Ne pas être qu'un "patient" ...

Les dommages cardiaques liés à la maladie de Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°75

Les cher­cheurs de l’uni­ver­sité de Wisconsin-​Madison décryptent ici les dommages cardiaques qui peuvent être causés par la mala­die de Parkin­son. Leurs travaux et leur nouvelle tech­nique d’observation du stress et de l’in­flam­ma­tion dans le cœur, présen­tés dans le npj Parkin­son’s Disease vont faci­li­ter les essais de nouveaux médi­ca­ments et permet­tront de réduire les risques de chute et d’hos­pi­ta­li­sa­tion, chez les patients parkinsoniens. 

Au moment où les patients atteints de la mala­die de Parkin­son sont diag­nos­ti­qués – géné­ra­le­ment lors de l’apparition des trem­ble­ments et des symp­tômes de contrôle moteur — envi­ron 60% d’entre eux présentent égale­ment et déjà de sérieux dommages aux connexions du système nerveux sympa­thique. Or ces nerfs exercent une fonc­tion clé : ils stimulent le cœur pour accé­lé­rer si besoin son mouve­ment de pompage afin de permettre une adap­ta­tion rapide aux chan­ge­ments d’ac­ti­vité et de pres­sion arté­rielle.

La dégé­né­res­cence neurale du cœur : ce proces­sus déclen­ché par la mala­die signi­fie que les patients sont moins capables de réagir au stress et aux chan­ge­ments de posture simples comme le fait de se mettre debout, explique l’auteur prin­ci­pal, le Dr Marina Emborg, profes­seur de physique médi­cale à l’Uni­ver­sité du Wisconsin-​Madison. A partir de là, c’est un risque accru de fatigue, d’éva­nouis­se­ment et de chute avec un risque conco­mi­tant de bles­sures et d’autres complications. 

Une méthode pour suivre le proces­sus qui endom­mage les cellules nerveuses du cœur : ces recherches ont été menées avec 10 singes macaques rhésus modèles de symp­tômes de la mala­die de Parkin­son. Ces singes ont en effet reçu des doses d’une neuro­toxine qui a causé des dommages aux nerfs de la même manière que la mala­die de Parkin­son affecte les patients humains. Une fois avant ce trai­te­ment, et 2 fois dans les semaines qui ont suivi, les singes ont subi une tomo­gra­phie par émis­sion de posi­tons afin de pouvoir suivre les proces­sus chimiques en jeu dans le corps à l’aide de traceurs radioactifs. 

Visua­li­ser les dommages dans le cœur « parkin­so­nien »: jusque-​là aucune équipe n’avait été en mesure d’observer aussi préci­sé­ment le proces­sus en cause. Ici, l’équipe a pu visua­li­ser en détail où l’in­flam­ma­tion et le stress oxyda­tif se produisent dans le cœur et comment cela entraine, chez les patients parkin­so­niens, une perte de connexions neuro­nales dans le cœur. La tech­nique utili­sée pour tracer la progres­sion des lésions nerveuses et des causes poten­tielles de ces dommages pourra, au demeu­rant, être bien utile aussi pour tester l’ef­fi­ca­cité de nouveaux trai­te­ments pour proté­ger les neurones qui régulent l’ac­ti­vité du cœur des patients. Enfin, lorsque les cher­cheurs donnent à une partie des singes un médi­ca­ment, la piogli­ta­zone, docu­menté comme promet­teur pour proté­ger les cellules du système nerveux central contre l’in­flam­ma­tion et le stress oxyda­tif, la récu­pé­ra­tion de leur fonc­tion nerveuse s’avère bien plus complète. 

Une nouvelle tech­nique de visua­li­sa­tion des dommages neuro­naux dans le cœur : Les résul­tats suggèrent que les patients humains pour­raient béné­fi­cier de ces tech­niques d’imagerie pour mieux détec­ter, suivre et comprendre les méca­nismes sous-​jacents en jeu dans ces lésions précoces des nerfs cardiaques. Et cette option vaut égale­ment pour les crises cardiaques, le diabète et d’autres troubles qui causent des dommages simi­laires aux nerfs du cœur, et dont la prise en charge pour­rait égale­ment béné­fi­cier de cette nouvelle méthode de visualisation. 

Extrait de Sante­log Parkin­son août 2018 »
Lu par Martine Delmond

1 Commentaire Cliquer ici pour laisser un commentaire

  1. Mon premier éton­ne­ment est d’avoir recours au « piogli­ta­zone » médi­ca­ment retiré du marché en France en 2011 (Vidal). Je pense pour une dimi­nu­tion trop sévère du glucose dans le foie et contenu dans les tissus adipeux.Ce médi­ca­ment était pres­crit au sujet atteint du diabète type 2.
    L’emballement du coeur va être remplacé par l’amai­gris­se­ment du parkin­so­nien, qui pour certains est déjà le cas , il faudra se control­ler davan­tage dans notre alimentation…
    Je critique non pas pour le fait de criti­quer, mais présen­ter cette démarche comme une piste, une décou­verte, est fort de café !
    L’ef­fet de ce médi­ca­ment Piogli­ta­zone avait été remar­qué chez un diabé­tique parkinsonien…
    Ce n’est pas encore en phar­ma­cie avant dix ans…

    Commentaire by Chatenay — 27 janvier 2019 #

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