Lu dans la revue Parkinson suisse de septembre 2009.
Publié le 02 décembre 2009 à 09:35Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT N°39 – décembre 2009
Le virus de la grippe aviaire peut-il provoquer les maladies de Parkinson ou d’Alzheimer ?
« Le virus H5N1, responsable de la grippe aviaire, peut entraîner chez les animaux des dommages neurologiques, rapportent les chercheurs de l’équipe de Haeman Jang, de l’Universiy of Tennessee, dans la revue spécialisée PNAS. Ayant inoculé le virus à des souris, les chercheurs ont été stupéfaits du résultat : si le système immunitaire des souris combattait le virus avec succès, les cellules nerveuses et cérébrales présentaient en revanche, longtemps après l’infection, des altérations caractéristiques de la maladie de Parkinson. D’après Jang, les virus se propagent depuis l’appareil digestif par la moelle épinière et le tronc cérébral pour envahir tout le système nerveux central, atteignant ainsi le cerveau. Outre la formation d’amas de protéines, les chercheurs ont observé, soixante jours après l’infection, la mort de cellules dopaminergiques dans la substantia nigra, comme c’est le cas chez les patients parkinsoniens. »
« Les scientifiques en ont déduit que les virus pourraient être un facteur de risque jusque-là ignoré dans les maladies telles que Parkinson. Pour appuyer cette thèse, on trouve des témoignages datant du Moyen Âge et de l’épisode de grippe espagnol survenu en 1918 dans lesquels les victimes de la grippe relatent des conséquences tardives de la maladie, telles que tremblements, troubles de la coordination ou ralentissement des mouvements. »
Source : PNAS août 2009
Un dépistage précoce grâce au diagnostic par ultrasons
« L’imagerie ultrasonore haute résolution met en évidence chez les parkinsoniens des altérations caractéristiques du tissu cérébral, qui pourraient être détectées avant même l’apparition de la maladie. »
« Comme souvent dans l’histoire de la science, le hasard s’en est mêlé : au milieu des années nonantes, Mme le Professeur Dr Daniela Berg découvre que la substantia nigra des patients parkinsoniens renvoie un écho amplifié aux ultrasons haute résolution. En 2006, le professeur Berg … publie le résultat de ses recherches dans des revues spécialisées, où elle décrit ce phénomène de zones « hyperéchogènes » et, partant, la possibilité d’établir un diagnostic précoce grâce aux ultrasons. »
« Aujourd’hui, cette méthode est utilisée dans plusieurs cliniques européennes, avec des résultats surprenant : 80 à 90% des parkinsoniens présentent à l’imagerie ultrasonore transcrânienne des altérations pathologiques signalées par des images particulières. Deux aspects de cette découverte étonnent les médecins : les ultrasons permettent de détecter des altérations du tissu cérébral qui ne sont décelables ni au scanner ni à l’IRM ; en outre, un écho ultrasonore amplifié est également perçu chez 10% des sujets sains. Les raisons n’en sont pas entièrement claires, mais ce phénomène pourrait indiquer une prédisposition à la maladie de Parkinson. »
« Il y a quelques semaines, le professeur Dr. Daniela Berg a entamé avec le professeur Gerhard Eschweiler une étude qui pourrait s’étendre sur vingt ans et devrait démontrer l’intérêt du diagnostic par ultrason. Dans ce cadre, plusieurs centaine de personnes âgées de cinquante à quatre vingt ans, ne souffrant pas de la maladie de parkinson mais présentant des symptômes précoces « typiques », tel que troubles de l’odorat ou du sommeil paradoxal, ubiront tous les deux ans un examen par ultrason. Grâce au dépistage précoce par ultrasons, les médecins espèrent pouvoir traiter les patients plus tôt et, à tout le moins, ralentir ainsi la mort des cellules dopaminergiques dans la substantia nigra. »
Par JRO
Comment procéder à la prise de médicaments en cas d’opération sur le tube digestif ?
« Il est important que les patients parkinsoniens devant subir une intervention lourde sur l’appareil digestif continuent de prendre leurs médicaments, même s’ils n’ont pas le droit de manger. Il existe plusieurs manières d’administrer des médicaments sans solliciter le tube digestif. La plus simple consiste à utiliser le patch Neupro (rigotine), un agoniste dopaminergique transdermique. Une deuxième possibilité consiste à pratiquer une perfusion de PK-Merz. C’est une préparation à base d’amantadine que l’on trouve dans le commerce sous forme de solution pour perfusion. Enfin, il est possible d’injecter de l’apomorphine, un autre agoniste dopaminergique, directement sous la peau. On peut procéder par injections ponctuelles, mais il est préférable d’utiliser une pompe électronique diffusant le médicament en continu. »
« Le choix de la méthode dépend d’une part de l’état du patient, d’autre par de l’expérience des médecins traitants. En principe un dosage inférieur à la posologie habituelle est suffisant, en raison de la faible mobilité du patient après l’opération. En outre les mouvements involontaires (dyskinésie) doivent être évités dans toute la mesure du possible. »
Le professeur Hans-Peter LUDIN
Lu par Jean GRAVELEAU
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