Ne pas être qu'un "patient" ...

Parkinson : l‘électronique au service des neurosciences

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°61

L’amé­lio­ra­tion de la qualité de vie des patients pour­rait venir de ces trois appa­reils : un boîtier équipé d’un capteur, un smart­phone et une oreillette. Comment amélio­rer la qualité de vie et l’autonomie des patients souf­frant de la mala­die de Parkin­son ? La réponse nous vient d’Espagne. Tous les détails dans ce numéro de Futuris. 

Pere Bosch vit à Barce­lone. Il y a 16 ans, on lui a diag­nos­ti­qué la mala­die de Parkin­son. Depuis, c’est tout son quoti­dien et plus large­ment sa vie entière qui ont changé : « Avant je jouais de l’accordéon. Mais quand je voulais appuyer sur les touches avec ma main gauche, impos­sible, je ne pouvais pas. À la place, je serrais l’instrument avec la main, comme ça, et je n’arrivais pas à en jouer. »

Pere Bosch parti­cipe actuel­le­ment au projet euro­péen de recherche « REMPARK » destiné à lui redon­ner une plus grande auto­no­mie. Un capteur enre­gistre en continu la cadence de ses mouve­ments permet­tant ainsi de détec­ter toute anoma­lie. Et si néces­saire, son oreillette lui envoie alors un stimu­lus acous­tique pour l’aider à retrou­ver coor­di­na­tion et équi­libre. Les infor­ma­tions sont trans­mises via son mobile à son méde­cin afin d’adapter, en consé­quence, son trai­te­ment médi­ca­men­teux et son programme de rééducation. 

Àngels Bayés, neuro­logue, Centre médi­cal Teknon en Espagne, « Ce dispo­si­tif nous permet de savoir combien d’heures par jour la mobi­lité du patient est ON, c’est-à-dire opéra­tion­nelle et OFF, c’est-à-dire réduite et comment celui-​ci se déplace pendant ces 2 phases de la mala­die. On sait égale­ment si le patient souffre ou non de blocages et combien de temps ils durent. On peut aussi déter­mi­ner à quel rythme le patient marche. Et lorsque le système détecte un problème moteur, il active auto­ma­ti­que­ment un stimu­lus sonore pour aider le patient à marcher plus faci­le­ment. »

C’est, ici, dans ce labo­ra­toire de l’Université Poly­tech­nique de Cata­logne que le capteur a été conçu et assem­blé. Prin­ci­pal défi pour les ingé­nieurs : réus­sir à réali­ser un boîtier qui, bien que bourré d‘électronique, est aussi discret, ergo­no­mique et fiable évidem­ment que possible.

Carlos Pérez López, ingé­nieur en élec­tro­nique, Univer­sité Poly­tech­nique de Cata­logne, Espagne : « À l’intérieur du capteur, il y a un accé­lé­ro­mètre qui indique les accé­lé­ra­tions du patient lors de la marche. Il y a égale­ment un magné­to­mètre, qui fonc­tionne comme une bous­sole, et qui enre­gistre des données sur les champs magné­tiques. Et enfin, il y a un gyro­scope chargé d’enregistrer la façon dont le patient se déplace le long de trois axes dans un espace donné. Toutes ces données sont donc enre­gis­trées et analy­sées à l’aide d’algorithmes mathé­ma­tiques. Et à la fin du proces­sus, nous sommes capables de réper­to­rier chacun des mouve­ments du patient ».

Le dispo­si­tif, actuel­le­ment à l’essai, tient, semble-​t-​il, ses promesses. Au vu des premiers résul­tats, les patients qui l’ont testé, auraient gagné en auto­no­mie. Cela dit, ils n’auraient rien contre quelques petites améliorations. 

Paola Quispe, infir­mière, Centre médi­cal Teknon, Espagne : « La plupart des patients souhai­te­raient que le capteur soit plus petit. Ils regrettent aussi qu’il y ait un inter­valle d’une minute entre le moment où le capteur détecte un problème et le déclen­che­ment du signal sonore. Le concer­nant, ils préfè­re­raient égale­ment entendre une musique plutôt que le son d’un métro­nome. »

L‘équipe de cher­cheurs planche d’ores et déjà sur une nouvelle fonc­tion­na­lité de taille, à savoir doter l’appareil d’un système à même d’ajuster en temps réel le dosage des médi­ca­ments en fonc­tion des besoins de l’organisme du patient. 

Joan Cabes­tany, ingé­nieur en télé­com­mu­ni­ca­tions, Univer­sité Poly­tech­nique de Cata­logne et coor­di­na­teur du projet REMPARK : « La prochaine étape consiste à trans­for­mer l’appareil en un véri­table dispo­si­tif médi­cal. Un dispo­si­tif capable d’aider le méde­cin à poser un diag­nos­tic plus précis et capable, au final, de régu­ler le trai­te­ment des patients afin d’améliorer leur état de santé. Mais, comme la régle­men­ta­tion sur les dispo­si­tifs médi­caux est très stricte en Europe, ce projet requiert encore beau­coup de travail. »
On estime à 6,3 millions le nombre de personnes souf­frant de la mala­die de Parkin­son à travers le monde, dont 1,2 million en Europe.

Sci-​techfuturis 106/​03 11:38 CET
Trans­mis par Renée Dufant

PS : cela ressemble curieu­se­ment aux démarches du Dr Leca­vor­zin que nous avons finan­cées en partie en son temps !

1 Commentaire Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. Bonjour,
    FORMIDABLE !!!!
    Alors j’ai déjà le smart­phone et les oreillettes.…..
    les périodes « ON — OFF » et les blocages
    je vous attends
    Merci et au plai­sir de vous lire
    CLAIRE

    Commentaire by CLAIRE BLANQUART — 12 septembre 2015 #

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