Ne pas être qu'un "patient" ...

L’aide psychologique apportée par un groupe de parole.

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°43 – décembre 2010 

Un exemple charentais.

Apprendre que l’on est parkin­so­nien n’est jamais réjouis­sant ; mais cela peut être plus ou moins mal vécu en fonc­tion des réac­tions de l’environnement. Certains se senti­ront soute­nus, d’autres connaî­tront des réac­tions d’incompréhension de la part de personnes parfois très proches qui s’irritent de leur lenteur et quali­fient de paresse leur perte de dynamisme.

Pour ceux qui sont seuls ou dont la perte de vita­lité est mal inter­pré­tée par l’entourage immé­diat, un soutien psycho­lo­gique peut être appréciable.
La parti­ci­pa­tion à un groupe de parole est un moyen non négli­geable pour évacuer la souf­france dans un premier temps et recons­truire ensuite un ensemble de pensées posi­tives sur lesquelles le malade pourra s’appuyer pour mieux suppor­ter les incon­vé­nients de sa maladie.

PREMIERE ETAPE : évacuer la souffrance.
Tout le monde n’est pas capable de livrer d’emblée son vécu inté­rieur ; certains par éduca­tion, par habi­tude de cacher ses senti­ments, par crainte des réac­tions de ceux qui écoutent :…

Il importe de placer tous les parti­ci­pants sur un pied d’égalité en veillant à ce que le groupe ne comprenne que des malades et de créer une atmo­sphère favo­rable au partage en rappe­lant quelques principes : 

La première condi­tion est le RESPECT de soi-​même et de l’autre. Celui qui parle doit aller jusqu’au bout de ce qu’il a à dire sans être inter­rompu. C’est seule­ment lorsqu’il aura terminé que les autres pour­ront lui poser des ques­tions avec pour seul objec­tif d’essayer de mieux comprendre. Celui qui reçoit la ques­tion demeure libre de répondre si la réponse lui vient spon­ta­né­ment et sans être gêné ou de ne pas répondre et dire par exemple qu’il n’a pas encore examiné cet aspect des choses et qu’il y réflé­chira. Chacun ne partage que ce qu’il a envie de partager.

La seconde condi­tion essen­tielle à la libé­ra­tion de la parole est le NON JUGEMENT. Personne n’est là pour juger les autres. Chacun doit sentir que les autres ne le juge­ront pas. On rappel­lera au besoin que pour juger parfai­te­ment une personne, il faudrait savoir tout ce qu’elle sait, penser tout ce qu’elle pense et éprou­ver les senti­ments qu’elle éprouve. Nul n’en est capable. 

Le tour de table sera établi sans rigueur en lais­sant parler en premier ceux qui se sentent le plus à l’aise pour s’exprimer. En dernier le plus réti­cent livrera son vécu inté­rieur après s’être senti récon­forté par l’exemple des autres. Cette première étape aura permis non seule­ment un soula­ge­ment person­nel, mais aussi un enri­chis­se­ment par le partage venant des autres.

Le tour de table four­nira l’occasion pour chacun de se présen­ter et de faire connaître ce qu’il attend de la réunion.

DEUXIEME ETAPE : recons­truire un ensemble de pensées positives.
La même méthode pourra être employée : une ques­tion suivie de quelques minutes de réflexion et d’un tour de table. L’objectif étant de penser moins à la mala­die et d’utiliser les moyens dont on dispose encore pour vivre le mieux possible, les ques­tions seront orien­tées à cet effet. On pourra par exemple obser­ver que les symp­tômes parkin­so­niens sont parti­cu­liè­re­ment ressen­tis dans l’inactivité et beau­coup moins pendant l’action, et poser succes­si­ve­ment des ques­tions telles que : 

  • depuis que je connais ma mala­die, qu’ai-je fait pour agré­men­ter ma vie en tenant compte des moyens dont je dispose (physiques et intellectuels).
  • Qu’ai-je l’intention de faire : 
    • pour rendre ma vie plus agréable en tenant compte des besoins de mon entourage ? 
    • pour rendre la vie plus agréable à ceux qui m’entourent en tenant compte de mes propres besoins ? 
  • Dans mon passé y a‑t’il des moti­va­tions qui n’ont pas vu le jour en raison d’un envi­ron­ne­ment ou de circons­tances défa­vo­rables mais qui peuvent être réveillées avec l’aide d’un envi­ron­ne­ment favorable. 
  • Ai-​je des envies que je n’ai pas osé satis­faire : prati­quer une acti­vité artis­tique, chan­ter dans une chorale, jouer d’un instru­ment, écrire mes mémoires, etc… ? 

L’important est de prendre conscience des moti­va­tions profondes qui sont en nous et qui peuvent consti­tuer des supports psychiques capables d’atténuer les effets de la maladie.

Proposé par Paul AUPETIT

1 Commentaire Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. je suis tombé (sans me faire mal!) sur cet article qui m’a inter­pelé car c’était ce que j’éprouve « le manque de commu­ni­ca­tion » Mon mari est abso­lu­ment dévoué et char­mant mais il occulte la mala­die donc on en parle pas !!!Et je n’ai pas toujours la pensée posi­tive car mes séquences OFF sont de plus en plus fréquentes
    merci pour cet article

    Commentaire by GAY — 21 décembre 2010 #

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