Ne pas être qu'un "patient" ...

Témoignage : Ballade en montagne…

Article paru dans Le Parkin­so­nien Inde­pen­dant N°32 – mars 2008

Chaque lundi, Alain me propose des randon­nées en montagne avec un groupe d’amis. Parfois, il nous entraîne aux tech­niques de l’escalade avec baudrier et corde1. Il a toujours en esprit que je suis sujet au vertige depuis que je me soigne pour Parkinson.
Il me met en situa­tion de vaincre cette phobie du vide et de fait, lorsque je suis harna­ché et sécu­risé par la corde de rappel, cette appré­hen­sion dispa­raît : je peux profi­ter plei­ne­ment du paysage.

Pour­tant la semaine dernière, nous avons vécu une situa­tion un peu excep­tion­nelle que je voudrais vous rappor­ter pour dire à quel point l’esprit peut domi­ner les réac­tions physiques.

Nous devions rejoindre le sommet de la Sainte Victoire, célèbre montagne qui domine Aix en Provence, par une voie un peu périlleuse mais sans grosse diffi­culté. Pour­tant, il y a deux ans, au début de nos péré­gri­na­tions, j’avais callé dans cette voie à un passage un peu déli­cat : le pas de l’éléphant. Je le fran­chis sans m’en rendre compte malgré une petite appré­hen­sion imagi­naire. Je suivais avec bonheur le rythme de mes compa­gnons et nous arri­vâmes sur le plateau du sommet.

Pour redes­cendre, nous recher­châmes, alors, le passage connu d’Alain qui devait nous permettre de rejoindre aisé­ment la voiture. Manque de chance, les repères avaient été suppri­més ou nous les avions dépas­sés ; il décida alors de ne pas prolon­ger plus long­temps notre randon­née sur le plateau : il commen­çait à se faire un peu tard.

Il nous averti que nous allions prendre une voie raccour­cie mais qui présen­tait des diffi­cul­tés un peu parti­cu­lières : il serait obligé de nous assu­rer et nous deman­dait de respec­ter ferme­ment ses consignes. Il s’agissait du Grand Couloir.

Imagi­nez une entaille large d’à peine deux mètres dans une falaise de plus de 100 mètres d’à‑pic et d’où vous décou­vrez la plaine 700 mètres en dessous ! Et nous allions nous enga­ger, accro­chés à des chaînes sans voir où nous atterrissions…

Bonjour l’ambiance : je sentais l’angoisse monter. Elle risquait de me faire perdre tous mes moyens si je me lais­sais aller. Alain me demanda de le suivre de près et m’encorda pour m’assurer. Je me raison­nais alors ne voulant pas paraître renâ­cler devant l’obstacle ; et puis j’avais entiè­re­ment confiance dans mon guide.

Heureu­se­ment, parce que nous n’étions pas au bout de nos peines. Juste après deux chaînes d’une ving­taine de mètres, nous trou­vions un câble fixé en garde-​corps pour une traver­sée de la paroi en diago­nale, les pieds trou­vant tout juste la place de se glis­ser sur un léger redan domi­nant un à‑pic verti­gi­neux de 60 mètres lisse comme un mur !

Rassuré par les consignes d’Alain, j’effectuais tran­quille­ment cette traver­sée que je n’aurais jamais imagi­née faire. Mais le passage le plus déli­cat, pour moi, fût la suite où les embûches pour­tant n’étant pas aussi impor­tantes. Nous progres­sions sur un étroit sentier tout en corniche pour rejoindre un épau­le­ment rocheux d’où nous descen­drions alors sans problème et je ressen­tais alors la montée du vertige.

Pour­quoi cette appré­hen­sion ? J’y vois deux causes : tout d’abord le contre­coup de l’émotion causée par la tech­nique parti­cu­lière et les « peurs » rétros­pec­tives plus ou moins imagi­naires. Mais aussi et surtout, l’absence de points de récon­fort (chaîne et câble) matérialisés.

Cela me permet d’affirmer quelle pres­sion impor­tante peut être exer­cée par notre cerveau sur notre corps et nos atti­tudes. Notre imagi­naire a des pouvoirs que l’on ne conçoit pas toujours : il faut savoir le contrô­ler. D’ailleurs, dans la nuit qui suivit, je fis un rêve semi éveillé où je me voyais accro­ché à la paroi avec la peur de paniquer !

J’ai voulu racon­ter cette petite aven­ture non pas pour me vanter mais pour dire combien il nous est possible, en cas de coup dur, de réagir et domi­ner nos craintes et même nos diffi­cul­tés physiques.

Ce n’est pas en fuyant nos problèmes que nous les résol­vons, mais bien au contraire en s’y prépa­rant et en les affron­tant vigoureusement.

« La confiance dans le mouve­ment est égal à la compé­tence qu’on se recon­nait plus le plai­sir escompté moins le risque escompté »
(Didier Delignères)

Par Jean GRAVELEAU graveleau.jean2@wanadoo.fr

Informations médicales

Article paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant n° 32 mars 2008

Des Cher­cheurs traquent les origines de Parkinson
d’après un article d’Ouest-France Régio­nal du 11/​12/​07

À l’initiative de CECAP RECHERCHE, André FOUQUET du jour­nal Ouest-​France a rencon­tré les équipes INSERM U 643 et U 913 pour une inter­view sur les recherches menées à Nantes et subven­tion­nées par le fonds Recherche de CECAP

UNITÉ 643
XÉNOGREFFE : CECAP a subven­tionné le début de cette recherche qui se pour­suit. Pour s’affranchir du problème éthique posé par la greffe de neurones embryon­naires issus d’IVG , l’équipe a mis au point une lignée de porcs trans­gé­niques dont les neurones seront implan­tés dans les cerveaux de rats rendus parkinsoniens.
Les neurones fonc­tionnent, mais, au bout d’un mois, les défenses immu­ni­taires du rat les détruisent. Donc en ce moment l’équipe sous la direc­tion de Philippe NAVEILHAN traque la molé­cule qui évitera le rejet.

RAT TRANSGÉNIQUE ɑ SINUCLÉINE : créa­tion et déve­lop­pe­ment d’un modèle de rat dont le
Parkin­son se rappro­chera le plus possible de la mala­die humaine.
Cécile BOYER (subven­tion­née par CECAP), sous la direc­tion de Laurent LESCAUDRON surveille l’installation et l’évolution de la maladie.
« il faut abso­lu­ment comprendre la logique de la cascade d’éléments délé­tères qui se produisent avant l’apparition des premiers symp­tômes » pour pouvoir un jour enrayer la maladie.

UNITÉ 913
Deux jeunes cher­cheurs : Tanguy CHAUMETTE (subven­tion par CECAP) et Thibaud LEBOUVIER sous la direc­tion de Michel NEUNLIST s’efforcent de véri­fier l’hypothèse récente de l’Allemand BRAAK à savoir que :
Dans la mala­die de Parkin­son les intes­tins pour­raient être atteints avant le cerveau. Cet hypo­thèse de recherche s’appuie sur les obser­va­tions suivantes :

  • Au cours de l’Évolution, les êtres vivants ont acquis un système nerveux enté­rique (SNE) – ou diges­tif – bien avant que les fonc­tions nerveuses soient centra­li­sées dans le crâne.
  • Ce 2ème cerveau fonc­tionne toujours
  • Le tube diges­tif (de l’œsophage au rectum) possède 100 millions de neurones et un milliard de cellules gliales.
  • La mala­die de Parkin­son s’accompagne de troubles digestifs.

« Si l’on arrive à mieux comprendre l’origine et l’évolution de la mala­die, il devien­dra possible de poser un diag­nos­tic beau­coup plus tôt, de mieux trai­ter les troubles diges­tifs et, peut-​être, de mettre au point un trai­te­ment neuro­pro­tec­teur plus précoce et donc plus efficace »

Ces deux équipes échangent leurs infor­ma­tions et l’on peut dire que les instes­tins de rats trans­gé­niques sont aussi étroi­te­ment surveillés que leurs cerveaux.

Jacque­line GÉFARD-​LE BIDEAU

Xéno­greffe : trans­plan­ta­tion entre espèces différentes
Neurones : Cellules nerveuses diffé­ren­ciées et spécia­li­sées dans le trans­fert d’information
Cellules gliales : trans­mis­sion de l’influx nerveux (notam­ment)

Éditorial

Paru dans Le Parkin­so­nien Indé­pen­dant N°32 – mars 2008

Nous venons d’apprendre le décès volon­taire de l’un de nos amis atteint de la mala­die de Parkin­son. Il avait été neuro­sti­mulé mais n’avait jamais retrouvé le plein exer­cice de ses moyens et sans doute ne l’a‑t-il plus supporté. Que sa femme et ses enfants sachent combien nous parta­geons leur douleur et voulons leur appor­ter notre soutien.

Pour les bien-​portants ou les « bien dosés », il est sans doute diffi­cile de comprendre que l’on puisse prendre une déci­sion si défi­ni­tive. Mais nous ne savons pas quelle serait notre atti­tude dans une situa­tion qui nous dépasse, nous envahi.

Il n’est pas toujours facile de vivre au jour le jour avec ce poids et cette pres­sion s’exercant sur nous jour après jour. Cepen­dant nous avons des ressources en nous qu’il nous faut aller cher­cher au plus profond de nous-​mêmes : elles nous permettent de réagir et de lutter pour donner moins prise à Parkinson.

Nous avons le souci de ne rien celer des diffi­cul­tés inhé­rentes à cette mala­die et nous évoquons deux sortes de diffi­cul­tés spéci­fiques : le bruxisme et les hallu­ci­na­tions. Mais nous devons lutter pied à pied et garder espoir d’un mieux être possible. Des cher­cheurs nous disent leur volonté de trou­ver des réponses. Un poète décrit sa joie de courir. Je vous donne aussi une expé­rience qui m’est arri­vée dans une balade en montagne.

Essayons de ne pas perdre le contrôle de notre vie. Gardons espoir pour tous les êtres chers qui nous entourent et qui comptent sur nos forces pour mieux vivre avec ce fidèle compagnon.

Le prin­temps est là, tout proche ; que la renais­sance de la nature nous remplisse d’espoir et nous donne la force de vivre !

Bon courage et une fois encore notre soutien le plus sincère à tous !

Jean GRAVELEAU
graveleau.jean2@orange.fr

Un Nouveau Congé pour pour prendre soin d’un Parent Dépendant

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°31 –décembre 2007

Un décret auto­ri­sant les sala­riés à prendre un congé de soutien fami­lial pour s’occuper d’un parent dépen­dant ou très handi­capé est paru au Jour­nal Offi­ciel début 2007.

Trois mois renouvelables
Pour béné­fi­cier du congé de soutien fami­lial d’une durée de 3 mois renou­ve­lable dans la limite d’un an, le sala­rié devra préve­nir son employeur au moins 2 mois aupa­ra­vant. Il join­dra à sa demande : les docu­ments attes­tant de son lien de parenté avec la personne à aider et la preuve de la dépen­dance de celle-​ci (déci­sion de l’attribution de l’Allocation Person­na­li­sée d’Autonomie (A.P.A.), ou justi­fi­ca­tion d’un taux d’incapacité perma­nente au moins égal à 80%.

Urgence et Préavis
Le délai de la demande est ramené à 15 jours, en cas d’urgence liée notam­ment à une dégra­da­tion soudaine de l’état de santé de la personne à aider. S’il veut renou­ve­ler son congé, le sala­rié doit en préve­nir son employeur avec un préavis d’un mois.

Non rému­néré
Ce congé qui ne peut être refusé, n’est pas rému­néré, mais le sala­rié conti­nue à acqué­rir des droits à la retraite via l’assurance vieillesse du parent au foyer, comme, notam­ment, c’est le cas pour la retraite des parents d’enfants handicapés.
Le sala­rié, pour béné­fi­cier de ce congé, doit avoir une ancien­neté de deux ans dans l’entreprise.
Il a la garan­tie de retrou­ver, au terme de son congé, son emploi ou un emploi équi­va­lant dans son entreprise.
Le minis­tère de la Santé et des Soli­da­ri­tés a annoncé une mise en ligne du Guide de l’Aidant Fami­lial sur le site inter­net : www.famille.gouv.fr

Pour tous rensei­gne­ments complé­men­taires, adressez-​vous à une Assis­tante Sociale ou au C.C.A.S. (Comité d’Action Sociale) de votre mairie

d’après Presse-​Océan
Lu par Jacque­line GÉFARD-​LE BIDEAU

Débat sur la prise en charge financière des affections longues durées (ALD)

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°31 –décembre 2007

Mala­dies longues : débat sur la prise en charge à 100%

Coûteux et pas forcé­ment équi­table, le régime des affec­tions de longue durée concerne 7.4 millions de patients qui y sont très attachés.
« Ce dispo­si­tif est condamné », prophé­tise un respon­sable du monde de la santé, au sujet des affec­tions de longue durée (ALD). On n’en est pas encore là. Mais les voix se multi­plient pour souli­gner la néces­sité de réflé­chir à l’avenir de ce régime qui exonère les personnes atteintes d’une mala­die longue et coûteuse, de tout ticket modé­ra­teur. Autre­ment dit, qui rembourse à 100% les soins de ces patients atteints de diabète, d’hypertension, de cancer, du sida, d’Alzheimer, de Parkin­son ou encore d’une mala­die psychia­trique chro­nique ou d’une cirrhose.

En envi­sa­geant sérieu­se­ment d’appliquer, d’ici à quelques années, un « bouclier sani­taire », Fran­çois Fillon soulève impli­ci­te­ment le problème. En effet, « l’idée consiste à substi­tuer aux régimes actuels », en parti­cu­lier celui de l’ALD, « un plafon­ne­ment unique » des dépenses de santé non rembour­sées par la Sécu, « fonc­tion du revenu », explique Martin HIRSH, ardent promo­teur de ce bouclier.

« L’ALD sera percu­tée par le bouclier sani­taire », confir­mait Rose­lyne BACHELOT, avant-​hier, expli­quant pour­quoi aucune écono­mie du plan d’urgence ne concer­nait les mala­dies longues. « On n’y touche pas pour ne pas préemp­ter le débat », dit le Ministre de la Santé. Le Haut Conseil pour l’avenir de l’Assurance Mala­die s’est penché sur les ALD dès 2005. La Haute Auto­rité de Santé y travaille.
Hier, c’est la Caisse natio­nale d’Assurance Mala­die qui est venue alimen­ter le débat, en dévoi­lant ses projec­tions à l’horizon 2015. La CNAM estime que, si les tendances actuelles se pour­suivent, les dépenses de santé rembour­sées par la Sécu attein­dront alors 210 milliards, soit 50% de plus que main­te­nant ! Pour les couvrir, il faudrait des recettes supplé­men­taires (l’équivalent d’un point de CSG tous les 5 ans), ou réduire de 20%les rembour­se­ments, ou encore trans­fé­rer les nouvelles dépenses aux complé­men­taires, dont les coti­sa­tions grim­pe­raient alors de 10ù par an. Diffi­cile à envisager…

« Opti­mi­ser les dépenses »
Or, au rythme actuel, les ALD repré­sen­te­ront 70% des rembour­se­ments en 2015, contre 60% actuel­le­ment et 50% en 1992. La dépense par malade de longue durée progresse certes au même rythme que les autres, mais elle est nette­ment plus élevée (7 450 euros annuels par personne en ALD contre 1 050 pour les autres assu­rés d’après le Haut Conseil). Et les effec­tifs en ALD s’étendent, à cause du vieillis­se­ment de la popu­la­tion, de la progres­sion de la mala­die comme le diabète ou tout simple­ment de leur meilleure détec­tion (c’est le cas du cancer de la pros­tate). Pour le seul régime géné­ral, de 7.4 millions de personne concer­nés en 2005, on passe­rait à 11 millions dix ans plus tard !

Le régime des ALD, extrê­me­ment coûteux, n’est toujours pas équi­table. Les critères d’admission dans la liste des 30 mala­dies concer­nées ne sont pas appli­quées avec la même rigueur par tous les méde­cins. Et certains Assu­rés, frap­pés par une mala­die hors liste peuvent sortir de leur poche des sommes impor­tantes. De même certains patients en ALD ont des « reste à charge » élevés pour des soins sans lien avec leur longue mala­die et donc non rembour­sés à 100%.

La CNAM tire ses propres conclu­sions de ces obser­va­tions. Pour son Direc­teur, « la prio­rité n’est pas de chan­ger le péri­mètre de prise en charge, avec par exemple des fran­chises, ou de trou­ver de nouvelles recettes, comme une TVA sociale. Il faut plutôt opti­mi­ser les dépenses de santé ». Frédé­ric van Roeke­ghem cite trois axes : mieux préve­nir, ces patho­lo­gies grâce notam­ment aux campagnes de dépis­tage, mieux suivre les mala­dies chro­niques (l’Inspection des Affaires Sociales est allée étudier à l’étranger le « disease mana­ge­ment »), et accroître l’efficience du système de soins, par exemple en cessant d’accueillir aux urgences hospi­ta­lières des cas qui relèvent plutôt du géné­ra­liste de garde.

Le Figaro – 6 juillet 2007

Lu pour vous par Pierre LEMAY
Asso­cia­tion de La Manche

L’Assemblée Générale et la semaine de vacances 2007 de l’Association des Parkinsoniens de la Manche

Paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°31 – décembre 2007

L’Assemblée Géné­rale et la semaine de vacances 2007 (informations/​tourisme) à Haute­ville sur Mer (50)
Le Président de l’Association des Parkin­so­niens de la Manche : Daniel Le Beurier (en deux mots et un seul R s’il vous plaît) est assez têtu et lorsqu’il a une idée en tête il est impa­tient de la voir se réali­ser, un Normand vaut deux Bretons dit-​il (ceux qui ne sont pas d’accord peuvent lui envoyer leurs critiques à son adresse qui figure en dernière page). Nous étions en géné­ral une bonne dizaine de la Manche à parti­ci­per aux semaines de vacances orga­ni­sés depuis quelques années par CECAP à l’occasion de l’Assemblée géné­rale, après chaque séjour Daniel évoquait un peu plus l’idée de l’organiser dans le dépar­te­ment. Nous avons fini par céder et nous sommes partis à l’aventure. Nous ne savions pas trop dans quelle aven­ture nous partions, c’est un travail de longue haleine où il faut penser à beau­coup de choses au moins 6 mois à l’avance, il faut trou­ver un lieu de séjour, des visites inté­res­santes, des idées pour les soirées, des confé­ren­ciers inté­res­sants… sans oublier la chasse aux subven­tions, tout ceci sans trop connaître le nombre de parti­ci­pants. Pour l’essentiel et même le super­flu, nous n’avons pas oublié grand-​chose et le résul­tat final a été un bon moment, avec peut-​être un léger reproche : il y avait trop d’activités.

Presque 50 personnes ont parti­cipé à la semaine entière, certains dépar­te­ments avaient fait très forts dans la parti­ci­pa­tion (merci Fran­çoise) et nous étions près de 120 personnes pendant les deux jours de l’Assemblée Géné­rale. L’ambiance a été bonne, avec beau­coup de rires et de sourires, nous avons aussi beau­coup chanté.
Les bunga­lows au milieu des pins ont été appré­ciés de tous, le restau­rant et la nour­ri­ture également.

Les deux jour­nées consa­crées à la prise en charge sociales médi­cale et psycho­lo­gique de la mala­die de Parkin­son ainsi qu’à l’aide aux aidants ont été denses sans trop de temps pour respi­rer. Trois moments forts ont retenu l’attention : l’exposé de Madame Biré du Conseil Géné­ral rela­tif à l’aide sociale, celui du docteur Busson rela­tif aux pompes à Apoki­non et Duodopa ainsi que celui du docteur Leca­vor­zin rela­tif au relevé auto­ma­tique des symptômes.

Le tourisme n’avait pas été oublié : la route de la table, les jardins d’Argences, Ville­dieu, les plages du débar­que­ment, le logis d’Equilly.
Il faut aussi parler de l’animation des soirées, il y a eu de bons et même de très bons moments :

  • La musique folk avec le groupe à Richard (qui, malgré sa mala­die, conti­nue de jouer du violon et de l’accordéon) sans oublier les chœurs du Morbihan
  • Les jeux avec la superbe pres­ta­tion de Madeleine
  • La soirée danse dont beau­coup se souviendront
  • Le loto dont la parti­ci­pa­tion finan­cière de chacun a été envoyée à CECAP Recherche.

Globa­le­ment, les parti­ci­pants sont repar­tis un peu fati­gués mais avec la joie et le sourire aux lèvres. L’année prochaine c’est au tour de l’Association du Finis­tère d’organiser ces vacances, à Loctudy paraît-​il, nous leurs souhai­tons bon courage et nous espé­rons nous retrou­ver encore plus nombreux pour faire la fête. Nous comp­tons sur les parti­ci­pants aux vacances de la Manche pour faire la publi­cité qui convient.

Le bureau de l’Association de la Manche
Daniel, Claude, Jean-​Claude, Arthur, Pierre…

Quels traitements médicamenteux pour nos malades parkinsoniens ?

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°31 –décembre 2007
Rédigé par De la FOURNIERE F, GICQUEAU M, DEHORNE M,

C’est au moment où les médias nous inondent d’une infor­ma­tion anti­ci­pée, à savoir la promo­tion prochaine d’un patch anti­par­kin­so­nien auréolé d’une auto­ri­sa­tion de mise sur le marché euro­péenne que Madame DEHORNE me demande d’es­sayer d’écrire une modeste synthèse sur les rapports entre la théra­peu­tique anti-​parkinsonienne et le stress oxydant…
Vaste gageure

1) Moyens théra­peu­tiques à la phase initiale de la mala­die de Parkinson :
Il n’existe actuel­le­ment aucun trai­te­ment cura­tif de la mala­die de Parkin­son idio­pa­thique. Depuis 30 ans, les trai­te­ments dopa­mi­ner­giques ont trans­formé, il faut le dire, au moins à ce stade, la prise en soins de nos patients avec comme réfé­rence la L DOPA. Nous parle­rons ici surtout de cette famille puis­qu’il s’agit de la pierre angu­laire (1) des trai­te­ments symp­to­ma­tiques antiparkinsoniens.

En dehors de la forme stan­dard (LEVODOPA ou CARBIDOPA) sont appa­rues des formes à libé­ra­tion prolon­gée puis des formes disper­sibles. La réponse à la L DOPA par la preuve de son effi­ca­cité fait partie de la triade symp­to­ma­tique de la mala­die de Parkin­son idio­pa­thique ; elle consti­tue donc un critère de diag­nos­tic posi­tif et a démon­tré son effi­ca­cité à réduire la morta­lité. Cepen­dant des compli­ca­tions motrices (1) à type de fluc­tua­tions motrices et de dyski­né­sies appa­raissent très fréquem­ment dans 86 % des cas après la période de « lune de miel ». C’est pour­quoi chez le sujet jeune on privi­lé­giera les agonistes dopa­mi­ner­giques le plus long­temps possible avant le recours à la dopa­thé­ra­pie. Ces médi­ca­ments sont moins neuro­toxiques que la L DOPA en théo­rie et peuvent donc diffé­rer l’heure de la L DOPA pendant envi­ron 3 à 5 ans (12ème congrès inter­na­tio­nal de la mala­die de Parkinson).
Néan­moins chez le sujet jeune (1), la poso­lo­gie de L DOPA devra rester la plus faible possible initialement.

Chez le sujet âgé de plus de 65 ans (2), la règle est avant tout d’être le plus effi­cace possible pour lever la gêne fonc­tion­nelle et on préfé­rera pour ces raisons la L DOPA d’emblée en monothérapie.

2) Théra­peu­tiques médi­ca­men­teuses à la phase évoluée de la mala­die de Parkinson :
Il s’agit d’en­vi­sa­ger prin­ci­pa­le­ment le problème des fluc­tua­tions motrices ou dyski­né­sies inva­li­dantes comme nous l’avons vu en 1ère partie. En effet la capa­cité de stockage de la DOPAMINE dans les neurones pré-​synaptiques va dimi­nuer au fur et à mesure de la mala­die (3). Il est possible alors d’ad­joindre à la L DOPA d’autres trai­te­ments, un agoniste dopa­mi­ner­gique s’il n’a pas été utilisé, de l’APO­MOR­PHINE sous-​cutanée, un inhi­bi­teur de la COMT s’il n’a pas été utilisé plus tôt là aussi. En se recen­trant sur l’uti­li­sa­tion de la seule L DOPA, notre impres­sion clinique (4 et 5) est que les clini­ciens ayant effec­tué un sous-​dosage médi­ca­men­teux inef­fi­cace, recom­mandé d’ailleurs au début de la mala­die, peuvent être tentés par un sur-​dosage, entraî­nant par l’ef­fet inverse des mouve­ments invo­lon­taires. En parti­cu­lier chez les malades dont la mala­die a débuté avant 50 ans, il est diffi­cile d’im­po­ser un léger sous-​dosage car ces patients sont encore en acti­vité profes­sion­nelle (6).

Toujours est-​il que si la recherche d’une dose mini­male effi­cace a été effec­tuée au stade précoce, avec une poso­lo­gie de 300 à 500 mg (7) par jour de L DOPA, on peut éviter ces dyski­né­sies qui appa­raissent parti­cu­liè­re­ment quand il existe des pics plas­ma­tiques en LEVO DOPA (8). Si l’on conti­nue dans l’évo­lu­tion de la mala­die, nous avons prouvé (4) que pour une durée de mala­die supé­rieure à 9 ans, avec poso­lo­gie de plus en plus élevée de plus 875 mg par jour de L DOPA, le taux d’en­zymes détoxi­fiantes (GLUTATHION PEROXYDASE PLAQUETTAIRE) devient signi­fi­ca­ti­ve­ment abaissé. L’âge seul n’est pas une variable expli­ca­tive (4) quant à ces dimi­nu­tions de l’en­zyme consi­dé­rée, sorte « d’éboueur » de radi­caux libres.

Il existe en effet de nombreux argu­ments en faveur d’un effet toxique de la L DOPA, favo­ri­sant la mala­die de Parkin­son. La L DOPA accroî­trait le stress oxydant lui même éven­tuel­le­ment causal de la mala­die (9).

Au total, le coût socio-​économique de ces dyski­né­sies paraît très impor­tant (10).
Dans l’ave­nir le choix d’autres formes d’ad­mi­nis­tra­tion de la L DOPA devra non seule­ment « amélio­rer la bio-​disponibilité et la phar­ma­co­ci­né­tique de ce médi­ca­ment mais faci­li­ter le respect de la pres­crip­tion. Par le contrôle des concen­tra­tions plas­ma­tiques et centrales pour­rait être person­na­li­sée une dopa­thé­ra­pie spéci­fique des parkin­so­niens qui connaissent des fluc­tua­tions » (11).

Cette dimen­sion chro­no­bio­lo­gique est égale­ment indi­quée par d’autres auteurs (12).

A titre d’illus­tra­tion sur un cas, non géné­ra­li­sable donc, nous rappor­tons en histo­gramme cette histoire singu­lière : chute brutale de la dopa­mine circu­lante (cf. graphique ci-​dessous) dès augmen­ta­tion poso­lo­gique modé­rée (62,5 mg de L DOPA en plus) en deux temps (au bout d’un puis de deux ans) de la L DOPA. Il n’y a plus d’éboueur de radi­caux libres effi­cace et le médi­ca­ment n’est plus du tout actif, avec un niveau de poso­lo­gie (et de dosage sanguin) élevés et il n’en­traîne que des effets secondaires.

3) Quelle poso­lo­gie de L DOPA chez nos malades ?
En attente des progrès de la chro­no­bio­lo­gie, seuls des essais théra­peu­tiques pros­pec­tifs rando­mi­sés sur des études longi­tu­di­nales permet­traient d’af­fir­mer avec force le carac­tère aggra­vant de la L DOPA sur le stress oxydant avec para­mètres biolo­giques et paral­lè­le­ment sur les compli­ca­tions motrices de la mala­die. On pour­rait envi­sa­ger des études théra­peu­tiques contrô­lées sur 2 groupes de parkin­so­niens avec des diffé­rences poso­lo­giques en fonc­tion d’âge et de sex-​ratio compa­rables (5). Ceci a été envi­sagé par d’autres que nous (9).

Plus préci­sé­ment pour­quoi ne pas envi­sa­ger 2 poso­lo­gies compa­rées 300 à 500 mg chez le sujet âgé, 400 à 600 chez le jeune ? Paral­lè­le­ment à l’abais­se­ment de GLUTATHION PEROXYDASE a été égale­ment affirmé (5) une baisse de la cysti­né­mie, avec un rapport gluta­mate sur cystine anor­mal chez les parkinsoniens :
Ne s’agit-​il que d’aber­ra­tions nutri­tion­nelles au stade évolué de la maladie ?

Est-​il possible d’en­vi­sa­ger un apport de cystéine acide aminé soufré, compo­sant essen­tiel du GLUTATHION PEROXYDASE, versus groupe contrôle, afin d’af­fir­mer si cette alimen­ta­tion déséqui­li­brée aggrave la mala­die ou non. Il s’agi­rait bien d’une autre étude.

Nous sommes là bien au cœur de toutes les affec­tions neuro­dé­gé­né­ra­tives chro­niques de cause incon­nue : il nous faudra à l’ave­nir pondé­rer les facteurs géné­tiques, envi­ron­ne­men­taux dont nutri­tion­nels et médi­ca­men­teux pour tenter d’op­ti­mi­ser la qualité de vie de nos malades (13)

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BIBLIOGRAPHIE

1‑Conférence de consensus‑3 03 2000-​La mala­die de Parkin­son Rev. Neurol., 2000, 156,9 – 15
2‑Verny M. Quels anti­par­kin­so­niens chez le sujet âgé ? Géria­tries, 2000, 21,17 – 19
3‑Geny C. Les trai­te­ments de la mala­die de Parkin­son, un demi-​siècle de progrès A.I.M.126, 2007,10 – 13
4- F. de la FOURNIERE, B. PLACINES, M. DEHORNE, D. ALBERT, J.F. LAGABRIELLE, P. GRANDET, J.F. DARTIGUES
Dimi­nu­tion de l’ac­ti­vité de la gluta­thion peroxy­dase plaquet­taire chez les sujets âgés présen­tant une mala­die de Parkin­son Rev. Géria­tries. , 2000, 25, 457 – 62
5- De la FOURNIERE F, DEHORNE M, GICQUEAU M, et al
Discus­sion du rôle des acides aminés « neuro­toxiques« dans la mala­die de Parkin­son à propos de 49 patients et 185 témoins. Age § Nutri­tion 2006,17,115 – 119
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8‑Montgomery EB Phar­ma­co­ki­ne­tics and phar­ma­co­dy­na­mics of levo­dopa Neuro­logy, 1992, 42, 17 – 22
9‑Fahn S Is levo­dopa neuro­toxic ? Neuro­logy 1996, 47, S184-195
10-​Maurel F, Lilliu H, Le Pen C. Le coût socio-​économique des dyski­né­sies asso­ciées au trai­te­ment par la L‑Dopa chez des patients atteints de la mala­die de Parkin­son Rev. Neurol. 2001, 157, 507 – 14
11-​Chukwuemeka S Okereke Role of Inte­gra­tive Phar­ma­co­ki­ne­tic and Phar­ma­co­dy­na­mic Opti­mi­za­tion Stra­tegy in the Mana­ge­ment of Parkin­son’s disease patients expe­rien­cing motor fluc­tua­tions with Levo­dopa J Pharm Phar­ma­ceut Sci, 2002, 5, 146 – 161
12-​Bruguerolle B in Chro­no­bio­lo­gie Médi­cale Chro­no­thé­ra­peu­tique – Alain E. REINBERG
Ed ; Med. Sciences Flammarion
13- C. GENY, M. DEHORNE, P ; URBINELLI, C. MANSO, F. De la FOURNIERE, DE BOER A., FA. ALLERT qualité de vie et mala­die de Parkin­son : résul­tat d’une enquête postale Rev Neuro­lo­gie 1999, 15, 34 – 35

Les oméga‑3 contre le Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°31 – décembre 2007

Des cher­cheurs de l’Université Laval ont démon­tré pour la première fois qu’une alimen­ta­tion riche en oméga‑3 peut proté­ger contre la mala­die de Parkinson.
Frédé­ric Calon et Fran­cesca Cicchetti, deux cher­cheurs du CHUL, ont nourri des souris avec une moulée enri­chie d’oméga‑3 avant de leur donner un composé toxique, le MPTP, qui a les mêmes effets que le Parkin­son sur le cerveau. Les effets ont été minimes. Un second groupe de souris, nourri avec une moulée ordi­naire, a quant à lui mani­festé des symp­tômes carac­té­ris­tiques de la maladie.

Dans les poissons
Les analyses ont révélé que les acides gras avaient pris la place des oméga‑6, qui se trouvent dans les aliments riches en huiles végé­tales et en gras animaux. Les oméga‑3 sont natu­rel­le­ment présents dans les pois­sons et le lin et de plus en plus ajou­tés à des produits de consom­ma­tion courante, comme les œufs, le lait et les jus.

« On peut dire qu’il y a un effet protec­teur », conclut M. Calon. La même preuve avait été faite pour la mala­die d’Alzheimer, mais jamais pour le Parkin­son. Depuis quelques années, la liste des bien­faits des oméga‑3 pour le cerveau ne cesse de s’allonger.

Le Parkin­son résulte de la mort progres­sive de neurones du cerveau qui produisent de la dopa­mine, un neuro­trans­met­teur étroi­te­ment lié au contrôle des mouve­ments. Les personnes atteintes souffrent de trem­ble­ments et doivent comman­der chaque mouve­ment, ce qui demande beau­coup d’énergie. La médi­ca­tion dispo­nible ne permet de soula­ger que les symptômes.

« Ce qu’il faut rete­nir, c’est qu’il faut éviter d’être en carence d’oméga‑3, surtout les personnes âgées », insiste le profes­seur Calon. Dans un régime alimen­taire idéal, le rapport entre les oméga‑6 et les oméga‑3 devrait être de quatre pour un. L’alimentation occi­den­tale type conduit toute­fois à des propor­tions de 10 à 20 pour un.

Résul­tats publiés la semaine prochaine
Les résul­tats de cette recherche, amor­cée en 2005, seront publiés la semaine prochaine dans le site Inter­net de la Fede­ra­tion of Ameri­can Socie­ties for Expe­ri­men­tal Biology. M. Calon entend main­te­nant tester la réac­tion de groupes de souris sur une plus longue période de temps. Il ne dirait pas non à des études cliniques sur des humains, mais cela demande beau­coup plus de capi­taux. Il faut trou­ver un orga­nisme subven­tion­naire ou une entre­prise privée pour acquit­ter la facture.

Article origi­nal paru le jeudi 22 novembre 2007
Annie Morin (amorin@lesoleil.com)
Le Soleil
Québec

Lu par Annick LEBRUN de l’ADPLA
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Plus de Parkin­son chez les adeptes du lait

Risque de Parkin­son augmenté de 60% avec 4 verres de lait par jour
Paris, le 20/​04/​07. LJS.com

On s’en doutait et c’est une nouvelle fois confirmé : les adeptes des produits laitiers courent un risque de mala­die de Parkin­son plus impor­tant que les personnes qui en consomment peu.

Cette fois, le lien a été mise en évidence grâce au suivi de 130 000 Améri­cains, (57 689 hommes et 73 175 femmes) par une équipe de cher­cheurs du Natio­nal Insti­tute of Envi­ron­men­tal Health Sciences Research Triangle Park de Caro­line du Nord. Le Dr Honglei Chen et ses colla­bo­ra­teurs ont étudié les habi­tudes de vie, l’alimentation et l’état de santé de l’ensemble de ces volon­taires pendant 9 ans.

Résul­tats : les hommes dont la consom­ma­tion de produits laitiers dépasse 800gr par jour (ou 3 ou 4 verres de lait) ont un risque de mala­die de Parkin­son augmenté de 60% par rapport à ceux qui en consomment moins de 78gr par jour. Aucune asso­cia­tion de ce type n’est en revanche retrou­vée chez les femmes.

La mala­die de Parkin­son est une mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive qui affecte 1,5 % des plus de 65 ans. Elle atteint autant les hommes que les femmes et affecte un certain type de neurones : les neurones dopa­mi­ner­giques. Ceux-​ci produisent de la dopa­mine, un neuro­trans­met­teur du système nerveux qui agit sur les neurones qui contrôlent les mouve­ments du corps. Les personnes atteintes de la mala­die de Parkin­son présentent un défi­cit en dopa­mine dans le cerveau qui se mani­feste par des troubles des mouvements.

D’après les cher­cheurs, ce serait plus le lait que le yaourt ou le fromage qui serait impli­qué dans l’apparition de la mala­die. Aucune preuve de l’effet néfaste du lait n’a cepen­dant pu encore être apportée. 

Les études précé­dentes ont démon­tré que ni le calcium, ni la vita­mine D, ni la crème contenu dans le lait n’était liée au risque de Parkin­son. Alors, à quoi pour­rait bien être dû l’effet néfaste du lait ? Aux pesti­cides qu’il contient. C’est en tout cas l’hypothèse que le Dr Chen et ses colla­bo­ra­teurs émettent. Le lait pour­rait selon eux conte­nir des rési­dus de toxines capables d’endommager les neurones et de favo­ri­ser leur dégé­né­res­cence. Le problème avec cette hypo­thèse c’est qu’elle ne permet pas d’expliquer pour­quoi aucune asso­cia­tion n’est retrou­vée entre la mala­die de Parkin­son et la consom­ma­tion d’autres aliments suscep­tibles de conte­nir des pesticides.

D’autres études devront donc être menées pour répondre à ces ques­tions. En atten­dant, le Dr Chen souligne qu’il n’y a pour le moment aucune raison d’éliminer tout produit laitier de son alimen­ta­tion. « Etant donné le béné­fice nutri­tion­nel conféré par le lait, on peut conti­nuer à en consom­mer en quan­ti­tés modé­rées ».  

De notre correspondant BENOIT MELCHIOR

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°31 – décembre 2007

Les malades parkin­so­niens améri­cains et euro­péens trouvent les cellules souches chinoises effi­caces, ce qui provoque de vives discus­sions en occident.
La clinique de neuro­chi­rur­gie de l’hôpital de Tian­tan Puhua (Pékin, Chine), leader mondial pour le trai­te­ment de la mala­die de Parkin­son utili­sant les cellules souches adultes de la rétine, a annoncé que quatre patients d’origines étran­gères sont reve­nus de Chine avec une réduc­tion signi­fi­ca­tive des symp­tômes de la mala­die. Ce succès démontre clai­re­ment que les cellules souches peuvent être utili­sées effi­ca­ce­ment pour trai­ter les afflic­tions comme la mala­die de Parkin­son et autres désordres neurologiques.

Détails, témoi­gnages et vidéos sont dispo­nibles en anglais à :
http://www.stemcellschina.com.

Alors que les débats sur l’utilisation des cellules souches conti­nuent dans beau­coup de pays, les essais cliniques en occi­dent ont prouvé que les cellules souches réti­nals adultes étaient la meilleure chance pour les malades de Parkin­son d’améliorer leur qualité de vie. Les neuro­logues chinois de l’hôpital de Tian­tan Puhua sont parmi les leaders mondiaux de la pratique de ces tech­niques de pointes au travers d’un trai­te­ment sûr et effi­cace. Après l’hawaiien Penny Thomas qui a béné­fi­cié de cellules souches il y a un an, ce sont main­te­nant quatre patients supplé­men­taires (améri­cains et euro­péens) qui sont reve­nus chez eux après ce même traitement.

Jane Edwards, une britan­nique de 55 ans, a vu une amélio­ra­tion consi­dé­rable de ses symp­tômes débi­li­tants presque immé­dia­te­ment après l’implantation de millions de cellules réti­niennes (HRPE, Human Reti­nal Pigment Epithe­lial). La procé­dure néces­site l’utilisation de chirur­gies stéréo­taxiques, un procédé d’imagerie en 3 dimen­sions qui permet au neuro­chi­rur­gien de déter­mi­ner de façon très précise l’endroit où implan­ter les cellules. Le trai­te­ment de plusieurs semaines pour les patients atteints de Parkin­son inclus aussi l’injection d’un cock­tail nutri­tif intra­vei­neux qui protègent les cellules implan­tées, une théra­pie physique person­na­li­sée et il est même offert une méde­cine tradi­tion­nelle chinoise. Ceci prend place dans un hôpi­tal dont les docteurs et le person­nel sont tous sous des normes internationales.
Le témoi­gnage de Jane (en anglais) :
http://www.stemcellspuhua.com/articles/article_86716.html.

« J’espère que tout ceux qui souffrent de cette terrible mala­die et qui cherchent l’espoir puissent consta­ter les preuves et consi­dé­rer la possi­bi­lité de venir en Chine pour recher­cher une amélio­ra­tion physique à travers ces grands docteurs, » dit Jane. « Ceux de l’ouest qui préco­nisent la prudence aux patients parkin­so­niens qui veulent aller à Pékin sans aucune preuve, pour­quoi n’iraient ils pas simple­ment au travers de ce que j’ai vécu » dit-elle.

Jane a été diag­nos­ti­quée Parkin­so­nienne au prin­temps 2001, attei­gnant rapi­de­ment un stade 3 de la mala­die (échelle de Hoehn/​Yahr) et ses symp­tômes allaient en s’aggravant progres­si­ve­ment juste avant le traitement.

Avant d’aller en Chine, Jane ne pouvait pas faire les simples choses de la vie par elle même comme se tour­ner dans son lit, se lever de sa chaise, s’habiller, mettre ses chaus­sures ou écrire –chose qu’elle a aban­don­née depuis 2 ans. Elle ne pouvait pas non plus tour­ner le cou et son langage deve­nait de plus en plus lent. Après six semaines de trai­te­ment, presque tous les symp­tômes de Jane ont dimi­nué de façon impor­tante. Jane peut de nouveau écrire, se tour­ner dans son lit, s’habiller et même faire du vélo.

Linda Rouen, 59 ans, améri­caine, a été diag­nos­ti­quée Parkin­so­nienne il y a 5 ans. En 2007, Linda décide d’aller en Chine pour le trai­te­ment de cellules souches afin de trou­ver une solu­tion à sa condi­tion physique décli­nante. Pour contrô­ler ses symp­tômes, Linda prenait des doses impor­tantes de médi­ca­ments toutes les 2 heures.

« Je regar­dais ma montre constam­ment. Après quoi, j’ai arrêté de nager et évité tout effort physique et acti­vité sociale parce que je ne savais pas quand l’effet des médi­ca­ments se stop­pe­rait » dit-​elle. « Sans ma lourde médi­ca­tion, je ne pouvais pas m’habiller, sortir du lit, ou prendre une douche seule ».

L’amélioration la plus notable de Linda après la chirur­gie et son trai­te­ment à Tian­tan Puhua a été sa première paisible nuit de sommeil en 5 ans. Dans les 5 semaines qui ont suivi l’implantation, la plus part des ses symp­tômes se sont progres­si­ve­ment amélio­rés lui permet­tant de dimi­nuer de manière signi­fi­ca­tive sa médication.
Le témoi­gnage complet (en anglais) à :
http://www.stemcellspuhua.com/articles/article_97730.html.

A cette heure, 2 autres patients améri­cains ont rendu compte d’améliorations signi­fi­ca­tives après le trai­te­ment de l’hôpital de Tian­tan Puhua. David Brown, 64 ans, un meilleur équi­libre, une meilleure flui­dité des mouve­ments, et la dispa­ri­tion de sa rigi­dité après le trai­te­ment. James Devlin, 65 ans a montré une réduc­tion de ses trem­ble­ments, il ressent une augmen­ta­tion de sa force muscu­laire, dort mieux et se sent soula­ger de son anxiété et sa dépres­sion dont il souf­frait depuis plusieurs années.

Plus sur la clinique de Neuro­chi­rur­gie de l’hôpital de Tian­tan Puhua (Pékin, Chine)
Tian­tan (Temple du Para­dis) Puhua est un établis­se­ment de renommé inter­na­tio­nale et est devenu un des centres les plus connus au monde pour le trai­te­ment de la mala­die de Parkin­son et d’autres mala­dies neuro­dé­gé­né­ra­tives à travers sa théra­pie inno­vante d’implantation de cellules souches. L’hôpital colla­bore avec le centre de recherche sur les cellules souches de l’université de Pékin qui est le leader en Chine. C’est là que sont prépa­rées les cellules pour la trans­plan­ta­tion. Jusque-​là, Tian­tan Puhua a traité 14 patients parkin­so­niens étran­gers. Le trai­te­ment est basé sur un unique essai clinique réalisé à Pékin dans lequel 20 patients chinois ont reçu une implan­ta­tion de cellules souches réti­niennes. L’imagerie médi­cale avant et après l’opération montre une augmen­ta­tion des taux de dopa­mine chez tous les patients et est corré­lée à l’amélioration des mouvements.

Si, malgré son coût et la lour­deur chirur­gi­cale, ce trai­te­ment semble promet­teur, il reste qu’il n’y a pour l’instant aucune donnée signi­fi­ca­tive à moyen et long terme quant à la survie de ces cellules et leur carac­tère patho­gène (possi­bi­lité de déve­lop­per des tumeurs). Ceci explique la réti­cence actuelle des cliniques euro­péennes et améri­caines à mettre cette tech­nique en appli­ca­tion. Espé­rons que Tian­tan Puhua repré­sente l’avant-garde d’un trai­te­ment qui puisse se géné­ra­li­ser à tous les patients.

Un nouvel essai clinique pour un nouveau facteur de survie, la neurturin.
La compa­gnie Cere­gene (San Diego, CA) a annoncé le 14 Novembre avoir complété l’enrôlement des patients pour la Phase 2 de l’essai clinique évaluant CERE-​120, leur nouveau produit de théra­pie génique pour le trai­te­ment de la mala­die de Parkin­son. 58 patients ont été choi­sis pour tester ce nouveau médi­ca­ment destiné à déli­vrer le gène de la neur­tu­rin, un facteur de crois­sance du système nerveux, qui a la propriété de main­te­nir la crois­sance et la survie des neurones dopa­mi­ner­giques qui se dété­riorent dans la mala­die de Parkinson.

Cette phase clinique est suppor­tée en partie part la Fonda­tion de l’acteur améri­cain Michael J. Fox et est encou­ra­gée par des résul­tats préa­lables très posi­tifs qui ont démon­tré une réduc­tion de 36% des symp­tômes sur une période d’un an et une très bonne tolé­rance des patients au trai­te­ment. Les résul­tats sont atten­dus pour la fin 2008 et s’ils s’avéraient posi­tifs, la Phase 3 de l’essai clinique pour­rait démar­rer en 2009.

CERE-​120 est un vecteur dérivé de l’adeno-associated virus (AAV) trans­formé pour expri­mer le gène de la neur­tu­rin (NTN), une protéine connue pour natu­rel­le­ment répa­rer et garder en vie les neurones endom­ma­gés ou mourant du cerveau. La NTN est un membre de la même famille que le GDNF et les deux molé­cules ont des proprié­tés phar­ma­co­lo­giques simi­laires. CERE-​120 est un outil de théra­pie génique, il est déli­vré par injec­tions stéréo­taxiques (chirur­gie) direc­te­ment dans les zones du cerveau touchées par la mala­die, four­nis­sant ainsi une produc­tion stable et à long terme de la protéine.

Ce nouveau vecteur de théra­pie génique est dans la ligne directe d’une étude pion­nière menée il y a plusieurs années par l’équipe du Dr Brachet à l’INSERM U437 de Nantes et suppor­tée finan­ciè­re­ment par « CECAP Recherche ». Cette étude avait montré, en utili­sant ce même type de vecteur AAV, que le récep­teur pour le NGF, un autre facteur de survie, pouvait proté­ger les neurones dopa­mi­ner­giques (Melchior et al. publié dans Expé­ri­men­tal Neuro­logy, Oct. 2003).

La Recherche en bref :
Tezam­pa­nel réduit la para­ly­sie spas­mo­dique muscu­laire et la rigidité.
Tezam­pa­nel (Torrey­Pines Thera­peu­tics, San Diego, CA), une nouvelle molé­cule actuel­le­ment en déve­lop­pe­ment clinique pour le trai­te­ment des migraines a montré dans une étude indé­pen­dante qu’il était aussi effi­cace pour réta­blir et préve­nir la para­ly­sie spas­mo­dique muscu­laire et la rigi­dité chez le rat. Ces symp­tômes sont très souvent obser­vés chez les Parkin­so­niens. La molé­cule pour­rait être bien­tôt dispo­nible pour les patients.

Des scien­ti­fiques ont déni­ché le fer caché qui pour­rait induire la neurodégénération. 
Les cher­cheurs suspectent que l’accumulation de fer joue un rôle dans les proces­sus de neuro­dé­gé­né­ra­tion obser­vés dans la mala­die de Parkin­son ; mais sa loca­li­sa­tion dans les neurones n’a jamais été obser­vée a cause du manque tech­nique de préci­sion jusqu’à main­te­nant… Les cher­cheurs du CNRS de l’université de Bordeaux, de l’université de Séville et de l’unité de Neuros­ciences de l’INSERM de Grenoble ont recher­ché la présence de fer dans un modèle de cellules neuro­nales en culture qui produisent de la dopa­mine. Parce que la dopa­mine peut former des complexes stables avec le fer, Richard Ortega, du groupe d’imagerie cellu­laire de Bordeaux, croit que la dopa­mine peut exer­cer un effet protec­teur en mobi­li­sant l’excès de fer dans les neurones dopa­mi­ner­giques, un méca­nisme qui pour­rait être défaillant chez les Parkinsoniens.

Sépa­rer le « bon » fer du « mauvais » dans le cerveau. 
Les chimistes de l’université de Duke (Durham, Caro­line du Nord) ont déve­loppé une méthode pour captu­rer le fer dans le cerveau afin de combattre l’effet dévas­ta­teur chez les patients atteints de Parkin­son et d’Alzheimer. La clé est de se débar­ras­ser des formes destruc­tives qui génèrent des radi­caux libres et lais­ser les formes bénignes du fer néces­saire pour les fonc­tions vitales du corps.

Un gène anor­mal lié au déve­lop­pe­ment de la mala­die de Parkin­son chez les jeunes adultes
Certaines personnes avec une muta­tion très spéci­fique ont plus de chances de déve­lop­per la mala­die de Parkin­son avant l’âge de 5 ans comparé à ceux qui n’ont pas la muta­tion. Dans une étude publiée dans la revue Neuro­logy du 18 septembre 2007, des cher­cheurs ont analysé les gènes de 278 parkin­so­niens et de 179 patients contrôles. L’étude montre que 14% des Parkin­so­niens portent une muta­tion du gène de la gluco­cé­ré­bro­si­dase contre 5% chez les sujets sains. Le taux s’élève à 22% des Parkin­so­niens diag­nos­ti­qués avant l’âge de 50 ans contre 10% chez les sujets déve­lop­pant la mala­die après l’âge de 50 ans.

Le Dr Benoît Melchior est cher­cheur au La Jolla Bioen­gi­nee­ring Insti­tute (San Diego, Cali­for­nie) où il explore les liens entre le système vascu­laire et le déve­lop­pe­ment des mala­dies neuro­dé­gé­né­ra­tives. Le docteur Melchior a obtenu sa thèse de docto­rat à l’Université de Nantes, en parti­cu­lier grâce à un soutien finan­cier du fond « CECAP Recherche ».
Contact : bmelchior@ljbi.org

L’effet Placebo chez les patients parkinsoniens

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°31 – décembre 2007

Article origi­nal écrit par Johannes Korna­cher, paru en septembre 2007 dans « Parkin­son » la revue de Parkin­son Suisse

Le respon­sable de l’association nous invite à nous pencher sur un effet très parti­cu­lier de la mala­die de Parkin­son que nous avons tous ressenti : les condi­tions psycho­lo­giques de notre envi­ron­ne­ment ont une influence parti­cu­liè­re­ment sensible sur notre état physique. Il y a sûre­ment là une piste à explo­rer pour nous aider à prolon­ger voire amélio­rer les effets de nos traitements.

« Les « place­bos » sont des pilules dépour­vues de prin­cipe actif. Pour­tant, elles produisent un effet certain. Ce que l’on appelle l’effet placebo est un phéno­mène qui touche aussi les personnes atteintes de Parkin­son ; il arrive même que les méde­cins l’intègrent déli­bé­ré­ment au trai­te­ment. Voici des histoires surpre­nantes sur l’effet placebo … »

La confiance, une arme contre Parkin­son : des cher­cheurs cana­diens ont admi­nis­tré des médi­ca­ments anti­par­kin­so­niens à des personnes souf­frant de la mala­die. Certains patients ont reçu un véri­table prin­cipe actif, tandis que d’autres ont absorbé des médi­ca­ments « vides », c’est-​à-​dire sans effet du point de vue de la substance chimique. Aucun des patients ne savait laquelle des pilules lui était admi­nis­trée. Les résul­tats de l’expérience ont stupé­fait les scien­ti­fiques : les pilules vides ont déclen­ché les mêmes proces­sus dans le cerveau des patients que les vrais médi­ca­ments. Grâce à une tech­nique d’imagerie moderne, la tomo­gra­phie par émis­sion de posi­trons (TEP), les cher­cheurs ont pu prou­ver l’effet placebo dans le cerveau de leurs patients, créant ainsi la sensa­tion : jusqu’ici, on était toujours parti du prin­cipe que les place­bos influaient sur le ressenti subjec­tif du patient, soit qu’ils avaient un effet pure­ment psycho­lo­gique. Or, en réalité, ils ont bel et bien un effet physio­lo­gique : le seul fait de s’attendre à une amélio­ra­tion a stimulé la produc­tion de dopa­mine, un neuro­trans­met­teur du cerveau.

Des scien­ti­fiques améri­cains ont égale­ment observé un puis­sant effet placebo chez des patients parkin­so­niens. A l’université de Denvers, les cher­cheurs ont traité trente patients volon­taires. Ils leur ont expli­qué qu’ils allaient leur injec­ter des cellules fœtales dans le cerveau afin de rajeu­nir l’organe. Les patients savaient que seuls certains d’entre eux seraient réel­le­ment opérés, tandis que d’autres subi­raient une opéra­tion factice. Douze malades se sont vus implan­ter des neurones dopa­mi­ner­giques issus de cellules souches embryon­naires. Les dix-​huit autres parti­ci­pants ont été égale­ment emme­nés au bloc opéra­toire et prépa­rés, mais les méde­cins ont seule­ment fait semblant de les opérer, aucune trans­plan­ta­tion de tissus n’étant réel­le­ment effec­tuée. Après quatre, huit et douze mois, les cher­cheurs ont évalué la qualité de vie ainsi que d’autres données médi­cales chez tous les parti­ci­pants à l’étude. Or, les résul­tats ont révélé une amélio­ra­tion de la qualité de vie pour les deux groupes. La cher­cheuse Cynthia McRae a rapporté qu’une parti­ci­pante, qui avait cru à tort avoir été opérée, avait commencé à faire des randon­nées et du patin à glace après le trai­te­ment. Même les méde­cins igno­rant à quel groupe les patients appar­te­naient ont pu consta­ter une amélio­ra­tion de leur état.

Les recherches du neuro­logue italien Fabri­zio Bene­detti, de l’université de Turin, vont encore plus loin. Son équipe et lui ont pu consta­ter l’effet placebo au niveau des cellules céré­brales pour la première fois. Ils ont donné à des patients parkin­so­niens souf­frant de trem­ble­ments une solu­tion inof­fen­sive à base de sel et leur ont assuré qu’il s’agissait d’un véri­table médi­ca­ment. En outre ils ont mentionné, l’air de rien, que la mobi­lité des malades s’améliorerait, ce qui s’est effec­ti­ve­ment produit. « L’imagination humaine », a expli­qué Bene­detti dans le maga­zine d’actualité Der Spie­gel, « a le pouvoir de déclen­cher dans le corps des méca­nismes semblables à ceux qu’actionnent les médi­ca­ments. »

Pour Der Spie­gel, les exemples le montrent : « L’effet placebo est une chimère bien réelle. » Il provoque une réponse biolo­gique du système nerveux et mène à des modi­fi­ca­tions bien réelles à l’intérieur du corps. Dans le cas des parkin­so­niens, il augmente même la produc­tion de dopa­mine. L’effet placebo connaît toute­fois des limites. D’une part il ne permet pas de guérir un malade mais seule­ment d’améliorer son état. D’autre part, comme il prend nais­sance dans certaines régions du cerveau en parti­cu­lier, telles que le thala­mus, le poten­tiel d’autoguérison dans le cas de mala­dies qui détruisent ces circuits –par exemple Alzhei­mer– est réduit.

L’effet placebo, qui naît de l’espoir du patient qu’une amélio­ra­tion, voire qu’une guéri­son se produise, est une chose extra­or­di­naire en soi. Néan­moins, le méde­cin joue un rôle déci­sif dans ce proces­sus. En effet, des études ont prouvé que les méde­cins qui sont à l’écoute de leurs patients et leur four­nissent des infor­ma­tions précisent ont besoin de pres­crire moins de médi­ca­ments. Ce phéno­mène s’applique aussi bien aux anti­dou­leurs qu’aux antidépresseurs.

Dans le cas des mala­dies incu­rables telles que Parkin­son, le poten­tiel de l’effet placebo est limité à long terme. Mais le méde­cin, par sa person­na­lité, son atti­tude, sa façon de commu­ni­quer, a incon­tes­ta­ble­ment une influence posi­tive sur l’évolution de la mala­die de son patient. « Au début, les patients parkin­so­niens ont peur de l’avenir », explique Fario Baronti, méde­cin chef et neuro­logue à Tschugg. « Pour leur redon­ner confiance, il suffit d’envisager ce qui est possible de manière posi­tive, sans rien mini­mi­ser, et de propo­ser de petites solu­tions pour la vie de tous les jours. » A ces fins, le méde­cin doit savoir écou­ter et prendre le temps. Le dialogue comme remède, et non l’expédition en trois minutes chrono : voila ce qu’attendent les patients d’un médecin.

Pour les patients parkin­so­niens, victimes chaque jour des mauvais tours et des petites misères de la mala­die, il est parti­cu­liè­re­ment impor­tant de souli­gner les aspects posi­tifs de la vie quoti­dienne. « En tant que méde­cin, je dois aider le patient à atteindre la meilleure qualité de vie possible, et non décré­ter qu’il a irré­mé­dia­ble­ment perdu cette qualité de vie » explique Fabio Baronti. « Vous avez la mala­die du Pape » sonne bien mieux aux oreilles d’un nouveau malade que « le ciel est en train de vous tomber sur la tête ». Pour le docteur Baronti, il est impor­tant que le méde­cin témoigne à son patient consi­dé­ra­tion et empa­thie lorsqu’il lui commu­nique des infor­ma­tions. « Chez les patients moti­vés qui entre­tiennent une atti­tude posi­tive malgré leur mala­die, l’empreinte de la douleur semble souvent moindre. »

Selon Brian Olshansky, cardio­logue aux Etats-​Unis, les méde­cins devraient révi­ser leurs concep­tions. L’effet placebo rend les mesures théra­peu­tiques jusqu’à 40% plus effi­caces. On devrait donc l’utiliser sciem­ment. « Un méde­cin insen­sible, indif­fé­rent et tech­no­cra­tique produira un « effet nocebo », affirme le docteur Olshansky. Le neuro­logue Fabio Baronti insiste égale­ment sur ce point : « Le patient se sent alors impuis­sant, ce qui accen­tue ses douleurs. » Les méde­cins sont de plus en plus nombreux à comprendre qu’ils influent sur la neuro­bio­lo­gie de leurs patients. Ils se rappellent un vieil adage : « Le dialogue est souvent le meilleur des remèdes. »

L’effet placebo agit dans le cerveau : ce dernier réagit aux mots du méde­cin, aux impres­sions, aux attentes, aux espoirs. Dans certaines zones, il fabrique des substances endo­gènes telles que la morphine ou la dopa­mine. Ces substances se lient aux neurones et modi­fient les symp­tômes du malade. On estime que le pouvoir théra­peu­tique de l’effet placebo peut aller jusqu’à 40%.

Article rédigé par Johannes KORNACHER

Il m’est apparu essen­tiel de vous faire part de cette lecture : elle ouvre de réelles pers­pec­tives d’amélioration de nos condi­tions de vie et pour­quoi pas d’ « auto­gué­ri­son ». Pour ma part, j’en suis convaincu ; et toutes mes démarches actuelles pour essayer d’analyser ma mala­die de parkin­son et « l’apprivoiser » pour mieux la combattre, semblent appor­ter la preuve de ce que décrit cet article.

A chacun de complé­ter l’apport des produits chimiques des trai­te­ments, par des démarches paral­lèles et tout parti­cu­liè­re­ment dans le domaine psycho­lo­gique. Dans le même temps, il faut savoir se construire des condi­tions de vie fami­liale, socié­tale, profes­sion­nelle …, respec­tant au mieux les exigences de notre corps qui se défend en déve­lop­pant cette fichue maladie.
Il ne s’agit pas de « miracle » ou de « croyances » naïves, imma­tures, mais de faits véri­fiables et contrô­lables : nous avons tous en nous un poten­tiel impor­tant de « guéri­son » qu’il nous faut mobi­li­ser en nous en donnant les moyens. Notre statut de malade est parfois telle­ment fasci­nant (et même confor­table !) qu’il nous empêche de prendre notre vie en main :

Soyons des « Parkin­so­niens Indé­pen­dants » actifs et respon­sables de notre devenir !

Par Jean GRAVELEAU graveleau.jean2@wanadoo.fr

Editorial du PARKINSONIEN INDÉPENDANT  N°31 – décembre 2007

MEILLEURS VŒUX A TOUS !

Voici reve­nus les vœux tradi­tion­nels que l’on se porte quel­que­fois sans vrai­ment y penser, par simple poli­tesse ou habi­tude cultu­relle. C’est aussi la course aux cadeaux que l’on offre ou que l’on reçoit.

Nous ne déro­ge­rons donc pas à cette tradi­tion mais nous le faisons avec une grande sincé­rité : que tous nos vœux de bonheur, de meilleure santé – il faut y croire malgré ce que l’on ressent – et d’espoirs vous accom­pagnent tout au long de cette nouvelle année.
Pour aller dans ce sens nous avons lu et il nous a été adressé divers articles qui font état d’évolutions posi­tives dans la recherche ; il faut en être vrai­ment persuadé : des progrès sont à l’aube d’être décou­verts ou vont être mis en œuvre prochainement.

Et puis nos amis suisses ont écrit un article que nous repro­dui­sons inté­gra­le­ment tant il nous est apparu essen­tiel : il s’agit du phéno­mène de l’effet placebo. Il est prouvé (et nous pouvons le consta­ter nous-​mêmes dans notre vie de tous les jours) : dans certaines circons­tances posi­tives, nous sommes capables – tout au moins notre cerveau incons­cient – de comman­der à nos neurones et aux produc­teurs de neuro­trans­met­teurs (dopa­mine, nora­dré­na­line, …) d’agir alors que nous en sommes dému­nis et que, consciem­ment, nous avons des diffi­cul­tés à comman­der le mouvement !

Il faut nous instal­ler dans une dyna­mique posi­tive aidée en cela par tout ce qui peut nous appor­ter un mieux-​être. C’est là notre vœu le plus sincère : prenons notre vie en main et deve­nons des Parkin­so­niens Indé­pen­dants libres et posi­tifs. C’est la clé de la guéri­son que nous appe­lons de tous nos vœux.

Ne bais­sons pas les bras, des amélio­ra­tions de notre condi­tion de « malade » sont possibles. Mais le chemin est diffi­cile alors qu’il peut être plus facile de se lais­ser glis­ser dans l’inconfort (malgré tout confor­table) du patient dépendant !

Certain vont trou­ver un peu exagéré mon propos et me rétor­que­rons que cela est diffi­cile voire impos­sible compte tenu de l’évolution de leur mala­die ou du contexte dans lequel ils évoluent. Je ne veux pas les bles­ser, je main­tiens que nous pouvons, nous devons, tout faire pour rede­ve­nir maître d’une «  salo­pe­rie  » qui veut nous dominer.

Bon courage à tous et une fois encore nos vœux les plus sincères !

Jean GRAVELEAU
graveleau.jean2@wanadoo.fr

GP29 — Lettre d’info n° 41 — Octobre 2007

Et voilà, nous n’avons pas eu à mettre en action le plan cani­cule, il va certai­ne­ment nous manquer les bien­faits que nous devons au soleil, espé­rons que nous compen­se­rons par un hiver bien­veillant, ce qui sera bien pour nous et notre budget !!!

Tout cela ne nous a pas laissé inactifs,

  • Les forums : des soli­da­ri­tés en septembre à Quim­per, dans le cadre de la semaine de la santé à Brest en octobre – tous deux bien orga­ni­sés, même si nous avons l’impression de n’aider qu’un petit nombre de personnes, il faut y être pour montrer notre existence.
  • Septembre a vu aussi notre jour­née de rencontre avec les psycho­logues – vous en avez le compte rendu par ailleurs.
  • Les inter­ven­tions de forma­tion ont recom­mencé, en octobre à Brest, bien­tôt à Morlaix.

Les points rencontre ont repris leur rythme mensuel. Hélas, nous avons dû prendre la déci­sion de fermer Carhaix. Contrai­re­ment à ce que lais­sait espé­rer l’intérêt montré lors de la Porte Ouverte, la fréquen­ta­tion du point rencontre a été nulle. Nos respon­sables se sont présen­tés chaque mois pendant plus d’une année, dans le local que la muni­ci­pa­lité de Carhaix avait mis à notre dispo­si­tion, et ce, sans le moindre résul­tat – dommage.

En octobre, nous avons assisté aux Assem­blées Géné­rales de CECAP et d’AGP à Haute­ville dans la Manche. Les Asso­cia­tions qui composent CECAP ont pu faire le point sur les acti­vi­tés et sur la Recherche – Une excel­lente jour­née d’interventions de diffé­rents inter­ve­nants nous a fait abor­der beau­coup de sujets (les pompes à Apoki­non et Duodupa – la psycho­lo­gie et la MP – l’aide aux Aidants.) Un certain nombre de finis­té­riens ont vécu avec bonheur les 8 jours de vacances magis­tra­le­ment orga­ni­sés par nos amis de la Manche.

Et la grande nouvelle : En 2008, c’est notre dépar­te­ment qui rece­vra toutes les autres Asso­cia­tions. Réser­vez dès main­te­nant 8 jours de vos vacances pour parti­ci­per à ce grand moment de la vie de notre Association.

date : 27 septembre au 4 octobre 2008 -
lieu : Loctudy

Cela ajouté à toutes nos autres acti­vi­tés nous promet une année bien remplie – ne manquez pas d’y participer –

Bien amica­le­ment
Emilienne Six
Prési­dente du GP29
ASSOCIATION DE PARKINSONIENS DU FINISTÈRE
LES AMIS DU FINISTÉRE — PENN AR BED
gp29@altern.org

La réforme des mesures de protection juridique des majeurs

Paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°30 – septembre 2007

La réforme des mesures de protec­tion juri­dique des majeurs
Mandat de protec­tion future, sauve­garde de justice, cura­telle et tutelle.
Loi N°2007 – 308 du 5 mars 2007
Déci­sion du Conseil Consti­tu­tion­nel DC N°2007 – 552 du 1er mars 2007
Jour­nal Offi­ciel du 7 mars 2007
Actua­li­tés Sociales hebdo­ma­daires des 29 juin et 13 juillet 2007

« Meilleure prise en compte de la personne du majeur protégé, réaf­fir­ma­tion des prin­cipes de néces­sité, de subsi­dia­rité et de propor­tion­na­lité qui doivent sous-​tendre toute mesure de protec­tion future, harmo­ni­sa­tion et simpli­fi­ca­tion de la tutelle et de la cura­telle. Ainsi peuvent se résu­mer les prin­ci­pales avan­cées de la loi du 5 mars 2007 concer­nant les mesures de protec­tion juri­dique des majeurs. »

Je ne vous ferais pas un résumé de ce texte très complet mais je vous invite à vous repor­ter au Jour­nal Offi­ciel du 7 mars 2007 ou aux A.S.H. (Actua­li­tés Sociales Hebdo­ma­daires) des 29 juin et 13 juillet (ces deux revues existent sur Internet).

Ce texte ne concerne que quelques uns d’entre nous mais il est impor­tant d’y faire réfé­rence pour les inté­res­sés qui pour­ront s’y repor­ter en cas de besoin.

Par Jean GRAVELEAU graveleau.jean2@wanadoo.fr

Parkinson et idées fausses

Paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°30 – septembre 2007

La mala­die de Parkin­son est une mala­die du 3ème âge   FAUX
Le trem­ble­ment est toujours asso­cie au Parkinson   FAUX
Les gens qui tremblent ne sont pas tous Parkinsoniens   VRAI
La mala­die de Parkin­son est héréditaire   FAUX
La cause de la mala­die reste incon­nue et multi-factorielle   VRAI
On vit mieux avec le Parkin­son depuis l’avè­ne­ment de la DOPA   VRAI
La mala­die de PARKINSON n’in­duit ni fatigue, ni douleurs   FAUX
la mala­die de PARKINSON induit irré­vo­ca­ble­ment un Handicap   VRAI
Le Handi­cap lié au PARKINSON est Permanent   FAUX
La chirur­gie permet de guérir la mala­die par l’im­plan­ta­tion d’électrodes   FAUX
La mala­die de PARKINSON n’in­duit qu’une gêne motrice   FAUX
Tous les malades présentent les mêmes symptômes   FAUX

Mal connue du grand public, la Mala­die de Parkin­son est très souvent asso­ciée à des idées fausses. Tout le monde peut comprendre ce que repré­sente le handi­cap des non voyants, des para­ly­sés, des sourds … Il n’en est pas de même pour la MP, les symp­tômes étant moteurs et psychiques, inter­mit­tents dans la jour­née, dérou­tants pour l’en­tou­rage… et donc bien diffi­ciles à comprendre pour une personne bien-portante.

S’il fallait rete­nir 10 idées fausses à combattre sur la M.P, voici celles que je retiendrais :

1- La mala­die de Parkin­son est une mala­die du 3ème âge : FAUX
L’âge moyen au moment du diag­nos­tic est de 57 ans … Ce qui signi­fie que, statis­ti­que­ment, un parkin­so­nien sur 2 a moins de 57 ans au moment du diag­nos­tic… C’est donc — en prin­cipe — un actif et non un retraité. En fait 10 à 15 % des parkin­so­niens ont 40 ans ou moins au moment du diag­nos­tic. De plus, il semble­rait que les parkin­so­niens juvé­niles sont de plus en plus fréquents …

Puis­qu’on est dans les statis­tiques, on sait que l’évo­lu­tion moyenne de la mala­die ne permet plus le main­tien de l’ac­ti­vité profes­sion­nelle au bout de 7 à 8 ans. Et pendant ces 7 à 8 ans, l’ac­ti­vité est souvent réduite à un temps partiel. Evidem­ment, si on est chirur­gien, dentiste, ou encore visi­teuse médi­cale ou VRP, ou encore fonc­tion­naire … le main­tien de l’ac­ti­vité profes­sion­nelle ne pose pas tout à fait les mêmes problèmes.

2 — Le trem­ble­ment est toujours asso­cie au Parkin­son : FAUX
L’équa­tion trem­ble­ment = Parkin­son est telle­ment ancrée dans l’es­prit des gens que :

  • peu de gens savent qu’on peut être parkin­so­nien sans présen­ter le moindre trem­ble­ment, notam­ment au début de la maladie,
  • peu de gens savent qu’on peut être un « grand trem­bleur » sans pour autant être Parkinsonien …

En fait, le trem­ble­ment est bien le signe le plus visible et donc le plus gênant socia­le­ment, mais l’aki­né­sie (mouve­ments lents voire impos­sibles), et l’hy­per­to­nie (raideurs des muscles) sont les signes moins visibles mais qui entraînent plus sûre­ment le handi­cap. D’autres symp­tômes sont égale­ment fréquents au cours de l’évo­lu­tion de la mala­die : l’in­som­nie, la dépres­sion, l’hy­po­ten­sion, la consti­pa­tion, l’hy­per­sa­li­va­tion, les diffi­cul­tés d’élo­cu­tion, les problèmes d’équi­libre, le ralen­tis­se­ment psycho­mo­teur… et la fatigue quasi permanente…

3- La mala­die de Parkin­son est héré­di­taire : FAUX
On pense de plus en plus à une cause mixte de déclen­che­ment de la mala­die : suscep­ti­bi­lité géné­tique à un facteur de l’en­vi­ron­ne­ment (lequel ?). En fait, le carac­tère héré­di­taire est très peu marqué (même s’il existe des familles de parkin­so­niens). Les obser­va­tions effec­tuées sur les jumeaux confirment le carac­tère très peu héré­di­taires de la MP. Cependant,c’est une mala­die fréquente (1 sur 1000), avec laquelle on peut vivre de nombreuses années, ce qui explique que l’on peut retrou­ver plusieurs cas de Parkin­son dans une famille.

4- On vit mieux avec le Parkin­son depuis l’avè­ne­ment de la DOPA : VRAI
La L‑DOPA, décou­verte dans les années 60, a certes révo­lu­tionné la qualité de vie des parkin­so­niens. Avant la DOPA, les malades deve­naient graba­taires en moins de 10 ans et ne survi­vaient pas au delà.

La L‑DOPA est le médi­ca­ment le plus effi­cace pour pallier aux symp­tômes moteurs du Parkin­son. Son action est très effi­cace les 1ères années de trai­te­ment, puis son effet s’ame­nuise au fur et à mesure que les neurones de la substance noire meurent. Ceci se traduit par les fameuses fluc­tua­tions motrices en cours de jour­née, qui se traduisent par des périodes OFF (mouve­ments lents voire bloqués, parole diffi­cile, crampes etc.) alter­nant avec des périodes ON (mouve­ments désor­don­nés ou dyski­né­sies) en fonc­tion des heures de prises des médicaments.

En conclu­sion, on vit mieux avec la L‑DOPA qu’a­vant, mais la qualité de vie se dégrade tout de même progres­si­ve­ment. On ne sait pas encore guérir le Parkinson.

5- La mala­die de PARKINSON n’in­duit pas de fatigue, ni de douleurs : FAUX
Au moment du diag­nos­tic, lorsque mon méde­cin géné­ra­liste m’a affirmé que la MP ne faisait pas souf­frir, j’ai été rassurée…

Mais, j’ai rapi­de­ment déchanté… Les crampes, raideurs muscu­laires et douleurs quasi-​permanentes au niveau de la nuque sont des douleurs chro­niques, en géné­ral peu aigues (sauf pour les crampes !). Non, on ne peut pas dire que la MP ne fait pas souffrir …

La fatigue : Je dirais qu’il s’agit d’un symp­tôme majeur de la MP, celui qui ne vous lâche pas d’une semelle, du matin au soir, une asthé­nie de tous les instants. Tout fatigue : parler, se dépla­cer, écou­ter une conver­sa­tion, marcher, lire, manger, répondre au télé­phone, sourire, cher­cher des papiers dans son sac, rendre la monnaie etc. La MP c’est épui­sant, car vos moindres gestes et vos moindres paroles ne sont plus sous « pilo­tage auto­ma­tique ». Tout doit être pensé « comme si c’était la première fois ».

La fatigue et l’hy­per­to­nie entraînent fréquem­ment une perte de poids qui peut être importante.

6- Le HANDICAP lié au PARKINSON est PERMANENT : FAUX

7 — La mala­die de PARKINSON induit irré­vo­ca­ble­ment un HANDICAP
Être parkin­so­nien, c’est être handi­capé à temps partiel …

Allez faire comprendre cela au quidam dans la rue … que par moments les parkin­so­niens sont bloqués, inca­pables d’ini­tier un mouve­ment et par moments, au contraire les mouve­ments sont aisés, voire invo­lon­taires (dyski­né­sies).

Que faire un pas pour fran­chir une porte, c’est diffi­cile, mais grim­per l’es­ca­lier c’est facile… Que parler et se faire comprendre n’est pas possible par moments et possible à d’autres…

Un handi­cap à temps partiel, qui gêne l’ac­ti­vité normale quoti­dienne, est peu compa­tible avec l’ac­ti­vité profes­sion­nelle, et n’est pas toujours reconnu comme un réel handi­cap par les bien-portants.

Dérou­tant, non ?

8- La mala­die de PARKINSON peut être guérie par l’im­plan­ta­tion d’élec­trodes dans le cerveau : FAUX
La stimu­la­tion du noyau sous thala­mique permet de réduire signi­fi­ca­ti­ve­ment les symp­tômes majeurs de la MP : trem­ble­ment, akiné­sie et hypertonie.

Seule, une petite majo­rité de parkin­so­niens envi­ron 15 % sont « éligibles » à une stimu­la­tion, car ils doivent corres­pondre à certains critères, notam­ment réagir favo­ra­ble­ment au trai­te­ment dopa­mi­ner­gique, et ne pas présen­ter de troubles cogni­tifs ; les heureux élus devront attendre plusieurs années avant de pouvoir être opérés, car il y a trop de malades poten­tiels par rapport aux possi­bi­li­tés d’opé­ra­tions en neurochirurgie.

Il faut rete­nir que 15 % des malades sont concer­nés par une amélio­ra­tion des symp­tômes « moteurs » exclusivement.

9 — La mala­die de PARKINSON n’in­duit qu’une gêne motrice : FAUX
Des troubles psychiques telles que la dépres­sion, le ralen­tis­se­ment psycho­mo­teur et l’in­som­nie sont fréquem­ment asso­ciés. Les médi­ca­ments peuvent induire égale­ment des troubles tels que les hallu­ci­na­tions ou la confu­sion mentale.

La gêne sociale peut être très impor­tante : les trem­ble­ments, les mouve­ments invo­lon­taires, les diffi­cul­tés d’élo­cu­tion, le visage figé sont autant de « murs » entre les Parkin­so­niens et leur entou­rage et gênent les rela­tions sociales.

Des troubles divers telles que l’hypersudation, l’hypersalivation, la consti­pa­tion, le manque d’équi­libre sont fréquents.

10 — Tous les malades présentent les mêmes symp­tômes : FAUX
Il n’existe pas deux Parkin­so­niens iden­tiques : les symp­tômes majeurs ne sont pas les mêmes, leurs criti­ci­tés, l’évo­lu­tion de la mala­die sont différents.

Le trai­te­ment qui réus­sit à Pierre ne marche pas avec Paul. Comment voulez-​vous que les neuro­logues y retrouvent leur latin ?

11 — Il n’est pas néces­saire d’être suivi par un neuro­logue lors­qu’on est Parkin­so­nien : FAUX
Un méde­cin géné­ra­liste a en moyenne 1 parkin­so­nien dans sa clien­tèle. Or tous les parkin­so­niens sont diffé­rents ; les trai­te­ments médi­ca­men­teux sont nombreux et évoluent. On ne soigne pas un Parkin­son comme on soigne­rait une grippe.

Rien ne remplace une forma­tion et une expé­rience d’un neuro­logue qui soigne des multi­tudes de patients tous les jours, même s’il faut faire quelques kms pour cela.

NOURRY Marie-​Pierre

Le nombre de cas de maladie de Parkinson doublera en 25 ans

Paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°30 – septembre 2007

Washing­ton, 30/​01 –

Le nombre de personnes souf­frant de la mala­die de Parkin­son doublera au cours des vingt-​cinq prochaines années dans quinze des pays les plus peuplés de la planète surtout les moins déve­lop­pés, selon une étude publiée lundi dans la revue améri­caine Neuro­logy (source : AFP).

Les auteurs de cette recherche soulignent aussi les défis de taille auxquels seront confron­tés les nations dont l‘économie connaît une crois­sance rapide accom­pa­gnée d‘une plus grande longé­vité de la popu­la­tion, surtout en Asie où un grand nombre de pays ne sont pas préparés.

Au cours des dernières années, les ressources finan­cières et humaines ont été en prio­rité consa­crées à la lutte contre le sida, la tuber­cu­lose et le palu­disme notam­ment, relève le Dr. Ray Dorsey, un neuro­logue de l‘université de Roches­ter (New York, nord-est).

Alors que les mala­dies infec­tieuses ont retenu la plus grande atten­tion, ce sont en fait les patho­lo­gies chro­niques non trans­mis­sibles, comme la mala­die de Parkin­son (une mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive), qui repré­sen­te­ront les coûts écono­miques et sociaux les plus lourds pour les pays en déve­lop­pe­ment, ajoute-t-il.

Le Dr. Dorsey et une équipe de cher­cheurs ont étudié des projec­tions démo­gra­phiques des cinq plus grands pays d‘Europe occi­den­tale (France, Espagne, Alle­magne, Royaume-​Uni et Italie) ainsi que celles des dix nations les plus peuplées du globe (Chine, Inde, Indo­né­sie, Etats-​Unis, Brésil, Pakis­tan, Bangla­desh, Nige­ria, Japon et Russie).

Lu pour vous par Pierre LEMAY
Asso­cia­tion de La Manche

Test médical de la Créatine© contre Parkinson

Paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°30 – septembre 2007

La mala­die de Parkin­son est un risque impor­tant pour les anciens du monde occi­den­tal. Comment échap­per à cette mala­die du système nerveux central qui touche 3% des plus de 85 ans ? Aujourd’hui, aucun trai­te­ment n’est vrai­ment effi­cace. Un insti­tut améri­cain lance un test impor­tant pour véri­fier si la créa­tine ralenti la progres­sion de la maladie.

1720 personnes répar­ties dans 51 centres médi­caux nord-​américains vont parti­ci­per à l’étude. Cette popu­la­tion est consti­tuée de personnes qui en sont au tout début de la mala­die de Parkin­son. Le test est mené par l’Institut Natio­nal de la Santé (NIH) et se veut plus que sérieux (test en double aveugle avec contrôle comparé au placebo).

L’objectif est de mesu­rer l’efficacité de la prise de créa­tine sur les patients. La durée de trai­te­ment devrait se situer entre 5 et 7 ans.

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Les malades voient leur acti­vité de dopa­mine affec­tée, crédit : fr.wikipedia.com

La créa­tine, plus connue comme dopant des spor­tifs, amélio­re­rait les fonc­tions des mito­chon­dries, produc­trices d’énergie cellu­laire. Elle pour­rait aussi agir comme anti-​oxydant qui empê­che­rait la dégé­né­res­cence de certaines parties du cerveau.

Si la créa­tine joue bien le rôle escompté, ce sont près d’un million de clients (patients) améri­cains qui seront concer­nés par ce nouveau médi­ca­ment contre la mala­die de Parkinson.

Source : Eure­ka­lert
Lu pour vous par Pierre LEMAY
Asso­cia­tion de La Manche

L’acupuncture contre la maladie de Parkinson

Paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°30 – septembre 2007

Par Jean – Luc Goudet « Futura-​Sciences janvier 2007 » 

Cette ances­trale pratique asia­tique a montré son action béné­fique sur la mala­die de Parkin­son…. chez la souris, ce qui exclut l’effet placebo. Le trai­te­ment ne se limite pas aux symp­tômes corpo­rels mais agit en amont en proté­geant les neurones dopaminergiques.

L’acupuncture fonc­tionne aussi chez la souris. C’est ce qu’a inci­dem­ment prouvé Sabina Lim de l’Université KYUNG HEE, à Séoul (Corée du Sud). Mais le but premier était de tester la méthode de cette pratique médi­cale sur la mala­die de Parkin­son, une atteinte neuro­lo­gique grave qui induit des mouve­ments muscu­laires invo­lon­taires et touche six millions de personnes dans le monde. Et là aussi, la réponse a été positive.

Les animaux ont subi des injec­tions d’une toxine, la MPTP (1‑méthyl-4-phényl‑1,2,3,6‑tétrahydropyridine), qui détruit dans le cerveau les neurones fabri­quant la dopa­mine, un neuro­trans­met­teur. Quelle qu’en soit la cause première, la mala­die de Parkin­son est en effet liée à la perte de ces neurones dopaminergiques .

Mais comment trou­ver chez la souris les « méri­diens » (sorte de canaux qui véhi­culent la force vitale selon les expli­ca­tions tradi­tion­nelles) et les « écluses » (points où il faut insé­rer les aiguilles) ? Très simple­ment en repre­nant ceux que les manuels d’acupuncture indiquent pour l’être humain. Sabina Lim a choisi deux points connus, chez l’homme, pour être liés à l’activité muscu­laire (derrière le genou et sur le haut du pied). Les animaux subis­saient une séance tous les deux jours. L’équipe a consti­tué deux groupes témoins, l’un ne rece­vant aucun trai­te­ment et l’autre subis­sant des piqûres à la hanche, une zone censé­ment dépour­vue d’écluses.

Le résul­tat est éloquent : une semaine après l’injection de MPTP, les souris n’ayant reçu aucun trai­te­ment et celles ayant été piquées à la hanche ont vu leur taux de dopa­mine dimi­nuer de moitié. Mais les animaux ayant béné­fi­cié de vraies séances d’acupuncture ont conservé 80% de leurs neurones dopa­mi­ner­giques et les symp­tômes ont donc été réduits de beaucoup.

Rencontre entre Orient et Occident
Comment les piqûres sur le corps peuvent-​elles proté­ger des neurones du cerveau ? L’équipe n’explique pas cet effet mais avance une hypo­thèse. Des réac­tions d’inflammation dans le cerveau accom­pagnent les mani­fes­ta­tions de la mala­die de Parkin­son et aggravent la patho­lo­gie. Les scien­ti­fiques estiment possible que les séances d’acupuncture réduisent ces inflammations.

Dans le jour­nal Science, Iris Chen neuro­logue au Massa­chu­setts Gene­ral Hospi­tal de Boston, confirme que l’acupuncture peut effec­ti­ve­ment augmen­ter la quan­tité de dopa­mine dans le cerveau lorsqu’elle est trop faible.

Les effets obser­vés chez la souris existent-​ils chez l’homme ? Lim et ses collègues ont commencé des tests mais le nombre de patients est pour l’instant insuf­fi­sant pour que les résul­tats soient statis­ti­que­ment signi­fi­ca­tifs. En Corée, rapporte l’équipe, l’acupuncture est utili­sée pour trai­ter les patients atteints par la mala­die de Parkin­son « mais on ne peut pas parler de guérison ».

Toute­fois, ces scien­ti­fiques soulignent l’intérêt d’une rencontre entre les pratiques de la méde­cine tradi­tion­nelle asia­tique et les méthodes de la science occi­den­tale, espé­rant que le cumul de l’acupuncture et du trai­te­ment par médi­ca­ments pourra réduire la souf­france des patients voire augmen­ter leur longévité .

L’acupuncture est issue de la méde­cine tradi­tion­nelle chinoise et en chine, la mala­die de Parkin­son est nommée la « mala­die du vent ». 

L’acupuncture s’intéresse aux flux d’énergie qui traverse le corps au niveau des méri­diens. Elle consiste, au niveau des points d’acupuncture (près de 400 points) situés le long des méri­diens, à stimu­ler ou disper­ser ces flux d’énergie, au moyen d’aiguilles essen­tiel­le­ment. En France, seuls les méde­cins ont le droit de prati­quer l’acupuncture, mais grâce à la grande compé­tence de prati­ciens, de nombreux Parkin­so­niens obtiennent d’excellents résul­tats sur les mani­fes­ta­tions parti­cu­lières telles que : incon­ti­nences, insom­nies, douleurs arti­cu­laires… et bien d’autres symp­tômes qui nous gâchent la vie. 

Lu pour vous par Jacques PIASER et Henri MINARET

As Parkin­so­niens du Limousin

Les 50 ans de la Dopamine

Paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT — N°30 septembre 2007

Cette année, est célé­bré le cinquan­tième anni­ver­saire de la décou­verte de la Dopa­mine en tant que neuro­trans­met­teur céré­bral. Elle a été décou­verte par Arvid Carls­son, qui a reçu en l’an 2000, à l’âge de soixante dix-​sept ans, le prix Nobel de Méde­cine et de Physio­lo­gie, pour l’ensemble de ses travaux de neuro­phy­sio­lo­gie et de neuropharmacologie.

Depuis la fin des années 1950, ces travaux ont ouvert la voie à la compré­hen­sion des moda­li­tés d’action des neuro­trans­met­teurs aminer­giques (Dopa­mine, Adré­na­line et Nora­dré­na­line) dans le système nerveux central, et ont permis de décou­vrir certaines des fonc­tions centrales de la dopamine.

Au-​delà de l’intérêt direct de ces travaux pour la compré­hen­sion et le trai­te­ment de mala­dies neuro­lo­giques et psychia­triques, telles que la mala­die de Parkin­son ou la schi­zo­phré­nie, l’inspiration et les résul­tats de A. Carls­son ont donné une impul­sion consi­dé­rable à la neuro­psy­cho­phar­ma­co­lo­gie dont l’intérêt ne se dément pas cinquante ans plus tard.

Depuis une ving­taine d’années, ce champ des neuros­ciences a gran­de­ment béné­fi­cié des stra­té­gies parti­cu­liè­re­ment puis­santes et infor­ma­tives appor­tées par la biolo­gie molé­cu­laire et l’imagerie céré­brale chez l’homme. A. Carls­son, méde­cin et neuro­phy­sio­lo­giste suédois, a tout d’abord étudié puis travaillé comme Profes­seur de Phar­ma­co­lo­gie à l’Université de Lund (Suède). Depuis 1956, il dirige le labo­ra­toire de Phar­ma­co­lo­gie de l’Université de Göte­borg (Suède).

A partir de 1958, A. Carls­son apporte des argu­ments déci­sifs démon­trant que la dopa­mine est un neuro­trans­met­teur dans le système nerveux central. En quoi cette décou­verte était elle si importante ?

A cette époque, le nombre de molé­cules suscep­tibles d’intervenir comme messa­ger chimique dans le système nerveux central appa­raît très limité. Parmi les neuro­trans­met­teurs déjà iden­ti­fiés, on connais­sait l’acétylcholine et la nora­dré­na­line, cette dernière étant synthé­ti­sée à partir de la tyro­sine, présente dans le sang.

La dopa­mine n’est alors que le méta­bo­lite situé en amont de la nora­dré­na­line. Carls­son débute ses travaux alors que naît la neuro­psy­cho­phar­ma­co­lo­gie et que la biochi­mie permet le déve­lop­pe­ment d’outils puis­sants pour comprendre et modi­fier le méta­bo­lisme et les effets des mono­amines. A l’Université de Lund (Suède), A. Carls­son démontre avec N. Hillarp que, chez l’animal, la réser­pine (connue main­te­nant comme un bloqueur vési­cu­laire de la dopa­mine) entraîne une perte massive des mono­amines dans le système nerveux central, avec des effets compor­te­men­taux qui rappellent certains des symp­tômes de la mala­die de Parkinson.

Sur la base de ces résul­tats, il démontre que l’injection de L‑dopa, précur­seur immé­diat de la dopa­mine, restaure des concen­tra­tions céré­brales normales en dopa­mine et corrige les mani­fes­ta­tions compor­te­men­tales de la réser­pine, en parti­cu­lier les effets akiné­tiques (c’est-​à-​dire les ralen­tis­se­ments des mouve­ments). Ces résul­tats conduisent Carls­son et de nombreux groupes à s’intéresser de près à la dopa­mine avec plusieurs décou­vertes majeures : la dopa­mine est présente dans le cerveau à l’état natu­rel, dans des zones qui ne contiennent pas de nora­dré­na­line. Parmi celles-​ci, le stria­tum consti­tue un des terri­toires les plus riches en dopa­mine. Cela conduit Carls­son à suggé­rer que la perte en dopa­mine induite par la réser­pine est seule respon­sable des symp­tômes parkin­so­niens obser­vés chez l’animal, ce que confirme la correc­tion des troubles par l’injection de L‑Dopa.

Malgré quelques résis­tances, la dopa­mine prend la place qui lui est due comme nouvelle venue dans la famille des neurotransmetteurs.

Au début des années 1960, l’école d’histologie suédoise, sur la base des remar­quables travaux d’histochimie de HILLARP, visua­lise et décrit pour la première fois des popu­la­tions neuro­nales produc­trices de mono­amines et permet en fait de comprendre que la richesse en dopa­mine du stria­tum est due à son inner­va­tion massive par les neurones de la substance noire. Il devient possible de détec­ter et de décrire des popu­la­tions neuro­nales dans le système nerveux central, sur la base de leur contenu en neuro­trans­met­teur. Soixante ans après les travaux de CAPAL, une nouvelle neuroa­na­to­mie est en train de naître.

Stimulé par les décou­vertes des équipes suédoises, HORNYKIEWIEZ (un autri­chien) démontre alors que le stria­tum des sujets parkin­so­niens présente une perte massive en dopamine.

La dopa­mine acquiert ses lettres de noblesse en méde­cine lorsque COTZIAS et al. démontrent en 1967 que l’administration de L‑dopa chez des sujets atteints de mala­die de Parkin­son corrige effi­ca­ce­ment certains des symp­tômes les plus inva­li­dants, en parti­cu­lier le tremblement.

Grâce à la conjonc­tion des approches de phar­ma­co­lo­gie, de neuro­chi­mie, et de neuroa­na­to­mie, le lien est fait entre un neuro­trans­met­teur, ses fonc­tions et une mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive. Pour la première fois, on dispose, sur des bases ration­nelles, d’un trai­te­ment symp­to­ma­tique effi­cace pour cette maladie.

Quarante ans plus tard, malgré ses limites, la L‑dopa reste le trai­te­ment de réfé­rence de la mala­die de Parkinson.

A partir des années 1960, grâce à ces décou­vertes, les travaux consa­crés à la dopa­mine prennent un essor consi­dé­rable dans de nouveaux champs des neuros­ciences et de la méde­cine. Au-​delà de l’intérêt des hypo­thèses et des résul­tats de A. CARLSSON et de ses colla­bo­ra­teurs dans la compré­hen­sion et le contrôle de la trans­mis­sion dopa­mi­ner­gique, ces décou­vertes ont donné un formi­dable élan à la neuropsychopharmacologie.

Des défis majeurs restent cepen­dant encore à rele­ver, parmi lesquels la compré­hen­sion des méca­nismes biolo­giques des psychoses et des conduites addic­tives (dans lesquelles la dopa­mine est impli­quée), et la mise au point de théra­peu­tiques permet­tant aux patients concer­nés de recou­vrer une vie normale.

(adapté de Med Sciences 2000 ; 16 :1285 – 8)
Vincent PAILLE
Fonda­zione Santa Lucia, Euro­pean Brain Research Insti­tute (EBRI)
Neur­phy­sio­logy laboratory,
Via del Fosso di Fiorano, 64
00143 Rome Italy

Le sommeil et les rythmes biologiques : Effets de la maladie de Parkinson

Paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°30 – septembre 2007

Dr Claude Gron­fier, Dépar­te­ment de Chronobiologie
Inserm U846, Insti­tut Cellule Souche et Cerveau, Lyon-Bron 

Le sommeil est loin d’avoir livré tous ses secrets. On sait qu’il est indis­pen­sable à la vie puisqu’on le retrouve dans l’ensemble du règne animal : chez les oiseaux, les reptiles, les pois­sons, les mammi­fères et même les insectes. Sa struc­ture, sa durée, sa place dans la jour­née ne sont pas les mêmes chez tous les animaux. Certains sont diurnes et dorment la nuit, d’autres sont nocturnes et dorment le jour, certains sont crépus­cu­laires et dorment un peu le jour et un peu la nuit. On observe aussi des diffé­rences chez l’Homme. Certains d’entre nous sont des petits dormeurs, d’autres des marmottes, certains sont des couche-​tôt, d’autres des lève-​tard. Chez un même indi­vidu, le sommeil se modi­fie au cours de la vie, depuis l’enfance à la vieillesse en passant par l’adolescence. Notre horloge biolo­gique est au cœur de ces phéno­mènes. Dormir est une histoire de rythme. L’horloge biolo­gique est le chef d’orchestre. Dans certaines situa­tions de la vie courante et certaines patho­lo­gies, la belle sympho­nie devient caco­pho­nie et le sommeil se dégrade. La mala­die de Parkin­son, connue prin­ci­pa­le­ment pour ses troubles moteurs, est asso­ciée de troubles du sommeil qui peuvent rendre la vie bien diffi­cile, la nuit bien agitée et la jour­née bien longue !

Qu’est-ce que le sommeil ?
A la ques­tion « Qu’est-ce que le sommeil ? » les spécia­listes ont toujours beau­coup de diffi­cul­tés à donner une réponse simple. Et pour cause, la réponse est compli­quée ! Elle est compli­quée car le sommeil est un état actif — et non passif comme on le croyait encore au début du 20ème siècle – mais aussi, et surtout, parce que l’on ignore encore LA fonc­tion du sommeil.

Bien que le sommeil ait toujours fasciné et inquiété l’Homme, son mystère, en tout cas une partie seule­ment, ne s’est réel­le­ment éclair­cie qu’au début du 20ème siècle. Ce n’est qu’en 1928 par le psychiatre alle­mand Hans Berger, que la démons­tra­tion était faite de manière indis­cu­table que le sommeil n’était pas un état passif. Ces enre­gis­tre­ments de l’activité élec­trique céré­brale montraient très clai­re­ment des diffé­rences de rythmes élec­triques entre l’état éveillé et l’état de sommeil. Le sommeil deve­nait alors un état actif et l’étude de l’activité élec­trique céré­brale au cours du sommeil ne faisait que commencer.

Une décou­verte majeure fut faite en France dans les années 1950. Au cours de cette décen­nie, Michel Jouvet décou­vrait à Lyon un stade parti­cu­lier du sommeil qu’il appe­lait le sommeil para­doxal. Il obser­vait chez le chat que l’activité élec­trique céré­brale dans cet état était proche de la veille alors que para­doxa­le­ment l’animal était endormi. Les travaux de Michel Jouvet à la fin des années 1950, montraient que le sommeil para­doxal était un état très parti­cu­lier du sommeil, diffé­rent du sommeil à ondes lentes. Cette décou­verte a ensuite servi de base au concept que l’activité du cerveau au cours de la jour­née ne se résume pas à un état binaire (veille ou sommeil) mais qu’elle passe par 3 états de « vigi­lance » : la veille, le sommeil à ondes lentes et le sommeil paradoxal.

Les fonc­tions du sommeil
Trois grandes théo­ries ont prévalu jusqu’à main­te­nant pour tenter d’expliquer la fonc­tion du sommeil :

  • La théo­rie restau­ra­tive : le sommeil permet de récu­pé­rer ou restau­rer les défi­cits corpo­rels ou céré­braux causés par les acti­vi­tés de la veille.
  • La théo­rie du main­tien de la veille : chez les espèces qui possèdent de faibles réserves éner­gé­tiques il faut rester éveillé pour se nour­rir et donc dormir peu pour survivre.
  • La théo­rie de la conser­va­tion de l’énergie : le sommeil permet de dimi­nuer les dépenses éner­gé­tiques (pendant qu’on dort on dépense) au cours des 24h.

Ces trois théo­ries sont inté­res­santes, mais ne sont pas satis­fai­santes car de nombreuses espèces animales échappent à ces critères. Même si l’on ne connaît pas encore LA fonc­tion du sommeil, ce que l’on peut dire avec certi­tude est que le sommeil n’est pas un luxe ! Le sommeil est même vital car son absence chez l’animal conduit à la mort en quelques semaines. Sans aller jusqu’à cette extré­mité, on sait que la priva­tion de sommeil ou la dette de sommeil à des consé­quences chez l’Homme. A court terme, un sommeil insuf­fi­sant conduit à un état de fatigue, une baisse des perfor­mances, des troubles de la mémoire. Cela peut aller jusqu’à provo­quer une irri­ta­bi­lité, une inef­fi­ca­cité physique ou intel­lec­tuelle, et conduire à des acci­dents du travail ou de la route. A long terme, les effets sont moins biens connus car ils sont plus diffi­ciles à étudier, mais ils sont perni­cieux car moins évidents. On pense à l’heure actuelle qu’un sommeil insuf­fi­sant de manière chro­nique peut conduire à l’apparition de troubles de l’humeur (anxiété, dépres­sion), à des troubles cardio­vas­cu­laires et des troubles du méta­bo­lisme (éven­tuel­le­ment conduire au déve­lop­pe­ment ou au main­tient de l’obésité) pour n’en citer que quelques uns. En bref, on consi­dère main­te­nant qu’une alté­ra­tion de la qualité du sommeil (volon­taire ou invo­lon­taire) peut avoir un impact néga­tif sur l’état de santé général.

Le sommeil chez l’animal
Avant de pouvoir compa­rer le sommeil des diffé­rentes espèces animales, il faut tout d’abord défi­nir ce qu’on appelle le sommeil. Deux éléments impor­tants défi­nissent le sommeil :

  • Le sommeil est un état de désen­ga­ge­ment percep­tif, c’est-​à-​dire un état dans lequel l’individu (l’animal) est sous­trait de l’environnement, on pour­rait dire isolé inté­rieu­re­ment, en perdant toute sensi­bi­lité percep­tive (il n’est plus sensible au bruit, a la lumière, aux odeurs, au toucher et au goût).
  • Le sommeil est un état rapi­de­ment réver­sible, à la diffé­rence du coma, de l’hibernation, mais aussi de la mort. Au réveil, il n’existe plus aucune trace visible du passage du sommeil.

Ces éléments sont impor­tants mais ne permettent pas de défi­nir suffi­sam­ment préci­sé­ment le sommeil. Pour cela, on fait appel à 2 critères précis, qui doivent être véri­fiés simul­ta­né­ment pour pouvoir parler de sommeil :

  • Les critères compor­te­men­taux. Le sommeil est asso­cié à i) une posture parti­cu­lière — qui dépend de l’espèce animale ; ii) une dimi­nu­tion de la sensi­bi­lité à envi­ron­ne­ment (nous en avons parlé au dessus); iii) un rebond de sommeil après priva­tion : si un animal est privé de sommeil (pendant quelques heures, quelques jours), on observe lors de l’épisode de sommeil suivant une augmen­ta­tion de la quan­tité et la qualité du sommeil.
  • Les critères élec­tro­phy­sio­lo­giques. Les critères indis­pen­sables permet­tant de s’assurer de la présence de sommeil utilisent l’activité élec­trique céré­brale comme marqueur (ce qu’on appelle l’électroencéphalographie de sommeil ou poly­som­no­gra­phie dans les cliniques de sommeil). On doit obser­ver pendant le sommeil une acti­vité élec­trique céré­brale diffé­rente de celle de la veille et des signes précis de sommeil à ondes lentes et de sommeil paradoxal.

L’existence du sommeil est indis­cu­table chez les mammi­fères, les oiseaux, les reptiles, les amphi­biens et les pois­sons. Elle a été plus contro­ver­sée chez les inver­té­brés. La dernière discus­sion passion­nante en date – et toujours d’actualité — concerne le sommeil chez la mouche. A partir d’élégantes études, Chiara Chirelli, une cher­cheuse italienne travaillant aux états unis, a décrit le sommeil de la droso­phile (la mouche du vinaigre, très étudiée en biolo­gie). Elle a montré que cette mouche présente un rebond de sommeil après une priva­tion (elle dort plus long­temps) et qu’elle pouvait être main­te­nue éveillée pendant une longue durée si on lui admi­nis­trait de la caféine ou des amphé­ta­mines. Plus surpre­nant encore, la mouche, tout comme l’Homme, présente des troubles de la mémoire lorsqu’elle ne dort pas suffi­sam­ment ! On peut donc parler de sommeil chez la mouche.

Le sommeil chez l’Homme
La durée et le rythme du sommeil varient entre les individus

Les besoins de sommeil sont diffé­rents entre les indi­vi­dus d’une même espèce. Comme l’illustre la figure 1 issue d’une enquête effec­tuée en France 2005, près de 60% de la popu­la­tion inter­ro­gée dort entre 7 – 8h par nuit. Il existe des petits dormeurs qui dorment 6h et moins (23%) et des grands dormeurs qui dorment plus de 9h (15% des indi­vi­dus). La biolo­gie, plus préci­sé­ment, des méca­nismes circa­diens (contrô­lés par l’horloge biolo­gique) et homéo­sta­tiques, sont à l’origine de la durée de notre sommeil.

La croyance que les gros dormeurs sont des fainéants et que les petits dormeurs sont des coura­geux doit dispa­raître ! Nous seule­ment elle est stupide car ne repose sur des croyances d’une autre époque, mais elle est poten­tiel­le­ment dange­reuse car restreindre volon­tai­re­ment sa durée de sommeil de manière chro­nique peut conduire aux symp­tômes que nous avons évoqués précé­dem­ment (fatigue, irri­ta­tion, …), mais plus grave encore, elle peut être à l’origine d’accidents causés par des attaques de sommeil (au volant ou au travail) et elle peut conduire à déve­lop­per des pathologies.

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Figure 1 : Durée moyenne du sommeil dans la popu­la­tion fran­çaise en 2006 (Sondage TNS-​Healthcare /​ Insti­tut de la Vigi­lance et du Sommeil réalisé auprès de 1004 personnes)

Le mal moderne des pays indus­tria­li­sées est le manque de sommeil. Il faut savoir qu’on dort en moyenne 1h30 de moins qu’au début du 20ème siècle. Puisque la dette de sommeil accu­mu­lée pendant la semaine se traduit géné­ra­le­ment par un rebond de sommeil pendant le week-​end, on a tendance à croire que cela ne pose pas de problème. Rien n’est moins sûr ! Les données actuelles suggèrent même le contraire, c’est-​à-​dire que la dette de sommeil n’est pas sans consé­quence sur la santé. Elle aurait un coût physio­lo­gique ! On pense à l’heure actuelle que la dette de sommeil est sans doute proche de 1h par jour, soit envi­ron 5h par semaine travaillée. Dormir plus le week-​end est capi­tal pour « épon­ger » une partie de la dette de sommeil accu­mu­lée durant la semaine, mais cela n’est peut être pas suffi­sant pour restau­rer tous les compar­ti­ments de l’organisme. Ce qui a été perdu est peut être perdu à tout jamais. Nous ne connais­sons pas à l’heure actuelle l’étendue des consé­quences d’un manque de sommeil chronique.

La quan­tité et la struc­ture du sommeil varient au cours de la vie.
La struc­ture du sommeil va se mettre en place progres­si­ve­ment pendant l’enfance. Le sommeil va deve­nir conso­lidé (c’est-​à-​dire en un seul épisode) avec la dispa­ri­tion de la sieste chez l’enfant (entre 4 et 6 ans en moyenne). Au cours de l’adolescence, le sommeil va progres­si­ve­ment se retar­der, au grand dam des parents qui verront leurs enfant se coucher bien trop tard pour pouvoir se réveiller frais et dispos le matin pour aller à l’école. Heureu­se­ment, la matu­ra­tion de l’horloge biolo­gique va corri­ger ce phéno­mène et le sommeil va se norma­li­ser chez le jeune adulte (les couche-​tard biolo­giques reste­ront des couche-​tard). La struc­ture interne du sommeil, se modi­fiera à l’age adulte avec le vieillis­se­ment. Avec l’âge, la quan­tité totale de sommeil nocturne dimi­nue et l’on peut voir se déve­lop­per chez certains un sommeil poly­pha­sique avec l’apparition d’une ou plusieurs siestes dans la jour­née. Le sommeil chez le sujet âgé sera souvent plus court et sa qualité moindre (on observe en parti­cu­lier une dimi­nu­tion de l’intensité du sommeil à ondes lentes et une augmen­ta­tion du nombre d’éveil). Tout comme on observe une dimi­nu­tion du besoin calo­rique au cours du vieillis­se­ment, il est légi­time de se deman­der si le besoin de sommeil ne dimi­nue pas de la même manière avec l’âge. Il semble toute­fois que ce ne soit pas le cas pour un grand nombre d’individus puisque entre 40 et 70% des personnes âgées se plaignent de troubles du sommeil.

Le sommeil dans la mala­die de Parkinson
La mala­die de Parkin­son est bien connue pour ses pertur­ba­tions du contrôle moteur (trem­ble­ments, rigi­dité, akiné­sie). Ce qui est moins connu, ou en tout cas qui a mani­festé moins d’intérêt, sont les troubles du sommeil et des rythmes biolo­giques. Même si James Parkin­son dans son ouvrage « Assay on the Shaking Palsy » en 1817 écri­vait « le sommeil devient très perturbé », les symp­tômes nocturnes — présents chez 75% des patients — n’ont été étudiées qu’a partir des années 1960.

Troubles du sommeil
Les troubles du sommeil du patient Parkin­so­nien sont carac­té­ri­sés par des diffi­cul­tés d’en­dor­mis­se­ment, une insom­nie mati­nale, une frag­men­ta­tion impor­tante du sommeil (on peut obser­ver jusqu’à 40% de veille au cours de la nuit), une dimi­nu­tion de la durée du sommeil à ondes lentes et du sommeil para­doxal (voir la figure 2). Les troubles de la vigi­lance diurne accom­pagnent souvent la faible effi­ca­cité du sommeil. En bref, il est souvent diffi­cile pour le patient de s’endormir et de rester endormi la nuit alors que la jour­née il lui faut parfois lutter pour rester éveillé (ce qu’on appelle la somno­lence diurne exces­sive). Alors que chez le sujet sain le sommeil est répa­ra­teur, le patient Parkin­so­nien se réveille souvent fati­gué et peu reposé.

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Figure 2 : Evolu­tion des stades de sommeil (hypno­gramme) au court de la nuit lors d’un sommeil normal (en haut) et lors d’un sommeil frag­menté (en bas) comme par exemple chez le patient Parkin­so­nien. Le sommeil normal est carac­té­risé par la succes­sion de cycle de sommeil (ou alternent sommeil lent [stades 1, 2, 3, 4] et sommeil para­doxal [REM]). Le sommeil du patient Parkin­so­nien est frag­menté, c’est-​à-​dire instable ; les cycles de sommeil sont moins longs et l’éveil très présent.

Troubles des rythmes biologiques
En plus des troubles du sommeil, certaines études rapportent des pertur­ba­tions des rythmes biolo­giques chez le malade Parkin­so­nien. Une dimi­nu­tion de l’am­pli­tude des rythmes de tempé­ra­ture et de l’ac­ti­vité motrice ont été décrites. Les méca­nismes de régu­la­tion du système nerveux auto­nome sont pertur­bés et une perte du rythme de 24 h de la pres­sion arté­rielle liée à une hyper­ten­sion nocturne est obser­vée. Les systèmes hormo­naux sont semble-​t-​il aussi affec­tés : le corti­sol présente une dimi­nu­tion de l’am­pli­tude de son rythme de 24 h et la prolac­tine présente des niveaux nocturnes plus faibles. Des études récentes montrent que le siège de l’horloge biolo­gique (le noyau supra­chias­ma­tique) pour­rait subir une perte de certains neurones impli­qués dans son bon fonc­tion­ne­ment. De ce fait, les modi­fi­ca­tions des rythmes biolo­giques obser­vés dans la mala­die pour­raient être la consé­quence d’une alté­ra­tion de cette petite structure.

Impact des trai­te­ments actuels sur le sommeil
Les trai­te­ments actuels visent prin­ci­pa­le­ment les symp­tômes moteurs. Ils sont évide­ments indis­pen­sables, toute­fois, leur impact sur le sommeil est loin d’être négli­geable. Les doses élevées de médi­ca­ments dopa­mi­ner­giques le soir augmentent la latence d’endormissement. Ils perturbent le sommeil de début de nuit mais peuvent augmen­ter la qualité du sommeil de la 2ème partie de la nuit. Utili­sés dans la jour­née ou en soirée, les agents dopa­mi­ner­giques peuvent induire des troubles de sommeil nouveaux (c’est-​à-​dire non liés à la mala­die mais au médi­ca­ment lui-​même) : rêves agités, cauche­mars et terreurs nocturnes (dans 30% des cas avec la L‑dopa). La L‑dopa en trai­te­ment chro­nique de longue durée peut induire des myoclo­nies nocturnes (des contrac­tions muscu­laires invo­lon­taires) et des mouve­ments pério­diques des jambes durant le sommeil. Enfin, les dyski­né­sies insom­nies, trem­ble­ments et rigi­di­tés sont trai­tés par de nombreux agents tels que : de faibles doses agonistes DA, des benzo­dia­zé­pines ou des anti­dé­pres­seurs tricy­cliques. Ces médi­ca­ments sont certes effi­caces contre ces symp­tômes mais ils possèdent malheu­reu­se­ment des effets secon­daires sur le sommeil.

La recherche actuelle : chro­no­bio­lo­gie et mala­die de Parkinson
Ces vingt dernières années, les travaux scien­ti­fiques ont permis des avan­cées impor­tantes dans la compré­hen­sion, à la fois du déve­lop­pe­ment de la mala­die et du dysfonc­tion­ne­ment des struc­tures céré­brales atteintes. Toute­fois, on ne connaît toujours pas l’origine des troubles du sommeil, ni les approches qui pour­raient éviter ou ralen­tir leur déve­lop­pe­ment au cours de la mala­die. Dans le cadre d’un projet multi-​équipes de notre unité de recherche (faisant inter­ve­nir de nombreuses exper­tises dans des domaines diffé­rent allant des neuros­ciences à la biolo­gie des cellules souches), nous nous inté­res­sons, au sein du Dépar­te­ment de Chro­no­bio­lo­gie, tout parti­cu­liè­re­ment à l’apparition des troubles du sommeil et des rythmes biolo­giques dans la mala­die de Parkin­son. Nos projets de recherche visent en parti­cu­lier à étudier si ces troubles appa­raissent de manière précoce dans la mala­die et pour­raient ainsi consti­tuer des marqueurs permet­tant d’agir plus tôt et de propo­ser des trai­te­ments plus adap­tés que ceux exis­tant à l’heure actuelle. Nos projets visent aussi à mieux comprendre certains symp­tômes bien connus des patients et pour lesquels nous n’avons pas encore d’explication, par exemple :

  • Pour­quoi chez envi­ron 50% des patients, la sévé­rité des symp­tômes moteurs est elle plus faible le matin au réveil (un phéno­mène appelé “béné­fice du sommeil” ou sleep bene­fit en anglais) ?
  • Pour­quoi certains patients présentent des varia­tions diurnes marquées de la rigidité/​dystonie, qui est faible le matin au réveil avec une augmen­ta­tion progres­sive de la rigi­dité, des trem­ble­ments et de la dysar­thrie au cours de la jour­née ? Pour­quoi les symp­tômes sont-​ils amélio­rés par une sieste ?

Nous y travaillons. Nous pensons que l’horloge biolo­gique joue un rôle dans ces phéno­mènes. Si c’est la cas, alors des approches chro­no­bio­lo­giques pour­ront être testées. Dans tous les cas, restez à l’écoute, nous vous donne­rons prochai­ne­ment des nouvelles sur l’avancement de nos travaux.

Pour en savoir plus
Les lecteurs qui voudraient en savoir plus sur les méca­nismes du sommeil et des rythmes biolo­giques peuvent consul­ter les ouvrages suivants, ils sont desti­nés au grand public et ne néces­sitent aucunes connais­sances préalables :

* Sylvie Royant-​Parola, Claude Gron­fier, Joelle Adrien. Les méca­nismes du sommeil : rythmes et patho­lo­gies, Paris, Le Pommier/​Cité des sciences et de l’industrie, 2007
* Marie-​Josèphe Chal­la­mel, Marie Thirion. Le Sommeil, le rêve et l’enfant. Paris, Albin Michel, 2002.
* Michel Jouvet. Pour­quoi rêvons-​nous, pour­quoi dormons-​nous ? : où, quand, comment ? Paris, Odile Jacob, 2000.
* Sylvie Royant-​Parola, Comment retrou­ver le sommeil par soi-​même, Paris, Odile Jacob, 2002.

Remer­cie­ments
Un grand merci à Madame Colette Veguer pour son invi­ta­tion à Rennes et l’organisation de la Confé­rence du 14 mai 2007. L’organisation était parfaite, le public était nombreux et chaleu­reux, et la colla­tion qui a suivi était fort agréable. Merci aussi à Madame Jacque­line Géfard pour sa chaleu­reuse invi­ta­tion à contri­buer, par cet article, au jour­nal « Le Parkin­so­nien Indépendant ».

Dr Claude Gronfier

Développement d’un nouveau modèle d’étude de la maladie de Parkinson

Paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°30 – septembre 2007

Déve­lop­pe­ment d’un nouveau modèle d’étude de la mala­die de Parkin­son : le rat trans­gé­nique alpha-synucléine.

La mala­die de Parkin­son est une mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive carac­té­ri­sée par la perte progres­sive et massive des neurones dopa­mi­ner­giques de la partie compacte de la substance noire. Actuel­le­ment, les méca­nismes de la mala­die restent mécon­nus. Dans la majo­rité des cas, la mala­die est due à une combi­nai­son de facteurs envi­ron­ne­men­taux comme une expo­si­tion à des pesti­cides asso­ciée à une suscep­ti­bi­lité génétique.

Cepen­dant dans moins de 10 % des cas, la mala­die de Parkin­son est une patho­lo­gie héré­di­taire. Actuel­le­ment, une dizaine de gènes ont été asso­ciés à la mala­die de Parkin­son parmi lesquels il y a celui de l’alpha-synucléine. Ce gène présente des muta­tions respon­sables d’une forme domi­nante de la mala­die. Trois muta­tions de ce gène ont été décou­vertes chez des familles de patients. Le méca­nisme par lequel les muta­tions de l’α‑synucléine entraînent la mort des neurones dopa­mi­ner­giques n’est pas élucidé. Il est donc néces­saire de conti­nuer les recherches sur les modèles animaux.

Diffé­rents modèles ont déjà été déve­lop­pés notam­ment des modèles de lésions chimiques. Ainsi au labo­ra­toire, le rat lésé à la 6‑hydroxydopamine est utilisé pour étudier la mala­die de Parkin­son. Cepen­dant, ce type de modèles ne peut pas mimer le carac­tère progres­sif de la mort neuro­nale obser­vée chez les patients. C’est pour­quoi, nous propo­sons de déve­lop­per un nouveau modèle de la mala­die de Parkinson.

Notre modèle est un rat trans­gé­nique qui va expri­mer l’α‑synucléine humaine double­ment mutée. En effet, la construc­tion que nous avons utili­sée pour créer notre rat contient le gène humain de l’α‑synucléine avec deux des trois muta­tions connues chez l’Homme. Ce gène est placé sous le contrôle du promo­teur de la tyro­sine hydroxy­lase de rat, enzyme de la synthèse de la dopa­mine. Ainsi nous espé­rons que le trans­gène sera exprimé dans les struc­tures dopa­mi­ner­giques du cerveau de notre rat, telles que la substance noire.

Le but de l’étude est de déve­lop­per et de carac­té­ri­ser diffé­rentes lignées de ce rat afin d’obtenir un modèle qui se rappro­chera le plus possible de la mala­die humaine. La construc­tion d’animaux trans­gé­nique est un travail diffi­cile. L’expression du trans­gène peut varier entre les animaux fonda­teurs qui, chacun, donne­ront une lignée. Nous souhai­tons déve­lop­per un rat qui va présen­ter tous les signes de la mala­die de Parkin­son, c’est-à-dire, les symp­tômes moteurs carac­té­ris­tiques, l’altération des fonc­tions olfac­tive et gusta­tive, les troubles cogni­tifs ainsi que les pertes cellu­laires asso­ciées. A long terme, nous souhai­tons tester de nouvelles stra­té­gies théra­peu­tiques et notam­ment la greffe de cellules souches (mésen­chy­ma­teuses, neurales).

Pour le moment, nous sommes dans la phase de carac­té­ri­sa­tion de notre modèle. Nous déve­lop­pons actuel­le­ment trois lignées de ce rat transgénique.

La première lignée compte aujourd’hui cinq géné­ra­tions et présentent des résul­tats très encou­ra­geants. Les premières expé­riences que nous avons réali­sées sont des immu­no­his­to­chi­mies sur des coupes de cerveaux. Ces expé­riences consistent à marquer, par l’intermédiaire d’anticorps, notre trans­gène. Nous pouvons alors carto­gra­phier l’expression de l’α‑synucléine humaine mutée dans le cerveau de nos rats. Ainsi, nous avons observé une forte expres­sion de l’α‑synucléine humaine, dans un premier temps (à trois mois) au niveau des bulbes olfac­tifs. Puis chez les rats plus âgés, nous retrou­vons une expres­sion de plus en plus impor­tante au niveau de la substance noire, la prin­ci­pale struc­ture du cerveau atteinte dans la mala­die de Parkin­son, et au niveau du locus coeru­leus, une autre zone du cerveau atteinte plus tardi­ve­ment chez les patients. Un double marquage de l’α‑synucléine humaine et de la tyro­sine hydroxy­lase de rat a permis de démon­trer une colo­ca­li­sa­tion de l’α‑synucléine humaine mutée dans les neurones dopa­mi­ner­giques au niveau des bulbes olfac­tifs et de la substance noire.

La forte expres­sion du trans­gène au niveau des bulbes olfac­tifs est à mettre en rela­tion avec une alté­ra­tion de la fonc­tion olfac­tive de nos rats avec l’âge. Or, l’un des premiers signes obser­vés chez les patients est une perte de l’olfaction. Notre rat présente donc les premiers symp­tômes de la mala­die de Parkin­son. Pour évaluer la fonc­tion olfac­tive de nos rats, nous avons mis au point diffé­rents tests. Tout d’abord, à l’âge d’une semaine, nous testons tous les nouveaux nés de notre élevage pour savoir si nos rats présentent une alté­ra­tion de la fonc­tion olfac­tive dès la nais­sance. Pour cela, nous avons mis au point un test basé sur la recon­nais­sance par le raton de l’odeur de sa mère. Pour cela, nous avons un dispo­si­tif à deux tiroirs (Fig 1). D’un côté, nous remplis­sons le tiroir avec de la sciure propre et de l’autre, avec de la sciure de la cage de la portée. Puis nous plaçons le raton au milieu du dispo­si­tif et nous obser­vons son compor­te­ment sur deux minutes. À une semaine, les rats sont encore aveugles et vont donc se dépla­cer unique­ment grâce à leur odorat. Tous nos rats, trans­gé­niques et témoins, ont le même compor­te­ment. Ils passent la majo­rité du temps de l’expérience au dessus du tiroir conte­nant la sciure de leur cage et recon­naissent donc les odeurs de leur portée et notam­ment celle de leur mère. Nos rats ne présentent donc pas de troubles de la fonc­tion olfac­tive à la nais­sance ce qui est encou­ra­geant puisque nous souhai­tons que le rat déve­loppe la mala­die avec le temps.

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Ensuite nous avons testé la fonc­tion olfac­tive de nos rats adultes. À l’âge adulte, les rats ne sont plus aveugles et vont donc se servir de leur vue pour se dépla­cer. Il nous faut alors mettre au point un test qui permet d’observer une réac­tion des rats vis-​à-​vis de l’odeur. Nous avons réalisé un premier test avec de l’acide acétique, une odeur répul­sive. Pour cela, nous présen­tons au rat un morceau de papier filtre imbibé d’acide acétique à 40 % et nous obser­vons les réac­tions du rat. S’il perçoit l’odeur, il va natu­rel­le­ment faire un mouve­ment de recul, s’il ne la perçoit pas, il va rester le museau au contact avec le papier filtre. Nous pouvons ainsi compa­rer les rats témoins avec les rats trans­gé­niques. Nous avons pu obser­ver que les rats trans­gé­niques ne font pas de mouve­ment de recul à chaque fois que nous présen­tons le papier filtre imbibé d’acide acétique. Ils ont donc une alté­ra­tion de leur fonc­tion olfac­tive. Cepen­dant, après quelques mois, tous nos rats trans­gé­niques et témoins se sont habi­tués au test. En effet, lorsque nous présen­tions le papier filtre imbibé d’acide acétique, les rats coupaient leur respi­ra­tion pendant quelques secondes, ce qui ne permet plus de faire une diffé­rence entre les rats trans­gé­niques et les rats témoins.

Nous avons donc mis au point un nouveau test basé sur la percep­tion d’une odeur non plus répul­sive mais attrac­tive. Dans ce test, nous plaçons le rat dans une cage d’un mètre sur un mètre avec dans un des quatre coins un morceau de papier filtre imbibé d’eau et dans le coin opposé un autre papier filtre imbibé d’une solu­tion de lait de coco (Fig 2). Ensuite nous obser­vons pendant deux minutes le compor­te­ment du rat. Grâce à un système de capteurs, nous pouvons enre­gis­trer les dépla­ce­ments du rat. Nous compa­rons alors le temps passé du côté du papier filtre imbibé de la noix de coco par rapport à celui passé du côté du papier filtre imbibé d’eau. Nous avons ainsi observé une diffé­rence entre les rats trans­gé­niques et les rats témoins. En effet, alors que les rats témoins passent la majo­rité du temps de l’expérience du côté de la noix de coco, les rats trans­gé­niques explorent toutes les zones de la cage indif­fé­rem­ment. Ce test permet de mettre en évidence une alté­ra­tion de la fonc­tion olfac­tive chez les rats trans­gé­niques à l’âge adulte dès six mois.

En paral­lèle, des tests moteurs et neuro­lo­giques sont effec­tués tous les mois. Les animaux passent tous dans diffé­rents tests tels que le rota­rod (cylindre tour­nant à vitesse constante ou accé­lé­rée qui permet d’évaluer la coor­di­na­tion motrice des rats), le step­ping test (pour tester l’initiation du mouve­ment), le test d’entrée dans la cage, etc. Aucun trouble moteur n’a pour le moment été détecté chez nos rats trans­gé­niques. Cepen­dant les rats testés les plus âgés n’ont que 15 mois, ce qui corres­pond à un peu moins de la moitié de la vie d’un rat. Nous espé­rons donc qu’ils déve­loppent des symp­tômes moteurs très prochai­ne­ment. Certains présentent quelques signes moteurs anor­maux dits de « clas­ping ». Ces gestes sont obser­vés lorsque nous tenons les rats par la queue, la tête en bas. Certains rats trans­gé­niques vont alors s’accrocher les pattes entre elles alors que les rats témoins ne présentent aucun signe et gardent les pattes écartées.

Les deux autres lignées déve­lop­pées sont plus récentes et n’ont pour le moment donné que deux géné­ra­tions. Ces lignées doivent être déve­lop­pées suffi­sam­ment avant de pouvoir être carac­té­ri­ser. Cepen­dant, pour l’une d’elles, nous avons exploré l’expression du trans­gène à 3 mois au niveau du cerveau. Nous avons pu obser­ver une expres­sion de l’α‑synucléine humaine au niveau de la substance noire plus impor­tante par rapport aux rats de la première lignée. Le fait d’observer une expres­sion plus forte de l’α‑synucléine humaine au niveau de la substance noire permet d’espérer une appa­ri­tion plus précoce des symp­tômes moteurs dans cette lignée.

La recherche sur ces modèles animaux permet de mieux comprendre les méca­nismes de la mala­die de Parkin­son et d’envisager de nouvelles stra­té­gies théra­peu­tiques. L’étude de l’apparition des symp­tômes précoces tels que l’altération de la fonc­tion olfac­tive devrait donner des infor­ma­tions sur l’origine de la perte neuro­nale au cours de la mala­die de Parkinson.

Rédigé par Cécile BOYER, INSERM Nantes
Cher­cheuse finan­cée par CECAP Recherche

Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
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