Ne pas être qu'un "patient" ...

Le manque de SOMMEIL blesse le cerveau de manière irréversible

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°57

Certes, l’in­suf­fi­sance de sommeil altère, au moins un temps, les perfor­mances cogni­tives mais on pensait jusque-​là que le sommeil pouvait «  se rattra­per  ». Cette étude de l’Uni­ver­sité de Penn­syl­va­nie, publiée dans le Jour­nal of Neuros­cience, montre ‑ici sur la souris- comment le manque de sommeil chro­nique entraîne une perte de neurones irré­ver­sibles. Des lésions défi­ni­tives, qui subsistent après plusieurs jours de récu­pé­ra­tion consécutifs. 

Il s’agit d’une étude sur la souris modèle de perte de sommeil chro­nique qui a permis aux cher­cheurs d’iden­ti­fier les dommages liés à une veille prolon­gée. Ils constatent une perte de neurones spéci­fiques, les neurones du locus coeru­leus (LC), impli­qués dans la vigi­lance, l’at­ten­tion et d’autres aspects de la cognition.

Le Dr Sigrid Veasey, profes­seur agrégé de méde­cine à l’Ecole de Méde­cine de Perel­man et de ses collègues de l’Université de Pékin ont examiné des souris après des périodes de repos normal, après une courte veille ou après une veille prolon­gée compa­rable à celle vécue par un travailleur posté.

En réac­tion à un manque de sommeil de courte durée, une protéine Sirtuine 3 (SIRT3) qui inter­vient dans la régu­la­ri­sa­tion des mito­chon­dries qui four­nissent l’éner­gie aux cellules, parvient à main­te­nir l’équi­libre méta­bo­lique et les neurones s’adaptent ainsi au manque de sommeil.

En revanche, en cas de veille prolon­gée, la réponse de SIRT3 s’avère insuf­fi­sante. Les neurones du LC manquent progres­si­ve­ment de SIRT3, ce qui entraîne la mort cellu­laire d’une partie d’entre eux. Ainsi, la souris va perdre jusqu’à 25% de ces neurones.

Le manque de sommeil entraîne donc une perte mesu­rable de neurones du LC, en raison de l’in­ca­pa­cité, au-​delà d’un certain stade, des mito­chon­dries des neurones « LC » de s’adap­ter au manque de sommeil. Mais cela suggère qu’aug­men­ter les niveaux de SIRT3 dans les mito­chon­dries pour­raient permettre de sauver ces neurones en cas de perte de sommeil chro­nique ou prolongée.

Le phéno­mène est-​il simi­laire chez l’homme ? C’est l’ob­jet des prochaines recherches qui devront déter­mi­ner au-​delà de quelles durées de veille, l’homme encoure un risque de lésion nerveuse. Tout dépen­dra aussi des sujets, et de leur âge car SIRT3 peut être aussi réduite sous l’ef­fet du vieillis­se­ment, du diabète, d’une alimen­ta­tion trop riche ou d’une séden­ta­rité exagé­rée. Evaluer les effets de la surex­pres­sion de SIRT3 dans les neurones LC permet­tra de déter­mi­ner si la protéine est bien une cible théra­peu­tique promet­teuse. D’ores et déjà, au fil des études, on mesure à quel point le sommeil est impor­tant et bien plus qu’on le croyait auparavant.

A noter, une précé­dente étude publiée dans la revue Sleep avait égale­ment montré qu’en augmen­tant la concen­tra­tion sanguine de certaines protéines, le manque de sommeil pouvait favo­ri­ser les proces­sus neurodégénératifs.

Source : The Jour­nal of Neuros­cience de Mars 2014 – lu par Soize VIGNON

Pas encore de Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

Laisser un commentaire

XHTML: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Flux RSS des commentaires de cet article. Rétrolien URI

Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
Flux RSS des Articles et des commentaires. Valide XHTML et CSS.