Conférence du 13 mars 2001
Publié le 24 juin 2001 à 20:18Paru dans Le Parkinsonien Indépendant n°6 — septembre 2001
LA SEMAINE DU CERVEAU
Animée par le professeur Laurent LESCAUDRON
Et M. Philippe BIENVEILLANT
Intervention de Philippe BIENVEILLANT
Parmi les maladies neurodégénératives, trois principales s’attaquent au cerveau à l’intérieur du système nerveux central : la Chorée de Huntington, la maladie d’Alzheimer qui touche les neurones de l’hippocampe et les neurones corticaux et la maladie de Parkinson qui touche les neurones dopaminergiques de la substance noire.
Plusieurs stratégies ont été envisagées. L’une d’entre elles consiste à protéger les neurones contre la maladie en utilisant des facteurs neurotrophiques qui les protègent des stimulus toxiques. Deux méthodes : soit par voie médicamenteuse soit par injection directe. Une autre consiste à greffer des neurones au niveau de la zone lésée.
Les facteurs neurotrophiques sont des protéines très importantes en embryologie pour le développement et la différenciation des neurones. Elles peuvent également protéger des neurones adultes in vitro. Les différents types de molécules ont des cibles particulières : les neurones polynergiques concernés par la maladie d’Alzheimer, les neurones dopaminergiques dans la maladie de Parkinson.
Cependant un des problèmes importants dans ce type de traitement neuroprotecteur, c’est la nécessité que les neurones soient encore présents. Or les signes cliniques des maladies apparaissent lorsqu’il y a disparition importante des neurones concernés.
C’est pourquoi l’approche restauratrice qui consiste à remplacer les neurones manquant par une greffe suscite beaucoup d’espoir. Pour ce faire, on s’intéresse aux cellules souches neuronales que l’on va prélever soit sur des cerveaux adultes (mais il y a peu de ce type de cellules) soit sur des embryons.
Après avoir été prélevées puis dissociées, on les fait proliférer de telle manière que se sont des blocs de cellules que l’on injecte. Cependant ces cellules sont multi potentes et peuvent donner d’autres types cellulaires du cerveau : les astrocytes et des oligoentrocytes qui ne sont pas intéressantes en l’occurrence.
La recherche se consacre donc à déterminer comment aller d’une cellule souche à un type de neurone très particulier propre à la maladie concernée. Il faut donc chercher les mécanismes en cause : soit par l’ajout de facteurs neurotrophiques soit en modifiant génétiquement les cellules. Les facteurs extrinsèques de croissance correspondent à toute une famille de protéines ; les facteurs intrinsèques correspondent à des types d’ADN.
Une étude Joseph WAGNER qui combine les deux éléments – injection d’ADN au sein de cellules du cervelet et culture en milieu conditionné par des astrocytes – a permis d’obtenir in vitro des neurones thyroxine in oxydase, neurone dopaminergique utile pour répondre à la maladie de Parkinson.
La question aujourd’hui est la suivante : peut-on obtenir les mêmes résultats in vivo, c’est à dire directement dans le cerveau ? C’est tout l’objet des recherches sur le rat pour lequel on arrive à créer la maladie. La recherche devra ensuite passer au primate avant d’atteindre l’homme.
Pour l’instant des cellules souches embryonnaires ont été greffées à l’hôpital de La Pitié dans des cas de Chorée de Huntington et de Parkinson, avec des résultats prometteurs surtout dans le premier cas.
Intervention du Professeur Laurent LESCAUDRON
Il présente les résultats obtenus au département neurochirurgie du Minnesota.
Tout d’abord qu’est ce qu’une cellule souche ? C’est une cellule qui va se diviser en cellules filles qui vont avoir la possibilité de se différencier et ainsi donner n’importe quel organe : cellules de peau, de muscle, cellules du cerveau, etc … Ainsi à partir de ces cellules on peut espérer créer des cellules dopaminergiques en remplacement des neurones disparus dans le cadre de la maladie de Parkinson.
Son travail s’est intéressé aux cellules présentes chez l’adulte.
Où va-t-on les trouver ? En, il semblerait que, partout où l’on cherche, on en trouve : au niveau des muscles, de la peau, du foie, du pancréas et aussi au niveau du cerveau. Il a donc choisi de travailler au niveau de la moelle osseuse qui en comporte une quantité suffisante.
On va alors essayer de comprendre ce qu’il faut faire pour que l’organisme puisse utiliser les cellules à sa disposition : soit en les prélevant pour leur donner ce qui est nécessaire pour leur transformation soit en apportant à l’organisme les moyens de les utiliser lui-même.
L’intérêt de cette recherche réside dans le fait qu’il n’y a pas de rejet du fait que le patient est son propre donneur ; il n’y a donc pas de problème immunologique.
Dans la moelle osseuse, on trouve des cellules souches de la lignée des matopoliétiques, les précurseurs des globules rouges et blancs, et des cellules M.S.C. qui peuvent donner entre autre du tissu nerveux. Ces cellules mises en culture in vitro vont se reproduire et, sous différents facteurs décrits précédemment, sont capables de se déterminer en neurone dopaminergique.
Ainsi, on prélèverait la moelle osseuse du malade ; on transforme les cellules et on les fait se reproduire puis ensuite on greffe ces neurones dopaminergiques sur le patient. Voilà la théorie.
C’est une nouvelle approche pour réparer le cerveau qui a l’intérêt de multiplier les cellules en quantité illimitée, qui ne pose pas de problème de contamination puisqu’il s’agit des cellules du patient et aucun des problèmes d’éthique que pose la greffe de neurones d’embryons.
Malheureusement, on n’en connaît pas encore suffisamment sur les incidences et l’évolution de ces cellules pour pouvoir les utiliser dès à présent sur tous les malades Parkinsoniens ou Alzheimer.
Les statistiques font apparaître un nombre tout à fait important de malades susceptibles d’être intéressés par cette greffe (chiffres de l’année dernière aux USA : 1,5 millions Parkinson ; 4 millions ostéoporose, cancer et Alzheimer). Ceci intéresse donc non seulement la recherche théorique mais bien évidemment les industriels. Ces laboratoires parient sur les cellules souches et « sponsorisent » certaines universités : ils paient des chercheurs pour qu’ils trouvent.
On vient de parler des cellules de la moelle osseuse mais il peut s’agir de n’importe quelles cellules souches et ainsi traiter les patients Parkinsoniens, Alzheimer, Huntingtoniens ou toute dégénérescence de la moelle osseuse.
Les cellules souches sont donc l’avenir de la recherche aujourd’hui.
Les questions de l’assemblée
La maladie de Huntington est génétique ; n’y a‑t-il pas nécessité d’intervenir à nouveau en cas de greffe ?
Bien sûr mais si cela permet de restaurer la fonction pendant une vingtaine d’année, cela est un vrai progrès.
Les neurones sont fonctionnels par les relations qu’ils ont entre eux. Peuvent-ils en établir lorsqu’ils sont greffés ?
Cela a été démontré par les greffes neuronales : ils recréent des relations. En fait, il s’est avéré que chez les patients où il y avait des connexions entre les neurones greffés et leurs propres neurones, ces patients avaient une meilleure récupération fonctionnelle. Il faut effectivement qu’il y ait une intégration dans tous les cas des cellules greffées avec le tissu existant.
On a pu le constater sur des animaux à qui on a greffé des cellules et qui ont pu récupérer une partie de leur capacité.
Tout dépend de la distance entre l’endroit où on dépose les cellules à greffer et la cible : plus on en est proche, plus les connexions se font facilement.
Quels sont les risques potentiels d’implanter des cellules souches dans le cerveau ?
Il y a toujours le risque de perdre le contrôle de la cellule qui risque de devenir maligne. Il faudrait alors essayer une stratégie de destruction. Ainsi dans les premières greffes on a constaté des progrès la première année puis un effet inverse commençait à apparaître du fait que les cellules devenaient trop actives.
En fait, le remède est la technique de manipulation génétique qui permet d’installer des contrôles de la cellule.
A propos de la maladie d’Alzheimer
Les maladies neurodégénératives semblent être le propre de l’homme sans du à l’extraordinaire complexité du développement du cortex cérébral. C’est peut-être cette complication là qui explique la mémoire très développée de l’homme mais en même temps les problèmes de santé à ce niveau.
La maladie d’Alzheimer est fréquemment liée à l’âge mais il existe des formes jeunes. Il existe deux formes de lésions constatées post-mortem : soit des plaques séniles soit des neurones dystrophiques qui contiennent des éléments hyperphosphorisés. Ces lésions se situent au niveau du cortex antorinal puis au niveau de l’hippocampe. Or le cortex est la zone noble du cerveau : c’est le siège de la mémorisation, du comportement, des apprentissages. La perte de neurones à ce niveau entraîne donc l’apparition de la maladie qui va progresser au fur et à mesure de la dégénérescence des cellules.
Les études sur la plaque sénile conduisent à décrire les éléments essentiels qui la composent : un peptide de 42 acides animés qui dérive d’une grosse protéine qui peut comporter jusqu’à 770 acides animés. On a pu ainsi étudier des familles dont les membres ont une forme jeune de la maladie et commencer la séquence de leur ADN différente des autres personnes.
Le travail aujourd’hui consiste à développer des molécules ou de nouveaux concepts pour tenter de prévenir voir guérir la maladie. Des scientifiques suisses travaillent sur des souris transgéniques qui développent des plaques séniles mais ces modèles sont-ils proches de l’homme ? Toute la question est là.
La maladie d’Alzheimer est la maladie dégénérative du cerveau la plus courante. Elle concerne 350 000 personnes. Extrêmement rare avant 65 ans, elle peut toucher près d’un tiers des personnes de plus de 65 ans ; du fait de la longévité en augmentation, le nombre de malades est à prévoir en augmentation.
Les traitements actuels cherchent à stabiliser les troubles du comportement et rendre plus agréable la vie de l’entourage. Il s’agit de psychotropes, de calmants, d’antidépresseurs, de neuroleptiques.
La maladie de Parkinson peut-elle déboucher sur la maladie d’Alzheimer ?
Parfois les patients ont une maladie associée, mais les parkinsoniens n’ont pas plus de risques que les autres de développer une maladie d’Alzheimer.
Compte rendu réalisé par : Christine RICHEBOEUF
Résumé par : Jean GRAVELEAU
Barbecue à Lampaul Ploudalmezeau
Publié le 17 juin 2001 à 06:56Profitant de ce temps clément toute l’équipe de Brest, qui fait halte chaque troisième vendredi du mois à l’ORB (rue Fautras à Brest), a décidé d’organiser un barbecue.

Le vent souffle et « pirates, corsaires et flibustiers » amarrèrent leursvoiliers à Lampaul Ploudalmézeau et firent de ce jour, vendredi 15 juin 2001, un jour de rencontre et de fête.

Continuer à lire Barbecue à Lampaul Ploudalmezeau…
Pique-nique du groupe de Brest — juin 2001
Publié le 16 juin 2001 à 20:36Quelques photos du pique nique organisé par le groupe de Brest
à Ploudalmézeau le 15 juin 2001, prises par Denis Gadbled
Lire la suite de l’article pour voir les autres photos
Continuer à lire Pique-nique du groupe de Brest — juin 2001…
Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
Flux RSS des Articles et des commentaires.
Valide XHTML et CSS.