Ne pas être qu'un "patient" ...

L’alimentation ou la troisième médecine

Paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n°20 — mars 2005

Lu pour vous : L’alimentation ou la troi­sième méde­cine — par le docteur Jean SEIGNALET — Collec­tion Ecolo­gie Humaine .

« Notre façon de manger influence notre santé, dans un bon ou dans un mauvais sens. Si chacun est d’accord sur ce point, deux ques­tions restent posées :
1) de quelle manière une alimen­ta­tion mal conçue conduit-​elle à certaines maladies ?
2) Quelle est la diété­tique idéale ? ».

Au travers d’un ouvrage de plus de 660 pages avec ses annexes, ardu quant à ses expli­ca­tions tech­niques, faisant appel à la géné­tique, la biolo­gie, la chimie, la physio­lo­gie cellu­laire, l’auteur propose une réponse à ces deux ques­tions. Il montre comment l’alimentation moderne exerce ses effets néfastes, en conjonc­tion avec d’autres facteurs géné­tiques et envi­ron­ne­men­taux. Les multiples étapes qui mènent de l’état normal à l’état patho­lo­gique appa­raissent clairement.

Au départ de troubles très variés, on trouve la nour­ri­ture moderne, respon­sable du passage dans la circu­la­tion sanguine de macro­mo­lé­cules bacté­riennes et alimen­taires nocives.

Le retour à une nour­ri­ture de type ances­trale, la seule qui convient à l’homme, permet d’obtenir des succès aussi nets que fréquents dans une multi­tude d’affections qui passent pour mysté­rieuses et peu ou pas curables.

La notion clas­sique d’une diété­tique quan­ti­ta­tive, basée sur le nombre de calo­ries et l’équilibre entre glucides, lipides et protides, est rempla­cée par un concept nouveau, celui d’une diété­tique quali­ta­tive, fondée sur la struc­ture des molé­cules. Il faut écar­ter celles que l’organisme ne peut pas méta­bo­li­ser et conser­ver celles acces­sibles à l’action de nos enzymes.

Cette atti­tude de bon sens, asso­ciée ou non aux médi­ca­ments clas­siques, est très souvent salvatrice.

« Une méde­cine qui tient compte des enzymes » (page 65)

« Les enzymes sont incon­tour­nables, puisqu’elles sont indis­pen­sables au dérou­le­ment de la quasi-​totalité des réac­tions chimiques dans l’organismes humains. Une méthode fort logique pour préve­nir ou guérir de nombreuses mala­dies est donc selon moi de placer nos enzymes dans les meilleures condi­tions possibles de fonctionnement. »

« La grande majo­rité des molé­cules sur lesquelles agissent les enzymes ou qui influencent l’activité des enzymes sont appor­tées par l’alimentation. C’est donc à ce niveau que doivent s’exercer en prio­rité nos efforts. Deux voies sont possibles : la micro­nu­tri­tion et la macronutrition. 

1) La micro­nu­tri­tion consiste à admi­nis­trer au patient des supplé­ments vita­mi­niques et miné­raux. Les vita­mines, précur­seurs des coen­zymes, et les miné­raux sont des facteurs indis­pen­sables à l’activité des enzymes. Or des défi­cits partiels en vita­mines ou en miné­raux ont été souvent objec­ti­vés dans l’alimentation moderne. Elle comporte égale­ment l’administration de certains acides gras poly­in­sa­tu­rés que l’organisme humain est inca­pable de synthé­ti­ser. Cepen­dant la micro­nu­tri­tion est inca­pable à elle seule de guérir les mala­dies auto-​immunes, d’encrassage et d’élimination.
2) La macro­nu­tri­tion consiste à intro­duire dans l’organisme humain unique­ment des substrats que nos enzymes sont capables de trai­ter. Autre­ment dit, il faut éviter de consom­mer tous les aliments auxquels nos enzymes sont inadap­tées. Je soutiens que les hommes devraient se nour­rir de la même manière que leurs ancêtres, à la façon des animaux sauvages. La macro­nu­tri­tion est capable de préve­nir ou de guérir, dans une forte propor­tion des cas, de nombreuses mala­dies clas­si­que­ment consi­dé­rées comme mal curables ou incu­rables. Elle consti­tue, dans mon expé­rience, la méthode la plus effi­cace pour la préven­tion et le trai­te­ment de 91 affections. » 

L’alimentation ancienne et l’alimentation moderne.

Dans le chapitre 6 (page 83), il fait la compa­rai­son entre l’alimentation ancienne et l’alimentation moderne :

« Nos ancêtres étaient des nomades, cueilleurs/​chasseurs de nour­ri­tures, ce qui signi­fie qu’ils mangeaient de la viande, du pois­son, des œufs, du miel, des céréales sauvages, des légumes sauvages et des fruits. Le seul lait qu’ils ingur­gi­taient était celui de leur mère et seule­ment pendant la petite enfance » … « La cuis­son était peu ou pas utilisée ».

Vient ensuite un balayage histo­rique de l’évolution de la nour­ri­ture et une analyse précise du problème des céréales domes­tiques (blé, orge, maïs, riz), des laits animaux, de la cuis­son, de la prépa­ra­tion des huiles, de la pollu­tion alimen­taire et des carences en vita­mines et en minéraux.

Dans le chapitre suivant, il va alors s’attacher à décrire les bases de son régime. Tout d’abord par l’exclusion de tous les aliments dange­reux : intro­duits depuis le début de la civi­li­sa­tion et « qui ne sont jamais consom­més par les animaux sauvages ». Exclu­sion des laits animaux, des céréales mutées, essen­tiel­le­ment blé et maïs alors que le riz reste auto­risé, des produits cuits à tempé­ra­ture trop élevée, c’est-​à-​dire au-​dessus de 110°, des huiles raffi­nées rempla­cées par des huiles vierges consom­mées crues, limi­ta­tion des produits pollués avec pour corol­laire une préfé­rence pour les aliments biolo­giques. « Ce régime sera dési­gné indif­fé­rem­ment comme ances­tral, hypo­toxique ou de type originel ».

Un tableau (page 120) reprend la liste des aliments inter­dits, des aliments décon­seillés et des aliments auto­ri­sés. Il s’ensuit un tableau de compo­si­tion des menus (page 123) qui sera complété, en annexe (page 605 à 612), de 25 jours de régime et sugges­tions de menus suivi de tableaux des aliments riches en magné­sium, phos­phore, calcium, zinc, iode, manga­nèse, souffre. En effet, le chapitre suivant (page129) est consa­cré à l’immunologie et fait appa­raître les néces­si­tés des protec­tions endo­gènes appor­tées par des métaux servant de cofac­teurs aux enzymes.

Il va alors consa­crer plusieurs chapitres aux mala­dies auto-​immunes pour lesquelles son régime a apporté une amélio­ra­tion sensible et probante.

La théo­rie de l’encrassage des cellules

Des notions de chimie et de physio­lo­gies cellu­laires vont permettre d’aborder la commu­ni­ca­tion entre les cellules (ce qui nous inté­resse parti­cu­liè­re­ment dans la mala­die de Parkin­son), les neuro­trans­met­teurs et surtout l’apoptose

« C’est la mort de la cellule, au terme d’un suicide programmé »…

Pour lutter contre cet encras­sage, il préconise :

« un régime sans céréales, sans produits laitiers, riche en aliments crus et en huiles biolo­giques, accom­pa­gné de magné­sium, d’oligo-éléments, de vita­mines et de ferments lactiques. Les apports en molé­cules nocives étant forte­ment dimi­nués, les capa­ci­tés d’élimination de l’organisme vont lui permettre de se débar­ras­ser progres­si­ve­ment des déchets accu­mu­lés. Le décras­sage des cellules atteintes prévient ou guérit une mala­die. »

« Le régime alimen­taire ances­tral ne comporte aucun danger et aucune carence. Il mérite d’être essayé systé­ma­ti­que­ment comme trai­te­ment dans la mala­die de Parkin­son, en asso­cia­tion avec les médi­ca­ments. Mais c’est sans doute en préven­tion que le chan­ge­ment nutri­tion­nel risque d’être le plus utile. Ceci pour­rait être démon­tré par le suivi pendant plusieurs années d’un nombre suffi­sant d’individus appli­quant les pres­crip­tions diété­tiques » (page 402).

En forme de conclusion

« Une des prin­ci­pales diffé­rences entre les théra­peu­tiques clas­siques et le régime hypo­toxique réside dans le compor­te­ment du malade. Il se contente de prendre passi­ve­ment, en géné­ral sans cher­cher à vrai­ment comprendre, les médi­ca­ments qui lui sont pres­crits. Il doit par contre parti­ci­per acti­ve­ment lorsqu’il veut prati­quer la diété­tique. Il faut avoir assi­milé le méca­nisme de sa mala­die, avoir saisi les buts du régime, compo­ser ses menus, éviter les pièges, combattre les tenta­tions, résis­ter aux éven­tuelles pres­sions de l’entourage. »

Notre avis : une lecture très instruc­tive et qui a le mérite de poser de vraies ques­tions sur nos régimes alimen­taires. Pour autant, doit-​on se plier à une disci­pline aussi rigou­reuse ? C’est à chacun de se posi­tion­ner ; un mini­mum d’effort pour manger plus sain et éviter autant que faire se peut les « aliments inter­dits » ne peut que s’avérer bénéfique !

Mais n’oublions pas que, en matière de Parkin­son, il ne dit jamais d’interrompre les médi­ca­tions même si elles doivent être adap­tées à l’évolution de la mala­die de chacun.

Le livre est à la dispo­si­tion, au siège du jour­nal, de qui en ferait la demande pour en étudier un aspect plus parti­cu­lier ou en connaître les réfé­rences plus précises.

Lu par Jean Graveleau

10 Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. Bonjour Monsieur BORGA Louis. Le 23/​1/​15 vous avez écrit que parkin­so­nien depuis 2009, vous enta­miez la méthode Seigna­let. Vous termi­nez par : « Résul­tat dans quelques mois, j’adres­se­rai un nouveau commentaire ».
    Ma soeur est parkin­so­nienne depuis 2008. Je suis moi-​même la méthode Seigna­let pour des problèmes moins graves. Mais j’ai­me­rais connaître VOTRE RESULTAT main­te­nant, juillet 2015. D’avance, merci. Cordia­le­ment, A.M. Treillié

    Commentaire by Treillié Anne-Marie — 29 juillet 2015 #

  2. Atteint par la mala­die de parkin­son depuis 2009, je viens de débu­ter la méthode SEIGNALET, avec l’ap­pui de son livre
    « L’ali­men­ta­tion ou la troi­sième méde­cine ». J’y crois car il paraît indé­niable que l’ori­gine de la mala­die vient de problèmes intes­ti­naux, et donc de nos habi­tudes alimen­taires. Je vais donc chan­ger radi­ca­le­ment mon alimen­ta­tion, et je vais consta­ter moi-​même si cela m’est béné­fique ou pas. Résul­tat dans quelques mois, j’adres­se­rai un nouveau commentaire.
    Louis BORGA

    Commentaire by BORGA Louis — 23 janvier 2015 #

  3. Ayant moi-​meme la mala­die, j’ai­me­rais avoir des temoi­gnages de personnes atteintes de Parkin­son qui suivent l’ali­men­ta­tion Seignalet.
    Merci.

    Commentaire by Bruno — 22 juin 2013 #

  4. J’ai commen­cer le régime du Dr Seigna­let en juin dernier. Cela faisait 46 ans que je souf­frais du syndrome de Widal : asthme sévère, poly­pose, rhinite chro­nique, aller­gies en tous genres. Malgré la corti­sone ça deve­nait très diffi­cile à vivre. Au bout d’un mois, j’ai senti une amélio­ra­tion qui a été confi­mée par l’ex­plo­ra­tion fonc­tion­nelle en septembre. En ce moment, je vis beau­coup mieux le prin­temps, la pire période pour moi. Ma capa­cité respi­ra­toire conti­nue à s’amé­lio­rer. C’est merveilleux. Il faut vrai­ment essayer ce régime !

    Commentaire by Pasqual — 12 mai 2008 #

  5. Le livre m’in­te­resse beau­coup je suis étudiante en Natu­ro­pa­thie et le chapitre 6 (page 83), ou la la compa­rai­son entre l’alimentation ancienne et l’alimentation moderne : en particulier
    merci de me dire comment me le procurer
    sincèrement
    madame ollier

    Commentaire by ollier — 26 février 2008 #

  6. Merci pour ce didac­tique résumé
    L’ali­men­ta­tion est un sujet fonda­men­tal pour quiconque, que ce soit en préven­tion ou en vue d’une guéri­son, et ce pour n’im­porte quelle maladie.
    M’in­té­res­sant tout parti­cu­liè­re­ment à l’ali­men­ta­tion de nos ancêtres, j’ai eu l’oc­ca­sion de lire un autre ouvrage sur le sujet, que je vous conseille : « le régime préhis­to­rique » de Thierry Soucar.

    Pablo

    Commentaire by Lechaglat — 26 janvier 2008 #

  7. Merci,
    Je cher­chais une infor­ma­tion, merci de la vôtre elle est claire et compré­hen­sible même pour une novice comme moi. Parta­ger son savoir est l’une des plus belles ouver­tures que l’in­for­ma­tique nous offre.

    Commentaire by coletteg — 7 mai 2007 #

  8. Cher Monsieur,
    Je ne suis pas un spécia­liste en matière de nour­ri­ture. Cepen­dant, nous avons voulu atti­rer l’at­ten­tion des malades sur certains risques liés à l’ali­men­ta­tion et aussi insis­ter sur le bon équi­libre alimentaire.
    Que vous dire de « l’épautre » ? Il me semble que, effec­ti­ve­ment, il s’agit d’une variété ancienne de blé tendre. Par contre je ne sais rien de très précis sur le gluten.
    Mais peut-​être que votre ques­tion se rapproche de ce que nous avions écrit en repro­dui­sant un article sur le « gluta­mate » très présent (ainsi que les exhaus­seurs de goût) dans l’ali­men­ta­tion moderne et qui se combine avec d’autres molé­cules pour donner des effets assez fâcheux pour notre maladie.
    Meilleurs voeux pour cette nouvelle année.

    Le direc­teur de publi­ca­tion du « Parkin­so­nien Indépendant »

    Commentaire by Jean Graveleau — 10 janvier 2007 #

  9. Ma ques­tion est qu’est-​ce que l’épeautre ?
    Est-​ce un blé tendre, ancien …?
    Pour­quoi le gluten pose-​t-​il ques­tion dans l’ali­men­ta­tion, auhourd’hui ?
    Merci et bien cordialement
    Jacques

    Commentaire by DELABARE — 10 janvier 2007 #

  10. parler de la méthode Seigna­let avec son méde­cin est un peu comme dire que la terre tourne autour du soleil au temps de l’inquisition…

    malheu­reu­se­ment trop peu de méde­cin prennent le temps de se pencher sur cet ouvrage vision­naire et préfèrent soute­nir que cette démarche est sans fondement.

    Je pratique la méthode depuis 3 ans 1/​2 pour un rhuma­tisme inflam­ma­toire qui me suit depuis 9 années, je suis très satis­fait car mon état de santé s’est vite amélioré (3 mois), je parti­cipe aussi acti­ve­ment à un forum de malades qui trouvent dans le régime Seigna­let un soula­ge­ment que la méde­cine ne leur avait pas encore apporté, et j’in­vite toute personne curieuse à venir se rensei­gner à ses 2 adresses :

    http://www.seignalet.com
    le site de l’as­so­cia­tion qui s’est crée après le décès du Dr Jean Seignalet

    http://forum.aceboard.net/i‑74834.htm
    un forum de malades qui s’échangent des conseils, des recettes et des témoi­gnages autour du régime Seigna­let et de la nutri­tion en générale.

    Amica­le­ment

    Emma­nuel

    Commentaire by Emmanuel — 7 octobre 2005 #

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