Interview du professeur Allain
Publié le 24 septembre 2001 à 21:07paru dans Le Parkinsonien Indépendant n° 6 — septembre 2001
Rennes le 6 septembre 2001
En 1972 son intérêt pour la pharmacologie et sa formation de neurologue, le conduisent à s’intéresser aux incidences des nouvelles molécules de type L‑DOPA qui viennent soulager la maladie de Parkinson.
Il crée le premier centre en France de « neuropharmacologie » à Rennes 1 sur les maladies neurodégénératives (suivront Toulouse puis maintenant Lille) : une interface entre le médicament et le cerveau.
En tant que chef de laboratoire, il se pose la question : Pourquoi telles cellules spécifiques disparaissent-elles plus rapidement que les autres (les cellules dopaminergiques par exemple) ? Quelles sont les incidences des médicaments sur les maladies dégénératives (Parkinson, Alzheimer) ?. Il étudie ainsi chez l’homme la pharmacologie clinique.
En 1988, il décide la création d’un centre annexe de recherche appliquée pour la mise au point de médicaments : l’entreprise BIOTRIAL qui occupe aujourd’hui 150 salariés. Il s’agit de la mise en pratique de la théorie développée dans le centre de neuropharmacologie en collaboration avec des industriels. Suivant le principe français de non-ingérence entre le public et le privé, il n’en retire aucune rémunération.
Le troisième volet de son action passe par l’information la plus large possible : il est ainsi le seul laboratoire européen qui diffuse sur Internet ses résultats et dont le site est ouvert gratuitement à tout public . Il travaille en relation avec les services cliniques de la région.
Son action se situe donc dans trois domaines complémentaires : la recherche pure, la recherche appliquée et l’information du public, interactive dans la mesure où son site permet de poser les questions qui intéressent les utilisateurs.
Ainsi de la théorie : « Quelle substance va permettre d’éviter la disparition des cellules » ?
On passe à la pratique de la neuroprotection : les agonistes dopaminergiques qui vont ralentir ou arrêter la mort des cellules concernées et leur utilisation doit être très précoce par rapport aux molécules de L‑DOPA.
1 – Optimisation des médicaments
L’entreprise BIOTRAL travaille sur l’amélioration de l’optimisation des médicaments : par exemple des médicaments comme le TRIVASTAL, le COMTAN, le CELANCE, le PERGOLIDE ont de grosses variations d’effets suivant les personnes. Il faut donc chercher à en optimiser les effets en déterminant la « Bio disponibilité » du médicament : l’amener en quantité suffisante au bon endroit.
On va donc travailler sur les « vecteurs de transport » et sur de nouvelles formes de prise (le Patch cutané par exemple).
Faisant partie de l’agence du médicament, le professeur ALLAIN a un rôle de « shérif » dans la mise en œuvre des nouvelles molécules : la sécurité d’emploi du médicament (ainsi des accès de sommeil provoqués avec le REQUIP) et l’analyse du risque.
2 – Améliorer les effets sur la Cognition
On constate que l’amélioration liée à la prise de L‑DOPA améliore également la mémoire, le raisonnement, en un mot la Cognition. Ainsi l’akinésie pourrait être définie comme une perte de mémoire de la commande de mouvement. Il s’agit de maladies somatiques : les substances agissant sur la pensée autonome et inversement. Le mouvement peut être reconstitué par une « modélisation » et « robotisation ».
Ainsi, la recherche se poursuit sur la notion de « circuit ». Il existe des relations entre les cellules : les synapses mais également des « micro- circuits » en quelque sorte semblables aux puces de nos ordinateurs. Il suffirait donc d’implanter des micro- puces pour améliorer les mécanismes de notre cerveau.
Ceci pose de nombreuses questions. Ainsi dans les cours exposés sur le site un chapitre est consacré à la Bioéthique et la Neurophilosophie. L’homme bionique est envisageable pour demain : les recherches en robotiques (le chien japonais AIBO par exemple) nous interrogent sur les mécanismes de la pensée.
Mais on peut dire que la Pensée a besoin de la Mécanique du cerveau : sans elle (la perte de quelques neurones, de quelques circuits), elle ne peut pas se former.
L’avenir de la recherche passe donc par des techniques très complexes, d’avant-garde, autour de la robotique, de la bio-industrie. C’est pourquoi des contacts sont pris avec les ingénieurs des Grandes Ecoles.
Pour conclure, le professeur ALLAIN insiste sur le fait qu’un chercheur ne doit pas rester dans la recherche pure mais toujours aller vers l’application. Ainsi depuis trente années qu’il pratique, il est l’homme d’une idée qu’il cherche à appliquer.
Il regrette la compétition malsaine qui ressort de l’indigence des moyens consacrés à la recherche par les pouvoirs publics et qui obligent chacun à se valoriser ou déprécier ses « concurrents » pour subsister.
Dans quelles directions les progrès vont-ils se faire sentir ?
A court terme, on va optimiser l’existant en travaillant sur les traitements à donner pour éviter les complications : c’est ainsi le cas des agonistes dopaminergiques.
A moyen terme, la recherche se tourne vers les produits « cytoprotecteurs » afin d’empêcher la mort des cellules. Il s’agit de comprendre le programme inscrit dans la cellule qui déclenche son autodestruction et de lui fournir un programme en remplacement qui la retardera : il s’agit de thérapie génique qui introduit des modifications à l’intérieur de la cellule. Le combat est le même pour la maladie de Parkinson que pour la maladie d’Alzheimer, véritables maladies neurodégénératives.
A plus longue échéance, il s’agit des recherches sur les « micro- circuits » actuellement poursuivies en robotique. Même si cela paraît surprenant, il ne faut oublier l’aspect mécanique de notre cerveau et des incidences incontestables que les lésions provoquent sur la Cognition des individus.
Interview réalisée par Jean GRAVELEAU
Conférence du 21 avril 2001
Publié le 17 septembre 2001 à 07:04paru dans Le Parkinsonien Indépendant n° 5 — Juin 2001
Animée par le professeur N’GUYEN de CRETEIL et
M. Philippe BRACHET directeur de l’INSERM U 437 de NANTES
Cette conférence a été organisée par l’Association Départementale des Parkinsoniens de Loire Atlantique (A.D.P.L.A.) dans le cadre de la journée mondiale de la lutte contre la maladie de Parkinson du 11 avril. Elle a accueilli, à la Manufacture des Tabacs à Nantes, plus de deux cents personnes venues de dix départements de l’Ouest.
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Éditorial du numéro 6 — Le Parkinsonien Indépendant
Publié le 15 septembre 2001 à 12:00Date originale de publication : septembre 2001
1er juillet 1901 – 1er juillet 2001 : la loi sur les associations a 100 ans
À l’occasion du centenaire de la loi sur la liberté associative, le Premier Ministre et pas moins de 15 ministres ont signé Charte d’Engagements Réciproques avec la Conférence Permanente des Coordinations Associatives.
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