Ne pas être qu'un "patient" ...

Prise en charge de l’hypersexualité dans la maladie de Parkinson : Intérêt de la présence de l’entourage lors de l’évaluation médicale

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°63

Objec­tifs :
Amélio­rer la prise en charge de l’hy­per­sexua­lité provo­quée par un trai­te­ment anti­par­kin­so­nien ainsi que ses consé­quences psycho­pa­tho­lo­giques chez des patients atteints de la mala­die de Parkin­son. Si l’hy­per­sexua­lité est une forme clas­sique de trouble du contrôle des impul­sions (TCI) obser­vée dans la M.P., sa fréquence est certai­ne­ment sous-évaluée. 

Méthodes :
« Nous avons proposé aux patients ayant une mala­die de Parkin­son, adres­sés par le service neuro­lo­gique du CHRU de Lille pour décou­verte ou suspi­cion d’hy­per­sexua­lité, de les rencon­trer en présence de leur conjoint. La rencontre consis­tait en un entre­tien mené par notre équipe de psychia­trie. Cette évalua­tion a été réali­sée entre le 1er janvier et le 31 août 2011. Neuf patients ont été orienté vers notre service, 7 ont accepté de nous rencon­trer dont 6 accom­pa­gnés de leur conjoint ».

Résul­tats :
Un entre­tien en présence du conjoint a permis d’amé­lio­rer le dépis­tage de l’hy­per­sexua­lité ainsi que l’in­for­ma­tion donnée au patient et à son entou­rage en ce qui concerne les effets indé­si­rables du trai­te­ment, notam­ment au sujet de la surve­nue d’hy­per­sexua­lité. Il a égale­ment mis en évidence les diffé­rentes expres­sions de ces modi­fi­ca­tions de compor­te­ment, souvent mini­mi­sées par les patients et au contraire diffi­ci­le­ment vécues par les conjoints.

Ceci a permis de faci­li­ter le dialogue et par consé­quent d’être plus infor­ma­tif en ce qui concerne les modi­fi­ca­tions des compor­te­ments sexuels en lien avec le trai­te­ment et leur gestion. Enfin, il a permis une prise en charge des consé­quences secon­daires de ce trouble du contrôle des impul­sions, comme par exemple les senti­ments de culpa­bi­lité, de jalou­sie ou de honte.

Notre inté­rêt s’est égale­ment foca­lisé sur les réper­cus­sions de cette hyper­sexua­lité sur l’en­tou­rage des patients. Parmi les 6 conjoints rencon­trés, 4 avaient des symp­tômes néces­si­tant une prise en charge psychia­trique : état dépres­sif, idées suici­daires ou état de stress post-traumatique.

Pers­pec­tives :
L’hy­per­sexua­lité semble sous-​évaluée chez des patients trai­tés par des trai­te­ments anti­par­kin­so­niens. Cette sous-​évaluation est proba­ble­ment liée à certains méca­nismes de défense tels le déni ou la mini­mi­sa­tion, mais aussi proba­ble­ment aux senti­ments engen­drés par ces troubles de compor­te­ment, comme la honte ou la culpa­bi­lité. A l’in­verse certains patients ne ressentent pas de contrainte en lien avec des modi­fi­ca­tions de compor­te­ment (alors même que l’en­tou­rage peut s’en plaindre). La rencontre systé­ma­tique des conjoints pour­rait être une solu­tion pour amélio­rer ce dépistage.

Article de Pierre Grand­ge­nevre du CHRU de Lille Service Psychiatrique
Lu par F. Vignon

5 Commentaires Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. Diag­nos­ti­quer Parkin­son et sans trai­te­ment je suis confronté tout de même à l’ad­dic­tion sexuelle.
    Es ce que mon orga­nisme se produit de la dopa­mine et me rend addict car je ne peux m’empécher de consul­ter les sites Porno et d’y passer des heures ce que je ne faisais pas AVANT et en plus j’ai des sensa­tions sexuelles en perma­nence ce qui ne m’étaient JAMAIS arrivé. Dois je consulter ?

    Commentaire by Furgolle — 15 avril 2022 #

  2. J’ai omis d’in­di­quer que les hyper. de tout, sexe, jeux, achat,c’est le résul­tat d’un surdo­sage de Dopa­mine , les récep­teurs sont trop stimulé. Avec l’ac­cord de votre méde­cin rédui­sez les doses de ( 25 à 50% progres­si­ve­ment dans la jour­née par exemple la dose de fin de mati­née et la dose de 16 ou 17 heures) bougez marchez une à deux heures par jour pour compen­ser et faire acti­ver votre Dopa­mine natu­relle il faut la stimuler.
    JCP un parkin­so­nien en bonne santé !

    Commentaire by PREVOST Jean Claude — 12 mars 2016 #

  3. Malheu­reu­se­ment presque toutes les recherches de Parkin­son sont orienté sur les effets neuro­lo­giques et NON sur les causes. Profits profits.
    Corinne, mille fois raison, c’est ce que je me suis toujours dit, tout parait être décidé au pif, clini­que­ment comme ils disent. Les suivis sont aléa­toires. Certes il y a des symp­tômes qui ne trompes pas mais a notre époque ? Alors il ne nous reste plus qu’a nous prendre en main et de faire face.
    Bien cordialement.

    Commentaire by PREVOST Jean Claude — 12 mars 2016 #

  4. Bonjour,

    Que fait la recherche médi­cale pour tous ces problèmes engen­drés par la prise de médi­ca­ments pres­crits pour la mala­die de parkin­son et qui, ne servent aucu­ne­ment à arrê­ter ni à ralen­tir l’évo­lu­tion de cette grave et inva­li­dante maladie.

    La recherche est-​elle diri­gée pour — un jour — éradi­quer cette mala­die ? ou, les enjeux finan­ciers sont tels pour les groupes phar­ma­ceu­tiques qu’il est préfé­rable de lais­ser cette mala­die pour­suivre son chemin… 

    Reste l’es­poir, c’est peu…

    Commentaire by Mariani — 23 janvier 2016 #

  5. Bonjour
    D’autres stra­té­gies comme la modi­fi­ca­tion du trai­te­ment ou des solu­tions d’évi­te­ment ont-​elles été entreprises ?
    Quid d’un ques­tion­naire (tourné de manière à iden­ti­fier les cas ou de non plainte de l’en­tou­rage ou de satis­fac­tion du malade de ces troubles) remis de manière systé­ma­tique en fin de consul­ta­tion (neuro­logue ou ETP) pour être rempli et rendu à la consul­ta­tion suivante ?
    Corinne Belmudes (57/​16)

    Commentaire by BELMUDES Corinne — 4 janvier 2016 #

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