Ne pas être qu'un "patient" ...

Les effets positifs du Safinamide (Xadago®) sur la psyché

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°74

Depuis trois ans, le médi­ca­ment complé­men­taire Xadago® (safi­na­mide) est dispo­nible [sauf en France ndlr !] pour les parkinsonien(ne)s au stade avancé souf­frant de fluc­tua­tions motrices. Après un trai­te­ment de longue haleine par L‑Dopa, l’effet du précur­seur physio­lo­gique de la dopa­mine peut s’estomper et des compli­ca­tions motrices comme les fluc­tua­tions et les mouve­ments exces­sifs peuvent faire leur appa­ri­tion. Le safi­na­mide agit d’une part comme un inhi­bi­teur de la MAO‑B sur le méta­bo­lisme dopa­mi­ner­gique. D’autre part, à plus fortes doses (100 mg), il exerce un effet sur un autre système neuro­trans­met­teur. Grâce à l’inhibition de la MAO‑B, d’avantage de dopa­mine est mise à dispo­si­tion. La modu­la­tion du gluta­mate réduit, quant à elle, les compli­ca­tions motrices. 

Ce médi­ca­ment complé­men­taire permet de réduire la dose de L‑Dopa. Certes il a des effets secon­daires comme l’insomnie, les cépha­lées ou les chutes de tension, mais le safi­na­mide apporte de nombreux avan­tages. Il améliore et prolonge l’efficacité de la dopa­mine, prolonge les phases ON et réduit les mouve­ments exces­sifs à plus forte doses. 

Une analyse post hoc réalisé sur envi­ron 670 personnes atteintes de la mala­die de Parkin­son a révélé que le médi­ca­ment complé­men­taire exerce même un effet sur le bien-​être émotion­nel. Pendant six mois, les sujets ont été trai­tés par safi­na­mide en complé­ment de leur trai­te­ment habi­tuel. Par la suite, ils ont présenté des valeurs nette­ment meilleures sur l’échelle de dépres­sion GRID-​Hamilton Dépres­sion Rating Scal et l’échelle d’évaluation de la qualité de vie PDQ-​39 par rapport aux sujets qui ont reçu un placebo. Les bien­faits de ce plus grand bien-​être psycho­lo­gique étaient encore percep­tible deux ans après. 

Sources : Carlo Catta­neo et al. 2017, doi :10.3233/JD-171143 ; Médi­cal Tribune du 11 mars 2018 et du 30 septembre 2017

Lu dans Parkin­son Suisse n°130 de juin 2018
Par Jean Grave­leau

Anosmie

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°74

Les atteintes de l’odorat consti­tuent un symp­tôme précoce fréquent de la mala­die de Parkin­son. Des cher­cheurs viennent d’identifier des diffé­rences entre les bulbes olfac­tifs des personnes en bonne santé et ceux des Parkinsonien(en)s.

De nombreux parkinsonien(ne)s déclarent avoir perdu le sens de l’odorat bien avant de rece­voir le diag­nos­tic. Dans les faits, la part d’unités fonc­tion­nelles, ou glomé­rules, dans le bulbe olfac­tif (région du cerveau à proxi­mité du nez) des personnes atteintes de la mala­die de Parkin­son est infé­rieure de moitié à celles des personnes en bonne santé. C’est ce qu’ont constaté les scien­ti­fiques de l’Unité de Recherche Max-​Planck de Franc­fort en colla­bo­ra­tion avec l’université d’Auckland en Nouvelle-​Zélande. Les cher­cheurs ont examiné les bulbes olfac­tifs de Parkinsonien(ne)s décédé(e)s et les ont compa­rés avec ceux de sujets sains. Ils ont mesuré le volume total occupé par les glomé­rules. La méthode de mesure employée ne permets de dire si les parkinsonien(ne)s ont moins de glomé­rules ou si ces derniers sont plus petits que ceux des personnes en bonne santé.

Le bulbe olfac­tif est affecté dès les premiers stades de la mala­die de Parkin­son. Des corps de Lewy y sont obser­vés avant même d’atteindre la substance noire (et d’avoir des consé­quences sur la motri­cité). Les corps de Lewy sont des amas de protéines mal repliées. Les cher­cheurs ont décou­vert que plus un (e) parkinsonien(ne) présente de corps de Lewy, moins la part de glomé­rules dans les bulbes olfac­tifs est impor­tante. Par ailleurs, la répar­ti­tion des glomé­rules dans les bulbes olfac­tifs des parkinsonien(ne)s est diffé­rente. Seules 44% des glomé­rules se trouvent dans la partie infé­rieure du bulbe olfac­tif, alors que chez les personnes en bonne santé la propor­tion est de 77%. 

Cette dispa­rité étaye la thèse de nombreux cher­cheurs, selon laquelle les métaux lourds ou les produits phyto­sa­ni­taires sont de possibles facteurs de risque dans l’apparition de la mala­die de Parkin­son. En effet, la partie infé­rieure du bulbe olfac­tif se trouve à proxi­mité immé­diate de la muqueuse olfac­tive du nez. D’après le Profes­seur Dr Peter Mombaerts, direc­teur de l’Unité de Recherche Max-​Planck, c’est un signe de l’influence des facteurs envi­ron­ne­men­taux sur la mala­die de Parkinson. 

Source : Société Max-​Planck (25 septembre 2017) ; Bolek Zapiec et al. (3 septembre 2017) https://doi.org/0.1093/brain/awx208

Lu dans Parkin­son Suisse n°130 de juin 2018
Par Jean Grave­leau

Prévoir l’évolution de la maladie

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°74

Des cher­cheurs russes ont mis au point un logi­ciel capable de prévoir avec prati­que­ment 100% d’exactitude l’évolution de la mala­die de Parkin­son chez un patient qui en présente les premiers symptômes.

Des scien­ti­fiques russes ont annoncé avoir réalisé une percée excep­tion­nelle dans le domaine de la méde­cine. Ils affirment avoir créé un logi­ciel inno­vant capable de prévoir l’évo­lu­tion de la mala­die de Parkin­son, mala­die chro­nique et à l’heure actuelle incu­rable, à un stade précoce de son développement.

Il convient de rappe­ler que tout ce qu’il est possible de faire aujourd’­hui pour soula­ger certains patients souf­frant de cette mala­die est seule­ment de limi­ter les trem­ble­ments qui la carac­té­risent. Parkin­son frappe de manière irré­ver­sible le système nerveux et fait progres­si­ve­ment perdre au malade le contrôle de son corps. Les scien­ti­fiques ont rappelé qu’une personne sur 100 âgée de plus de 60 ans pour­rait être une victime de cette maladie.
 
« Cette mala­die peut se déve­lop­per pendant 20 ans, voire plus, et son évolu­tion peut être diffé­rente [d’un patient à un autre, ndlr]. Quelle sera l’évo­lu­tion de la mala­die chez un patient pour qui on envi­sage pour la première fois ce diag­nos­tic ? Notre logi­ciel est capable de la prédire », a confié aux médias russes Marina Karpenko, profes­seur adjoint à l’Uni­ver­sité poly­tech­nique de Saint-​Pétersbourg Pierre-le-Grand.

Lors de l’éla­bo­ra­tion de ce logi­ciel, les spécia­listes ont appli­qué des méthodes d’ana­lyse mathé­ma­tique. Ils ont utilisé pour leurs recherches les données médi­cales de quelques 200 personnes âgées de 40 à 80 ans qui ont été entrées dans ce logiciel.

Le logi­ciel analyse plusieurs facteurs, allant des symp­tômes habi­tuels au degré de troubles de la coor­di­na­tion. Le programme a appris à compa­rer les obser­va­tions médi­cales anciennes aux nouvelles données four­nies par les méde­cins. Cette analyse permet de déter­mi­ner avec une exac­ti­tude à 96 % le stade de la mala­die, ainsi que d’in­di­quer quel trai­te­ment permet­trait d’en dimi­nuer les manifestations.

Les scien­ti­fiques promettent que prochai­ne­ment il sera possible d’ins­tal­ler ce type de logi­ciel sur un ordi­na­teur ou un smartphone.

25.06.2018(mis à jour 23:12 25.06.2018) URL courte 1120
Lu par Martine Delmond

Mise en cause du rôle dévolu généralement à l’alphasynucléine

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°74

Une étude suisse remet en ques­tion une des causes possibles de la mala­die de Parkin­son. Une protéine soup­çon­née de former des fibrilles tueuses de neurones ne serait pas forcé­ment en cause, selon ces chercheurs. 

Décrite il y a 200 ans par le méde­cin britan­nique James Parkin­son, cette mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive qui touche six millions de personnes dans le monde n’a toujours pas trouvé d’ex­pli­ca­tion claire quant à ses causes, a indi­qué vendredi l’Uni­ver­sité de Bâle dans un communiqué.

On pensait jusqu’ici qu’un des éléments déclen­cheurs pouvait rési­der dans les protéines alpha-​synucléines, qui forment parfois des agré­gats fibreux toxiques se dépo­sant sur les neurones. C’est le cas notam­ment chez certains patients souf­frant d’une forme héré­di­taire de la mala­die et dont le gène codant pour cette protéine est défectueux.

Une expé­rience concluante
L’équipe de Henning Stahl­berg, du Bio Zentrum de l’Uni­ver­sité de Bâle, avec des collègues du Roche Inno­va­tion Centre et de l’EPFZ, a voulu en avoir le cœur net. Elle est parve­nue à géné­rer in vitro une telle fibrille et à la visua­li­ser à l’échelle atomique par Cryo micro­sco­pie électronique.

Son constat : « Notre struc­ture tridi­men­sion­nelle montre une fibrille qu’il est impos­sible de produire avec une protéine mutée de cette manière », indique le Pr Stahl­berg, cité dans le commu­ni­qué. Les muta­tions géné­tiques en ques­tion sont plutôt de nature à empê­cher la forma­tion d’une telle struc­ture fibreuse, selon les chercheurs. 

En résumé, selon ces travaux publiés dans la revue eLife, le gène défec­tueux devrait proté­ger de la mala­die, ce que pour­tant il ne fait pas. Il se pour­rait donc qu’une autre forme de fibrille ou une autre forme de la protéine soit en cause chez ces patients.

Les scien­ti­fiques entendent main­te­nant exami­ner si d’autres types d’agré­gats se forment et éluci­der la fonc­tion exacte de l’al­pha­sy­nu­cléine. Il s’agira égale­ment de déter­mi­ner de quoi meurent les neurones, selon leurs conclusions.

News­let­ter info
Lu par Martine Delmond

Maladie de Parkinson : facteurs environnementaux et prévention

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°74

La mala­die de Parkin­son, deuxième mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive en termes de fréquence après la mala­die d’Alzheimer, concerne près de 170 000 personnes en France.

Vingt-​cinq mille nouveaux cas sont diag­nos­ti­qués chaque année dans notre pays. Dans la moitié des cas, elle débute avant soixante-​quinze ans ; elle est plus rare mais non excep­tion­nelle avant l’âge de 50 ans[1].

Les causes sont multiples, mais certains facteurs envi­ron­ne­men­taux pour­raient être impli­qués, en parti­cu­lier les agents phyto­sa­ni­taires (herbi­cides, insec­ti­cides, pesti­cides). Des mesures préven­tives collec­tives et indi­vi­duelles peuvent être envisagées.

Qu’est-ce que la mala­die de Parkinson ?
Il s’agit d’une mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive dont le cœur lésion­nel est le système à dopa­mine. La majo­rité des cellules qui synthé­tisent ce neuro­trans­met­teur sont situées dans la partie haute du tronc céré­bral (dans la substance noire ou Locus Niger). Elles envoient des projec­tions axonales dans des struc­tures céré­brales profondes, les noyaux gris centraux (en parti­cu­lier le striatum).

Leur dégé­né­res­cence conduit à un défi­cit en dopa­mine dans ces struc­tures à l’origine de l’essentiel de la symp­to­ma­to­lo­gie. Cette dernière est avant tout motrice avec le clas­sique trem­ble­ment de repos qui n’est toute­fois pas systé­ma­tique, mais surtout des diffi­cul­tés gestuelles liées à l’akinésie, un symp­tôme constant, indis­pen­sable au diag­nos­tic, et une rigi­dité, dite plas­tique qui volon­tiers cède par à‑coup (signe de la roue dentée).

Il existe aussi tout un cortège de mani­fes­ta­tions non motrices, comme la douleur, la fatigue, les troubles du sommeil et des symp­tômes anxio­dé­pres­sifs, moins visibles mais tout aussi inva­li­dants[2].

La « formule » symp­to­ma­to­lo­gique est très variable d’un patient à l’autre et varie en cours d’évolution. Le plus souvent, elle est asymé­trique sur le plan moteur, reflet de l’asymétrie du défi­cit en dopa­mine dans les noyaux gris centraux.

Pour­quoi est-​elle quali­fiée de synucléopathie ?
Au niveau céré­bral, il existe des dépôts anor­maux d’une protéine parti­cu­lière, l’alphasynucléine. La mala­die de Parkin­son et d’autres affec­tions dégé­né­ra­tives plus rares où des dépôts anor­maux de cette protéine sont aussi obser­vés, consti­tue le groupe à présent nommé des synucléopathies.
L’alphasynucléine a un rôle impor­tant au niveau des synapses, la struc­ture de commu­ni­ca­tion entre les cellules nerveuses.

Pour donner suite à une anoma­lie de confor­ma­tion (la séquence d’acides aminés est le plus souvent normale), l’alphasynucléine s’agrège au sein du corps des cellules à dopa­mine et d’autres cellules céré­brales sous forme d’inclusions arron­dies, les corps de Lewy, et au niveau de certaines termi­nai­sons nerveuses, les neurites de Lewy. Ces agré­gats anor­maux pour­raient être à l’origine de dysfonc­tion­ne­ments cellu­laires respon­sables de la dégé­né­res­cence des cellules[3].

Des dépôts anor­maux de cette protéine sont aussi obser­vés en dehors du cerveau en parti­cu­lier dans le système nerveux entérique.

Certains scien­ti­fiques ont émis l’hypothèse d’une possible initia­tion de la mala­die au niveau du système nerveux enté­rique avec l’entrée d’un phéno­mène patho­gène à ce niveau (par exemple sous l’effet d’un toxique ou d’un agent infec­tieux) qui pour­rait ensuite se trans­mettre au cerveau et s’étendre alors de proche en proche, avec un mode de diffu­sion proche de ce qui est observé dans les mala­dies à prions (comme la mala­die de Creutz­feld Jakob)[4]. Cette hypo­thèse reste encore loin d’être prou­vée[5].

Pour­quoi la mala­die se développe-t-elle ?
Ce qui est à présent certain, c’est que cette mala­die n’a pas une cause unique. Dans 10 à 15% des cas, une muta­tion dans un seul gène suffit à entraî­ner la mala­die (forme dite mono­gé­nique). Il peut s’agir d’une héré­dité auto­so­mique domi­nante (la muta­tion délé­tère est présente sur un seul des deux exem­plaires du gène [hété­ro­zy­gote]; elle se trans­met donc de géné­ra­tion en géné­ra­tion avec une proba­bi­lité de trans­mis­sion de 50%; à noter que la péné­trance n’est souvent pas complète et donc des sujets porteurs de la muta­tion délé­tère peuvent ne pas présen­ter de leur vivant de signe mani­feste de maladie.

Les muta­tions les plus fréquentes pour ce type de trans­mis­sion concernent le gène dit LRRK2 (présents dans 30% des formes fami­liales ou spora­diques en Afrique du Nord) et le gène de l’alphasynucléine, la protéine présente sous forme d’agrégats anor­maux dans le cerveau des patients.
Il peut aussi s’agir d’une héré­dité auto­so­mique réces­sive, une muta­tion délé­tère doit être présente sur chacun des deux exem­plaires du gène [homo­zy­gote]; elle ne s’exprime que dans une seule géné­ra­tion, car les sujets atteints ont hérité d’un gène délé­tère de leur mère et d’un gène délé­tère de leur père, mais ces derniers n’ayant qu’un gène délé­tère [hété­ro­zy­gote] n’ont aucune symp­to­ma­to­lo­gie ; de même la mala­die ne se trans­met en géné­ral pas à la géné­ra­tion suivante, car le sujet malade ne trans­met qu’un seul de ces deux gènes porteurs de muta­tion délé­tère. Aujourd’hui plus de vingt muta­tions géné­tiques sont iden­ti­fiées pour être à l’origine de mala­dies de Parkin­son mono­gé­niques[6].

Les progrès tech­no­lo­giques en géné­tique et l’utilisation de consor­tium inter­na­tio­naux qui permettent l’analyse d’échantillons d’ADN de plusieurs dizaines de milliers de patients ont permis d’identifier certaines variantes ou muta­tion de gènes comme prédis­po­sant à la mala­die. Ainsi une muta­tion dans le gène de la gluco­cé­ré­bro­si­dase, connue pour être, lorsqu’elle est présente sur les deux exem­plaires du gène (muta­tion à l’état homo­zy­gote), à l’origine d’une mala­die dysmé­ta­bo­lique rare, la mala­die de Gaucher, est retrou­vée sur un seul de gène (état hété­ro­zy­gote) chez 5% des patients atteints de mala­die de Parkin­son. C’est le facteur de risque géné­tique le plus fréquent dans la mala­die[7].

Quels facteurs envi­ron­ne­men­taux sont asso­ciés à la surve­nue de la maladie ?
Dans quelques cas excep­tion­nels, la mala­die de Parkin­son (ou en tout cas une forme très voisine) a pu être causée par un toxique envi­ron­ne­men­tal bien iden­ti­fié. A la fin des années 70 sur la côte Ouest des États-​Unis a été obser­vée une « mini-​épidémie » de « mala­dies de Parkin­son » chez des sujets jeunes.

Ils avaient pour point commun d’être toxi­co­manes et d’utiliser la même source d’héroïne. Une fabri­ca­tion défec­tueuse de la drogue avait conduit a une produc­tion d’un produit parti­cu­lier, le MPTP, qui s’est depuis révélé être un puis­sant et sélec­tif toxique des cellules à dopa­mine[8]. Le MPTP (1-méthyl-4-phényl-1,2,3,6‑tétrahydroh) est une neuro­toxine qui provoque les symp­tômes perma­nents de la mala­die de Parkin­son en détrui­sant certains neurones dans la substan­tia nigra du cerveau. Il est utilisé pour étudier la mala­die chez le singe.

La majo­rité des cas de mala­dies de Parkin­son est toute­fois, comme c’est le cas pour la plupart des mala­dies, d’origine multi­fac­to­rielle avec une combi­nai­son, variable d’un patient à l’autre, de facteurs de prédis­po­si­tion géné­tique et de facteurs envi­ron­ne­men­taux. Sauf dans le cas parti­cu­lier du MPTP où une claire rela­tion causale entre l’agent toxique et la mala­die a pu être montrée, la plupart des études qui cherchent à analy­ser l’impact de l’environnement sur le déve­lop­pe­ment de la mala­die sont des études qui visent à montrer une asso­cia­tion entre un facteur envi­ron­ne­men­tal donné et la surve­nue de la mala­die. Ces études donnent ainsi des risques de déve­lop­pe­ment de la mala­die en cas d’exposition à un facteur envi­ron­ne­men­tal par rapport à une non-​exposition ou une expo­si­tion moindre à ce facteur environnemental.

Cela fait appa­raître les diffi­cul­tés de ce type d’approche, en parti­cu­lier pour détec­ter les facteurs de risques envi­ron­ne­men­taux qui ne sont en cause que chez un faible nombre de patients ou lorsque l’exposition à l’agent envi­ron­ne­men­tal est cumu­lée sur un grand nombre d’années ou a eu un impact des années avant la surve­nue des premiers symp­tômes. En outre si la respon­sa­bi­lité causale peut être suspec­tée, elle ne peut presque jamais être formel­le­ment démon­trée. Il faudrait pour cela expo­ser de façon rando­mi­sée une partie des indi­vi­dus à un toxique donné (les autres servants de témoins), ce qui est bien sûr impossible.

Plusieurs études épidé­mio­lo­giques ont mis en évidence un risque accru de mala­die de Parkin­son en cas d’exposition à des quan­ti­tés élevées de pesti­cides[9]. Parmi les études sur ce sujet, une étude fran­çaise a par exemple mis en évidence l’impact des doses cumu­lées de pesti­cides chez les agri­cul­teurs sur le risque de déve­lop­pe­ment de la mala­die[10].

Il a pu être par ailleurs montré que certains de ces agents phyto­sa­ni­taires, comme la roté­none®, sont dans certaines condi­tions expé­ri­men­tales toxiques pour les cellules à dopa­mine[11]. La respon­sa­bi­lité des pesti­cides est par consé­quent assez vrai­sem­blable, au moins chez certains patients très expo­sés. La mala­die de Parkin­son peut d’ailleurs être recon­nue en mala­die profes­sion­nelle si la preuve d’exposition à des quan­ti­tés impor­tantes d’agents phyto­sa­ni­taires est faite.

Des études épidé­mio­lo­giques ont suggéré qu’une consom­ma­tion impor­tante de produits laitiers augmen­tait le risque de surve­nue de mala­die de Parkin­son[12].
Diffé­rents méca­nismes ont été propo­sés. Une concen­tra­tion de produits phyto­sa­ni­taires à partir de l’alimentation des animaux est assez peu probable. Les pâtu­rages ne néces­sitent pas de trai­te­ment parti­cu­lier. Les concen­tra­tions en toxiques dans le lait sont en outre étroi­te­ment surveillées. L’autre hypo­thèse plus commu­né­ment avan­cée est à travers une action possible des produits laitiers sur les taux d’acide urique[13].

Des taux élevés d’acide urique, qui pour mémoire augmentent le risque de goutte et les risques cardio­vas­cu­laires, pour­raient avoir un rôle protec­teur sur les cellules à dopa­mine. Il est en outre retrouvé une moins grande fréquence de mala­die de Parkin­son en cas de taux d’acide urique élevés. Cette hypo­thèse impli­que­rait que les produits laitiers dimi­nuent le taux d’acide urique ce qui reste à démontrer.

Une étude épidé­mio­lo­gique récente sur deux cohortes impor­tantes (plus de 120 000 sujets au total), dans lesquelles était suivie la consom­ma­tion de produits laitiers montre somme toute un niveau de risque modeste. Il est en fait présent pour les fortes consom­ma­tions de produits laitiers allé­gés (plus de 3 portions américaines/​jour soit envi­ron 5 portions fran­çaises) et de « frozen yoghurts ». Aucun lien n’est retrouvé avec les produits laitiers entiers [14].

Il existe enfin une asso­cia­tion entre le déve­lop­pe­ment d’un méla­nome et la surve­nue d’une mala­die de Parkin­son. Les raisons qui sous-​tendent cette asso­cia­tion ne sont pas parfai­te­ment connues.

À l’opposé, certains facteurs envi­ron­ne­men­taux sont asso­ciés à une dimi­nu­tion du risque de maladie.
Celui qui a été retrouvé dans un grand nombre d’études est la consom­ma­tion de tabac.

En d’autres termes, fumer rédui­rait le risque de surve­nue de mala­die ! Et ce même après correc­tion par la surmor­ta­lité provo­quée par le tabac[15]. Diffé­rentes expli­ca­tions ont été propo­sées et restent sujettes à discus­sion. La nico­tine pour­rait avoir un rôle neuro­pro­tec­teur, un rôle qui n’a pas été à l’heure actuelle, confirmé par des études cliniques. D’autres consti­tuants présents dans la fumée, comme le monoxyde de carbone pour­rait jouer un rôle. L’association pour­rait être le fait de facteurs plus indirects.

La dopa­mine joue un rôle impor­tant dans les phéno­mènes addic­tifs. Des carac­té­ris­tiques du système à dopa­mine qui prédis­po­se­raient à l’addiction au tabac pour­raient être ainsi asso­ciées à un moindre risque de déve­lop­pe­ment de la mala­die. Une réduc­tion de risque de mala­die a été aussi obser­vée avec la consom­ma­tion de café et de thé noir, ainsi qu’avec la pratique sportive.

Est-​il possible de préve­nir la maladie ?
Le rôle possible des agents phyto­sa­ni­taires justi­fie de limi­ter leur expo­si­tion. Pour les profes­sion­nels comme pour les parti­cu­liers, préfé­rer des méthodes natu­relles et limi­ter l’usage au mini­mum indis­pen­sable sans oublier le port de protec­tion (gants, lunettes, masque) sont des mesures de bon sens.

En l’absence de connais­sances plus précises sur les méca­nismes de la mala­die, il n’y a pas d’autres mesures préven­tives spéci­fiques à envi­sa­ger actuel­le­ment. La symp­to­ma­to­lo­gie parkin­so­nienne ne se déve­loppe que lorsque le manque de dopa­mine céré­brale est consé­quent (plus de 70%). Le cerveau possède donc de fortes capa­ci­tés de compen­sa­tion qui lui permettent de fonc­tion­ner long­temps norma­le­ment alors qu’il existe un défi­cit marqué en dopamine.

Il est probable que l’activité physique régu­lière (qui est effec­ti­ve­ment asso­ciée à un risque moindre de mala­die comme vu ci-​dessus), la stimu­la­tion cogni­tive et le main­tien du lien social soient des éléments de renfor­ce­ment de ces capa­ci­tés de compen­sa­tion, comme cela a été montré dans la mala­die d’Alzheimer avec la notion de réserve cogni­tive. Le contrôle des facteurs de risque cardio­vas­cu­laire pour éviter les lésions céré­brales vascu­laires parti­cipe au main­tien de cette « réserve » et de capa­ci­tés de compensation.

Garder un cerveau en bonne forme, par une hygiène de vie appro­priée et une acti­vité physique régu­lière, permet vrai­sem­bla­ble­ment de mieux s’armer contre la surve­nue de la mala­die de Parkin­son et des mala­dies neuro­dé­gé­né­ra­tives en géné­ral et ainsi en retar­der tant le moment de leur expres­sion symp­to­ma­tique que leur évolu­tion vers des compli­ca­tions diffi­ciles à gérer.

Vers de nouvelles pistes thérapeutiques ?
Les trai­te­ments actuels, médi­ca­men­teux et chirur­gi­caux (neuro­sti­mu­la­tion céré­brale), sont symp­to­ma­tiques. Ils visent à corri­ger le défi­cit en dopa­mine céré­brale ou ses consé­quences. Ils sont effi­caces sur la plupart des symp­tômes moteurs de la mala­die, mais peuvent être source d’effets indé­si­rables. Ils ne jouent cepen­dant pas sur l’évolution de la mala­die et en parti­cu­lier sur sa diffu­sion à des systèmes non dopaminergiques.

Une meilleure compré­hen­sion des méca­nismes à l’origine de la mala­die permet­tra d’améliorer les trai­te­ments actuels. L’identification plus précise de facteurs prédic­tifs d’évolution, de réponse au trai­te­ment en termes d’efficacité comme de déve­lop­pe­ment d’effets indé­si­rables permet­tra d’amplifier la person­na­li­sa­tion de l’approche théra­peu­tique dans les années à venir. Le soutien à la recherche est donc déter­mi­nant. Parmi les nouveaux trai­te­ments, l’immunothérapie est une des pistes encou­ra­geantes à moyens termes. Le prin­cipe est de tenter par l’administration d’anticorps mono­clo­naux d’éliminer les dépôts anor­maux d’alphasynucléine dans le cerveau[16].

La théra­pie cellu­laire, même si elle fait souvent les grands titres de la presse est proba­ble­ment encore loin d’être une solu­tion. Diffi­cile en effet de recons­truire par la simple admi­nis­tra­tion de cellules dopa­mi­ner­giques ou de cellules souches un système à dopa­mine qui s’est mis en place sur de nombreux mois par le jeu d’une inter­ac­tion complexe avec de multiples systèmes nerveux et gliaux lors de la vie fœtale et de la petite enfance.

En conclu­sion
Les facteurs à l’origine de la surve­nue d’une mala­die de Parkin­son restent encore incon­nus dans la grande majo­rité des cas. L’identification des muta­tions géné­tiques en cause surtout et de certains facteurs envi­ron­ne­men­taux comme le MPTP a permis de progres­ser dans la compré­hen­sion des méca­nismes à l’origine des lésions des cellules à dopa­mine. Certains de ces méca­nismes sont proba­ble­ment communs à un grand nombre de patients, quelle que soit la cause à l’origine de leur déclen­che­ment. Agir sur ces méca­nismes pour­rait ainsi permettre dans le futur de ralen­tir l’évolution de la maladie.

Pr Philippe Damier
Neuro­logue, CHU Nantes
Président du Comité scien­ti­fique sciences médi­cales, cliniques de France Parkinson

Biblio­gra­phie :
[1] Santé Publique France Bulle­tin épidé­mio­lo­gique hebdo­ma­daire N° 8 – 9, 10 avril 2018. http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2018/8- 9/pdf/2018_8‑9.pdf
[2] Kalia LV, Lang AE. Parkinson’s disease. Lancet 2015 ; 386:896 – 912.
[3] Wong YC, Krainc D. ‑synu­clein toxi­city in neuro­de­ge­ne­ra­tion : mecha­nism and thera­peu­tic stra­te­gies. Nat Med 201 ; 23:1 – 13.
[4] Brun­din P, Melki R. Prying into the Prion Hypo­the­sis for Parkinson’s Disease. Neurosci 2017 ; 37:980818.
[5] Surmeier DJ, Obeso JA, Halli­day GM. Parkinson’s Disease Is Not Simply a Prion Disor­der. J Neurosci. 2017 Oct 11;37(41):9799 – 9807
[6] Pusch­mann A. Mono­ge­nic Parkinson’s disease and parkin­so­nism : clini­cal pheno­types and frequen­cies of known muta­tions. Parkin­so­nism Relate Discord 2013 ; 19:407 – 15.
[7] O’Regan G, de Souza RM, Bales­trino R, Scha­pira AH. Gluco­ce­re­bro­si­dase Muta­tions in Parkin­son disease. J Parkin­son Dis 2017 ; 7:411 – 22.
[8] Snyder SH, D’Amato RJ. MPTP : a neuro­toxin rele­vant to the patho­phy­sio­logy of Parkinson’s disease. The 1985George C. Cotzias lecture. Neuro­logy 1986 ; 36:250 – 8.
[9] Asche­rio A, Schwarz­schild MA. The epide­mio­logy of Parkinson’s disease : risk factors and preven­tion. Lancet Neurol 2016 ; 15:1257 – 72.
[10] Elbaz A, Clavel J, Rathouz PJ, Moisan F, Gala­naud JP, Dele­motte B, Alpé­ro­vitch A, Tzou­rio C. Profes­sio­nal expo­sure to pesti­cides and Parkin­son disease. Ann Neurol 2009 ; 66:494 – 504.
[11] Betar­bet R, Sherer TB, Mac Kenzie G, Garcia-​Osuna M, Panov AV, Gree­na­myre JT. Chro­nic syste­mic pesti­cide expo­sure repro­duces features of Parkinson’s disease. Nat Neurosci 2000 ; 3:1301 – 6.
Trans­mis par Domi­nique Bonne 

La Nicotine Pure En Patchs Transdermiques (NEPT) état des lieux !

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°74

En décembre 2014, d’an­ciens membres d’un collec­tif et de nouvelles personnes moti­vées concer­nées de près ou de loin par la mala­die de Parkin­son se sont fédé­rées en une Asso­cia­tion de loi 1901, leur moti­va­tion étant d’ob­te­nir la recon­nais­sance de la Nico­tine Pure en Patch Trans­der­mique comme trai­te­ment adju­vant de cette mala­die neuro dégénérative !

Cette Asso­cia­tion a vu le jour en janvier 2015 ! Depuis, elle n’a cessé de cher­cher à convaincre ou tenter de persua­der les auto­ri­tés admi­nis­tra­tives, ou médi­cales compé­tentes et aussi de recher­cher des d’ap­puis divers, média­tiques, voire poli­tiques en prônant l’intérêt de ce trai­te­ment peu onéreux, facile d’ac­cès et aux effets secon­daires réduits voire inexis­tants sous contrôle médi­cal.

Le travail accom­pli par notre Asso­cia­tion aux pouvoirs limi­tés fut consi­dé­rable ! Les 4 dernières années, ce sont de nombreux cour­riers, contacts, démarches multiples et variées, péti­tion, action radio­pho­nique, toujours étayées par la docu­men­ta­tion scien­ti­fique actua­li­sée et dispo­nible, qui furent entrepris.

Les réponses à ces démarches furent le plus souvent dila­toires, tièdes, déce­vantes, voire « actées » d’un silence méprisant !

Une avan­cée consé­quente cepen­dant fut le contact bien­veillant, enfin, du Direc­teur Géné­ral de la Santé au Minis­tère de la Santé, le Profes­seur Benoît Vallet rencon­tré par 3 fois mais qui ne put aller au-​delà d’une recom­man­da­tion écrite aux respon­sables des pôles univer­si­taires de Neuro­lo­gie fran­çais, de prendre en charge les patients béné­fi­ciant de la NEPT afin de leur éviter des dépla­ce­ment pénibles et onéreux au CHU de Créteil où, seul, le Docteur Gabriel Villa­fane, disciple du Profes­seur Césaro entre temps décédé, officiait !

Beau résul­tat, sans retour et dont l’acmé fut l’évic­tion pure et simple du CHU de Créteil du Dr Gabriel Villa­fane en octobre 2017 en récom­pense sans doute des soins déli­vrés aux patients depuis plusieurs années … bel exemple des problèmes d’ego entre prati­ciens que nous avons dénoncé au Conseil de l’Ordre des méde­cins, sans résultat !

Notre tenta­tive de média­ti­ser ce déni, cette rupture résul­tante de soins subie par les patients fut vaine, sans écho notable ! 

Voilà où nous en sommes !

Et pour­tant, nous croyons à la NEPT : nous savons qu’en bien des cas elle améliore la situa­tion des patients ! L’épi­dé­mio­lo­gie est incon­tour­nable, objec­ti­vant une moindre préva­lence, consé­quente, du Parkin­son chez les fumeurs.

Certes le fumeur (s’il s’ex­pose à d’autres problèmes de santé) peut être lui aussi concerné par le Parkin­son ! Cette hété­ro­gé­néité péna­lise la NEPT et alimente les oppo­si­tions farouches à la Nico­tine ? Tout derniè­re­ment, fin mars 2018, une commu­ni­ca­tion du Dr. Alexis Elbaz, cher­cheur de l’IN­SERM, dans la revue SCIENCES expli­cite cette hété­ro­gé­néité, consi­dé­rant que le génome des patients natu­rel­le­ment divers, serait le support de cette incons­tante « protec­tion » du tabac ! De là à suggé­rer une éven­tuelle théra­pie génique ultérieure…!

Il est vrai que la Nico­tine n’a pas toujours l’ef­fet escompté, mais nous savons, l’étude obser­va­tion­nelle l’ob­jec­tive, que la plupart des patients tirent béné­fice de la NEPT ! Les témoi­gnages recueillis, nombreux, sont là pour le prouver !

Si par ailleurs les essais théra­peu­tiques rando­mi­sés, scien­ti­fi­que­ment indis­cu­tables, chez l’homme manquent et dont les résul­tats sont parfois ambi­gus, il faut noter que même criti­qué, Nico­park 2, le dernier en date (2008) objec­tive un gain théra­peu­tique reconnu chez les plus viru­lents oppo­sants au Dr. G. Villa­fane et à la NEPT.

Il faut aussi s’in­ter­ro­ger sur l’an­nu­la­tion brutale et sans expli­ca­tion des résul­tats promis pour octobre 2017 de l’es­sai théra­peu­tique inter­na­tio­nal Améri­cain – Alle­mand visant à établir l’in­té­rêt de la NEPT en trai­te­ment unique chez les patients Parkin­so­niens primo-​diagnostiqués ! C’est semble-​t-​il, cette année 2018 que nous devrions avoir commu­ni­ca­tion des résultats.
Rappe­lons que la NEPT est proté­gée par un brevet fran­çais valide jusqu’en 2020 sous réserve d’en acquit­ter la coti­sa­tion annuelle.

Il n’y a plus donc en notre beau pays qu’un seul consul­tant pres­cri­vant la NEPT, en secteur libé­ral puis­qu’on lui a inter­dit de prodi­guer ce trai­te­ment en milieu hospi­ta­lier, l’ac­cès lui étant, depuis octobre 2017, refusé. On appré­ciera à cette occa­sion la belle soli­da­rité éthique et déon­to­lo­gique des respon­sables de cette situation.

Il faudra donc aux patients souhai­tant béné­fi­cier de la NEPT, débour­ser une somme consé­quente, qui peut être justi­fiée, mais loin d’être à la portée de toutes les bourses : c’est là une discri­mi­na­tion into­lé­rable ! Merci aux respon­sables de la neuro­lo­gie de l’Hô­pi­tal H. Mondor !

A signa­ler dans cette affaire le silence abys­sal de la Direc­tion Géné­rale des Hôpi­taux et de son direc­teur, monsieur Martin Hirsch, pour­tant alerté !

Alors que faire pour sortir de cette situa­tion et avancer ?
Nous le voyons bien, l’hé­té­ro­gé­néité des effets béné­fiques de la NEPT nuit à sa répu­ta­tion. Avec les dernières recherches de l’IN­SERM on commence à en perce­voir le pour­quoi, les raisons proba­ble­ment géné­tiques de ces inégales réponses ! Alors, pour­quoi, même si la NEPT ne prétend pas guérir, en priver cette impor­tante part des malades qui eux y sont réceptifs ?

Affaire de gros sous, sans nul doute, nous nous heur­tons à ce mur de l’argent, sommes consé­quentes néces­saires à déve­lop­per et appro­fon­dir les recherches. La Nico­tine, molé­cule connue depuis des décen­nies ne coûte rien et n’in­té­resse pas l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique n’ayant rien à y gagner, pas de retour impor­tant sur inves­tis­se­ment à espérer !

Comme le faisait et envi­sa­geait de le faire le profes­seur Césaro, pour l’an­née 2014, la volonté de person­na­li­tés scien­ti­fiques recon­nues manquent cruel­le­ment pour reprendre le flam­beau Sans évoquer de nouveau les dissen­sions intes­tines au sein même du corps médi­cal dont nous voyons les résultats. 

Quant aux auto­ri­tés admi­nis­tra­tives (la HAS, l’ANSM, le Minis­tère de la Santé), là aussi nous devi­nons les effets néfastes d’avis contra­dic­toires, le manque de moyens finan­ciers l’ac­ca­pa­re­ment de sommes colos­sales dans des recherches plus média­tiques, contrai­re­ment au Parkin­son dont l’ICM nous dit pour­tant que sa préva­lence s’ac­croit depuis 10 ans et chez des sujets de plus en plus jeunes !

Que dire de plus sur l’inertie actuelle ? 
Ce déni de l’in­té­rêt finan­cier et théra­peu­tique de la NEPT qui peut soula­ger bon nombre de patients, allé­ger les affres de cette mala­die pour laquelle, depuis 70 ans, aucune avan­cée théra­peu­tique signi­fi­ca­tive, salva­trice n’est observée. 

Cela est assez déses­pé­rant. Bien sûr nous conti­nuons le combat, nous recom­man­dons aux patients une prise de conscience et les échanges toujours fruc­tueux mais pour une mala­die aux visages multiples et dont la réponse au trai­te­ment est elle aussi diverse, tous le savent.

Au cours de ce combat, c’est bien le mot qui convient, nous sommes toujours restés vigi­lants sur tout autre avan­cée théra­peu­tique scien­ti­fi­que­ment promet­teuse bien au-​delà de la NEPT, « mono­cul­ture » dont nous refu­sons le procès d’in­ten­tion qui parfois nous fut fait à tort. Nous ne cite­rons pas toutes les pistes envi­sa­gées, certaines en cours d’étude et ce que la presse scien­ti­fique a pu révé­ler mais non encore abouties.

Si nous pouvons nous réjouir des échanges des liens entre patients ou proches, cordiaux, voire amicaux, nous devons bien, après plus de 4 années de lutte faire un constat d’échec : 

tant qu’il n’y aura pas une volonté forte des auto­ri­tés sani­taires de donner les moyens aux cher­cheurs et clini­ciens d’ex­plo­rer, d’ex­ploi­ter les capa­ci­tés de la NEPT pour en faire béné­fi­cier les patients sélec­tion­nés, suscep­tibles d’y répondre, nous n’avan­ce­rons pas ! 

Un appui fort des médias est abso­lu­ment néces­saire, comme nous avons pu l’ob­ser­ver pour d’autres patho­lo­gies plus « à la mode ». On ne voit pas en effet de moti­va­tions forte de ce côté ! 

Nous nous inter­ro­geons sur l’ave­nir d’A2N
De nouvelles actions à entre­prendre : le moral est au plus bas il faut bien l’avouer. Trop petite sans doute ? La fusion avec d’autres struc­tures ayant plus d’au­dience est-​elle la solu­tion ? Ce n’est pas certain tant le poids des lobbies anti NEPT est impor­tant. Mais nous y réfléchissons …

La mala­die de Parkin­son est à ce jour incu­rable : rien de salva­teur après 70 ans de L‑dopa. La Nico­tine est suscep­tible d’amé­lio­rer dura­ble­ment le sort de nombreux patients. Pour­quoi les en priver ? Qu’a­vons actuel­le­ment de mieux à proposer ?

Pour l’As­so­cia­tion A2N,
le Président Docteur Michel Berry

Message du Pr Ph Damier : « Un traitement antiparkinsonien ne doit jamais être arrêté brutalement »

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°74

Même lors des périodes de rupture d’approvisionnement en médi­ca­ment, tout doit être fait pour éviter un arrêt brutal du traitement.
Les risques d’un arrêt brutal : Les trai­te­ments anti­par­kin­so­niens corrigent de façon effi­cace le défi­cit en dopa­mine céré­brale. Leur arrêt supprime cette correc­tion et fait réap­pa­raître les consé­quences du défi­cit en dopa­mine, à savoir l’essentiel de la symp­to­ma­to­lo­gie parkin­so­nienne. Chez certains patients, cette symp­to­ma­to­lo­gie peut être sévère : lenteur extrême, raideur doulou­reuse, trem­ble­ments. L’effet de sevrage est d’autant plus marqué que le trai­te­ment néces­saire à la correc­tion des symp­tômes est impor­tant et que ce trai­te­ment comporte des doses fortes de L‑DOPA (le trai­te­ment anti­par­kin­so­nien le plus puis­sant). Il existe aussi, lors d’un arrêt brutal de trai­te­ment anti­par­kin­so­nien, le risque d’un désordre dans les systèmes de régu­la­tion de la tempé­ra­ture corpo­relle ce qui peut se traduire par une fièvre impor­tante parfois compli­quée de destruc­tion de fibres muscu­laires et d’une atteinte rénale.

En pratique, face à la rupture d’un trai­te­ment à base de L‑DOPA, l’idéal est de prendre la même dose de L‑DOPA en utili­sant une autre spécia­lité médi­ca­men­teuse : les géné­riques ne posent aucun souci d’équivalence.

S’il n’y a pas d’autres possi­bi­li­tés, le passage à un médi­ca­ment qui ne contient pas le même produit asso­cié à la L‑DOPA (Carbi­dopa ou Bense­ra­zide)* est préfé­rable au sevrage en L‑DOPA. Il est par contre souhai­table de garder la même forme d’administration : le passage d’une forme stan­dard à une forme à libé­ra­tion prolon­gée risque pour de mêmes doses d’être moins effi­cace ; au contraire le passage à une forme disper­sible risque d’être plus effi­cace et avoir une durée d’action plus brève. Dans le cas extrême où le phar­ma­cien serait en rupture totale de toute forme de L‑DOPA pour quelques jours, il faut essayer de réduire les doses et éviter un arrêt total (par exemple, prendre une demie dose de trai­te­ment sur 8 jours est préfé­rable à la dose habi­tuelle sur 4 jours et rien sur 4 jours). Dans une période de trai­te­ment à moindres doses, les acti­vi­tés physiques doivent être réduites sans toute­fois les arrê­ter tota­le­ment et il faut veiller à une hydra­ta­tion régu­lière et abon­dante. Faisons toute­fois le vœu qu’aucun patient n’ait à connaître la gestion d’une période sans aucune L‑DOPA à disposition.

Cathe­rine Chap­tal de France Parkinson
* Carbi­dopa ou Bense­ra­zide sont des produits asso­ciés à la L‑DOPA pour réduire sa dégra­da­tion en dehors du cerveau et permettre ainsi d’avoir moins d’effets indé­si­rables et plus de L‑DOPA trans­for­mée en dopa­mine au niveau cérébral.
Lu par Jean Grave­leau

Le « coup de gueule » de Martine Belmond

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°73

Le « dioxyde de titane » est utilisé pour blan­chir des aliments, des confi­se­ries ou des médi­ca­ments. Ce produit, appelé aussi E171, présen­te­rait un risque cancérigène.
A l’ori­gine, il s’agit d’un mine­rai présent dans la nature : on l’uti­lise dans les montres, les ordi­na­teurs, les avions pour sa résis­tance à l’érosion.

Pour trans­for­mer ce mine­rai en poudre, on verse de l’acide, puis il est broyé en parti­cules très fines, invi­sibles à l’œil nu : des nanoparticules… 

Une étude publiée en janvier 2017 par l’Ins­ti­tut natio­nal de la recherche agro­no­mique avait mis en évidence la noci­vité de l’E171. « Menée sur des rats, elle démon­trait que l’ab­sorp­tion de cette substance repré­sente un danger pour les êtres vivants. Une fois ingéré, le dioxyde de titane passe au travers de la paroi de l’in­tes­tin pour finir par se retrou­ver dans l’or­ga­nisme, entraî­nant des troubles du système immu­ni­taire. Une expo­si­tion régu­lière à ce produit induit l’ap­pa­ri­tion de lésions précan­cé­reuses pour le rongeur. »

Cet addi­tif se présente sous la forme d’une poudre compo­sée de nano­par­ti­cules, employée pour blan­chir et nacrer des denti­frices, des crèmes cosmé­tiques ou encore, des confi­se­ries et de nombreux aliments préparés.

Cet addi­tif est partout, même là où on ne le soup­çon­ne­rait pas… et même dans des médi­ca­ments qui sont norma­le­ment faits pour soigner. Comment les labo­ra­toires peuvent-​ils utili­ser des produits toxiques pour fabri­quer des médicaments ? 

Où est la cohé­rence ? A moins que les labo­ra­toires soucieux de leurs chiffres d’af­faires ne veuillent géné­rer de nouvelles mala­dies afin d’en­gran­ger toujours plus de profits ! Une stra­té­gie machia­vé­lique dans un monde où l’argent est roi, dans un monde où on fait fi de la santé des gens…

Que deviennent l’éthique, la morale quand des labos créent des médi­ca­ments remplis d’ad­di­tifs délé­tères ? Et que penser des indus­triels de l’agro-​alimentaire qui intègrent des produits nocifs dans des confi­se­ries pour enfants ? Sont ainsi impac­tés des orga­nismes parti­cu­liè­re­ment fragiles : des enfants, des malades.

Les labos devraient rece­voir injonc­tion de fabri­quer des médi­ca­ments sans polluants… Mais les indus­triels se soucient fort peu de la santé des consom­ma­teurs, et ce, dans de nombreux domaines. Certains médi­ca­ments sont ainsi vendus fort cher, alors même qu’ils contiennent des substances nocives : colo­rants et addi­tifs chimiques. Seuls les colo­rants natu­rels devraient être autorisés…

Rédi­gée par Martine Delmond

É N E R V A N T

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°73

ÉNERVANT, c’est le seul mot qui me vient à l’esprit quand je pense à ma mala­die : la mala­die de Parkinson. 

ÉNERVANT, de ne savoir quoi répondre quand on me demande « Comment tu vas ? » surtout si la ques­tion est « tu as l’air d’aller mieux ? » en effet la sensa­tion de bien-​être est telle­ment fluctuante. 

ÉNERVANT, d’avoir plus de diffi­culté à s’habiller qu’à dépla­cer de lourdes charges. ÉNERVANT, quand on me propose de m’aider dans des actions deman­dant un effort physique, mais que l’on me laisse faire des tâches simples qui repré­sentent pour moi de bien plus de difficultés. 

ÉNERVANT, les conseils : « n’oublie pas tes médi­ca­ments, mange correc­te­ment, couche-​toi plus tôt, ½h pour les mouve­ments du matin, ½h pour la marche, ½h pour l’entraînement à l’écriture, etc. » 

ET QUAND est-​ce que je fais ce qui me plait ? Voir des amis, brico­ler, faire le jardin, etc. 

ÉNERVANT, quand je dis quelque chose et que la personne ne répond pas car elle ne s’est même pas aper­çue que je parlais et quand elle le voit, éner­vant de répé­ter car elle n’a rien entendu. 

ÉNERVANT, que toutes les petites misères liées à la mala­die (problèmes de vue, fausses routes, problèmes urinaires, crampes, etc.) ne semblent pas accep­tées comme telles par l’entourage qui pense que ce n’est pas lié à la mala­die mais plutôt à l’âge !!!!

ÉNERVANT, de ne pouvoir se retour­ner dans le lit. 

ÉNERVANT, d’avoir des diffi­cul­tés à mettre des chaussettes. 

ÉNERVANT, d’avoir du mal à écrire un chèque. 

ÉNERVANT, d’avoir des somno­lences en jour­née dès que je ne suis plus occu­pée et de ne pas avoir envie de se coucher de la nuit. 

ÉNERVANT, de ne plus pouvoir faire deux choses en même temps, de démar­rer une tache en oubliant celle que j’ai en cours dans l’autre pièce. 

ÉNERVANT, de ne plus avoir cette grande capa­cité de concen­tra­tion que j’avais auparavant. 

ÉNERVANT, cette émoti­vité constante qui amène les larmes aux yeux sans raison. Je ne peux plus racon­ter des anec­dotes sans les simpli­fier, si bien que mon discours devient inconsistant. 

Et pour­tant, j’ai une chance inouïe par rapport à d’autres parkinsoniens : 

  • J’ai des méde­cins (géné­ra­liste et neuro­logue) formi­dables qui ont détecté la mala­die en deux mois, et j’ai eu la prise en charge (ADL) en trois mois.
  • J’ai une kiné et une ortho­pho­niste qui connaissent bien la mala­die, elles m’aident beau­coup et m’entourent de sympathie.
  • Pour l’instant, ma mala­die ne se voit pas trop. Je reste indé­pen­dante et elle ne me perturbe pas trop dans mes activités.
  • Personne, ni dans la famille, ni parmi les amis ne m’a fait faux bond et à part une ou deux personnes, ils conti­nuent de voir « Berna­dette » et pas « une malade ». Tous restent discrets sur mes « somno­lences » à table, même au restaurant.
  • En plus, à travers les asso­cia­tions, cette mala­die m’a donné une occu­pa­tion toute trou­vée pour la retraite et… beau­coup d’amis!!!

Mais malgré tout, qu’est que c’est ÉNERVANT!!!

Berna­dette, février 2013
Trans­mis par Hélène Le Dref

Les chaussures minimalistes ou « chaussures à orteils »

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°73

Souf­frant de « crampes du pied » (dysto­nie : les orteils qui se recro­que­villent dans la douleur, les personnes qui souffrent de la mala­die de Parkin­son connaissent…) qui peuvent surve­nir n’importe quand lors de la marche, mais de préfé­rence en randon­née, j’en étais réduite à ne plus me prome­ner seule en forêt et à écour­ter mes balades : avec la hantise de la crampe, cela n’avait plus grand-​chose de réjouis­sant… Mais il ne faut pas s’avouer vaincu… C’est en réali­sant que pieds nus ou en sandales légères j’avais moins de crampes et qu’en tous cas j’arrivais plus faci­le­ment à remettre en place les orteils – et donc à faire passer la crampe, que j’ai pensé aux chaus­sures minimalistes.

Elles ne sont pas très connues mais vous en avez peut-​être déjà vu, ce sont des chaus­sures qui évoquent des gants de pieds, elles inter­fèrent le moins possible avec les mouve­ments natu­rels du pied. On a ainsi les sensa­tions de la marche – ou de la course pour les spor­tifs – pieds nus, sans leurs incon­vé­nients grâce à une semelle très fine étudiée pour amor­tir les chocs… J’en avais déjà entendu parler à propos de course à pied, un milieu où elles commencent à être très appré­ciées, mais c’est un article de la revue Alter­na­tif Bien-​Être (n°126, mars 2017) qui m’a convain­cue d’en ache­ter une paire : avec des orteils bien sépa­rés, déjà me serait-​il plus facile de lutter contre les crampes ? 

« Quand on est sujet aux « crampes de pied », se chaus­ser devient un problème, qui s’ajoute aux diffi­cul­tés parkin­so­niennes pour trou­ver la bonne posi­tion pour s’asseoir, se bais­ser, enfi­ler la chaus­sure, faire les lacets etc. 

L’article d’Alter­na­tif Bien-​Être présente les bien­faits que procu­re­raient les chaus­sures mini­ma­listes d’après quelques études en anglais et des témoi­gnages d’usagers :

« Déve­lop­pe­ment de votre équi­libre et de votre proprio­cep­tion : grâce à la flexi­bi­lité et à la fine épais­seur de sa semelle, le pied est beau­coup plus proche du sol, les récep­teurs proprio­cep­tifs captent plei­ne­ment la pres­sion exer­cée sur la voûte plan­taire. Ainsi, en marchant avec des chaus­sures mini­ma­listes, vous stimu­lez votre système vesti­bu­laire (le système de l’équilibre). Un système vesti­bu­laire réac­tif est capi­tal pour préve­nir le risque de chute ou de blessure. (…) 

Travail de votre mobi­lité : dans une chaus­sure mini­ma­liste, les doigts de pieds sont nette­ment moins compres­sés que dans une chaus­sure maxi­ma­liste. Le gros orteil, par exemple, a besoin d’espace et de flexi­bi­lité pour pouvoir plei­ne­ment vous aider lors des chan­ge­ments de direc­tion et dans le main­tien de l’équilibre.

Stimu­la­tion de la neuro­gé­nèse : une étude inté­res­sante parue dans le jour­nal Médi­cal Hypo­thèses en 2016 suggère que marcher avec des chaus­sures plates stimu­le­rait notre neuro­gé­nèse, c’est-à-dire le renou­vel­le­ment et la crois­sance de nos neurones au fil du temps, et entraî­ne­rait une dimi­nu­tion des mala­dies du système nerveux telle la démence sénile. En effet, la suppres­sion de l’épaisseur du talon et la fine épais­seur de la semelle permettent au pied de se poser hori­zon­ta­le­ment sur le sol. Du coup, les récep­teurs de la voûte plan­taire peuvent four­nir une meilleure carto­gra­phie au système nerveux. Ce dernier est donc solli­cité plus large­ment, ce qui stimule sa crois­sance et ses performances. 

Réduc­tion de l’arthrose : une étude publiée dans Arthri­tis & Rheu­ma­tism démontre que marcher pieds nus et la marche mini­ma­liste rédui­raient de façon signi­fi­ca­tive la pres­sion exer­cée sur les genoux par rapport à des chaus­sures conven­tion­nelles. Dans cette étude, les résul­tats ont démon­tré une réduc­tion de 18 % de la force impu­tée aux genoux ainsi qu’une réduc­tion de la douleur de 36 %. 

Meilleure circu­la­tion du sang : compri­mer son pied et l’enfermer dans une chaus­sure conven­tion­nelle serait nette­ment plus néfaste pour la circu­la­tion sanguine. La marche mini­ma­liste dimi­nue la visco­sité du sang et parti­cipe à la préven­tion des varices et des mala­dies cardiaques 

Meilleure posture : un talon épais avec amorti modi­fie notre posture natu­relle et entraîne bien souvent des compen­sa­tions d’ordre postu­ral. Nous sommes contraints de nous pencher vers l’avant, forçant nos hanches et le bas de notre dos à compen­ser comme ils peuvent. En prenant l’habitude de marcher pieds nus ou en chaus­sures mini­ma­listes, les termi­nai­sons nerveuses de notre voûte plan­taire peuvent nous rensei­gner sur la posi­tion de notre corps. 

De nombreux marcheurs mini­ma­listes témoignent d’une amélio­ra­tion de leur posture ainsi que d’une dimi­nu­tion progres­sive des douleurs de genou, de hanche et de dos. La randon­née ou marche nordique agissent déjà posi­ti­ve­ment sur la pres­sion arté­rielle, la fréquence cardiaque au repos, le renfor­ce­ment des os et la préven­tion de l’ostéoporose, l’entretien des arti­cu­la­tions. Elles libèrent des endor­phines qui dimi­nuent le stress et stimulent votre méta­bo­lisme. En somme, déjà de nombreux atouts santé. La science d’aujourd’hui démontre de plus en plus que la marche mini­ma­liste serait encore plus béné­fique pour la santé globale, alors pour­quoi ne pas s’y mettre ? Si cette pratique vous tente, je vous recom­mande une phase tran­si­toire où vous pouvez alter­ner des chaus­sures conven­tion­nelles et des chaus­sures mini­ma­listes à chaque sortie pour lais­ser le temps à vos pieds de s’adapter. »

Vous pouvez vous tour­ner vers des marques comme Vivobare-​foot, Vibram Five­fin­gers, Merrell ou encore Inov8 qui proposent des chaus­sures mini­ma­listes pour la marche comme pour la course à pied à des prix allant de 70 à 230 euros. Le mieux est d’essayer en boutique spécia­li­sée ou, à défaut. N’ayant trouvé aucune boutique spécia­li­sée, j’ai acheté mes chaus­sures sur inter­net, la plupart des sites proposent le retour gratuit si ça ne va pas. J’ai choisi un des modèles les moins chers et les plus légers (peur de ne pas arri­ver à enfi­ler les modèles « treck » par ex.), Alitza Loop de Vibram five fingers.

On les porte sans chaus­settes, ça n’est pas gênant. Sinon il existe des chaus­settes « à orteils », mais dans ce cas il vaut mieux prévoir une poin­ture de plus car ces chaus­sures taillent un peu serrées. On peut aussi commen­cer par ache­ter juste des chaus­settes à orteils (sur inter­net, à partir de moins de 10 euros) et les porter juste dans la maison pour habi­tuer les pieds à avoir les orteils bien séparés. 

J’ai été agréa­ble­ment surprise à la récep­tion, pas eu besoin d’échanger : j’ai les orteils qui sont plutôt serrés et biscor­nus mais ils ont tous faci­le­ment trouvé leur compar­ti­ment. Je pensais galé­rer pour enfi­ler ces chaus­sures, pas de diffi­culté si je suis bien instal­lée, et cela me prend beau­coup moins de temps que pour mes chaus­sures fermées, avec lesquelles j’ai des crampes à tous les coups. 

Je croise les doigts –de mains ! – , juste­ment, des crampes depuis une semaine avec mes chaus­sures mini­ma­listes, je n’en ai toujours pas eu ! Je revis !! Je n’ai pas encore testé sur de grandes balades d’une heure ou plus, juste des petites marches en forêt. Ces chaus­sures sont plus légères que des balle­rines. Les semelles amor­tissent bien les chocs, la sensa­tion de marche est très agréable, spon­ta­né­ment je me tiens mieux, je marche plus vite aussi, le moral s’en ressent… Au repos, mes orteils sont plus déten­dus, et moins serrés, je n’arrive pas encore à avoir les doigts de pied en éven­tail mais ça s’en approche. Je ne suis pas la seule à trou­ver mes chaus­sures jolies, elles attirent l’attention. À suivre, je revien­drai complé­ter cet article plus tard.

Mireille Saim­paul (Parki­nette)

Vous avez dit « aidants » ?

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°73

Acteurs éminents, indis­pen­sables dans la prise en charge de la perte d’autonomie, ils sont un complé­ment néces­saire aux person­nels de l’aide à domi­cile. Qui sont –ils ? L’aidant fami­lial est la personne qui vient en aide à titre non profes­sion­nel, en partie ou tota­le­ment à une personne âgée dépen­dante ou à une personne handi­ca­pée de son entou­rage, pour les acti­vi­tés de la vie quoti­dienne. Elle peut prendre diffé­rentes formes comme le nursing les soins, l’accompagnement à la vie sociale, les démarches admi­nis­tra­tives, la coor­di­na­tion, la vigi­lance, le soutien psycho­lo­gique, les acti­vi­tés domestiques. 

État des lieux 
On estime en 2008 (derniers chiffres publics) à 8,3 millions les aidants fami­liaux d’une personne âgée, en situa­tion de handi­cap, souf­frant d’une mala­die chro­nique lourde, eux-​mêmes âgés de 16 ans et plus. Les femmes repré­sentent 57% des aidants, 47% des aidants occupent un emploi. La famille proche est au cœur de l’aide appor­tée : 62% sont les conjoints, 13% sont les enfants quand ils vivent ensemble. 

Comment expli­quer ce phénomène ? 
Réti­cence à recou­rir à une personne tierce pour des soins person­nels, soutien moral plus facile, ques­tion finan­cière, igno­rance des droits. Cepen­dant, les confi­gu­ra­tions d’aide mixte, arti­cu­lant aidants et profes­sion­nels sont les plus courantes. 

Les impacts néga­tifs sur les diffé­rents aspects de la vie des aidants sont nombreux. La charge ressen­tie se traduit par des effets physiques, psycho­lo­giques, émotion­nels, sociaux et finan­ciers. Elle est plus impor­tante chez les femmes, 20% des aidants ressentent une fatigue morale ou physique impor­tante. Les vies person­nelle, fami­liale et sociale sont les plus affec­tées. Enfin l’impact sur la santé est important.

Le droit au repos : où trou­ver les informations ?
Code de l’action sociale et des familles : articles l232‑3 – 2, D2326961 ? R232-​27 (Droit au Répit)
Code du travail : articles L3142-​16 à 27, D3142‑7 à 13 (droit au congé du proche aidant)
https://www.pour-les-personnes-agées.gouv.fr/.

Diverses rubriques renseignent sur : vivre à domi­cile, vivre ailleurs tempo­rai­re­ment, choi­sir un héber­ge­ment, béné­fi­cier d’aides, exer­cer ces droits, aider un proche, à qui s’adresser…

Trans­mis par Nicole Lecou­vey

Le monde des « aidants », réflexions sur les « aidants naturels »

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°73

L’« aidant » est depuis peu juri­di­que­ment quali­fié. Il est « aidant fami­lial » ou « aidant natu­rel ». Et la plupart du temps l’aidant est une aidante, ce que d’aucuns trouvent « natu­rel ».

Michel Billé va plus loin (il est socio­logue, président de l’union natio­nale des instances et offices de retrai­tés et personnes âgées, membre du conseil scien­ti­fique des sciences humaines France Alzheimer). 

Quel regard porte-​t-​il sur le monde des aidants ?
Que l’on observe les choses d’un point de vue franco-​français, euro­péen et même mondial, la tendance au vieillis­se­ment de la popu­la­tion est partout confir­mée. On prévoit pour 2025 une popu­la­tion de 12 milliards de « vieux » soit deux fois plus qu’en 2000. Cette réalité démo­gra­phique nous conduit à recon­si­dé­rer notre système de santé, les besoins, les coûts, les perfor­mances et les acteurs.

Pour­tant, dans la prise en compte du système de santé, l’apport de millions de « soignants » demeure presque toujours ignoré. Ces mécon­nus du système s’appellent aidants natu­rels, aidants fami­liaux, aidants de proxi­mité. Ils prennent soin d’un malade, d’un parent, d’un conjoint, tantôt à leur domi­cile, tantôt au domi­cile de la personne aidée.

« Sans doute serait-​il plus juste de parler d’aidant « cultu­rel », tant c’est bien un contexte, des modes de vie qui déter­minent cette situa­tion. »

Qui sont ces « aidants naturels ? »
Les aidants sont souvent des aidantes. Au fur et à mesure que la popu­la­tion avance en âge et que se trans­forment les rapports entre géné­ra­tions, la situa­tion des « aidants natu­rels » retient davan­tage l’attention, c’est évidem­ment légitime.

Il faut pour­tant s’interroger sur ce que cette situa­tion a de « naturel ».

En effet, les aidants sont des aidantes, chacun le sait, et le recours ici à la « nature » semble remplir une fonc­tion de masque C’est évidem­ment la culture qui attri­bue les rôles que nous avons à jouer, désigne les acteurs et, à travers cela, assigne à chacun une place dans le tissu social.

C’est la culture qui attri­bue aux femmes, épouses, compagnes, filles, belles-​filles et petites filles, les fonc­tions d’éducation des enfants, des soins aux malades, l’aide aux handi­ca­pés et main­te­nant d’aides aux personnes âgées. Ce qui est vrai à domi­cile l’est aussi en établis­se­ment, c’est aussi cette femme qui y assure de manière béné­vole la présence fami­liale, par exemple par sa parti­ci­pa­tion au conseil de vie sociale. C’est un rôle assi­gné, attri­bué, qu’elles endossent sans l’avoir choisi, ce qui ne veut pas dire qu’elles le refusent, ni même qu’elles le subissent. Mais est-​ce inné de savoir aider ?

Que cache cette fonc­tion de masque ?
Elle construit, sans le dire, une obli­ga­tion morale ados­sée à la notion de loyauté fami­liale. Elle désigne ceux qui sont concer­nés dans une sorte de péri­mètre limité, dit de proxi­mité et place hors du champ profes­sion­nel, et par consé­quent hors des échanges rétri­bués, l’action des aidants naturels.

On comprend ainsi que la valo­ri­sa­tion de l’aide appor­tée par les proches passe par la recon­nais­sance de leur enga­ge­ment, de leur désin­té­res­se­ment et de leur loyauté dans la rela­tion à leurs ascen­dants. Sans cette recon­nais­sance, c’est l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes qui se trouve atteinte. Il ne faudrait pas qu’un recours spon­tané mais abusif à la « nature » leur inflige un surcroît de culpa­bi­lité quand, pour quelque raison que ce soit, ils ne peuvent assu­mer… ce rôle cultu­rel­le­ment assigné.

Propos recueilli dans un maga­zine « pour retraités »
Par Nicole Lecou­vey

Demain, éviter la maladie ?

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°73

Qui est à risque ? Et qui est responsable ?
S’il est urgent de soula­ger ceux qui souffrent de la mala­die, s’agis­sant d’en réduire l’im­pact – on estime qu’il aura doublé d’ici 2030 – la première des ques­tions à éluci­der n’est-​elle pas d’en connaître les raisons : Où ? Quand ? Dans quelles circons­tances elle se mani­feste ? Il devient alors possible de déga­ger des pistes de recherche, ou à défaut, d’énon­cer des prin­cipes de précau­tion, comme pour l’amiante… Mais en même temps, ces ques­tion­ne­ments conduisent imman­qua­ble­ment à poser la ques­tion plus déli­cate des respon­sa­bi­li­tés… et par voie de consé­quences des victimes.

Le dilemme agricole
Aujourd’­hui, des débuts de réponses à ces ques­tions se font entendre parmi lesquelles l’agri­cul­ture et ses produits miracles (herbi­cides, pesti­cides…) qui ont le pouvoir d’éli­mi­ner l’in­dé­si­rable pour faire place au meilleur… mais aussi l’agri­cul­ture et ses agri­cul­teurs deve­nus malades au nom du même miracle.

L’agri­cul­ture et ses agri­cul­teurs se retrouvent alors confron­tés au choix crucial suivant entre : Soit s’en remettre au bon sens qui recom­mande la prudence en ne cédant pas au miracle, avec l’avan­tage d’échap­per à l’ex­po­si­tion aux produits soup­çon­nés, mais aussi l’in­con­vé­nient d’être écono­mi­que­ment à contre­cou­rant … Ou bien céder à la pres­sion des tout puis­sants lobbies (MONSANTOS, BAYER,…) qui suggèrent avec force la voie facile avec l’avan­tage du résul­tat, mais aussi l’in­con­vé­nient du risque d’être malade… 

Drôle de dilemme face auquel l’agri­cul­teur n’est malheu­reu­se­ment pas en mesure d’exer­cer son libre arbitre, faute d’être complè­te­ment et honnê­te­ment informé sur les déci­sions et leurs consé­quences parmi lesquelles celles à plus long terme sur l’environnement ?

La ques­tion environnementale.
Car, aujourd’­hui les termes de l’en­jeu changent. Nous savons que le risque dépasse large­ment celui de la popu­la­tion des agri­cul­teurs, attei­gnant aussi les habi­tants non agri­cul­teur des régions agri­coles. Des études terri­to­riales montrent que nous risquons tous d’être atteints par ces produits qui habitent jusqu’au moindre de nos cheveux, et qu’il existe une rela­tion entre la préva­lence de la mala­die et l’uti­li­sa­tion faite des produits soup­çon­nés. Cet élar­gis­se­ment a pour effet de « diluer » les respon­sa­bi­li­tés et vient compli­quer la mise en place de prin­cipes de précautions.

Seul, que peut-il ?
Mais même avec les meilleurs argu­ments, que peut aujourd’­hui cet agri­cul­teur victime ? Esseulé, lâché par ceux de sa profes­sion qui, rende­ment oblige, conti­nuent de croire au miracle… Bien qu’ayant remporté une première victoire pour obte­nir le statut de mala­die profes­sion­nelle, que peut-​il face aux puis­sants lobbies de l’agri­cul­ture pour que son combat soit reconnu à l’échelle envi­ron­ne­men­tale ? Prêts à tout pour désta­bi­li­ser ceux qui s’aven­turent sur la voie juri­dique, ils nient les évidences avec une inso­lence incroyable, allant jusqu’à mettre en doute l’in­té­grité mentale de leurs oppo­sants en prétex­tant la maladie…

Et nous, qu’y pouvons-nous ?
Nos causes n’ont-​elles pas voca­tion à se rencon­trer ? Asso­cia­tions de patient, nous sommes aussi des asso­cia­tions de possibles victimes. A ce titre, nous sommes natu­rel­le­ment dési­gnés pour appuyer les asso­cia­tions de défense de l’en­vi­ron­ne­ment par des actions d’in­for­ma­tion, des témoi­gnages contri­buant ainsi à « faire la preuve par les victimes » du carac­tère neuro­toxique des produits incriminés.

A défaut de guéri­son, évitons la mala­die chaque fois que c’est possible. Stop à l’empoisonnement de nos campagnes et de leurs habi­tants. Non seule­ment nous sommes tous concer­nés, mais il y va aussi de la santé des géné­ra­tions futures.

A votre avis?…

Sources :
Les pesti­cides une nouvelle fois mis en cause dans la mala­die de Parkinson

Phyto victims

Paul Fran­çois, l’agri­cul­teur qui a fait condam­ner Monsanto

Rédigé par Yves Gicquel

Deux articles parus dans Presse-​Océan du 11/​04/​2018 à l’occasion de la Jour­née Mondiale Parkinson

1 — Parkin­son, une « mala­die de vieux » ?
Non, 17% des nouveaux cas ont moins de 65 ans.
Les trem­ble­ments, unique symp­tôme ? Loin de là, ils ne sont pas systé­ma­tiques. Bien que répan­due, cette mala­die fait toujours l’objet d’idées reçues. « Parkin­son est bien plus complexe que simple­ment sucrer des fraises » explique Jean-​Louis Dufloux lors d’une confé­rence de presse de l’Institut du Cerveau et de la moelle épinière (ICM) à l’occasion de cette Jour­née Mondiale. 

Âgé de 57 ans, il est atteint de Parkin­son et a écrit un livre Cinquante et un pour montrer avec humour qu’il ne s’agit pas « d’une mala­die de vieux ». « Les symp­tômes, ce sont la maladresse, le dérè­gle­ment du sommeil : on dort peu, on se lève très tôt, on a des moments de somno­lence » détaille-​t-​il « il y a aussi des sens inter­dits : on perd l’odorat. On a des moments de dépres­sion, qui se déclenchent sans comprendre. Et la mala­die fige les expres­sions du visage… Cela permet de gagner au poker ! » glisse-​t-​il dans un sourire. 

Parkin­son est une mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive, la deuxième en termes de fréquence, derrière Alzhei­mer. Au fil de son évolu­tion, le risque de dépen­dance augmente pour les malades, en raison de compli­ca­tions motrices et cogni­tives, qui peuvent aller jusqu’à la démence. Elle touche 166.000 personnes en France, soit 2,5 pour 1.000, avec envi­ron 25.000 nouveaux cas par an, selon les derniers chiffres dévoi­lés en avril 2018 dans le Bulle­tin épidé­mio­lo­gique hebdo­ma­daire (BEH) de l’Agence Sani­taire Santé Publique France : 17% des nouveaux cas sont âgés de moins de 65 ans. « Dans un cas sur deux, la mala­die débute avant 58 ans, en pleine vie active », souligne Le Profes­seur Damier, neuro­logue au CHU de Nantes. En 2030 on estime que 260.000 personnes seront trai­tées pour la Mala­die de Parkin­son en France, soit 1 personne sur 120 parmi les plus de 45 ans. « Cela repré­sente une augmen­ta­tion de 56% par rapport à 2015″ note le BEH.

Les trai­te­ments actuels agissent sur les symp­tômes mais ne guérissent pas la maladie.

2 — Pesti­cides : Les Rive­rains sont aussi touchés.
Le risque de Mala­die de Parkin­son lié aux pesti­cides ne se limi­te­rait pas aux seuls agri­cul­teurs, mais touche­rait aussi la popu­la­tion des régions agri­coles, et notam­ment les viti­coles, plus expo­sées à ces substances, selon une étude publiée en avril 2018. 

Une augmen­ta­tion de la Mala­die de Parkin­son dans la popu­la­tion géné­rale habi­tant les cantons fran­çais les plus agri­coles a en effet été rele­vée dans une étude épidé­mio­lo­gique natio­nale. Cette augmen­ta­tion est obser­vée « y compris après exclu­sions des agri­cul­teurs » souligne l’éditorial du Bulle­tin Epidé­mio­lo­gique hebdo­ma­daire (BEH) dédié à la Mala­die de Parkinson. 

Une expli­ca­tion possible serait que l’utilisation impor­tante des pesti­cides s’accompagnerait d’une expo­si­tion des rive­rains ces substances. 

Lu pour vous par Jacque­line Géfard

Parkinson iatrogène réponse du Dt Stefan Bohlhalter

Parkin­son Suisse N°129
Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°73

Diffé­rents syndromes parkin­so­niens sont décrits dans le maga­zine 113. On y trouve le Parkin­son iatro­gène, déclen­ché par certaines substances actives chimiques : de quelles substances s’agit-il ?

Il s’agit prin­ci­pa­le­ment de substances qui bloquent les récep­teurs dopa­mi­ner­giques suscep­tibles de déclen­cher les symp­tômes parkin­so­niens. La plupart d’entre elles appar­tiennent au groupe des neuro­lep­tiques, qui sont employés pour lutter contre les mala­dies psychia­triques (psychoses, hallu­ci­na­tions). Certains médi­ca­ments contre la nausée et le mal des trans­ports peuvent aussi exer­cer un effet inhi­bi­teur sur la dopa­mine et entraî­ner des symp­tômes parkin­so­niens. Pour les personnes concer­nées, il est essen­tiel de savoir que deux médi­ca­ments sont à dispo­si­tion en cas d’hallucinations visuelles : la quétia­pine (par ex. Sequase®) et la cloza­pine (Lepo­nex®). Elles sont auto­ri­sées en raison de leur action anti hallu­ci­na­toire ciblée sans inter­ac­tion avec les symp­tômes parkin­so­niens. En cas de nausée, la dompé­ri­done (Moti­lium®) ou l’ondan­sé­tron (Zofran®) peuvent être utili­sés : la première n’agit pas sur le système nerveux central et le mode d’action du second est indé­pen­dant de la dopamine. 

Lu par Jean Grave­leau

Attention, des médicaments prescrits contre la dépression et la maladie de Parkinson accentuent les risques de démence

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°73

Incon­ti­nence, dépres­sion ou encore mala­die de Parkin­son… les anti­cho­li­ner­giques sont des médi­ca­ments pres­crits pour lutter contre ces problèmes de santé. Une équipe inter­na­tio­nale de cher­cheurs (des Etats-​Unis, d’Irlande et du Royaume-​Uni) a mené l’étude la plus large sur l’impact à long terme de ces trai­te­ments. D’après les résul­tats, publiés dans la revue The BMJ, les anti­cho­li­ner­giques sont liés à des risques accrus de démence.

L’exposition aux anti­cho­li­ner­giques est risquée
Les cher­cheurs ont analysé plus de 27 millions d’ordonnances appar­te­nant à des patients âgés de plus de 65 ans atteints de démence (40 770) et non-​atteints de démence (283 933). Ils ont constaté une plus grande inci­dence de démence chez les personnes qui s’étaient fait pres­crire des anti­cho­li­ner­giques. Par ailleurs, plus les patients avaient été expo­sés à ces trai­te­ments, plus leurs symp­tômes étaient importants.

La démence entraîne une perte de mémoire, des diffi­cul­tés à s’orienter et une dété­rio­ra­tion du compor­te­ment social. Selon une étude améri­caine très récente, elle tend en revanche à appa­raître de plus en plus tard et à durer sur des périodes plus courtes.

Des dégâts bien avant la démence.
Autre décou­verte, les effets indé­si­rables des anti­cho­li­ner­giques peuvent appa­raître bien long­temps avant qu’un méde­cin diag­nos­tique une démence chez un patient. « Les anti­cho­li­ner­giques, ces médi­ca­ments qui bloquent acétyl­cho­line, un neuro­trans­met­teur du système nerveux, ont déjà été déter­mi­nés comme une cause poten­tielle de défi­cience cogni­tive », détaille Noll Camp­bell, l’un des auteurs de l’étude. Il pour­suit : « Cette étude est assez vaste pour évaluer les effets à long terme de ces trai­te­ments et consta­ter que les dégâts peuvent se faire sentir des années avant que le diag­nos­tic de démence ne soit posé ».

Les cher­cheurs préco­nisent ainsi aux méde­cins de bien évaluer les risques des anti­cho­li­ner­giques sur le cerveau avant de les pres­crire. Et aussi d’étudier d’autres options de trai­te­ment. Il est possible aussi d’agir sur le mode de vie des patients. Car selon des cher­cheurs, « au moins un cas sur trois pour­rait être évité en arrê­tant de fumer, en faisant du sport ou encore en compen­sant des problèmes d’audition ».

Des millions de personnes concernées : 
Analy­ser les risques de ces médi­ca­ments est primor­dial car ils sont large­ment pres­crits, notam­ment aux Etats-​Unis et au Royaume-​Uni. Cela tient aussi du fait qu’ils traitent plusieurs mala­dies. « Cette étude est très impor­tante car on estime que 350 millions de personnes souffrent de dépres­sion dans le monde », déclare ainsi George Savva, auteur prin­ci­pal de la recherche. Il faut y ajou­ter les personnes qui souffrent d’incontinence, de la mala­die de Parkin­son, mais aussi d’asthme ou encore d’épilepsie. Selon l’Orga­ni­sa­tion mondiale de la santé (OMS), 10 millions de cas de démence sont diag­nos­ti­qués chaque année. Aujourd’hui, 50 millions de personnes seraient atteintes dans le monde.

Publié le 26 avril 2018 par Johanna Hébert dans « Pour­quoi Docteur ».

Trans­mis par Martine Delmond

Le rôle protecteur du tabac ?

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°73

La dimi­nu­tion du risque de mala­die de Parkin­son observé chez les fumeurs s’expliquerait par une inter­ac­tion de plusieurs gènes avec le tabac. Restent à déter­mi­ner les méca­nismes sous-​jacents et les compo­sés de la fumée de ciga­rette impli­qués.

Selon les données épidé­mio­lo­giques, les fumeurs ont un risque d’être atteints par la mala­die de Parkin­son infé­rieur de 40% à celui observé chez les non-​fumeurs. Le tabac, bon pour la santé ? Ce constat est suffi­sam­ment provo­cant pour susci­ter l’intérêt des cher­cheurs. S’agit-il d’un véri­table effet protec­teur du tabac lié à un méca­nisme biolo­gique ? Ou s’agirait-il d’un biais d’interprétation ?

Pour essayer de répondre à cette ques­tion, les inter­ac­tions entre tabac et géné­tique viennent d’être étudiées par une équipe consti­tuée autour d’Alexis Elbaz [Note : unité 1018 Inserm/​Université Versailles Saint-​Quentin-​en-​Yvelines/​Université Paris-​Sud, Centre de recherche en épidé­mio­lo­gie et santé des popu­la­tions, équipe Epidé­mio­lo­gie du vieillis­se­ment et des mala­dies liées à l’âge.]. Selon leurs travaux, deux gènes – RXRA et SLC17A6 – pour­raient modu­ler la rela­tion entre le tabac et la mala­die de Parkin­son. Parce que les deux protéines codées par ces gènes jouent un rôle dans la neuro­trans­mis­sion, ces travaux soutiennent l’idée d’une protec­tion confé­rée par le tabac en rela­tion avec un méca­nisme biolo­gique sous-​jacent. « L’idée n’étant évidem­ment pas d’inciter les gens à fumer », insiste le cher­cheur, « mais plutôt d’identifier les molé­cules qui, dans la fumée du tabac, seraient respon­sables de cette inter­ac­tion, ainsi que les méca­nismes biolo­giques impli­qués ». Ce qui permet­trait éven­tuel­le­ment, à plus long terme, d’envisager des approches de préven­tion ou même de trai­te­ment de la mala­die, si ces résul­tats étaient confirmés.

La mala­die de Parkin­son est une mala­die neuro­dé­gé­né­ra­tive carac­té­ri­sée par la destruc­tion progres­sive des neurones dopa­mi­ner­giques situés dans la substance noire, une zone du cerveau impli­quée dans la motri­cité. Son appa­ri­tion repo­se­rait sur des facteurs à la fois géné­tiques et environnementaux.

Plusieurs gènes ont été iden­ti­fiés comme pouvant favo­ri­ser l’apparition de la mala­die mais, pour la plupart, ils ont une faible péné­trance ; en d’autres termes, seule une mino­rité de porteurs de l’un ou l’autre de ces gènes déve­loppe la mala­die de Parkin­son. En réalité, ces parti­cu­la­ri­tés géné­tiques consti­tue­raient une première marche vers la mala­die, mais seule leur inter­ac­tion avec un ou des facteurs envi­ron­ne­men­taux – comme l’exposition aux pesti­cides – les condui­raient à la déve­lop­per. À l’inverse, les données épidé­mio­lo­giques qui décrivent moins de malades Parkin­son parmi les fumeurs ou ex-​fumeurs suggèrent que certaines inter­ac­tions peuvent être protectrices.

Deux gènes parmi d’autres…
Pour inter­ro­ger la poten­tielle inter­ac­tion du tabac avec les gènes, l’équipe de cher­cheurs a adopté une approche dénuée d’apriori : elle a choisi de passer en revue 298 gènes impli­qués dans la suscep­ti­bi­lité – absorp­tion, trans­port, dégra­da­tion, élimination- aux xéno­bio­tiques (substances étran­gères à l’organisme) – afin d’observer si certains d’entre eux étaient distri­bués de manière diffé­rente chez les malades par rapport à des sujets sains, et cela selon leurs habi­tudes taba­giques – actuels ou anciens fumeurs versus non-fumeurs. 

À partir d’une étude fran­çaise portant sur 513 malades, compa­rés à 1147 témoins, les analyses géné­tiques ont mis en exergue 9 poly­mor­phismes nucléo­ti­diques (SNP) impli­qués dans une inter­ac­tion avec le tabac. Deux d’entre eux ont ensuite été confir­més à partir des analyses conduites à partir d’une cohorte améri­caine regrou­pant 1 200 sujets malades ou témoins. De façon inté­res­sante, explique Alexis Elbaz, « les gènes porteurs de ces SNP – RXRA et SLC17A6 – codent respec­ti­ve­ment pour un récep­teur à l’acide réti­noïque impli­qué dans le système dopa­mi­ner­gique, et pour un trans­por­teur du gluta­mate dont la trans­mis­sion est pertur­bée dans la mala­die ».

« Aujourd’hui, nous devons conduire la même analyse au sein d’une cohorte de patients plus large afin de vali­der entiè­re­ment ces résul­tats. Ce travail est d’ores et déjà plani­fié et rassem­blera ces prochains mois les données issues de 25 000 patients euro­péens », projette-​t-​il. « Par ailleurs, nous avons depuis mis en évidence une inter­ac­tion d’autres gènes avec le tabac ». En effet, en suivant une approche diffé­rente, l’équipe a iden­ti­fié une autre inter­ac­tion entre le tabac et le gène HLA-​DRBA1 dans la mala­die de Parkin­son. « Ces résul­tats permettent d’identifier des méca­nismes biolo­giques à étudier : en effet, si ces gènes influencent la rela­tion entre le taba­gisme et l’apparition de la mala­die, elles consti­tuent autant de pistes à explo­rer pour décryp­ter entiè­re­ment les méca­nismes physio­pa­tho­lo­giques initiaux ».

Trans­mis par Martine Delmond

Guérir la paraplégie et le Parkinson : une PME lavalloise pourrait détenir la solution

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°73

La science aurait-​elle enfin trouvé le moyen de guérir les lésions trau­ma­tiques de la moelle épinière, la mala­die de Parkin­son, la mala­die de Lou Gehrig, l’Alzheimer et les séquelles des acci­dents vascu­laires céré­braux ? Il est encore trop tôt pour dire oui.

Pour­tant, surveillez bien l’entreprise laval­loise Fortuna Fix. Cette biotech déve­loppe actuel­le­ment une solu­tion de régé­né­ra­tion de cellules souches neurales qui pour­rait bien­tôt boule­ver­ser l’univers de la médecine.

Située dans les locaux du Centre québé­cois d’in­no­va­tion en biotech­no­lo­gie (CQIB), l’incubateur de l’INRS-Institut Armand Frap­pier, à Laval Canada, Fortuna Fix est une société déri­vée de New World Laboratories.

Créée par un cher­cheur d’origine finlan­daise, Jan-​Eric Ahlfors, cette toute petite PME d’à peine dix employés est sur le point d’entamer les essais cliniques de phases I et II de sa nouvelle tech­no­lo­gie dans des hôpi­taux mont­réa­lais, toron­tois et de Saska­toon. « Des essais seront égale­ment réali­sés dans des hôpi­taux cali­for­niens », indique Masha Le Gris Stromme, vice-​présidente au déve­lop­pe­ment des affaires chez Fortuna Fix.

« Ces premiers essais vont prin­ci­pa­le­ment servir à établir le profil d’ef­fi­ca­cité et d’in­no­cuité des cellules souches neurales pour la mala­die de Parkin­son et pour les lésions de la moelle épinière », poursuit-​elle. Éven­tuel­le­ment, des tests pour­ront être effec­tués pour les cas d’Alzheimer, de la sclé­rose laté­rale amyo­tro­phique (mala­die de Lou Gehrig) et sur des patients ayant des séquelles d’accidents vascu­laires cérébraux.

Cette tech­no­lo­gie de repro­gram­ma­tion directe a pour avan­tage d’utiliser les cellules souches neurales des patients eux-​mêmes. « Non seule­ment elles ne requièrent aucun agent immu­no­sup­pres­seur, mais elles n’utilisent aucun tissu fœtal, embryon­naire ou autre proces­sus posant des problèmes d’ordre éthique », soulève la repré­sen­tante de Fortuna Fix. Son proces­sus de fabri­ca­tion entiè­re­ment auto­ma­tisé n’utilise, non plus, aucune mani­pu­la­tion géné­tique ni aucune compo­sante animale.

C’est grâce à une subven­tion de 25 Millions $ US, annon­cée plus tôt cette semaine, que Fortuna Fix peut désor­mais procé­der à ces premiers essais cliniques. L’argent provient de Sala­man­der Invest, un groupe d’investisseurs norvé­giens, et d’Amgen Ventures, une société améri­caine qui offre son soutien finan­cier aux socié­tés de biotech­no­lo­gie pour le déve­lop­pe­ment de nouvelles théra­pies. « C’est la première fois qu’Amgen vient en aide à une orga­ni­sa­tion spécia­li­sée dans la régé­né­ra­tion de cellules souches », signale fière­ment Mme Le Gris Stromme. 

Qu’est ce qui a poussé un cher­cheur finlan­dais à s’éta­blir à Laval, Canada.
Certains se demandent sans doute, ce qui a bien pu moti­ver un cher­cheur finlan­dais à venir s’établir à Laval en 2007 pour déve­lop­per sa tech­no­lo­gie de produc­tion de cellules souches neurales ? « L’ex-président Georges W. Bush est en partie respon­sable », explique Denis Bilo­deau, direc­teur des parte­na­riats en recherches et déve­lop­pe­ments pour New World Labo­ra­to­ries. Au début des années 2000, l’ex-président Bush avait décidé de mettre fin aux subven­tions pour la recherche des cellules souches régé­né­ra­tives. « La présence d’une forte commu­nauté de cher­cheurs en méde­cine régé­né­ra­tive au pays, sans oublier les géné­reux crédits d’impôts d’Investissement Québec, sont aussi d’autres raisons qui ont convaincu ce cher­cheur à quit­ter son labo­ra­toire du Massa­chu­setts pour emmé­na­ger en sol québé­cois », explique M. Bilodeau.

Bien que la commer­cia­li­sa­tion de cette tech­no­lo­gie ne soit pas encore pour demain, l’entreprise laval­loise compte doubler son person­nel d’ici la prochaine année. Fortuna Fix veut embau­cher d’autres cher­cheurs experts en cellules souches et méde­cine régé­né­ra­tive. Elle recherche égale­ment des spécia­listes en assu­rance qualité, en gestion de projet, en ingé­nie­rie biomé­di­cale, en affaires régle­men­taires sans oublier des rédac­teurs scien­ti­fiques pour rédi­ger les résul­tats des essais… et autres demandes de subven­tions et bourses qui lui permet­tront de pour­suivre ses recherches et son développement. 

Publié le 08/​11/​2017 à 11h02 par Clau­dine Hébert

Trans­mis par Nicole Lecou­vey

La parvalbumine, la protéine qui prévient les fibres amyloïdes

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°73

Le pois­son a long­temps été consi­déré comme un aliment sain, lié à l’amé­lio­ra­tion de la santé cogni­tive à long terme, mais les proces­sus sous-​jacents restent mal compris. Les acides gras oméga‑3 et ‑6 sont souvent évoqués comme à l’origine de ces effets cogni­tifs posi­tifs. Cette recherche invoque aussi le rôle posi­tif de la protéine parval­bu­mine. Car une carac­té­ris­tique de la mala­die de Parkin­son est la forma­tion de fibres amyloïdes par la protéine α‑synucléine. L’alpha-​synucléine est même parfois appe­lée la « protéine de Parkinson ». 

Les cher­cheurs suédois montrent que la parval­bu­mine peut former des struc­tures amyloïdes à partir de la protéine alpha-​synucléine. La parval­bu­mine « piège » les protéines de l’alpha-​synucléine, les utilise « à ses propres fins », les empê­chant ainsi de former plus tard leurs propres fibres amyloïdes dangereuses.

La parval­bu­mine kidnappe la « protéine de Parkin­son » et l’empêche de s’agré­ger, en indui­sant son regrou­pe­ment avant la forma­tion de fibres dange­reuses, explique l’auteur prin­ci­pal, le Dr Pernilla Wittung-​Stafshede, profes­seur de biolo­gie chimique.

Or la parval­bu­mine est très abon­dante dans certaines espèces de pois­sons : augmen­ter les apports de pois­son dans l’alimentation appa­raît donc comme un moyen simple et promet­teur de lutter contre la mala­die de Parkin­son. « Le pois­son est norma­le­ment beau­coup plus nutri­tif à la fin de l’été, en raison d’une acti­vité méta­bo­lique accrue », expliquent les cher­cheurs, « les niveaux de parval­bu­mine sont donc beau­coup plus élevés chez les pois­sons en automne ».

Le lien entre une consom­ma­tion accrue de pois­son et une meilleure santé à long terme pour le cerveau est établi depuis long­temps. Cette recherche de la Chal­mers Univer­sity of Tech­no­logy (Suède) en iden­ti­fie une raison possible, la parval­bu­mine, une protéine présente en grande quan­tité dans plusieurs espèces de pois­sons, qui contri­bue à préve­nir la forma­tion d’alpha-synucléine, une protéine étroi­te­ment asso­ciée à la mala­die de Parkinson.

Lu par Martine Delmond

Expérimentation à Montréal avec le P.o.N.S (Stimulation Neuromodulateur Portable)

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°73

Helius Medi­cal Tech­no­lo­gies Inc. (une société dédiée au bien-​être neuro­lo­gique), a récem­ment annoncé que l’étude pilote sur la sclé­rose en plaques (SEP) évaluant le dispo­si­tif de stimu­la­tion neuro­mo­du­la­teur portable (PoNS ™) de la société répon­dait à tous les objec­tifs de l’étude.

Le PoNS est un dispo­si­tif non inva­sif qui permet l’ad­mi­nis­tra­tion de neuro­sti­mu­la­tion par la langue. Le dispo­si­tif est basé sur le concept que la langue peut être utili­sée comme une entrée natu­relle et directe pour stimu­ler le cerveau, d’au­tant plus qu’elle est riche­ment inner­vée par des milliers de fibres nerveuses et inter­con­nec­tée par deux nerfs crâniens majeurs au tronc cérébral.

Le système PoNS est actuel­le­ment évalué au Canada, à l’Ins­ti­tut et hôpi­tal neuro­lo­giques de Mont­réal et au Centre PERFORM de l’Uni­ver­sité Concor­dia, en tant que théra­pie pour les troubles de la démarche et de l’équi­libre chez les patients atteints de SP. Au total, 14 parti­ci­pants (dont 7 atteints de SP active et 7 témoins) ont été soumis à cette tech­no­lo­gie de stimu­la­tion céré­brale non inva­sive en même temps que la physio­thé­ra­pie. Les avan­tages cliniques poten­tiels de la neuro­sti­mu­la­tion du PoNS ont été évalués et l’ima­ge­rie par réso­nance magné­tique fonc­tion­nelle (IRMf) a été utili­sée pour déter­mi­ner l’ef­fet du dispo­si­tif pendant que les parti­ci­pants effec­tuaient des tâches de mémoire de travail et d’ima­ge­rie mentale, avec ou sans stimulation.

Les résul­tats de l’IRMf ont révélé que le dispo­si­tif PoNS semble faci­li­ter la plas­ti­cité neuro­nale. En effet, après trai­te­ment, les patients atteints de SEP présentent une fonc­tion céré­brale simi­laire à celle des sujets sains. Les patients atteints de SEP ont égale­ment connu une amélio­ra­tion signi­fi­ca­tive de l’équi­libre après 14 semaines de trai­te­ment. En outre, les cher­cheurs ont signalé un bon « profil de sécu­rité » pour la théra­pie PoNS.

Les cher­cheurs de l’Ins­ti­tut et hôpi­tal neuro­lo­giques de Mont­réal sont satis­faits de l’exé­cu­tion de cette étude et sont enthou­sias­més par les résul­tats qui pointent vers une nouvelle fron­tière dans la recherche sur la réadap­ta­tion des lésions céré­brales. « Nous sommes heureux d’être à l’avant-​garde de la recherche qui pour­rait appor­ter cette tech­no­lo­gie aux patients dans le besoin », a déclaré le cher­cheur prin­ci­pal de l’étude, le Dr Gabriel Leonard, dans un commu­ni­qué de presse. 

« Nous sommes ravis des résul­tats qui concordent avec les études anté­rieures. Les données de l’IRMf montrent que le PoNS peut chan­ger la façon dont le cerveau fonc­tionne » a ajouté le Dr Jona­than Sackier, méde­cin en chef de Helius.« La mesure de l’ac­ti­vité céré­brale et les chan­ge­ments qui se produisent à travers l’IRMf sont conçus pour déter­mi­ner de manière objec­tive si, en fait, il existe des indi­ca­tions de chan­ge­ment neuro­plas­tique dans le cerveau. ».

Cette étude pilote a égale­ment permis à l’équipe de recherche d’iden­ti­fier les facteurs qui doivent être amélio­rés dans la concep­tion des futurs essais, y compris le recru­te­ment, le dépis­tage, la rando­mi­sa­tion et l’exé­cu­tion. Les auteurs ont déter­miné qu’un échan­tillon de 128 parti­ci­pants (64 avec MS active et 64 témoins) serait appro­prié pour une étude défi­ni­tive d’es­sai clinique sur la SEP.

« C’est un déve­lop­pe­ment passion­nant et promet­teur pour notre entre­prise, nos patients et la commu­nauté médi­cale. La prise en charge des symp­tômes causés par la SEP a été un défi pour la commu­nauté médi­cale et nous sommes ravis de pour­suivre PoNS en tant qu’ou­til théra­peu­tique poten­tiel » a déclaré le PDG d’He­lius, Philippe Deschamps. « Nous avons atteint tous les objec­tifs de cette étude et sommes opti­mistes car nous conti­nuons à faire progres­ser le dispo­si­tif PoNS à travers des essais cliniques ».

Les résul­tats de l’étude seront soumis pour publi­ca­tion dans un proche avenir. Aux États-​Unis, le dispo­si­tif PoNS est actuel­le­ment testé pour le trai­te­ment du trouble de l’équi­libre chez les patients présen­tant une lésion céré­brale trau­ma­tique légère à modé­rée. Helius prévoit de clas­ser l’ap­pa­reil pour l’au­to­ri­sa­tion de la Food and Drug Admi­nis­tra­tion américaine.

Posté sur le web le 16 janvier 2018
Lu par Michel David

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