Conférence à Treffieux (44) du Professeur Pascal DERKINDEREN du C.H.U. de Nantes
Publié le 02 juin 2005 à 17:12Le Parkinsonien Indépendant n° 21 – juin 2005
Conférence donnée dans le cadre de la Journée Mondiale Parkinson d’Avril 2005
Devant environ 90 personnes, le Professeur DERKINDEREN, avec beaucoup de simplicité et un langage à la portée de tous, nous a entretenus de la maladie de Parkinson et a répondu complaisamment aux questions posées par l’auditoire.
Stimulation du cortex moteur dans le traitement de la forme évoluée de la maladie de Parkinson
Publié le 02 juin 2005 à 17:11Le Parkinsonien Indépendant n° 21 — juin 2005
Le docteur Stéphane PALFI de l’Unité Mixte CEA – CNRS – Hôpital Henri Mondor – CRETEIL, promoteur de la recherche sur la stimulation corticale nous communique des informations sur cette technique.
De nombreuses études cliniques et expérimentales tendent à montrer que des anomalies de fonctionnement du cortex moteur pourraient être responsables des différents symptômes observés dans la maladie de Parkinson. Avant de proposer une éventuelle application clinique chez l’homme, une étude expérimentale dans un modèle primate de la maladie de Parkinson a été menée afin d’étudier l’innocuité, l’efficacité et les mécanismes d’action de la stimulation corticale implantée.
Dans cette étude expérimentale, les effets fonctionnels de la stimulation du cortex furent analysés au moyen d’une combinaison d’approches comportementales, d’imagerie cérébrale (TEP ou tomographie par émission de positrons, IRM ou imagerie par raisonnance magnétique) et enfin d’électrophysiologie (techniques spécifiques d’enregistrement unicellulaire de l’activité neuronale)
Des résultats encourageants ont été obtenus :
- La stimulation du cortex primaire moteur améliore significativement les symptômes de la maladie de Parkinson tels que l’initiation des mouvements et la vitesse des mouvements
- L’activité métabolique des zones du cortex impliquées dans l’élaboration des mouvements (en particulier l’aire motrice supplémentaire) augmente durant la stimulation du cortex moteur primaire
- L’activité neuronale des noyaux gris profonds, affectée par la maladie, se normalise lors de la stimulation du cortex
- Enfin aucun effet secondaire n’a été constaté durant cette étude expérimentale.
Applications cliniques
Les résultats de cette étude expérimentale pré-clinique sont encourageants. Ils permettent d’envisager la mise en œuvre d’un traitement, peu invasif, par stimulation du cortex, une structure située en surface du cerveau. Elle pourrait, par conséquent, être accessible à un plus grand nombre de patients atteints de la forme évoluée de la maladie de Parkinson.
Ces résultats constituent donc les bases fondamentales d’une application clinique chez l’homme pour la maladie de Parkinson, tout en sachant qu’une étude pilote sur les paramètres de stimulation à utiliser chez l’homme et sur le retentissement sur les symptômes de la maladie reste à faire.
Par ailleurs, il faut signaler que cette étude expérimentale permet d’envisager de nouvelles perspectives pour le traitement de symptômes observés dans d’autres maladies neurologiques en modulant l’activité des structures cérébrales profondes par l’intermédiaire d’une stimulation cérébrale de surface.
Docteur Stéphane PALFI
Attribution d’une bourse À un jeune chercheur du CNRS de Marseille Par le fond de « CECAP Recherche »
Publié le 02 juin 2005 à 17:09Le Parkinsonien Indépendant n° 21 — juin 2005
Etudiant en doctorat de Neurosciences au sein du laboratoire « Interactions Cellulaires, Neurodégénérescence et Neuroplasticité » IC2N dirigé par le professeur André NIEOULLON du CNRS UMR 6186 de Marseille, Abid OUESLATI a demandé l’aide de CECAP Recherche pour un soutien financier.
En effet, il se trouve malheureusement, comme nombre de jeunes chercheurs motivés, sans aucune ressource pour continuer ses recherches sur la maladie de Parkinson, travaux qui vont prochainement faire l’objet d’une publication.
L’objet de la recherche
Il s’agit de « L’étude des réorganisations anatomo-fonctionnelles induites dans les ganglions de la base par stimulation à haute fréquence du noyau subthalamique dans un modèle de la maladie de Parkinson, chez le rat ».
En fait, comme nous le précise le professeur NIEOULLON, elle « aborde la question très importante des limites thérapeutiques de la maladie de Parkinson, en particulier en rapport avec les effets secondaires de la L‑DOPA. Dans ce contexte, il est notamment important de valider d’autres approches thérapeutiques et de comprendre plus avant plus précisément ici les mécanismes de la stimulation à haute fréquence du noyau sous-thalamique, qui concerne de nombreux patients. »
L’intérêt de cette recherche et la quasi-impossibilité de trouver, dans l’immédiat, le financement lui permettant de poursuivre ses travaux de recherche, ont conduit l’assemblée générale permanente de CECAP à soutenir ce projet. Il y a, cependant, un bon espoir qu’une bourse universitaire puisse lui être allouée à la rentrée prochaine.
Une orientation politique de CECAP Recherche
Cette décision entre pleinement dans les orientations politiques de CECAP Recherche qui visent à soutenir par des bourses, les jeunes chercheurs qui autrement seraient contraints d’interrompre leurs travaux.
Il est, en effet, plus facile en France de trouver de lourds financements pour des équipements conséquents que pour la « subsistance » de jeunes chercheurs débutants et ne pouvant pas immédiatement prétendre aux bourses universitaires.
Ceci nous apparaît dommageable et c’est la raison pour laquelle les fonds collectés au travers de CECAP Recherche nous semblent devoir être alloués en priorité dans cette direction.
Bien entendu, nous prenons la précaution de vérifier autant qu’il nous est possible le contenu de ces recherches et d’avoir les cautions morales et scientifiques de directeurs de recherche reconnus dans le milieu scientifique.
Un engagement en retour
Le jeune boursier s’engage, en retour, à nous tenir régulièrement informés de l’évolution de son travail et nous donner la primeur des résultats de ses recherches en même temps qu’il les publie dans les revues spécialisées.
Nous estimons ainsi répondre à l’attente des donateurs qui demandent, avec raison, que leurs dons ne soient pas distribués dans n’importe quelle condition.
Rédigé par Jean GRAVELEAU Sous contrôle de CECAP Recherche
La Stimulation corticale : un réel progrès dans la thérapie…
Publié le 02 juin 2005 à 17:08Le Parkinsonien Indépendant n°21 – juin 2005
Les travaux de recherche menés sur la stimulation du cortex sous la direction du docteur PALFI nous intéressent au plus haut point.
En effet jusqu’ici, « il était généralement admis que seules certaines régions profondes du cerveau – les noyaux gris – étaient responsables de l’apparition des signes cliniques moteurs observés dans la maladie de Parkinson.Or des recherches expérimentales et cliniques ont récemment montré qu’une région située en périphérie – le cortex moteur – contribuait également à la genèse de ces signes cliniques », expliquait le docteur PALFI dans l’interview
reprise par le journal Le Monde du 3 décembre 2004.
« Dès lors, il était tentant d’avoir recours à la stimulation électrique par l’intermédiaire d’une électrode placée directement au contact du cortex moteur, à la surface du cerveau. Avant de proposer une éventuelle application clinique chez l’homme, l’équipe française a étudié l’innocuité, l’efficacité et les mécanismes d’action de la stimulation corticale chez sept babouins sur lesquels on avait induit, en provoquant une lésion cérébrale spécifique, une pathologie équivalente à la forme sévère de la maladie de Parkinson »
Des expériences ont été pratiquées sur 7 babouins avec des résultats encourageants. Les chercheurs ont constaté : qu’une stimulation du cortex de 30 minutes, au moyen d’une électrode placée sous le crâne, améliore de manières significative les symptômes de la maladie de Parkinson.
Ce nouveau processus de stimulation évitera les risques encourtus lors de la stimulation cérébrale profonde du noyau sous-thalamique.
Rappelons que ces 2 techniques n’agissent que sur les symptômes de la maladie, elles ne guérissent pas.
Jean GRAVELEAU
Informations sociales : La carte d’invalidité
Publié le 02 juin 2005 à 17:07Le Parkinsonien indépendant n° 21 — juin 2005
Une prise en charge en ALD par la Sécurité Sociale n’ouvre pas droit à la carte d’invalidité. La carte d’invalidité est délivrée par le préfet, sur demande à la COTOREP, seule compétente pour évaluer le taux d’incapacité des personnes adultes handicapées.
La Demande
Il faut retirer un dossier soit au Service Social de votre commune (CCAS), soit directement à la COTOREP.
Le formulaire du certificat médical doit être rempli de préférence par votre neurologue (il sera sans doute mieux pris en compte), ou bien par votre médecin traitant.
Le dossier complet peut être déposé à la mairie de votre lieu de résidence, ou adressé à la COTOREP. Le délai de traitement d’un dossier est de 6 mois à 1 an.
Le demandeur devra passer devant un médecin expert. Pour la maladie de Parkinson, il est important de bien faire état des blocages et autres symptômes que vous rencontrez dans la vie quotidienne.
La COTOREP évalue le taux d’incapacité permanente sur la base d’un barème d’évaluation, et fixe la durée d’attribution de la carte d’invalidité. Une notification de décision est adressée à l’intéressé.
Si le taux d’invalidité est égal ou supérieur à 80%, une carte d’invalidité est délivrée.
Si la décision est négative, vous pouvez contester la décision dans un délai de 2 mois en apportant des précisions.
En cas d’évolution de la maladie, il est possible de demander la révision de votre dossier.
La délivrance de la carte d’invalidité n’est pas soumise à condition de ressources.
La carte d’invalidité n’ouvre aucun droit à une pension ou une allocation.
La demande de renouvellement doit être faite selon la même procédure, 6 mois avant la date d’échéance de validité de la carte.
Des mentions particulières peuvent ouvrir certains droits tels que « station pénible debout » ou « tierce personne » en cas de nécessité prouvée d’une tierce personne pour l’accomplissement des actes ordinaires de la vie.
LES AVANTAGES DE LA CARTE D’INVALIDITE
- octroi d’une demi-part supplémentaire pour le calcul de l’impôt sur le revenu
— exonération de la taxe d’habitation et de la redevance TV sous certaines conditions (bénéficiaire de l’A.A.H. (allocation adulte handicapé), du FNS et non imposable).
— des places réservées dans les transports en commun avec la mention « station debout pénible »
— gratuité ou réduction du titre de transport pour l’accompagnant d’une personne titulaire d’une carte d’invalidité avec la mention « tierce personne »
— la possibilité de demander le macaron GIC délivré par la DDASS. Il permet à son titulaire ou l’accompagnateur de la personne handicapée d’utiliser des stationnements réservés sur la voie publique et dans les parcs de stationnement. L’obtention du macaron GIC est attribué avec le certificat d’un médecin expert qui atteste d’une impossibilité de se déplacer à pied.
REMARQUES :
La délivrance de la carte d’invalidité n’est pas soumise à condition de ressources.
La carte d’invalidité n’ouvre aucun droit à une pension ou une allocation
Françoise BELLIOT-NIGET
La Macuna Pruriens (suite)
Publié le 02 juin 2005 à 17:05Le Parkinsonien Indépendant n° 21 – juin 2005
Notre article paru dans le numéro précédent a suscité de nombreuses interrogations.
Nous allons tenter d’y apporter quelques réponses :
–Tout d’abord, nous n’avons pas nous-même essayé cette plante.
–Nous avons fait la demande à un herboriste mais il ne nous a pas répondu. Certains lecteurs l’ont recherchée et ont trouvé des références sur Internet.
–Si vous utilisez Internet, tapez « macuna pruriens » sur Google et vous trouverez 540 références… !
–La revue « Plantes et Santé » est éditée par Santé Port-Royal (éditeur de Pratiques de Santé, Santé Yoga). 4.20 € le numéro.
Abonnement : DIP Plantes et Santé 18 – 24, quai de la Marne 75164 PARIS CEDEX 19 — Tel : 01 40 46 00 46 — E‑mail : plantesetsante@noos.fr
Notre but n’était pas de proposer une « nouvelle thérapie » mais de vous faire découvrir qu’il existe, de part le monde, d’autres méthodes de soins traditionnels et peut-être aussi alerter tel ou tel chercheur qui pourrait s’intéresser à ces techniques.
D’ailleurs les informations recueillies font montre d’une grande prudence quand à l’utilisation de ce produit, indiquant des risques de troubles similaires à ce que nous observons par ailleurs avec la pharmacopée qui nous est familière.
Enfin, notre « déontologie » nous impose de ne pas faire de publicité quelconque pour un produit ou pour un établissement.
Jean GRAVELEAU
Le resvératrol au secours des neurones qui dysfonctionnent
Publié le 02 juin 2005 à 17:02Paru dans Le Parkinsonien Indépendant n° 21 – juin 2005
L’équipe Avenir de l’INSERM coordonnée par Christian NERI vient de montrer que l’activation de certaines enzymes – déjà connues pour leurs effets protecteurs vis-à-vis du stress cellulaire et impliquées dans la longévité – protège la cellule neuronale de la toxicité induite par la huntingtine, la protéine de la maladie de Huntington.
Ces résultats ont été possibles grâce à l’approche originale utilisée par les chercheurs, fondée sur l’étude de deux modèles animaux complémentaires : le ver Caenorhabditis elegans sur lequel des tests in vivo ont été effectués, et la souris dont une catégorie de neurones situés dans le cerveau ont été analysés in vitro.
Ce travail est publié dans la revue Natura Genetics.
Le nématode C. elegans a été utilisé comme modèle transgénique car il facilite le suivi in vivo – notamment au plan génétique – des effets neuronaux induits par les substances à tester. Les chercheurs de l’INSERM se sont intéressés au potentiel neuroprotecteur de certaines enzymes, les sirtuines, qui régulent l’activité des protéines cibles en enlevant des groupements acétyles (un arrangement particulier de quelques atomes d’oxygène, de carbone et d’hydrogène) de certains acides aminés (les composants des protéines).
Par ce mécanisme, les sirtuines augmentent les défenses contre le stress cellulaire. Les chercheurs montrent en particulier que l’activation de ces enzymes via le resvératrol – une molécule chimique présente dans le raisin – conduit à une moindre toxicité dans les cellules neuronales qui expriment une forme mutée de la huntingtine.
Les résultats obtenus par Christian NERI et son équipe montrent que l’effet neuroprotecteur chez le ver C. elegans passe par une cascade de réactions qui débute par l’activation des sirtuines par le resvératrol, entraînant celle des facteurs de transcription de type FOXO. Ces derniers interviennent pour leur part, en bout de chaîne, sur l’expression d’un large ensemble de gènes particulièrement impliqués dans la résistance au stress et à la longévité.
Le resvératrol, composé à l’origine de ces réactions en chaîne, fait partie de la famille des polyphénols. Cette molécule était connue pour son fort pouvoir antioxydant, évoqué comme l’un des ingrédients responsable du « French paradoxe » (note 1.). La stimulation des sirtuines est un autre aspect des propriétés de cette molécule. Le pouvoir antioxydant du resvératrol est-il en partie la conséquence de l’activation des sirtuines ? D’autres investigations sont nécessaires sur ce point.
L’importance des sirtuines et des facteurs de transcription FOXO fait actuellement l’objet de nombreuses études, en lien avec leur rôle dans la résistance générale de la cellule au stress, et dans la longévité.
Le travail publié ce jour par les chercheurs de l’INSERM suggère pour la première fois que la stimulation de la résistance des neurones au stress par l’intermédiaire des sirtuines, pourrait conduire à des traitements pour les maladies neurodégénératives comme la maladie de Huntington.
Pour en savoir plus, Contact avec le chercheur :
Christian NERI Tel. : 01.40.78.86.52. neri@broca.inserm.fr
Transmis par Jean GRAVELEAU
Note 1. : Le « paradoxe français » : des études sérieuses ont démontré que la consommation raisonnable de vin, rouge en particulier, avait un effet thérapeutique indéniable sans doute lié au tanin et aux phénols.
Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
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