Ne pas être qu'un "patient" ...

[vu sur le net] Un gène découvert à Lille

Trouvé sur le site de Nord éclair

Une équipe de scien­ti­fiques ratta­chée à l’uni­ver­sité de Lille 2 a réussi à isoler un nouveau gène à l’ori­gine de la mala­die de Parkin­son. Cette décou­verte pour­rait aider les méde­cins à détec­ter plus rapi­de­ment les « personnes à risques ».

Pour lire l’ar­ticle dans son inté­gra­lité, suivez ce lien

Informations Régionales : 29- Association De Parkinsoniens Du Finistere

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

Eté pluvieux, Automne lumineux…Il faut seule­ment patienter !

  • La rentrée, c’est la reprise de nos points rencontre mensuels à Brest, Morlaix, Quim­per et Quim­perlé. Nos adhé­rents de Brest, Quim­per et depuis Janvier Plou­da­niel sont ravis de retrou­ver leurs amis aux séances de gymnas­tique, une fois par semaine (voir texte de Michèle Guianvarch)
  • L’appel du 18 Juin a été entendu. Nous étions 66 à Château­neuf du Faou, réunis autour d’une bonne table. Le temps était exécrable mais les convives n’ont pas tardé à détendre l’atmosphère et à mettre de l’ambiance : histoires, chants, accor­déons, danses…Une jour­née qui laisse de bons souvenirs.
  • Pendant l’été, nous avons répondu à plusieurs enquêtes, dont une sur la mala­die de Parkin­son et psycho­mo­tri­cité. Deux étudiantes se sont dépla­cées auprès des adhé­rents de 60 ans et plus. Elles présen­te­ront leur mémoire à Toulouse fin Septembre.
  • Courant Octobre, nous orga­ni­sons une jour­née ayant pour thème, le main­tien à domi­cile (annu­lée au mois de Mai). Des inter­ve­nants du Conseil Géné­ral, de la MDPH , d’un CLIC, de l’ANAH, une ergo­thé­ra­peute se succè­de­ront et répon­dront aux demandes du public. Une société expo­sera du maté­riel médi­cal pouvant aider nos malades et présen­tera ses nouveautés.
  • La vente du livre Dans la roue de Jo Velly se pour­suit. A ce jour, 836 euros ont été versés à la recherche. Un grand bravo à Jean Claude le Guéziec qui a eu cette merveilleuse initia­tive et qui a écrit ce livre ainsi qu’à Jo, notre cham­pion cycliste, atteint de la mala­die de Parkin­son qui a bien voulu faire ses confi­dences. Merci !!!
  • Nous parti­ci­pe­rons en Octobre au forum sur la dépen­dance à Quim­per. Des rendez-​vous sont pris auprès des CLIC, maisons de retraite, AFPA pour des réunions d’information …..Nous cher­chons des volon­taires pour nous aider !!!

Profi­tons bien de cette fin d’été et à bien­tôt à Piriac sur Mer.
Claire Ducros

Plan Alzheimer : l’argent, ce grand oublié

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

« Un modèle pour le monde. » A la confé­rence inter­na­tio­nale annuelle de l’As­so­cia­tion Alzhei­mer qui se tenait ces jours-​ci à Paris, c’est en ces termes que le président de l’as­so­cia­tion améri­caine a quali­fié le plan fran­çais Alzhei­mer lancé en 2008. Nico­las Sarkozy n’a pas manqué de reprendre l’ex­pres­sion ce mercredi dans le discours en forme de bilan qu’il a énoncé devant un parterre de cher­cheurs du monde entier.

« Nous voulons doter la France d’un système complet sur l’en­semble du terri­toire fran­çais pour qu’au­cun malade d’Alz­hei­mer ne soit ignoré (…) qu’au­cune famille fran­çaise ne soit lais­sée sans assis­tance et nous voulons qu’au­cune piste de recherche ne soit négli­gée », le chef de l’Etat rappe­lant ainsi les trois volets du plan 2008 – 2012 : la santé, la recherche et la soli­da­rité. Et s’il s’est féli­cité d’avoir « dégagé en cette période de crise un budget consi­dé­rable de 1,6 milliard d’eu­ros », il ne s’est en revanche pas avancé sur son financement.

Sa déci­sion sur la réforme de la dépen­dance était atten­due mi-​juillet, après la remise par le séna­teur UMP de Loire-​Atlantique André Trillard du rapport sur la préven­tion de la dépen­dance. Rose­lyne Bache­lot a déjà rendu sa copie fin juin, avec les recom­man­da­tions des quatre groupes de travail qui plan­chaient sur le finan­ce­ment du dispo­si­tif selon l’as­pect socié­tal, démo­gra­phique, médi­cal et finan­cier. Du tout public au tout privé, plusieurs scéna­rios sont à l’étude. Les 850.000 malades fran­çais d’Alz­hei­mer, leurs familles, les asso­cia­tions de soutien et struc­tures d’aide, tous atten­daient que le chef de l’Etat tranche enfin, car ils sont direc­te­ment concer­nés puisque 70% des cas de dépen­dance sont causés par Alzheimer.

« Après 2 ans et demi d’ex­pé­ri­men­ta­tion, nous sommes main­te­nant en phase de déve­lop­pe­ment. Les 44 mesures du plan sont une bonne chose… Mais pour ce qui est de l’ap­pli­ca­tion, sur le terrain, c’est plus compli­qué », commente Marie-​Odile Desana, prési­dente de France Alzhei­mer. Son souhait serait que la mala­die d’Alz­hei­mer ne se résume pas à « un énorme problème finan­cier » même si « pour les familles le problème est toujours le même : l’argent ». Le main­tien à domi­cile est la solu­tion dans 70% des cas, mais « le choix n’est pas toujours libre » : le place­ment en établis­se­ment coûte cher. Et c’est dans ces cas que l’ai­dant souffre le plus.

La prési­dente de l’as­so­cia­tion rappelle ainsi que « 30% des aidants meurent avant le malade ». « S’oc­cu­per d’une personne atteinte d’Alz­hei­mer c’est 24h sur 24, l’en­tou­rage est épuisé », explique-​t-​elle. Il existe des dispo­si­tifs permet­tant de soula­ger les aidants, mais là encore, ils ne sont pas acces­sibles à tous.

« Quand on sait que la retraite d’une femme s’élève en moyenne à 850 euros par mois, comment peut-​on s’of­frir les services d’une auxi­liaire de vie, le portage des repas à domi­cile, l’ac­cueil de jour ou l’hé­ber­ge­ment tempo­raire pour prendre quelques jours de vacances, dormir, aller chez le coif­feur ? », inter­roge Marie-​Odile Desana.

Un article de Média­part (jour­nal numé­rique) faisant le bilan du plan Alzhei­mer (bilan assez néga­tif : de bonnes idées mais pas de finan­ce­ment, en sera-​t-​il de même pour le futur plan Parkin­son)

Pierre LEMAY

Place de l’orthophonie dans la maladie de Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

Les signes de la MP sont la consé­quence de l’atteinte du Locus Niger, petite struc­ture du cerveau faisant partie du système extra­py­ra­mi­dal et entrai­nant la dispa­ri­tion des neurones qui fabriquent la dopa­mine. Ce système inter­vient dans le contrôle de tous les mouve­ments auto­ma­tiques : posture, marche, parole, écriture.

Consé­quence sur la communication :
Troubles de la voix, de la parole et du langage souvent accom­pa­gnés par des troubles de l’écriture. Après quelques années d’évolution, une dysar­thrie modé­rée est constante. Ces troubles sont souvent précoces et appa­raissent avant les troubles de la déglutition.

Signes obser­vés :

  • Dyspho­nie avec alté­ra­tions de l’intensité vocale, du timbre, de la mélo­die, du débit (voix mono­tone, bredouille­ment, inten­sité dimi­nuée, timbre voilé …)
  • Dysar­thrie avec arti­cu­la­tion impré­cise des consonnes. Au niveau de la mâchoire, l’articulation se réduit et la diffé­ren­cia­tion entre voyelles et consonnes se fait mal (démar­rage hési­tant, répé­ti­tion de syllabe, parfois débit de paroles accé­léré, rigi­dité des muscles des lèvres et de la langue avec manque de coor­di­na­tion entre l’émission sonore et l’articulation).
  • Dyspha­gie avec pertur­ba­tions de la phase buccale, pharyn­gée, œsopha­gienne. Les troubles de la déglu­ti­tion étant une compli­ca­tion tardive dans l’évolution avec forma­tion diffi­cile du bol alimen­taire et contrac­tion pharyn­gée insuf­fi­sante avec pour consé­quence une perte d’appétit, des diffi­cul­tés à avaler les médi­ca­ments. La dyspha­gie peut empê­cher aussi que la salive soit absor­bée auto­ma­ti­que­ment ; celle-​ci s’accumule et peut provo­quer des «  bavages  » en cas de mauvaise posture de la tête (tête baissée).
  • Amimie avec dimi­nu­tion de l’expression gestuelle du visage, support habi­tuel de la parole. Les contrac­tions modi­fient l’expression faciale.
  • Troubles cognitivo-​visuels appa­raissent au décours de la mala­die avec troubles de l’attention, de la concen­tra­tion, pertes de mémoire, troubles du raison­ne­ment, limi­ta­tion et lenteur du mouve­ment des yeux et des mouve­ments tête-yeux.
  • Akiné­sie qui est un ralen­tis­se­ment de l’initiation du mouve­ment avec raideur muscu­laire ou au contraire hyper­to­nie, trem­ble­ments, et entraine des troubles de l’écriture qui peut être le premier signe de l’installation de la mala­die et consti­tuer un motif de consul­ta­tion médi­cale. L’écriture est ralen­tie ou micro­gra­phique, reste lisible mais peut être pertur­bée au point que la phrase soit illi­sible. Cela entraîne souvent une modi­fi­ca­tion de la signature.

La perte de l’automatisme doit être rempla­cée par un mouve­ment volontaire. 
Prise en charge orthophonique :
Globa­le­ment le but est de renfor­cer la volonté pour tenter de conser­ver le plus long­temps les auto­ma­tismes. Après évalua­tion, de la dyspho­nie, de la dysar­thrie, de la dyspha­gie, de l’écriture, une réédu­ca­tion s’avère indis­pen­sable. Les trai­te­ments anti­par­kin­so­niens sont effi­caces pour l’amélioration de la motri­cité des membres mais pas effi­caces pour trai­ter les autres problèmes.
La réédu­ca­tion consistera :

  • parler
  • détente muscu­laire, relaxation
  • travail du souffle abdo­mi­nal et de la respiration
  • travail de la verti­ca­lité, de la posture, du regard,
  • travail des praxies bucco-faciales,
  • travail de la déglu­ti­tion afin d’éviter les pneu­mo­pa­thies de déglutition,
  • travail vocal pour augmen­ter l’étendue de la voix, son expressivité
  • travail de l’articulation de la parole
  • travail du langage en propo­sant une stimu­la­tion de la parole spon­ta­née dirigée
  • texture des aliments, adap­ta­tion des apports calo­riques, posture,
  • compor­te­ment graphique : posi­tion du tronc, du membre supé­rieur concerné par l’écriture,
  • parti­ci­pa­tion et infor­ma­tion de l’entourage.

L’orthophoniste informe de la façon de limi­ter les situa­tions de handi­cap et de main­te­nir au mieux la motri­cité et préser­ver au maxi­mum l’autonomie. C’est un complé­ment indis­pen­sable à la kiné­si­thé­ra­pie. Le malade doit deve­nir co-​acteur de sa prise en charge. 

Asso­cia­tion Soli­da­ri­tés Parkin­son 93 

Essais cliniques et Autorisation de Mise sur le Marché (AMM)

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

Le déve­lop­pe­ment d’un nouveau médi­ca­ment pour le trai­te­ment d’une mala­die humaine est une entre­prise très régu­lée, néces­si­tant des années de recherche et un impor­tant inves­tis­se­ment en temps, en argent et en moyens humains. Le chemin à parcou­rir pour passer d’un produit promet­teur jusqu’à l’obtention d’un médi­ca­ment approuvé prend souvent de 10 à 15 ans, et la plupart des produits expé­ri­men­tés (plus de 90%) ne vont jamais aussi loin.

La durée de déve­lop­pe­ment du produit peut créer de l’impatience et de la frus­tra­tion chez le patient et sa famille, chez les méde­cins, et les firmes phar­ma­ceu­tiques. Mais chez tous les acteurs concer­nés, il y a un large assen­ti­ment pour exiger une évalua­tion scien­ti­fique du produit.

Après plusieurs années d’études en labo­ra­toire, puis éven­tuel­le­ment des essais sur des cobayes animaux, le produit (ce candi­dat médi­ca­ment !), devra, avant d’être auto­risé à la mise sur le marché (AMM), subir un certain nombre de tests, appe­lés essais cliniques.

Les essais cliniques : 
Les auto­ri­tés gouver­ne­men­tales exigent que tous les médi­ca­ments poten­tiels passent une série de tests avant d’être propo­sés aux malades. Ces tests comprennent les essais cliniques qui ont pour but d’examiner l’innocuité et l’efficacité d’un médi­ca­ment poten­tiel. Les essais cliniques se déroulent en 3 phases succes­sives, avant l’approbation du médi­ca­ment, ces phases pouvant se super­po­ser. Géné­ra­le­ment, les phases se déroulent de la façon suivante : 

  • Phase I : Ces essais cliniques sont l’occasion de la première appli­ca­tion du produit à des sujets humains, en fait des volon­taires en bonne santé. Ces essais ont pour but de déter­mi­ner l’innocuité, les effets indé­si­rables, la tolé­rance, l’absorption, la distri­bu­tion, le méta­bo­lisme, l’élimination et la pharmacocinétique.
  • Phase II : Ces essais cliniques sont réali­sés sur un nombre limité de patients. Ils ont pour but : d’évaluer l’efficacité du médi­ca­ment pour des indi­ca­tions spéci­fiques et ciblées, de déter­mi­ner le dosage toléré et le dosage opti­mal, d’identifier les effets indé­si­rables possibles et les risques.

Bien qu’il n’y ait pas de défi­ni­tion offi­cielle, on utilise parfois les termes Phase IIa et Phase IIb. 

  • La Phase IIa est utili­sée pour décrire un essai clinique évaluant l’efficacité, les effets indé­si­rables et les risques sanitaires.
  • La Phase IIb, succé­dant à IIa, elle évalue la tolé­rance au dosage, la fréquence opti­male du dosage, et cela sur un nombre de patients plus impor­tant que dans la phase IIa.

Ces essais de Phase II concernent pour la première fois des patients atteints de la mala­die. Ces patients sont répar­tis de façon aléa­toire (random) en 2 groupes, l’un rece­vant le produit, l’autre un placebo et selon une procé­dure en double aveugle. Les résul­tats des patients des 2 groupes sont compa­rés à la fin de l’essai.

  • Phase III : Si on trouve que le produit est poten­tiel­le­ment effi­cace et présente une inno­cuité accep­table dans l’essai de Phase II, le programme des essais cliniques sera étendu pour démon­trer l’efficacité, le dosage opti­mal et l’innocuité du produit et cela sur une popu­la­tion éten­due de malades sur des sites disper­sés géogra­phi­que­ment. En fait, les essais de Phase III concernent de plusieurs centaines à plusieurs milliers de patients, selon la mala­die et l’importance espé­rée de l’effet du produit.

Par ailleurs, plus l’efficacité du produit est faible, plus le nombre de patients de l’essai III devra être élevé. Comme en Phase II, les patients sont répar­tis de façon aléa­toire en 2 groupes, selon la procé­dure en double aveugle, pour une compa­rai­son patients avec produit/​patients avec placebo. 

  • Phase IV : Nous cite­rons pour mémoire la Phase IV qui recouvre les essais sur le médi­ca­ment après sa mise sur le marché.

L’autorisation de mise sur le marché (AMM)
L’au­to­ri­sa­tion de mise sur le marché ou AMM est l’ac­cord donné à un médi­ca­ment pour être commer­cia­lisé. Lors­qu’un labo­ra­toire phar­ma­ceu­tique désire mettre en vente un produit de santé (médi­ca­ment, produit d’ana­lyse, etc.), il doit présen­ter un dossier auprès de l’au­to­rité compé­tente du pays concerné : l’Agence Fran­çaise de Sécu­rité Sani­taire des Produits de Santé (AFSSAPS) pour la France, la Food and Drug Admi­nis­tra­tion (FDA) aux Etats Unis, l’Agence Euro­péenne des Médi­ca­ments (EMEA) en Europe. Le dossier déposé auprès de l’autorité compé­tente est établi à partir des résul­tats obte­nus à l’issue des essais de Phase III. 

Cet article a été rédigé à partir des articles cités en biblio­gra­phie, traduits et résumés.
Jean Pierre LAGADEC

Biblio­gra­phie :
 — Site Inter­net de Santhera Phar­ma­ceu­ti­cals à la rubrique Fipamezole
 — Disco­ve­ring and Deve­lop­ping New Medi­ca­tions, The long and chal­len­ging jour­ney de William T Andrews

Vers un traitement pour la maladie de Parkinson ?

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

Les patients atteints de la mala­die pour­raient être soignés grâce à des cellules issues de leur peau.
Un article, paru dans le New Scien­tist du 7 juillet 2011, rapporte que Vania Broc­coli de l’Ins­ti­tut Scien­ti­fique San Raffaele à Milan en Italie et ses collègues auraient trouvé un moyen de trans­for­mer des cellules de peau en neurones spécia­li­sés pouvant fabri­quer de la dopa­mine. Ce neuro­trans­met­teur situé dans notre cerveau, dont les patients atteints de la mala­die de Parkin­son en sont défi­cients, est à l’ori­gine de notre mobi­lité. En réta­blis­sant le niveau de produc­tion de la dopa­mine à la normale, la mobi­lité des patients pour­rait nette­ment s’amé­lio­rer. Bien que les virus utili­sés ne puissent pas pertur­ber l’ADN et causer le cancer, l »équipe précise toute­fois qu’elle a dû d’abord infec­ter les cellules de la peau pour réali­ser les facteurs de transcription. 

« Notre objec­tif est d’uti­li­ser des cellules de souris en premier, puis les cellules humaines dans des souris », explique Vania Broc­coli. « Si cela fonc­tionne, nous allons passer à des modèles de singe de la mala­die. » Son équipe essaie égale­ment d’éva­luer quelles méthodes de repro­gram­ma­tion des cellules de peau pour­raient passer par des virus sans aucun risque pour les rece­veurs humains. 

Article trans­mis par Sylvain BIELLE

Plus de clairvoyance pour la recherche causale

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

Par le profes­seur Dr. Peter JENNER
Direc­tor du Neuro­de­ge­ne­ra­tive diseases Research Centre of School Of Health and Biome­di­cal Sciences, King’s College, Londres

Tradi­tion­nel­le­ment, la mala­die de Parkin­son est asso­ciée à la dégé­né­res­cence des neurones dopa­mi­ner­giques dans la substan­tia nigra et à la perte de dopa­mine stria­tale qui en résulte, facteur déclen­chant des symp­tômes moteurs. Un point de vue qui explique pour­quoi depuis près de quarante ans, la substi­tu­tion de la dopa­mine manquante par l’administration de levo­dopa ou d’agonistes dopa­mi­ner­giques consti­tue la clé de voûte du trai­te­ment anti­par­kin­so­nien. Un point de vue parfait dont la véra­cité n’est pas contes­tée, mais qui, comme nous le savons aujourd’hui, est nette­ment insuffisant.

En réalité, la mala­die de Parkin­son est défi­nie par une multi­tude d’altérations patho­lo­giques – dans le cerveau comme dans les organes péri­phé­riques – et par de nombreuses anoma­lies biochi­miques céré­brales qui résultent des alté­ra­tions patho­lo­giques primaires ou des adap­ta­tions consé­cu­tives à la perte de dopamine.

Tout cela modi­fie égale­ment l’équilibre de diffé­rents autres systèmes neuro­trans­met­teurs, qui à leur tour contri­buent au déclen­che­ment des symp­tômes moteurs ou non-​moteurs du Parkin­son. S’ajoutent à cela les fluc­tua­tions motrices (phéno­mène de « wearing-​off » et phases « on/​off ») et les compli­ca­tions motrices qui accom­pagnent le trai­te­ment médi­ca­men­teux et la progres­sion de la maladie. 

La multi­pli­cité des facteurs cités et leur influence contra­dic­toire explique la complexité de la mala­die de Parkin­son et le nombre de diffi­cul­tés que doivent surmon­ter les méde­cins quand ils essaient de contrô­ler au mieux les diffé­rents aspects du tableau clinique très indi­vi­duel du Parkinson. 

Tout incon­vé­nient mani­feste n’en est pas un.
Nombre de ceux qui ont commencé la lecture de cet article ne souhaitent pas pour­suivre au-​delà de ce point. L’espoir de pouvoir isoler et analy­ser les rela­tions très complexes décrites précé­dem­ment semble trop faible pour permettre une compré­hen­sion détaillée de la situa­tion. Cepen­dant, si abstrus que cela semble, c’est préci­sé­ment de la complexité du Parkin­son que pour­rait décou­ler une nouvelle approche pour le futur trai­te­ment médi­ca­men­teux d’une mala­die qui est davan­tage un syndrome tout entier. 

Ci-​après, je souhaite notam­ment déve­lop­per la conscience du fait que les proces­sus de La mala­die de Parkin­son dépassent large­ment une simple baisse du taux de dopa­mine stria­tale et que les trai­te­ments futurs devraient suivre une approche « inté­grale » afin d’obtenir une norma­li­sa­tion globale du déséqui­libre des trans­met­teurs occa­sionné par la mala­die de Parkinson. 

La patho­lo­gie du Parkinson
Quiconque sort de l’arène dopa­mine pour la première fois découvre rapi­de­ment l’ampleur et la complexité du tableau patho­lo­gique du Parkin­son. La perte des neurones n’a pas lieu seule­ment dans le système dopa­mi­ner­gique. Elle concerne égale­ment diffé­rents systèmes mono­ami­ner­giques, parmi lesquels le locus coeru­leus et les noyaux du raphé. Elle conduit à une baisse de la concen­tra­tion en nora­dré­na­line et en séro­to­nine (5‑HT) (deux substances trans­met­trices comme la dopa­mine) dans diffé­rentes zones du cerveau. 

Par ailleurs, les dites projec­tions choli­ner­giques corti­cales dégé­nèrent dans le prosen­cé­phale. Il s’agit d’altérations patho­lo­giques bien docu­men­tées, clai­re­ment iden­ti­fiable en tant que Parkin­son par la présence de corps de Lewy. Les carac­té­ris­tiques patho­lo­giques dans les noyaux olfac­tifs, dans le noyau dorsal du nerf vague et du noyau pédon­cu­lo­pon­tin génèrent des alté­ra­tions de l’innervation dans le tronc céré­bral, le mésen­cé­phale et le prosen­cé­phale par les neuro­trans­met­teurs acétyl­cho­line, gluta­mate et GABA (acide gamma-aminobutyrique). 

Une telle analyse détaillée des pertes de neurones dans le cerveau montre clai­re­ment qu’en cas de Parkin­son, les neurones dispa­raissent dans des régions très diffé­rentes du cerveau – c’est la raison pour laquelle diffé­rents systèmes de trans­mis­sion sont atteint.

Tout ceci indique que la mala­die de Parkin­son est carac­té­ri­sée par des alté­ra­tions patho­lo­giques complexes qui ne concernent pas unique­ment la dopa­mine, mais bien plusieurs neurotransmetteurs. 

Malheu­reu­se­ment, personne ne sait très préci­sé­ment comment tout cela mène aux symp­tômes du Parkin­son. Cepen­dant, étant donné que la mala­die de Parkin­son comporte des symp­tômes moteurs et non-​moteurs qui réagissent très mal, voire pas du tout à la médi­ca­tion dopa­mi­ner­gique, il est fort possible que ces symp­tômes résis­tants à la théra­pie émanent de la perte de neurones non-​dopaminergiques en dehors des ganglions de la base – et soient donc impu­tables à un déséqui­libre dans un autre système de transmission. 

Cette hypo­thèse semble d’autant plus probable que l’on sait aujourd’hui que d’autres neuro­trans­met­teurs – tels que la nora­dré­na­line, la séro­to­nine (5‑HT) et l’acétylcholine – inter­agissent de manière complexe avec les neurones dopa­mi­ner­giques et jouent par consé­quent, selon toute vrai­sem­blance, un rôle dans les aspects moteurs de la mala­die de Parkin­son. En outre, le lien entre les carac­té­ris­tiques patho­lo­giques dans les régions non-​dopaminergiques du cerveau et la progres­sion lente de la mala­die, pour­rait être d’une impor­tance capi­tale. A cet égard, nous sommes à présent contraints de penser de manière non conventionnelle.

La mala­die se déclare-​t-​elle tout à fait ailleurs ?
Jusqu’à présent, la recherche des causes du Parkin­son mettait l’accent sur la substance noire et la perte de neurones dopa­mi­ner­giques. Une approche qui pour­rait se révé­ler fausse. En effet, certaines obser­va­tions indiquent que la mala­die n’apparaît ni dans la substance noire, ni dans les ganglions de la base ! 

Au contraire, on suppose qu’il s’agit plutôt d’une patho­lo­gie systé­mique qui trouve son origine dans les organes péri­phé­riques, chemine via le système nerveux central dans le tronc céré­bral, s’étend dans le cerveau et seule­ment ensuite atteint les neurones dopa­mi­ner­giques de la substance noire avant que les neurones choli­ner­giques qui alimentent le prosen­cé­phale soient détruits.

Certes, ce scéna­rio est contro­versé – mais le concept de mala­die progres­sive corres­pond parfai­te­ment bien aux nombreuses alté­ra­tions patho­lo­giques et biochi­miques et au fait que les symp­tômes moteurs n’apparaissent que rela­ti­ve­ment tard dans l’évolution de la mala­die et qu’ils sont précé­dés par toute une série d’aspects non-​moteurs tels que la consti­pa­tion, la perte d’odorat, les jambes sans repos, les troubles du compor­te­ment dans le sommeil para­doxal, les dépres­sions et les états anxieux. 

Alté­ra­tions adaptatives
Pour en reve­nir à la perte primaire de neurones dopa­mi­ner­giques dans la substance noire, il s’avère que des alté­ra­tions adap­ta­tives dans les proces­sus biochi­miques appa­raissent d’une part dans les réseaux des ganglions de la base, et d’autre part dans les boucles qui commandent les mouve­ments volon­taires via le thala­mus, le cortex-​moteur et en retour vers les ganglions de la base. En d’autres termes : si l’alimentation en dopa­mine des ganglions de la base vis la substance noir est pertur­bée, l’activité des neurones qui utilisent les autres trans­met­teurs que la dopa­mine (par ex. : l’acétylcholine, le gluta­mate ou le GABA) est obli­ga­toi­re­ment modi­fiée. Et ce parce que les neurones des ganglions de la base sont agen­cés dans des chaînes alignées ou paral­lèles, qui traitent les infor­ma­tions motrices, senso­rielles ou cogni­tives et permettent les mouve­ments contrô­lés par le biais de boucles avant et arrière.

Ou plus simple­ment : en cas de Parkin­son, la perte de dopa­mine modi­fie paral­lè­le­ment l’activité élec­trique des neurones, au-​delà de la voie dopa­mi­ner­gique endom­ma­gée ! La libé­ra­tion des neuro­trans­met­teurs qui ache­minent les signaux entre les neurones succes­sifs de la chaîne est égale­ment trans­for­mée. Ainsi, la perte de dopa­mine dans les ganglions de la base génère égale­ment des modi­fi­ca­tions dans la trans­mis­sion du signal par l’acétylcholine, le gluta­mate et le GABA. Cela explique pour­quoi des médi­ca­ments, tel l’Amantadine, anta­go­niste des récep­teurs NMDA, et le benz­hexol, anta­go­niste de la musca­rine, qui agissent sur d’autres systèmes de trans­mis­sion que le système dopa­mi­ner­gique, peuvent influen­cer les symp­tômes du Parkin­son. L’action posi­tive d’une palli­do­to­mie et de la stimu­la­tion céré­brale profonde s’explique.

Que signi­fie tout cela ?
La substi­tu­tion tradi­tion­nelle de la dopa­mine par la L‑dopa permet sans aucun doute une amélio­ra­tion dras­tique des symp­tômes moteurs du Parkin­son et, dans une certaine mesure, des problèmes non-​moteurs tels que les troubles du sommeil, les alté­ra­tions de la percep­tion senso­rielle et les dépressions.

De grands défis doivent encore être rele­vés lors du trai­te­ment de toute la gamme des compo­santes patho­lo­giques motrices (marche, équi­libre) et – notam­ment – de nombreux aspects non-​moteurs (capa­ci­tés cogni­tives, langage, compor­te­ment obses­sion­nels, douleurs), et des compli­ca­tions motrices connues (dyski­né­sies, free­zing) et des fluc­tua­tions. Pour un meilleur contrôle théra­peu­tique, nous devons toute­fois regar­der et penser plus loin et créer de nouvelles condi­tions dans lesquelles les alté­ra­tions neuro­nales à la fois dopa­mi­ner­giques et non-​dopaminergiques peuvent être abor­dées – et ce à l’intérieur comme à l’extérieur des ganglions de la base. En matière de trai­te­ment médi­ca­men­teux, nous devons donc adop­ter une approche inté­gra­tive, globale. 

Il est éven­tuel­le­ment envi­sa­geable de cibler indi­vi­duel­le­ment les systèmes non-​dopaminergiques, dont on sait qu’ils sont touchés par la mala­die de Parkin­son. Des tenta­tives sont déjà conduites actuel­le­ment, avec des médi­ca­ments qui agissent sur les récep­teurs de la séro­to­nine (sari­zo­tan), de la nora­dré­na­line (fipa­me­zole) et de l’adénosine (istra­dé­fyl­line, prela­de­nant). Cepen­dant, à ce jour ces substances ne consti­tuent qu’un complé­ment au trai­te­ment dopa­mi­ner­gique. Les patients doivent donc prendre encore plus de pilules et ces dernières n’apportent jusqu’à présent que peu de progrès. 

A la recherche de « la » superpilule
Le plus grand espoir repo­se­rait sur les médi­ca­ments multi­fonc­tion­nels, qui combinent plusieurs effets phar­ma­co­lo­giques, remplacent la dopa­mine tout en stabi­li­sant et en norma­li­sant les anoma­lies des trans­met­teurs sur lesquelles reposent de nombreux symp­tômes de la mala­die de Parkinson.

Toute­fois, compte tenu de la complexité des liens de causa­lité, il est plus diffi­cile de savoir comment une telle action inté­grale doit être visée. La trans­mis­sion de l’activité élec­trique des neurones pour­rait être une possi­bi­lité. Elle est défi­nie par le travail des dits canaux ioniques, qui régulent le flux du calcium, du potas­sium et du sodium vers les neurones et en dehors des neurones. Ce méca­nisme géné­ral, qui est valable pour de nombreux types de neurones diffé­rents, pour­rait offrir la future géné­ra­tion de molé­cule pour le trai­te­ment de Parkinson. 

Des expé­riences prouvent le poten­tiel de tels concepts futu­ristes. Elles démontrent que les modi­fi­ca­tions de l’activité des canaux sodiques dans le sous-​thalamus peuvent provo­quer des amélio­ra­tions des compo­santes cliniques de Parkin­son qui ne peuvent aujourd’hui être contrô­lées que par des inter­ven­tions chirur­gi­cales. Une autre appli­ca­tion pour­rait toute­fois en résul­ter : une norma­li­sa­tion de la fonc­tion neuro­nale dans l’ensemble du cerveau.

Malheu­reu­se­ment de tels médi­ca­ments restent jusqu’à présent un pur concept – et sont loin d’être dispo­nibles. Il ne fait toute­fois aucun doute que consi­dé­rer le cerveau dans sa globa­lité fait davan­tage avan­cer la recherche que de se concen­trer sur le seul système dopa­mi­ner­gique. Le Parkin­son est beau­coup trop complexe pour cela.

Source : EPDA Plus, n°14 2010

Dans la revue Parkin­son Suisse N°102 de juillet 2011

Lu par Jean GRAVELEAU

La Recherche : un long parcours…

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

C’est fin 1999 que la recherche sur la Xéno­trans­plan­ta­tion a débuté, à l’INSERM de Nantes sous la direc­tion de Philippe BRACHET. CECAP RECHERCHE avait alors subven­tionné le jeune cher­cheur Benoît MELCHIOR.

Depuis plus de 10 ans main­te­nant… Cela prouve que le chemin est long et parsemé d’embûches pour arri­ver à un résul­tat satis­fai­sant pour les malades ? Que de para­mètres à véri­fier, de stra­té­gies à confirmer…

Première étape de cette recherche : la créa­tion d’un porc transgénique
Philippe BRACHET écri­vait dans le Parkin­so­nien Indé­pen­dant N° 24 de mars 2006 :
Près de 5 ans ont été néces­saires pour obte­nir deux animaux trans­gé­niques, après 2.286 injec­tions d’œufs ensuite réim­plan­tés dans des truies, qui ont abouti à la nais­sance de 151 porce­lets seule­ment, dont 2 présen­taient les proprié­tés recherchées.

Tout cela pour dire que la Recherche est toujours un grand espoir mais qu’il faut s’armer de patience pour en consta­ter un résul­tat défi­ni­tif et probant.

Donc PATIENCE, ne nous embal­lons pas aveu­glé­ment sur des annonces allé­chantes que l’on croi­rait défi­ni­tives pour notre bien. Wait and see (attendre et voir) disent les Anglais.
Lire dans ce numéro l’article très inté­res­sant : « Plus de clair­voyance pour la recherche causale »

Jacque­line GEFARD

Xénotransplantation : les anticorps contre-attaquent !

La mala­die de Parkin­son est une mala­die progres­sive carac­té­ri­sée par la dégé­né­res­cence bila­té­rale des neurones dopa­mi­ner­giques de la substance noire. La destruc­tion des neurones dopa­mi­ner­giques de la substance noire se proje­tant dans le stria­tum a pour consé­quence une dimi­nu­tion de la sécré­tion de dopa­mine au niveau de cette struc­ture. Ce défi­cit en dopa­mine est à l’origine des prin­ci­paux troubles carac­té­ris­tiques de la mala­die de Parkinson. 

Actuel­le­ment, il n’existe pas de trai­te­ment cura­tif de la mala­die, mais diffé­rents trai­te­ments symp­to­ma­tiques sont utili­sés. L’administration par voie orale de L‑DOPA (lévo­dopa), précur­seur de la dopa­mine capable de traver­ser la barrière héma­toen­cé­pha­lique, est l’un des plus couram­ment pres­crits. Un incon­vé­nient majeur de la prise de L‑DOPA est l’ap­pa­ri­tion, au bout de quelques années, de dyski­né­sies (mouve­ments anor­maux) qui aggravent forte­ment le handi­cap du malade. Plus récem­ment, une stra­té­gie basée sur la stimu­la­tion élec­trique du noyau subtha­la­mique, entre autre, a été déve­lop­pée. Son effi­ca­cité sur les troubles moteurs est assez spec­ta­cu­laire, dans la plupart des cas, mais les risques chirur­gi­caux et les critères d’in­clu­sion en font une opéra­tion acces­sible à un très faible nombre de patients. De plus, de nombreux symp­tômes ne sont pas corri­gés par ces thérapies.
Aussi, il appa­raît impor­tant de pour­suivre les recherches sur les stra­té­gies restau­ra­trices, notam­ment la greffe intra­cé­ré­brale de neuroblastes.

Des neuro­blastes mésen­cé­pha­liques issus d’embryons humains (8 à 9 semaines) et trans­plan­tés dans le stria­tum de patients parkin­so­niens ont conduit à des amélio­ra­tions cliniques basées notam­ment sur la produc­tion de dopa­mine par les neurones gref­fés. Cepen­dant, le recours à des embryons d’origine humaine pose des problèmes éthiques et logis­tiques, notam­ment dus au fait que 7 à 8 embryons sont néces­saires pour réali­ser ces greffes. D’où l’intérêt d’utiliser des neuro­blastes d’origine animale et en parti­cu­lier porcine. En effet, le porc présente de nombreux avan­tages pour la xéno­trans­plan­ta­tion : un grand nombre d’embryons à chaque portée, une faci­lité d’éle­vage, la possi­bi­lité de contrô­ler la repro­duc­tion des animaux et de pouvoir prati­quer des mani­pu­la­tions géné­tiques. De plus, son cerveau étant de grande taille, les neurones porcins ont la capa­cité d’émettre des neurites sur de longues distances comme chez l’Homme. Une survie des cellules gref­fées, une réin­ner­va­tion du stria­tum ainsi qu’une récu­pé­ra­tion des fonc­tions motrices ont été obser­vées lors d’essais cliniques menés chez certains patients parkin­so­niens trai­tés par des immu­no­sup­pres­seurs (molé­cules permet­tant de limi­ter l’activité du système immu­ni­taire). Mais le problème rencon­tré reste le rejet de ces greffes.

En effet, en l’absence d’immunosuppresseur comme la cyclo­spo­rine A, les greffes de neuro­blastes porcins dans le stria­tum de rat sont reje­tées au bout de 7 – 8 semaines. Les trai­te­ments par des immu­no­sup­pres­seurs prolongent la survie de la greffe, mais de manière tran­si­toire, de plus, utili­sés à fortes doses, ceux-​ci entraînent des effets secon­daires, notam­ment une toxi­cité rénale. Il est donc impor­tant de comprendre et d’étu­dier les méca­nismes en cause dans le rejet pour envi­sa­ger une survie à long terme de la greffe.

Diverses études ont mis en évidence un rôle impor­tant de la réponse immu­ni­taire cellu­laire dans le rejet. L’analyse de xéno­greffes chez le rat a révélé un recru­te­ment précoce des cellules dendri­tiques Ces cellules, connues pour leur rôle dans la présen­ta­tion des anti­gènes, pour­raient favo­ri­ser le recru­te­ment de lympho­cytes T dans le cerveau. En effet, en l’absence d’immunosuppresseur, on observe vers 7 à 8 semaines, une forte infil­tra­tion de la greffe par des lympho­cytes T et des cellules dendri­tiques. Cette réac­tion immune est accom­pa­gnée d’une acti­va­tion des cellules micro­gliales. Elle a pour consé­quence le rejet de la greffe. 

Outre la réponse cellu­laire, il a été observé un dépôt d’anticorps et de complé­ment au niveau du gref­fon. Cette obser­va­tion suggère une réponse humo­rale, carac­té­ri­sée par la produc­tion d’anticorps diri­gés contre la greffe, qui, à ce jour, a été très peu étudiée.

Nos travaux au sein de l’INSERM U643 ont pour but d’étudier la réponse humo­rale lors de xéno­greffes. Pour cela, nous nous inté­res­sons à l’analyse de la produc­tion d’anticorps dans le sérum de rats gref­fés avec des neuro­blastes porcins.

Les anti­corps produits suite à la greffe vont venir se fixer sur les cellules porcines du gref­fon et le détruire. Nous avons pu mettre en évidence que la produc­tion d’anticorps augmen­tait en fonc­tion du délai post greffe et du statut de la greffe. En parti­cu­lier, une forte concen­tra­tion d’anticorps est obser­vée dans le sérum de rats pour qui la greffe est rejetée.

Evolu­tion de la produc­tion d’anticorps au cours des diffé­rents stades du rejet.

De plus, ces anti­corps ont la capa­cité de cibler diffé­rentes popu­la­tions cellu­laires tels que les neurones et les astro­cytes. Nous essayons main­te­nant de déter­mi­ner dans quelle mesure cette réponse humo­rale est impor­tante dans le phéno­mène du rejet par le suivi de la survie de la greffe chez des rats ne possé­dant plus d’anticorps. En effet, il est impor­tant de pouvoir visua­li­ser quelle est la balance dans le rejet entre les réponses immu­ni­taires cellu­laire et humo­rale. Ces données nous permet­tront de mieux comprendre le rejet dans le but final de déve­lop­per des stra­té­gies immu­no­sup­pres­sives locales pouvant inter­ve­nir sur les deux types de réponse immu­ni­taire afin de permettre une survie de la greffe à plus long terme.

Je tenais à remer­cier tous les membres de l’association CECAP pour leur soutien dans la réali­sa­tion de ce travail.

Elodie MATHIEUX – INSERM 643 Nantes 

Les pesticides à nouveau mis en cause

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

Parmi les publi­ca­tions de ces dernières années, diverses études montraient qu’une expo­si­tion prolon­gée aux pesti­cides entraî­nait un risque accru de Parkin­son. A ce propos, des cher­cheurs améri­cains ont, pour la première fois, analysé les liens de cause à effet. Il semble­rait que la substance active roté­none bloque le déve­lop­pe­ment des mito­chon­dries et empêche la produc­tion d’énergie cellu­laire. Le para­quat, quant à lui, inten­si­fie la forma­tion de déri­vés de l’oxygène qui endom­magent les struc­tures cellu­laires. D’après les auteurs de l’étude, les personnes qui ont été expo­sées aux pesti­cides préci­tés courent un risque 2.5 fois plus grand d’être touché par la mala­die que les autres.
Source : Natio­nal Insti­tut of Health

Articles lus dans le Parkin­son suisse n°102 de juillet 2011 par Jean GRAVELEAU

Risque de démence et Parkinson

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

Le Parkin­son est souvent asso­cié à des problèmes neuro­psy­cho­lo­giques et neuro­psy­chia­triques dont la préva­lence augmente avec l’âge. C’est ce qu’à rapporté le Profes­seur Heinz Reich­mann, de Dresde, lors du congrès Parkin­son 2011 à Kiel. Il a fait réfé­rence à une étude réali­sée sur 1 300 patients âgés de 66 à 75 ans, dont 38% souf­fraient de démence, 35% de dépres­sion et 18% de psychose. Seul un tiers des patients n’étaient atteints d’aucun trouble. D’autres études confirment que le risque de démence est multi­plié par six pour les patients parkin­so­niens. M. Reich­mann explique que 25% des patients déve­loppent une démence huit ans après le diag­nos­tic, 50% douze ans après et plus des deux tiers seize ans après – celle-​ci se mani­fes­tant aux envi­rons de la 70ème année, indé­pen­dam­ment de la durée de la mala­die. Une étude de 2005 donne les mêmes résul­tats : au bout de quinze années, envi­ron un tiers des 149 patients parti­ci­pants vivait encore. 50% souf­fraient d’une démence, l’autre moitié de dépres­sions et d’hallucinations.

Article lu dans le Parkin­son suisse n°102 de juillet 2011 par Jean GRAVELEAU

Les résultats encourageants d’une thérapie génique

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

De nouveaux espoirs pour les parkin­so­niens dont les symp­tômes ne réagissent pas aux trai­te­ments médi­ca­men­teux tradi­tion­nels : à l’avenir, une théra­pie génique pour­rait permettre de limi­ter les troubles moteurs.

Les neuro­logues de l’équipe du profes­seur Peter A. LeWitt de Bloom­feld (Etats-​Unis) ont fran­chi une étape supplé­men­taire dans le déve­lop­pe­ment d’une théra­pie génique pour trai­ter les symp­tômes moteurs du Parkin­son résis­tants au traitement.

Dans le cadre d’une étude en double aveugle contrô­lée contre placebo, ils ont intro­duit un gène de l’enzyme glutamate-​décarboxylase (DAB) dans le cerveau de 22 patients. Des expé­ri­men­ta­tions sur des animaux ont déjà prouvé que ce gène pouvait inten­si­fier l’activité du neuro­trans­met­teur GABA (acide gamma-​aminobutyrique) dans le noyau sous thala­mique, qui parti­cipe au contrôle de la motri­cité dans le cerveau. Le groupe témoin était composé de 23 patients parkin­so­niens. Ils ont égale­ment subi toutes les inter­ven­tions chirur­gi­cales, mais une injec­tion de sérum rempla­çait celle du gène. L’âge des parti­ci­pants allait de 30 à 75 ans. Tous souf­fraient du Parkin­son depuis au moins 5 ans. 

Résul­tats d’une première étude
Les résul­tats de l’étude, publiés au mois de mars 2011 dans l’édition en ligne du maga­zine spécia­lisé The Lancet Neuro­logy, sont encou­ra­geants : chez les patients trai­tés par le gène, les fonc­tions motrices d’après l’échelle UPDRS (United Parkison’s Disease Rating Scale) se sont amélio­rées de 23% en l’espace de six mois, contre 12.7% chez les patients du groupe témoin. Les symp­tômes ne se sont aggra­vés chez aucun des patients trai­tés – contrai­re­ment à quatre patients du groupe témoin. 

Cette étude confirme ainsi dans une large mesure les résul­tats d’une étude réali­sée en 2007 sur cette théra­pie génique. A l’époque, il n’y avait pas de groupe témoin et les scep­tiques avaient crié à l’effet placebo.
Bien que tous les patients ne se soient plaints que de légers effets secon­daires tels que des cépha­lées et de la nausée, d’autres cher­cheurs, tels que Michael Hutchin­son de la New York Univer­sity School of Medi­cine, modèrent les espoirs et évoquent la possi­bi­lité d’une réponse néga­tive. « Personne ne sait combien de temps les effets durent. Par ailleurs, un virus adéno-​associé inof­fen­sif a été utilisé comme vecteur géné­tique pour inté­grer le gène. Toute­fois, personne ne peut dire quelles séquelles à long terme il peut avoir », explique-​t-​il. Dans un commen­taire sur l’étude publié dans The Lancet Neuro­logy, M. Hutchin­son écrit que les résul­tats de l’amélioration des symp­tômes par la stimu­la­tion céré­brale profonde (stimu­la­teur neuro­lo­gique), qui a égale­ment lieu dans le noyau sous-​thalamique, sont jusqu’à deux fois meilleurs que ceux que permet la théra­pie génique.
Source : www.thelancet.com

Éditorial

Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°46 – octobre 2011 

Nous avons été un peu en manque de textes et j’ai du puiser dans la produc­tion de l’association suisse qui réalise une excel­lente revue toujours bien infor­mée. Qu’elle en soit ici remerciée.

Il m’a semblé fort perti­nent de vous soumettre un texte du docteur Peter JENNER direc­teur d’une insti­tu­tion de Londres. Il souligne tout l’intérêt qu’il y aurait à ouvrir les recherches dans une direc­tion plus large qu’actuellement : car se fixer comme objec­tif le seul phéno­mène de la perte de neurones dopa­mi­ner­giques et les effets liés à la baisse de dopa­mine dans le cerveau, fait l’impasse sur de nombreux phéno­mènes complé­men­taires qui s’avèrent, à la longue, inva­li­dants. Cela ne veut pas dire aban­don­ner les recherches en cours bien au contraire mais tenter de trou­ver des réponses multi­fonc­tion­nelles aux diffé­rentes gênes qui perturbent notre vie quotidienne.

Ce n’est pas pour demain que l’on trou­vera ce remède « miracle » multi­fonc­tion­nel mais cela semble crédible de se donner les moyens d’une recherche plus ouverte sur les causes diverses qui touchent d’autres anoma­lies biochi­miques provo­quant des symp­tômes divers. Telle est la thèse de ce direc­teur d’un service de recherche.

La situa­tion écono­mique actuelle ne nous incite pas parti­cu­liè­re­ment à l’optimisme. J’en veux pour preuve la circu­laire que nous vous invi­tons à lire sur les rembour­se­ments des frais de trans­port en cas de longue mala­die. Ce n’est qu’un début, j’en ai peur ; d’autres mesures vont sûre­ment appa­raître liées à la néces­sité de faire des écono­mies ! Il est sans doute néces­saire de tout faire pour tenter de retrou­ver les équi­libres indis­pen­sables à la survie de notre système de santé. Mais ne va-​t-​on pas vers une Sécu­rité Sociale à plusieurs vitesses l’une réser­vée à ceux qui ont les moyens de se soigner et l’autre un mini­mum vital tout juste correct pour les plus pauvres ? Soyons vigilants !

Et je ne crois pas que le « Plan Parkin­son » annoncé à grands bruits média­tiques va permettre de rebon­dir. En effet, si l’on compare avec les résul­tats de la « grande cause natio­nale » (dixit le Président) de lutte contre la mala­die d’Alzheimer, il s’avère que les très bonnes inten­tions expri­mées par les parte­naires, se heurtent au mur de moyens finan­ciers inexis­tants ! Là aussi, soyons très vigi­lants et demeu­rons atten­tifs à tout ce qui va se dire et, surtout, se faire en la matière d’autant plus que nous allons entrer dans une période de « promesses élec­to­rales » diverses ! 

Nous saurons, avec nos asso­cia­tions prendre les moyens de réagir en temps et en heure ; c’est là tout l’intérêt d’être regroupé : à plusieurs nous sommes plus forts que seul dans son coin !

Jean GRAVELEAU graveleau.jean2@orange.fr

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