyens budgétaires nécessaires au bon fonctionnement du Service de Santé Public, que deviendront nos rêves d’accéder aux meilleurs soins, d’être traités avec humanité, gentillesse par un personnel qualifié qui peut prendre le temps avec les malades. ???
Notre santé n’est pas une « marchandise », mais le Droit républicain qu’a tout citoyen de recevoir avec respect et humanité les meilleurs soins appropriés, quelle que soit sa pathologie. C’est le rôle de l’Hôpital Public.
Jacqueline GEFRAD-LE BIDEAU
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