Ne pas être qu'un "patient" ...

Une cure à Ussat-les-bains …

Partis de Lorient, accom­pa­gné de mon épouse, le dimanche 25 juin 2006 à 08h17, après un voyage en train de près de douze heures avec deux chan­ge­ments (Bordeaux, et Toulouse), nous arri­vons dans les Pyré­nées, à Tarascon-​sur-​Ariège. Là, un taxi nous prend en charge pour nous dépo­ser à la loca­lité voisine, Ussat-les-bains.
Ussat se trouve aux pieds de majes­tueuses montagnes, et, l’hôtel des thermes, en face d’un grand parc boisé où, au fond de celui-​ci, coule l’Ariège. Mais aucun commerce, seul un petit bar fait un peu épice­rie, lavo­ma­tique, point inter­net (en panne), et quelques maisons inhabitées.

Lundi 26, les choses sérieuses commencent, rendez-​vous chez le méde­cin ther­mal à 09h30, à un embran­che­ment, un parc après deux maisons, au fond du parc un immeuble ancien restauré avec, au rez de chaus­sée, le cabi­net médi­cal. Après avoir consti­tué mon dossier en me posant diverses ques­tions sur mes troubles et mon trai­te­ment, elle rédige l’ordonnance de soins. A l’issue, passage obli­ga­toire par le bureau des entrées de la station ther­male pour l’enregistrement du dossier et la confec­tion du plan­ning de soins. C’est parti, je débute ma cure à 11h30, facile car tout est sur place.

En effet, sans le savoir, nous avions réservé, en pension complète, à l’hôtel ther­mal du parc. Il comprend, au rez de chaus­sée, la salle à manger, au premier étage, les thermes, salle de gymnas­tique, piscine ther­male, et salle de repos, au deuxième, troi­sième, et quatrième étages les chambres, puis au cinquième et dernier, une piscine couverte avec sola­rium réser­vés aux rési­dents de l’hôtel.

Après m’être changé, dans notre chambre au quatrième face au parc, je descends au premier par l’ascenseur. Revêtu d’un peignoir blanc, une serviette blanche à la main, j’arpente les thermes. Premier soin, massage sous l’eau ther­male par Jean-​Louis, le kiné, puis instal­la­tion dans une baignoire, remplie d’eau ther­male à envi­ron 30°, mise en route d’un bain bouillon­nant pendant 10 mn, deuxième soin, puis à hydro­jets balayant par inter­mit­tence plantes des pieds, mollets, genoux, cuisses, hanches, côte, et dos pendant 10 mn, troi­sième soin, et, pour finir, pendant égale­ment 10 mn, comme quatrième soin, une douche sous-​marine : jet sous pres­sion promené, dans la baignoire, de façon rota­tive par la « baigneuse » sur les pieds, les chevilles, les mollets, les genoux, les cuisses alter­na­ti­ve­ment une jambe après l’autre. J’effectue donc ces quatre soins ther­maux tous les matins, de 09h30 à 10h45, du lundi au samedi inclus, puis repos jusqu’au déjeuner.

Quant aux après-​midi, iden­tiques chaque semaine selon le programme, ils sont bien remplis : lundi 15h45 gymnas­tique douce en piscine ther­male, mardi 14h00 atelier de psycho­mo­tri­cité, 15h15 séance de relaxation-​sophrologie, mercredi 14h30 excur­sion en auto­car, jeudi 15h00 atelier de psycho­mo­tri­cité, 16h30 séance de relaxation-​sophrologie, vendredi 16h45 gymnas­tique douce en piscine ther­male, samedi 16h00 atelier chant. Nous sommes répar­tis, en deux groupes de dix personnes compo­sés unique­ment de malades et d’accompagnants.

Tous les lundis et vendre­dis, pendant une heure, séance de gymnas­tique douce en piscine, remplie d’eau ther­male, par Gérome, un maître nageur sauve­teur exigeant et compé­tant. Il ne faut pas croire que se déver­rouiller les membres et arti­cu­la­tions sont chose facile, sachant que dans chaque groupe les malades ne sont pas au même stade évolu­tif de la mala­die, il faut tout réap­prendre les gestes natu­rels, marcher sur la pointe des pieds, sur les talons, marcher en levant les genoux, en montant les talons aux fesses, marcher en touchant le dessous de pied avec la main oppo­sée, marcher les jambes raides, puis toutes sortes d’étirements muscu­laires tout en se tenant heureu­se­ment à la barre qui fait le tour du bassin. La fatigue muscu­laire occa­sion­née, par cette gymnas­tique, ajou­tée à celle provo­quée par l’eau ther­male, vous oblige à vous repo­ser un peu avant d’aller dîner.

Le premier lundi, après une séance de gymnas­tique douce en piscine, à 18h00, à la salle d’animation, un cock­tail de bien­ve­nue spécial parkin­son orches­tré par le direc­teur de la station ther­male, Monsieur Sanfi­lippo, et l’animatrice, Emilie, réunis­sait tous les malades et accom­pa­gnants. Nous nous présen­tons chacun à notre tour, racon­tons nos diffi­cul­tés, la France entière est prati­que­ment repré­sen­tée, avec une personne des Landes nous sommes les plus jeunes, 50 ans, et la doyenne 84. Puis après ces présen­ta­tions, l’animatrice nous demande de faire un choix, à main levée, pour défi­nir trois excur­sions parmi les dix propo­sées. Le groupe décide de se prome­ner au plateau de « Beille », de visi­ter la carrière de talc, et la ville de Mire­poix. Ceci se termine, dans la bonne humeur, par la dégus­ta­tion d’un apéri­tif régio­nal « l’Hypocras », composé de plantes médi­ci­nales, fabri­qué à Taras­con sur Ariège.

Tous les mardis et jeudis, pour commen­cer, dans la salle de repos de la rési­dence « Napo­léon », par une grande chaleur, une heure de psycho­mo­tri­cité avec Jean-​Louis, kiné, qui nous recom­mande ferme­ment, mais genti­ment, surtout de bouger, le pire ennemi du parkin­so­nien étant l’immobilisme. A l’heure de l’ordinateur, le doigt sur la souris, la tête qui fixe trop long­temps l’écran, les parties du corps ne bougent plus suffi­sam­ment. Pendant ces trois semaines nous avons réap­pris, avec son aide, la marche, le balan­ce­ment des bras, la marche en arrière, la marche de côté, balan­ce­ment laté­ral, étire­ments, rota­tion tête-​tronc à droite et à gauche, comment s’asseoir et se lever, comment se rele­ver après une chute ou du lit, et plein d’autres « amuse­ments muscu­laires ». Après être bien rompus par cette gymnas­tique spéciale, nous rega­gnons la salle de repos des thermes au premier étage de l’hôtel, où nous attend Alain, sophro­logue. En six courtes séances il nous a appris, non sans mal, à respi­rer en trois temps : le ventre, le plexus, et les épaules, puis à essayer de se relaxer et de posi­ti­ver en mettant l’accent, comme il dit, sur les petits moments de bonheur simple, et enfin à essayer d’effectuer la toilette énergétique.

Le mercredi de la première semaine, les mercredi et samedi de la deuxième semaine, un car est venu nous cher­cher pour nous emme­ner en excur­sions. La première, décou­verte du plateau de Beille avec goûter en alti­tude : tarte à la myrtille et bois­son ; la deuxième, le temps peu clément nous a empê­ché de décou­vrir la carrière de talc, mais nous sommes allés visi­ter le parc de la préhis­toire ; et la troi­sième, par un soleil de plomb, nous avons donné libre cours à notre flâne­rie pour décou­vrir la ville moyen­na­geuse de Mirepoix.

Quant au mercredi après-​midi de la troi­sième semaine, une confé­rence suivie d’un débat, ques­tions réponses, conduite avec beau­coup de complai­sance par le docteur Brefel-​Courbon, neuro­logue au centre hospi­ta­lier urbain « Purpan » de Toulouse, a permis à chacun d’entre nous d’avoir une approche sur tous les médi­ca­ments exis­tants, et d’entendre parler des nouvelles recherches en cours, auxquelles la France ne parti­cipe pas.

Et tous les jours, après les soins du matin, l’obligation de boire un demi-​verre d’eau thermale.

Pour termi­ner dans la gentillesse et la bonne humeur cette cure, nous avons dîné le troi­sième, et dernier vendredi, tous ensembles, échangé nos adresses avec promesse de s’écrire.

Pendant trois semaines, loin des soucis quoti­diens, dans un paysage magni­fique, au calme, sans le regard d’autrui, on peut penser à soi, se dépas­ser dans l’effort, se sentir dans un monde égali­taire entre amis, un vrai havre de paix où l’on oublie tout …

Fran­çois Bert habi­tué du Point rencontre de Quim­perlé, peut être joint au 02 90 98 12 52
Ou par mel : bert.francois@neuf.fr

3 Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. Bonjour à tous,

    je remonte ce sujet car je suis allée moi aussi cette année en juin à Ussat les bains. Je n’étais pas brillante avant de partir et, contrai­re­ment au témoi­gnage de Fran­çois, je me suis féli­ci­tée de n’avoir pas choisi « le programme spécial Parkin­son » (en supplé­ment de la cure propre­ment dite et non remboursé par la sécu) qu’on m’avait d’ailleurs décon­seillé car il est très fati­gant, en plus de la cure qui l’est déjà. C’était ma 1ere cure ther­male, on m’avait préve­nue que c’était effi­cace mais très pénible physi­que­ment, je confirme que c’est vrai.

    Mon cas est un peu parti­cu­lier, j’ai été diag­nos­ti­quée en 2015, à 51 ans. Je ne prenais pas de chimie et essayais de tester plusieurs trai­te­ments natu­rels, sans grand succès. Je suis donc arri­vée en juin déjà bien fati­guée. Mon mari et moi avions réservé un petit loge­ment à la rési­dence Napo­léon. C’est pratique car c’est juste au-​dessus des thermes, il n’y a qu’à prendre l’as­cen­seur pour descendre (il y a deux lieux de soins, un dans le même bâti­ment que l’hô­tel comme indi­qué par Fran­çois, et l’autre dans la rési­dence Napo­léon, les soins sont iden­tiques)… En 2006, l’en­semble devait être plus pimpant que main­te­nant, la station aurait bien besoin d’un peu de rénovation.

    Le loge­ment, 2 pièces +salle de bain avec baignoire, sans douche, est au dernier étage, dans les arbres et côté rivière. Décep­tion, les chaises-​de collec­ti­vité — on les retrouve partout dans la station- sont lourdes et hautes par rapport à la table de la cuisine. Impos­sible pour moi de me servir du canapé clic-​clac, incon­for­table et diffi­cile de m’en extraire. On a dû ache­ter une chaise pliante de camping qui m’a bien rendu service. Les lits jumeaux : mate­las trop mou pour moi, une épreuve pour m’en sortir. Heureu­se­ment il y avait un peu de place pour m’al­lon­ger et me relaxer par-​terre sur la moquette…

    Autre décep­tion et non des moindres : le bruit, pas le bruit inté­rieur mais celui inces­sant de la voie rapide (Toulouse-​Barcelone) qui est toute proche et qui n’est pas mention­née dans la brochure de présen­ta­tion de la station. Fran­çois n’en parle pas, elle n’exis­tait peut-​être pas il y a 11 ans ? C’est dommage, car même la rivière juste sous l’im­meuble ni les magni­fiques arbres du parc ne réus­sissent à couvrir ce bruit inces­sant, et en plus certaines nuits ils faisaient des travaux de goudron­nage avec de gros engins ! Avec la chaleur, il fallait choi­sir entre fermer les fenêtres ou se payer le vacarme… Pas de clima­ti­sa­tion. Merci les boules Quiès…

    Sinon les soins (massage sous l’eau de 10′ sur une table où j’avais du mal à monter, rester sur le ventre et descendre/​bain 10′+ massage au jet rapide+10’de bain bouillonnant+10′ de trempette/​ 3′ de douche circulaire/​ boire un verre d’eau, 1h envi­ron en tout) n’ont rien d’ex­tra­or­di­naire en appa­rence mais tout est bien orga­nisé et cela suffit à consta­ter la puis­sance de ces eaux. Le person­nel est affairé (je passais en fin de mati­née et on faisait déjà le ménage pour fermer) mais char­mant et atten­tionné. Le docteur ther­mal m’avait recom­mandé de ne rien faire du tout et de bien me repo­ser après les soins pendant au moins 1 heure, je n’ai pas eu de mal à obéir ! Tous mes symp­tômes, même mon psoria­sis ! semblaient empi­rer… — C’est normal m’a dit le docteur, mais vous verrez vous ressen­ti­rez les bien­faits de la cure 1 mois après, voire plus tard… C’est aussi ce que semblaient dire des curistes habi­tués du lieu.

    Heureu­se­ment que mon mari se char­geait de l’in­ten­dance, il a beau­coup appré­cié le marché de la char­mante ville de Tarascon-​sur-​Ariège où l’on trouve aussi tout ce qu’il faut en bio. Quant à moi, je pouvais tout juste me prome­ner dans le vaste parc de l’éta­blis­se­ment ther­mal, où les vieux bancs non plus ne sont guère confor­tables hélas. Si j’ai un conseil à donner, appor­tez votre siège pliant ! Il y avait des acti­vi­tés (payantes ou gratuites) qui avaient l’air sympas mais j’étais trop fati­guée pour y parti­ci­per, je faisais une fixa­tion sur les sièges pas commodes pour moi, je n’avais pas envie de voir du monde ni de faire de sorties.

    J’ai attendu le mieux être promis à mon retour… Mais je m’étais posée des limites au natu­rel et me suis enfin déci­dée à prendre de la levo­dopa (le Modo­par que m’avait pres­crit mon neuro­logue quelques mois plus tôt) ça n’a pas eu les effets néga­tifs que j’ap­pré­hen­dais. Par contre, j’ai souf­fert de la chaleur et j’ai eu un gros abcès paro­don­tal (crise d’éli­mi­na­tion ?). Quand il a été résorbé, j’ai senti que je commen­çais à aller mieux, envi­ron 1 mois après la cure donc, et ‑je touche du bois- ça a conti­nué, je vais beau­coup mieux, mon entou­rage a pu le confirmer.

    Je pense retour­ner à Ussat, les eaux sont très puis­santes, ça vaut le coup d’y aller, ça complète bien une démarche de soins alter­na­tifs, mais on cher­chera un gîte dans les envi­rons, dans un endroit calme, loin de la route. À suivre…

    Commentaire by Parkinette — 20 octobre 2017 #

  2. bonjour

    je suis fibro­my­al­gique et j aime­rai savoir si des personnes sont venus aux d ussat et comment cela s est passé pour elles.

    merci

    Commentaire by bonvoisin — 12 janvier 2008 #

  3. Je suis en train de prépa­rer une cure de trois semaines, pres­crite par mon méde­cin géné­ra­liste, le Docteur Ghré­nas­sia (Venerque 31), à commen­cer entre le 25/​10/​06 et le 30/​10/​06 (selon vos dispo­ni­bi­li­tés et les miennes). Je sais qu’en­suite votre centre va fermer. J’en­voie aujourd’­hui la demande de prise en charge à la Sécu­rité sociale et mon employeur (les Éditions Milan à Toulouse) en est dores et déjà informé.
    Merci d’en prendre note et de me faire des propo­si­tions. Vous pouvez me jointre par télé­phone, soit à mon domi­cile au 05 62 23 42 93, soit au travail (ligne direct : 05 61 76 65 83).
    J’ex­plore un peu plus votre site et, quoi qu’il en soit, je vous appelle très prochainement.

    Cordia­le­ment,

    Hélène Schmitt

    Commentaire by Schmitt Hélène — 12 septembre 2006 #

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