Ne pas être qu'un "patient" ...

Vous et vos médicaments dopaminergiques

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°53
Dossier réalisé par : Agence natio­nale de sécu­rité du médi­ca­ment et des produits de santé

Qu’est ce que la mala­die de Parkinson ?
La mala­die de Parkin­son est une mala­die dégé­né­ra­tive du système nerveux central attei­gnant spéci­fi­que­ment les neurones produc­teurs de dopa­mine, substance natu­relle inter­ve­nant dans le contrôle des mouve­ments, mais aussi dans celui de la moti­va­tion, de l’humeur et des émotions.
Cette mala­die se traduit prin­ci­pa­le­ment par une rigi­dité, un trem­ble­ment au repos et une lenteur des mouvements.

Quels médi­ca­ments existent pour lutter contre la mala­die de Parkinson ?
Deux types de médi­ca­ments existent pour compen­ser le défi­cit en dopa­mine : la Lévo­dopa (ou L‑DOPA, trans­for­mée en dopa­mine dans le cerveau) et les agonistes dopa­mi­ner­giques (imitant les effets de la dopa­mine et permet­tant de réta­blir la trans­mis­sion défaillante).
Prin­ci­pa­le­ment utili­sés dans la mala­die de Parkin­son pour amélio­rer la mobi­lité et atté­nuer les consé­quences de la mala­die sur la vie quoti­dienne, les médi­ca­ments dopa­mi­ner­giques peuvent aussi être utili­sés dans le syndrome des jambes sans repos et dans l’hyperprolactinémie (trouble hormonal). 

Quels sont ces médi­ca­ments dopaminergiques ?
Il s’agit des médi­ca­ments suivants, parmi lesquels plusieurs existent sous forme de géné­riques. Le nom du médi­ca­ment déli­vré par votre phar­ma­cien ou pres­crit par votre méde­cin est alors celui de la substance active (noms entre paren­thèses dans la liste ci-dessous).

ADARTREL (ropi­ni­role), APOKINON (apomor­phine), AROLAC (lisu­ride), BROMOKIN (bromo­crip­tine), DOPERGINE (lisu­ride), DOSTINEX (caber­go­line), DUODOPA (lévo­dopa + carbi­dopa), MODOPAR (lévo­dopa + bensé­ra­zide), NEUPRO (roti­go­tine), NORPROLAC (quina­go­lide), PARLODEL (bromo­crip­tine), REQUIP (ropi­ni­role), SIFROL (prami­pexole), SINEMET (lévo­dopa + carbi­dopa), STALEVO (lévo­dopa + carbi­dopa + enta­ca­pone), TRIVASTAL (piri­bé­dil).

Les agonistes dopa­mi­ner­giques permettent de retar­der l’in­tro­duc­tion de la L‑DOPA et donc, en consé­quence, les dyski­né­sies sévères (trouble de la coor­di­na­tion des mouve­ments) qui peuvent lui être liées. Tant que les agonistes dopa­mi­ner­giques sont tolé­rés avec des troubles légers, votre neuro­logue pourra donc conti­nuer à vous les prescrire.

Comme tous les médi­ca­ments, les médi­ca­ments dopa­mi­ner­giques et, en parti­cu­lier les agonistes dopa­mi­ner­giques, peuvent provo­quer des effets indé­si­rables. Aussi, ce docu­ment a pour objec­tif de vous aider à recon­naître leurs effets et à en parler à votre médecin. 

Quels sont les effets indé­si­rables des médi­ca­ments dopa­mi­ner­giques impor­tants à connaître ?
L’identification d’un ou plusieurs des effets présen­tés ci-​après doit vous conduire à consul­ter votre méde­cin ou à inter­ro­ger votre phar­ma­cien.
Pour plus d’information, consul­tez la notice de votre médicament 

  • Nausées, vomis­se­ments. Votre médi­ca­ment vous a été pres­crit à des doses lente­ment progres­sives afin d’éviter ces effets fréquents. Ne prenez pas de vous-​même un médi­ca­ment contre les nausées et les vomis­se­ments, car certains peuvent aggra­ver vos symp­tômes. Votre méde­cin vous pres­crira, si besoin, un médi­ca­ment adapté.
  • Baisse de tension (pres­sion arté­rielle), notam­ment en se rele­vant. Elles se mani­festent par des étour­dis­se­ments ou des malaises, surtout si vous prenez déjà d’autres médi­ca­ments abais­sant la pres­sion artérielle.
  • Somno­lence dans la jour­née, voire endor­mis­se­ments brusques (non précé­dés d’une envie de dormir). Soyez très prudent ; si vous ressen­tez ces effets, il ne faut pas vous mettre dans des situa­tions où la somno­lence pour­rait vous expo­ser à des risques graves : conduite d’un véhi­cule, utili­sa­tion d’une machine dange­reuse (y compris bricolage/​jardinage…). Parlez-​en à votre médecin.
  • Hallu­ci­na­tions ou percep­tions anor­males de la réalité, le plus souvent visuelles mais parfois audi­tives. Elles surviennent, en géné­ral, après plusieurs années d’évolution de la maladie.
  • Troubles du compor­te­ment : addic­tion au jeu, achats compul­sifs, hyper­sexua­lité. Ces effets ne touchent qu’une mino­rité de personnes, mais peuvent avoir des consé­quences person­nelles, fami­liales et sociales graves. Vous pouvez vous sentir poussé à agir de façon anor­male, contre votre volonté et votre raison. Cela peut se mani­fes­ter par une tendance à jouer de manière incon­si­dé­rée à des jeux d’argent (casino, courses, « cartes à grat­ter », jeux sur inter­net…), à faire des achats inutiles, coûteux et répé­ti­tifs, à manger de manière compul­sive (en parti­cu­lier des sucre­ries) ou encore à éprou­ver une augmen­ta­tion inha­bi­tuelle des désirs sexuels condui­sant parfois à des conduites inap­pro­priées. Toute modi­fi­ca­tion de compor­te­ment évoquant un effet de ce type doit être signa­lée rapi­de­ment à votre médecin.

Comment repé­rer des compor­te­ments compulsifs ? 
Montrez ce docu­ment à vos proches et parlez-​en, c’est essen­tiel. Ils peuvent en effet s’apercevoir de signes inha­bi­tuels chez vous que vous n’auriez pas remar­qués vous-même. 

Ces ques­tions peuvent vous aider :

  • Avez-​vous remar­qué, ou votre entou­rage vous a‑t-​il signalé, des compor­te­ments répé­ti­tifs, inha­bi­tuels ou des signes d’hyperactivité ?
  • Passez-​vous plus de temps que d’habitude à surfer sur internet ? 
  • Achetez-​vous beau­coup de choses dont vous n’avez pas besoin ?
  • Commencez-​vous à collec­tion­ner des objets alors que vous ne le faisiez pas avant ? 
  • Jouez-​vous aux courses ou à des jeux de hasard sans pouvoir vous arrêter ? 
  • N’êtes-vous plus capable d’estimer les sommes d’argent que vous dépen­sez chaque semaine ?
  • Avez-​vous des compor­te­ments sexuels inhabituels ?

En pratique, que faire dans le cadre d’une prise en charge par médi­ca­ments dopaminergiques ?
Respec­tez la pres­crip­tion de votre médecin. 

  • Ne dépas­sez pas la dose indi­quée, car cela augmen­te­rait le risque d’effets indé­si­rables, en parti­cu­lier l’apparition ou l’augmentation de mouve­ments anor­maux (dyski­né­sies).
  • Respec­tez les horaires de prise pour l’équilibre de votre trai­te­ment, prenez votre médi­ca­ment à heure fixe et confor­mé­ment aux recom­man­da­tions de votre méde­cin et/​ou de votre pharmacien.
  • Soyez parti­cu­liè­re­ment vigi­lant en cas de modi­fi­ca­tion de votre trai­te­ment (exemple : chan­ge­ment de dose ou ajout d’un nouveau médicament, …).

Soyez atten­tifs à la surve­nue d’un compor­te­ment inha­bi­tuel : Même si vous êtes gêné d’en parler, signa­lez rapi­de­ment et sans honte ces troubles à votre méde­cin afin de vous proté­ger, vous et votre entourage.

N’essayez pas d’arrêter ou de modi­fier le trai­te­ment dopa­mi­ner­gique de vous-​même. Votre méde­cin déter­mi­nera alors comment l’adapter, ces troubles étant réversibles. 

Sachez égale­ment que des asso­cia­tions de patients sont à votre écoute et sont suscep­tibles de vous aider.

A titre indi­ca­tif, voici certaines d’entre elles :
France Parkin­son : www.franceparkinson.fr
Franche Comté Parkin­son : http://fcparkinson.medicalistes.org/
Groupe Parkin­son Ile de France : www.parkinson-gpidf.info
Comité d’Entente et de Coor­di­na­tion des Asso­cia­tions de Parkin­so­niens (CECAP) : jray@sfr.fr
Fédé­ra­tion fran­çaise des grou­pe­ments de parkin­so­niens : http://parkinson-ffgp.net/
Bernard Delorme Chef du pôle Information
Tel : 01 55 87 43 44 Fax : 01 55 87 30 20
bernard.delorme@ansm.sante.fr
Direc­tion de la commu­ni­ca­tion et de l’information
Agence natio­nale de sécu­rité du médi­ca­ment et des produits de santé
143 – 147, bd Anatole France 93285 Saint-​Denis Cedex
www.ansm.sante.fr

Pour en savoir plus, consul­tez le site www.ansm.fr

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