L’alimentation ou la troisième médecine
Publié le 01 avril 2005 à 10:50Paru dans Le Parkinsonien Indépendant n°20 — mars 2005
Lu pour vous : L’alimentation ou la troisième médecine — par le docteur Jean SEIGNALET — Collection Ecologie Humaine .
« Notre façon de manger influence notre santé, dans un bon ou dans un mauvais sens. Si chacun est d’accord sur ce point, deux questions restent posées :
1) de quelle manière une alimentation mal conçue conduit-elle à certaines maladies ?
2) Quelle est la diététique idéale ? ».
Au travers d’un ouvrage de plus de 660 pages avec ses annexes, ardu quant à ses explications techniques, faisant appel à la génétique, la biologie, la chimie, la physiologie cellulaire, l’auteur propose une réponse à ces deux questions. Il montre comment l’alimentation moderne exerce ses effets néfastes, en conjonction avec d’autres facteurs génétiques et environnementaux. Les multiples étapes qui mènent de l’état normal à l’état pathologique apparaissent clairement.
Au départ de troubles très variés, on trouve la nourriture moderne, responsable du passage dans la circulation sanguine de macromolécules bactériennes et alimentaires nocives.
Le retour à une nourriture de type ancestrale, la seule qui convient à l’homme, permet d’obtenir des succès aussi nets que fréquents dans une multitude d’affections qui passent pour mystérieuses et peu ou pas curables.
La notion classique d’une diététique quantitative, basée sur le nombre de calories et l’équilibre entre glucides, lipides et protides, est remplacée par un concept nouveau, celui d’une diététique qualitative, fondée sur la structure des molécules. Il faut écarter celles que l’organisme ne peut pas métaboliser et conserver celles accessibles à l’action de nos enzymes.
Cette attitude de bon sens, associée ou non aux médicaments classiques, est très souvent salvatrice.
« Une médecine qui tient compte des enzymes » (page 65)
« Les enzymes sont incontournables, puisqu’elles sont indispensables au déroulement de la quasi-totalité des réactions chimiques dans l’organismes humains. Une méthode fort logique pour prévenir ou guérir de nombreuses maladies est donc selon moi de placer nos enzymes dans les meilleures conditions possibles de fonctionnement. »
« La grande majorité des molécules sur lesquelles agissent les enzymes ou qui influencent l’activité des enzymes sont apportées par l’alimentation. C’est donc à ce niveau que doivent s’exercer en priorité nos efforts. Deux voies sont possibles : la micronutrition et la macronutrition.
1) La micronutrition consiste à administrer au patient des suppléments vitaminiques et minéraux. Les vitamines, précurseurs des coenzymes, et les minéraux sont des facteurs indispensables à l’activité des enzymes. Or des déficits partiels en vitamines ou en minéraux ont été souvent objectivés dans l’alimentation moderne. Elle comporte également l’administration de certains acides gras polyinsaturés que l’organisme humain est incapable de synthétiser. Cependant la micronutrition est incapable à elle seule de guérir les maladies auto-immunes, d’encrassage et d’élimination.
2) La macronutrition consiste à introduire dans l’organisme humain uniquement des substrats que nos enzymes sont capables de traiter. Autrement dit, il faut éviter de consommer tous les aliments auxquels nos enzymes sont inadaptées. Je soutiens que les hommes devraient se nourrir de la même manière que leurs ancêtres, à la façon des animaux sauvages. La macronutrition est capable de prévenir ou de guérir, dans une forte proportion des cas, de nombreuses maladies classiquement considérées comme mal curables ou incurables. Elle constitue, dans mon expérience, la méthode la plus efficace pour la prévention et le traitement de 91 affections. »
L’alimentation ancienne et l’alimentation moderne.
Dans le chapitre 6 (page 83), il fait la comparaison entre l’alimentation ancienne et l’alimentation moderne :
« Nos ancêtres étaient des nomades, cueilleurs/chasseurs de nourritures, ce qui signifie qu’ils mangeaient de la viande, du poisson, des œufs, du miel, des céréales sauvages, des légumes sauvages et des fruits. Le seul lait qu’ils ingurgitaient était celui de leur mère et seulement pendant la petite enfance » … « La cuisson était peu ou pas utilisée ».
Vient ensuite un balayage historique de l’évolution de la nourriture et une analyse précise du problème des céréales domestiques (blé, orge, maïs, riz), des laits animaux, de la cuisson, de la préparation des huiles, de la pollution alimentaire et des carences en vitamines et en minéraux.
Dans le chapitre suivant, il va alors s’attacher à décrire les bases de son régime. Tout d’abord par l’exclusion de tous les aliments dangereux : introduits depuis le début de la civilisation et « qui ne sont jamais consommés par les animaux sauvages ». Exclusion des laits animaux, des céréales mutées, essentiellement blé et maïs alors que le riz reste autorisé, des produits cuits à température trop élevée, c’est-à-dire au-dessus de 110°, des huiles raffinées remplacées par des huiles vierges consommées crues, limitation des produits pollués avec pour corollaire une préférence pour les aliments biologiques. « Ce régime sera désigné indifféremment comme ancestral, hypotoxique ou de type originel ».
Un tableau (page 120) reprend la liste des aliments interdits, des aliments déconseillés et des aliments autorisés. Il s’ensuit un tableau de composition des menus (page 123) qui sera complété, en annexe (page 605 à 612), de 25 jours de régime et suggestions de menus suivi de tableaux des aliments riches en magnésium, phosphore, calcium, zinc, iode, manganèse, souffre. En effet, le chapitre suivant (page129) est consacré à l’immunologie et fait apparaître les nécessités des protections endogènes apportées par des métaux servant de cofacteurs aux enzymes.
Il va alors consacrer plusieurs chapitres aux maladies auto-immunes pour lesquelles son régime a apporté une amélioration sensible et probante.
La théorie de l’encrassage des cellules
Des notions de chimie et de physiologies cellulaires vont permettre d’aborder la communication entre les cellules (ce qui nous intéresse particulièrement dans la maladie de Parkinson), les neurotransmetteurs et surtout l’apoptose
« C’est la mort de la cellule, au terme d’un suicide programmé »…
Pour lutter contre cet encrassage, il préconise :
« un régime sans céréales, sans produits laitiers, riche en aliments crus et en huiles biologiques, accompagné de magnésium, d’oligo-éléments, de vitamines et de ferments lactiques. Les apports en molécules nocives étant fortement diminués, les capacités d’élimination de l’organisme vont lui permettre de se débarrasser progressivement des déchets accumulés. Le décrassage des cellules atteintes prévient ou guérit une maladie. »
« Le régime alimentaire ancestral ne comporte aucun danger et aucune carence. Il mérite d’être essayé systématiquement comme traitement dans la maladie de Parkinson, en association avec les médicaments. Mais c’est sans doute en prévention que le changement nutritionnel risque d’être le plus utile. Ceci pourrait être démontré par le suivi pendant plusieurs années d’un nombre suffisant d’individus appliquant les prescriptions diététiques » (page 402).
En forme de conclusion
« Une des principales différences entre les thérapeutiques classiques et le régime hypotoxique réside dans le comportement du malade. Il se contente de prendre passivement, en général sans chercher à vraiment comprendre, les médicaments qui lui sont prescrits. Il doit par contre participer activement lorsqu’il veut pratiquer la diététique. Il faut avoir assimilé le mécanisme de sa maladie, avoir saisi les buts du régime, composer ses menus, éviter les pièges, combattre les tentations, résister aux éventuelles pressions de l’entourage. »
Notre avis : une lecture très instructive et qui a le mérite de poser de vraies questions sur nos régimes alimentaires. Pour autant, doit-on se plier à une discipline aussi rigoureuse ? C’est à chacun de se positionner ; un minimum d’effort pour manger plus sain et éviter autant que faire se peut les « aliments interdits » ne peut que s’avérer bénéfique !
Mais n’oublions pas que, en matière de Parkinson, il ne dit jamais d’interrompre les médications même si elles doivent être adaptées à l’évolution de la maladie de chacun.
Le livre est à la disposition, au siège du journal, de qui en ferait la demande pour en étudier un aspect plus particulier ou en connaître les références plus précises.
Lu par Jean Graveleau
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Bonjour Monsieur BORGA Louis. Le 23/1/15 vous avez écrit que parkinsonien depuis 2009, vous entamiez la méthode Seignalet. Vous terminez par : « Résultat dans quelques mois, j’adresserai un nouveau commentaire ».
Ma soeur est parkinsonienne depuis 2008. Je suis moi-même la méthode Seignalet pour des problèmes moins graves. Mais j’aimerais connaître VOTRE RESULTAT maintenant, juillet 2015. D’avance, merci. Cordialement, A.M. Treillié
Commentaire by Treillié Anne-Marie — 29 juillet 2015 #
Atteint par la maladie de parkinson depuis 2009, je viens de débuter la méthode SEIGNALET, avec l’appui de son livre
« L’alimentation ou la troisième médecine ». J’y crois car il paraît indéniable que l’origine de la maladie vient de problèmes intestinaux, et donc de nos habitudes alimentaires. Je vais donc changer radicalement mon alimentation, et je vais constater moi-même si cela m’est bénéfique ou pas. Résultat dans quelques mois, j’adresserai un nouveau commentaire.
Louis BORGA
Commentaire by BORGA Louis — 23 janvier 2015 #
Ayant moi-meme la maladie, j’aimerais avoir des temoignages de personnes atteintes de Parkinson qui suivent l’alimentation Seignalet.
Merci.
Commentaire by Bruno — 22 juin 2013 #
J’ai commencer le régime du Dr Seignalet en juin dernier. Cela faisait 46 ans que je souffrais du syndrome de Widal : asthme sévère, polypose, rhinite chronique, allergies en tous genres. Malgré la cortisone ça devenait très difficile à vivre. Au bout d’un mois, j’ai senti une amélioration qui a été confimée par l’exploration fonctionnelle en septembre. En ce moment, je vis beaucoup mieux le printemps, la pire période pour moi. Ma capacité respiratoire continue à s’améliorer. C’est merveilleux. Il faut vraiment essayer ce régime !
Commentaire by Pasqual — 12 mai 2008 #
Le livre m’interesse beaucoup je suis étudiante en Naturopathie et le chapitre 6 (page 83), ou la la comparaison entre l’alimentation ancienne et l’alimentation moderne : en particulier
merci de me dire comment me le procurer
sincèrement
madame ollier
Commentaire by ollier — 26 février 2008 #
Merci pour ce didactique résumé
L’alimentation est un sujet fondamental pour quiconque, que ce soit en prévention ou en vue d’une guérison, et ce pour n’importe quelle maladie.
M’intéressant tout particulièrement à l’alimentation de nos ancêtres, j’ai eu l’occasion de lire un autre ouvrage sur le sujet, que je vous conseille : « le régime préhistorique » de Thierry Soucar.
Pablo
Commentaire by Lechaglat — 26 janvier 2008 #
Merci,
Je cherchais une information, merci de la vôtre elle est claire et compréhensible même pour une novice comme moi. Partager son savoir est l’une des plus belles ouvertures que l’informatique nous offre.
Commentaire by coletteg — 7 mai 2007 #
Cher Monsieur,
Je ne suis pas un spécialiste en matière de nourriture. Cependant, nous avons voulu attirer l’attention des malades sur certains risques liés à l’alimentation et aussi insister sur le bon équilibre alimentaire.
Que vous dire de « l’épautre » ? Il me semble que, effectivement, il s’agit d’une variété ancienne de blé tendre. Par contre je ne sais rien de très précis sur le gluten.
Mais peut-être que votre question se rapproche de ce que nous avions écrit en reproduisant un article sur le « glutamate » très présent (ainsi que les exhausseurs de goût) dans l’alimentation moderne et qui se combine avec d’autres molécules pour donner des effets assez fâcheux pour notre maladie.
Meilleurs voeux pour cette nouvelle année.
Le directeur de publication du « Parkinsonien Indépendant »
Commentaire by Jean Graveleau — 10 janvier 2007 #
Ma question est qu’est-ce que l’épeautre ?
Est-ce un blé tendre, ancien …?
Pourquoi le gluten pose-t-il question dans l’alimentation, auhourd’hui ?
Merci et bien cordialement
Jacques
Commentaire by DELABARE — 10 janvier 2007 #
parler de la méthode Seignalet avec son médecin est un peu comme dire que la terre tourne autour du soleil au temps de l’inquisition…
malheureusement trop peu de médecin prennent le temps de se pencher sur cet ouvrage visionnaire et préfèrent soutenir que cette démarche est sans fondement.
Je pratique la méthode depuis 3 ans 1/2 pour un rhumatisme inflammatoire qui me suit depuis 9 années, je suis très satisfait car mon état de santé s’est vite amélioré (3 mois), je participe aussi activement à un forum de malades qui trouvent dans le régime Seignalet un soulagement que la médecine ne leur avait pas encore apporté, et j’invite toute personne curieuse à venir se renseigner à ses 2 adresses :
http://www.seignalet.com
le site de l’association qui s’est crée après le décès du Dr Jean Seignalet
http://forum.aceboard.net/i‑74834.htm
un forum de malades qui s’échangent des conseils, des recettes et des témoignages autour du régime Seignalet et de la nutrition en générale.
Amicalement
Emmanuel
Commentaire by Emmanuel — 7 octobre 2005 #