Ne pas être qu'un "patient" ...

La Cour des Comptes dénonce : Le verrouillage de la Sécu sur les données de santé

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°65

La Sécu n’est pas prêteuse, c’est là son moindre défaut… En termes plus crus que le poète, la Cour des comptes fustige de nouveau le verrouillage des données de santé gérées par l’assurance mala­die. Dans un rapport cité mardi par le site spécia­lisé Acteurs publics, les sages de la rue Cambon estiment que « la Caisse natio­nale d’Assurance mala­die (Cnamts) gère les données comme si elle en était proprié­taire, alors qu’elle ne devrait être qu’un support tech­nique ». Ils déplorent aussi que, de ce fait, « un retard consi­dé­rable a été pris dans l’exploitation du Snii­ram au béné­fice de la santé publique, de la recherche » estiment ainsi les Sages de la rue Cambon. 

La France dispo­se­rait de la plus grande base du monde : chaque année, 1,2 milliard de feuilles de soins, anony­mi­sées, alimentent ainsi le système natio­nal d’information inter-​régime de l’Assurance mala­die (Snii­ram). Mais la Cour des Comptes regrette « la faible utili­sa­tion de ces données par les pouvoirs publics et les freins à l’ouverture de cette base au poten­tiel excep­tion­nel ».

En outre, la gestion des condi­tions d’accès à la base est lais­sée « à des acteurs plus souvent rivaux que complé­men­taires, l’Institut des données de santé (IDS) et Cnil (Commis­sion natio­nale de l’informatique et des liber­tés), l’un plutôt libé­ral au regard des possi­bi­li­tés d’ouverture, l’autre au contraire d’approche très restric­tive », d’après la Cour des comptes.

Au-​delà de la trans­pa­rence, c’est le mode opéra­toire qui est criti­qué dans ce rapport commandé par l’Assemblée natio­nale. D’un côté, la base reste trop fermée aux acteurs publics et privés, de l’autre, elle est sous-​utilisée par ceux qui y ont accès (Cnamts et minis­tères), selon les magis­trats finan­ciers. Ainsi, l’utilisation du Snii­ram par la Cnamts est jugée : « trop limi­tée dans la lutte contre la fraude », tandis que la direc­tion de la Sécu­rité sociale n’utilise les données que de manière « margi­nale ». De manière géné­rale « les acteurs de la santé publique se sont épui­sés à obte­nir des droits d’accès plutôt qu’à mobi­li­ser leur exper­tise pour trai­ter les données », pointe la Cour.

Autre motif de reproche, les risques de faille du système en matière de cyber sécu­rité et la lenteur de l’Assurance mala­die pour y remé­dier. Sur les 86 risques qu’avait iden­ti­fiés la Cnil en 2013, 39 subsis­taient à l’automne 2015, dont « 13 consi­dé­rés comme majeurs ». En outre, la Cnamts refuse de s’aligner sur le réfé­ren­tiel géné­ral de sécu­rité de l’Etat (RGS) en raison d’un coût « dispro­por­tionné » relève la Cour.

Cette dernière pointe égale­ment « l’obso­les­cence » du dispo­si­tif proté­geant l’anonymat des assu­rés et appelle l’état à agir.

Source : Legeneraliste.fr du 20.04.2016
Lu par Renée Dufant

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