Parkinson : un médicament pour le foie donne des résultats prometteurs
Publié le 20 octobre 2015 à 09:05Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°62
Des chercheurs ont découvert qu’un médicament utilisé dans le traitement des maladies du foie est capable de ralentir la progression de la maladie de Parkinson.
Un médicament prescrit depuis des années dans le traitement des pathologies hépatiques, l’UCDA, permettrait de ralentir la progression de la maladie de Parkinson, selon des chercheurs de l’université de Sheffield (Royaume-Uni). Une découverte telle que les scientifiques ont demandé une procédure accélérée d’essai clinique chez l’homme. Ces travaux ont été publiés dans le journal Neurology.
« Nous avons démontré les effets bénéfiques de l’UCDA [Acide ursodésoxycholique] sur des biopsies de tissus cérébraux de malades de Parkinson portant la mutation LRRK2 et de porteurs asymptomatiques de la mutation. Dans les deux cas, l’UCDA améliore la fonction des mitochondries (organite cellulaire, ndlr) comme en témoigne l’augmentation de la consommation d’oxygène et l’énergie cellulaire », explique le Dr Heather Mortiboys, de l’Université de Sheffield.
La mutation LRRK2 est la cause la plus fréquente de maladie de Parkinson d’origine génétique. Cependant, le mécanisme menant à cette neurodégénérescence est encore inexpliqué. Par ailleurs, un dysfonctionnement mitochondriale – qui a pour conséquence une diminution de l’énergie cellulaire – est impliqué dans de nombreuses maladies affectant le système nerveux telles que la maladie de Parkinson, la maladie de Huntington ou encore la maladie de Charcot. Les cellules nerveuses sont en effet particulièrement gourmandes en énergie. Si celle-ci vient à manquer, la vie de ces cellules est en jeu.
Des besoins thérapeutiques énormes
Outre leurs expériences sur des tissus prélevés chez des malades, les chercheurs ont aussi observé l’effet bénéfique de l’UCDA in vivo en utilisant la drosophile. Chez la mouche du vinaigre, le dysfonctionnement mitochondriale causé par la mutation LRRK2 se traduit par une perte progressive de la vue. L’administration de l’UCDA a permis d’éviter aux insectes porteurs de la mutation de perdre la vue. Les scientifiques ont donc conclu que le médicament agissait sur les neurones dopaminergiques, le type de cellules nerveuses endommagées dans la maladie de Parkinson.
« Au vu des résultats prometteurs que nous avons obtenu in vitro, nous voulons maintenant examiner et confirmer le potentiel de l’UCDA in vivo, » indique Oliver Bandmann, professeur en neurologie des troubles du mouvement à l’université de Sheffield et responsable de l’étude.
« Les besoins en nouveaux traitements capables de ralentir ou stopper la progression de la maladie sont énormes », affirme Le Dr Arthur Roach, directeur de la recherche et du développement de l’association britannique de lutte contre Parkinson. A cause de cette urgence, les tests de médicaments comme l’UCDA, qui est déjà autorisé pour d’autres maladies, sont extrêmement précieux. Cela peut nous faire gagner beaucoup de temps et nous permettre d’économiser des centaines de millions d’euros. Ce type de recherche de pointe représente le meilleur espoir d’aboutir à des traitements efficaces pour les patients atteints de Parkinson en quelques années et non des décennies.
Relevé sur « Pourquoi Docteur » le 10/08/2015 par Renée Dufant
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