Éditorial du numéro 17 — Le Parkinsonien Indépendant
Publié le 15 juin 2004 à 12:00Le Parkinsonien Indépendant — n° 17 — juin 2004
L’été revient avec le risque associé de « canicule » !
Comment en est-on arrivé à ce paradoxe qu’un été chaud devienne un « risque majeur » pour lequel la météo, les services de santé, et même tous les salariés (puisqu’un jour férié va disparaître du calendrier), soient mis à contribution pour ne pas répéter les errements de l’an passé ?
Plusieurs phénomènes ont coïncidé : le vieillissement de la population, la vétusté d’un certain nombre d’établissements d’accueil pour lesquels les efforts d’entretien ou de modernisation n’ont pas suivis ; mais et surtout – nous nous en faisions l’écho dans notre numéro de septembre – la perte de notion de « solidarité de voisinage ».
En effet, nous sommes tous prêt à faire confiance aux « services » de proximité, les « garanties » procurées par les « assurances » y compris l’Assurance Maladie mais à condition que cela ne nous coûte qu’un minimum et que l’Etat intervienne. Nous ne nous posons pas pour autant la question du « qui va payer ? ».
Par ailleurs, l’Etat – ou tout du moins ses « représentants » – ne veut pas être responsable d’une hécatombe. Alors on « bricole » au point de créer de toutes pièces une administration spécifique pour gérer le « jour férié de solidarité ». On invente des « plans d’urgence anti-canicule » afin que les services d’urgence ne soient pas débordés, alors que dans le même temps on organise la planification – la « disparition » – de l’hospitalisation locale en vertu des principes de « rentabilité » économique.
Nous « marchons sur la tête » :
L’on voudrait la garantie du risque « zéro » (ce qui est bien évidemment impossible !) et dans le même temps l’on ne veut pas en prendre les moyens.
Notre Sécurité Sociale est au bord du gouffre et du dépôt de bilan ; elle est devenue le règne de « l’irresponsabilité collective » : multiplications des visites et des actes médicaux, prescriptions lourdes de médicaments, exigence du maintien du pouvoir d’achat de professions « libérales », arrêts de travail à répétition pour régler des problèmes d’emploi…
On peut multiplier à l’infini ces exemples de gabegies qui transforment un outil de solidarité nationale, que les pays étrangers nous ont envié et qu’ils ont même parfois copié, en moderne « tonneau des Danaïdes ».
Que pouvons nous faire ?
Certes les solutions ne sont pas simples et chacun d’entre nous a tout intérêt à défendre « ses avantages acquis ». Il est cependant évident que si nous restons accroché à nos égoïsmes individualistes, à nos petits « privilèges », nous ne pourrons pas à la fois maintenir les avantages de la solidarité nationale et l’équilibre financier nécessaire surtout dans une période de moins grande performance économique.
La France des grandes idées généreuses, elle qui s’est revendiquée porteuse d’un idéal universel, va-t-elle se transformer en un pays de « boutiquiers » et de « rentiers » incapable d’innovation et de projets réels et constructifs pour réussir à dépasser ce grand défi ?
Vous vous demandez sûrement ce qui me prend de soutenir ces positions éminemment politiques pour une revue consacrée à l’information des malades et au soutien de tout ce qui peut apporter des améliorations à leur état de santé.
Mais n’est ce pas ce que notre association s’est donnée comme principe : « la liberté de propos et d’expression sont les bases d’existence d’A.G.P. ».
Il nous faut tous, chacun à notre place, avec nos moyens, même très modestes, se rappeler notre « devoir de solidarité » que nous impose notre condition d’humain et que cela passe par de toutes petites choses : un geste, un regard sur notre voisin, savoir ne pas « multiplier » les ordonnances, tout simplement se renseigner sur les coûts de celles-ci (avec le « tiers payant » nous ignorons « combien ça coûte »).
Alors à tous, bon été « caniculaire » ou pas : profitez-en pour vous ressourcer durant ces vacances et, pour ceux qui restent, rappelez vous qu’il y a sans doute tout près de vous quelqu’un qui attend votre visite pour ne pas trop souffrir plus de la solitude que de la chaleur !
Jean GRAVELEAU
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