Une journée à Limoges : soutenance de thèse
Publié le 19 septembre 2010 à 12:10Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°42 – septembre 2010
23 juin 2010 : Départ : 6 H du matin Destination : Limoges. Pourquoi Limoges ?
C’est une très longue histoire qui a commencé il y a 10 ans maintenant. Elle a débuté lors de la rencontre avec Bernard Geffray à Dijon en 1999. Ce fut un échange intéressant !!! Il possédait un drôle de disque de stationnement avec des couleurs. C’était la première approche de la pharmacocinétique pour les prises de nos médicaments.
Puis en 2001 est arrivé Mr Rainon Emile après la création du CECAP ; Il s’est plongé dans les livres de pharmacie et nous a sorti un fascicule qui nous a permis de mieux comprendre comment fonctionnaient nos médicaments sur notre organisme. Ce fascicule était le premier, sorti un 23 mai en 2001et c’était une annexe au projet qui devait être financé par l’URCAM Limousin, à hauteur de 100 000 euros avec Mme Chullia qui est professeur à la Faculté de Pharmacie de Limoges ; Ce projet était l’optimisation des traitements du Parkinson.
Mais, car il a eu un mais, pour que ce projet soit exécuté il nous fallait trouver un neurologue pour porter le projet ; nous avions le Dr JP Leventoux, médecin généraliste dans le Limousin, qui nous avait aidé pour préparer le projet mais pas de neurologues à l’horizon ; si bien que le projet fut abandonné. Hélas !!!
Depuis, on a réfléchi et Pierre Lemay nous a présenté sa feuille de calcul pour nous aider à mieux voir les problèmes de surdosage et de sous-dosage à l’aide de courbes. Seulement cette feuille n’était validée par aucun organisme ; elle était seulement le fruit de toutes nos observations avec des équivalences un peu empiriques. Nous l’avons présentée au Dr Lallement qui a tout de suite été convaincu par son utilité.
Après quelques mois d’utilisation il s’est avéré qu’il fallait faire quelque chose pour qu’elle soit utilisée d’une manière plus officielle.
C’est comme ça que l’idée d’en faire une thèse est apparue avec la faculté de pharmacie de Limoges. Un gros problème allait survenir : il fallait trouver un étudiant intéressé par cette thèse et le sujet surtout. Cela fut très dur mais deux copines se sont décidées à faire cet énorme travail et de plus l’une d’entre elles avait son grand-père Parkinsonien.
Elles sont entrées en contact avec le Dr Lallement et ce fut le début d’une collaboration avec Camille et Maeva.
Aujourd’hui c’est la soutenance de thèse ; pour les parkinsoniens cela représente l’aboutissement de 10 années de travail sur le sujet et nous avons hâte de voir ce projet se concrétiser sous la forme d’une thèse. Ayant appris que le Dr Lallement était membre du jury, je lui ai demandé s’il pouvait m’y emmener car je souhaitais être présente pour la soutenance de thèse.
Et nous voilà partis à 6 heures du matin pour Limoges.
Le trajet s’est très bien passé et nous avons été récupérés avant Limoges par nos amis de Bellac. A 14 H c’est le grand moment tant attendu ; je vois Bernard très attentif à la démonstration de nos 2 étudiantes en pharmacie ; je devrais plutôt dire de nos 2 pharmaciennes car elles ont eu leur diplôme la veille (cela représente 6 années d’études en faculté) et aujourd’hui cela représente le titre de Docteur en pharmacie si elles sont reçues. Après la présentation très détaillée et l’objectif bien ciblé, le jury s’est retiré pour délibérer.
Ce ne fut pas très long ; le temps de saluer quelques amis et de faire connaissance avec le Dr Leventoux avec qui j’avais travaillé par internet et voilà le jury qui revient avec les diplômes et la mention très bien pour toutes les deux. Ce fut un tonnerre d’applaudissement. Nous avons réussi !!! C’était un grand moment de bonheur !!! A 24 ans, elles sont Docteurs en pharmacie, c’est beau ; merci à Camille et à Maeva.
Leurs conclusions sont celles-ci :
« L’optimisation des traitements est facilitée grâce à la visualisation de la courbe théorique plasmatique : les posologies, les spécialités ou les horaires de prise peuvent être changés afin d’obtenir la courbe la mieux adaptée à chaque patient.
Dans l’état actuel des choses la feuille de calcul constitue une aide notable pour améliorer la qualité de vie des patients parkinsoniens en fonction de leur ressenti. Elle pourrait être utilisée par les patients eux-mêmes ou leur famille, par les médecins ou les pharmaciens dans ce même but. C’est un outil de rationalisation, face à une maladie complexe, et une gestion toujours difficile de la biodisponibilité influencée par de nombreux facteurs. L’ajustement des traitements ne saurait être réduit à un espacement chronologique de prises quantitatives, mais dans la mesure où de nombreux facteurs ne peuvent être maîtrisés (liés à l’individu, aux variations journalières, aux spécificités physiologiques, aux pathologies associées, aux pratiques alimentaires…), il est fondamental de conjuguer tous les efforts qui visent à contrôler les facteurs qui peuvent l’être. C’est le cas en amont, lors du développement des médicaments. C’est le mérite aussi de la feuille de calcul, qui contribue au bon usage du médicament, à la personnalisation des traitements, et finalement à l’optimisation thérapeutique. »
Ce travail constitue une première étape, et nous l’espérons, un encouragement vers une étude à plus grande échelle, dans un milieu encadré, permettant l’évolution de la feuille de calcul en logiciel d’aide à la prescription, au sens de la Haute Autorité de Santé.
Rédigé par Colette VEGUER, Présidente du CECAP
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