Ne pas être qu'un "patient" ...

Une évolution importante des électrodes implantées dans le cerveau — Quels traitements possibles pour la maladie de Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70

Stéphane Palfi, neuro­chi­rur­gien au CHU Henri Mondor à Créteil et Stéphane Chabardes, neuro­chi­rur­gien au CHU de Grenoble font le point sur les nouveaux trai­te­ments de la Mala­die de Parkinson.

Les trai­te­ments médi­ca­men­teux dopa­mi­ner­giques permettent de corri­ger une partie des symp­tômes de la mala­die. Ainsi, la L‑Dopa (trans­for­mée en dopa­mine dans le cerveau) compense le défi­cit en dopa­mine liée à la mala­die. Mais sept à huit ans après l’initiation du trai­te­ment, la L‑Dopa peut commen­cer à perdre de son effi­ca­cité. Les symp­tômes de la mala­die reviennent handi­ca­per le patient.

Une stimu­la­tion céré­brale profonde peut alors être envi­sa­gée. C’est une procé­dure chirur­gi­cale déli­cate, indi­quée lorsque la gêne fonc­tion­nelle devient vrai­ment inva­li­dante à certains moments de la jour­née (phases dites « off »), malgré un trai­te­ment médi­ca­men­teux opti­misé. Le patient doit avoir moins de 75 ans, être en rela­ti­ve­ment bonne condi­tion physique et ne pas présen­ter des troubles cogni­tifs ou psychia­triques. Il doit égale­ment bien répondre au trai­te­ment par L‑Dopa le reste du temps, pendant les phases « on ».
Cette tech­nique a été mise au point à la fin des années 1980 à Grenoble. A l’époque, une élec­trode faite d’un seul plot de stimu­la­tions était implan­tée. La tech­nique se perfec­tion­nant on implante aujourd’­hui deux élec­trodes faites de quatre petites « barrettes » ou contacts.

Avec ces élec­trodes clas­siques, il arrive que le courant stimule une zone en péri­phé­rie de la cible et déclenche des effets secon­daires comme des troubles de l’équi­libre, des contrac­tions motrices invo­lon­taires, des diffi­cul­tés à arti­cu­ler les mots, une prise de poids, ou des effets psychia­triques tels que l’an­xiété et la dépression …

Depuis quelques semaines, une nouvelle tech­no­lo­gie est disponible.
Deux patients ont béné­fi­cié pour la première fois en France des élec­trodes dites « direc­tion­nelles ». Plutôt que d’avoir une diffu­sion libre du courant, ces élec­trodes vont permettre de diri­ger et concen­trer le fais­ceau de stimu­la­tion vers la zone ciblée et d’éviter la stimu­la­tion de zones non ciblées, source d’effets secondaires.

Cette révo­lu­tion tech­no­lo­gique va permettre une stimu­la­tion plus effi­cace, avec moins d’ef­fets secon­daires. Elle repré­sente un espoir pour les patients chez qui l’ef­fi­ca­cité de la stimu­la­tion était limi­tée par l’ap­pa­ri­tion de ces effets secon­daires au cours du trai­te­ment. Pour eux, il était impos­sible d’aug­men­ter le courant de stimu­la­tion sans déclen­cher de effets secondaires. 

Comme il n’est pas possible de savoir à l’avance quel patient va déve­lop­per des effets secon­daires limi­tants, tous les patients éligibles à la stimu­la­tion céré­brale profonde devraient rece­voir de telles élec­trodes direc­tion­nelles. Et cela va rapi­de­ment deve­nir une procé­dure de routine.

Ces élec­trodes direc­tion­nelles, de par leur concep­tion ultra-​miniaturisée – envi­ron un milli­mètre de diamètre – néces­sitent un contrôle du courant très précis pour être effi­caces et four­nir une stimu­la­tion ciblée. Au-​delà du design de l’élec­trode, on parle main­te­nant de batte­rie intel­li­gente pour pilo­ter au mieux le courant, siège de la théra­pie. Autre consé­quence, avec leurs réglages précis, les élec­trodes direc­tion­nelles permettent d’uti­li­ser moins de courant élec­trique et donc d’évi­ter de déchar­ger les stimu­la­teurs de façon trop précoce. A terme, moins d’in­ter­ven­tions chirur­gi­cales devraient être néces­saires pour rempla­cer ces stimu­la­teurs non rechar­geables. Autre constat, au bout de dix ans les effets de la stimu­la­tion sont souvent rattra­pés par l’évo­lu­tion de la mala­die. Les béné­fices d’une stimu­la­tion céré­brale effi­cace pour­raient être prolon­gés grâce aux réglages plus fins et sélec­tifs des élec­trodes directionnelles.

Aujourd’­hui, deux axes de recherche majeurs se dessinent contre la mala­die de Parkin­son : ralen­tir l’évo­lu­tion de la mala­die et restau­rer les fonc­tions alté­rées grâce à des moyens médi­caux ou chirur­gi­caux. La stimu­la­tion céré­brale profonde avec élec­trode direc­tion­nelle est une réelle avan­cée tech­nique pour les symp­tômes moteurs sensibles à la dopa­mine, et elle pour­rait égale­ment le deve­nir pour d’autres symp­tômes de la mala­die, dépen­dants d’autres cibles céré­brales qu’il reste à étudier.

Les élec­trodes direc­tion­nelles vont pouvoir être utili­sées, avec les mêmes avan­tages, dans d’autres patho­lo­gies comme les troubles obses­sion­nels compul­sifs, les dépres­sions sévères, les épilep­sies résis­tantes … De quoi stimu­ler la recherche clinique.

Extrait de l’ar­ticle du Dr Stéphane Palfi dans le Figaro Santé du 11 août 17
Trans­mis par Fran­çoise Vignon soize.vignon@orange.fr

4 Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. Allez comme on dit au Pays basque un pied chez moi un autre dans les Landes « goas­sen » pour ceux que ça branche : môn ami basque un temps 100 % GV, trem­blait vrai­ment trop dans l’exer­cice de sa profes­sion alors il s’est fait élec­tro­sti­mu­ler par le Pr Palfi à Mondor l’an passé. La retraite dans un an ll part faire son tour du monde à la voile un rêve d’en­fant, ün rève à la Jacques Brel « je vous souhaite des rèves les plus fous à réali­ser  » Ph.H est dans ce trip mais j’ai aussi rencon­tré un jour que je m’étais trom­pée de quai à Bordeaux donc trom­pée de desti­na­tion . Quais déserts morte saison « hep Monsieur à la casquette vous devez faire partie du staff SNCF dites moi où je suis en ce mois de mars funèbre  » « A Arca­chon  » « Diable mais que fais ‑je donc ici ? » Je n ‘avais pas voulu payer une surtaxe sur mon billet TGV teuf teuf de Bordeaux à Bayonne j’avais attendu sage­ment 3h pour me remettre sur les bôns rails et retrou­ver la grande ligne à Facture. A peine rentrée dans le wagon un côntrô­leur et des plus coriaces entreen scène , il cherche il cherche quoi au juste ? Il me cherche carte senior justi­fi­ca­tifs et quoi encore . Embar­ras de ma part « Où sont tous ces réci­pis­sés ? Je n’en ai pas la moindre idée. A môn voisin de droite « je vais ouvrir ma valise c’est un spec­tacle de déso­la­tion .. Excu­sez ‑moi ne faites aucune réflexion s’il vous plait . Miracle j’avais tout trouvé en un simple coup d’oeil et mon voisin d’en­ga­ger la conver­sa­tion.« Dites, je ne le dis à personne , à quoi cela servirait-​il ? Je vous le demande a femme elle avait 53 ans on lui avait proposè l’élec­tro­sti­mu­la­tion et elle a perdu les pédales au bout dd 6 /​7 h elle en est morte de stress sur le billard. » …le trajet était court nous nous sommes sépa­rés à Facture lui allait vers le Nord moi le Sud pas de contact à espé­rer depuis je demande le prénom quelque chose d’iden­ti­fiant car de pour­cen­tages de statis­tiques de cette opéra­tion mons­trueuse vous aurez beau­coup de mal à trou­ver.. Réus­sites échecs court moyen long terme .… y a pas il faut faire confiance à la Provi­dence.. Méthode Coué par excellence

    Commentaire by Isabelle Saint Genez — 25 décembre 2017 #

  2. > Ariaux : le mieux ne serait-​il pas de poser votre ques­tion au neuro­logue qui a opéré votre ami(e) et de nous rappor­ter ici la réponse ?

    Commentaire by Storm — 17 décembre 2017 #

  3. Une personne stimu­lée il y a 18 mois avec les élec­trodes clas­siques (avec comme effet secon­daire une appa­ri­tion ou du moins une très nette aggra­va­tion d’une démence parkin­so­nienne) pourrait-​elle voir échan­ger ces élec­trodes par des élec­trodes direc­tion­nelles afin de corri­ger ces effets secondaires ?

    Commentaire by Ariaux — 14 décembre 2017 #

  4. Bonjour je suis une des personnes ayant béné­fi­cié récem­ment c’est-à-dire le 3 octobre dernier de cette nouvelle tech­no­lo­gie les sondes direc­tion­nelles et à Grenoble juste­ment par le profes­seur Chabar­dès. Les réglages ne sont pas encore fina­li­sés mais pour l’instant j’en suis très très satisfaite.
    L’intervention s’est très bien passée, la prise en charge à Grenoble à été effi­cace rapide mon bilan d’éligibilité réalisé en avril, on me propo­sait Une date d’intervention pour le mois d’octobre. Je n’ai aucun regret aucun mauvais souve­nir. Tout s’est déroulé comme je l’ai souhaité serei­ne­ment et posi­ti­ve­ment Le seul petit incon­vé­nient : j’etais éloi­gnée de ma famille en effet j’habite à Nancy.

    Commentaire by O’Dowd Marie Christine — 6 décembre 2017 #

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