Le Parkinson naît-il dans l’estomac ?
Publié le 30 août 2010 à 10:09Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°42 – septembre 2010
Par Jörg Rothweiler du « Parkinson Suisse » de juin 2010
Bien que les connaissances sur le Parkinson soient en constante progression, le déclencheur de la maladie reste inconnu. Pour la première fois, des chercheurs de l’Université de Technologie de Dresde ont pu simuler chez l’animal la progression de la maladie telle qu’elle se manifeste chez l’homme, en appliquant par sonde gastrique de la roténone, un pesticide naturel qui ne passe pas dans le sang.
La roténone inhibe la respiration cellulaire mitochondriale. Le rôle des troubles de la fonction mitochondriale dans le déclenchement du Parkinson sur le plan cellulaire fait depuis longtemps l’objet de débats. On sait également que la roténone peut provoquer des symptômes parkinsoniens dans le cadre d’expérimentation animale, allant jusqu’à la perte de neurones dopaminergiques dans la substance noire.
Contrairement aux précédentes expériences, dans le cadre desquelles la roténone était injectée, les chercheurs dresdois ont veillé à ce que la substance toxique n’entre en contact qu’avec l’estomac. Bien qu’aucune trace de roténone n’ait été décelée dans le sérum sanguin, les animaux ont contracté la maladie. Des examens des tissus ont révélé que (comme chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson), des agrégats d’alphasynucléine se formaient le long d’une ligne de neurones reliés par une synapse s’étendant du système nerveux entérique de l’intestin à différents noyaux cérébraux, puis à la substance noire, via la moelle épinière. Comme en cas de Parkinson humain, les cellules concernées présentaient des réactions typiques d’inflammation.
Cette observation semble confirmer les hypothèses des neuroanatomistes, qui ne considèrent pas le Parkinson comme une affection principalement motrice, mais comme une pathologie multisystémique qui se propage jusque dans les aires motrices du cerveau par l’intermédiaire du système nerveux entérique et limbique.
L’existence d’une telle diffusion par l’intestin chez l’homme reste à prouver. Si elle est avérée, pourquoi les individus qui n’ont jamais été en contact avec des pesticides souffrent-ils du Parkinson ? Quelles sont précisément les substances susceptibles de déclencher la maladie ? Bien que de nombreux aspects restent flous, du moins les chercheurs savent désormais plus précisément dans quelle direction orienter leurs recherches.
Lu par Jean GRAVELEAU
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On parle des pesticides mais on oublie les métaux lourds, à la tête desquels figure le mercure organique dans des dérivés antiseptiques organo-mercuriels de type Merseptyl, Merfène ou non organique donc métallique dans les amalgames dentaires.
Poison liposoluble il se lie avec les graisses des noyaux gris centraux (syndrômes extra-pyramidaux) mais aussi dans celles du système nerveux cardiaque (troubles de la conduction, fibrillations auriculaires FA). Il est très difficile à éliminer (désamalgamage, chélations etc).
On trouve sur la toile une littérature abondante sur le sujet avec le meilleurs et le moins bon, mais les articles sèrieux se repèrent facilement. (mots clefs mercure amalgames dentaires toxicité park etc…)
Commentaire by M. Gabrielli — 17 septembre 2010 #
Que la roténone soit toxique on le savait dèjà car elle avait été utilisée en agricuture biologique il ya quelques années car dite « naturelle » mais tout ce qui est naturel n’est pas forcément innofensif.
le plus grave actuellement ce sont les pesticides de synthèse utilisés par milliers de tonnes en agriculture et par les particuliers aussi.
les viticulteurs payent un lourd tribu car ils sont le plus touchés et de loin par la maladie de parkinson. Logique car ce sont eux qui utilisent le plus de pesticides.
les recherches comme celle des chercheurs de l’Université de Technologie de Dresde devraient ^tre menées.
mais curieusement on travaille sur des médicaments pour tenter de guérir les parkinsonniens (sans grang succès d’ailleurs, alors que les causes environnementales devraient être plus étudiées.
mais la seule différence c’est qu’il n’y a rien à gagner avec de la prévention, alors qu’avec un médicament…
Commentaire by victor — 31 août 2010 #