Parkinson : diagnostiquer la maladie plus simplement
Publié le 29 septembre 2010 à 17:40Article trouvé sur le site http://www.futura-sciences.com.
La maladie de Parkinson, maladie neurodégénérative, toucherait aussi les neurones du tube digestif. Cette découverte étonnante pourrait impliquer le développement d’un diagnostic facilité, par simple biopsie du côlon et d’une meilleure prise en charge des malades. Pascal Derkinderen, de l’Inserm et du CHU de Nantes, répond en détails aux questions de Futura-Sciences.
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ATAXIES CÉRÉBELLEUSES et SUPPLÉANCE RÉCEPTIVE… Un handicapé moteur à la recherche d’informations.
Publié le 25 septembre 2010 à 06:47Nous vous proposons ici un très intéressant article. Même s’il ne concerne pas directement la maladie de Parkinson, il peut vous intéresser…
La spécialisation des aires cérébrales est beaucoup moins rigide qu’on le croyait, elles constituent un système
flexible de zones interconnectées, pouvant traiter des informations de nature très diverse. Désormais on sait que
les aires cérébrales peuvent se remanier et que les zones du cortex « spécialisées » dans telle ou telle fonction
sensorielle (tactile, visuelle, auditive…), ou dans la motricité, peuvent se remplacer l’une l’autre.
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Témoignage : Vivre avec un proche malade sans culpabiliser
Publié le 21 septembre 2010 à 11:26Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°42 – septembre 2010
Quand un parent, un ami tombe malade, nous ne trouvons pas toujours les mots ni les gestes, hésitant entre le trop et le pas assez. D’où vient ce sentiment de culpabilité qui, souvent, nous envahit ? Et comment le surmonter ?
Dans une relation d’aide, il suffit souvent de rester dans le lien qui a toujours existé, à l’écoute des attentes.
Jacques n’ose plus téléphoner à son meilleur ami qui est en chimiothérapie, paralysé par la peur et par la culpabilité d’être en bonne santé. Olivia est persuadée que son départ de la maison pour suivre des études à Paris a déclenché l’anorexie de sa petite sœur Salomé. Raphaël pense être un monstre parce qu’il ne désire plus sa femme, mutilée par un cancer du sein.
La confrontation avec la maladie d’un proche nous réduit à une certaine impuissance et, parfois, à l’auto-accusation. Nous aimerions nous comporter en héros, mais nous nous heurtons à nos propres limites. « Certains, comme Jacques, vont se tenir à distance, préférant la fuite et peut-être le confort personnel pour se protéger, explique Christophe Fauré, psychiatre spécialisé dans l’accompagnement des malades et de leur famille. D’autres fonceront tête baissée, s’investissant corps et âme, jusqu’à sacrifier leur vie de famille et s’interdire tout droit au bonheur. »
Comprendre les ressorts de sa culpabilité
« Il faut du temps pour trouver la bonne place auprès d’un malade, il est rare qu’elle s’impose d’emblée », constate isabelle Moley-Massol(1)), médecin, psychanalyste et psycho-oncologue à l’hôpital Cochin, à Paris. Résultat, nous nous sentons coupable de tout : d’être en bonne santé, de ne pas être présent, de prendre la fuite… Et de ne pas savoir comment réagir : faire comme si de rien n’était, pour ne pas en rajouter, au risque de passer pour un égoïste ? Ou changer la nature de notre relation parce que l’autre est malade ?
« Ce questionnement renvoie au type de lien qui existait avant la maladie », analyse Isabelle Moley-Massol. « Mais, plus important, la maladie de l’autre nous renvoie à la peur inconsciente de notre propre fin. Tout est miroir, tout se réfléchit. Nous voudrions protéger notre ami malade, tout en nous préservant. II y a confusion de sentiments forcément ambivalents, entre amour et haine, protection et agressivité envers ce proche que l’on voudrait aider, mais qui nous blesse aussi parfois en utilisant sa souffrance pour alimenter notre culpabilité. Le risque étant de se perdre, de perdre ses repères, ses croyances, ses certitudes ».
« Des pensées de type rumination peuvent saturer la conscience, créant un état de chaos peu propice à la réflexion », renchérit la sophrologue Laurence Roux-Fouillet. « Il en résulte souvent un épuisement psychique, proche de la dépression ». Crises d’angoisse, boulimie, spasmophilie, problèmes de peau peuvent apparaître alors. Les coupables ? « Les fautes imaginaires et les responsabilités exagérées dont nous nous chargeons trop souvent », estime Yves-Alexandre Thalmann, psychologue.
Si, dans un premier temps, accueillir la culpabilité et la mettre en mots est nécessaire, cela reste insuffisant pour s’en débarrasser. « Chacun doit comprendre qu’il ne peut en aucun cas être responsable du malheur des autres », ajoute le psychologue. « Découvrir que notre culpabilité et le pouvoir que nous croyons avoir sur autrui sont les deux faces d’une même réalité est le premier pas sur le chemin du mieux-être. Pour cesser de se culpabiliser, il faut d’abord renoncer à sa toute-puissance et cerner avec précision les limites de sa responsabilité. »
Plus facile à dire qu’à faire ? Sans doute, mais mieux vaut ne pas trop tarder, en se faisant aider si nécessaire.
Réussir à poser des limites
« La culpabilité peut devenir la chose la plus toxique qui soit », remarque Christophe Fauré, « car elle nous empêche d’être présent à l’autre. Que nous dit-elle ? De qui nous parle-t-elle, si ce n’est de nous-même ? À un moment, il y a une décision à prendre dans son cœur : où dois-je mettre la priorité ? Dans la relation avec ce proche qui souffre ou dans mes états d’âme ? Ce qui sous-entend : ce proche, est-ce que je l’aime vraiment ? »
Pour Isabelle Moley-Massol, « la culpabilité peut ronger, et finalement créer une distance entre le proche et le malade ». Bien souvent, ce dernier n’attend pas des choses extraordinaires, simplement de rester dans le lien qui a toujours existé. Il s’agit alors d’être dans l’empathie, à l’écoute de ses attentes. Certains voudront évoquer leur maladie, d’autres préféreront parler d’autre chose. L’important est de ne pas anticiper ce que l’on croit bon ou mauvais pour lui, en sachant poser des limites pour ne pas s’épuiser. Laurence Roux-Fouillet propose ainsi de « passer des minicontrats pour alléger sa culpabilité : remplacer cette souffrance par une action, ou compenser sans tomber dans le sacrifice ».
Accepter d’y trouver son compte
« En choisissant d’accompagner l’autre, il est préférable de garder à l’esprit que nous nous engageons dans la durée », insiste Françoise Bessis, psychiatre et psychanalyste au Centre Pierre-Cazenave (psychisme et cancer), à Paris. Pour des mois, voire des années. Ce qui ne se fera pas sans mal. « Afin de faire barrage à la lassitude, à l’épuisement, voire au ‘burn out’, l’aidant doit y trouver son compte » », recommande-t-elle. C’est ce qu’a réussi Agnès, qui a « retrouvé » sa mère, atteinte d’un cancer, en l’accompagnant jusqu’au bout. En partageant parfois juste un silence ou un regard, elles ont réparé des années de malentendus. Aujourd’hui, malgré son chagrin, Agnès a trouvé la paix. Un bénéfice secondaire, qui, pour Christophe Fauré, renvoie à la notion bouddhiste des deux bienfaits : « Pour qu’une relation soit juste, il faut que le bien fait à la personne aidée devienne notre propre bienfait. Ce qui suppose qu’il doit y avoir, pour la personne aidante, une gratification. C’est ce qui permettra à la relation d’aide d’être saine. Sinon, on est dans la logique du sacrifice ». Sacrifice qui est « générateur d’agressivité, de haine, de violence parfois envers le malade, et qui mène droit à l’échec », alerte Françoise Bessis.
(1)Isabelle Moley-Massol, auteure du Malade, la Maladie et les Proches (L’Archipel, 2009).
Des Livres :
Vivre ensemble la maladie d’un proche de Christophe Fauré (Albin Michel, 2002)
Au diable la culpabilité ! d’Yves-Alexandre Thalmann (Jouvence Editions, 2005)
Céline DUFRANC D’après le « Télégramme » du 28 Avril 2010.
Une journée à Limoges : soutenance de thèse
Publié le 19 septembre 2010 à 12:10Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°42 – septembre 2010
23 juin 2010 : Départ : 6 H du matin Destination : Limoges. Pourquoi Limoges ?
C’est une très longue histoire qui a commencé il y a 10 ans maintenant. Elle a débuté lors de la rencontre avec Bernard Geffray à Dijon en 1999. Ce fut un échange intéressant !!! Il possédait un drôle de disque de stationnement avec des couleurs. C’était la première approche de la pharmacocinétique pour les prises de nos médicaments.
Puis en 2001 est arrivé Mr Rainon Emile après la création du CECAP ; Il s’est plongé dans les livres de pharmacie et nous a sorti un fascicule qui nous a permis de mieux comprendre comment fonctionnaient nos médicaments sur notre organisme. Ce fascicule était le premier, sorti un 23 mai en 2001et c’était une annexe au projet qui devait être financé par l’URCAM Limousin, à hauteur de 100 000 euros avec Mme Chullia qui est professeur à la Faculté de Pharmacie de Limoges ; Ce projet était l’optimisation des traitements du Parkinson.
Mais, car il a eu un mais, pour que ce projet soit exécuté il nous fallait trouver un neurologue pour porter le projet ; nous avions le Dr JP Leventoux, médecin généraliste dans le Limousin, qui nous avait aidé pour préparer le projet mais pas de neurologues à l’horizon ; si bien que le projet fut abandonné. Hélas !!!
Depuis, on a réfléchi et Pierre Lemay nous a présenté sa feuille de calcul pour nous aider à mieux voir les problèmes de surdosage et de sous-dosage à l’aide de courbes. Seulement cette feuille n’était validée par aucun organisme ; elle était seulement le fruit de toutes nos observations avec des équivalences un peu empiriques. Nous l’avons présentée au Dr Lallement qui a tout de suite été convaincu par son utilité.
Après quelques mois d’utilisation il s’est avéré qu’il fallait faire quelque chose pour qu’elle soit utilisée d’une manière plus officielle.
C’est comme ça que l’idée d’en faire une thèse est apparue avec la faculté de pharmacie de Limoges. Un gros problème allait survenir : il fallait trouver un étudiant intéressé par cette thèse et le sujet surtout. Cela fut très dur mais deux copines se sont décidées à faire cet énorme travail et de plus l’une d’entre elles avait son grand-père Parkinsonien.
Elles sont entrées en contact avec le Dr Lallement et ce fut le début d’une collaboration avec Camille et Maeva.
Aujourd’hui c’est la soutenance de thèse ; pour les parkinsoniens cela représente l’aboutissement de 10 années de travail sur le sujet et nous avons hâte de voir ce projet se concrétiser sous la forme d’une thèse. Ayant appris que le Dr Lallement était membre du jury, je lui ai demandé s’il pouvait m’y emmener car je souhaitais être présente pour la soutenance de thèse.
Et nous voilà partis à 6 heures du matin pour Limoges.
Le trajet s’est très bien passé et nous avons été récupérés avant Limoges par nos amis de Bellac. A 14 H c’est le grand moment tant attendu ; je vois Bernard très attentif à la démonstration de nos 2 étudiantes en pharmacie ; je devrais plutôt dire de nos 2 pharmaciennes car elles ont eu leur diplôme la veille (cela représente 6 années d’études en faculté) et aujourd’hui cela représente le titre de Docteur en pharmacie si elles sont reçues. Après la présentation très détaillée et l’objectif bien ciblé, le jury s’est retiré pour délibérer.
Ce ne fut pas très long ; le temps de saluer quelques amis et de faire connaissance avec le Dr Leventoux avec qui j’avais travaillé par internet et voilà le jury qui revient avec les diplômes et la mention très bien pour toutes les deux. Ce fut un tonnerre d’applaudissement. Nous avons réussi !!! C’était un grand moment de bonheur !!! A 24 ans, elles sont Docteurs en pharmacie, c’est beau ; merci à Camille et à Maeva.
Leurs conclusions sont celles-ci :
« L’optimisation des traitements est facilitée grâce à la visualisation de la courbe théorique plasmatique : les posologies, les spécialités ou les horaires de prise peuvent être changés afin d’obtenir la courbe la mieux adaptée à chaque patient.
Dans l’état actuel des choses la feuille de calcul constitue une aide notable pour améliorer la qualité de vie des patients parkinsoniens en fonction de leur ressenti. Elle pourrait être utilisée par les patients eux-mêmes ou leur famille, par les médecins ou les pharmaciens dans ce même but. C’est un outil de rationalisation, face à une maladie complexe, et une gestion toujours difficile de la biodisponibilité influencée par de nombreux facteurs. L’ajustement des traitements ne saurait être réduit à un espacement chronologique de prises quantitatives, mais dans la mesure où de nombreux facteurs ne peuvent être maîtrisés (liés à l’individu, aux variations journalières, aux spécificités physiologiques, aux pathologies associées, aux pratiques alimentaires…), il est fondamental de conjuguer tous les efforts qui visent à contrôler les facteurs qui peuvent l’être. C’est le cas en amont, lors du développement des médicaments. C’est le mérite aussi de la feuille de calcul, qui contribue au bon usage du médicament, à la personnalisation des traitements, et finalement à l’optimisation thérapeutique. »
Ce travail constitue une première étape, et nous l’espérons, un encouragement vers une étude à plus grande échelle, dans un milieu encadré, permettant l’évolution de la feuille de calcul en logiciel d’aide à la prescription, au sens de la Haute Autorité de Santé.
Rédigé par Colette VEGUER, Présidente du CECAP
Vu sur le net : Diagnostiquer Parkinson grâce à un examen du côlon
Publié le 18 septembre 2010 à 09:11Article trouvé sur le site du Figaro.
Des anomalies observées dans le cerveau des parkinsoniens ont été retrouvées à l’identique dans les neurones digestifs, selon une nouvelle étude. Si ces résultats se confirment, une simple biopsie du côlon permettrait par conséquent d’évaluer la sévérité de la maladie.
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Vu sur le net : L’étude du cerveau doit être un enjeu national
Publié le 13 septembre 2010 à 07:24Article trouvé sur le site du Figaro
Les maladies du cerveau (Alzheimer, Parkinson, attaques cérébrales, épilepsie) sont un enjeu majeur pour notre société. Compte tenu du vieillissement de la population, le nombre de malades va se multiplier. Nous ne pouvons pas l’ignorer. Or, l’approche de ces pathologies doit être globale. La recherche fondamentale sur le cerveau devrait permettre de faire des progrès sur toutes ces maladies. Il faut des plates-formes communes, des investissements communs, des échanges entre les chercheurs.
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Neurorééducation des syndromes parkinsoniens
Publié le 11 septembre 2010 à 09:42Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°42 – septembre 2010
Revue neurologique N°166 – Elsevier Masson
Il s’agit du résumé d’un article de 16 pages développant les différentes techniques et les études les concernant.
Par Jean Marie GRACIES, hôpital Henri Mondor
La maladie de Parkinson est une source majeure et fréquente de handicap moteur, pour laquelle les traitements physiques sont actuellement sous utilisés par rapport aux traitements chimiques dopaminergiques et chirurgicaux, ne concernant souvent que moins d’un tiers des patients en ambulatoire.
Cependant, les traitements dopaminergiques seuls s’avèrent incapables de contrôler l’aggravation du handicap fonctionnel moteur après quelques années. Il y a actuellement une résurgence de l’intérêt concernant le travail physique rééducatif dans la maladie de Parkinson, en tant que traitement symptomatique des déficiences motrices mais aussi en tant que potentiel traitement neuroprotecteur au vu d’études animales récentes. Dans un cas individuel le choix des méthodes utilisées peut être guidé par le stade d’évolution de la maladie.
Pour les stades modérés (patients ambulatoires qui ont conservés un certain degré d’indépendance), la stratégie peut se concentrer sur « l’enseignement d’exercices au patient » : les techniques ayant prouvé, en protocoles contrôlés, leur intérêt sur des programmes de quelques semaines sont le renforcement moteur aux membres inférieurs, l’exercice aérobie à haute intensité, les stratégies intentionnelles notamment par instructions verbales, la signalisation sensorielle, les exercices de rotation axiale active et la répétition en grand nombre de tâches motrices spécifiques. Un protocole randomisé testera prochainement le concept d’entraînement moteur asymétrique, combinant un renforcement musculaire des muscles extenseurs, abducteurs, rotateurs externes et supinateurs et un étirement de leurs antagonistes.
Pour les stades avancés (patients ayant perdu la capacité du lever d’une chaise ou la déambulation autonome, et devenus dépendants), l’approche peut être basée sur « l’enseignement de stratégies de compensation au patient et à son aidant », pour minimiser les effets des déficiences et augmenter la sécurité au domicile. Un certain nombre de ces stratégies sont revues, dont certaines ont été validées en études contrôlées.
Dans la maladie de Parkinson idiopathique, il va appartenir aux cliniciens de continuer à valider le caractère thérapeutique symptomatique, voire neuroprotecteur, des méthodes de traitement physique utilisées sur la durée. Dans les syndromes parkinsoniens non dopa-sensibles, les traitements physiques sont souvent à l’heure actuelle les seules méthodes réalistes pour améliorer le comportement moteur et limiter les déficiences fonctionnelles. La durée relativement faible des effets du travail physique suggère que de tels programmes doivent être continués au long cours, ou au moins répétés fréquemment, pour que les bénéfices puissent être maintenus, voire renforcés au cours du temps.
Lu par Jean GRAVELEAU
Pour un nouveau consensus
Publié le 10 septembre 2010 à 07:09Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°42 – septembre 2010
C’était en l’an 2000. Je venais d’apprendre que j’étais touché par la maladie de Parkinson. Après quelques semaines de déprime, j’ai décidé de m’informer sur cette maladie qui allait m’accompagner désormais, et en particulier sur les traitements médicamenteux qui pouvaient être proposés au Parkinsonien débutant de 64 ans, que j’étais à l’époque.
Un texte a beaucoup retenu mon attention. Il s’agissait des recommandations de la conférence de consensus du 3 mars 2000, document officiel établi par les neurologues français et publié par l’agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES).
On peut trouver sur Internet le texte intégral de cette conférence de consensus ainsi que dans les premiers numéros de notre revue.
Étant débutant dans la maladie, j’étais tout à fait concerné par la question numéro 3 :
Quelles stratégies thérapeutiques sont à conseiller à la phase initiale de la maladie de Parkinson ?
A cette question, la conférence de consensus apporte des réponses très argumentées, selon l’âge du patient et la gravité des troubles ressentis.
Les réponses sont résumées dans des recommandations, que le lecteur trouvera à la page 20. En gros, on explique qu’il n’est pas toujours nécessaire de traiter dès le début et qu’il est souhaitable de retarder si possible dans les traitements de phase initiale, l’usage de la L dopa, en raison des risques futurs de survenue de dyskinésies.
C’est pourquoi, après une courte période de non traitement, je suis passé, sur les conseils de mon neurologue, à un traitement à base d’agoniste dopaminergique et d’IMao, et cela à des doses modérées .J’ai essayé d’éviter le plus longtemps possible l’usage de la L Dopa. Je n’ai commencé la L Dopa qu’en 2008, après 8 ans de maladie, et, à posteriori, je pense que j’aurais pu encore attendre un ou deux ans.
Pendant ces dix années, j’ai eu le sentiment dans mon combat contre la maladie, de suivre une stratégie, bien argumentée et claire et de plus approuvée officiellement par les neurologues français (elle résulte d’un consensus).
J’ajouterai que prendre le moins possible de médicaments fait faire des économies à la Sécurité Sociale.
Tout allait bien pour moi, aussi bien que possible sur le plan médical et assez bien sur le plan psychologique, jusqu’à ce jour de mars 2010. Ce jour là, je lisais sur le site GP 29, le compte rendu d’une intéressante conférence du professeur Pollak, quand j’ai été surpris à la lecture de cette phrase : « L’attitude actuelle du corps médical est de conseiller un traitement antiparkinsonien dès les premiers signes de la maladie. On commence donc à traiter au plus tôt, ce qui pourrait constituer un bénéfice sur une moindre invalidité au long cours. En gros, ça ne sert à rien de souffrir en début de maladie en retardant la prise de médicaments, c’est le contraire qui serait favorable pour l’avenir : traiter tôt mais avec de petites doses de chaque médicament. »
J’ai retrouvé la même stratégie initiale sous la plume du professeur Pollak, à la page 240 du Livre Blanc : « Les bonnes pratiques thérapeutiques conseillent aujourd’hui de proposer un traitement antiparkinsonien dès le tout début des symptômes parkinsoniens » On trouve ensuite dans les pages suivantes du Livre Blanc la description des stratégies préconisées dans les phases ultérieures de la maladie.
A l’évidence, il s’agit d’un changement total de stratégie pour les patients débutants.
Par ailleurs, l’annonce est assortie de commentaires quelque peu dévalorisants : en gros, cela ne sert à rien de souffrir…etc. Aurais-je souffert inutilement depuis 10 ans ? A titre personnel, je n’en ai pas le sentiment. Mais d’autres malades peuvent penser différemment.
Je ne suis pas du tout contre les changements de stratégie (n’étant plus débutant, je ne suis pas concerné en tant que malade par ce qui est proposé !). Je pense même que au bout de 10 ans, il est normal pour les neurologues à partir de leurs expériences, de juger de l’efficacité des stratégies préconisées en 2000 .Mais un changement de stratégie devrait être la conséquence de l’exposé d’arguments pour et contre, avant d’être affirmé.
Plusieurs phrases sont écrites au conditionnel : « ce qui pourrait constituer un bénéfice sur une moindre invalidité au long cours » ou bien : « c’est le contraire qui serait favorable pour l’avenir »
On peut se demander quelle serait une moindre invalidité au long cours et aussi pourquoi traiter tôt, mais avec de petites doses de chaque médicament serait favorable à l’avenir.
Bien entendu, je sais que si les neurologues proposent un changement de stratégie, ils ont certainement des raisons, que les malades souhaiteraient connaitre.
Dans le Livre Blanc, dans les pages 51 et suivantes, on parle longuement de la nécessité d’améliorer les annonces faites au patient Parkinsonien au cours des phases d’évolution de la maladie. Pour cela, il est envisagé (voir page 55), la tenue d’une seconde conférence du consensus prenant en compte le problème des annonces.
Je pense que cette conférence devrait aussi et prioritairement mettre à jour les différentes stratégies thérapeutiques exposées dans la conférence de consensus de l’an 2000.
En conclusion, je citerai cette proposition contenue à la page 55 du Livre Blanc :
Dix ans , après, une seconde conférence de consensus ne s’impose-t-elle pas pour définir les meilleures conditions d’annonces diagnostiques et thérapeutiques et la mise en œuvre de recommandations de bonnes pratiques dans le cadre d’un programme piloté par la Haute autorité de santé sur la maladie de Parkinson ?
Jean Pierre Lagadec
Ensemble jusqu’au bout, livre à découvrir — Journée Parkinson de l’Avranchin
Publié le 08 septembre 2010 à 08:35Pierre Lemay, dont le nom n’est pas inconnu aux lecteurs de ce site, nous a recommandé un livre, Ensemble jusqu’au bout, qu’il a découvert lors de la préparation de la Journée Parkinson de l’Avranchin. Nous avons décidé de présenter le livre… et la journée, en publiant les deux textes que Pierre Lemay nous a envoyés.
Ensemble jusqu’au bout
Nous avons découvert ce livre à l’occasion de la Journée Parkinson du 16 septembre 2010, nous avons beaucoup apprécié l’auteur et son livre et nous vous le recommandons.
Laissons-lui le soin de la présentation :
Je m’appelle Marie No Vallée. Benjamine et unique fille d’une fratrie de cinq enfants, je suis née en 1957 dans une famille d’agriculteurs du Nord Finistère.
Mariée et mère de trois grands enfants, je suis assistante maternelle depuis 1982 et durant vingt quatre années, j’ai également été aidant familial auprès de ma mère.
Après son décès en février 2009, j’ai commencé à écrire pour garder une trace de toute son histoire… les 24 années d’accompagnement, la maladie de Parkinson, la fin de vie à domicile…
Au bout du compte j’en ai fait un bouquin et je l’ai fait publier sous le titre de « Ensemble jusqu’au bout ». En voici le résumé :
« En 1964, Maman n’a que 38 ans lorsqu’elle apprend qu’elle est atteinte de la maladie de Parkinson.
Vingt et un ans plus tard, à l’issue d’une énième hospitalisation, elle quitte son Finistère natal et arrive dans ce joli coin de Normandie où nous l’accueillons dans notre foyer. Elle y vivra finalement jusqu’à sa mort, le 10 février 2009.
Cohabiter tout ce temps avec Maman et la maladie de Parkinson ne fut pas une mince affaire.
Prendre soin d’elle tout en me préservant m’a obligée à développer nombre d’aptitudes nouvelles… un véritable challenge en définitive.
Après toutes ces années d’accompagnement, mon souhait le plus cher était de veiller sur elle jusqu’au bout…et j’y suis parvenue. Ma plus belle récompense. »
Ce livre est publié aux Éditions EDILIVRE, il est possible de le commander chez n’importe quel libraire ou en ligne sur le site de l’éditeur.
Les journées Parkinson
Problématique :
Généralement, l’Association des Parkinsoniens de la Manche organise trois réunions d’information par an à proximité des 3 centres de neurologie : Cherbourg, Saint-Lô et Granville/Avranches. Nous rassemblons environ 50 personnes par réunion soit 150 par an alors que le département compte de l’ordre de 800 Parkinsoniens. Une des raisons principales évoquées par les malades lorsque nous les interrogeons sur cette faible participation est l’éloignement, les personnes interrogées n’osent pas s’aventurer sur des trajets supérieurs à 20 kilomètres. Les 9 CLIC du département constituent un maillage plus fin et nous avons décidé d’organiser ces réunions à l’échelle des CLIC.
La difficulté de transmettre les informations :
Une autre raison évoquée également lors de notre enquête est « je n’ai pas été prévenu » malgré les annonces préalables dans les journaux et le dépôt d’affiches et d’invitations en grand nombre dans les pharmacies (en passant par le réseau de distribution des médicaments par exemple) et les cabinets de médecins. Nous avons décidé de mieux cerner la population Parkinson en faisant distribuer les invitations par le personnel des aides à domicile et les infirmières libérale. Nous avons testé cette solution lors d’une « journée Parkinson » organisée, sur nos fonds propres, en 2008 à Pont-Hébert avec l’aide du CLIC de Saint-Lô, le résultat a été très positif car nous avons ainsi touché un plus grand nombre de Parkinsoniens.
Mieux faire connaître les CLIC :
Travailler en partenariat avec les CLIC permet également de mieux faire connaître ces institutions relativement récentes (Granville en 2008 et Coutances en février 2009). Lors de notre enquête, nous avons été surpris par le nombre relativement important de Parkinsoniens qui n’avaient pas fait de demande de carte d’invalidité et d’aide sociale, parmi les raisons évoquées on peut citer principalement : « être aidé et avoir sa carte d’invalidité c’est être vraiment invalide », « je ne me voyais pas aussi invalide du fait de la lente évolution de la maladie » et enfin « je ne savais pas ».
Mieux informer :
Il y a encore beaucoup de Parkinsoniens qui ne sont soignés que par le Généraliste de proximité, sans mettre en doute la capacité des médecins généralistes, un neurologue qui rencontre plus de 20 patients parkinsoniens par jour a quand même une plus grande expérience et les soins qu’ils prodiguent sont de meilleur qualité.
Lors de ces « grandes messes » que nous organisions, les malades n’osaient pas interrompre le conférencier pour poser la question, importante à leurs yeux, qu’ils avaient oublié lors de la séance des questions. Une réunion à taille plus humaine permettra un échange plus interactif.
La méconnaissance entraîne souvent une prise excessive de médicaments, beaucoup de malades (généralement des hommes) considèrent que plus on prend de médicaments mieux on se soigne, c’est hélas oublier que ces surdosages entraînent rapidement des effets secondaires (mouvements involontaires ou dyskinésies) aux effets encore plus redoutables que la maladie elle-même, il faut donc informer les patients Parkinsoniens dés le début de leur maladie.
Il faut également informer les « jeunes » (c’est-à-dire récemment diagnostiqués) patients parkinsoniens, de l’effet positif de l’exercice physique et de la nécessité de consulter un kinésithérapeute au moins deux fois par semaine.
Il convient d’arrêter là la liste de recommandations car il y en aurait encore un grand nombre à formuler.
Ces informations bien comprises permettent de mieux se soigner et de rester le plus longtemps possible au domicile, domicile qui doit également être aménagé pour éviter les chutes trop nombreuses et bien souvent invalidantes.
Rompre l’isolement et aider les aidants pour prévenir l’épuisement
Au fur et à mesure de la progression de la maladie, les personnes atteintes de la maladie de Parkinson voient se raréfier la visite des amis, la marche devient difficile et sortir demande de plus en plus d’efforts, le regard des autres est cruel, la foule fait peur… et peu à peu, le couple s’enferme dans l’isolement.
Il faut donc faire retrouver la vie sociale que la maladie a fait perdre en associant à ces « Journées Parkinson » :
- Un spectacle pour recouvrer le plaisir de la sortie et de la fête ainsi que pour donner du répit aux aidants
- Des Groupes de paroles permettant de partager les expériences et de s’exprimer. Il faut notamment expliquer la spirale de la culpabilité qui amplifie le fardeau afin de prévenir l’épuisement des aidants familiaux.
Informations sociales
Publié le 05 septembre 2010 à 07:10Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°42 – septembre 2010
Suites du livre blanc : réunion de travail du 1er juillet 2010
Mme de PENANSTER remercie les participants et excuse la DGEFP et la DGOS.
L’objectif de la réunion est d’analyser les propositions contenues dans le Livre Blanc remis par l’association France Parkinson à Mme la Ministre de la Santé. Une réunion préparatoire s’est tenue avec les différentes administrations concernées par les priorités exposées, chacune d’elles présentera un état des lieux sur les différents axes. Les directions non représentées ont adressé des fiches d’analyse.
Danielle VILCHIEN (France Parkinson) salue cette présentation très opérationnelle de la réunion. Elle constate que l’élaboration d’un Plan Parkinson n’est toujours pas à l’ordre du jour et le regrette vivement. A minima, un tableau de bord de suivi des priorités est à mettre en place, ces vingt priorités ont été sélectionnées parmi cent mesures. Certaines rejoignent probablement des propositions faites pour d’autres pathologies dans d’autres plans, notamment celui des maladies chroniques, mais ce n’est pas pour cela qu’elles seront facilement déclinables pour la maladie de Parkinson. Même si des actions communes sont conduites avec d’autres pathologies, il faut garder à l’esprit la spécificité de Parkinson. Plus précisément, les actions communes avec des pathologies qui s’apparentent aux démences ne peuvent être envisagées. D’autres mesures sont propres à la maladie de Parkinson et devront faire l’objet d’un traitement vraiment à part.
L’association a poursuivi ses actions depuis le 12 avril, date de la remise du livre blanc à Mme la ministre. Les réflexions internes se sont poursuivies, les délégués régionaux continuent à se mobiliser. Des remontées très fortes proviennent du corps médical et des adhérents.
Mathilde LAEDERICH (France Parkinson) précise que les présentations du livre blanc ont rencontré un succès sans précédent : les comités régionaux des autres associations ont procédé également à une restitution du Livre Blanc en local. Ainsi, 4 000 personnes ont assisté à 27 réunions régionales. Le corps médical était présent, comme toujours, mais pour la première fois, des élus sont également venus aux réunions. Les retombées médiatiques ont été extrêmement fortes. 450 environ dont une pleine page dans Libération et Le Monde.
Suivant les conseils de Mme la ministre, l’association s’est rapprochée des ARS. Néanmoins une volonté nationale lui paraît indispensable afin de prévenir un accroissement des inégalités dans les territoires.
La Journée Mondiale a permis de comprendre la dureté de la maladie. Les jeunes patients étaient fortement représentés, leurs difficultés d’insertion professionnelle sont importantes et des inégalités territoriales sont signalées à tout niveaux y compris au niveau du soin (accès à la chirurgie…)
Colette VEGUER précise qu’en Bretagne, le nombre de neurologues est insuffisant. A Saint-Brieuc, cinq neurologues hospitaliers font le travail de huit. Pour faire face aux périodes de vacances des neurologues retraités ont été sollicités. Le délai pour l’obtention d’un rendez-vous est de 9 mois.
Françoise VIGNON ajoute que les consultations sont parfois réduites à une demi-heure. Il est impossible pour un malade d’exposer ses problèmes et pour le neurologue d’y répondre normalement. Les malades sont pourtant en recherche d’explications et de soutien.
Yves WACHE confirme que le Livre Blanc a rencontré un immense succès. Des particuliers l’achètent. Il précise que les parkinsoniens se prennent en charge, participent aux soins et au diagnostic de leur maladie. Ceci est extrêmement important. Les aidants ont une charge physique et psychique épouvantable. L’éducation thérapeutique des malades, des aidants et du personnel soignant est indispensable.
Anny AUGE insiste sur l’urgence du développement de l’éducation thérapeutique et de la formation. L’association effectue beaucoup de sensibilisation et de formation. L’accent doit porter sur la connaissance de la vie quotidienne des malades. Un film de 12mn présentant ce quotidien est très éclairant et favorise les prises de conscience.
Dominique de PENANSTER propose de faire le tour des actions prioritaires contenues dans le Livre Blanc.
Le compte rendu intégral des débats a été diffusé à toutes les associations. Nous ne retiendrons que deux points importants.
PRIORITES 1, 18 et 19
Colette VEGUER alerte sur le dispositif des ALD, l’absence d’uniformité sur le territoire. Pour exemple, elle a été reconnue en ALD pour une durée de dix ans dans un premier temps, elle s’est retrouvé sans ALD à échéance, un remplaçant de son médecin a renouvelé la demande pour 6 mois. Il a fallu qu’elle effectue une troisième demande pour l’obtenir pour cinq ans. Dans d’autres régions, l’ALD serait valable pour toute la fin de vie
PRIORITES 17, 20 (recherche)
Le partenariat avec l’industrie pharmaceutique est très important, mais il pose un certain nombre de question. A ce jour, l’industrie pharmaceutique se désengage du système nerveux en général et de la maladie de Parkinson en particulier. Les grands laboratoires pharmaceutiques ne sont plus intéressés par ce type de pathologie. Dans ce domaine, le partenariat avec l’industrie pharmaceutique devient dramatiquement pauvre. Cette industrie n’est plus derrière nous.
Lu par Jean GRAVELEAU
Les problèmes de vue des parkinsoniens
Publié le 04 septembre 2010 à 11:32Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°42 – septembre 2010
Par Iris Reckert, orthoptiste, dans le « Parkinson Suisse » de juin 2010
De nombreux parkinsoniens souffrent de troubles de la vision tels que la baisse de la sensibilité aux contrastes, la sécheresse oculaire ou la diplopie gênante. Heureusement, des solutions efficaces existent pour la plupart des problèmes.
Les problèmes de vue et les troubles de l’acuité visuelle ne sont pas rares en cas de Parkinson : en effet, la maladie exerce également une influence sur différents facteurs oculaires.
Les défauts des verres à foyer progressif.
Pour qu’ils garantissent une vue nette, les verres doivent être parfaitement polis. En effet, la partie supérieure des verres sert pour la vue de loin et la partie inférieure, pour la lecture. Si les lunettes ne sont pas ajustées, si le regard « glisse » ou si le port de tête est incliné, la direction du regard dans la zone optique du verre correspondant est altérée et la vue devient floue. Ce problème est renforcé quand (indépendamment de la forme du verre et de la monture des lunettes) la zone de lecture des verres à foyer progressif est petite ou très basse. Les yeux doivent alors « cibler » plus précisément pour que le regard se dirige exactement dans la zone des verres destinés à la lecture.
L’orthoptiste est formelle. C’est ce problème qui perturbe le patient. En effet, chez lui, comme c’est souvent le cas chez les parkinsoniens, le port de tête et la tenue se sont altérés au fil des années et la direction du regard n’est plus adaptée aux lunettes à foyer progressif.
Alternative confortable : les lunettes de lecture supplémentaires
Pour le soulager, l’orthoptiste lui recommande d’acheter des lunettes spécifiques à la lecture. Ces dernières ne corrigent pas seulement la vue de près ; le verre présente la même intensité de correction sur toute la surface. De cette manière, la vue du patient est toujours nette quand il lit, quelle que soit la zone du verre dans laquelle il regarde. Il peut se détendre : il ne doit plus se concentrer sur la direction de son regard ou sur son port de tête.
En outre, il peut utiliser ses lunettes à foyer progressif en tant que lunette « à tout faire », pour se promener, travailler sur son ordinateur ou également pour lire rapidement des textes brefs tels qu’une facture ou un menu au restaurant. Quand il souhaite se plonger dans le journal ou bouquiner, la solution la plus confortable reste toutefois les lunettes de lecture.
Diplopie et troubles de la coopération des deux yeux
Certains caractères « glissent » d’abord les uns sur les autres, puis le patient voit tout en double, notamment quand il lit des textes plus longs ou travaille sur l’ordinateur. Ce sont des troubles de la mobilité et de la coopération des deux yeux qui sont à l’origine de ce phénomène.
Si cette coopération des yeux est perturbée par la maladie de Parkinson, les patients voient double. La plupart du temps, la diplopie est perçue comme plus gênante que les troubles de la mobilité oculaire, également fréquente en cas de Parkinson. Ainsi, de nombreux parkinsoniens ne s’aperçoivent pas que souvent, ils ne peuvent plus déplacer leurs yeux suffisamment loin vers le haut ou que les mouvements de leur regard sont ralentis et en partie déréglés.
Involontairement, de nombreux parkinsoniens déplacent trop peu leurs yeux. Par ailleurs, ils clignent rarement des yeux (ce processus est inconscient, il se manifeste surtout lors des travaux qui exigent de la concentration). Le regard devient alors « fixe » et immobile ; le réflexe de clignement n’a pas lieu. Ce manque de mouvement des yeux inhibe les commandes de correction involontaires du cerveau et les petits défauts visuels sont manifestes. La position des yeux est mauvaise – la diplopie fait son apparition.
De légères modifications du comportement visuel s’avèrent efficaces. Quand le patient lit, il cligne fortement des yeux à la fin de chaque page et effectue un bref va-et-vient du regard. Quand il travaille sur ordinateur, il modifie également son regard, le laisse vagabonder de temps en temps par la fenêtre et ne reprend qu’ensuite la lecture de l’écran. De cette manière, les yeux reçoivent suffisamment d’impulsions pour leur coopération. Quand de temps en temps, le journal se dédouble, il sait ce qu’il doit faire : regarder ailleurs, cligner des yeux avec vigueur et « cibler » à nouveau.
Quand la diplopie persiste
Malheureusement, au cours de l’évolution progressive de la maladie de Parkinson, des défauts visuels provoquant une diplopie persistante, notamment de près, peuvent se manifester. Il s’avère alors nécessaire de consulter un orthoptiste. Ce dernier mesure la position des yeux et adapte un prisme. Les prismes sont des verres qui déplacent l’image de manière ciblée, afin de corriger la déviation des axes visuels. Ainsi, l’anomalie de convergence de la paire oculaire est compensée et les patients voient à nouveau correctement. La plupart du temps, un prisme provisoire est collé sur des lunettes normales pour une phase d’essai. Une fois que le prisme optimal a été trouvé, il peut être intégré aux lunettes dans la limite d’un certain nombre de dioptries.
La lampe de lecture optimale
« Plus les problèmes de vue sont marqués, plus il est important que l’éclairage soit correct ». Cette formule s’applique tout particulièrement aux parkinsoniens. En effet, la carence en dopamine a également des répercussions sur la rétine ou sur les influx nerveux entre la rétine et le cortex visuel. On remarque notamment un affaiblissement de la sensibilité au contraste. Ainsi les patients observent souvent un effacement temporaire des caractères en lisant. Dans ce cas, une lampe à lumière froide (à économie d’énergie) apporte une aide efficace. Ces lampes assurent un éclairage particulièrement richement contrasté du texte, de sorte que les imprécisions dans la perception deviennent moins gênantes.
Sècheresse oculaire – un problème qui n’a pas lieu d’être
Les patients parkinsoniens sont très souvent concernés par ce phénomène gênant. D’une part, la composition de leur liquide lacrymal n’est pas optimale, d’autre part on suppose que la maladie porte atteinte à l’« horloge interne » du clignement d’yeux. C’est la raison pour laquelle les parkinsoniens cillent moins souvent. Le film lacrymal de l’œil sèche. Peuvent en découler des irritations au niveau des yeux, une inflammation de la conjonctive et un excès de larmes incontrôlé. Dans ce cas, les larmes « artificielles » sous forme de gouttes oculaires peuvent s’avérer utiles. Celles-ci doivent absolument être dépourvues d’agents conservateurs. Ces derniers peuvent provoquer des réactions d’intolérance et sont donc contre-indiqués dans le cadre d’une application régulière.
Problèmes visuels d’origine médicamenteuse
Certains antiparkinsoniens peuvent avoir des répercussions négatives sur la perception optique. Les médicaments dopaminergiques peuvent ainsi déclencher des hallucinations visuelles (perception d’éléments qui n’existent pas). Dans ce cas, l’assistance d’un neurologue expérimenté est requise. Certains anticholinergiques peuvent être à l’origine d’une dilatation des pupilles. Contre la sensibilité à la lumière qui en résulte, le port de lunettes à verres teintés s’avère utile.
Pour conclure : problème connu est problème vaincu
Les troubles de la vision et les problèmes de lunettes concernent de nombreux parkinsoniens. Il faut faire examiner ses problèmes par un spécialiste. Il existe des solutions efficaces pour nombre d’entre eux : entretenir sa mobilité oculaire grâce à des exercices, cligner consciemment et souvent des yeux, se faire ajuster une nouvelle paire de lunette, utiliser une lampe à lumière froide. Ainsi on lit en toute quiétude et on retrouve le plaisir de lire son journal quotidien.
Problèmes et solutions
- Sècheresse oculaire : utilisez des substituts lacrymaux sans agents conservateurs, clignez activement des yeux plus fréquemment
- Difficultés pendant la lecture : veillez à ce que l’éclairage soit optimal (lampe à lumière froide), utilisez des lunettes spéciales.
- Diplopie : cillez beaucoup, déplacez activement les yeux plus souvent, éventuellement faites vous ajuster des lunettes à prisme.
- Eblouissement : portez des lunettes de soleil ou mettez des verres solaires sur des lunettes normales. Quand le soleil est haut, portez un chapeau à larges bords
Conseils généraux :
- Faites régulièrement contrôler vos yeux par un ophtalmologiste
- Décrivez-lui les problèmes et mentionnez absolument que vous souffrez du Parkinson
- Si vous voyez double, demandez-lui un bilan orthoptique
- Indiquez précisément à l’opticien pour quelle activité vous souhaitez des lunettes
Lu par Jean GRAVELEAU
Trouvé sur le net : Gilbert, agriculteur, malade de Parkinson à cause d’un pesticide
Publié le 02 septembre 2010 à 06:52Article trouvé sur le site Rue 89
Gilbert Vendée raconte à Rue89 son long combat pour faire reconnaître le lien entre son intoxication au pesticide Gaucho et la maladie de Parkinson qu’il a contractée par la suite. Un cas unique ?
« L’exposition aux pesticides multiplie par deux le risque de survenue de la maladie de Parkinson », écrivent des chercheurs de l’Inserm dans une étude récente.
Pour lire l’article dans son intégralité, cliquer ici.
Recherche sur des thérapies restauratrices
Publié le 01 septembre 2010 à 12:29Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°42 – septembre 2010
La maladie de Parkinson est une affection neurologique caractérisée par une perte lente et progressive d’une sous population de neurones centraux, les neurones dopaminergiques. La dégénérescence des neurones dopaminergiques de la substance noire provoque un déficit en dopamine, une molécule indispensable à une bonne coordination motrice. L’administration de lévodopa permet de compenser temporairement ce déficit et améliore les tremblements, la rigidité des membres ou la difficulté à amorcer les mouvements. Cependant, après quelques années de thérapie, la plupart des patients développent des mouvements anormaux, appelés dyskinésie. De ce fait, l’implantation d’électrodes dans des régions du cerveau comme le noyau subthalamique, est apparue comme une très bonne alternative. En effet, la stimulation cérébrale profonde (SCP) est très efficace sur les symptômes moteurs et permet une bonne coordination motrice. Malheureusement, seul un nombre restreint de patients peut bénéficier de la SCP. De plus, l’ensemble de ces stratégies thérapeutiques ne traite que les symptômes de la maladie de Parkinson, sans laisser espérer une récupération complète et définitive des populations neuronales affectées. D’où la nécessité de poursuivre les travaux de recherche en transplantation intracérébrale.
Les essais cliniques réalisés sur un panel de plus de 500 patients à travers le monde ont souligné l’intérêt de greffer des neurones fœtaux en cas de maladie de Parkinson. L’approche demande à être optimisée mais le développement de cette stratégie restauratrice est grandement limité par la disponibilité et les considérations éthiques liées à l’utilisation de tissu fœtal d’origine humaine. La transplantation de cellules d’origine animale, notamment de neurones porcins, permettrait d’avoir à disposition une grande quantité de cellules transplantables d’excellente qualité biologique et sanitaire, si l’on parvenait à contrôler localement la réaction immunitaire responsable du rejet de xénogreffes intracérébrales. En effet, des neurones porcins implantés dans un cerveau de rat adulte immunocompétent sont systématiquement rejetés deux mois après la greffe. Nos travaux réalisés au sein de l’unité INSERM 643 ont révélé qu’une co-greffe de neurones porcins avec des cellules souches mésenchymateuses (CSM) issues de la moelle osseuse pouvait prolonger la survie des greffons jusqu’à 4 mois. L’utilisation d’un modèle de neurodégénérescence dopaminergique chez le rat (lésion par la 6‑OH-dopamine) nous a permis de corréler cette survie à une récupération motrice. Ainsi, la co-transplantation de neurones porcins et de CSM chez des rats lésés leur a permis de retrouver partiellement l’usage de leurs deux pattes antérieures, 90 et 105 jours après l’opération. Le mécanisme à la base de l’immunorégulation exercée par les MSC est actuellement à l’étude afin de développer des stratégies d’immunosuppression locale adaptée aux greffes dans le cerveau. Une telle stratégie permettrait d’assurer la survie à long terme de xénogreffe intracérébrale, en limitant les effets secondaires liés à l’administration de fortes doses d’immunosuppresseurs, et ouvrirait de nouvelles perspectives pour les thérapies restauratrices en cas de maladie neurodégénératives comme la maladie de Parkinson.
Ce travail qui a constitué l’essentiel de mon travail de thèse, a été réalisé avec le soutien de l’association CECAP et c’est de tout cœur que je remercie l’ensemble de ses membres.
Xavier LEVEQUE
Note de la rédaction : Xavier Lévêque a soutenu sa thèse le 21 Juin à la Faculté de Médecine de Nantes. Il a reçu son titre de docteur es-sciences avec les félicitations du Jury suivant :
- Mr François VALLETTE, Docteur, Nantes
- Mme Afsaneh GAILLARD, Professeur, Poitiers
- Mr Philippe HANTRAYE, Professeur, Paris
- Mr Julien ROSSIGNOL, Docteur, Mount Pleasant, MI, USA
- Mr Philippe NAVEILHAN, Docteur, Nantes
- Mme Isabelle NEVEU, Docteur, Nantes
Pour une fois notre subventionné ne s’expatriera pas !!! Il a obtenu un poste au laboratoire INSERM 43 à Nantes. Il fera 50% d’enseignement à la fac et le reste en recherche sur la même thématique. C’est une bonne nouvelle ; il est, en effet, dommage de voir nos jeunes qualifiés être obligés de s’expatrier, notamment en Amérique, pour avoir un poste rémunéré.
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