Ne pas être qu'un "patient" ...

La musicothérapie

Article par dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°34 – septembre 2008

Laurence Marie, pion­nière en musique thérapeutique
Par Emma­nuelle Chapa­dos de L’Étoile, le 7 juin 2008

Laurence MARIE allège la souf­france et illu­mine des vies avec sa harpe. Elle pratique la harpe théra­peu­tique et la harpe théra­peu­tique vibroa­cous­tique au Conser­va­toire de musique Rivière Choco­lat et à l’École Camille Vautour de Saint-​Antoine. Elle se rend aussi parfois chez des gens qui ne peuvent pas se dépla­cer et accueille des clients chez elle dans son petit bureau à Shédiac.

« La musique théra­peu­tique est un art basé sur la science des sons. C’est de la musique acous­tique jouée ou chan­tée sur mesure pour les besoins immé­diats du client. Pour moi, c’est d’ar­ri­ver par les quatre prin­cipes : l’uti­li­sa­tion d’élé­ments intrin­sèques de la musique live afin de créer un envi­ron­ne­ment qui favo­rise la guéri­son, les vibra­tions, la réso­nance et l’en­traî­ne­ment, à quelque guéri­son, que ce soit au niveau physique, mental, émotion­nel, psycho­lo­gique, spiri­tuel », explique Mme MARIE.

Avec les enfants, elle trouve que la harpe théra­peu­tique est ce qu’il y a de mieux, car elle peut utili­ser une méthode inter­ac­tive avec eux alors qu’a­vec la théra­pie vibroa­cous­tique, le patient doit rester immo­bile sur un mate­las spécial. Durant la théra­pie vibroa­cous­tique, la harpe de Laurence est ampli­fiée jusque dans les quatre hauts parleurs situés au niveau du bassin, de la poitrine et des deux côtés de la tête dans le mate­las. Cela fait en sorte que la personne entend la musique et la ressent. Laurence témoigne des bien­faits de ces théra­pies au niveau de la douleur, du stress, du contrôle des trem­ble­ments dus à la mala­die de Parkin­son et de la tension arté­rielle, entre autres. Elle dit aussi réus­sir parfois à sortir des enfants de leur autisme.

« Ce qui marche dans ce genre de théra­pie (vibroa­cous­tique), c’est les vibra­tions de la harpe. La harpe est l’ins­tru­ment qui vibre le plus et quand tu es sur le mate­las, tu ressens les vibra­tions, physi­que­ment, mais aussi aux autres niveaux. », Ajoute-t-elle.

Laurence MARIE travaille dans le domaine de la santé depuis la jeune ving­taine. Née en France, elle est partie étudier et travailler en Angle­terre à l’âge de 18 ans. Ce pays était telle­ment à court d’in­fir­mières qu’il a payé sa forma­tion. Elle a plus tard immi­gré au Canada avec son mari et sa fille. Mme MARIE a joué du piano et de la guitare jusqu’à l’âge de 13 ans, quand sa mère a décidé qu’elle ne joue­rait plus. Adulte et mère à son tour, elle s’est fait plai­sir et a « soigné son cœur blessé » par cette inter­dic­tion en obte­nant, armée de son violon et son archet, un bacca­lau­réat en musique à l’Uni­ver­sité de Monc­ton. Elle a aussi, par la suite, étudié en homéo­pa­thie et en natu­ro­pa­thie à Montréal.

« À un moment donné, j’avais pensé que ce serait inté­res­sant de pouvoir utili­ser mes connais­sances dans les deux domaines ensemble, d’uti­li­ser la musique comme moyen de guéri­son » , partage Laurence.

Elle est donc retour­née aux études pour obte­nir son certi­fi­cat de prati­cienne de harpe théra­peu­tique au « Inter­na­tio­nal Harp therapy program » de San Diego en 2001 et son certi­fi­cat de prati­cienne de harpe théra­peu­tique vibroa­cous­tique en 2006. Elle a dû faire des stages pratiques dans des hôpi­taux et des centres de soins à San Diego, mais aussi à l’hô­pi­tal Georges‑L.-Dumont de Monc­ton et à l’hô­pi­tal de Sainte-Anne-de-Kent.

Elle est de l’avis que le milieu hospi­ta­lier du Nouveau-​Brunswick, à compa­rer à celui des provinces comme l’Al­berta et le Mani­toba, est encore fermé aux théra­pies alter­na­tives ou complé­men­taires du genre. Selon Mme MARIE, les infir­mières et certains méde­cins qui l’ont côtoyée appuient son travail. Ils ont vu des malades aux soins pallia­tifs mourir paisi­ble­ment et sans médi­ca­ments, les patients et les travailleurs de sections entières de l’hô­pi­tal plus calmes et les parents des malades avoir un moment de répit quand elle jouait sa harpe. Elle n’a tout de même pas réussi à obte­nir un poste à l’hô­pi­tal Georges‑L.-Dumont comme elle aurait souhaité.

« C’est la bureau­cra­tie qui bloque ça. Ce qui n’aide pas c’est qu’on est habi­tué que tout soit gratuit pour les soins médi­caux. Soit le gouver­ne­ment ou les assu­rances payent. Ça ralen­tit la clien­tèle comme quand les masso­thé­ra­peutes et les chiro­pra­ti­ciens ont commencé, mais une fois que les assu­rances ont réalisé que ça valait la peine, la clien­tèle s’est faite… et là je suis la seule ici (musi­cienne théra­peute). C’est pour ça que je suis une pion­nière », précise Mme Marie.

La harpe théra­peu­tique à elle seule ne permet pas à Laurence de gagner sa vie. Elle est aussi traduc­trice auto­di­dacte. Elle souhaite conti­nuer à être musi­cienne théra­peu­tique au moins jusqu’à ce qu’il y ait une relève qui puisse se char­ger de ses patients. Elle sourit en disant que main­te­nant qu’elle fait ce travail, elle n’est plus « stres­sée » ni dépri­mée par son travail. Elle ajoute que c’est le plus beau travail qu’elle a fait de sa vie.

Laurence Marie
Infirmière
Harpiste
Musi­cienne théra­peute au Conser­va­toire de musique Rivière Chocolat
Diplô­mée de l’Uni­ver­sité de Monc­ton en musique

Lu par Henri MINAREThenri.minaret@orange.fr

3 Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. bonjour, rensei­gne­ments pris auprès de Monsieur Minaret,il est possible de contac­ter Laurence MARIE musi­cienne théra­peu­tique à cette adresse :

    lym@nbnet.nb.ca

    On peut utili­ser un formu­laire de contact que l’on obtient par Google en affichant :

    HARPSYLON

    bien amica­le­ment — E. Six

    Commentaire by GP29 — 6 avril 2010 #

  2. Je suis moi même Harpiste clas­sique et celtique, je travaille actuel­le­ment avec des enfants porteurs de handi­cap. l’ex­pé­rience de Mme Marie m’in­te­resse énor­mé­ment . En france c’est assez diffi­cile . Est ce p)ossible de m entre­te­nir avec Mme Marie pour éven­tuel­le­ment faire quelque choses avec mes moyens.
    ET surtout complé­ter ma formation.
    Cordialement .
    Claire Libault.

    Commentaire by Libault Claire — 4 avril 2010 #

  3. Bonjour,
    Etant moi-​même harpiste, l’ex­pé­rience de Laurence Marie m’in­ter­pelle. Quelles forma­tions et réper­toires pourraient-​elles me conseiller afin d’élar­gir ma forma­tion en harpe classique ?
    Claire Coz

    Commentaire by coz — 6 août 2009 #

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