L’aide psychologique apportée par un groupe de parole.
Publié le 15 décembre 2010 à 10:14Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°43 – décembre 2010
Un exemple charentais.
Apprendre que l’on est parkinsonien n’est jamais réjouissant ; mais cela peut être plus ou moins mal vécu en fonction des réactions de l’environnement. Certains se sentiront soutenus, d’autres connaîtront des réactions d’incompréhension de la part de personnes parfois très proches qui s’irritent de leur lenteur et qualifient de paresse leur perte de dynamisme.
Pour ceux qui sont seuls ou dont la perte de vitalité est mal interprétée par l’entourage immédiat, un soutien psychologique peut être appréciable.
La participation à un groupe de parole est un moyen non négligeable pour évacuer la souffrance dans un premier temps et reconstruire ensuite un ensemble de pensées positives sur lesquelles le malade pourra s’appuyer pour mieux supporter les inconvénients de sa maladie.
PREMIERE ETAPE : évacuer la souffrance.
Tout le monde n’est pas capable de livrer d’emblée son vécu intérieur ; certains par éducation, par habitude de cacher ses sentiments, par crainte des réactions de ceux qui écoutent :…
Il importe de placer tous les participants sur un pied d’égalité en veillant à ce que le groupe ne comprenne que des malades et de créer une atmosphère favorable au partage en rappelant quelques principes :
La première condition est le RESPECT de soi-même et de l’autre. Celui qui parle doit aller jusqu’au bout de ce qu’il a à dire sans être interrompu. C’est seulement lorsqu’il aura terminé que les autres pourront lui poser des questions avec pour seul objectif d’essayer de mieux comprendre. Celui qui reçoit la question demeure libre de répondre si la réponse lui vient spontanément et sans être gêné ou de ne pas répondre et dire par exemple qu’il n’a pas encore examiné cet aspect des choses et qu’il y réfléchira. Chacun ne partage que ce qu’il a envie de partager.
La seconde condition essentielle à la libération de la parole est le NON JUGEMENT. Personne n’est là pour juger les autres. Chacun doit sentir que les autres ne le jugeront pas. On rappellera au besoin que pour juger parfaitement une personne, il faudrait savoir tout ce qu’elle sait, penser tout ce qu’elle pense et éprouver les sentiments qu’elle éprouve. Nul n’en est capable.
Le tour de table sera établi sans rigueur en laissant parler en premier ceux qui se sentent le plus à l’aise pour s’exprimer. En dernier le plus réticent livrera son vécu intérieur après s’être senti réconforté par l’exemple des autres. Cette première étape aura permis non seulement un soulagement personnel, mais aussi un enrichissement par le partage venant des autres.
Le tour de table fournira l’occasion pour chacun de se présenter et de faire connaître ce qu’il attend de la réunion.
DEUXIEME ETAPE : reconstruire un ensemble de pensées positives.
La même méthode pourra être employée : une question suivie de quelques minutes de réflexion et d’un tour de table. L’objectif étant de penser moins à la maladie et d’utiliser les moyens dont on dispose encore pour vivre le mieux possible, les questions seront orientées à cet effet. On pourra par exemple observer que les symptômes parkinsoniens sont particulièrement ressentis dans l’inactivité et beaucoup moins pendant l’action, et poser successivement des questions telles que :
- depuis que je connais ma maladie, qu’ai-je fait pour agrémenter ma vie en tenant compte des moyens dont je dispose (physiques et intellectuels).
- Qu’ai-je l’intention de faire :
- pour rendre ma vie plus agréable en tenant compte des besoins de mon entourage ?
- pour rendre la vie plus agréable à ceux qui m’entourent en tenant compte de mes propres besoins ?
- Dans mon passé y a‑t’il des motivations qui n’ont pas vu le jour en raison d’un environnement ou de circonstances défavorables mais qui peuvent être réveillées avec l’aide d’un environnement favorable.
- Ai-je des envies que je n’ai pas osé satisfaire : pratiquer une activité artistique, chanter dans une chorale, jouer d’un instrument, écrire mes mémoires, etc… ?
L’important est de prendre conscience des motivations profondes qui sont en nous et qui peuvent constituer des supports psychiques capables d’atténuer les effets de la maladie.
Proposé par Paul AUPETIT
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je suis tombé (sans me faire mal!) sur cet article qui m’a interpelé car c’était ce que j’éprouve « le manque de communication » Mon mari est absolument dévoué et charmant mais il occulte la maladie donc on en parle pas !!!Et je n’ai pas toujours la pensée positive car mes séquences OFF sont de plus en plus fréquentes
merci pour cet article
Commentaire by GAY — 21 décembre 2010 #