Randonnée autour du Mont Blanc
Publié le 05 octobre 2006 à 07:54Article paru dans LE PARKINSONIEN INDEPENDANT ‑N°26 — septembre 2006
Invité par une amie à me joindre à un groupe de randonneurs, je me suis retrouvé embarqué dans une aventure que je ne croyais pas à ma portée. Et pourtant…
Il faut dire que régulièrement je pratique la marche avec des amis : départ pour la journée dans le Luberon ou les Alpilles. C’est excellent pour coordonner les mouvements et ça entretient le cœur et le corps. Mais là il s’agissait d’un autre défi : 7 jours de marche de six à huit heures par jour ; soit, pour donner un ordre d’idée, 120 Kms et 3 000 mètres de dénivelée (le cumul de toutes les montées).
Je me suis donc préparé à cette épreuve en faisant plus régulièrement des parcours accidentés dans les Calanques et un week-end dans la Vallée des Merveilles située dans le Mercantour au-dessus de Nice, une balade avec 1 100 mètres de dénivelé.
Je craignais l’intervention impromptue de Parkinson qui m’aurait cloué, coincé dans une impasse. Je ne voulais pas obliger tout le groupe à supporter cette difficulté et le retarder dans ses déplacements…
En fait, le guide, prévenu de mon éventuelle appréhension, s’est tout autant intéressé à ma situation qu’à chacun des membres de l’équipe ; elle était constituée de couples avec de jeunes adolescents qui savaient marcher vite mais n’avaient pas toujours la résistance sur la durée.
Pour les connaisseurs, nous sommes partis des Houches pour atteindre les Contamines ; le lendemain nous sommes montés au col du Bonhomme (2 329 m.) pour atteindre, le troisième jour, Courmayeur en Italie après avoir traversé la Ville des Glaciers. Le quatrième jour nous franchissons le col Ferret (2 537 m.) pour entrer en Suisse et grimper à la Fenêtre d’Arpette (2 665 m.) ; puis retour le sixième jour dans la vallée de Chamonix par le col de Balme…
Nous avons eu la chance de bénéficier d’un temps splendide sans une goutte de pluie ni d’orage comme souvent en haute montagne : toutes les conditions étaient réunies pour une réussite de cette randonnée.
L’hébergement en gîtes collectifs ne m’a pas posé de problèmes particuliers.
Ce fût un périple magnifique dans un cadre grandiose où la principale difficulté que je rencontrais s’est portée sur mes genoux dans les descentes, problème qui peut toucher n’importe qui et n’est pas lié au Parkinson.
En décrivant sommairement ce voyage, je ne veux qu’indiquer à tout un chacun que, en sachant doser son effort, en se préparant sérieusement comme pour toute épreuve sportive et en étant assuré d’un encadrement correct, rien ne nous est interdit ; bien au contraire…
C’est le véritable enseignement que j’en ai tiré. Il faut savoir ne pas s’installer dans la maladie comme dans un cocon trop précieux et qui rend impossible toute action soi-disant réservée à des « bien-portants » !
Mais ne croyez que je veuille « donner une leçon » : c’est à chacun de mesurer sa capacité et ce qu’il peut accomplir pour se dépasser. Je voulais juste indiquer à nos « accompagnants » qu’ils peuvent, quelquefois, savoir prendre – et nous faire prendre – des risques limités pour nous sortir de nos habitudes ankylosantes !
Jean GRAVELEAU
graveleau.jean2@wanadoo.fr
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