Les dysphagies parkinsoniennes
Publié le 31 mars 2014 à 10:23Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°56
En 2009, lors d’une réunion d’information organisée à Paimpol par l’APCA, Monsieur Hubert Colombel, orthophoniste et psychomotricien a fait un exposé sur le fonctionnement, les troubles et la rééducation de la déglutition. Un résumé de cet exposé a fait l’objet d’un article dans le numéro 36 du Parkinsonien indépendant, sous le titre « Le mouvement du cormoran”. Compte tenu du nombre de patients concernés par ces troubles et aussi de certains accidents, il nous a paru important de reprendre cet article de 2009 et de le compléter en insistant sur le rôle essentiel des aidants et des personnels de santé.
Rappelons quelques définitions :
- La déglutition se définit comme l’action par laquelle le bol alimentaire est transféré de la bouche à l’estomac.
- La dysphagie est une impression de gêne ou de blocage ressentie au moment de l’alimentation lors du passage des aliments dans la bouche, le pharynx ou l’oesophage. Les dysphagies peuvent être dues à différentes pathologies (accidents vasculaires cérébraux, cancer de la sphère ORL).
Dans ce qui suit, nous ne traiterons que des dysphagies d’origine Parkinsonienne.
1. Fonctionnement de la déglutition :
Après une première démarche (parfois laborieuse pour le Parkinsonien) qui consiste à porter l’aliment vers la bouche, la déglutition va se dérouler en 3 temps :
- le temps buccal (mouvements volontaires)
- le temps pharyngé (mouvements réflexes)
- le temps oesophagien (mouvements réflexes)
Le temps buccal
Il est géré par le système pyramidal (les mouvements sont volontaires). Ce temps buccal va se dérouler en plusieurs phases successives :
- tout d’abord, une phase bilabiale pour saisir l’aliment par les lèvres et le porter au niveau des dents, ce qui suppose de bonnes mobilité et tonicité des muscles des lèvres.
- puis, une phase apicale (pointe de la langue ou apex). La langue fonctionne comme une « louche »,pour venir récupérer l’aliment derrière les dents et amorcer le début de la formation du bolus, en cherchant à condenser l’aliment au niveau du palais. Cette action de louchage demande une bonne mobilité de la langue.
- ensuite, une phase de mastication. En fonction de l’aliment, les mandibules sont mises en action pour écraser l’aliment, lui associer de la salive et préparer le bolus.
- enfin, une phase de constitution du bolus. Grâce à l’élévation de la langue au palais, et à la compression en amont du bolus, une dépression s’exerce à l’arrière ce qui prépare le temps pharyngé qui va suivre. Cette phase demande du tonus pour exercer cette pression et déclencher le temps pharyngé.
Le temps pharyngé (réflexe)
Le déplacement du bolus vers l’arrière de la bouche provoque une élévation du voile du palais, ce qui évite le reflux nasopharyngé en fermant l’accès aux voies nasales. Le temps pharyngé réflexe se déclenche lorsque le bolus arrive à la base de la langue. Le bolus est propulsé vers l’arrière par un coup de piston de la langue. Au même moment, se produit un mouvement d’ascension du larynx et un abaissement de l’épiglotte pour empêcher la fausse route de l’aliment vers la trachée. Simultanément, les sphincters de l’oesophage se relachent pour permettre au bolus de glisser jusqu’à l’estomac.
Le temps oesophagien (réflexe)
Les muscles de l’oesophage se contractent, ce qui permet la descente du bolus vers l’estomac.
2. Les premiers indices d’une dysphagie :
L’aidant a un rôle très important dans la détection d’une dysphagie débutante, par la surveillance et l’observation du patient.
Souvent, les premiers indices ne sont pas évidents à interpréter. Le patient mange plus lentement, limite ses rations alimentaires, est vite rassasié, ce qui peut entrainer dénutrition, déshydratation, perte de poids.
Et puis apparaissent des signes plus spécifiques à la dysphagie et localisés dans la sphère ORL : toux, présence de bave (oreillers tachés au réveil), présence de débris alimentaires dans la bouche en dehors des repas, rejet d’un comprimé un certain temps après la prise, mauvaise haleine etc… Il est alors grand temps de consulter un orthophoniste qui a compétence pour traiter les troubles de la déglutition.
3. Les troubles de la déglutition (Dysphagie)
La déglutition fait appel à un ensemble de mouvements fins et complexes de la bouche, du pharynx et de l’oesophage. Une bonne déglutition implique une parfaite synchronisation entre le mouvement volontaire et les mouvements réflexe. Chez le Parkinsonien, les troubles apparaissent dès l’atteinte de la sphère bucco-faciale (lèvres, bouche, pharynx.), dont les muscles perdent souplesse et tonicité. Le Parkinsonien dysphagique peut être sujet : aux fausses routes, à des reflux, à l’hypersiallorrhée.
Les fausses routes
Dans ce cas, généralement en raison d’un mauvais réflexe pharyngé, l’aliment au lieu d’emprunter la voie digestive vers l’oesophage., se dirige vers la voie respiratoire de la trachée. Il est alors le plus souvent refoulé avec ou sans toux. Mais,dans le cas de patients gravement atteints, les fausses routes peuvent provoquer des problèmes pulmonaires de plus en plus graves, voire le décès par asphyxie.
Les reflux
Il s’agit soit de remontée du bol alimentaire de l’estomac ou de l’oesophage, soit de reflux de débris alimentaires à partir de cavités latérales du pharynx. Ces reflux désagréables peuvent provoquer une perte de poids , voire une déshydratation.
L’hypersiallorrhée
Elle est rarement due à un excès de salive par les glandes salivaires, mais le plus souvent à un trouble de déglutition. Normalement, la salive produite régulièrement est absorbée automatiquement, à raison de 2000 fois par jour. En cas de non absorption, la salive s’accumule dans la bouche et comme le patient a les lèvres entrouvertes et la tête baissée, elle finit par déborder et couler à la commissure des lèvres. C’est le « bavage ».
Les troubles de la déglutition concernent environ 50% de Parkinsoniens. Environ 90% de ces dysphagiques ont une phase buccale perturbée. Plus de 90% n’arrivent pas à bien former le bolus et 30% ont tendance à avoir des fuites de liquide au niveau des lèvres. 80% ont tendance au bavage.
4. Rééducation de la déglutition
Compte tenu des risques dus aux troubles de la déglutition, la rééducation chez un orthophoniste est nécessaire et cela le plus tôt possible. Or actuellement, 5% des dysphagiques seulement bénéficieraient d’une rééducation. Le rôle de l’orthophoniste consiste à : établir pour le patient un bilan de la deglutition, proposer une démarche thérapeutique, proposer des exercices de rééducation.
Bilan de la déglutition
Pour établir le bilan, l’orthophoniste utilisera tout d’abord les informations fournies par le patient sur ses difficultés (problèmes gestuels, fausses routes, la manière d’organiser ses repas, etc…). Ensuite, il procédera à un examen clinique pour savoir comment le patient déglutit les liquides, les semi liquides et les solides, en notant la posture, la coordination des différentes phases de la deglutition. Enfin il pourra prendre en compte des informations médicales, comme celles fournies par un examen par fibroscopie. Cet examen est indispensable pour détecter certaines fausses routes souvent silencieuses et peut fournir des informations précieuses sur le déroulement des différentes phases de la déglutition. La cinéradiographie et la manométrie permettront aussi, si nécessaire, de préciser le bilan.
Démarche thérapeutique :
L’orthophoniste pourra alors engager une démarche thérapeutique. Il pourra, avec le patient, mettre le doigt sur le dysfonctionnement, expliquer le processus de déglutition verbalement et à l’aide de représentations visuelles (dessins, photos, vidéos), lui donner des conseils pour l’organisation des repas, le comportement à table, ainsi que pour le choix des aliments, travailler la perception et la réalisation des schèmes moteurs de la déglutition à partir d’exercices personnalisés. Par exemple, on pourra solliciter une réaction réflexe des phases pharyngée et oesophagienne, préparer des exercices à réaliser fréquemment à domicile.
Exemple d’exercice : le mouvement du cormoran
Voici un exercice proposé en consultation par Mr Colombel à ses patients dysphagiques et qu’il leur conseille de faire à domicile Mr Colombel a présenté une vidéo pour expliquer les mouvements qu’il a ensuite mimés devant l’assistance. L’exercice a pour but, une fois le bolus correctement constitué, de favoriser le déclenchement du réflexe pharyngé. Les différents gestes sont les suivants :
Inspiration : blocage respiratoire (pour stimuler la fermeture des voies respiratoires) pression spontanée et forte du milieu de la langue sur le milieu du palais, menton légèrement fléchi, nuque étirée, épaules basses, tronc vertical, pieds à plat.
secousse éventuelle de la tête au moment où la phase pharengée s’installe en relevant le menton, et en le rabaissant ensuite pour dynamiser l’action réflexe. C’est le « mouvement du cormoran », qui s’apparente à celui de l’oiseau marin, lorsqu’il ingurgite un gros poisson.
toux accompagnant l’expiration pour dynamiser le mouvement. Le patient pourra orienter la tête en fonction de sensation de présence de résidus alimentaires et tousser deux à trois fois avant le bolus suivant.
Cet exercice répété au domicile, aussi bien pendant que hors des repas doit améliorer le déclenchement du réflexe pharyngé et doit être pratiqué en cas de risque de fausse route. Enfin, à partir de son expérience de psychomotricien, Mr ColombeI recommande le mouvement du cormoran aux dysphagiques sujets au « bavage », la répétition de l’exercice pouvant permettre de retrouver le réflexe (mémoire procédurale).
5. Les repas et l’alimentation du dysphagique
Si malgré les séances de rééducaction, les troubles persistent ou ne sont pas assez atténués (c’est malheureusement le cas des patients à des stades évolués de la maladie), il faudra prendre des dispositions particulières pour aider ou faire manger et boire ces patients. Au moment des repas, le patient devra être assis bien droit sur son siège.au calme. Il ne faut pas le faire parler. Par contre, on lui demandera de baisser la tête vers l’avant avant d’avaler. L’alimentation sera adaptée à la gravité des troubles de déglutition. L’idée est d’épaissir les aliments pour faciliter le passage dans l’oesophage. Les aliments solides seront hachés et on utilisera de l’eau gélifiée.
6. Au secours !
Malgré le suivi strict des mesures préventives, le patient peut être victime d’une crise d’etouffement. Comment agir en cas d’urgence ? A cette question, nous reprendrons telles quelles les réponses faites dans le numéro 5 de la revue Actisoins par Déborah Fradin. Deux cas peuvent se présenter :
- Dans le 1er cas, la victime ne peut plus parler, ne peut pas crier, ne peut pas respirer ou très bruyamment. Très fréquemment, elle porte les mains à la gorge et a la bouche ouverte. Dans ce cas, l’obstruction est grave car les voies aériennes sont obstruées totalement ou presque totalement. Si aucun geste de secours n’est effectué, le décès surviendra au bout de quelques minutes.
Conduite à tenir : Laisser la victime dans la position dans laquelle elle se trouve : assise ou debout. Donner à la victime cinq claques vigoureuses dans le dos (au maximum). Ces claques doivent être effectuées avec le plat de la main, entre les omoplates de la victime, son buste penché légèrement en avant. Le but de ces claques est de débloquer et d’expulser le corps étranger en provoquant un mouvement de toux qui obstrue les voies aériennes. La désobstruction des voies aériennes est signée par une reprise de la ventilation, l’apparition de toux et l’expulsion du corps étranger
En cas d’inefficacité, réaliser cinq compressions abdominales (au maximum), d’après la méthode de Heimlich, dans le but de comprimer l’air contenu dans les poumons et, comme pour le piston d’une seringue, d’expulser le corps étranger qui obstrue les voies aériennes. Pour cela, se placer derrière la victime, à une hauteur confortable pour pouvoir passer ses bras horizontalement sous les bras de la victime puis mettre le poing au creux de son estomac, sous l’appendice xiphoïde, placer sa seconde main sur son poing, puis, sans s’appuyer sur les côtes, effectuer un mouvement vers soi et vers le haut. Pendant cette manœuvre, la victime sera légèrement penchée en avant, afin de visualiser l’expulsion du corps étranger et de stopper la manœuvre dès que ce sera le cas.
Il conviendra, en cas d’échec, de renouveler les claques dans le dos. Si l’expulsion est impossible, l’état de la victime se dégradera et les gestes de secourisme seront à adapter (réanimation cardio-pulmonaire).
- Dans le second cas, la victime peut encore ventiler, l’air passe, l’obstruction est partielle. Aucun geste spécifique ne sera à effectuer : installer la victime en position assise et encourager la toux. Les grands principes de secourisme restent toujours de mise : appel à l’aide, faire venir le chariot d’urgence, oxygéner si besoin et, quelque soit le cas, un avis médical est obligatoire par un médecin sur les lieux ou via le 15.
Dans une salle de réfectoire, dans une chambre, l’urgence respiratoire majeure de cette obstruction totale par corps étranger justifie deux gestes de sauvetage que l’ensemble des professionnels de santé devrait connaître : les claques dans le dos et la manœuvre de Heimlich.
En conclusion, on retiendra le souhait de Madame Déborah Fradin que les deux gestes de sauvetage (les claques dans le dos et la manœuvre de Heimlich soient connus de l’ensemble des professionnels de santé). Cela devrait aussi s’appliquer à tout aidant ayant en charge un Parkinsonien dysphagique.
Bibliographie :
Déborah Fradin Les troubles de déglutition du sujet âgé
(Actusoins de Juin 2012)
Rédigé par Jean Pierre Lagadec
La micrographie parkinsonienne
Publié le 10 avril 2012 à 10:22Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°48 – avril 2012
Un trouble fréquent et précoce :
La micrographie est un trouble de l’écriture fréquent dans la maladie de Parkinson. Elle se caractérise par une écriture qui devient de plus en plus petite à mesure que la main progresse vers la fin d’un mot ou d’une ligne. On parle parfois d’écriture en « pattes de mouche ». L’écriture peut n’être que ralentie ou micrographique et rester lisible. Mais, elle peut être perturbée au point que la phrase entière devienne illisible.
Ce trouble est largement répandu (on cite 75% des patients Parkinsoniens). Assez souvent, il se manifeste précocement, dès la phase initiale de la maladie et contribue à l’établissement du diagnostic. On considère même qu’il s’agit d’un signe précurseur !
Ses conséquences sont variables, selon les individus et selon les professions qu’ils exercent. Mais, elles ont toujours un impact négatif dans la vie sociale et la vie professionnelle.
L’écriture, une tâche complexe :
Écrire consiste à produire rapidement sur un support des caractères de petite taille et assez semblables. Les mouvements doivent être rapides et précis. En plus du tracé des caractères, l’écriture exige des mouvements pour produire des sauts de gauche à droite, permettre des retours en arrière, assurer l’accentuation, etc… Bien que le support d’écriture soit plan, cela implique que les mouvements engendrant l’activité d’écriture soient dans les 3 dimensions.
Ces mouvements concernent donc les articulations de la main, mais aussi celles du poignet, du coude et de l’épaule. L’écriture dépend aussi de la posture et des points d’appui.
L’apprentissage de l’écriture est long et complexe. Il débute chez l’enfant vers 3 ans par des gribouillages. Vers 6 ans, l’enfant commence réellement à produire des caractères en se contrôlant visuellement. Ensuite, la tâche va progressivement s’automatiser et le contrôle visuel ne sera plus indispensable.
Les troubles de l’écriture :
Pour le Parkinsonien, dès le début de sa maladie, la belle écriture acquise à l’école primaire pendant son enfance, risque fort (75%) d’être perturbée !
Quels sont ces troubles de l’écriture ? Ils sont très bien décrits dans un article de Medipedia (en collaboration avec Véronique Locht); nous le reprenons tel quel ci après :
« Le trouble de l’écriture le plus fréquent est la micrographie (rétrécissement de la taille des caractères). Des difficultés au démarrage de l’écriture (et donc à écrire les premières lettres d’un texte) sont également signalées par les patients. Les groupes de lettres qui composent les mots sont souvent entrecoupés d’espaces, reflets des blocages que connaît le patient lorsqu’il écrit. Enfin, les lettres en forme de boucles posent beaucoup de problèmes aux patients atteints de la maladie de Parkinson (ex.: les ‘e’ et les ‘l’). Idem pour les ‘m’ et les ‘n’, auxquelles le patient a tendance à rajouter un ou plusieurs jambages (‘ponts’). »
La micrographie est une conséquence des symptômes moteurs de la maladie de Parkinson :
- l’akinésie (difficulté ou impossibilité à bouger) rend difficile l’initiation du mouvement, d’où les soucis au démarrage de l’écriture.
- la bradykinésie (ralentissement des mouvements) diminue l’amplitude des lettres, ce qui provoque une réduction de la taille des caractères.
- l’hypertonie musculaire entrave la fluidité de l’écriture et donc sa qualité.
Enfin, la perte des mouvements automatiques participe à la détérioration de l’écriture.
La rééducation :
Tout d’abord, rappelons que la rééducation de l’écriture est, au même titre que la rééducation de la parole, de la compétence de l’orthophoniste (du logopède en Belgique).
Les orthophonistes s’accordent pour proposer aux patients des sessions intensives de rééducation de 15 séances, à raison de 3 séances par semaine. Chaque séance dure 45 minutes et est complétée par des exercices à faire chaque jour au domicile. Au début de chaque session, l’orthophoniste choisit avec le patient un thème personnel motivant : établir et signer un chèque, écrire une carte postale pour ses petits enfants, préparer une liste de courses, etc…
Comment se déroulent les séances ? En rééducation, l’accent est mis tout d’abord sur l’exagération de l’amplitude du mouvement. Le patient s’exercera à mimer dans l’espace, le tracé d’énormes 8 ou 0. Cet exercice sera suivi du tracé sur de grandes surfaces de courbes diverses.
Puis, le patient sera incité à retrouver la bonne hauteur des lettres en écrivant des mots courts, puis de plus en plus longs sur des supports quadrillés.
À chaque séance de rééducation, le thérapeute donne des indications orales au patient parkinsonien. Quel est le but de cette méthode ? Rendre les mouvements plus volontaires, conscients et moins automatiques. En mémorisant ces consignes verbales et en prenant conscience des mouvements à réaliser, le patient saura par la suite ce qu’il doit faire pour obtenir le résultat visuel espéré.
Un trouble négligé :
Nous avons vu que :
- La micrographie est un trouble fréquent et précoce dans la maladie de Parkinson.
- Il s’agit d’un trouble Parkinsonien type par ses causes : akinésie, bradykinésie, hypertonie, perte des automatismes, etc.
- La micrographie peut être soignée par des séances de rééducation chez un orthophoniste.
Cependant, nous avons pu constater que ce trouble Parkinsonien reste relativement confidentiel. Il existe très peu de documentation sur la micrographie, même dans la littérature anglo-saxonne. Par ailleurs, les patients paraissent s’accommoder de ce handicap (pour beaucoup de patients, il y a des troubles plus graves!) et nous avons cru comprendre que la rééducation de la micrographie Parkinsonienne était assez rare chez les orthophonistes, faute de demande des patients. Mais cela peut et doit changer !
Bibliographie (sur Internet) :
- Acquisition et troubles de l’écriture de Pascal Zesiger
- Maladie de Parkinson — Ecrire malgré tout ( Revue Medipedia et Véronique Locht)
Rédigé par Jean Pierre LAGADEC
Combattre la dysarthrie parkinsonienne
Publié le 01 avril 2011 à 06:26Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°44 – mars 2011
Dans le dernier numéro de notre Parkinsonien de décembre 2010, j’ai lu avec attention l’article publié par Jean-Pierre LAGADEC sur le traitement de la dysarthrie.
Nous sommes en effet, nous les parkinsoniens, tous plus ou moins confrontés à ce handicap au cours de l’évolution de notre maladie. Le premier réflexe consiste bien évidemment à recourir à un orthophoniste. Mais J.P. Lagadec le souligne lui-même, la répartition de ces professionnels est très inégale dans nos provinces françaises. Certains départements, comme nous le constatons également pour les neurologues, ne comptent que quelques unités. Comment dans ce cas obtenir des séances régulières afin d’assurer leur efficacité ?
Mais sans faire appel à ces professionnels, sans moyens sophistiqués, nous avons entre amis parkinsoniens mis en place, sans protocole, d’une manière la plus naturelle qui soit, une méthode à la portée de tous : le téléphone. Avec ce moyen les distances ne comptent plus. Même les horaires ont moins d’importance, en tout cas beaucoup plus facile à concilier, premier point.
Deuxième point : aujourd’hui les tarifs téléphoniques présentent des formules tarifaires intéressantes, pouvant concurrencer les honoraires d’orthophonistes.
Troisième point : vous pouvez organiser confortablement votre séance, en tout cas le plus agréablement possible, sans avoir à subir le regard de votre interlocuteur.
Quatrième point, allier l’utile à l’agréable : assurer nos séances tout en entretenant l’amitié.
Je peux vous dire que ça marche ! Nous testons en effet la méthode avec quelques amis depuis plusieurs années, comme vous avez pu le faire vous-même, et nous la recommandons à celles et ceux qui hésiteraient encore.
Henri MINARET, membre de L’association des parkinsoniens du Limousin
Traitement de la dysarthrie parkinsonienne
Publié le 14 décembre 2010 à 08:29Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°43 – décembre 2010
1. Introduction
La dysarthrie (trouble de la parole) est très souvent présente chez le patient parkinsonien. Elle apparaît dès le début de la maladie, s’aggrave au cours du temps et induit à terme isolement, repli sur soi et perte d’autonomie.
D’origine akinétique, la dysarthrie se manifeste chez le patient par une baisse du niveau sonore (hypophonie), une perte de la hauteur rendant la voix monotone et une altération du timbre (la voix devenant rauque).
Les conséquences de la dysarthrie sont parfois aggravées par une perte de la mimique et de la gestuelle du patient. Par ailleurs, la dysarthrie peut être accompagnée de troubles de l’écriture (micrographie), pénalisant ainsi la communication.
La prise en charge de la dysarthrie par un orthophoniste, pour une rééducation, est d’autant plus indispensable que les traitements médicamenteux ou chirurgicaux n’ont pas ou peu d’influence. Pourtant, alors que la dysarthrie est largement répandue (de 70 à 89% des patients parkinsoniens), seulement 2 à 4 % d’entre eux bénéficient d’un traitement orthophonique.
2. Prise en charge de la dysarthrie
Alors que la dysarthrie est souvent présente dès le début de la maladie, elle est très généralement négligée ou même ignorée par le patient plus sensible à d’autres troubles parkinsoniens.
Parfois, au début, le patient ne se rend même pas compte de sa dysarthrie et attribue aux autres la responsabilité de ses difficultés à communiquer. Lors d’une première consultation orthophonique, on peut entendre ce genre de phrases : « on ne m’écoute pas ! », « on me coupe la parole ! », « je ne peux pas prendre la parole en réunion », etc… Ces citations font sourire, mais décrivent bien les débuts de l’isolement, et du repli du patient sur lui même.
Pourtant, il est souhaitable que la rééducation soit précoce (dès les premières manifestations de la dysarthrie) et elle doit ensuite être prolongée de façon régulière au fil des années.
L’orthophoniste dispose d’une panoplie de moyens pour la rééducation. Cependant, les résultats obtenus par des méthodes classiques ont souvent été jugés insuffisants et les traitements abandonnés par les patients.
Les années 90, ont vu l’émergence aux Etats Unis d’une méthode nouvelle de rééducation, la LSVT, puis son implantation en France.
3. La LSVT (Lee Silverman Voice Treatment)
La LSVT a été conçue et mise au point par une orthophoniste américaine, Lorraine Ramig, et son équipe. Elle porte le nom de Lee Silverman, première patiente, sur qui elle a été expérimentée.
Après une diffusion d’abord aux Etats-Unis et au Canada, puis en Europe, elle a été introduite en France, en 2000, par la société LSVT Global. Elle est pratiquée par des orthophonistes ayant reçu une formation spécifique et agréés par LSVT Global. Elle est pratiquée en France par plusieurs centaines d’orthophonistes.
Une méthode originale : On a vu précédemment que chez le parkinsonien, la dysarthrie se manifeste par une baisse du niveau sonore (hypophonie), une perte de la mélodie et une altération du timbre. La méthode LSVT, utilisée largement aux Etats Unis, en raison de sa simplicité et de son efficacité, est essentiellement une méthode de rééducation vocale. Alors que les méthodes traditionnelles s’attachent surtout à la rééducation du débit et de l’articulation, la LSVT privilégie la rééducation de la voix et son intensité.
Les principes de la LSVT : Selon les concepteurs de la LSVT, les troubles de la parole chez le parkinsonien sont dus aux raisons suivantes :
- une réduction globale de l’amplitude mise en jeu dans le mécanisme de la parole (akinésie, rigidité, lenteur).
- des troubles de la perception sensorielle (qui perturbent la proprioception et le feedback auditif). Le patient est persuadé de parler normalement alors qu’il est hypophone. Ces modifications de la perception sensorielle empêchent la mise en œuvre d’une intensité suffisante. Le patient est incapable de percevoir et de contrôler son niveau sonore.
Dans la LSVT, l’orthophoniste s’attache à installer chez le patient une intensité forte et à rétablir la perception de l’énergie pour y parvenir.
Une séance LSVT : La rééducation a pour but de lutter contre la diminution du volume vocal en s’efforçant d’augmenter la pression sous-glottique et la stabilité de l’émission vocale. Le patient doit apprendre à parler fort et à se concentrer sur l’effort volontaire et sur l’intensité de sa voix : c’est la consigne unique. La LSVT est donc bien adaptée au parkinsonien qui ne fait bien qu’une seule chose à la fois.
Le planning des sessions : La rééducation est intensive pendant un mois et doit être efficace (condition aux Etats-Unis pour être remboursé). Chaque session de rééducation comprend 16 séances de 1 heure, à raison de 4 séances hebdomadaires sur 4 semaines consécutives. Durant la session, le patient travaille tous les jours, 2 fois par jour. Les jours où il suit une séance chez l’orthophoniste, il travaille en plus seul à domicile 10 à 15 minutes. Les jours où il n’y a pas de séance, il fait, à domicile, des exercices deux fois par jour pendant 15 minutes. La méthode LSVT demande de l’énergie et la participation active du patient. Toute défaillance est très vite constatée par l’orthophoniste.
L’efficacité de la LSVT a été évaluée dès les années 90, aux Etats Unis puis en France à partir de 2002 dans l’étude multicentre Météor. Cette étude a montré une amélioration du score d’intelligibilité à la fin de la rééducation, ainsi qu’une réduction du score de handicap, améliorations qui se sont maintenues 6 mois après la fin du traitement. Plus récemment, en 2009, une étude a été menée auprès de 29 patients parkinsoniens, ayant pour objectif d’évaluer l’efficacité de la LSVT dans le cadre d’une prise en charge libérale en France, conduite dans les conditions courantes de travail des orthophonistes.
Les résultats de cette étude mettent en évidence une amélioration globale significative de la parole des patients, se retrouvant dans chacune des caractéristiques principales : qualité vocale, réalisation phonétique, prosodie, intelligibilité, et caractère naturel. Cette étude montre également que les améliorations concernent tous les patients inclus, quels que soient la durée d’évolution de la maladie, le degré de sévérité de la dysarthrie, leur âge et leurs sexes (voir article de Favennec et Rolland Monnoury)
La LSVT en France :
La liste des orthophonistes agréés pour pratiquer en France la LSVT est publiée sur le site Internet de LSVT Global à la rubrique « search a clinician ».
En Mars 2010, on dénombrait sur cette liste 182 orthophonistes agréés, assez inégalement répartis sur le territoire national. Plus de la moitié d’entre eux exercent surtout dans le Nord, le Pas de Calais et le Rhône, ainsi que dans les Bouches du Rhône, la Gironde, la Haute Garonne, l’Isère et l’agglomération parisienne. Les autres (environ 80) sont répartis très inégalement sur les autres départements, certains d’entre eux n’étant pas desservis.
Par exemple, en ce qui concerne les départements « CECAP », on y trouve un orthophoniste agréé dans les départements 22, 29 et 50, mais aucun dans les départements 16, 19, 23, 35, 44, 56 ‚79 et 87. Exceptionnellement, on trouve 5 praticiens dans le département de l’Hérault.
Il y a lieu d’ajouter que certains documents traitant de la LSVT donnent un chiffre de 500 orthophonistes agréés en France (182 ou 500 ou entre les deux ?)
Examinons la population des orthophonistes français. Selon la Fédération Nationale des Orthophonistes, il y a en France environ 15000 orthophonistes (12000 en libéral et 3000 salariés, en particulier en hôpital). Cela donne une densité moyenne de 25 orthophonistes pour 100000 habitants.
De l’analyse de tous ces chiffres, on peut tirer quelques constats :
depuis 2000, seulement quelque centaines (de 1 à 3 %) d’orthophonistes ont adopté la LSVT et ont obtenu l’agrément.
le manque de spécialistes LSVT risque de limiter l’accès aux sessions LSVT de beaucoup de patients et d’allonger les temps de prise de rendez vous.
mais aussi beaucoup de patients demeurent loin d’un orthophoniste LSVT, et les trajets journaliers en voiture (de l’ordre de 150 km AR) provoqueront un supplément de fatigue à des séances déjà fatigantes par elles mêmes.
Pourquoi cette pénurie ? On ne peut incriminer les performances de la LSVT, dont l’efficacité parait établie dans la prise en charge de la dysarthrie parkinsonienne. Peut être, faut-il penser que certains orthophonistes hésitent devant les investissements en formation, en matériel etc.?
4. Conclusion
Compte tenu des études menées aux Etats-Unis et en France, qui ont fait l’objet de nombreuses publications, il apparait que la méthode LSVT est tout à fait efficace dans le traitement de la dysarthrie parkinsonienne.
Par contre, il y a une véritable pénurie d’orthophonistes LSVT sur le territoire français, à l’exception de certaines grandes villes. Cela a pour conséquence que cette méthode de rééducation ne concerne pour l’instant qu’une petite minorité de patients.
Documentation
Ce texte a été rédigé à partir de la lecture de deux articles très documentés sur la LSVT parus en septembre 2009 dans le numéro 239 de la revue Rééducation Orthophonique, de la FNO (Fédération Nationale des Orthophonistes)
- La prise en charge de la dysarthrie parkinsonienne (LSVT) par Véronique Rolland — Monnoury
- Lee Silverman Voice Treatment — Expérience en libéral par Mélanie Favennec et Véronique Rolland — Monnoury
Rédigé par Jean Pierre LAGADEC
J’ai pris mon Parkinson en main !
Publié le 17 janvier 2019 à 11:56Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°75
Avril 2012. Pour mon 65e anniversaire, mon médecin et le neurologue me diagnostiquent la maladie de Parkinson. Un super cadeau… Abasourdi pendant une dizaine de jours, je me fais à l’idée de prendre l’allopathie qui m’est prescrite quatre à cinq fois par jour ; Modopar 62.5 et 125 mg. Mes tremblements disparaissent.
Après une année, j’ai des contractures, dystonies, excès de salive, hésitation dans mes décisions, y compris au volant de mon véhicule. Mon sommeil est perturbé. J’ai la tête en vrac, Je découvre les souffrances d’un parkinsonien avec la fin du scénario bien morne, annoncé par mon neurologue.
Décembre 2015. J’ai une crise d’allergie qui dépasse l’ampleur des mois précédents : démangeaisons, petits boutons qui se transforment en prurits sur les fesses et cuisses (comme si j’étais tombé le derrière dans les orties), des sensations de brûlures en général après le repas dans une artère fémorale, Consultations diverses dont une me conduira aussi chez le cardiologue. Celui- ci mettra en cause mes Km parcourus chaque matin et mon âge…
Ma méfiance des convictions médicales ainsi que des médicaments de synthèses se renforce parce que je suis déçu du savoir des grands professeurs en dermatologie. Une autre désillusion médicale concernant la bévue d’un calcul important dans le canal cystique de la vésicule biliaire de mon épouse. Opérée d’urgence in extrémis, pour n’avoir jamais diagnostiqué ce problème, suite aux nombreuses consultations chez des spécialistes « renommés » pour des vomissements, perte de conscience pendant plusieurs années. Cette bévue d’irréalisme, me rendra méfiant de la compétence d’un médecin comme d’un garagiste…
À ce rythme, dans quelques temps, je suis dans un fauteuil mais pas au cinéma car j’ai un pied quelque fois qui racle le sol et manque de me faire trébucher lors de la marche rapide du matin.
Une nuit mon esprit frondeur, celui que je préfère et qui m’a accompagné toute ma vie est en éveil. Alors je prends conscience que je suis devenu davantage parkinsonien depuis que je suis sous traitement qui ne sert qu’à gommer le tremblement, bras doit et de la main en particulier.
Le passage à la phytothérapie.
Depuis plusieurs mois, j’avais l’idée de remplacer l’allopathie par la phytothérapie, bref, me prendre en main. Grâce à votre journal, mes connaissances se sont étoffées. Je me suis procuré des ouvrages qui traitent les neurosciences que j’étudie depuis plus de trois années. Encore aujourd’hui, ma conclusion est que cette maladie est créée par l’homme, sauf cas rare, endogène, la qualité de l’environnement dégradée, la nourriture, les conditions de travail et de vie.
Fin décembre 2015
Après avoir reçu le mucuna pruriens je supprime l’allopathie chimique : plus de démangeaisons, les sensations de brulures disparaissent. Je soigne mon intestin.
Maintenant sous Mucuna pruriens dosé à 15 %, gélule de 400 mg avec jus de citron — soit l’équivalence d’une Modopar en 62.5 mg. Je prends 4 gélules par jour aux heures de l’allopathie 7h-10h-17h-22h. Je n’ose pas encore changer les heures d’apport de L‑dopa. Je continue la marche de 6 à 8 km tous les matins, estomac vide, avec la prise uniquement de la L‑dopa mucuna. Une année plus tard, je prends le Mucuna Pruriens en poudre de chez Zumub 1 à 2 gr. (dosée à 15% en L‑Dopa) Puis j’alterne avec le mucuna de Solbia : 1 gélule de 400 mg dosé à 50 % en L- dopa, toujours le matin à jeun.
Depuis début 2017 J’ai remplacé la moitié du mucuna une gélule de Mucuna de chez Solbia associée avec une gélule de L tyrosine de chez Vitall +. Également associé d’une gélule de N- Acetyl-cystéine de chez SuperSmart.
Au petit déjeuner : Un œuf à la coque et porridge de sarrasin 40 gr avec huile de noix de coco (2 à 3 cuillères à café). Une gélule de coenzyme 10. Sans oublier 8 amandes, 3 noix d’Amazonie, fruits secs comme les abricots bio et raisins. Trois tasses de café filtre, léger (bio pur Arabica).
J’ai évidemment changé toute mon alimentation : régime méditerranéen (sans la tomate,) – ce qui cause beaucoup de tracas à mon épouse.
J’ai choisi une nourriture dédiée à mon cerveau comme les abats comme rognons, foie de veau. Poissons, maquereaux, sardines. J’équilibre les aliments dont je sélectionne les plus alcalins, moins oxydants, huitres ou moules de l’atlantique une fois par semaine, et compléments alimentaires. Un cocktail de vitamines B2, B3, B6, B9, B12, A et E. Fer uniquement par l’alimentation car trop de fer est oxydatif. Zinc en cure de deux semaines par trimestre. Chaque soir 2 gélules de Balcona Monnieri.
Aout 2017 Parki m’a laissé tomber (sans doute écœurée par mon régime) et je n’en suis pas fâché. Je continue à m’entretenir. Si je pars en voyage, j’emporte la tyrosine à prendre chaque matin et mucuna au cas où…Mon régime se trouve perturbé mais sans conséquence, je marche du mieux que je peux en visite ou avant s’il y a du transport, j’évite les laitages et le gluten, comme à la maison.
Actuellement fin 2018, je n’ose pas écrire que je suis guéri, je dis « rémission », recouvré un vieillissement cellulaire à une vitesse « normale ». Mon médecin (très ouvert) voulait savoir où « nous en étions » et m’a envoyé chez un autre neurologue :
— Monsieur vous n’avez pas de maladie dégénérative !
Je dois vous dire qu’il a fait fi de mon régime…
Comme dit mon médecin traitant :
— Alors, nous avons tous rêvé ! J’ai donc avec satisfaction modifié la fin du scénario pour voir grandir mes petits-enfants.
Ma critique
Je suis persuadé que, dans bien des cas, comme le mien, il y a une destruction relative des cellules dopaminergiques qui occasionnent un manque de productivité de dopamine une des conséquences du système cellulaire qui est entravé par l’oxydatif, formant des plaques, les nutriments apportés par les microfaisceaux sanguins dans notre cerveau, sont de moindre qualité, les cellules, les mitochondries ne reçoivent plus leur nutrition qualitative de base. Depuis que j’ai compris ce mécanisme je prends soin de bien nourrir mon cerveau.
La plasticité de notre « chef d’orchestre » est connue, ce laboratoire en chimie, un des plus complet et complexes au monde. Si perturbé par manque, ou excès d’un ou plusieurs nutriments et, plus grave, par empoisonnement (pesticides ou hydrocarbures) ou par un stress permanent. Le cellulaire se meurt (apoptose). Je pense avoir stoppé toutes les causes (Officiellement n’existent pas ! excepté les pesticides, traitement de la vigne, seule reconnue maladie professionnelle). L’excès de consommation de calcium, de fer, sucre, sel, les molécules de Maillard (viande grillée) le gaz carbonique des boissons gazeuses, certains médicaments. Toutes ces substances qui finissent par passer la barrière encéphalique sur certaines personnes, mettent à mal le capital neurone- dopaminergique.
Pour mon cas, ne rien attendre de l’allopathie antiparkinsonienne pour le long terme, car basée essentiellement sur la stimulation forcée, stimulant des récepteurs non concernés (comme D 1), qui perturbe le système physique et scientifique intrinsèque du cerveau pour la transformation tyrosine- L‑Dopa- dopamine et sa diffusion naturelle.
Quand un neurologue annonce au patient que cette maladie ne se guérit pas, l’inconscient enregistre par un choc ce diagnostic. Une démission à s’auto-soigner par le corps est fixée. Une résignation qui nuit au sujet et l’empêche de se battre. Le patient accroit lui-même le mal. La volonté de s’en sortir parait aberrante puisque le spécialiste a dit « incurable »!!! J’ai eu cette réflexion d’une amie et plusieurs connaissances, j’ai contredit, mais je ne suis pas cru. C’est peine perdue… cette affirmation par un spécialiste prend le dessus, c’est donc irresponsable!!!
J’ai sans doute la chance d’avoir une force mentale et à mes côtés une épouse aussi battante que moi : ensemble nous avons réagi face à la médecine conventionnelle. Trois années sont passées, maintenant ils me croient.
Comment espérer un jour un médicament complet pour « guérir » le Parkinson si tous les spécialistes s’accordent pour affirmer que la MP est incurable ? C’est tendre la perche aux laboratoires pour qu’ils ne soient pas tenus au résultat de guérison…
L’espoir
Puisque j’ai constaté un retour à la normal de mon état, je suis donc persuadé depuis trois années avec ce régime, que cette « maladie Parkinson » — que je qualifie : dérèglement neurologique par déplétion-en-dopamine avec oxydation du cellulaire. Traitée à temps afin de stopper la mort des neurones concernés, agir sur les causes, compenser naturellement le manque de L‑dopa, elle n’est pas dégénérative ni incurable si on se donne les moyens d’une prévention claire.
Évidemment, cette logique ne profite pas au commerce pharmaceutique ni aux maisons de placement. Mais ça, c’est un autre sujet…
Maladie de Parkinson : facteurs environnementaux et prévention
Publié le 02 octobre 2018 à 10:46Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°74
La maladie de Parkinson, deuxième maladie neurodégénérative en termes de fréquence après la maladie d’Alzheimer, concerne près de 170 000 personnes en France.
Vingt-cinq mille nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année dans notre pays. Dans la moitié des cas, elle débute avant soixante-quinze ans ; elle est plus rare mais non exceptionnelle avant l’âge de 50 ans[1].
Les causes sont multiples, mais certains facteurs environnementaux pourraient être impliqués, en particulier les agents phytosanitaires (herbicides, insecticides, pesticides). Des mesures préventives collectives et individuelles peuvent être envisagées.
Qu’est-ce que la maladie de Parkinson ?
Il s’agit d’une maladie neurodégénérative dont le cœur lésionnel est le système à dopamine. La majorité des cellules qui synthétisent ce neurotransmetteur sont situées dans la partie haute du tronc cérébral (dans la substance noire ou Locus Niger). Elles envoient des projections axonales dans des structures cérébrales profondes, les noyaux gris centraux (en particulier le striatum).
Leur dégénérescence conduit à un déficit en dopamine dans ces structures à l’origine de l’essentiel de la symptomatologie. Cette dernière est avant tout motrice avec le classique tremblement de repos qui n’est toutefois pas systématique, mais surtout des difficultés gestuelles liées à l’akinésie, un symptôme constant, indispensable au diagnostic, et une rigidité, dite plastique qui volontiers cède par à‑coup (signe de la roue dentée).
Il existe aussi tout un cortège de manifestations non motrices, comme la douleur, la fatigue, les troubles du sommeil et des symptômes anxiodépressifs, moins visibles mais tout aussi invalidants[2].
La « formule » symptomatologique est très variable d’un patient à l’autre et varie en cours d’évolution. Le plus souvent, elle est asymétrique sur le plan moteur, reflet de l’asymétrie du déficit en dopamine dans les noyaux gris centraux.
Pourquoi est-elle qualifiée de synucléopathie ?
Au niveau cérébral, il existe des dépôts anormaux d’une protéine particulière, l’alphasynucléine. La maladie de Parkinson et d’autres affections dégénératives plus rares où des dépôts anormaux de cette protéine sont aussi observés, constitue le groupe à présent nommé des synucléopathies.
L’alphasynucléine a un rôle important au niveau des synapses, la structure de communication entre les cellules nerveuses.
Pour donner suite à une anomalie de conformation (la séquence d’acides aminés est le plus souvent normale), l’alphasynucléine s’agrège au sein du corps des cellules à dopamine et d’autres cellules cérébrales sous forme d’inclusions arrondies, les corps de Lewy, et au niveau de certaines terminaisons nerveuses, les neurites de Lewy. Ces agrégats anormaux pourraient être à l’origine de dysfonctionnements cellulaires responsables de la dégénérescence des cellules[3].
Des dépôts anormaux de cette protéine sont aussi observés en dehors du cerveau en particulier dans le système nerveux entérique.
Certains scientifiques ont émis l’hypothèse d’une possible initiation de la maladie au niveau du système nerveux entérique avec l’entrée d’un phénomène pathogène à ce niveau (par exemple sous l’effet d’un toxique ou d’un agent infectieux) qui pourrait ensuite se transmettre au cerveau et s’étendre alors de proche en proche, avec un mode de diffusion proche de ce qui est observé dans les maladies à prions (comme la maladie de Creutzfeld Jakob)[4]. Cette hypothèse reste encore loin d’être prouvée[5].
Pourquoi la maladie se développe-t-elle ?
Ce qui est à présent certain, c’est que cette maladie n’a pas une cause unique. Dans 10 à 15% des cas, une mutation dans un seul gène suffit à entraîner la maladie (forme dite monogénique). Il peut s’agir d’une hérédité autosomique dominante (la mutation délétère est présente sur un seul des deux exemplaires du gène [hétérozygote]; elle se transmet donc de génération en génération avec une probabilité de transmission de 50%; à noter que la pénétrance n’est souvent pas complète et donc des sujets porteurs de la mutation délétère peuvent ne pas présenter de leur vivant de signe manifeste de maladie.
Les mutations les plus fréquentes pour ce type de transmission concernent le gène dit LRRK2 (présents dans 30% des formes familiales ou sporadiques en Afrique du Nord) et le gène de l’alphasynucléine, la protéine présente sous forme d’agrégats anormaux dans le cerveau des patients.
Il peut aussi s’agir d’une hérédité autosomique récessive, une mutation délétère doit être présente sur chacun des deux exemplaires du gène [homozygote]; elle ne s’exprime que dans une seule génération, car les sujets atteints ont hérité d’un gène délétère de leur mère et d’un gène délétère de leur père, mais ces derniers n’ayant qu’un gène délétère [hétérozygote] n’ont aucune symptomatologie ; de même la maladie ne se transmet en général pas à la génération suivante, car le sujet malade ne transmet qu’un seul de ces deux gènes porteurs de mutation délétère. Aujourd’hui plus de vingt mutations génétiques sont identifiées pour être à l’origine de maladies de Parkinson monogéniques[6].
Les progrès technologiques en génétique et l’utilisation de consortium internationaux qui permettent l’analyse d’échantillons d’ADN de plusieurs dizaines de milliers de patients ont permis d’identifier certaines variantes ou mutation de gènes comme prédisposant à la maladie. Ainsi une mutation dans le gène de la glucocérébrosidase, connue pour être, lorsqu’elle est présente sur les deux exemplaires du gène (mutation à l’état homozygote), à l’origine d’une maladie dysmétabolique rare, la maladie de Gaucher, est retrouvée sur un seul de gène (état hétérozygote) chez 5% des patients atteints de maladie de Parkinson. C’est le facteur de risque génétique le plus fréquent dans la maladie[7].
Quels facteurs environnementaux sont associés à la survenue de la maladie ?
Dans quelques cas exceptionnels, la maladie de Parkinson (ou en tout cas une forme très voisine) a pu être causée par un toxique environnemental bien identifié. A la fin des années 70 sur la côte Ouest des États-Unis a été observée une « mini-épidémie » de « maladies de Parkinson » chez des sujets jeunes.
Ils avaient pour point commun d’être toxicomanes et d’utiliser la même source d’héroïne. Une fabrication défectueuse de la drogue avait conduit a une production d’un produit particulier, le MPTP, qui s’est depuis révélé être un puissant et sélectif toxique des cellules à dopamine[8]. Le MPTP (1-méthyl-4-phényl-1,2,3,6‑tétrahydroh) est une neurotoxine qui provoque les symptômes permanents de la maladie de Parkinson en détruisant certains neurones dans la substantia nigra du cerveau. Il est utilisé pour étudier la maladie chez le singe.
La majorité des cas de maladies de Parkinson est toutefois, comme c’est le cas pour la plupart des maladies, d’origine multifactorielle avec une combinaison, variable d’un patient à l’autre, de facteurs de prédisposition génétique et de facteurs environnementaux. Sauf dans le cas particulier du MPTP où une claire relation causale entre l’agent toxique et la maladie a pu être montrée, la plupart des études qui cherchent à analyser l’impact de l’environnement sur le développement de la maladie sont des études qui visent à montrer une association entre un facteur environnemental donné et la survenue de la maladie. Ces études donnent ainsi des risques de développement de la maladie en cas d’exposition à un facteur environnemental par rapport à une non-exposition ou une exposition moindre à ce facteur environnemental.
Cela fait apparaître les difficultés de ce type d’approche, en particulier pour détecter les facteurs de risques environnementaux qui ne sont en cause que chez un faible nombre de patients ou lorsque l’exposition à l’agent environnemental est cumulée sur un grand nombre d’années ou a eu un impact des années avant la survenue des premiers symptômes. En outre si la responsabilité causale peut être suspectée, elle ne peut presque jamais être formellement démontrée. Il faudrait pour cela exposer de façon randomisée une partie des individus à un toxique donné (les autres servants de témoins), ce qui est bien sûr impossible.
Plusieurs études épidémiologiques ont mis en évidence un risque accru de maladie de Parkinson en cas d’exposition à des quantités élevées de pesticides[9]. Parmi les études sur ce sujet, une étude française a par exemple mis en évidence l’impact des doses cumulées de pesticides chez les agriculteurs sur le risque de développement de la maladie[10].
Il a pu être par ailleurs montré que certains de ces agents phytosanitaires, comme la roténone®, sont dans certaines conditions expérimentales toxiques pour les cellules à dopamine[11]. La responsabilité des pesticides est par conséquent assez vraisemblable, au moins chez certains patients très exposés. La maladie de Parkinson peut d’ailleurs être reconnue en maladie professionnelle si la preuve d’exposition à des quantités importantes d’agents phytosanitaires est faite.
Des études épidémiologiques ont suggéré qu’une consommation importante de produits laitiers augmentait le risque de survenue de maladie de Parkinson[12].
Différents mécanismes ont été proposés. Une concentration de produits phytosanitaires à partir de l’alimentation des animaux est assez peu probable. Les pâturages ne nécessitent pas de traitement particulier. Les concentrations en toxiques dans le lait sont en outre étroitement surveillées. L’autre hypothèse plus communément avancée est à travers une action possible des produits laitiers sur les taux d’acide urique[13].
Des taux élevés d’acide urique, qui pour mémoire augmentent le risque de goutte et les risques cardiovasculaires, pourraient avoir un rôle protecteur sur les cellules à dopamine. Il est en outre retrouvé une moins grande fréquence de maladie de Parkinson en cas de taux d’acide urique élevés. Cette hypothèse impliquerait que les produits laitiers diminuent le taux d’acide urique ce qui reste à démontrer.
Une étude épidémiologique récente sur deux cohortes importantes (plus de 120 000 sujets au total), dans lesquelles était suivie la consommation de produits laitiers montre somme toute un niveau de risque modeste. Il est en fait présent pour les fortes consommations de produits laitiers allégés (plus de 3 portions américaines/jour soit environ 5 portions françaises) et de « frozen yoghurts ». Aucun lien n’est retrouvé avec les produits laitiers entiers [14].
Il existe enfin une association entre le développement d’un mélanome et la survenue d’une maladie de Parkinson. Les raisons qui sous-tendent cette association ne sont pas parfaitement connues.
À l’opposé, certains facteurs environnementaux sont associés à une diminution du risque de maladie.
Celui qui a été retrouvé dans un grand nombre d’études est la consommation de tabac.
En d’autres termes, fumer réduirait le risque de survenue de maladie ! Et ce même après correction par la surmortalité provoquée par le tabac[15]. Différentes explications ont été proposées et restent sujettes à discussion. La nicotine pourrait avoir un rôle neuroprotecteur, un rôle qui n’a pas été à l’heure actuelle, confirmé par des études cliniques. D’autres constituants présents dans la fumée, comme le monoxyde de carbone pourrait jouer un rôle. L’association pourrait être le fait de facteurs plus indirects.
La dopamine joue un rôle important dans les phénomènes addictifs. Des caractéristiques du système à dopamine qui prédisposeraient à l’addiction au tabac pourraient être ainsi associées à un moindre risque de développement de la maladie. Une réduction de risque de maladie a été aussi observée avec la consommation de café et de thé noir, ainsi qu’avec la pratique sportive.
Est-il possible de prévenir la maladie ?
Le rôle possible des agents phytosanitaires justifie de limiter leur exposition. Pour les professionnels comme pour les particuliers, préférer des méthodes naturelles et limiter l’usage au minimum indispensable sans oublier le port de protection (gants, lunettes, masque) sont des mesures de bon sens.
En l’absence de connaissances plus précises sur les mécanismes de la maladie, il n’y a pas d’autres mesures préventives spécifiques à envisager actuellement. La symptomatologie parkinsonienne ne se développe que lorsque le manque de dopamine cérébrale est conséquent (plus de 70%). Le cerveau possède donc de fortes capacités de compensation qui lui permettent de fonctionner longtemps normalement alors qu’il existe un déficit marqué en dopamine.
Il est probable que l’activité physique régulière (qui est effectivement associée à un risque moindre de maladie comme vu ci-dessus), la stimulation cognitive et le maintien du lien social soient des éléments de renforcement de ces capacités de compensation, comme cela a été montré dans la maladie d’Alzheimer avec la notion de réserve cognitive. Le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire pour éviter les lésions cérébrales vasculaires participe au maintien de cette « réserve » et de capacités de compensation.
Garder un cerveau en bonne forme, par une hygiène de vie appropriée et une activité physique régulière, permet vraisemblablement de mieux s’armer contre la survenue de la maladie de Parkinson et des maladies neurodégénératives en général et ainsi en retarder tant le moment de leur expression symptomatique que leur évolution vers des complications difficiles à gérer.
Vers de nouvelles pistes thérapeutiques ?
Les traitements actuels, médicamenteux et chirurgicaux (neurostimulation cérébrale), sont symptomatiques. Ils visent à corriger le déficit en dopamine cérébrale ou ses conséquences. Ils sont efficaces sur la plupart des symptômes moteurs de la maladie, mais peuvent être source d’effets indésirables. Ils ne jouent cependant pas sur l’évolution de la maladie et en particulier sur sa diffusion à des systèmes non dopaminergiques.
Une meilleure compréhension des mécanismes à l’origine de la maladie permettra d’améliorer les traitements actuels. L’identification plus précise de facteurs prédictifs d’évolution, de réponse au traitement en termes d’efficacité comme de développement d’effets indésirables permettra d’amplifier la personnalisation de l’approche thérapeutique dans les années à venir. Le soutien à la recherche est donc déterminant. Parmi les nouveaux traitements, l’immunothérapie est une des pistes encourageantes à moyens termes. Le principe est de tenter par l’administration d’anticorps monoclonaux d’éliminer les dépôts anormaux d’alphasynucléine dans le cerveau[16].
La thérapie cellulaire, même si elle fait souvent les grands titres de la presse est probablement encore loin d’être une solution. Difficile en effet de reconstruire par la simple administration de cellules dopaminergiques ou de cellules souches un système à dopamine qui s’est mis en place sur de nombreux mois par le jeu d’une interaction complexe avec de multiples systèmes nerveux et gliaux lors de la vie fœtale et de la petite enfance.
En conclusion
Les facteurs à l’origine de la survenue d’une maladie de Parkinson restent encore inconnus dans la grande majorité des cas. L’identification des mutations génétiques en cause surtout et de certains facteurs environnementaux comme le MPTP a permis de progresser dans la compréhension des mécanismes à l’origine des lésions des cellules à dopamine. Certains de ces mécanismes sont probablement communs à un grand nombre de patients, quelle que soit la cause à l’origine de leur déclenchement. Agir sur ces mécanismes pourrait ainsi permettre dans le futur de ralentir l’évolution de la maladie.
Pr Philippe Damier
Neurologue, CHU Nantes
Président du Comité scientifique sciences médicales, cliniques de France Parkinson
Bibliographie :
[1] Santé Publique France Bulletin épidémiologique hebdomadaire N° 8 – 9, 10 avril 2018. http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2018/8- 9/pdf/2018_8‑9.pdf
[2] Kalia LV, Lang AE. Parkinson’s disease. Lancet 2015 ; 386:896 – 912.
[3] Wong YC, Krainc D. ‑synuclein toxicity in neurodegeneration : mechanism and therapeutic strategies. Nat Med 201 ; 23:1 – 13.
[4] Brundin P, Melki R. Prying into the Prion Hypothesis for Parkinson’s Disease. Neurosci 2017 ; 37:980818.
[5] Surmeier DJ, Obeso JA, Halliday GM. Parkinson’s Disease Is Not Simply a Prion Disorder. J Neurosci. 2017 Oct 11;37(41):9799 – 9807
[6] Puschmann A. Monogenic Parkinson’s disease and parkinsonism : clinical phenotypes and frequencies of known mutations. Parkinsonism Relate Discord 2013 ; 19:407 – 15.
[7] O’Regan G, de Souza RM, Balestrino R, Schapira AH. Glucocerebrosidase Mutations in Parkinson disease. J Parkinson Dis 2017 ; 7:411 – 22.
[8] Snyder SH, D’Amato RJ. MPTP : a neurotoxin relevant to the pathophysiology of Parkinson’s disease. The 1985George C. Cotzias lecture. Neurology 1986 ; 36:250 – 8.
[9] Ascherio A, Schwarzschild MA. The epidemiology of Parkinson’s disease : risk factors and prevention. Lancet Neurol 2016 ; 15:1257 – 72.
[10] Elbaz A, Clavel J, Rathouz PJ, Moisan F, Galanaud JP, Delemotte B, Alpérovitch A, Tzourio C. Professional exposure to pesticides and Parkinson disease. Ann Neurol 2009 ; 66:494 – 504.
[11] Betarbet R, Sherer TB, Mac Kenzie G, Garcia-Osuna M, Panov AV, Greenamyre JT. Chronic systemic pesticide exposure reproduces features of Parkinson’s disease. Nat Neurosci 2000 ; 3:1301 – 6.
Transmis par Dominique Bonne
Message du Pr Ph Damier : « Un traitement antiparkinsonien ne doit jamais être arrêté brutalement »
Publié le 28 septembre 2018 à 12:42Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°74
Même lors des périodes de rupture d’approvisionnement en médicament, tout doit être fait pour éviter un arrêt brutal du traitement.
Les risques d’un arrêt brutal : Les traitements antiparkinsoniens corrigent de façon efficace le déficit en dopamine cérébrale. Leur arrêt supprime cette correction et fait réapparaître les conséquences du déficit en dopamine, à savoir l’essentiel de la symptomatologie parkinsonienne. Chez certains patients, cette symptomatologie peut être sévère : lenteur extrême, raideur douloureuse, tremblements. L’effet de sevrage est d’autant plus marqué que le traitement nécessaire à la correction des symptômes est important et que ce traitement comporte des doses fortes de L‑DOPA (le traitement antiparkinsonien le plus puissant). Il existe aussi, lors d’un arrêt brutal de traitement antiparkinsonien, le risque d’un désordre dans les systèmes de régulation de la température corporelle ce qui peut se traduire par une fièvre importante parfois compliquée de destruction de fibres musculaires et d’une atteinte rénale.
En pratique, face à la rupture d’un traitement à base de L‑DOPA, l’idéal est de prendre la même dose de L‑DOPA en utilisant une autre spécialité médicamenteuse : les génériques ne posent aucun souci d’équivalence.
S’il n’y a pas d’autres possibilités, le passage à un médicament qui ne contient pas le même produit associé à la L‑DOPA (Carbidopa ou Benserazide)* est préférable au sevrage en L‑DOPA. Il est par contre souhaitable de garder la même forme d’administration : le passage d’une forme standard à une forme à libération prolongée risque pour de mêmes doses d’être moins efficace ; au contraire le passage à une forme dispersible risque d’être plus efficace et avoir une durée d’action plus brève. Dans le cas extrême où le pharmacien serait en rupture totale de toute forme de L‑DOPA pour quelques jours, il faut essayer de réduire les doses et éviter un arrêt total (par exemple, prendre une demie dose de traitement sur 8 jours est préférable à la dose habituelle sur 4 jours et rien sur 4 jours). Dans une période de traitement à moindres doses, les activités physiques doivent être réduites sans toutefois les arrêter totalement et il faut veiller à une hydratation régulière et abondante. Faisons toutefois le vœu qu’aucun patient n’ait à connaître la gestion d’une période sans aucune L‑DOPA à disposition.
Catherine Chaptal de France Parkinson
* Carbidopa ou Benserazide sont des produits associés à la L‑DOPA pour réduire sa dégradation en dehors du cerveau et permettre ainsi d’avoir moins d’effets indésirables et plus de L‑DOPA transformée en dopamine au niveau cérébral.
Lu par Jean Graveleau
Les chaussures minimalistes ou « chaussures à orteils »
Publié le 23 juillet 2018 à 03:06Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°73
Souffrant de « crampes du pied » (dystonie : les orteils qui se recroquevillent dans la douleur, les personnes qui souffrent de la maladie de Parkinson connaissent…) qui peuvent survenir n’importe quand lors de la marche, mais de préférence en randonnée, j’en étais réduite à ne plus me promener seule en forêt et à écourter mes balades : avec la hantise de la crampe, cela n’avait plus grand-chose de réjouissant… Mais il ne faut pas s’avouer vaincu… C’est en réalisant que pieds nus ou en sandales légères j’avais moins de crampes et qu’en tous cas j’arrivais plus facilement à remettre en place les orteils – et donc à faire passer la crampe, que j’ai pensé aux chaussures minimalistes.
Elles ne sont pas très connues mais vous en avez peut-être déjà vu, ce sont des chaussures qui évoquent des gants de pieds, elles interfèrent le moins possible avec les mouvements naturels du pied. On a ainsi les sensations de la marche – ou de la course pour les sportifs – pieds nus, sans leurs inconvénients grâce à une semelle très fine étudiée pour amortir les chocs… J’en avais déjà entendu parler à propos de course à pied, un milieu où elles commencent à être très appréciées, mais c’est un article de la revue Alternatif Bien-Être (n°126, mars 2017) qui m’a convaincue d’en acheter une paire : avec des orteils bien séparés, déjà me serait-il plus facile de lutter contre les crampes ?
« Quand on est sujet aux « crampes de pied », se chausser devient un problème, qui s’ajoute aux difficultés parkinsoniennes pour trouver la bonne position pour s’asseoir, se baisser, enfiler la chaussure, faire les lacets etc.
L’article d’Alternatif Bien-Être présente les bienfaits que procureraient les chaussures minimalistes d’après quelques études en anglais et des témoignages d’usagers :
« Développement de votre équilibre et de votre proprioception : grâce à la flexibilité et à la fine épaisseur de sa semelle, le pied est beaucoup plus proche du sol, les récepteurs proprioceptifs captent pleinement la pression exercée sur la voûte plantaire. Ainsi, en marchant avec des chaussures minimalistes, vous stimulez votre système vestibulaire (le système de l’équilibre). Un système vestibulaire réactif est capital pour prévenir le risque de chute ou de blessure. (…)
Travail de votre mobilité : dans une chaussure minimaliste, les doigts de pieds sont nettement moins compressés que dans une chaussure maximaliste. Le gros orteil, par exemple, a besoin d’espace et de flexibilité pour pouvoir pleinement vous aider lors des changements de direction et dans le maintien de l’équilibre.
Stimulation de la neurogénèse : une étude intéressante parue dans le journal Médical Hypothèses en 2016 suggère que marcher avec des chaussures plates stimulerait notre neurogénèse, c’est-à-dire le renouvellement et la croissance de nos neurones au fil du temps, et entraînerait une diminution des maladies du système nerveux telle la démence sénile. En effet, la suppression de l’épaisseur du talon et la fine épaisseur de la semelle permettent au pied de se poser horizontalement sur le sol. Du coup, les récepteurs de la voûte plantaire peuvent fournir une meilleure cartographie au système nerveux. Ce dernier est donc sollicité plus largement, ce qui stimule sa croissance et ses performances.
Réduction de l’arthrose : une étude publiée dans Arthritis & Rheumatism démontre que marcher pieds nus et la marche minimaliste réduiraient de façon significative la pression exercée sur les genoux par rapport à des chaussures conventionnelles. Dans cette étude, les résultats ont démontré une réduction de 18 % de la force imputée aux genoux ainsi qu’une réduction de la douleur de 36 %.
Meilleure circulation du sang : comprimer son pied et l’enfermer dans une chaussure conventionnelle serait nettement plus néfaste pour la circulation sanguine. La marche minimaliste diminue la viscosité du sang et participe à la prévention des varices et des maladies cardiaques
Meilleure posture : un talon épais avec amorti modifie notre posture naturelle et entraîne bien souvent des compensations d’ordre postural. Nous sommes contraints de nous pencher vers l’avant, forçant nos hanches et le bas de notre dos à compenser comme ils peuvent. En prenant l’habitude de marcher pieds nus ou en chaussures minimalistes, les terminaisons nerveuses de notre voûte plantaire peuvent nous renseigner sur la position de notre corps.
De nombreux marcheurs minimalistes témoignent d’une amélioration de leur posture ainsi que d’une diminution progressive des douleurs de genou, de hanche et de dos. La randonnée ou marche nordique agissent déjà positivement sur la pression artérielle, la fréquence cardiaque au repos, le renforcement des os et la prévention de l’ostéoporose, l’entretien des articulations. Elles libèrent des endorphines qui diminuent le stress et stimulent votre métabolisme. En somme, déjà de nombreux atouts santé. La science d’aujourd’hui démontre de plus en plus que la marche minimaliste serait encore plus bénéfique pour la santé globale, alors pourquoi ne pas s’y mettre ? Si cette pratique vous tente, je vous recommande une phase transitoire où vous pouvez alterner des chaussures conventionnelles et des chaussures minimalistes à chaque sortie pour laisser le temps à vos pieds de s’adapter. »
Vous pouvez vous tourner vers des marques comme Vivobare-foot, Vibram Fivefingers, Merrell ou encore Inov8 qui proposent des chaussures minimalistes pour la marche comme pour la course à pied à des prix allant de 70 à 230 euros. Le mieux est d’essayer en boutique spécialisée ou, à défaut. N’ayant trouvé aucune boutique spécialisée, j’ai acheté mes chaussures sur internet, la plupart des sites proposent le retour gratuit si ça ne va pas. J’ai choisi un des modèles les moins chers et les plus légers (peur de ne pas arriver à enfiler les modèles « treck » par ex.), Alitza Loop de Vibram five fingers.
On les porte sans chaussettes, ça n’est pas gênant. Sinon il existe des chaussettes « à orteils », mais dans ce cas il vaut mieux prévoir une pointure de plus car ces chaussures taillent un peu serrées. On peut aussi commencer par acheter juste des chaussettes à orteils (sur internet, à partir de moins de 10 euros) et les porter juste dans la maison pour habituer les pieds à avoir les orteils bien séparés.
J’ai été agréablement surprise à la réception, pas eu besoin d’échanger : j’ai les orteils qui sont plutôt serrés et biscornus mais ils ont tous facilement trouvé leur compartiment. Je pensais galérer pour enfiler ces chaussures, pas de difficulté si je suis bien installée, et cela me prend beaucoup moins de temps que pour mes chaussures fermées, avec lesquelles j’ai des crampes à tous les coups.
Je croise les doigts –de mains ! – , justement, des crampes depuis une semaine avec mes chaussures minimalistes, je n’en ai toujours pas eu ! Je revis !! Je n’ai pas encore testé sur de grandes balades d’une heure ou plus, juste des petites marches en forêt. Ces chaussures sont plus légères que des ballerines. Les semelles amortissent bien les chocs, la sensation de marche est très agréable, spontanément je me tiens mieux, je marche plus vite aussi, le moral s’en ressent… Au repos, mes orteils sont plus détendus, et moins serrés, je n’arrive pas encore à avoir les doigts de pied en éventail mais ça s’en approche. Je ne suis pas la seule à trouver mes chaussures jolies, elles attirent l’attention. À suivre, je reviendrai compléter cet article plus tard.
Mireille Saimpaul (Parkinette)
Conférence du Professeur P. Derkinderen, Nantes le 22 avril 2017
Publié le 24 juin 2017 à 10:50Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°69
Après une présentation générale, la Présidente de l’ADPLA, Annick Le Brun, demande au professeur Pascal Derkinderen son ressenti au niveau du CHU du nouveau Plan des Maladies Neurodégénératives (PMND) qui a été remis à jour le 12 mai 2016.
Le Professeur précise qu’il s’agit avant tout d’une décision politique qui regroupe sous le même terme les anciens plans Alzheimer, Parkinson … L’intérêt principal est de créer une nouvelle dynamique. En attendant, le budget du plan Parkinson n’est pas épuisé. L’ARS verse 100 000 euros par an au CHU, plus les frais de gestion. Ceci a permis l’embauche d’une infirmière (spécialement affectée à la neurostimulation) et également de mieux encadrer l’éducation thérapeutique. Tout l’argent n’est pas utilisé et il y aurait possibilité de faire plus, jusqu’à envisager un médecin supplémentaire mais les sommes versées ne servent pas seulement pour le Parkinson, elles sont intégrées dans la gestion globale de l’hôpital.
Question : La recherche sur le tube digestif et la maladie de Parkinson.
Ce sujet soulève de nombreuses questions et avant d’y répondre, Pascal Derkinderen fait un petit historique pour mieux expliquer la complexité du problème. Dès les années 1980, des chercheurs américains et japonais analysent le tube digestif de malades parkinsoniens et ils constatent les mêmes lésions dans le cerveau et dans le tube digestif. Dans les neurones cérébraux et digestifs on note la présence des corps de Lewy. Ce sont de petits amas de protéines typiques de la maladie de Parkinson.
Entre 2003 et 2006, un allemand, Heiko Braak, anatomiste et professeur à l’université de Francfort, formule une hypothèse selon laquelle la maladie de Parkinson serait la conséquence d’une infection par une bactérie ou un virus dans le système digestif et la dégénérescence des neurones du cerveau ne serait qu’une conséquence ultime d’un long processus amorcé des années auparavant dans les intestins, la transmission se faisant par le noyau dorsal du nerf vague.
Mais plusieurs arguments viennent contredire cette hypothèse :
- Des américains ont eu l’idée astucieuse d’installer leur laboratoire près d’une cité de retraités aisés dont la plupart faisaient don de leur corps à la science. Thomas Beach a pu ainsi mener ses recherches et les observations menées sur les patients autopsiés n’ont pu prouver cette hypothèse ; la présence de corps de Lewy n’étant pas systématique dans le tube digestif.
- Alice Prigent a travaillé avec un laboratoire de Bordeaux sur des primates auxquels on avait injecté des corps de Lewy soit dans le cerveau soit dans les intestins. Il a été constaté que la maladie se diffusait vers le bas ou vers le haut mais pas systématiquement.
En conclusion, on reconnaît une migration de la maladie mais on n’en connaît pas encore les mécanismes. De son côté Michel Neunlist continue à travailler sur des biopsies (valeur d’un grain de riz) pour analyser les neurones intestinaux, un prélèvement de 2mm lors d’une coloscopie peut contenir jusqu’à 100 neurones. Actuellement, il recherche une méthode pour les congeler « à plat » afin de pouvoir faire les observations dans de meilleures conditions. D’autres études sont faites sur le microbiote, la flore intestinale, avec l’implantation locale de bactéries digestives. Les essais sur des souris ont montré un effet aggravant lorsque l’on leur transférait des bactéries d’une flore parkinsonienne.
Question : Les corps de Lewy sont principalement composés d’alpha-synucléine, que pensez-vous de toutes les pistes de recherche sur les neuroprotecteurs pour éviter ces amas de protéine ?
L’alpha-synucléine a été découverte en 1988 chez le poisson torpille. C’est une protéine composée de 140 acides aminés. En 1997, on découvre que l’alpha-synucléine est le principal constituant des corps de Lewy. L’alpha-synucléine est abondante dans le cerveau, on la trouve concentrée au niveau des terminaisons présynaptiques et joue un rôle dans la neurotransmission mais dans le cas de la maladie de Parkinson on la retrouve sous forme d’agrégats au niveau du cytoplasme ou dans les prolongements neuronaux que l’on appelle corps de Lewy.
En 2005, un laboratoire coréen met en évidence que l’alpha-synucléine peut être secrétée et libérée, possibilité de quitter les neurones. En 2008, suédois et américains procèdent à des greffes de cellules souches qui sont injectées dans le striatum, zone de projection des neurones dopaminergiques. Résultat : ces nouvelles cellules ont été infectées avec la présence de corps de Lewy.
Quant aux médecines naturelles, la phytothérapie : la Rhodiole (Rhodiola rosea), le Mucuna Pruriens (pois mascate), l’AtreMorine (complément nutritionnel à partir de la fève des marais), tous ces produits ne font pas mieux que les éléments synthétisés dans les médicaments antiparkinsoniens… sinon ça se saurait ! (Il semblerait qu’il y ait moins d’effets secondaires, note de la rédaction).
Une piste intéressante présente de grands espoirs : la vaccination thérapeutique qui consiste à agir sur la maladie déjà en cours dans le but de limiter ou d’arrêter la propagation de l’alpha-synucléine. L’immunothérapie passive consiste à administrer au patient des anticorps artificiels produits en laboratoire. Ces anticorps ont pour but de reconnaître et de s’attaquer à l’alpha-synucléine et d’en favoriser ainsi l’élimination par l’organisme. L’immunothérapie active vise à améliorer le système immunitaire afin qu’il puisse détecter les anomalies et produire des anticorps qui permettront l’élimination de la forme toxique de l’alpha-synucléine.
Les recherches sur les modèles animaux montrent que l’immunothérapie passive et active peuvent ralentir le processus de mort cellulaire qui caractérise la maladie de Parkinson et améliorer les symptômes moteurs. Chez l’homme, il faut confirmer que l’immunothérapie ne provoque pas d’effets indésirables majeurs et conduit à la présence, dans le sang, d’anticorps qui reconnaissent l’alpha-synucléine afin de déterminer si un tel vaccin peut avoir un effet protecteur qui permettrait de ralentir le processus de la maladie.
Questions diverses.
Lors du diagnostic, les neurologues utilisent de plus en plus le terme « syndromes parkinsoniens » et non « maladie de Parkinson ». Pourquoi ?
Certainement par mesure de prudence. L’examen clinique ne permet pas d’être plus précis : sur 100 cas, 70 seront de véritables maladies de Parkinson et les 30 autres vont développer autre chose.
L’examen du fond de l’œil peut-il être utilisé pour déceler la M P ?
Effectivement, il a été constaté, chez des malades parkinsoniens, une rétine plus sensible avec une perte d’épaisseur. Actuellement, on ne dispose d’aucun élément qui pourrait démontrer une corrélation entre les deux pathologies.
Nouveau médicament : le XadagoMD, en attente de reconnaissance du prix proposé.
Il se situe entre l’Azilect et le Mantadix. Le principe actif est un IMAO‑B (inhibiteur de la monoamine oxydase B), il bloque l’enzyme correspondante qui dégrade la dopamine. Il aide ainsi à maintenir le taux de dopamine dans le cerveau. De plus il augmente la synthèse et la libération de la dopamine.
Examen en cas de forme familiale.
La MP est reconnue comme une maladie complexe et multifactorielle c.-à‑d. que parmi ses causes il y a des prédispositions génétiques associées à d’autres facteurs acquis. La génétique joue un rôle de facteur de risque : le terrain génétique d’un individu le rendant plus sensible à des facteurs environnementaux et au vieillissement menant au déclenchement du processus de la maladie (présence et combinaison de plusieurs gènes).
En revanche, il existe un certain nombre de formes familiales avec hérédité dominante ou récessive : dans ces cas, la maladie se déclarant généralement avant 30 ans. Parmi elles, on trouve des formes familiales monogéniques, ce sont des formes rares dues à la présence d’un seul gène. Quel est l’intérêt de procéder à des tests génétiques lorsqu’un diagnostic précoce ne permet pas encore de prévenir, de retarder ou de ralentir la progression de la maladie ?
Azilect, qu’en est-il ?
On avait fondé de gros espoirs sur ce médicament qui ralentirait la maladie. Cela est vrai au début mais pas dans le temps. Il offre néanmoins un aspect protecteur et retarde la dégradation de la dopamine. De plus tout le monde ne réagit pas de la même manière, il serait bien supporté chez les 2/3 des patients. Il a également l’inconvénient de renforcer les dyskinésies et de donner des mots de tête.
Faut-il prescrire de la Dopa dès le début du traitement ?
Avant, on avait tendance à commencer le traitement par des agonistes et à réserver la Dopa pour plus tard. Maintenant, on opte pour combiner les deux car le patient peut bénéficier de leur action qui est complémentaire, ces médicaments agissant sur deux niveaux différents.
Douleur et Parkinson.
Les douleurs neurologiques représentent un sujet difficile à appréhender et à traiter. Il est reconnu que le seuil de la douleur est plus bas chez les patients parkinsoniens.
Modopar et addictions.
Pour ce qu’on appelle communément addiction, on utilise le terme « trouble du contrôle des impulsions ». Effectivement, pour se préserver, les laboratoires pharmaceutiques listent toutes les contre-indications des médicaments, des plus fréquentes aux plus rares. Pour les agonistes, le taux de troubles du contrôle des impulsions est de 5%, pour le Modopar, il n’est que de 1 pour 1000. Il faut toujours rester vigilant et noter toute modification du comportement et ne pas hésiter à en parler avec son médecin ou son neurologue. Mais tout le monde ne réagit pas de la même manière. Par exemple, le Mantadix est prescrit dans les cas de dyskinésies mais l’on rencontre des cas paradoxaux où le médicament va aggraver les dyskinésies.
Amiante et MP.
Pas de corrélation connue à ce jour. Par contre la MP a été reconnue comme maladie professionnelle ; l’exposition aux pesticides représentant un facteur de risque. Mais encore une fois, précisons que tout le monde ne réagit pas de la même manière et qu’avec la même exposition tous ne vont pas développer la maladie de Parkinson.
Cas de régression.
Ces derniers temps, on a parlé d’amélioration voire de régression de la maladie. Par exemple on a vanté les vertus du venin d’abeille mais au final pas de résultat probant.
Cancer et MP.
Sujet délicat. On note un taux plus élevé chez les patients parkinsoniens, spécialement les mélanomes à surveiller de près.
L’acupuncture.
L’acupuncture peut rendre service en tant que médecine complémentaire
Nicotinothérapie.
Il peut très bien y avoir une interaction entre la dopamine et la nicotine. La nicotine est reconnue comme stimulant intellectuel en augmentant la sécrétion des neurotransmetteurs mais son efficacité n’est pas prouvée. Les recherches menées par Gabriel Villafane à l’hôpital Henri-Mondor à Créteil pêchent par un manque de fiabilité dans la méthode de recueil des données qui, de fait, ne sont pas exploitables pour en tirer des conclusions pertinentes (malgré des résultats constatés probant, note de la rédaction).
Rédigé par Guy Seguin et transmis par Annick Lebrun ass.adpla@wanadoo.fr
1991 – 2016 : L’historique de nos 25 ans d’existence ! (ADPM)
Publié le 17 janvier 2017 à 10:10Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°67
Avril 1991 : Une conférence à Auray, organisée par Mr Marcel Besnard (Parkinsonien) Président National, fondateur en 1984 de l’Association des Groupements de Parkinsoniens (AGP) et Mme Jacqueline Géfard Trésorière Nationale et Présidente du groupement de Loire-Atlantique, nous motive pour créer le Groupement des Parkinsoniens du Morbihan (GPM). Mr Roger Goudy, lui-même parkinsonien, épaulé par quatre personnes accepte la présidence du groupement.
Le but du GPM : se mobiliser pour faire connaître la maladie et mieux la combattre, mais aussi :
- Aider, informer le malade et son entourage sur les effets de la maladie et des traitements
- Éviter l’isolement par l’écoute et les rencontres
- Sensibiliser les pouvoirs publics aux besoins des malades et des accompagnants
- Converser avec le corps médical et paramédical
- Aider financièrement la Recherche
1994 : Au niveau national, l’AGP s’intitule à présent Fédération des Groupements de Parkinsoniens (FGP). Les 23 groupements adoptent le nouveau nom et ses statuts. Première participation à « Vannes 100 Loisirs »
1995 : Election d’un nouveau Président : Mr René Lecointe
1998 : La FGP, devient la Fédération Française des Groupements de Parkinsoniens (FFGP)
1999 : Mr Alain Kervella prend la présidence de l’association, le bureau se renouvelle
2000 :Suite à l’AG de février 2000, nous quittons la FFGP. Devenons membre du Comité d’Entente et de Coordination des Associations de Parkinsoniens (CECAP) qui vient de se créer. Son but :
- Défendre les droits des malades et aidants
- Coordonner les actions entre départements – Aider, soutenir les nouvelles associations CECAP
- Se faire connaître auprès du Ministère de la Santé et diverses instances, mais rester indépendant
Création d’un nouveau journal « Le Parkinsonien Indépendant » édité par Actualités Générales Parkinsoniennes (AGP) est proposé aux adhérents. Il diffuse des informations médicales, sociales, des témoignages, des conseils pratiques, des nouvelles sur la vie des associations CECAP. Il est indépendant de tout financement public ou privé. Son financement est assuré uniquement par les abonnements.
2001 : L’Association change d’intitulé et se nomme jusqu’à aujourd’hui Association de Parkinsoniens du Morbihan (A.D.P.M.)
Première participation au salon sur le handicap « Mieux Vivre Grand Ouest » à Rennes.
Mme Vignon devient correspondante du Morbihan pour le Parkinsonien Indépendant
2004 : Début d’un partenariat avec l’AFPA. Interventions auprès des EHPAD, des hôpitaux, des centres et écoles de formation aux carrières sociales, pour informer le personnel soignant et futures aides de vie, sur la maladie. Nous siégeons au Comité Régional des Usagers (CRU)
2005 : Sommes mandatés par l’ARS, en qualité de Membre de la Conférence de Territoire de Santé n°4, secteur Vannes/Malestroit/Ploërmel
2007 : Le Pôle d’Entraide Neurologique de Lanester nous accueille pour quatre ans, en tant que membre du Conseil d’Administration et partenaire sur certaines actions. L’A.D.P.M. participe à la journée mondiale de la maladie de Parkinson à Carhaix, animée par le Pr Mérienne.
2010 : nous organisons l’Assemblée Générale de CECAP et d’AGP à St-Gildas de Rhuys. Semaine très prisée par les adhérents pour ses journées de rencontres, d’échange, la présence des intervenants.
Nous participons à la journée mondiale de la maladie de Parkinson à Paris, présidée par Mme Bachelot-Narquin, Ministre de la Santé et des Sports. Présentation des Premiers Etats Généraux des personnes touchées par la maladie, et du Livre Blanc (auquel CECAP a largement contribué) ouvrage de référence pour faire reconnaître les droits, les attentes, et de faire entendre la parole des malades et des aidants, auprès des pouvoirs publics.
2011 : Mme Geneviève Perraud élue Présidente de l’A.D.P.M., et Trésorière Adjointe au Conseil d’Administration du CLIC de Pontivy
2014 : Election de Mme Marie-Madeleine Campredon au poste de Présidente, de nouveaux membres rentrent au Conseil d’Administration. Décès de Mme Geneviève Perraud.
2016 : L’A.D.P.M. continue ses actions et activités, sera présente à diverses manifestations, reste à l’écoute des malades.
Pendant ces 25 ans, nous avons parcouru un long chemin semé d’embûches que nous avons pu surmonter grâce à l’engagement sans limite des bénévoles, de nos partenaires, de tous ceux qui de près ou de loin se sont mobilisés pour la poursuite de notre mission : faire connaître la maladie et mieux la combattre. Alors soyez remercié du fond du cœur pour vos actions et votre participation.
La Secrétaire Adjointe Françoise Vignon
56 – ASSOCIATION de PARKINSONIENS du MORBIHAN
Publié le 29 octobre 2016 à 08:31Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°66
Le 14 juin 2016, nous avons fêté un événement important pour notre association morbihannaise : Ses 25 ans d’existence.
25 années de mise en place de l’association, 25 années de recherches pour améliorer le sort de nos adhérents, 25 années de mise en place d’activités par les aidants et amis pour nous aider à travailler pour lutter contre la maladie, 25 années de travail des responsables et aidants travaillant dans l’ombre pour nous apporter un peu de réconfort.
Mais 25 années cela se fête et nous étions tous prêts à le faire.
Rendez-vous à La Grange à Jules : c’est en effet une grange aménagée, décorée avec des outils anciens. Selon la tradition, notre présidente nous souhaite la bienvenue et nous retrace les années passées.
D’autres intervenants nous font part de leur témoignage.
Le repas est apprécié. Entre chaque plat, des jeux divers nous occupent l’esprit : karaoké, quizz, Edouard et ses musiciens nous charment par leur talent ainsi que Jean-Paul et son accordéon qui intervient et la piste de danse permet à chacun de se défouler. Nous entonnons nos chants favoris dont le fameux « Bats toi » devenu notre hymne grâce à Edouard.
Voici 25 années dignement et joyeusement fêtés.
Nicole Lecouvey
Un concert sera donné le Dimanche 06 Novembre à 16H30 en l’Eglise Ste Bernadette du Kreisker à LORIENT, avec Edouard Lofficial, les Gabiers d’Artimon, les chorales de Guémené et Queven au profit de la cause Parkinsonienne.
Effet placebo : plus un traitement est cher, plus il est efficace !
Publié le 29 septembre 2016 à 07:56Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°66
Dans une expérience avec des patients atteints de la maladie de Parkinson, des chercheurs ont montré que l’effet placébo (le terme placebo signifie « je plairai » en latin. Il a été choisi pour indiquer que l’effet se faisait au bénéfice du patient) est d’autant plus efficace que les patients croient que le produit actif administré est cher. Un résultat qui vient rappeler tout le mystère qui entoure encore ce phénomène biologique.
L’étude, réalisée par l’Institut de neurosciences de l’Université de Cincinnati (Etats-Unis) et parue dans la revue Neurology, a concerné 12 patients atteints d’une forme modérée à sévère de Parkinson, avec des atteintes motrices (rigidité, tremblements). Les chercheurs les ont préalablement informés qu’ils recevraient chacun une des deux versions d’une nouvelle drogue injectable antiparkinsonienne, un « agoniste de la dopamine » (molécule qui active les récepteurs de dopamine dans la membrane des neurones).
Une efficacité multipliée par 2 pour le placebo cher
Les chercheurs ont fait croire aux patients que la substance active était la même dans les deux médicaments, mais que l’un coûtait 15 fois plus que l’autre, pour des raisons diverses (conditionnement, transport, etc.). En réalité les seringues étaient remplies de la même solution saline. En prenant soin d’informer les patients du coût (supposé) de leur injection –une dose à 100 dollars ou une dose à 1500 dollars– les chercheurs ont ensuite menée une batterie de tests-types sur la maladie de Parkinson : questionnaire sur le ressenti des patients, impression clinique globale (CGI), échelle de notation unifiée de la maladie de Parkinson (Unified Parkinson’s Disease Rating Scale ou UPDRS) comprenant notamment des mesures d’activité cérébrale par IRM.
Un effet visible sur la motricité et l’activité cérébrale
L’aspect le plus parlant des résultats obtenus concerne la fonction motrice et l’activation cérébrale des patients : injection du placebo présenté comme une substance active chère a entraîné une amélioration deux fois plus importante qu’avec la « substance » présentée comme la moins chère.
Comparée à l’efficacité d’un véritable agoniste de la dopamine, ici la Lévodopa, l’efficacité du placebo cher se trouve à mi-chemin entre cette dernière et celle du placebo bon marché.
Des résultats qui viennent valider une multitude d’autres études sur l’effet placebo, prouvant que l’esprit contribue à la guérison du corps dans des proportions et selon des mécanismes qu’on commence à peine à dévoiler.
Article de Roman Ikonicoff dans Science et Vie
Lu par Françoise Vignon
Vivre et accompagner le parkinsonien au quotidien, point de vue du neurologue
Publié le 06 mai 2016 à 21:45Texte de la conférence donnée par Dr Amélie Leblanc le 1er avril 2016, devant 200 personnes, à l’invitation par le GP29 à Landivisiau.
Pour mieux vivre sa maladie ou accompagner au mieux un patient parkinsonien en tant qu’aidant, il paraît indispensable de connaître la physiopathologie de la maladie de Parkinson, ses signes cliniques, les traitements et leurs effets secondaires ainsi que les structures d’aides médico-sociales. C’était le but de la conférence du 1er avril dernier à Landivisiau.
La maladie de Parkinson représente la deuxième maladie neuro-dégénérative en France après la maladie d’Alzheimer. Elle touche ainsi 150 000 personnes chaque année en France. Elle débute en moyenne vers 60 ans, plus rarement avant 40 ans et touche autant les hommes que les femmes. Elle est désormais intégrée au plan des maladies neuro-dégénératives (PMND) 2014 – 2019 visant à améliorer sa prise en charge.
La maladie de Parkinson est secondaire à un dysfonctionnement des noyaux gris centraux, siège de la motricité automatique. Du point de vue anatomopathologique, on peut observer une dépigmentation de la substance noire siégeant dans le mésencéphale liée à la dégénérescence des neurones dopaminergiques. A un niveau plus microscopique on observe des corps de Lewy dans les neurones. De nombreuses structures non dopaminergiques sont également touchées par le processus neurodégénératif. Les causes de cette perte neuronale sont la plupart du temps inconnues même si la responsabilité des pesticides est maintenant établie et si des formes familiales sont décrites.
Signes cliniques
Il est désormais acquis qu’il existe une phase pré-motrice précédant sûrement de plusieurs années l’apparition des symptômes moteurs. Cette phase comporte des signes cliniques variés tels que les troubles olfactifs, la constipation ou les troubles du comportement en sommeil paradoxal. Une des hypothèses physiopathologique serait l’existence d’une progression ascendante des lésions depuis le système nerveux digestif jusqu’au bulbe olfactif et au tronc cérébral.
Les signes moteurs apparaissent quant à eux lorsque les neurones dopaminergiques ont diminué de 70%. Ils comportent le tremblement de repos, l’akinésie et l’hypertonie extra-pyramidale (rigidité) qui composent la triade parkinsonienne.
Les patients parkinsoniens peuvent aussi se plaindre de symptômes non moteurs divers qui pourraient être représentés comme la partie immergée d’un iceberg. Ces symptômes souvent moins bien connus que les signes moteurs peuvent parfois être déroutants pour le patient et son entourage.
La mobilité peut être limitée par un freezing et des chutes secondaires à des troubles de l’équilibre, de la posture ou à une hypotension orthostatique.
Les capacités de communication sont parfois diminuées par une dysarthrie avec hypophonie ou par une hypersalivation.
Le sommeil est souvent agité avec un trouble du comportement en sommeil paradoxal ou un syndrome des jambes sans repos.
Outre un syndrome anxio-dépressif fréquent, pouvant précéder le diagnostic, la maladie de Parkinson peut comporter d’autres signes psychiatriques au premier rang desquels les hallucinations visuelles, le trouble du contrôle des émotions ou l’apathie peuvent surprendre l’entourage.
A un stade évolué, des troubles cognitifs peuvent survenir avec notamment des troubles de l’attention, un ralentissement cognitif qui entraînent une altération de l’autonomie cognitive et comportementale à des niveaux variables.
Beaucoup d’autres signes sont en fait liés à l’atteinte du système nerveux autonome : hypersudation, troubles vésico-sphinctériens, troubles sexuels, troubles de l’accommodation visuelle.
Les patients peuvent aussi présenter des signes plus généraux tels que des douleurs ostéo-articulaires ou neuropathiques, une dermite séborrhéique, des troubles de la vision des contrastes, un syndrome respiratoire restrictif…
Traitements
Sur le plan thérapeutique, trois grandes voies sont employées. Le traitement médical est utilisé en première intention alors que le traitement chirurgical est réservé aux formes compliquées. Quant à la rééducation et la réadaptation, elles sont utiles à tous les stades de la maladie.
Le traitement médical repose sur le principe de la compensation du déficit dopaminergique avec une multitude de médicaments disponibles que l’on peut classer dans 3 grandes voies thérapeutiques : apport d’un précurseur exogène de la dopamine (Levodopa), stimulation directe des récepteurs de la dopamine (agonistes dopaminergiques), réduction du catabolisme de la dopamine (IMAO, ICOMT). Dans la mesure du possible, les neurologues tendent à apporter une stimulation dopaminergique la plus continue possible et s’appuient de plus en plus fréquemment sur des techniques de perfusion sous-cutanée (pompe à Apomorphine) ou intra-duodénale (pompe à Duodopa).
La stimulation cérébrale profonde destinée aux patients parkinsoniens peut avoir plusieurs cibles : noyau ventral intermédiaire médian du thalamus pour le tremblement, noyau sub-thalamique en cas de forme akinéto-hypertonique et globus pallidus interne si des dyskinésies invalidantes viennent compliquer le traitement oral. Dans tous les cas son principe est d’inhiber les neurones cibles en appliquant une stimulation électrique à haute fréquence par le biais d’électrodes intra-crâniennes reliées à un stimulateur sous-cutané. Du fait de la lourdeur de la procédure chirurgicale, cette technique nécessite une sélection rigoureuse des patients éligibles pour éviter de possibles complications post-opératoires et des effets secondaires de ce traitement.
La prise en charge rééducative repose essentiellement sur la kinésithérapie et l’orthophonie. Le kinésithérapeute s’attachera à pratiquer des étirements globaux ainsi qu’un travail à haute intensité contre résistance et de dissociation axiale. La technique d’orthophonie la plus efficace dans la maladie de Parkinson est la Lee Silverman Voice Treatment (LSVT) pour la dysarthrie mais les séances sont également utiles pour la micrographie ou les éventuels troubles de la déglutition. L’intervention d’un ergothérapeute peut être nécessaire pour aménager le domicile dans les stades avancés.
Afin d’améliorer de nombreux paramètres moteurs et non moteurs, il est maintenant recommandé aux patients une activité physique quotidienne à type de marche nordique, Taï Chi, Qi Kong, tango… Cette prise en charge non médicamenteuse nécessite un investissement personnel de la part du patient et parfois de l’aidant mais apporte des bénéfices parfois insoupçonnés.
Il est important de savoir que les traitements médicamenteux peuvent provoquer des effets secondaires moteurs et non moteurs afin de pouvoir les dépister et les prendre en charge précocement. Au niveau moteur, on voit apparaître des fluctuations d’efficacité motrice et des dyskinésies liées à une diminution d’efficacité après plusieurs années de traitement. Des effets secondaires non moteurs peuvent aussi survenir : signes digestifs (nausées, vomissements, sécheresse buccale), hypotension orthostatique, troubles psychiatriques (trouble du contrôle des impulsions avec développement d’addictions alimentaires, au jeu, sexuelles … , hallucinations visuelles, troubles du comportement), somnolence.
Pour mieux connaître la maladie.
Selon l’OMS, l’éducation thérapeutique du patient. (ETP) vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. C’est une avancée dans la conception de la prise en charge des maladies chroniques dont fait partie la maladie de Parkinson, c’est pourquoi l’ETP prend sa place dans les actions à développer dans le PMND. Un projet est d’ailleurs en cours de rédaction par le service de neurologie du CHRU de Brest, en association avec l’association des parkinsoniens du Finistère et sera déposé à l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Bretagne courant juin.
Les patients et leur entourage font souvent des démarches personnelles pour obtenir des informations complémentaires sur la maladie. Divers documents édités par des organismes d’Etat (Agence nationale de sécurité du médicament, Haute autorité de santé) ou des sites internet tels que le site du réseau Oniric http://www.neurobretagne-oniric.com sont à même d’apporter des informations fiables sur la maladie et les traitements.
Comment se faire aider ?
Si un problème médical ou social survient au cours de la prise en charge, le réseau de soins, médical, paramédical, et social qui s’est tissé autour du patient et de l’aidant doit être sollicité. Les associations de malades peuvent parfois apporter une aide complémentaire. Pour répondre aux questions plus sociales (aides financières, mise en place d’aides à domicile, aménagement du domicile) les structures sanitaires et sociales (CLIC = Centre Local d’Information et de Coordination, CCAS ou CDAS= Centre Communal ou Départemental d’Action Sociale, service APA = Allocation Personnalisée d’Autonomie, MAIA = Maisons pour l’Autonomie et l’Intégration des malades d’Alzheimer, Services d’aide à domicile, SSIAD = Services de Soins Infirmiers A Domicile) peuvent être sollicitées. Par ailleurs, des structures de répit existent afin d’éviter l’épuisement de l’aidant.
Pour conclure, il est important que le parkinsonien devienne l’acteur principal de sa prise en charge. Pour cela, l’ETP est d’un intérêt fondamental car elle a pour but d’induire une meilleure connaissance de la maladie et des traitements pour une meilleure gestion de la vie quotidienne. Le patient peut aussi s’impliquer dans sa prise en charge en pratiquant une activité physique quotidienne.
La place des aidants est maintenant reconnue et développée dans le PMND. L’accompagnement d’un patient au quotidien nécessite pour lui aussi une meilleure compréhension des symptômes de la maladie afin d’entretenir la plus grande autonomie possible.
Il est indispensable de mettre en place un réseau local centré sur le couple « patient-aidant » mais dans les situations difficiles, le recours aux structures d’aides et de répit peut être nécessaire.
Dr. Amélie Leblanc
Spécialiste des hôpitaux des armées
Service de neurologie et unité neuro-vasculaire
CHRU Cavale-Blanche, Brest
Une femme découvre que la maladie de Parkinson a une odeur
Publié le 28 octobre 2015 à 10:50C’est ce que titre Le Figaro, qui indique qu’« à l’aide de son seul nez, cette Écossaise a été capable de poser un diagnostic correct sur 12 personnes, certaines malades, d’autres pas ».
Le journal relève ainsi que « Joy Milne, 65 ans, a expliqué aux médias britanniques avoir remarqué un changement de l’odeur de son mari plusieurs années avant qu’il ne développe les symptômes de la maladie neurologique dégénérative ».
La Britannique a déclaré : « Son odeur a changé de façon subtile 5 ou 6 ans avant sa mort, c’est difficile à décrire. C’était une odeur musquée. Mais comme il travaillait comme anesthésiste et qu’il peut faire chaud au bloc, je pensais qu’il transpirait juste davantage ».
Le Figaro précise que « Joy Milne s’est rendu compte de la spécificité de cette odeur en la sentant sur d’autres malades rencontrés via la fondation Parkinson UK ».
Le quotidien note que « pour vérifier l’hypothèse, des chercheurs investis dans la fondation ont demandé à Joy de classer 12 tee-shirts qui avaient été portés toute une journée par 6 personnes malades et 6 personnes ‘saines’. À l’issue du test, Joy avait identifié à l’aveugle 5 personnes saines et 7 malades. Joli score, donc, mais pas parfait. Sauf que 8 mois plus tard, la personne saine identifiée comme malade par Joy rappelait l’équipe pour dire qu’elle avait à son tour été diagnostiquée comme parkinsonienne. »
Le Figaro fait savoir que « cette expérience a donné lieu au lancement […] d’un projet de recherche de la fondation Parkinson UK pour établir si la maladie et l’odeur sont liées. Les chercheurs s’interrogent notamment sur une possible modification du sébum causée par la maladie ».
« L’étude portera sur 200 personnes, certaines souffrant de Parkinson et d’autres pas. Leurs prélèvements seront analysés au niveau moléculaire, et « respirés » par Joy Milne et une équipe d’experts de l’odorat issue de l’industrie alimentaire », précise le journal.
Le Figaro rappelle que « baser le diagnostic médical sur l’odorat n’est pas une idée nouvelle. Il a déjà été prouvé que des chiens dressés sont capables de ‘renifler’ une tumeur de la prostate avec beaucoup de précision. De la même manière, plusieurs dispositifs, baptisés ‘nez électroniques’ sont en développement pour détecter des micro-particules volatiles émanant de cancers du poumon, de l’estomac, du côlon ou du sein, émises par le souffle ».
Le Parisien évoque également ces « nouvelles recherches sur Parkinson après la découverte qu’une femme peut ‘sentir’ la maladie ». Le journal observe que « l’odorat pourrait devenir un outil de dépistage de la maladie de Parkinson, si l’hypothèse d’une odeur symptomatique est confirmée ».
Le quotidien cite Arthur Roach, directeur de recherche de la fondation britannique, qui indique que « nous sommes dans les prémisses de la recherche, mais s’il est prouvé qu’il y a une odeur unique associée à la maladie de Parkinson, notamment aux origines de la maladie, cela pourrait avoir un impact énorme. Pas seulement pour les diagnostics précoces. Cela rendrait aussi beaucoup plus facile l’identification des malades et les tests de médicaments ».
lu dans Le Figaro et Le Parisien par Dominique Bonne
Président de l’association de Parkinsoniens du Finistère
Congrès International sur les troubles addictifs
Publié le 16 octobre 2015 à 08:29Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°62
Congrès International sur les troubles addictifs
18 avril 2015 Faculté de Pharmacie de Nantes
Maladie de Parkinson et addictions comportementales : quels liens ?
Responsable : Le docteur Marie Grall-Bronec, psychiatre-addictologue,
Investigateur principal de l’étude PARKADD.
Le Professeur Derkinderen du CHU de Nantes, présente une synthèse de la maladie de Parkinson : il s’agit d’une maladie du mouvement provoquant raideurs et difficultés à faire des gestes alternatifs et des tremblements incontrôlables. Ce sont des neurones de la Substance Noire (le Locus Niger) qui entraîne également des pertes de mémoire et sur lesquels on décèle la présence de « corps de Loewy ».
La stratégie de soin consiste à remplacer la dopamine manquante par un précurseur : la L‑Dopa. Des médicaments, pour remplacer la dopamine manquante, peuvent être utilisés : le Stalevo, le Modopar, le Sinemet… Mais des problèmes surgissent : des dyskinésies et des fluctuations importantes. Alors, pour éviter l’arrivée trop rapide de ces inconvénients, ils sont souvent précédés d’agonistes dopaminergiques : Requip, Sifrol, Trivastal, Neuropro, Parlodel. Ceux-ci, à leur tour, provoquent des effets gênants : beaucoup plus de confusions, et des troubles du comportement et tout particulièrement des pertes de contrôle des pulsions (sexuelles, rapport à l’argent, jeux de hasard…), ainsi que des mouvements involontaires.
Il semblerait plus judicieux de promulguer directement, sans passer par la case « agonistes », la L‑dopa pour les malades plus de 70 ans.
Le Docteur Caroline Victorri-Vigneau, pharmacologue au CHU de Nantes dans l’équipe du Pr. Derkinderen, rappelle que toutes ces ingestions de médicaments ont pour but d’aider la neurotransmission : la dopamine sert à plusieurs choses ; dans ce qui nous intéresse, la maladie de Parkinson, elle aide au passage de l’influx nerveux d’un neurone à l’autre. Plusieurs systèmes coexistent dans notre cerveau et ils utilisent les mêmes éléments pour fonctionner :
- Le système Nigrostrié, situé dans le noyau gris : trop stimulé, il provoque des dyskinésies ; pas assez des blocages et des tremblements ;
- Le système méso-limbique : trop stimulé, il provoque des hallucinations et des effets schizophréniques ;
- Le système vasodilatateur : mal contrôlé, il peut provoquer de l’hypotension.
De même, la dopamine initie l’acétylcholine régulée par les anticholinergiques (IMAO et COMT). Les agonistes sont impliqués dans ce processus et tout particulièrement le Sifrol. Cela impose donc une médication individuelle propre à chaque patient.
L’Apokinon est un agoniste intermédiaire qui protège de certains effets secondaires mais qui doit être mis à part du fait de ces effets quasi instantanés. De même, les Benzodiazépines, utilisés également dans le cas de maladie d’Alzheimer, peuvent entraîner une dépendance (addiction) au médicament, dont on parle peu. C’est pourtant un risque certain de surconsommation médicamenteuse qui se rapproche d’une réelle addiction !
Le Docteur Ingrid de Chazeron, ingénieur hospitalier et docteur en neurosciences au CHU de Clermont Ferrand, évoque l’objet de son activité : les troubles de comportement alimentaires (boulimie, anorexie), les troubles atypiques ou BED (Binge Exciting Disorder, les beuveries de fin de semaine), les addictions à des produits ou les addictions comportementales rapportés ici dans la maladie de Parkinson et provoqué par certains agonistes dopaminergiques. Il s’agit d’un même processus : lorsque l’on veut mieux réguler le traitement, on retrouve les phénomènes de « sevrage » et de récompenses liés au traitement chimique.
Il lui semble important de rapprocher les recherches par leur côté très semblable. Ainsi le BED peut aider à diagnostiquer chez le parkinsonien le début d’une addiction médicamenteuse ou d’un comportement inapproprié.
Le Docteur Anne Sauvaget, psychiatre au CHU de Nantes, souligne l’importance de dépister les troubles addictifs avant l’indication de la stimulation SCP (Stimulation Cérébrale Profonde), avec une électrode introduite au niveau du noyau sous thalamique.
La SCP consiste en l’implantation d’électrodes dans des structures cérébrales profondes (par exemple, les noyaux subthalamiques). Les effets psychologiques de la SCP ne sont pas encore bien connus, et sont influencés par d’autres facteurs (état psychologique et cognitif avant l’opération, paramètres de stimulation, traitements médicamenteux associés…). Les principaux effets psychologique de la SCP sont : l’apathie, le manque de motivation, les conduites suicidaires, des modifications (soit dans le sens d’une amélioration, soit dans le sens d’une aggravation) de la mémoire verbale, de la fluence verbale, de l’humeur (soit dépression, soit exaltation de l’humeur), des traits de personnalité (par exemple, l’impulsivité), des conduites addictives.
La SCP va-t-elle diminuer ou au contraire augmenter les comportements addictifs ?
Les conduites addictives concernées sont surtout : le jeu pathologique, les addictions sexuelles et l’hypersexualité, les achats compulsifs, le hobbying, les troubles du comportement alimentaire, le syndrome de dysrégulation dopaminergique et le punding. Cela dépend pour beaucoup de facteurs de risque individuels (psychologiques, sociaux par exemple), familiaux (antécédents familiaux par exemple), et des traitements associés (surtout les agonistes dopaminergiques). C’est pour cette raison que l’évaluation psychiatrique avant la SCP est très importante, pour évaluer les facteurs de risque, informer le patient et son entourage, et aborder les possibilités de traitement qui sont
- l’adaptation des médicaments antiparkinsoniens et des paramètres de stimulation
- l’indication si nécessaire de médicaments supplémentaires (ex : la Clozapine)
- Une prise en charge psychothérapique individuelle ou de groupe.
Il est important de rappeler que chaque situation est unique, et nécessite un bilan approfondi.
En pratique, l’accueil à l’hôpital du malade comporte :
- Dépistage des addictions (comportementales et aux substances)
- Evaluation de l’humeur, des émotions, de l’impulsivité
- Evaluation des traitements pris par le patient (prescrits par le médecin traitant, le neurologue ou le psychiatre)
Enfin, signalons que la démence parkinsonienne arrive quand l’évolution de la maladie a été longue. Il faut souvent adapter les psychotropes. Il apparaît nécessaire de mettre en œuvre un suivi psychologique pour soutenir le patient et sa famille.
Présentation de l’étude PARKADD par le Docteur Marie Grall-Bronnec, psychiatre-addictologue : Il s’agit d’évaluer les liens existant entre la maladie de Parkinson et des TCI (Troubles du Contrôle des impulsions). Cela concerne jusqu’à 13.6% des patients.
Pour certains patients, on voit en effet apparaitre lors de la prise du traitement par agonistes dopaminergiques des difficultés à contrôler certains comportements comme la sexualité, l’alimentation, les achats, la pratiques des jeux de hasard et d’argent. On peut observer dans certains cas en plus un Syndrome de Dysrégulation Dopaminergique, qui se manifeste le plus souvent par la prise excessive du médicament, au-delà des quantités prescrites par le médecin, dans le but d’éprouver des effets stimulants et un mieux-être.
Objectif : comprendre qu’une minorité de patients, et pas tous, développent ce type d’effets indésirables lors de la prise des agonistes dopaminergiques, en explorant trois axes : Psychopathologique, Neurologique et Pharmacocinétique.
Nous espérons pouvoir développer un modèle prédictif permettent de repérer les patients qui risque de développer ce type de complications, afin d’adapter la prise en charge thérapeutique et la surveillance.
Le CHU recherche pour cette étude, des patients atteints de la maladie de Parkinson et soignés par un seul traitement, le Pramipexole (Sifrol®), depuis au moins six mois. Contact : 02 53 48 26 48 ou mail : parkadd@chu-nantes.fr
Relu et corrigé par les intervenants
Rédigé par Jean Graveleau
Speak Loud : orthophonie
Publié le 26 juin 2015 à 10:07Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°61
par J.P. Lagadec
Reconnu parkinsonien depuis l’an 2000, j’ai suivi une session de traitement de troubles de la parole selon le protocole LSVT… L’objectif était de traiter une dysarthrie Parkinsonienne. J’ai suivi un protocole LSVT qui s’est terminé en Février 2015 (16 + 6 séances).
Pourquoi le LSVT ?
Depuis longtemps, je m’étais intéressé au protocole LSVT. J’ai eu la possibilité de lire des documents des précurseurs du protocole, comme Lorraine Ramig et Cynthia Fox, ainsi que plusieurs articles de Mme Véronique Rolland Monnory. J’ai noté que le protocole, après son introduction aux Etats Unis, avait été agréé en France dès l’an 2000.
Poussé par mon épouse, qui comprenait de plus en plus difficilement ce que j’essayais de lui dire, j’ai décidé de suivre un traitement orthophonique et compte tenu de l’expérience de certains patients, j’ai cherché et trouvé une orthophoniste LSVT.
Chez l’orthophoniste
J’étais assez anxieux en commençant la première séance. J’ai souvent la voix éraillée et surtout, je ne suis vraiment pas musicien. La peur du ridicule s’ajoutait à mon stress Parkinsonien ordinaire. Mais je me suis vite adapté aux essais, à défaut de bien vocaliser ! Dès le début de la session, l’orthophoniste s’est attachée à vérifier mes capacités réelles de rééducation. Certains tests ont été effectués à plusieurs reprises :
- production du son Aaah….ou du son Oooh (sons forts et puissants) d’une façon continue, pendant 18 s. Mon niveau sonore après ces tests a atteint 98 dB et est resté toujours supérieur à 92 dB.
- détermination de la bande passante qui s’établit de 120 à 4.400 Hz.
Après toutes ces mesures, l’orthophoniste m’a proposé un programme de rééducation, à base de LSVT LOUD dont l’objectif est de pallier une importante hypophonie.
Je ne parle pas assez fort
On m’avait dit et redit que je ne parlais pas assez fort. Quand je prenais la parole en public, cela provoquait les réactions suivantes :
- quand je parlais, à mon avis normalement (état spontané), mes auditeurs se rapprochaient, tendaient l’oreille ou me faisaient répéter.
- quand j’élevais la voix, (état contraint) mes auditeurs paraissaient plus intéressés et satisfaits alors que j’avais l’impression de crier. Selon l’orthophoniste, il y a environ 15 dB entre les niveaux de parole précités.
Peu à peu, il m’a bien fallu admettre l’évidence : Je ne parle pas assez fort et selon l’orthophoniste, il me manque 15 dB.
Toutefois, j’ai été encore plus convaincu par le résultat du test suivant : une conversation spontanée entre l’orthophoniste et moi a été enregistrée, puis, nous l’avons réécoutée. La voix de l’orthophoniste est parfaitement audible et compréhensible. Par contre, ma voix est affaiblie et devient par instant tout à fait incompréhensible.
Les objectifs :
Durant toutes les séances, on a utilisé pour comparer les niveaux sonores une échelle en décibels (dB). On a les niveaux suivants :
- Le niveau de bruit sans parole dans le bureau est de 45 dB
- Niveaux de parole : en dessous de 50 dB Très Faible. De 50 à 65 Faible. De 65 à 80 Normal. De 80 à 95 Fort. Niveau au-dessus de 95 dB Très Fort.
Mon niveau (parole spontanée) estimé avant la session est de 50 à 55 dB. L’orthophoniste propose l’objectif à atteindre pour la fin de la session : 65 à 70 dB. Pour cela, le protocole LSVT préconise de parler FORT (LOUD), au-dessus de 80 dB.
Le cerveau ne finit pas tout son travail :
Nous avons fait à chaque séance avec le même leitmotiv (Speak Loud) de nombreux exercices d’expression orale, que je pourrais classer ainsi : lecture d’un texte dactylographié, résumé oral du texte, réponses à des questionnaires demandant une réflexion préalable (exemple : faire une phrase où le mot ferme est utilisé dans la même phrase comme nom, adjectif et verbe, etc.), conversations libres avec l’orthophoniste.
Dans le premier cas, la lecture étant automatique, le cerveau ne doit penser qu’à un seul objectif (speak loud) et il y arrive peu à peu. Dans tous les autres cas, le cerveau travaille à préparer une réponse et oublie souvent l’objectif au moment de répondre et le niveau vocal est faible.
Les incitations : les cues
Pendant tous ces exercices, l’orthophoniste à chaque forfait du cerveau me faisait des signes discrets pour m’inciter à parler plus fort. Le cerveau répond alors très vite à cette incitation (cue en anglais à prononcer kiou) et le niveau sonore remonte. Mais, pour toutes les circonstances où on n’a pas l’aide de l’orthophoniste, il faut imaginer ses cues personnels et les utiliser. Généralement, le principe d’un cue est de rappeler de temps à autre à la personne qu’il faut parler fort.
Premier exemple : dans la vie du Parkinsonien âgé, avec petits enfants, on est parfois amené à parler fort : J’ai encore perdu mes lunettes ! Les filles à table ! J’en ai marre de vos disputes ! Ces phrases doivent être prononcées fort et répétées aussi souvent que possible.
Deuxième exemple : les Tic de langage de vos interlocuteurs peuvent vous rappeler qu’il faut parler fort pour leur répondre. Tout le monde a des tics de langage. Moi aussi ! Et il est facile actuellement de repérer chez votre interlocuteur les « voilà » et les « du coup » les tics à la mode.
Et du coup, vous parlerez fort dès que vous aurez la parole. Voilà !
En conclusion :
- Après des premières séances difficiles, fatigantes sur le plan physique, mais surtout psychologique, j’ai eu le plaisir de faire des progrès. Selon mon orthophoniste, le protocole est pour elle, aussi, agréable à pratiquer.
- Nous avons atteint en séance à peu près l’objectif fixé.
- Ces résultats sont éphémères, et il faut que je continue à travailler, selon un programme de travail fourni par l’orthophoniste.
Le LSVT est un protocole de rééducation de la dysarthrie.
Publié le 13 avril 2015 à 10:27Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°60
1. Introduction : Le LSVT est un protocole de rééducation de la dysarthrie.
Depuis son introduction en France en 2000, il a fait l’objet de nombreux articles, dans la presse médicale. Le Parkinsonien Indépendant, lui a aussi consacré plusieurs articles repris sur le site GP29. Citons par exemple : PI n° 35 le 13 janvier 2009, l’article du PI n° 43 le 14 décembre 2010, l’article du PI n° 51 le 24 janvier 2013 rédigé par Véronique Rolland-Monnory, sous le titre Orthophonie et Parkinson.
De ce dernier article, on retiendra en particulier le rôle majeur du protocole Lee Silverman Voice Treatment (LSVT®). Ce protocole a permis une amélioration notable de l’efficacité de la prise en charge des patients parkinsoniens, car il cible la spécificité de la dysarthrie parkinsonienne et prend en compte les troubles neuropsychologiques liés à la maladie (touchant notamment l’attention et les fonctions exécutives).
Il est le traitement de choix au stade précoce et longtemps durant l’évolution de la MP. Il peut être appliqué par sessions renouvelées dans le temps selon les besoins du patient.
Mais si le protocole LSVT a été assez vite largement approuvé, son introduction effective en France a duré de trop longues années, disons jusqu’à 2010. A cette date, on ne trouvait en France que 182 orthophonistes agréés, inégalement répartis sur le territoire, et majoritairement dans les grandes métropoles (1 pour le département 22).Mais la situation a depuis évolué favorablement Des sessions de formation ont été organisées et ont permis à des orthophonistes d’obtenir l’agrément LSVT, et de pratiquer le protocole. Fin 2014, on comptait 456 orthophonistes agréés LSVT (5 pour le 22).
Une conséquence immédiate a été que de nombreux patients rebutés par les distances à parcourir pour suivre les 20 séances d’une session se sont inscrits à nouveau.
Ces nouveaux patients expriment des opinions très favorables à la fin de leur session. C’est aussi l’avis des praticiens. Cela nous a incités à reprendre l’article du 14 Décembre 2010, jugé dépassé par quelques lecteurs.
Pour les raisons développées au paragraphe 3, on utilisera la nouvelle terminologie LSVT LOUD plutôt que le traditionnel LSVT.
2. Traitement de la dysarthrie par le LSVT LOUD :
Au cours des séances chez l‘orthophoniste, le patient aura pour principal objectif de PARLER FORT.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles la voix du patient Parkinsonien perd de sa force, devient monotone, rauque et sans souffle. L’une de ces raisons tient aux troubles du système moteur qui accompagnent la MP. Comme, la rigidité, les mouvements lents ou réduits, ou le tremblement. Par exemple, un fonctionnement moteur perturbé qui entraîne dans les membres la bradykinésie (mouvements lents) et la hypokinésie (mouvements réduits) peut aussi provoquer un trouble de la voix.
En ce qui concerne la parole, les troubles moteurs peuvent entraîner des mouvements réduits dans le système respiratoire (souffle réduit).
Une autre cause de la détérioration de la voix et de la parole dans la MP est due à une mauvaise estimation par le Parkinsonien de son niveau sonore ! Le patient croit parler normalement et s’énerve ou conteste quand on lui demande de répéter et de parler plus fort. Il a ensuite lorsqu’il s’applique à élever la voix pour répéter, l’impression de crier, alors que sa voix semble normale à ses auditeurs.
Il faudra donc au début de la rééducation, convaincre le patient Parkinsonien, que sa voix est trop faible. Le convaincre ensuite qu’en parlant plus fort sa voix nouvelle reste dans des limites normales. Il faut qu’il soit à l’aise avec cette nouvelle voix. En effet, le patient très souvent est capable d’élever la voix, s’il y est encouragé par une incitation extérieure ou un signal discret (en anglais cue ou cueing), par exemple de l’orthophoniste ou d’un auditeur.
La troisième difficulté vient du fait que la session étant terminée, le patient devra trouver lui-même ses propres « cues », pour s’entretenir à domicile. La vie quotidienne offre au patient beaucoup d’occasions « d’élever la voix »
Par exemple :
- les filles à table !
- les filles à la douche !
- arrête l’ordinateur !
Le patient choisira des cues qui provoquent des occasions fréquentes de parler FORT
3. Un nouveau concept
Depuis 2010, et peut être même avant, on assiste dans la documentation commerciale de la société LSVT Global à la création et à l’utilisation d’une nouvelle terminologie. Cela est la conséquence :
- d’une part, de la mise en œuvre d’un nouveau concept. L’idée de ses concepteurs est la suivante : ce qui fonctionne avec les muscles du langage devrait en principe s‘appliquer aux muscles de l’appareil locomoteur.
- C’est pourquoi ils ont adapté à la physiothérapie, l’idée de l’entraînement répété axé sur l’amplitude, comme la LSVT en orthophonie. Ils ont baptisé ce nouveau concept « LSVT BIG » (BIG signifie grand). Le lecteur trouvera des informations complémentaires dans l’article de Jean Graveleau : « Le concept thérapeutique LSVT BIG » PI n° 51 le 12 février 2013.
- d’autre part, de l’harmonisation du vocabulaire. Le protocole LSVT devient LSVT LOUD (LOUD signifie fort).
LSVT Global présente désormais sur son site deux protocoles : le LOUD pour les orthophonistes, le BIG pour les physiothérapeutes et les ergothérapeutes. Sur ce site, sont présentés, en anglais, les deux protocoles dans deux rubriques :
- What is LSVT LOUD ? (c’est quoi le LSVT LOUD ?)
- What is LSVT BIG ? (c’est quoi le LSVT BIG ?)
4 Trouver un praticien LSVT LOUD
Pour trouver un praticien LSVT LOUD, il faut consulter le site LSVT Global (en Anglais, une version française est annoncée).
Après avoir suivi les étapes suivantes :
- Find a clinician
- puis dans Advanced Search Options choisi LSVT LOUD Speech.
- puis rempli les différentes cases (France Accept, et enfin Search).
On obtient la liste de tous les praticiens français par ordre alphabétique.
On peut aussi utiliser la recherche par nom ou par ville.
Une recherche par numéro de département (Zip = 22 pour les Côtes d’Armor, Zip = 62 pour le Pas de Calais etc…) est facile pour un lecteur habitué aux codes postaux français. A titre d’information, la recherche des « clinicians » LSVT BIG agréés en donne 19 pour toute la France au début de 2015.
5. Conclusion
Le protocole LSVT LOUD (ex LSVT), permet d’obtenir de bons résultats dans le traitement de la dysarthrie Parkinsonienne, ainsi que dans le traitement des troubles associés. Pendant les séances de travail avec l’orthophoniste, le patient a pour objectif principal de parler FORT (LOUD).
Après une session de 20 séances, les progrès peuvent être spectaculaires. Mais ils sont éphémères et s’estompent rapidement, à moins d’être entretenus par des exercices personnels.
On attend maintenant avec impatience le développement du LSVT BIG !
Rédigé par Jean Pierre Lagadec
Témoignage : Historique de l’APIV
Publié le 14 janvier 2015 à 10:13Association de Parkinsoniens d’Ille-et-Vilaine
Historique de l’APIV
Septembre 2014
Préambule :
A la demande de quelques uns d’entre nous, il est apparu bon d’établir l’historique de notre association autant que cela nous est possible de le faire aujourd’hui, car comment savoir où l’on va si on ne sait pas d’où l’on vient. Que répondre à nos interlocuteurs sur nos origines si nous ne les connaissons pas ? Pour cela, nous avons demandé à Messieurs Jean Maigné et Jean-Claude Moraines de nous aider dans cette tâche.
Jean Maigné… c’est « l’aîné » de l’A.P.I.V. Il en est le pionnier, il a vu son évolution, il en connaît les arcanes. Il nous a fait connaître auprès des autorités médicales et politiques. Il en fut le Trésorier, puis le Président avant d’être, aujourd’hui, l’un des Vice-présidents. Depuis, la maladie faisant malheureusement son œuvre, il a « levé un peu le pied » mais il demeure actif et attentif à nos activités.
Jean-Claude Moraines a succédé à Jean Maigné en qualité de Président, fonction qu’il a tenue pendant de nombreuses années avant d’assurer la fonction de Secrétaire. Comme son prédécesseur, il n’a eu de cesse de mener le combat contre la maladie et de nous faire connaître. Avec les moyens modernes que sont l’informatique et Internet, il a su donner un nouvel élan à l’A.P.I.V.
Nous leur devons cette rétrospective et ce que l’association est devenue aujourd’hui. Qu’ils en soient remerciés.
Historique :
1984 : Au niveau national, naissance à Nantes de l’association A.G.P. (Association des Groupements de Parkinsoniens). Elle est créée par un malade : Mr Marcel Besnard, instituteur à La Baule (44).
1986 : Au niveau départemental, à l’issue d’une conférence présidée par Mr Marcel Besnard, création du G.P.I.V. (Groupement de Parkinsoniens d’Ille-et-Vilaine). Mme Simonne Boué, dont le mari est parkinsonien, accepte d’assurer la présidence et le secrétariat de cette association.
Le but du G.P.I.V. est d’aider à lutter contre la Maladie de Parkinson. Pour cela, il se propose :
- de recueillir et distribuer des informations sur toutes les questions concernant cette maladie,
- d’intervenir auprès des pouvoirs publics,
- de dialoguer avec le corps médical,
- d’aider la recherche,
- de prendre contact avec les associations du même type,
- de façon générale, il se propose de briser l’isolement des malades en pratiquant la solidarité.
1989 : Les malades et adhérents se regroupent pour mieux comprendre et lutter contre cette maladie.
1994 : Au niveau national, l’Association des Groupements de Parkinsoniens (A.G.P.) se transforme en Fédération des Groupements de Parkinsoniens (F.G.P.). 32 associations départementales (dont l’Ille-et-Vilaine) venant de toute la France se réunissent pour créer cette fédération.
1996 : Au niveau départemental, Mme Lamaze (une malade provenant de France Parkinson) est la secrétaire de l’association G.P.I.V. Elle coordonne les relations entre les adhérents, sous la présidence de Mme Boué.
1998 : la F.G.P. devient la F.F.G.P. (Fédération Française des Groupements de Parkinsoniens).
Février 2000 : Au niveau national, une assemblée générale extraordinaire de la F.F.G.P. est convoquée à Chambéry. Elle sera très houleuse. En effet, elle est convoquée par l’association Savoie Parkinson dirigée par des personnes évincées de l’association France Parkinson, qui veulent « prendre le pouvoir » sur la F.F.G.P.
Juin 2000 : Dans l’Ouest, suite à cette A.G. de Chambéry, après délibération avec leurs adhérents, sept associations quittent la F.F.G.P. et créent leur regroupement : le C.E.C.A.P. (Comité d’Entente et de Coordination des Associations de Parkinsoniens).
Le but du C.E.C.A.P. est :
- de coordonner les actions des différentes associations départementales et/ou régionales de Parkinsoniens,
- de les aider à promouvoir leur action et leur développement.
Le C.E.C.A.P. veut s’impliquer dans la défense des droits des malades. Il revendique auprès du Ministère de la Santé la représentation des associations de malades dans les différentes instances, à côté de professionnels de la santé.
En mars 2000, trois personnes, Bernard Geffray, Jacqueline Géfard et Jean Graveleau, décident de recréer un journal pour faire face à « La Page » le journal de la F.F.G.P. et dont avaient été exclues les associations ayant quitté la F.F.G.P. Ils créent une association « verrouillée », l’A.GP. (Actualités Générales Parkinsoniennes) qui édite, depuis juin 2000, « Le Parkinsonien Indépendant ». Il diffuse des informations médicales, sociales, des conseils pratiques, des témoignages, à tous ses abonnés issus essentiellement de C.E.C.A.P. Mais surtout, il est indépendant de tout financement public ou privé ; son équilibre budgétaire est réalisé par les abonnements exclusivement.
12 Avril 2001 : lors d’une assemblée générale extraordinaire, le G.P.I.V. change de titre et prend le nom Association de Parkinsoniens d’Ille-et-Vilaine (A.P.I.V.), nom qu’on lui connait aujourd’hui, et renouvelle son bureau. Les statuts demeurent. Sont nommés : Présidente d’honneur Mme Simonne Boué, Président Mr Jean Maigné, Secrétaire Mme Marie-Pierre Sauvée-Petit, Trésorière Mme Maryvonne Poubanne.
A partir de 2003, l’A.P.I.V. compte 51 adhérents. Ses activités sont le soutien aux malades (souvent par téléphone), l’information du public (participation au salon du Handicap à Rennes tous les 2 ans) ainsi que l’information près des futurs soignants : intervention dans les Ecoles de Formation des métiers de la Santé (infirmières, kinésithérapeutes, aides-soignantes…) et dans les écoles de formation aux carrières sociales. Elle propose aussi des activités comme la gymnastique collective, sous l’initiative de Mesdames Marie-Claude Salou et Bernadette Guérin (des bénévoles de la Gymnastique Volontaire apportent une aide précieuse et appréciée par les responsables et les malades), les sorties pour les malades.
En 2005, Mme Simonne Boué, après avoir mené pendant de nombreuses années une vie de combat au service des Parkinsoniens décède à l’âge de 93 ans.
En 2006, l’A.P.I.V. participe à la journée mondiale de la maladie de Parkinson qui se tient à Mortain dans la Manche le 8 avril 2006.
2007 : Renouvellement du bureau : Mr Jean-Claude Moraines est nommé Président avec une nouvelle équipe à ses côtés.
Sur une idée de Mme Marie-Claude Salou et de Mr Gérard Heuzé, alors respectivement Secrétaire et Secrétaire-adjoint, l’A.P.I.V. édite une feuille d’information et de liaison « Les Echos du Park ». Le premier numéro date de Janvier-Février 2007. « Ce bulletin de liaison paraît selon le temps, les articles intéressants et leur nombre dont disposent les responsables… » déclare Jean-Claude Moraines, dernier responsable en date de cette parution. Ceci revient à dire que, selon son contenu, ce bulletin sort à des dates irrégulières.
Au fil du temps, divers secteurs sur le département ont été créés avec des responsables sur chacun d’eux. — Rennes (Hôtel-Dieu, Maison Associative de la Santé : Jean Maigné, Suzanne Louvel, Suzanne de Marsilly, Thérèse et Jean-Claude Moraines. – Redon : Gaby Lebot, Paulette Denoual. — Saint-Malo : Solange et Bruno Helleux, Arlette Jarnet. — Fougères-Antrain : Bernard Marchand. — Vitré-La Guerche-de-Bretagne : Bernard Marchand, Claudine Bodin, Gabrielle Pépion. — Pays de Brocéliande : Bernard Daco, François de L’Espinay. — Cesson-Sévigné : Jean-Claude Moraines.
L’association continue ses activités de formation et d’information, bibliothèque, sous la responsabilité d’Eugène Louvel ainsi que les réunions fraternelles avec ses adhérents : gymnastique, excursions, points rencontres riches d’échanges entre les malades ou leurs aidants… Depuis, se sont ajoutés avec plus ou moins de bonheur : cours de cuisine, chorale.
Septembre 2009 : Assemblée Générale du C.E.C.A.P. à Erquy organisée par l’A.P.I.V. Semaine mémorable où l’assistance avec de nombreux parkinsoniens a applaudi les prouesses théâtrales de quelques-uns des nôtres dans une pièce composée en équipe, avec notamment Christiane Heuzé, mise en scène et interprétée par nous-mêmes.
En 2010, l’A.P.I.V. participe à la journée mondiale de la maladie de Parkinson qui se tient au Palais de la Mutualité à Paris le 12 avril 2010, journée présidée par Mme Roselyne Bachelot-Narquin (Ministre de la Santé et des Sports) au cours de laquelle sont présentés les Premiers Etats Généraux des personnes touchées par la Maladie de Parkinson et le Livre Blanc (bible reconnaissant les droits des Parkinsoniens et des aidants). Les autorités politiques semblent avoir pris conscience du sort des malades et de leur entourage.
En mars 2010, est édité le nouveau livret « La maladie de Parkinson », créé par la vice-présidente Mme Solange Helleux, décédée en 2011 ; nous voulons ici lui rendre hommage.
2012 : Renouvellement du bureau : Mr Yves Boccou est nommé Président, « jeune » parkinsonien et grand marcheur devant l’Eternel – pèlerinage du Mont Saint-Michel à Saint-Jacques de Compostelle, Tro Breiz (Tour de Bretagne), notamment. Les fonds récoltés à l’occasion de sa marche caritative vers Compostelle ont été destinés à la recherche contre la maladie.
En 2013, le livret « La maladie de Parkinson », avec le concours de l’association « Yadla’vie », est amélioré et mis à jour tel qu’il figure aujourd’hui. Nous remercions les deux personnes qui ont concouru à ce travail. Ce livret présente de façon synthétique la maladie, son évolution, les traitements.
2014 : L’A.P.I.V. compte, actuellement, plus de 150 adhérents. Elle poursuit ses activités de soutien aux malades, d’information du public et des soignants. Elle continue d’être présente aux Assemblées Générales du C.E.C.A.P. Son ancien Président, Jean-Claude Moraines, à titre personnel, a été coopté par le CA de l’A.G.P.; il a accepté le poste de Trésorier et donc assure en partie la gestion du « Parkinsonien Indépendant ».
Septembre 2014.
Rédigé par Bernard Pettier, secrétaire de l’A.P.I.V.
Les incontinences urinaires
Publié le 06 octobre 2014 à 17:48Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°58
Introduction
Les troubles urinaires sont fréquents au cours de la maladie de Parkinson. Ces troubles peuvent apparaitre dès le début de la maladie et participer au diagnostic neurologique initial, mais cela est assez rare. Par contre, ils apparaissent souvent alors que la maladie est déjà installée, à un âge où on peut observer chez le patient les différentes pathologies urologiques, comme l’adénome de la prostate chez l’homme ou une carence hormonale chez la femme. La possibilité de différentes pathologies pose un problème diagnostic de la compétence de l’urologue. Les troubles urinaires au cours de la maladie de Parkinson sont variés. La dysurie (difficulté à uriner), voire la rétention chronique sont assez rares. Le plus souvent, le patient se plaint d’incontinence urinaire.
L’incontinence urinaire se définit par une perte accidentelle ou involontaire d’urine.
Ce trouble est largement répandu, puisque les spécialistes s’accordent pour estimer à 3 millions en France (les 3/4 sont des femmes), le nombre de personnes sujettes à des épisodes d’incontinence urinaire, lors de la miction (miction = action d’uriner). L’incontinence urinaire est pour beaucoup de ces personnes un sujet dont on ne parle pas, ni en famille ni même au médecin. Et pourtant, il existe des solutions pour pallier certains troubles urinaires.
C’est pourquoi, il a paru intéressant de reprendre un article paru en septembre 2009 dans le PI n°38 sous le titre « les impériosités urinaires » et de le réactualiser. Pour écrire ce nouvel article, nous avons pleinement utilisé les informations fournies dans le Site Internet de Sphère Santé (L’incontinence urinaire par le docteur Dahan, urologue à Paris, mis à jour par Isabelle Eustache).
Un peu de vocabulaire
Il y a plusieurs formes d’incontinence urinaire :
- l’incontinence urinaire d’effort est caractérisée par une fuite involontaire d’urine par l’urètre survenant à l’occasion d’un effort physique, à la toux ou aux éternuements.
- L’incontinence urinaire par urgences mictionnelles est caractérisée par une fuite involontaire d’urine, accompagnée ou immédiatement précédée d’un besoin urgent et irrépressible d’uriner aboutissant à une miction ne pouvant être retenue. Les terminologies d’incontinence par impériosité ou d’impériosité urinaire (IU) sont aussi utilisées. Les spécialistes parlent aussi de vessie hyperactive.
- L’incontinence urinaire mixte qui combine les deux formes d’incontinence
Quelles sont les victimes ?
Bien que l’incontinence soit un sujet tabou, on sait qu’elle touche un large public de tous les âges, hommes et femmes confondus. En effet, contrairement aux idées reçues, l’incontinence urinaire n’est pas l’apanage des troisième et quatrième âges. Les études de prévalence montrent par exemple que l’incontinence des femmes est de 12% entre 20 et 29 ans et atteint 32%, après 80 ans.
Chez la femme, l’incontinence est le plus souvent de type urinaire d’effort et concerne 50% des patientes, plutôt chez les femmes jeunes (moins de 50 ans), on ne trouve que de 10 à 20 % d‘impériosités urinaires, plutôt chez les femmes âgées. Les femmes sont plus touchées que les hommes par les problèmes de fuites urinaires. Cela est la conséquence des grossesses, des accouchements et de la ménopause.
Chez l’homme, l’incontinence par impériosité est équivalente à celle de la femme, soit de 12% à 16% pour la population jeune et la prévalence augmente avec l’âge. L’incontinence urinaire d’effort chez l’homme est souvent consécutive à la présence d’une pathologie de la prostate.
Description et fonctionnement de l’appareil urinaire
Pour mieux comprendre comment les choses se passent, faisons un peu d’anatomie, et décrivons tout d’abord l’appareil urinaire. En premier, on trouve les reins qui filtrent et épurent le sang et produisent l’urine. L’urine sort des reins et s’écoule en permanence, via les uretères, vers la vessie. La vessie est reliée à l’orifice urinaire par un tuyau, l’urètre, long chez l’homme, plus court chez la femme. La vessie comprend 2 parties :
- la partie supérieure appelée « dôme vésical » ou « dôme de la vessie » Le dôme vésical est très élastique et permet à la vessie de jouer un rôle de réservoir d’urine entre chaque miction. Il contient un muscle puissant, le détrusor qui en se contractant lors de la miction évacue l’urine vers l’office urinaire.
- la partie inférieure appelée « col vésical » : Le col vésical est le point de départ de l’urètre. Il est constitué par 2 muscles en forme d’anneau, les sphincters urétraux, interne et externe, dont le rôle est d’empêcher l’urine de sortir de la vessie. Ces sphincters interne et externe sont ouverts pendant la miction et fermés en dehors de la miction (ils fonctionnent comme des robinets).
Comment fonctionnent normalement la vessie et l’urètre ?
Le fonctionnement de la vessie comprend 2 phases : une phase de remplissage et une phase de vidange. Pendant le remplissage, l’urine sort en permanence des reins et s’écoule vers la vessie, via les uretères. Entre 2 mictions, la vessie se remplit progressivement d’urine. A partir d’une certaine quantité d’urine, apparait un besoin d’uriner. Plus la vessie se remplit, plus le besoin d’uriner augmente. Cette sensation se ressent grâce à des capteurs placés dans la paroi de la vessie. Pendant le remplissage, les 2 sphincters sont fermés.
La phase de vidange est déclenchée volontairement par la personne qui décide d’uriner. L’ordre part du cerveau et entraîne les actions suivantes simultanées et cordonnées :
- les 2 sphincters se relâchent et s’ouvrent comme des robinets pour permettre à l’urine de sortir de la vessie vers l’urètre.
- le détrusor se contracte vigoureusement et chasse l’urine vers l’urètre et l’office urinaire
- la contraction du détrusor empêche l’urine de remonter vers les reins
Après la miction, le détrusor se relâche et les sphincters se ferment. Quand le fonctionnement de l’appareil est normal, comme il vient d’être décrit, il y a de 4 à 8 mictions par jour et généralement aucune, la nuit.
Impériosité urinaire
Que se passe-t-il en cas d’impériosité urinaire ? La personne atteinte éprouve brutalement et sans avertissement préalable le besoin impérieux d’uriner. Ce besoin doit être satisfait et ne peut être différé que de quelques dizaines de secondes, quelquefois après avoir mouillé ses sous-vêtements, son pantalon ou sa jupe ! Cela oblige la victime à étudier ses déplacements et ses sorties du domicile en repérant à l’avance les toilettes et constitue un handicap familial, social et professionnel.
De plus, pour le Parkinsonien atteint d’akinésie, se lever la nuit en toute hâte en cas d’impériosité, accroît le risque de chutes, pouvant entraîner des fractures.
Quelles sont les causes de l’impériosité ?
Les causes en sont des contractions anormales du détrusor, alors que la vessie est peu remplie. Les sphincters urétraux sont fermés, mais la pression dans la vessie, en raison de la contraction du détrusor, devient supérieure à la pression des sphincters. Alors les sphincters s’ouvrent et l’urine sort vers l’urètre. Cette miction se fait de façon involontaire et par ailleurs peut être favorisée par des stimuli (eau qui coule, clé dans une porte). On constate une augmentation du nombre de mictions par jour et par nuit (parfois le double). On parle parfois « d’hyperactivité vésicale » et aussi de « vessie hyperactive ».
Comment expliquer la contraction anormale du détrusor ?
La contraction du détrusor est sous la dépendance de récepteurs (appelés récepteurs muscariniques) contenus dans la paroi de la vessie. La contraction du détrusor se produit, lorsqu’une molécule appelée acétylcholine, libérée par des neurones et transmise à la vessie par le nerf parasympathique, se fixe au niveau des récepteurs muscariniques.
Chez une personne non incontinente, la molécule acétylcholine est libérée sous commande du cerveau, lorsque l’envie d’uriner se fait ressentir. La contraction du détrusor est commandée et la miction est contrôlée.
Chez une personne atteinte d’impériosité urinaire, la molécule acétylcholine est libérée par le cerveau, sans contrôle conscient et volontaire de la personne, d’où des mictions incontrôlées. L’impériosité urinaire, dans ce cas, a donc une raison neurologique, et se retrouve par exemple chez les patients atteints de la sclérose en plaques ou de la maladie de Parkinson.
On notera toutefois que l’impériosité urinaire peut aussi avoir d’autres causes, par exemple des causes urologiques, comme les irritations de la muqueuse vésicale, dues à des cystites.
Les traitements médicamenteux
Parmi les différents types d’incontinence, seule l’incontinence urinaire par impériosité bénéficie de médicaments efficaces pour son traitement. On a vu comment la molécule acétylcholine est émise de façon intempestive, puis captée par les récepteurs muscariniques, provoque la contraction du détrusor. Le rôle des médicaments sera donc de bloquer les récepteurs muscariniques et ainsi de diminuer la capacité de la vessie à se contracter.
Les médicaments les plus utilisés sont les anticholinergiques / antispasmodiques. Tous ces médicaments utilisés dans le traitement de l’hyperactivité vésicale agissent comme antagonistes des récepteurs cholinergiques muscariniques, à l’origine des contractions du détrusor. Les médicaments les plus courants : le Trospium® (Trosec®), l’Oxybutynine® (Ditropan®), la Darifénacine® (Enablex®), la Solifénacine® (Vesicare®).
Tous ces médicaments présentent des effets indésirables (sécheresse buccale, maux de tête…), ainsi que des contre-indications (risque de glaucome avec fermeture de l’angle). Mais ils ont fourni à certains patients atteints d’impériosités urinaires des solutions non invasives (en particulier le Vesicare®). Ces médicaments sont décrits dans le bulletin d’information du Centre Hospitalier Universitaire du Québec.
Consulter un urologue
Le patient parkinsonien au fur et mesure de l’évolution de sa maladie consulte, après son médecin généraliste, tout d’abord un neurologue, puis assez rapidement après la confirmation des premiers troubles Parkinsoniens et l’annonce du diagnostic, un kinésithérapeute et un orthophoniste.
Les troubles urinaires n’apparaissent généralement pas tout de suite, et le parkinsonien n’éprouve donc pas la nécessité de consulter un urologue. Le sujet des troubles urinaires est tabou pour beaucoup de personnes qui préfèrent ne pas en parler. Plus de la moitié des personnes atteintes garde le silence. Ce comportement est très dommageable, car à partir d’un certain âge, le risque de survenue de pathologies urologiques, d’origine ou non Parkinsonienne, croit rapidement.
Quand se manifeste chez le Parkinsonien un trouble urinaire, quel qu’il soit, il faut en parler à son généraliste et au neurologue et consulter un urologue. L’urologue a la compétence et les moyens techniques pour analyser le problème et proposer des solutions.
Par ailleurs, parler d’un trouble urinaire, par exemple de ses impériosités urinaires, à son entourage familial, reste encore un sujet tabou pour beaucoup de personnes. En parler sobrement permet pourtant de supprimer bien des incompréhensions.
Pour conclure, il serait souhaitable, à partir d’un certain âge, par exemple 60 ans de consulter par prévention un urologue (éventuellement un gynécologue pour les femmes).
Enfin, la consultation d’un urologue est indispensable en cas de survenue de troubles urinaires, comme les impériosités urinaires.
Bibliographie : Site Internet de Sphère Santé (L’incontinence urinaire par le docteur Dahan, urologue à Paris).
Rédigé par Jean Pierre Lagadec
Le Dipraglurant® Une arme contre les dyskinésies
Publié le 03 janvier 2014 à 09:25Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°55
Depuis plusieurs années, la firme pharmaceutique Suisse Addex Pharmaceuticals (SIX:ADXN), spécialisée en « modulation allostérique », travaille sur l’étude et le développement de molécules destinées à traiter les dystonies et les dyskinésies chez les patients Parkinsoniens.
C’est le cas du Dipraglurant® pour des patients souffrant de dyskinésie induite par la L‑dopa dans la maladie de Parkinson. La dyskinésie induite par la L‑dopa est un trouble moteur débilitant engendré par l’administration à long terme de traitements contenant de la L‑dopa, thérapie standard de référence pour la maladie de Parkinson.
L’étude conduite en parallèle aux Etats-Unis et en Europe est financée en partie par une subvention de la Fondation Michael J. Fox pour la Recherche contre la maladie de Parkinson.
Les dyskinésies :
Le Dipraglurant® ayant pour indication le traitement des dyskinésies Parkinsoniennes, rappelons pour les nouveaux lecteurs, de quoi il s’agit. Les dyskinésies font partie des mouvements anormaux (ou involontaires), dont peuvent être victimes les Parkinsoniens. Elles peuvent être décrites comme des mouvements soudains, incontrôlables, souvent désordonnés. Elles affectent les membres, la tête, les lèvres, et la langue. Elles sont en général, dues à un surdosage de la L Dopa. Or, il n’y a pas de produit pouvant remplacer la L Dopa avec les mêmes avantages.
Cela a des conséquences fâcheuses :
- Le patient (souvent en présence de son entourage ou en public) subit des crises dévalorisantes et fatigantes.
- A mesure que la maladie s’aggrave, il est de plus en plus difficile pour le neurologue d’ajuster la prescription afin d’éviter périodes de blocage et périodes de dyskinésie, l’espace thérapeutique étant de plus en plus réduit. Cette difficulté a justifié la réalisation de logiciels d’optimisation des traitements, à partir de données pharmacocinétiques (cf. article sur le Led ci-dessus et feuille de calcul présentée dans le P. I. n°32).
- Pendant de nombreuses années (après le consensus de Mars 2000), on a essayé dans certains cas bien définis de différer le début de prise de la L‑dopa pour retarder les survenues de dyskinésies.
Sait-on traiter les dyskinésies ? On reparle actuellement d’un médicament ancien, le Mantadix. On parle aussi de chirurgie à partir de la stimulation du globus pallidum. Mais les solutions les plus séduisantes seraient obtenues par l’arrivée sur le marché de 3 nouvelles molécules. L’une d’elles est le Dipraglurant®.
Changer la stratégie thérapeutique :
Si les essais cliniques à venir confirment les résultats déjà obtenus et après obtention de l’Autorisation de Mise sur le Marché (en 2014), le Dipraglurant® pourrait constituer une arme efficace contre les dyskinésies, dont il pourrait pallier, en tout ou partie, les inconvénients que nous avons évoqués précédemment. Il serait alors plus facile d’utiliser la L‑Dopa, qui est le médicament de référence pour la maladie de Parkinson.
Par ailleurs, l’arrivée sur le marché de produits contre les dyskinésies, comme le Dipraglurant®, constitue un argument en faveur du changement de la stratégie thérapeutique qui avait été définie dans le consensus 2000. On pourra en effet traiter à la L‑dopa, précocement dans la phase initiale de la maladie, si on a moins ou pas de risques de dyskinésies à long terme.
Rédigé par Jean Pierre Lagadec jpmo5@orange.fr
Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
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