Une cure à Ussat-les-bains …
Publié le 27 août 2006 à 13:50Partis de Lorient, accompagné de mon épouse, le dimanche 25 juin 2006 à 08h17, après un voyage en train de près de douze heures avec deux changements (Bordeaux, et Toulouse), nous arrivons dans les Pyrénées, à Tarascon-sur-Ariège. Là, un taxi nous prend en charge pour nous déposer à la localité voisine, Ussat-les-bains.
Ussat se trouve aux pieds de majestueuses montagnes, et, l’hôtel des thermes, en face d’un grand parc boisé où, au fond de celui-ci, coule l’Ariège. Mais aucun commerce, seul un petit bar fait un peu épicerie, lavomatique, point internet (en panne), et quelques maisons inhabitées.
Lundi 26, les choses sérieuses commencent, rendez-vous chez le médecin thermal à 09h30, à un embranchement, un parc après deux maisons, au fond du parc un immeuble ancien restauré avec, au rez de chaussée, le cabinet médical. Après avoir constitué mon dossier en me posant diverses questions sur mes troubles et mon traitement, elle rédige l’ordonnance de soins. A l’issue, passage obligatoire par le bureau des entrées de la station thermale pour l’enregistrement du dossier et la confection du planning de soins. C’est parti, je débute ma cure à 11h30, facile car tout est sur place.
En effet, sans le savoir, nous avions réservé, en pension complète, à l’hôtel thermal du parc. Il comprend, au rez de chaussée, la salle à manger, au premier étage, les thermes, salle de gymnastique, piscine thermale, et salle de repos, au deuxième, troisième, et quatrième étages les chambres, puis au cinquième et dernier, une piscine couverte avec solarium réservés aux résidents de l’hôtel.
Après m’être changé, dans notre chambre au quatrième face au parc, je descends au premier par l’ascenseur. Revêtu d’un peignoir blanc, une serviette blanche à la main, j’arpente les thermes. Premier soin, massage sous l’eau thermale par Jean-Louis, le kiné, puis installation dans une baignoire, remplie d’eau thermale à environ 30°, mise en route d’un bain bouillonnant pendant 10 mn, deuxième soin, puis à hydrojets balayant par intermittence plantes des pieds, mollets, genoux, cuisses, hanches, côte, et dos pendant 10 mn, troisième soin, et, pour finir, pendant également 10 mn, comme quatrième soin, une douche sous-marine : jet sous pression promené, dans la baignoire, de façon rotative par la « baigneuse » sur les pieds, les chevilles, les mollets, les genoux, les cuisses alternativement une jambe après l’autre. J’effectue donc ces quatre soins thermaux tous les matins, de 09h30 à 10h45, du lundi au samedi inclus, puis repos jusqu’au déjeuner.
Quant aux après-midi, identiques chaque semaine selon le programme, ils sont bien remplis : lundi 15h45 gymnastique douce en piscine thermale, mardi 14h00 atelier de psychomotricité, 15h15 séance de relaxation-sophrologie, mercredi 14h30 excursion en autocar, jeudi 15h00 atelier de psychomotricité, 16h30 séance de relaxation-sophrologie, vendredi 16h45 gymnastique douce en piscine thermale, samedi 16h00 atelier chant. Nous sommes répartis, en deux groupes de dix personnes composés uniquement de malades et d’accompagnants.
Tous les lundis et vendredis, pendant une heure, séance de gymnastique douce en piscine, remplie d’eau thermale, par Gérome, un maître nageur sauveteur exigeant et compétant. Il ne faut pas croire que se déverrouiller les membres et articulations sont chose facile, sachant que dans chaque groupe les malades ne sont pas au même stade évolutif de la maladie, il faut tout réapprendre les gestes naturels, marcher sur la pointe des pieds, sur les talons, marcher en levant les genoux, en montant les talons aux fesses, marcher en touchant le dessous de pied avec la main opposée, marcher les jambes raides, puis toutes sortes d’étirements musculaires tout en se tenant heureusement à la barre qui fait le tour du bassin. La fatigue musculaire occasionnée, par cette gymnastique, ajoutée à celle provoquée par l’eau thermale, vous oblige à vous reposer un peu avant d’aller dîner.
Le premier lundi, après une séance de gymnastique douce en piscine, à 18h00, à la salle d’animation, un cocktail de bienvenue spécial parkinson orchestré par le directeur de la station thermale, Monsieur Sanfilippo, et l’animatrice, Emilie, réunissait tous les malades et accompagnants. Nous nous présentons chacun à notre tour, racontons nos difficultés, la France entière est pratiquement représentée, avec une personne des Landes nous sommes les plus jeunes, 50 ans, et la doyenne 84. Puis après ces présentations, l’animatrice nous demande de faire un choix, à main levée, pour définir trois excursions parmi les dix proposées. Le groupe décide de se promener au plateau de « Beille », de visiter la carrière de talc, et la ville de Mirepoix. Ceci se termine, dans la bonne humeur, par la dégustation d’un apéritif régional « l’Hypocras », composé de plantes médicinales, fabriqué à Tarascon sur Ariège.
Tous les mardis et jeudis, pour commencer, dans la salle de repos de la résidence « Napoléon », par une grande chaleur, une heure de psychomotricité avec Jean-Louis, kiné, qui nous recommande fermement, mais gentiment, surtout de bouger, le pire ennemi du parkinsonien étant l’immobilisme. A l’heure de l’ordinateur, le doigt sur la souris, la tête qui fixe trop longtemps l’écran, les parties du corps ne bougent plus suffisamment. Pendant ces trois semaines nous avons réappris, avec son aide, la marche, le balancement des bras, la marche en arrière, la marche de côté, balancement latéral, étirements, rotation tête-tronc à droite et à gauche, comment s’asseoir et se lever, comment se relever après une chute ou du lit, et plein d’autres « amusements musculaires ». Après être bien rompus par cette gymnastique spéciale, nous regagnons la salle de repos des thermes au premier étage de l’hôtel, où nous attend Alain, sophrologue. En six courtes séances il nous a appris, non sans mal, à respirer en trois temps : le ventre, le plexus, et les épaules, puis à essayer de se relaxer et de positiver en mettant l’accent, comme il dit, sur les petits moments de bonheur simple, et enfin à essayer d’effectuer la toilette énergétique.
Le mercredi de la première semaine, les mercredi et samedi de la deuxième semaine, un car est venu nous chercher pour nous emmener en excursions. La première, découverte du plateau de Beille avec goûter en altitude : tarte à la myrtille et boisson ; la deuxième, le temps peu clément nous a empêché de découvrir la carrière de talc, mais nous sommes allés visiter le parc de la préhistoire ; et la troisième, par un soleil de plomb, nous avons donné libre cours à notre flânerie pour découvrir la ville moyennageuse de Mirepoix.
Quant au mercredi après-midi de la troisième semaine, une conférence suivie d’un débat, questions réponses, conduite avec beaucoup de complaisance par le docteur Brefel-Courbon, neurologue au centre hospitalier urbain « Purpan » de Toulouse, a permis à chacun d’entre nous d’avoir une approche sur tous les médicaments existants, et d’entendre parler des nouvelles recherches en cours, auxquelles la France ne participe pas.
Et tous les jours, après les soins du matin, l’obligation de boire un demi-verre d’eau thermale.
Pour terminer dans la gentillesse et la bonne humeur cette cure, nous avons dîné le troisième, et dernier vendredi, tous ensembles, échangé nos adresses avec promesse de s’écrire.
Pendant trois semaines, loin des soucis quotidiens, dans un paysage magnifique, au calme, sans le regard d’autrui, on peut penser à soi, se dépasser dans l’effort, se sentir dans un monde égalitaire entre amis, un vrai havre de paix où l’on oublie tout …
François Bert habitué du Point rencontre de Quimperlé, peut être joint au 02 90 98 12 52
Ou par mel : bert.francois@neuf.fr
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Bonjour à tous,
je remonte ce sujet car je suis allée moi aussi cette année en juin à Ussat les bains. Je n’étais pas brillante avant de partir et, contrairement au témoignage de François, je me suis félicitée de n’avoir pas choisi « le programme spécial Parkinson » (en supplément de la cure proprement dite et non remboursé par la sécu) qu’on m’avait d’ailleurs déconseillé car il est très fatigant, en plus de la cure qui l’est déjà. C’était ma 1ere cure thermale, on m’avait prévenue que c’était efficace mais très pénible physiquement, je confirme que c’est vrai.
Mon cas est un peu particulier, j’ai été diagnostiquée en 2015, à 51 ans. Je ne prenais pas de chimie et essayais de tester plusieurs traitements naturels, sans grand succès. Je suis donc arrivée en juin déjà bien fatiguée. Mon mari et moi avions réservé un petit logement à la résidence Napoléon. C’est pratique car c’est juste au-dessus des thermes, il n’y a qu’à prendre l’ascenseur pour descendre (il y a deux lieux de soins, un dans le même bâtiment que l’hôtel comme indiqué par François, et l’autre dans la résidence Napoléon, les soins sont identiques)… En 2006, l’ensemble devait être plus pimpant que maintenant, la station aurait bien besoin d’un peu de rénovation.
Le logement, 2 pièces +salle de bain avec baignoire, sans douche, est au dernier étage, dans les arbres et côté rivière. Déception, les chaises-de collectivité — on les retrouve partout dans la station- sont lourdes et hautes par rapport à la table de la cuisine. Impossible pour moi de me servir du canapé clic-clac, inconfortable et difficile de m’en extraire. On a dû acheter une chaise pliante de camping qui m’a bien rendu service. Les lits jumeaux : matelas trop mou pour moi, une épreuve pour m’en sortir. Heureusement il y avait un peu de place pour m’allonger et me relaxer par-terre sur la moquette…
Autre déception et non des moindres : le bruit, pas le bruit intérieur mais celui incessant de la voie rapide (Toulouse-Barcelone) qui est toute proche et qui n’est pas mentionnée dans la brochure de présentation de la station. François n’en parle pas, elle n’existait peut-être pas il y a 11 ans ? C’est dommage, car même la rivière juste sous l’immeuble ni les magnifiques arbres du parc ne réussissent à couvrir ce bruit incessant, et en plus certaines nuits ils faisaient des travaux de goudronnage avec de gros engins ! Avec la chaleur, il fallait choisir entre fermer les fenêtres ou se payer le vacarme… Pas de climatisation. Merci les boules Quiès…
Sinon les soins (massage sous l’eau de 10′ sur une table où j’avais du mal à monter, rester sur le ventre et descendre/bain 10′+ massage au jet rapide+10’de bain bouillonnant+10′ de trempette/ 3′ de douche circulaire/ boire un verre d’eau, 1h environ en tout) n’ont rien d’extraordinaire en apparence mais tout est bien organisé et cela suffit à constater la puissance de ces eaux. Le personnel est affairé (je passais en fin de matinée et on faisait déjà le ménage pour fermer) mais charmant et attentionné. Le docteur thermal m’avait recommandé de ne rien faire du tout et de bien me reposer après les soins pendant au moins 1 heure, je n’ai pas eu de mal à obéir ! Tous mes symptômes, même mon psoriasis ! semblaient empirer… — C’est normal m’a dit le docteur, mais vous verrez vous ressentirez les bienfaits de la cure 1 mois après, voire plus tard… C’est aussi ce que semblaient dire des curistes habitués du lieu.
Heureusement que mon mari se chargeait de l’intendance, il a beaucoup apprécié le marché de la charmante ville de Tarascon-sur-Ariège où l’on trouve aussi tout ce qu’il faut en bio. Quant à moi, je pouvais tout juste me promener dans le vaste parc de l’établissement thermal, où les vieux bancs non plus ne sont guère confortables hélas. Si j’ai un conseil à donner, apportez votre siège pliant ! Il y avait des activités (payantes ou gratuites) qui avaient l’air sympas mais j’étais trop fatiguée pour y participer, je faisais une fixation sur les sièges pas commodes pour moi, je n’avais pas envie de voir du monde ni de faire de sorties.
J’ai attendu le mieux être promis à mon retour… Mais je m’étais posée des limites au naturel et me suis enfin décidée à prendre de la levodopa (le Modopar que m’avait prescrit mon neurologue quelques mois plus tôt) ça n’a pas eu les effets négatifs que j’appréhendais. Par contre, j’ai souffert de la chaleur et j’ai eu un gros abcès parodontal (crise d’élimination ?). Quand il a été résorbé, j’ai senti que je commençais à aller mieux, environ 1 mois après la cure donc, et ‑je touche du bois- ça a continué, je vais beaucoup mieux, mon entourage a pu le confirmer.
Je pense retourner à Ussat, les eaux sont très puissantes, ça vaut le coup d’y aller, ça complète bien une démarche de soins alternatifs, mais on cherchera un gîte dans les environs, dans un endroit calme, loin de la route. À suivre…
Commentaire by Parkinette — 20 octobre 2017 #
bonjour
je suis fibromyalgique et j aimerai savoir si des personnes sont venus aux d ussat et comment cela s est passé pour elles.
merci
Commentaire by bonvoisin — 12 janvier 2008 #
Je suis en train de préparer une cure de trois semaines, prescrite par mon médecin généraliste, le Docteur Ghrénassia (Venerque 31), à commencer entre le 25/10/06 et le 30/10/06 (selon vos disponibilités et les miennes). Je sais qu’ensuite votre centre va fermer. J’envoie aujourd’hui la demande de prise en charge à la Sécurité sociale et mon employeur (les Éditions Milan à Toulouse) en est dores et déjà informé.
Merci d’en prendre note et de me faire des propositions. Vous pouvez me jointre par téléphone, soit à mon domicile au 05 62 23 42 93, soit au travail (ligne direct : 05 61 76 65 83).
J’explore un peu plus votre site et, quoi qu’il en soit, je vous appelle très prochainement.
Cordialement,
Hélène Schmitt
Commentaire by Schmitt Hélène — 12 septembre 2006 #