Ne pas être qu'un "patient" ...

Effet placebo : plus un traitement est cher, plus il est efficace !

  Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°66

Dans une expé­rience avec des patients atteints de la mala­die de Parkin­son, des cher­cheurs ont montré que l’ef­fet placébo (le terme placebo signi­fie « je plai­rai » en latin. Il a été choisi pour indi­quer que l’ef­fet se faisait au béné­fice du patient) est d’au­tant plus effi­cace que les patients croient que le produit actif admi­nis­tré est cher. Un résul­tat qui vient rappe­ler tout le mystère qui entoure encore ce phéno­mène biologique.

L’étude, réali­sée par l’Ins­ti­tut de neuros­ciences de l’Uni­ver­sité de Cincin­nati (Etats-​Unis) et parue dans la revue Neuro­logy, a concerné 12 patients atteints d’une forme modé­rée à sévère de Parkin­son, avec des atteintes motrices (rigi­dité, trem­ble­ments). Les cher­cheurs les ont préa­la­ble­ment infor­més qu’ils rece­vraient chacun une des deux versions d’une nouvelle drogue injec­table anti­par­kin­so­nienne, un « agoniste de la dopa­mine » (molé­cule qui active les récep­teurs de dopa­mine dans la membrane des neurones).

Une effi­ca­cité multi­pliée par 2 pour le placebo cher 
Les cher­cheurs ont fait croire aux patients que la substance active était la même dans les deux médi­ca­ments, mais que l’un coûtait 15 fois plus que l’autre, pour des raisons diverses (condi­tion­ne­ment, trans­port, etc.). En réalité les seringues étaient remplies de la même solu­tion saline. En prenant soin d’in­for­mer les patients du coût (supposé) de leur injec­tion –une dose à 100 dollars ou une dose à 1500 dollars– les cher­cheurs ont ensuite menée une batte­rie de tests-​types sur la mala­die de Parkin­son : ques­tion­naire sur le ressenti des patients, impres­sion clinique globale (CGI), échelle de nota­tion unifiée de la mala­die de Parkin­son (Unified Parkin­son’s Disease Rating Scale ou UPDRS) compre­nant notam­ment des mesures d’ac­ti­vité céré­brale par IRM.

Un effet visible sur la motri­cité et l’ac­ti­vité cérébrale
L’as­pect le plus parlant des résul­tats obte­nus concerne la fonc­tion motrice et l’ac­ti­va­tion céré­brale des patients : injec­tion du placebo présenté comme une substance active chère a entraîné une amélio­ra­tion deux fois plus impor­tante qu’a­vec la « substance » présen­tée comme la moins chère.

Compa­rée à l’ef­fi­ca­cité d’un véri­table agoniste de la dopa­mine, ici la Lévo­dopa, l’ef­fi­ca­cité du placebo cher se trouve à mi-​chemin entre cette dernière et celle du placebo bon marché.

Des résul­tats qui viennent vali­der une multi­tude d’autres études sur l’ef­fet placebo, prou­vant que l’es­prit contri­bue à la guéri­son du corps dans des propor­tions et selon des méca­nismes qu’on commence à peine à dévoiler.

Article de Roman Ikoni­coff dans Science et Vie
Lu par Fran­çoise Vignon

1 Commentaire Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. heu ! mouais ! je vais essayer l’eau si pure qu’elle provient des glaciers du pôle Nord à 150 euros le litre avec un peu de sodium et hop ! un petit coup de placebo en guise de poudre de mucuna qui elle si peu coûteuse, obligé d’en prendre trois fois par jour, une injec­tion d’eau tout les matin et plus de parki !

    Elle est pas belle la vie des cher­cheurs ? alors qui n’ont pas encore trouvé celui qui a inventé le fil à couper le beurre ! 

    kenavo !

    Commentaire by leparigo — 10 octobre 2016 #

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