Faut-il continuer avec Azilect ?
Publié le 30 décembre 2011 à 15:02Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°47 – janvier 2012
L’Azilect (Rasagiline) a été mis sur le marché en Europe en 2005 et aux Etats Unis en 2006, avec l’indication d’IMAO‑B (inhibiteur de la Mono Amine Oxydase, médicament de type antidépresseur, améliore l’action de la L‑Dopa, attention à l’utilisation d’autres antidépresseurs.).
Ce médicament a fait l’objet de plusieurs articles dans le Parkinsonien Indépendant.
Tout d’abord des articles favorables :
- un article en Décembre 2008, intitulé « la Rasagiline, un nouvel espoir pour limiter la progression de la maladie ? »
- un article en Décembre 2009, intitulé « l’Azilect (Rasagiline,) je l’ai essayé », à un moment où le médicament très cher (6 Euros par jour) n’était pas remboursé par la Sécurité Sociale. Depuis Janvier 2010, le médicament est remboursé, ce qui a permis à de nombreux patients de se le faire prescrire par leur neurologue.
Et puis, il y a eu, en Septembre 2011, l’article de Jean Graveleau, intitulé « Pourquoi, j’ai arrêté l’Azilect », dans lequel l’auteur raconte son expérience malheureuse du médicament.
La parution de ces articles a provoqué de nombreux commentaires sur le site GP 29. Les avis exprimés dans ces commentaires étant particulièrement discordants, il nous a paru intéressant de faire le point sur l’utilisation de l’Azilect.
Pendant la rédaction de cet article, l’actualité nous a proposé une information nouvelle, à savoir l’expertise à la mi-octobre 2011 des résultats de l’étude Adagio par la Food and Drug Administration.
Ce qu’en pensent les patients
Jusqu’à l’article de Septembre 2011, les commentaires qui ont suivi la parution de l’article de 2009 et l’accord de remboursement de la sécurité sociale étaient plutôt positifs. Les patients supportaient bien le produit et constataient assez souvent une certaine amélioration de leur état. Cependant, des avis négatifs étaient exprimés, dans lesquels les auteurs expliquaient que des effets indésirables leur avaient fait abandonner l’Azilect.
Après la parution de l’article de Jean Graveleau en Septembre 2011, on a assisté à une prolifération de commentaires majoritairement négatifs, et cela en raison d’effets indésirables du médicament. On notera toutefois l’expression de quelques commentaires positifs.
Quels sont ces effets indésirables ? Le fabricant Teva en fournit une liste dans la notice d’utilisation du médicament. Cette liste est impressionnante. On y retrouve des effets dont certains ont été victimes : dyskinésies (très fréquentes), constipation, sensation de malaise, dépression (fréquentes). Par contre, on ne trouve pas dans cette liste de risques d’insomnies, ni de diminution de la sexualité, cités par certains patients. Mais Teva précise bien que sa liste n’est pas exhaustive et peut être complétée. Il est compréhensible que la présence de tels troubles entraine l’arrêt de l’Azilect par le patient.
Enfin, on ne trouve pas de commentaire pertinent de patients sur l’effet ralentisseur de l’Azilect sur la progression de la maladie. Par ailleurs, certains patients pensent que l’Azilect n’est efficace qu’à un stade précoce de la maladie. Je pense que cela est inexact, et que même si on commence tard, (mon neurologue me l’a prescrit après 8 ans de maladie), on peut bénéficier au moins partiellement de l’effet ralentisseur, bien entendu sans rattraper le temps perdu !
Ce qu’en pense le corps médical
Dans l’article de Décembre 2009, intitulé « l’Azilect (Rasagiline) je l’ai essayé », l’auteur explique la façon dont ont été menés les essais cliniques de la Rasagiline. Il s’agit de l’étude Adagio, dont les résultats ont été analysés et publiés, dans plusieurs articles, et en particulier dans un article de C.Warren Olanow et de Olivier Rascol dans The New England Journal of Medecine, le 24 Septembre 2009.
Mais si l’étude est terminée, l’analyse des résultats continue et a fait l’objet en 2011 de plusieurs articles dans The New England Journal of Medecine, et certains auteurs ont commencé à contester les résultats et l’effet ralentisseur de l ’Azilect.
Le refus de la FDA (Food and Drug Administration)
Signalons tout d’abord la parution d’une notice de 147 pages produite par le fabricant Teva le 17 Octobre 2011 (Azilect briefing document) et disponible sur Internet dans laquelle le lecteur pourra trouver réponse à beaucoup de questions. Renseignement pris, cette notice était destinée prioritairement à l’administration américaine FDA (Food and Drug Administration). En effet, Teva ayant obtenu en 2006 une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) pour l’indication IMAO‑B, demandait l’extension de l’AMM à l’indication de ralentisseur de la progression de la MP.
Après analyse des documents fournis, FDA a refusé cette extension, les experts désignés ayant jugé que les méthodes et les résultats de l’étude Adagio ne sont pas convaincants (lire l’article FDA advisers refuse Teva …). On attend avec intérêt les réponses du fabricant Teva et des coordinateurs de l’étude Adagio.
Prendre ou ne pas prendre de l’Azilect ?
C’est une question que chaque patient peut poser à son neurologue, qui pourra prescrire en tenant compte des traitements antérieurs et de son expérience du médicament.
En ce qui me concerne, j’ai commencé sur les conseils de mon neurologue à prendre Azilect depuis Avril 2009 et je vais expliquer les raisons pour lesquelles j’ai continué depuis lors. Je pense qu’il faut d’abord essayer le médicament, pour se rendre compte individuellement des effets indésirables. Si ceux-ci se révèlent insupportables, il vaut mieux arrêter, après avis de son neurologue. N’ayant pas été confronté depuis plus de 2 ans à des effets indésirables, j’ai pu continuer le traitement très facile à suivre (1 comprimé par jour).
Notons que l’Azilect est à l’origine un IMAO et que cette indication n’est pas contestée.
Par ailleurs, ce médicament est actuellement le seul sur le marché annoncé comme ralentisseur de la progression de la MP. Enfin, il est intégralement remboursé par l’assurance maladie aux patients reconnus en Affection de Longue Durée (ALD). Ces deux derniers points me paraissent très importants et ont beaucoup influencé mon choix, en faveur de l’Azilect.
On pouvait à ce stade de la réflexion, se poser des questions plus difficiles :
Le patient peut il mesurer un ralentissement de la progression de sa maladie ? Raisonnablement non, car le gain espéré sur l’échelle d’évaluation de la maladie de Parkinson UPDRS est trop faible et ne peut être mesuré et interprété que par des neurologues. Y a‑t-il ralentissement ? On a vu que, si l’analyse des mesures faites dans l’étude Adagio semble confirmer le ralentissement, cette interprétation des mesures a été contestée, depuis 2009. Le patient doit donc croire aux vertus de l’Azilect, en tant que ralentisseur de la progression de sa maladie. C’était mon cas !
En conclusion, jusqu’à présent n’ayant pas subi d’effet indésirable, et dans l’espoir d’un ralentissement, j’ai pensé que je pouvais continuer à prendre l’Azilect ! C’est le choix que j’avais fait.
Aujourd’hui, compte tenu de l’avis des experts de la FDA, ma croyance en l’Azilect a été ébranlée. Je dois solliciter l’avis de mon neurologue et reprendre complètement ma réflexion.
Bibliographie :
- Azilect Briefing Document du 14 Octobre 2011
- FDA advisers refuse Teva plea to expand Azilect label — Haaretz du 19 octobre 2011
Par Jean Pierre LAGADEC
Parkinson l’incroyable hypothèse !
Publié le 29 décembre 2011 à 09:01Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°47 – janvier 2012
Et si la maladie de Parkinson n’était pas une pathologie du cerveau, mais … une maladie infectieuse, qu’un pathogène déclencherait dans les intestins ? Emise depuis une dizaine d’années, cette hypothèse « incroyable » commence à devenir crédible. Or, une infection, ça se soigne !
[…] L’origine de cette maladie neurodégénérative – comme Alzheimer – reste en effet incertaine, ce qui recule d’autant la possibilité d’en venir à bout. Pourtant, il y a moins de dix ans, le chercheur Heiko Braak, anatomiste et professeur à l’université de Francfort, formulait une hypothèse littéralement « incroyable » tellement elle allait à l’encontre de la vision classique de la maladie de parkinson… Selon lui, non seulement la maladie de Parkinson serait la conséquence d’une banale infection par une bactérie ou un virus ; mais la dégénérescence des neurones du cerveau ne serait qu’une conséquence ultime d’un long processus amorcé des années auparavant dans les intestins…
Heiko Braak n’est pas un simple amateur. Au début des années 90, c’est lui qui décrivit l’évolution de la maladie d’Alzheimer au niveau cellulaire. Anatomiste, son travail quotidien consiste à examiner des coupes cellulaires de personnes autopsiées. Or, en 2003, il s’aperçoit que certaines personnes ont développé des lésions neuronales typiques de la maladie de Parkinson dans d’autres zones du cerveau que celle où ces lésions sont traditionnellement observées (la « substance noire »), alors même que ces patients n’avaient pas été diagnostiqués malades…
L’idée se forme alors en lui que la maladie pourrait peut-être apparaître en dehors de la substance noire, où elle ne migrerait qu’ensuite, à mesure de son évolution. L’examen attentif d’autres coupes va peu à peu lui confirmer : d’autres neurones du corps humain, ceux situés au niveau des l’intestins, présentent des lésions typiquement parkinsoniennes alors que la substance noire, elle, est indemne. En clair : la maladie est apparue ailleurs que dans le cerveau et avant de frapper celui-ci ! Et voila qui change tout. Car, dès lors, c’est une toute nouvelle vision de la maladie qui surgit : elle pourrait avoir une origine infectieuse, probablement au niveau du tube digestif. La maladie ne serait donc pas une fatalité liée à l’âge ou à la génétique. Et surtout, comme la plupart des infections, il serait possible de la guérir !
[…] Ainsi va dans ce sens l’observation récente d’un cas de régression des symptômes caractéristiques de la maladie de Parkinson à la suite d’un traitement par des antibiotiques visant la bactérie intestinale Clostridium difficile : un homme de 73 ans, diagnostiqué parkinsonien depuis 4 ans, venu se faire soigner pour une constipation chronique dans une clinique spécialisée dans les troubles digestifs à Sydney. « Nous supposions que sa constipation était la conséquence d’une infection intestinale. Après quelques semaines sous antibiotiques, son transit était redevenu normal », raconte Thomas Borody, gastro-entérologue qui l’a soigné. « Mais surtout, la personne qui prenait soin de ce patient à domicile est venue me raconter à quel point les symptômes de sa maladie avaient régressé. L’homme pouvait à nouveau faire des gestes de la vie courante comme s’essuyer avec une serviette ou sortir de la douche ! » Après un an, le malade avait retrouvé une véritable autonomie dans sa vie quotidienne.
Thomas Borody n’étant pas neurologue, il s’en est ouvert auprès de ses collègues spécialistes qui ont confirmé l’amélioration spectaculaire de l’état du malade. Quand d’autres patients se sont présentés avec les mêmes symptômes (la constipation étant un des effets collatéraux les plus fréquents du Parkinson), il fut décidé de suivre au plus près ces malades. A ce jour, ils sont huit à avoir été ainsi traités. Un seul n’a pas répondu au traitement antibiotique. Pour tous les autres, le retour à un transit digestif normal s’est accompagné d’une régression des symptômes de la maladie de Parkinson.
L’observation clinique rejoint donc le postulat de Heiko Braak : quelque chose se trame au niveau des intestins des patients. Pour les neurologues, ce n’est pas absurde, car les intestins sont entourés d’un nombre si grand de neurones (il y en a autant que dans la moelle épinière), qu’ils ont été surnommés le « second cerveau ». Et plusieurs observations récentes renforcent encore cette idée. En 2010, une équipe de médecins français a découvert, en étudiant des biopsies de côlons de parkinsoniens, que les lésions habituellement observées dans le cerveau des malades se retrouvent à l’identique dans les neurones qui entourent l’appareil digestif…
Plus troublant encore, « il semble que les neurones intestinaux soient affectés des années avant le cerveau, et même bien avant les premiers symptômes de la maladie, explique Michael Gershon, le chercheur américain de l’université Columbia à qui l’on doit l’expression de « second cerveau ». Certains font donc l’hypothèse que la maladie de Parkinson se déclare d’abord dans les intestins avant de remonter vers le cerveau » …
A quoi ressemblerait le nouveau scénario de la maladie de Parkinson ? « Le plus probable à mon sens est que tout cela commence par une infection, sans doute d’origine alimentaire », avance Thomas Borody. « Les bactéries produisent des millions de molécules. Certaines peuvent traverser la barrière intestinale et se retrouver dans le corps humain ». C’est ainsi qu’un composé toxique atteindrait et attaquerait les neurones de l’appareil digestif.
Quelle que soit l’origine de l’infection, la toxine bloquerait la dégradation d’une protéine naturellement présente dans le corps humain, l’alphasynucléine. Chez les malades, cette protéine s’accumule jusqu’à former des structures visibles au microscope, les corps de Loewy, qui seraient la cause de la mort des neurones. Peu à peu ces agrégats de protéines se répandraient dans le système nerveux. Le moteur de cette transmission fait lui aussi l’objet de suppositions…
L’une des plus célèbres et des plus intrigantes est « l’hypothèse prion ». Le découvreur du prion, prix Nobel 1997, Stanley Prusiner, prend cette idée très au sérieux : « Il est possible que l’alphasynucléine soit une protéine prion qui forme des agrégats et se transmet à des cellules saines, propageant la maladie » écrivait-il dès 2009.
L’idée serait donc que la protéine subit un changement, chimique ou de forme tridimensionnelle et que ce soit ce changement, peut-être directement provoqué par l’infection, qui amorce la propagation des agrégats toxiques d’un neurone à l’autre. Lesquels agrégats finiraient par atteindre le cerveau, et notamment la « substance noire »… la perte des neurones entrainant les signes cliniques de la maladie. Le tout pourrait prendre plusieurs dizaines d’années. Le scénario est séduisant mais les zones d’ombre demeurent nombreuses. L’idée d’une infection sera difficile à soutenir tant qu’on n’aura pas trouvé l’agent responsable (bactérie, virus, ou toxine quelconque); le mécanisme de diffusion demeure mystérieux ; la séquence des évènements, différente chez certains patients, ne fait pas consensus, etc…
Cependant « Si l’origine digestive se confirmait, nous pourrions détecter la maladie à un stade très précoce grâce aux biopsies déjà pratiquées lors de coloscopies », estime Nicolas Bouvier, médecin-chercheur à Nantes. « Ce qui permettrait de tester à nouveau un grand nombre de molécules neuroprotectrices sur lesquelles reposaient de grands espoirs, mais qui ont été tous déçus, peut-être parce que les traitements ont été administrés à des stades trop, tardifs de la maladie ».
Dans la clinique de Thomas Borody, ont pense appliquer une technique qui a déjà fait ses preuves pour divers troubles intestinaux : la transplantation fécale. Il s’agit de transmettre la flore intestinale d’une personne saine à une personne malade. « C’est la seule solution pour se débarrasser de certaines bactéries pathogènes, explique Thomas Borody. Avec les traitements antibiotiques, il subsiste toujours des spores qui permettent aux bactéries pathogènes de revenir lorsque l’on arrête le traitement ». Et si cela marchait, cela confirmerait qu’il s’agit bien d’une histoire de bactérie. Bien plus que la validation d’une hypothèse audacieuse, ce serait un véritable changement de paradigme, fertile en perspectives thérapeutiques. Car il autoriserait de rêver à un traitement de la maladie de Parkinson avant même l’apparition des symptômes. Et quitte à rêver, pourquoi ne pas rêver aussi de transposer le concept d’infection à d’autres maladies neurodégénératives (sclérose en plaque, Alzheimer, maladie de Huntington, syndrome de Guillain-Barré) …
Mathieu NOWAK, Sciences et Vie novembre 2011
Repris par Jean GRAVELEAU graveleau.jean2@orange.fr
Éditorial
Publié le 29 décembre 2011 à 08:46Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°47 – janvier 2012
Le Père Noël serait-il en avance cette année ?
La revue Sciences et Vie nous offre une perspective très intéressante sur l’évolution des recherches en matière de lutte contre la maladie de Parkinson : c’est l’incroyable hypothèse de Heiko Braak, anatomiste et professeur à l’université de Francfort. Il se pose, en effet, la question de l’origine de la maladie qui existerait dans le système intestinal bien avant qu’elle n’apparaisse dans le cerveau. D’où sa question : s’agirait-il d’un virus ou d’une bactérie ? Auquel cas, nous saurions soigner le patient… C’est une véritable révolution dans l’approche de la maladie !
Ne soyons pas trop optimistes mais il y a si longtemps que l’on n’a pas eu l’espoir d’une lumière au fond du tunnel que nous ne pouvions pas finir cette année sans faire état de cette hypothèse. D’ailleurs, nous rappelons que l’équipe du professeur Derkinderen travaille déjà sur les neurones présents dans le système intestinal avec l’espoir de déboucher sur une méthode simple de repérage de la maladie de Parkinson afin d’entamer des actions préventives de protection des neurones…
De même, CECAP Recherche a subventionné en 2009 l’INSERM U 913 de Nantes pour sa recherche intitulée : Atteinte digestive au cours de la Maladie de Parkinson — caractérisation d’un modèle singe intoxiqué par le M.P.T.P.
Nous ne pouvons que nous féliciter de voir que nous avons, avec nos modestes moyens, été précurseur dans cette piste de recherche. J’en profite pour rappeler, en cette période de renouvellement des abonnements et des adhésions, que les dons à la recherche sont toujours les bienvenus d’autant plus dans cette période d’austérité qui s’annonce difficile pour toutes les actions financées par les Pouvoirs Publics.
Dans ce numéro, nous avons privilégié plusieurs témoignages d’abonnés qui vivent la maladie avec toutes les difficultés inhérentes à la vie quotidienne mais qui essaient de lutter au mieux de leurs moyens.
Chers lecteurs, nous nous ferons un réel plaisir d’être votre porte-parole afin que cette revue soit aussi une caisse de résonance de vos préoccupations quotidiennes.
Tous nos vœux pour cette année 2012 qui s’ouvre sur des perspectives économiques difficiles mais aussi sur un espoir éminemment important… !
Jean GRAVELEAU graveleau.jean2@orange.fr
Agonistes dopaminergiques et profil neuropsychiatrique : une étude comparative
Publié le 23 décembre 2011 à 08:10Rapporté par Aurélia Poujois (CHU de Saint-Etienne) d’après la communication :
Neuropsychiatric profile of patients on treatment with pramipexole, ropinirole or levodopa in monotherapy : head-to-head comparison.
JP. Perez (Espagne)
XIX World Congress on Parkinson’s Disease and Related Disorders – Shanghai (Chine), 11 – 14 décembre 2011
L’idée de ce travail espagnol a été de comparer les différents profils neuropsychiatriques des patients parkinsoniens traités par agonistes dopaminergiques ou L‑dopa, après contrôle des principaux facteurs confondants cliniques et démographiques.
Au cours d’une étude en cross-over prospective, 515 patients (âge : 69.9+/-7.7 ans, durée évolution 7.4+ /-4. 3 ans) eurent une évaluation neuropsychiatrique par le NPI. 250 patients étaient sous pramipexole, 150 sous ropinirole et 115 sous L‑dopa seul. Les trois groupes étant appariés en âge, niveau d’éducation, sexe, sévérité de l’atteinte motrice, durée de la maladie et équivalent de dose en L‑dopa.
Les patients sous pramipexole présentèrent un score NPI total plus bas que les patients sous ropinirole (17.2+/-11 vs 20.9+/-13 ; p=0.015). Le score d’apathie était également le plus bas dans ce groupe comparativement aux deux autres groupes.
Par contre les autres signes et notamment la dépression et les hallucinations n’étaient pas spécifiques d’un groupe.
Cette étude de bonne envergure est intéressante car elle montre que les patients sous pramipexole semblent présenter moins d’effets neuropsychiatriques et notamment moins d’apathie. Par contre à la différence des études antérieures, il n’y avait pas plus de risque de psychose chez les patients sous agonistes dopaminergiques.
Date de publication : 14-12-2011
Rapport envoyé par le docteur Mimassi
nagimimassi@yahoo.com
Danse et maladie de Parkinson : la première méta-analyse
Publié le 22 décembre 2011 à 07:17Rapporté par Pierre Cesaro (Henri Mondor, Créteil) d’après la communication :
Rehabilitation, exercise therapy and music in patients with Parkinson’s disease : a meta analysis of the effects of music based movement therapy on walking ability, balance and quality of life.
De Dreu MJ et al.
XIX World Congress on Parkinson’s Disease and Related Disorders – Shanghai (Chine), 11 – 14 décembre 2011
Le concept de « music based movement » (MbM) vient entre autres de l’observation d’un risque de maladie de Parkinson (MP) réduit chez les sujets actifs au plan physique, et de l’observation expérimentale de l’induction de neurotrophines cérébrales par l’exercice physique.
Il n’est pas simple, cependant, de convaincre des patients ayant un trouble sévère de la motricité de s’astreindre à un exercice physique régulier, notamment en raison de la fatigue et des douleurs.
La MbM présente de nombreux avantages : elle peut se pratiquer seul (entraînement à la marche) ou avec partenaire (danse), améliore les stratégies de marche, de rotation, de déplacement du centre de gravité, alors que les signaux sonores améliorent les stimuli moteurs endogènes. Le plaisir procuré par cet exercice, et la musique, peut diminuer la fatigue, et l’exercice collectif est un stimulus supplémentaire.
Une première méta-analyse a été tentée, qui a sélectionné finalement 6 publications parmi 402 dans la littérature. Les échelles d’évaluation étaient cependant disparates, et l’ensemble de la cohorte ne rassemblait que 168 patients.
Parmi les paramètres « améliorés » par MbM : l’équilibre (échelle de Berg), la vitesse de lever, la longueur du pas et la vitesse de marche ; en revanche, le score moteur UPDRS III, le questionnaire de freezing et la qualité de vie ne montraient pas d’effet significatif. Ces observations doivent être tempérées par le nombre limité de sujets (la plupart de ces paramètres étaient mesurés dans moins de 4 des 6 essais retenus), et la durée variable de suivi.
On doit cependant retenir que certains effets mesurés (allongement de la longueur du pas) ont un impact majeur sur les capacités ambulatoires, et que le manque de puissance statistique peut empêcher de valider certains effets, qui étaient en dessous du seuil statistique.
Après le consensus « intuitif » sur l’intérêt de l’exercice physique, vient le temps de l’« evidence based medicine » concernant la danse.
Rapport envoyé par le docteur Mimassi
nagimimassi@yahoo.com
Douleur et fatigue dans la maladie Parkinson
Publié le 21 décembre 2011 à 06:01Douleur et fatigue dans la maladie Parkinson
Rapporté par Aurélia Poujois (CHU de Saint-Etienne) d’après la communication :
Pain and fatigue in PD – parallel session
M. Wen (Chine)
XIX World Congress on Parkinson’s Disease and Related Disorders – Shanghai (Chine), 11 – 14 décembre 2011
La douleur (musculo-squelettique, radiculo-neuropathique, liée à la dystonie, à l’akathisie…) et la fatigue dans la maladie de Parkinson (MP) sont deux symptômes sous-diagnostiqués. Aussi leur prévalence est-elle difficile à préciser ce d’autant que les moyens d’évaluation sont volontiers différents.
M. Wen (Chine) a exposé les résultats d’une méta-analyse portant sur 35 études randomisées issues de 29 pays différents et traitant de ces deux symptômes. La prévalence est apparue relativement variable en fonction des régions géographiques puisque la douleur était rapportée chez 33.7% des MP en Asie et 79.4% en Europe. La fatigue étant de 35.3% en Europe du Nord et de 59.1% en Europe de l’Ouest.
Étonnamment, les patients d’Europe du Nord étaient les plus douloureux mais aussi les moins fatigués. Les facteurs prédisposant à la douleur étaient les fluctuations motrices et la dépression alors que la sévérité de la maladie, la dépression et les troubles du sommeil prédisposaient à la fatigue. Quant à la thérapeutique, rien de bien nouveau sous le soleil oriental…
Outre les antalgiques classiques, le traitement de la douleur du MP repose aussi sur une stimulation dopaminergique la plus régulière… qui diminuerait aussi dans le même temps la fatigue. L’effet du methylphénidate sur la fatigue mérite de son côté d’être confirmé.
Rapport envoyé par le docteur Mimassi
nagimimassi@yahoo.com
Parkinson : la vie avec du chocolat est meilleure
Publié le 20 décembre 2011 à 10:03“Parkinson life with chocolate, is a better life”
Rapporté par Aurélia Poujois (CHU de Saint-Etienne) d’après la communication :
Coffee or chocolate, what do you like to drink with our L‑dopa ?
LC.jimenez-Botello (Mexique)
XIX World Congress on Parkinson’s Disease and Related Disorders – Shanghai (Chine), 11 – 14 décembre 2011
Depuis les années soixante, la L‑dopa est le principal traitement de la maladie de Parkinson (MP) mais ces dernières années les antagonistes de l’Adénosine A2A, dont une majorité présente un noyau xanthine, ont aussi une place dans l’arsenal thérapeutique du parkinsonien. Par ailleurs, les études épidémiologiques semblent montrer un effet bénéfique de la consommation de café dans la MP.
Cette équipe mexicaine soulève l’hypothèse que ce résultat serait expliqué par la présence de la méthylxanthine dans la caféine.
Les auteurs ont ainsi cherché à savoir si la méthylxanthine présente dans la caféine avait une affinité importante pour les récepteurs de l’adénosine A2A, comparativement à la théobromine, autre méthylxanthine présente elle dans le chocolat et ayant un noyau xanthine commun avec la caféine.
Les résultats des tests ont montré que la théobromine du chocolat avait 30% de plus d’affinité que la caféine pour les récepteurs de l’adénosine A2A. Le chocolat aurait-il une efficacité supérieure au café chez les parkinsoniens ?
Il reste encore du chemin à parcourir. Une étude comparative de l’efficacité du café et du chocolat est en cours chez des rats MPTP… alors patience et en attendant, le chocolat reste bon pour le moral !
Date de publication : 14-12-2011
Rapport envoyé par le docteur Mimassi
nagimimassi@yahoo.com
[Vu sur le net] : interview du professeur Pollack
Publié le 12 décembre 2011 à 12:43Interview trouvée sur le site des journées de neurologie de langue française, et particulièrement sur cette page.
Suivez ce lien pour voir l’interview du professeur Pollack.
[Vu sur le net] Parkinson : Un simple test sanguin pour détecter la maladie
Publié le 05 décembre 2011 à 09:33Article trouvé sur le site Santé log.
Cette recherche publiée dans l’édition de décembre FASEB Journal suggère qu’une substance présente dans le sang des patients atteints de la maladie de Parkinson pourrait conduire à un test de diagnostic définitif. Il s’agit d’une protéine, nommée alpha-synucléine phosphorylée, déjà associée par de précédentes études à la maladie. Ce test sanguin ouvre la voie à un meilleur diagnostic de la maladie, avant l’apparition de symptômes extérieurs et va permettre aux patients comme aux sougnants de se préparer au mieux à l’arrivée de la maladie.
Pour lire cet article dans son intégralité, suivez ce lien…
[Vu sur le net] Parkinson : vers un meilleur diagnostic ?
Publié le 04 décembre 2011 à 13:15Article trouvé sur le site « bonjour docteur ».
Le dosage d’une protéine par simple prise de sang pourrait permettre d’évaluer de manière définitive si une personne est susceptible de contracter la maladie de Parkinson avant même l’apparition des premiers symptômes.
Pour lire cet article dans son intégralité, suivez ce lien…
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