Ne pas être qu'un "patient" ...

Neurorééducation des syndromes parkinsoniens

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°42 – septembre 2010 

Revue neuro­lo­gique N°166 – Else­vier Masson
Il s’agit du résumé d’un article de 16 pages déve­lop­pant les diffé­rentes tech­niques et les études les concernant.

Par Jean Marie GRACIES, hôpi­tal Henri Mondor

La mala­die de Parkin­son est une source majeure et fréquente de handi­cap moteur, pour laquelle les trai­te­ments physiques sont actuel­le­ment sous utili­sés par rapport aux trai­te­ments chimiques dopa­mi­ner­giques et chirur­gi­caux, ne concer­nant souvent que moins d’un tiers des patients en ambulatoire.

Cepen­dant, les trai­te­ments dopa­mi­ner­giques seuls s’avèrent inca­pables de contrô­ler l’aggravation du handi­cap fonc­tion­nel moteur après quelques années. Il y a actuel­le­ment une résur­gence de l’intérêt concer­nant le travail physique réédu­ca­tif dans la mala­die de Parkin­son, en tant que trai­te­ment symp­to­ma­tique des défi­ciences motrices mais aussi en tant que poten­tiel trai­te­ment neuro­pro­tec­teur au vu d’études animales récentes. Dans un cas indi­vi­duel le choix des méthodes utili­sées peut être guidé par le stade d’évolution de la maladie. 

Pour les stades modé­rés (patients ambu­la­toires qui ont conser­vés un certain degré d’indépendance), la stra­té­gie peut se concen­trer sur « l’enseignement d’exercices au patient » : les tech­niques ayant prouvé, en proto­coles contrô­lés, leur inté­rêt sur des programmes de quelques semaines sont le renfor­ce­ment moteur aux membres infé­rieurs, l’exercice aéro­bie à haute inten­sité, les stra­té­gies inten­tion­nelles notam­ment par instruc­tions verbales, la signa­li­sa­tion senso­rielle, les exer­cices de rota­tion axiale active et la répé­ti­tion en grand nombre de tâches motrices spéci­fiques. Un proto­cole rando­misé testera prochai­ne­ment le concept d’entraînement moteur asymé­trique, combi­nant un renfor­ce­ment muscu­laire des muscles exten­seurs, abduc­teurs, rota­teurs externes et supi­na­teurs et un étire­ment de leurs antagonistes. 

Pour les stades avan­cés (patients ayant perdu la capa­cité du lever d’une chaise ou la déam­bu­la­tion auto­nome, et deve­nus dépen­dants), l’approche peut être basée sur « l’enseignement de stra­té­gies de compen­sa­tion au patient et à son aidant », pour mini­mi­ser les effets des défi­ciences et augmen­ter la sécu­rité au domi­cile. Un certain nombre de ces stra­té­gies sont revues, dont certaines ont été vali­dées en études contrôlées.

Dans la mala­die de Parkin­son idio­pa­thique, il va appar­te­nir aux clini­ciens de conti­nuer à vali­der le carac­tère théra­peu­tique symp­to­ma­tique, voire neuro­pro­tec­teur, des méthodes de trai­te­ment physique utili­sées sur la durée. Dans les syndromes parkin­so­niens non dopa-​sensibles, les trai­te­ments physiques sont souvent à l’heure actuelle les seules méthodes réalistes pour amélio­rer le compor­te­ment moteur et limi­ter les défi­ciences fonc­tion­nelles. La durée rela­ti­ve­ment faible des effets du travail physique suggère que de tels programmes doivent être conti­nués au long cours, ou au moins répé­tés fréquem­ment, pour que les béné­fices puissent être main­te­nus, voire renfor­cés au cours du temps.

Lu par Jean GRAVELEAU

4 Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. Bonjour SWAYAN,
    Je vous remer­cie pour votre témoi­gnage très encou­ra­geant. Mon mari âgé de 67 ans est, lui aussi,
    atteint de la mala­die de parkinson.
    Il se soigne mais essaie de ne pas se lais­ser enva­hir par la mala­die en faisant beau­coup d’ac­ti­vi­tés physiques et intellectuelles.
    Bien amicalement.

    Commentaire by GANCE — 19 septembre 2010 #

  2. Monsieur Dumont, bonjour et merci de votre parti­ci­pa­tion à notre site. En ce qui concerne Parkin­son­move , cet après midi à notre point rencontre de Brest une personne présente m’a juste­ment demandé si je connais­sais en me montrant un petit livre édité par Parkin­so­move. Très satis­fait de sa décou­verte ce monsieur est prêt à entrer en contact avec vous si vous le dési­rez. Si vous nous adres­sez un texte présen­tant Parkin­son­move, nous le publie­rons bien volon­tiers. Ensuite à chacun de se faire une opinion. Bien amica­le­ment — E.Six

    Commentaire by GP29 — 17 septembre 2010 #

  3. juste pour confir­mer à quel point la pratique physique régu­lière aide : au plan mental (on se dit qu’on est encore capable de…) au plan des symp­tomes qui parfois s’at­té­nuent, du moins c’est l’im­pres­sion que ça me donne, au plan des projets physiques voire spor­tifs auxquels on veut, peut encore croire…
    et puis, surtout vouloir pouvoir rester acteur…
    Pour info, j’ai 56 ans, eu les 1ers symp­tomes il y a 5 ans, diag­nos­ti­qué depuis 3 ans…
    Je conti­nue à courir 3 fois par semaine (vise un semi mara­thon au prin­temps), de l’es­ca­lade parfois, je commence la plon­gée sous marine la semaine prochaine.
    Eviter que Parkin­son m’en­combre, ne pas le rendre omni­pré­sent… vivre avec…
    Très cordiales pensées à vous…

    Commentaire by Swayan — 16 septembre 2010 #

  4. avez-​vous déjà parlé de » Parkin­son­move« de Jean Martens ?

    Commentaire by dumont charles — 13 septembre 2010 #

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