Ne pas être qu'un "patient" ...

Pourquoi le tango est la danse la plus efficace contre Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°70

Le Pr Gammon Earhart, neuro­logue à l’Ecole de méde­cine de l’Uni­ver­sité de Washing­ton, a étudié les effets de la danse pour les patients atteints de la M.P.

« Le pas de base du tango est une marche ralen­tie, dans laquelle on apprend à placer son appui au-​dessus d’un pied pour permettre à l’autre de se dépla­cer, de s’an­crer d’abord avec le gros orteil et de ferme­ment se stabi­li­ser avant d’ac­cep­ter le poids du corps qui bascule de l’autre côté. » C’est ainsi que le Pr Gram­mon Earhat, décrit cette danse dans son étude et son analyse des travaux récents sur les effets de la danse pour des patients atteints de la mala­die de Parkinson. 

Selon lui, les patients doivent alors se concen­trer sur une acti­vité qui ressemble à une marche habi­tuelle, ce qui est l’un des piliers des recom­man­da­tions inter­na­tio­nales pour l’exer­cice physique appli­quée à la M.P.: mettre en place des stra­té­gies cogni­tives du mouve­ment pour amélio­rer les trans­ferts. La danse, qui se fait en rythme et en musique, répond égale­ment parfai­te­ment à une autre de ces exigences : propo­ser des points d’an­crage en parti­cu­lier audi­tifs et visuels pour amélio­rer la démarche. Elle faci­lite l’équi­libre en habi­tuant le patient à tenir compte d’évé­ne­ments inat­ten­dus : bous­cu­ler un autre couple, éviter les pieds de son parte­naire ou suivre un mouve­ment inat­tendu du meneur. 

Mobi­lité arti­cu­laire :

L’équipe de Patri­cia McKin­ley, spécia­liste en réédu­ca­tion fonc­tion­nelle à l’Uni­ver­sité McGill de Mont­réal – la première à étudier les effets du tango sur la M.P. – a pu mesu­rer une augmen­ta­tion de 4 points des critères d’équi­libre sur l’échelle de Berg, mieux que d’autres danses de couple ou que le tai-​chi. Enfin, et même s’il ne s’agit pas du but premier de ces ateliers, le tango, comme les autres danses, favo­rise la mobi­lité arti­cu­laire et le renfor­ce­ment muscu­laire, et s’ac­com­pagne même – un résul­tat démon­tré chez des sujets âgés non atteints par la mala­die –, d’une amélio­ra­tion de la santé cardio-vasculaire. 

« Une acti­vité physique soute­nue, qui met l’or­ga­nisme en aéro­bie, semble favo­ri­ser la dégra­da­tion méta­bo­lique de la fameuses protéine alpha-​synucléine », ajoute le Pr Wassi­lios Meiss­ner, neuro­logue au Centre Expert Parkin­son de Bordeaux, ce qui pour­rait jouer sur les symp­tômes non moteurs de la maladie. 

Autre carac­té­ris­tique spéci­fique au tango, les pas en arrière et sur le côté en même temps. Le Pr Earhart constate que les chutes – le plus souvent causées par de tels dépla­ce­ments chez ce type de patients – ont ainsi dimi­nué de moitié après cinq semaines de pratique biheb­do­ma­daire du tango. Enfin, le tango comporte de nombreuses poses et redé­mar­rages, que les personnes atteintes de la mala­die de Parkin­son subissent fréquem­ment lorsque leur corps « >se fige » et auxquels le tango offre des stra­té­gies pour s’ha­bi­tuer à relan­cer la machine »

Article de Pauline Léna relevé dans le Figaro Santé 

Par Fran­çoise Vignon

2 Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. En lien avec votre article, à voir et à écouter :

    http://www.rtl.fr/actu/bien-etre/michel-cymes-fait-la-promotion-du-tango-pour-lutter-contre-la-maladie-de-parkinson-7790951763

    Le sport quoti­dien favo­rise aussi la produc­tion de dopa­mine natu­relle, c’est proba­ble­ment le meilleur remède natu­rel contre Parkinson.

    Très inté­res­sante cette cita­tion du neuro­logue Meissner :
    « Une acti­vité physique soute­nue, qui met l’organisme en aéro­bie, semble favo­ri­ser la dégra­da­tion méta­bo­lique de la fameuses protéine alpha-​​synucléine », ajoute le Pr Wassi­lios Meiss­ner, neuro­logue au Centre Expert Parkin­son de Bordeaux. Y a t il des étdes cliniques là dessus ??

    Commentaire by Storm — 14 novembre 2017 #

  2. Pour ceux et celles qui ne peuvent prati­quer le tango près de chez eux, vous pouvez possi­ble­ment essayer le qi gong. Le qi gong est effi­cace pour nous remettre en mouve­ment, nous redon­ner du tonus et diffu­ser de l’éner­gie vitale. Il asso­cie mouve­ments lents, exer­cices respi­ra­toires et concen­tra­tion. Il mobi­lise nos arti­cu­la­tions, nos muscles, notre capa­cité à nous concen­trer. C’est une autre façon de nous bouger

    Au passage, un beau court métrage sur l’art d’ac­com­pa­gner et la danse
    Cliquer sur le lien ou le reco­pier dans votre navi­ga­teur (puis descendre un peu sur la page pour lancer la vidéo)
    http://parkinsonquebec.ca/unisson/

    Commentaire by Storm — 13 novembre 2017 #

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