Ne pas être qu'un "patient" ...

Le Parkinson naît-​il dans l’estomac ?

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°42 – septembre 2010 

Par Jörg Roth­wei­ler du «  Parkin­son Suisse  » de juin 2010

Bien que les connais­sances sur le Parkin­son soient en constante progres­sion, le déclen­cheur de la mala­die reste inconnu. Pour la première fois, des cher­cheurs de l’Université de Tech­no­lo­gie de Dresde ont pu simu­ler chez l’animal la progres­sion de la mala­die telle qu’elle se mani­feste chez l’homme, en appli­quant par sonde gastrique de la roté­none, un pesti­cide natu­rel qui ne passe pas dans le sang.

La roté­none inhibe la respi­ra­tion cellu­laire mito­chon­driale. Le rôle des troubles de la fonc­tion mito­chon­driale dans le déclen­che­ment du Parkin­son sur le plan cellu­laire fait depuis long­temps l’objet de débats. On sait égale­ment que la roté­none peut provo­quer des symp­tômes parkin­so­niens dans le cadre d’expérimentation animale, allant jusqu’à la perte de neurones dopa­mi­ner­giques dans la substance noire.

Contrai­re­ment aux précé­dentes expé­riences, dans le cadre desquelles la roté­none était injec­tée, les cher­cheurs dres­dois ont veillé à ce que la substance toxique n’entre en contact qu’avec l’estomac. Bien qu’aucune trace de roté­none n’ait été déce­lée dans le sérum sanguin, les animaux ont contracté la mala­die. Des examens des tissus ont révélé que (comme chez les personnes atteintes de la mala­die de Parkin­son), des agré­gats d’alphasynucléine se formaient le long d’une ligne de neurones reliés par une synapse s’étendant du système nerveux enté­rique de l’intestin à diffé­rents noyaux céré­braux, puis à la substance noire, via la moelle épinière. Comme en cas de Parkin­son humain, les cellules concer­nées présen­taient des réac­tions typiques d’inflammation.

Cette obser­va­tion semble confir­mer les hypo­thèses des neuroa­na­to­mistes, qui ne consi­dèrent pas le Parkin­son comme une affec­tion prin­ci­pa­le­ment motrice, mais comme une patho­lo­gie multi­sys­té­mique qui se propage jusque dans les aires motrices du cerveau par l’intermédiaire du système nerveux enté­rique et limbique.

L’existence d’une telle diffu­sion par l’intestin chez l’homme reste à prou­ver. Si elle est avérée, pour­quoi les indi­vi­dus qui n’ont jamais été en contact avec des pesti­cides souffrent-​ils du Parkin­son ? Quelles sont préci­sé­ment les substances suscep­tibles de déclen­cher la mala­die ? Bien que de nombreux aspects restent flous, du moins les cher­cheurs savent désor­mais plus préci­sé­ment dans quelle direc­tion orien­ter leurs recherches. 

Lu par Jean GRAVELEAU

2 Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. On parle des pesti­cides mais on oublie les métaux lourds, à la tête desquels figure le mercure orga­nique dans des déri­vés anti­sep­tiques organo-​mercuriels de type Mersep­tyl, Merfène ou non orga­nique donc métal­lique dans les amal­games dentaires.
    Poison lipo­so­luble il se lie avec les graisses des noyaux gris centraux (syndrômes extra-​pyramidaux) mais aussi dans celles du système nerveux cardiaque (troubles de la conduc­tion, fibril­la­tions auri­cu­laires FA). Il est très diffi­cile à élimi­ner (désa­mal­ga­mage, chéla­tions etc).
    On trouve sur la toile une litté­ra­ture abon­dante sur le sujet avec le meilleurs et le moins bon, mais les articles sèrieux se repèrent faci­le­ment. (mots clefs mercure amal­games dentaires toxi­cité park etc…)

    Commentaire by M. Gabrielli — 17 septembre 2010 #

  2. Que la roté­none soit toxique on le savait dèjà car elle avait été utili­sée en agri­cu­ture biolo­gique il ya quelques années car dite « natu­relle » mais tout ce qui est natu­rel n’est pas forcé­ment innofensif.
    le plus grave actuel­le­ment ce sont les pesti­cides de synthèse utili­sés par milliers de tonnes en agri­cul­ture et par les parti­cu­liers aussi.
    les viti­cul­teurs payent un lourd tribu car ils sont le plus touchés et de loin par la mala­die de parkin­son. Logique car ce sont eux qui utilisent le plus de pesticides.
    les recherches comme celle des cher­cheurs de l’Université de Tech­no­logie de Dresde devraient ^tre menées.
    mais curieu­se­ment on travaille sur des médi­ca­ments pour tenter de guérir les parkin­son­niens (sans grang succès d’ailleurs, alors que les causes envi­ron­ne­men­tales devraient être plus étudiées.
    mais la seule diffé­rence c’est qu’il n’y a rien à gagner avec de la préven­tion, alors qu’a­vec un médicament…

    Commentaire by victor — 31 août 2010 #

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