Ne pas être qu'un "patient" ...

Randonnée autour du Mont Blanc

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDEPENDANT ‑N°26 — septembre 2006 

Invité par une amie à me joindre à un groupe de randon­neurs, je me suis retrouvé embar­qué dans une aven­ture que je ne croyais pas à ma portée. Et pourtant…

Il faut dire que régu­liè­re­ment je pratique la marche avec des amis : départ pour la jour­née dans le Lube­ron ou les Alpilles. C’est excellent pour coor­don­ner les mouve­ments et ça entre­tient le cœur et le corps. Mais là il s’agissait d’un autre défi : 7 jours de marche de six à huit heures par jour ; soit, pour donner un ordre d’idée, 120 Kms et 3 000 mètres de déni­ve­lée (le cumul de toutes les montées).

Je me suis donc préparé à cette épreuve en faisant plus régu­liè­re­ment des parcours acci­den­tés dans les Calanques et un week-​end dans la Vallée des Merveilles située dans le Mercan­tour au-​dessus de Nice, une balade avec 1 100 mètres de dénivelé.

Je crai­gnais l’intervention impromp­tue de Parkin­son qui m’aurait cloué, coincé dans une impasse. Je ne voulais pas obli­ger tout le groupe à suppor­ter cette diffi­culté et le retar­der dans ses déplacements…

En fait, le guide, prévenu de mon éven­tuelle appré­hen­sion, s’est tout autant inté­ressé à ma situa­tion qu’à chacun des membres de l’équipe ; elle était consti­tuée de couples avec de jeunes adoles­cents qui savaient marcher vite mais n’avaient pas toujours la résis­tance sur la durée.

Pour les connais­seurs, nous sommes partis des Houches pour atteindre les Conta­mines ; le lende­main nous sommes montés au col du Bonhomme (2 329 m.) pour atteindre, le troi­sième jour, Cour­mayeur en Italie après avoir traversé la Ville des Glaciers. Le quatrième jour nous fran­chis­sons le col Ferret (2 537 m.) pour entrer en Suisse et grim­per à la Fenêtre d’Arpette (2 665 m.) ; puis retour le sixième jour dans la vallée de Chamo­nix par le col de Balme…

Nous avons eu la chance de béné­fi­cier d’un temps splen­dide sans une goutte de pluie ni d’orage comme souvent en haute montagne : toutes les condi­tions étaient réunies pour une réus­site de cette randonnée.

L’hébergement en gîtes collec­tifs ne m’a pas posé de problèmes particuliers.

Ce fût un périple magni­fique dans un cadre gran­diose où la prin­ci­pale diffi­culté que je rencon­trais s’est portée sur mes genoux dans les descentes, problème qui peut toucher n’importe qui et n’est pas lié au Parkinson.

En décri­vant sommai­re­ment ce voyage, je ne veux qu’indiquer à tout un chacun que, en sachant doser son effort, en se prépa­rant sérieu­se­ment comme pour toute épreuve spor­tive et en étant assuré d’un enca­dre­ment correct, rien ne nous est inter­dit ; bien au contraire…

C’est le véri­table ensei­gne­ment que j’en ai tiré. Il faut savoir ne pas s’installer dans la mala­die comme dans un cocon trop précieux et qui rend impos­sible toute action soi-​disant réser­vée à des « bien-portants » !

Mais ne croyez que je veuille « donner une leçon » : c’est à chacun de mesu­rer sa capa­cité et ce qu’il peut accom­plir pour se dépas­ser. Je voulais juste indi­quer à nos « accom­pa­gnants » qu’ils peuvent, quel­que­fois, savoir prendre – et nous faire prendre – des risques limi­tés pour nous sortir de nos habi­tudes ankylosantes !

Jean GRAVELEAU
graveleau.jean2@wanadoo.fr

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