L’espace des usagers du CHU de Nantes
Publié le 05 octobre 2006 à 17:29Article paru dans LE PARKINSONIEN INDEPENDANT N°26 – septembre 2006
En 2001, à la demande de la Direction du CHU et de deux représentants des Usagers siégeant au Conseil d’administration, un groupe d’Usagers a été amené à réfléchir et à poser des recommandations dans le cadre du Projet d’Etablissement 2003 – 2007.Puis la volonté du groupe est d’aller plus loin et de créer une structure reconnue au sein du CHU de Nantes : « un Espace des Usagers » ayant pour mission d’écouter , d’accompagner et d’informer , en partenariat avec les professionnels du CHU .
Aujourd’hui, c’est une association composée d’associations (30 actuellement, comme l’association des Polyarthritiques, Vaincre la mucoviscidose, les Diabétiques, la Croix d’Or, l’UNAFAM, l’ADPLA) et une quinzaine d’usagers individuels.
Depuis mars 2003, une convention lie la Direction du CHU de Nantes et l’Espace des Usagers afin de mieux organiser un partenariat d’action en faveur des Usagers.
L’association participe à l’accréditation : procédure qui à lieu tous les quatre ans où il est demandé aux professionnels de s’interroger sur leur pratique, la prise en charge des patients et des risques. C’est un travail sérieux qui s’inscrit dans une démarche de progrès (déjà 4 000 heures de bénévolat au compteur !).
L’association mène une réflexion permanente sur l’accueil ‑particulièrement aux Urgences‑, sur la signalisation –spécialement pour les handicapés-. Elle participe et intervient dans de nombreux forums et ateliers de réflexion. A la rentrée, un travail mené auprès de la TAN et de Nantes Métropole va déboucher sur l’amélioration de la desserte de l’Hôpital Nord (ligne 93). Un atelier d’écriture, pour une meilleure compréhension, retraduit les documentations d’information remises aux usagers. Aujourd’hui, l’association participe au Projet d’Etablissement 2008 – 2012.
Une permanence au CHU Nord est tenue par Gisèle CHIFFOLLEAU (tel. 02 40 16 50 71) :
- Lundi : 13H30 – 17H00
- Mardi et jeudi : 9H30 – 17H00
- Vendredi : 9H30 – 13H00
Il a été crée un Livret d’Accueil que chaque usager doit pouvoir trouver dans la chambre à chaque hospitalisation : voici un document assez complet qui présente les établissements hospitaliers, les formalités administratives, le séjour, le règlement intérieur, mais aussi la charte du patient, les droits et les obligations. En annexe, on trouve un questionnaire de sortie où il est demandé l’avis de l’usager sur son séjour.
En fait il y a un sérieux manque de retour pour bien mesurer le niveau de satisfaction des usagers. Evidemment, on comprend bien que lorsque l’on quitte l’hôpital, le souci premier est d’oublier ce « mauvais moment » plutôt que de se replonger sur un questionnaire de satisfaction. Cependant, l’association ne cesse d’inciter chacun à communiquer ses impressions afin de disposer de témoignages pour continuer à faire évoluer les choses.
Pour conclure, je crois que l’on ne peut que saluer tout ce travail mené par l’association, travail qui porte ses fruits et qui permet que Nantes soit reconnu exemplaire parmi les autres établissements hospitaliers pour la place accordée aux Usagers : bilan positif résultant d’une volonté de la Direction de l’Etablissement d’une part et de la disponibilité et de l’engagement de bénévoles d’autre part.
L’ADPLA reste membre de l’association des Usagers du CHU de Nantes, pour le moment nous ne prenons pas de participation plus importante, notre désir étant de consacrer notre énergie à développer la présence de notre association dans les différents secteurs du département. Toutefois nous ne refuserons aucune bonne volonté désirant s’engager plus particulièrement auprès de « l’A.E.U ».
Courriel : asso.espacedesusagers@chu-nantes.fr
Rédigé par Guy SEGUIN, Président de l’ADPLA
Randonnée autour du Mont Blanc
Publié le 05 octobre 2006 à 07:54Article paru dans LE PARKINSONIEN INDEPENDANT ‑N°26 — septembre 2006
Invité par une amie à me joindre à un groupe de randonneurs, je me suis retrouvé embarqué dans une aventure que je ne croyais pas à ma portée. Et pourtant…
Il faut dire que régulièrement je pratique la marche avec des amis : départ pour la journée dans le Luberon ou les Alpilles. C’est excellent pour coordonner les mouvements et ça entretient le cœur et le corps. Mais là il s’agissait d’un autre défi : 7 jours de marche de six à huit heures par jour ; soit, pour donner un ordre d’idée, 120 Kms et 3 000 mètres de dénivelée (le cumul de toutes les montées).
Je me suis donc préparé à cette épreuve en faisant plus régulièrement des parcours accidentés dans les Calanques et un week-end dans la Vallée des Merveilles située dans le Mercantour au-dessus de Nice, une balade avec 1 100 mètres de dénivelé.
Je craignais l’intervention impromptue de Parkinson qui m’aurait cloué, coincé dans une impasse. Je ne voulais pas obliger tout le groupe à supporter cette difficulté et le retarder dans ses déplacements…
En fait, le guide, prévenu de mon éventuelle appréhension, s’est tout autant intéressé à ma situation qu’à chacun des membres de l’équipe ; elle était constituée de couples avec de jeunes adolescents qui savaient marcher vite mais n’avaient pas toujours la résistance sur la durée.
Pour les connaisseurs, nous sommes partis des Houches pour atteindre les Contamines ; le lendemain nous sommes montés au col du Bonhomme (2 329 m.) pour atteindre, le troisième jour, Courmayeur en Italie après avoir traversé la Ville des Glaciers. Le quatrième jour nous franchissons le col Ferret (2 537 m.) pour entrer en Suisse et grimper à la Fenêtre d’Arpette (2 665 m.) ; puis retour le sixième jour dans la vallée de Chamonix par le col de Balme…
Nous avons eu la chance de bénéficier d’un temps splendide sans une goutte de pluie ni d’orage comme souvent en haute montagne : toutes les conditions étaient réunies pour une réussite de cette randonnée.
L’hébergement en gîtes collectifs ne m’a pas posé de problèmes particuliers.
Ce fût un périple magnifique dans un cadre grandiose où la principale difficulté que je rencontrais s’est portée sur mes genoux dans les descentes, problème qui peut toucher n’importe qui et n’est pas lié au Parkinson.
En décrivant sommairement ce voyage, je ne veux qu’indiquer à tout un chacun que, en sachant doser son effort, en se préparant sérieusement comme pour toute épreuve sportive et en étant assuré d’un encadrement correct, rien ne nous est interdit ; bien au contraire…
C’est le véritable enseignement que j’en ai tiré. Il faut savoir ne pas s’installer dans la maladie comme dans un cocon trop précieux et qui rend impossible toute action soi-disant réservée à des « bien-portants » !
Mais ne croyez que je veuille « donner une leçon » : c’est à chacun de mesurer sa capacité et ce qu’il peut accomplir pour se dépasser. Je voulais juste indiquer à nos « accompagnants » qu’ils peuvent, quelquefois, savoir prendre – et nous faire prendre – des risques limités pour nous sortir de nos habitudes ankylosantes !
Jean GRAVELEAU
graveleau.jean2@wanadoo.fr
La Mucuna Pruriens ou Pois Mascate
Publié le 05 octobre 2006 à 07:44Article paru dans LE PARKINSONIEN INDEPENDANT N°26 – septembre 2006
Dans le numéro 20 de notre revue, nous vous avions présenté cette plante en résumant un article de la revue « Plante et Santé » paru en décembre 2004.
Depuis, de nombreux lecteurs nous ont interpellés pour en savoir plus. Par ailleurs, plusieurs articles nous ont été adressés toujours dans le sens d’une explication des bienfaits de cette plante dans le cadre de notre maladie.
Une recherche simple sur Google, (moteur de recherche sur Internet), permet de découvrir 289 pages en français sur le sujet, y compris pour l’achat de ce produit ! Encore faut-il être utilisateur d’Internet !
Nous ne souhaitons pas faire une publicité maladroite pour cette utilisation d’une plante naturelle. Cependant, nous souhaiterions vivement que des spécialistes en pharmacologie se penchent sur cette question d’autant plus qu’il semblerait – au dire des diverses communications – que les effets indésirables de L‑dopa* (dyskinésie en particulier) n’existeraient pas en cas d’utilisation de cette plante.
Je sais bien que le « fonds de commerce » de la L‑dopa* est particulièrement intéressant pour les divers laboratoires qui la produisent. Cependant, ne serait-il pas souhaitable qu’une étude sérieuse vienne préciser pour tous les bienfaits et les limites d’utilisation de cette plante connue depuis plus de 4 500 ans par les médecines indiennes (ayurvédiques) ?
Peut-être connaissez-vous un proche, un chercheur, voire un laboratoire, qui pourrait être intéressé par cette recherche, source – espérons le – d’un progrès réel dans notre vie quotidienne ?
Par Jean GRAVELEAU
graveleau.jean2@wanadoo.fr
Le rat : Un bon modèle de la maladie de Parkinson ?
Publié le 04 octobre 2006 à 15:00Article paru dans LE PARKINSONIEN INDEPENDANT ‑N°26 – septembre 2006
Le rat : Un bon modèle de la maladie de Parkinson ?
Les études portant sur la maladie de Parkinson (comme les autres maladies neurodégénératives) requièrent l’utilisation de modèles animaux. L’utilisation d’un modèle animal performant, et le plus proche possible de la maladie humaine, est une des clés de la compréhension de la maladie de Parkinson et de l’amélioration de ses traitements.
L’absence de « maladie de Parkinson animale spontanée » rend nécessaire l’utilisation de modèles d’étude « artificiels ». De façon schématique, la maladie de Parkinson peut se résumer en l’expression clinique (symptômes parkinsoniens) de la destruction des neurones dopaminergiques de la Substance Noire (SN). Ainsi des modèles animaux ont été obtenus, soit par chirurgie, soit par traitement, ayant pour but de détruire ces neurones de manière spécifique.
Ces modèles animaux sont utilisés depuis maintenant plus de 30 ans, et ont sans cesse été améliorés au cours des années.
Parmi les modèles animaux (rat, souris, singe), le rat représente un modèle de choix pour plusieurs raisons :
La taille du rat est optimale (assez grande pour faire de la chirurgie stéréotaxique avec précision, et suffisamment petite pour faciliter le stockage).
Son génome est bien caractérisé, ce qui permet d’utiliser tous les outils de la biologie moléculaire (PCR, puces à ADN…)
Il est possible d’utiliser des animaux pratiquement identiques CAD de même poids, de même âge et surtout génétiquement semblables permettant d’avoir des résultats reproductibles.
La neuroanatomie du rat est également bien caractérisée et présente des similitudes avec celle de l’homme.
Le modèle de rat 6‑OHDA
Le modèle de rat 6‑OHDA obtenu par une injection unilatérale de cette toxine dans une zone spécifique du cerveau appelée : faisceau médian du télencéphale (FMT), est incontestablement le modèle animal qui a le plus contribué à la recherche préclinique sur la MP. Ce modèle a été utilisé pour la première fois dans les années 70 et correspond à une dégénérescence unilatérale quasi-totale des neurones dopaminergiques de la substance noire, associé à un syndrome bien décrit :
- Un déficit quasi-total en dopamine au niveau de la structure cible des neurones de la SN : le striatum
- Une akinésie et une bradykinésie (difficulté à se déplacer et à initier les mouvements) qui peuvent être quantifiés en utilisant différents tests comportementaux (stepping-test, rotarod, open-field …).
Ce modèle permet donc d’étudier la perte de motricité due au manque de dopamine dans le cerveau. De plus, un traitement à la lévodopa permet d’améliorer la motricité des rats sur ces tests.
Cependant, ces rats développent-ils des dyskinésies (ou mouvements anormaux involontaires qui sont les complications motrices du traitement de la maladie, pouvant être plus invalidantes que la maladie elle-même) sous ce traitement et comment les quantifier ?
Cet aspect a été étudié par le groupe du docteur A. Cenci (en Suède). Ces chercheurs ont mis au point une technique pour quantifier ces dyskinésies, induites par une injection biquotidienne de lévodopa. Pour quantifier ces dyskinésies, ils ont utilisé une échelle ressemblant à celle utilisée chez l’Homme. Ainsi, sur le plan clinique, ces rats présentent une akinésie du membre antérieur (une difficulté à initier le mouvement) mise en évidence par différents tests comportementaux ; de plus, la récupération fonctionnelle entraînée par le traitement à la lévodopa s’accompagnent (dans 50% des cas) des dyskinésies.
Ce modèle de rat est à présent utilisé, entre autres, pour analyser les dyskinésies. Ces dernières résultent probablement de puissants mécanismes adaptatifs striataux consécutifs à la perte des afférences dopaminergiques. En effet, chez l’Homme, les primates non-humains et les rongeurs, le striatum est impliqué, avec d’autres structures cérébrales, dans un circuit neuronal important pour l’apprentissage de tâches motrices et de mémorisation. Le manque de dopamine ou son apport exogène par le traitement à la lévodopa perturbe cette plasticité. Afin de comprendre ces mécanismes, la modulation de la plasticité synaptique striatale est étudiée sur ce modèle en utilisant des techniques élaborées d’enregistrements électrophysiologiques. Ainsi, depuis plus de 10 ans l’équipe du professeur Calabresi, à Rome, a contribué à améliorer la compréhension de ces phénomènes complexes de plasticités dans la maladie de Parkinson, pouvant être la base de nouveaux traitements.
Pour finir, ce modèle peut être la base de développement des stratégies thérapeutiques de demain :
- Stratégies de neuroprotection, ayant pour but d’empêcher les neurones dopaminergiques encore présents de dégénérer.
- Stratégies de remplacement, visant à remplacer les neurones morts par des cellules souches, cellules génétiquement modifiées …
Ce modèle de rat de la maladie de Parkinson, même s’il est imparfait, est d’un intérêt majeur pour comprendre les mécanismes de la maladie et la manière dont le cerveau s’adapte à cette maladie (plasticité). Ce modèle peut être également la base d’étude de nouveaux traitements. Cependant, avant d’envisager des nouveaux traitements chez l’Homme, des études sont d’abord effectuées chez les primates, représentant le modèle ultime de la recherche préclinique.
Par Vincent PAILLE vincent_paille@yahoo.fr
Dr es-Sciences de l’European Brain Reserch Institute à Rome
NB- Nous rappelons que ce chercheur a été, en partie, financé par CECAP , lors de la présentation de sa thèse de doctorat.
Le « chaussage » pour Parkinson
Publié le 04 octobre 2006 à 14:44Article paru dans LE PARKINSONIEN INDEPENDANT N°26 – septembre 2006
Mortain – 8 avril 06
Conférence animée par Olivier NICOLLE,
Podo-orthésiste à Granville.
Quelques mots d’introduction
J’appareille un certain nombre de Parkinsoniens dans la région Granvillaise et beaucoup d’entre eux refusent d’adhérer à des associations comme la vôtre, deux causes principales motivent leur refus : la crainte du futur et l’isolement.
La crainte du futur n’est pas uniquement le fait du malade, c’est parfois aussi celui du conjoint : l’une de mes patientes devait venir aujourd’hui et je ne l’ai pas aperçue, son mari refuse de l’emmener aux réunions d’informations que vous organisez par crainte de percevoir l’état qu’elle serait susceptible d’avoir dans quelques années.
La maladie de Parkinson est une maladie invalidante physiquement et socialement, je me déplace chez beaucoup de Parkinsoniens qui ne sortent plus de chez eux soit parce qu’ils sont en fauteuil roulant et que les déplacements posent trop de problèmes soit parce qu’ils ne supportent plus le regard des autres.
La conférence
Le membre inférieur est l’objet principal de mon travail et je traite principalement deux problèmes : le « chaussage » et la déformation.
Il faut éviter d’amplifier les problèmes du Parkinsonien qui a du mal à initier le mouvement et dont les pieds connaissent des déformations et traînent un peu, des chaussures mal adaptées accroissent le risque de chutes.
Le chaussage
- Le chaussage homme
Deux critères sont importants dans la chaussure homme : la largeur et la souplesse.
Le déroulé est le devant de la chaussure, il est important d’avoir un bon déroulé afin d’éviter les chutes provoquées par l’extrémité du pied qui accroche un obstacle.
L’intérieur de la chaussure est également important car le cuir a tendance à durcir sous l’effet de la transpiration excessive et un bloc chaussure rigide va accroître les difficultés du Parkinsonien, il convient de noter également que cette rigidité risque de provoquer des petites blessures participant aux difficultés de la marche. - Le chaussage femme
La chaussure femme pose deux problèmes : la hauteur du talon et l’esthétique.
Le pied féminin est un pied cambré et l’adoption de chaussures plates risque d’entraîner des problèmes de dos. La hauteur du talon idéale se situe entre 2 et 4 centimètres. Les petites femmes ont tendance à choisir des talons plus hauts. Modifier la hauteur du talon chez une personne habituée à cette hauteur pendant toute sa vie risque de poser de sérieux problèmes d’adaptation.
Pour des raisons essentiellement esthétiques, beaucoup de femmes portent durant leur vie des chaussures un peu étroites et serrées, les pieds qui ont été ainsi malmenés pendant longtemps ont plus de cors et de durillons qui ajoutent encore aux difficultés ;
Pour avoir un bon déroulé, l’extrémité de la chaussure doit être plus relevée, ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes d’esthétique.
Les déformations
Le pied équin, en extension et en rotation par rapport à la jambe, et la rétraction des orteils sont les deux principaux problèmes qui affectent les pieds du Parkinsonien.
- Le pied équin
Il faut trouver le juste équilibre entre la contrainte et le confort, il vaut mieux « conseiller aux pieds » ce que l’on aimerait qu’ils fassent plutôt que leurs imposer.
Le releveur est une pièce disposée sous la chaussure qui a pour effet de maintenir la cheville à « angle droit » par rapport au pied pour lui éviter de tomber ou de tourner et par conséquent d’accrocher au premier passage. Le releveur métallique est trop rigide et on peut lui préférer des matériaux plus souples. - La rétraction des orteils
Pour ce qui concerne la rétraction des orteils, on peut considérer deux stades :- au début de la maladie, lorsque cette rétraction n’est pas trop importante et qu’il y a encore une certaine souplesse, on peut disposer un petit bourrelet juste en arrière des articulations (barre recto-capitale) qui a pour effet d’étirer les orteils
- lorsque la maladie est plus évoluée avec une rétraction très importante et une forte tension tendineuse qui ne permet plus un étirement total des orteils, on va travailler le confort en donnant plus de hauteur de chaussage et en utilisant un matériau plus souple pour la semelle.
Pour le pouce en erectus qui se relève à la moindre sollicitation, la hauteur est limitée dans l’habitacle da la chaussure ; en utilisant des matériaux thermo-formables on peut lui donner la place suffisante, la forme des chaussures sera peu ordinaire mais elles seront confortables.
La recherche du confort passe également par la qualité de l’orthèse plantaire (la semelle). Un pied repose sur environ 1/3 de sa surface, l’utilisation de matières thermo-formables lui permet de reposer sur la surface entière, ce qui procure un réel confort.
Il faut évoquer également le Parkinsonien très évolué en fauteuil roulant. Du fait de son immobilisation et de la fonte musculaire, les malléoles vont facilement s’abimer sur les cale-pieds et il est nécessaire d’appareiller ces patients pour protéger le pied.
Quelques mots sur ma profession :
La profession est relativement récente (1976) et nous ne sommes que 150 en France.
Sur les trois ans de formation, moins de 10 minutes ont été consacrées à Parkinson, j’exerce depuis 8 ans et j’ai du rechercher toutes les informations possibles pour mieux appareiller mes patients parkinsoniens.
Le dialogue avec les médecins prescripteurs, assez pauvre il y a encore peu temps, a tendance à s’amplifier et je souhaite qu’il s’améliore encore.
Conférence du Docteur Olivier NICOLLE
Communiquée par l’association de La Manche
Les problèmes psychologiques posés la maladie de Parkinson
Publié le 04 octobre 2006 à 14:11Article paru dans LE PARKINSONIEN INDEPENDANT N°26 – septembre 2006
Mortain – 8 avril 06
Conférence animée par Maryvonne ROGINSKI,
Psychologue à Rennes :
« Les problèmes psychologiques posés la maladie de Parkinson »
Voilà 15 années que j’accompagne des Parkinsoniens et leurs familles à Rennes
Je dis leurs familles car il est important de penser à l’entourage : ses difficultés et ses besoins particuliers doivent également être pris en compte. J’ai une pensée particulière pour les personnes qui vivent seules cette maladie car son évolution entraîne des moments de désespoir et de découragement particulièrement difficiles à vivre dans la solitude.
Les personnes viennent à la consultation à trois moments clés de la maladie : l’annonce du diagnostic, le début de période des fluctuations d’effet et lors de la prise de décision d’une neurostimulation.
L’annonce du diagnostic
Les patients évoquent souvent la brutalité de l’annonce. Certains me disent que le médecin a pris des précautions et leur a présenté en même temps les différentes possibilités thérapeutiques. D’un point de vue psychologique il semble que ces patients ont mieux supporté l’annonce faite avec ménagement, mais il n’en reste pas moins que cette annonce reste une mauvaise nouvelle que chacun va devoir « encaisser » à sa façon.
Je me souviens d’une dame qui avait particulièrement mal vécu cette annonce, son mari ne savait plus quoi faire car elle était prostrée et ne voulait plus vivre : elle se voyait dépendante, grabataire et quasi mourante alors que ses symptômes étaient encore très légers.
L’annonce de la maladie est maintenant plus accompagnée que par le passé ; les neurologues présentent les différentes possibilités thérapeutiques ce qui permet de limiter les peurs des malades générés par la représentation qu’ils se font de cette maladie bien mystérieuse.
La décision de l’intervention
Les neurologues proposent beaucoup plus d’interventions que par le passé et ils m’adressent souvent leurs patients car la décision n’est pas facile à prendre. Beaucoup me posent la question : « vous qui voyez beaucoup de Parkinsoniens, j’ai intérêt à me faire opérer ou pas ? ». Bien évidemment, je ne peux pas répondre à cette question car chaque cas est particulier et chacun doit envisager les bénéfices et les inconvénients avec son neurologue avant de prendre sa propre décision.
En ce moment je travaille avec une dame qui n’arrive pas à prendre sa décision. Elle a connu 12 ans de Parkinson avec un traitement bien adapté qu’elle supportait bien. Son neurologue lui a proposé le principe d’une intervention, elle s’est inscrite sur la liste des « consentants » mais elle a reculé chaque fois qu’on lui a proposé une date d’intervention. J’ai donc cherché à connaître les raisons de ses craintes. Elle pensait que la maîtrise de ses symptômes pendant les 12 années écoulées provenait de sa seule volonté. Elle était persuadée que c’était une question de mental : elle y était parvenue et il n’y avait pas de raison pour que cela ne continue pas comme ça. Je lui ai rappelé que la maladie de Parkinson est une maladie neurologique évolutive et que si le moral joue un rôle important, l’évolution elle, est indépendante de sa volonté. La maladie l’a rattrapée de manière trop brutale, les symptômes qu’elle ressentait de nouveau ainsi que la future intervention ont été vécus comme un échec de sa volonté. Il fallait lui laisser plus de temps pour digérer tout cela.
Il y a quelques temps, les délais entre le principe de l’intervention et l’intervention elle-même étaient plus longs ce qui laissait plus de temps pour envisager la décision plus sereinement. Le raccourcissement des délais semble précipiter la prise de décision qui semble hâtive et prise dans l’urgence.
Le début de la période des fluctuations d’effet
Pendant la « lune de miel » le traitement fait son plein effet et les symptômes sont peu perceptibles. Lorsque les difficultés commencent à se faire sentir, les symptômes sont plus visibles et le regard des autres pose un certain nombre de questions notamment : « comment vivre la maladie avec son entourage familial et professionnel ? » et « quelles sont les répercussions sociales et comment les surmonter ? ».
Beaucoup de Parkinsoniens cherchent à cacher les symptômes qu’ils estiment gênants pour les « biens-portants », il ne faut pas inverser les rôles, c’est aux « biens-portants » de s’adapter et d’accepter les malades tels qu’ils sont.
L’attitude de l’entourage a beaucoup d’importance et je remarque fréquemment que les causes des souffrances ressenties par le malade et par son entourage ne sont pas identiques et surtout qu’elles ne sont pas synchrones ce qui entraînent souvent des complications relationnelles.
Les malades expriment souvent cette remarque : « mon conjoint ne me comprend pas » alors que le conjoint rapporte plutôt : « on demande toujours des nouvelles du malade et on ne s’occupe pas de moi » ou « le malade ne voit pas tout ce que je fais pour lui ».
Chaque couple a son histoire, l’irruption de la maladie va modifier la perception de l’un et de l’autre et les réponses aux problèmes posés ne peuvent être qu’individuelles. On distingue cependant quelques attitudes et situations typiques : la surprotection, la négation, le miroir, l’abandon, l’isolement, l’arrêt de la conduite automobile…
« La surprotection »
Le conjoint a tendance à surprotéger le malade qui perd peu à peu son autonomie.
« La négation »
Le conjoint nie la maladie et fait comme si elle n’existait pas.
La bonne attitude se situe vraisemblablement entre ces deux attitudes opposées : pas trop de protection, pas trop de déni pour que Parkinson ne prenne pas trop de place dans la maison
« Le miroir »
Trouver la bonne attitude n’est pas facile pour certains et j’ai encore en mémoire le cas d’une épouse d’un Parkinsonien qui faisait un effet de miroir : « s’il va bien, je vais bien, s’il mange, je mange, s’il ne mange pas, je ne mange pas… », cela faisait en fait deux malades. Cette personne avait besoin d’aide pour trouver la bonne distance.
« L’abandon »
L’abandon existe malheureusement dans beaucoup de maladies chroniques. Certains conjoints ne supportent pas cette situation. Il n’y a pas de jugement à porter car chaque couple a son histoire et la maladie peut survenir à un moment particulièrement difficile de la vie du couple.
Il existe également une forme d’abandon plus tardif, pour l’illustrer je citerai le cas d’une infirmière conjointe d’un Parkinsonien. Du fait de son métier, elle aidait d’autres malades au cours de la journée et lorsqu’elle rentrait le soir à la maison, elle aidait son mari et elle trouvait cette situation parfaitement normale. Elle a trouvé la tâche de plus en plus lourde et petit à petit elle a délégué son rôle aux enfants qui ont pris une place qui ne leur appartenait pas. L’appel à une aide externe (soins à domicile, assistante de vie…) a permis à chacun de retrouver sa vraie place.
« L’isolement »
Pour beaucoup de malades et leurs familles, l’isolement est ressenti douloureusement. Devant les difficultés générées par les symptômes de la maladie de Parkinson dans la vie sociale, beaucoup de malades ne veulent plus sortir de chez eux. Ils cherchent à se protéger en s’éloignant des situations où ils seraient susceptibles d’être en situation d’échec.
L’époque a le culte de la bonne santé et la maladie est souvent mal tolérée, beaucoup d’amis désertent et n’invitent plus : « je croyais que l’on avait plus de vrais amis que ça » me disait récemment une de mes patientes.
Dans la maladie de Parkinson, le rejet peut provoquer plus de souffrances que la maladie elle-même, les modifications des relations affectives peuvent être plus destructrices que les blocages et les dyskinésies.
« L’arrêt de la conduite automobile »
La personne qui est obligé de s’arrêter de conduire le ressent comme une véritable catastrophe car c’est réellement une perte d’autonomie. Je connais un monsieur qui adorait conduire, c’était chez lui une véritable passion, obligé de s’arrêter, il a d’abord critiqué son épouse : « j’ai peur, tu conduis trop mal » puis il a préféré ne plus sortir pour ne pas lui laisser le volant.
Le rôle du psychologue
La maladie est la réalité et chacun doit s’adapter à cette réalité.
Le rôle du psychologue ne consiste pas à trouver des solutions aux problèmes posés par la maladie mais elle consiste à aider les personnes à les trouver : comment allez-vous faire pour supporter cette réalité ?
On sait très bien l’influence du moral sur le vécu des personnes, je connais un monsieur parkinsonien qui vivait seul et qui a rencontré la femme de sa vie, c’est bien connu, l’amour donne des ailes et de l’énergie, sa maladie était toujours présente mais il surmontait tous les problèmes.
Au fur et à mesure de la progression de la maladie chacun exprime ses peurs pour l’avenir, en parler avec quelqu’un de neutre permet de les rationnaliser et de les remettre à leur juste place. Parler c’est aussi exprimer des émotions, faire sortir ses émotions fait le plus grand bien, il faut donc parler de ses problèmes.
Nous sommes tenus au secret, cependant j’aimerais bien parfois dire quelques mots au neurologue, je le fais de temps à autre avec l’accord du malade mais je reste très prudente pour ne pas perturber la relation thérapeutique entre malade et neurologue.
Conférence de Maryvonne ROGINSKI
Communiquée par l’association de La Manche
LE PARKINSONIEN INDEPENDANT — N°26 – octobre 2006 — Éditorial
Publié le 04 octobre 2006 à 13:58Je vous souhaitais bonnes vacances dans le dernier numéro, rappelant, dans le même temps, les risques de la solitude face à une éventuelle canicule. Celle-ci a bien eu lieu mais elle n’a pas engendré les mêmes effets catastrophiques qu’il y a trois ans : la prévention a joué à plein pour nous les éviter. Les leçons d’un passé récent ont donc été tirées et ont joué pleinement leur rôle de précaution.
Je me permets, sur les conseils avisés de membres du comité de lecture, de vous évoquer mes vacances ou tout du moins d’une expérience que j’ai vécu cet été : n’y voyez surtout pas la volonté de me mettre en avant ; j’ai voulu souligner combien il est important de nous « secouer » pour que nous dépassions notre statut de « malade » et que nous sommes tout à fait capables de nous confronter aux « bien-portants » !
J’aurais pu aussi vous parler d’un ami qui, connaissant ma tendance à souffrir du vertige depuis que je me soigne, a commencé mon initiation à l’escalade ; vous avez bien lu : l’escalade avec baudrier, cordes et tout l’équipement qui va avec ! Rien d’extraordinaire dans cette affaire, mais là aussi, le dépassement d’une difficulté peut s’appréhender avec des moyens que l’on ne croit pas à notre portée ; et pourtant !
Vous trouverez dans ce numéro les interventions, relatées par l’association de la Manche, d’une psychologue et d’un podo-orthésiste ; les explications d’une orthophoniste sur les difficultés liées à la déglutition et des gestes qui « sauvent » lors de « fausses routes » ; en un mot des moyens à notre disposition pour nous aider dans nos difficultés particulières.
Sachons s’informer mais aussi décrire les astuces que nous avons mises en œuvre pour combattre la dépendance et les méfaits de la maladie : nous sommes « preneurs » de toutes vos expérimentations qui pourraient apporter réconfort et soutien à tout un chacun, malade ou accompagnant.
Bonne rentrée à tous :
Reprenons les rythmes quotidiens avec l’espoir de voir des progrès se concrétiser
Jean GRAVELEAU
graveleau.jean2@wanadoo.fr
Carte de stationnement
Publié le 03 octobre 2006 à 12:23L’article 65 de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a introduit de nouvelles dispositions en matière d’attribution de carte de stationnement pour personnes handicapées.
Désormais, les cartes attribuées aux personnes handicapées quels que soient leur âge et leur caractéristique le sont par la « Commission départementale des droits et de l’autonomie des personnes handicapées » Elles sont au nombre de trois.
- la carte d’invalidité attribuée aux personnes atteintes d’une incapacité permanente d’au moins 80%
- la carte priorité pour personne handicapée
- elle remplace la carte « station debout pénible »
- elle est attribuée aux personnes atteintes d’une incapacité inférieure à 80% rendant la station debout pénible
- la carte de stationnement pour personne handicapée — La carte de stationnement pour personnes handicapées permet à son titulaire ou à la tierce personne l’accompagnant d’utiliser, dans les lieux de stationnement ouverts au public, les places réservées et aménagées à cet effet. Elle permet, dans les mêmes conditions, de bénéficier des autres dispositions qui peuvent être prises en faveur des personnes handicapées par les autorités compétentes en matière de circulation et de stationnement.
La demande doit être adressée à :
la maison départementale des personnes handicapées
12 rue Le Déan
29000 QUIMPER
Tél : 02 98 90 50 50
accueil du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 13h30 à 16h30
Pièces justificatives à fournir :
- un certificat médical daté de moins de trois mois ou le cas échéant une photocopie de justificatif d’attribution de pensions d’invalidité de 3ème catégorie.
- Une photocopie de la carte nationale d’identité (ou du livret de famille, ou du passeport, ou un extrait d’acte de naissance)
- si tutelle ou curatelle = attestation de ‚jugement
- justificatif de domicile ( ex : facture EDF)
- une photo d’identité
LA MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES (MDPH)
La loi du 11 février 2005 crée un lieu unique destiné à faciliter les démarches des personnes handicapées : la Maison départementale des personnes handicapées. Celle-ci offre, dans chaque département, un accès unifié aux droits et prestations prévus pour les personnes handicapées.
- Elle informe et accompagne les personnes handicapées et leur famille dès l’annonce du handicap et tout au long de son évolution
- Elle met en place et organise l’équipe pluridisciplinaire qui évalue les besoins de la personne sur la base du projet de vie et propose un plan personnalisé de compensation du handicap
- Elle reçoit toutes les demandes de droits ou prestations qui relèvent de la compétence de la Commission des droits et de l’autonomie
- Elle organise une mission de conciliation par des personnes qualifiées
- Elle assure le suivi de la mise en œuvre des décisions prises
- Elle organise des actions de coordination avec les dispositifs sanitaires et médico-sociaux et désigne en son sein un référent pour l’insertion professionnelle
- Elle met en place un numéro téléphonique pour les appels d’urgence et une équipe de veille pour les soins infirmiers
Source : Ministère de la Santé et des Solidarités (27/06/2006) et Maison Départementale des personnes handicapées de Quimper
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