Livre Blanc. Synthèse des recommandations CECAP
Publié le 29 mars 2010 à 16:00Un Plan Parkinson pour :
- Une coordination des soins plus efficace :
- Une égalité de traitement sur tout le territoire en renforçant le nombre de neurologues notoirement surchargés
- Une chaîne de soins pluridisciplinaire sans discontinuité et bien coordonnée par une entité unique
- Un médecin traitant au rôle mieux défini et plus perceptible
- Un centre de référence par CHU
- Un réseau de professionnels par Région
- Une meilleure prise en charge médicale :
- Des référentiels de bonnes pratiques pour des professionnels (médicaux, paramédicaux, services à la personne…) mieux sensibilisés et formés
- Une prise en charge éducative et psychologique de la personne malade et de l’accompagnant dés le diagnostic et évoluant selon les besoins
- Des infirmières spécialisées Parkinson, au plus près des malades, en charge de l’éducation thérapeutique, de l’annonce, des traitements…
- Une préparation de la consultation par les personnes malades, plus élaborée, pour des traitements mieux « optimisés » et des effets secondaires, notamment addictifs, mieux maîtrisés
- La reconnaissance et la participation des « malades et accompagnants experts »
- Une meilleure prise en charge sociale :
- Changer le regard par des campagnes d’information (« Parkinson s’est invité chez nous », « Les jeunes aussi… »…)
- Des professionnels sociaux mieux sensibilisés et formés
- Former, informer et protéger les accompagnants pour en faire de réels collaborateurs de santé
- Des structures d’accueil adaptées aux différents stades de la maladie et en nombre suffisants
- Une prise en charge sociale (humaine, technique, financière, loisirs…) en adéquation avec les besoins
- Des associations plus actives : donner aux associations les moyens pour assurer leur rôle social
- Les Jeunes aussi… :
- Des méthodes et des structures adaptées aux Jeunes Adultes
- Une recherche plus concertée et plus visible
Pierre Lemay.
Association des Parkinsoniens de la Manche
Livre Blanc. Les recommandations CECAP
Publié le 28 mars 2010 à 06:49- Image et représentations
- Bien faire ressortir les besoins différents selon les 3 stades de la maladie et selon l’âge du diagnostic :
- L’apprentissage (la découverte)
- La maladie installée (dyskinésies et fluctuations d’effet)
- La maladie sévère (les troubles cognitifs)
- Les Jeunes Adultes parkinsoniens
- Les personnes très âgées
- « Changer le regard » par des campagnes d’information : « Parkinson s’est invité chez nous », « Les Jeunes aussi… »… mises en œuvre par l’Etat, les Collectivités territoriales, les Médecins, les Associations…
- Bien faire ressortir les besoins différents selon les 3 stades de la maladie et selon l’âge du diagnostic :
- Annonces et diagnostics
- Une prise en charge éducative de la personne malade et de son accompagnant dans un programme adapté d’éducation thérapeutique d’une part et psychologique d’autre part à chaque changement de situation notable (premier diagnostic, dyskinésies et fluctuations d’effet, troubles cognitifs).
- Remise d’un Livret d’Accueil élaboré par les médecins et l’ensemble des associations
- Elaborer un document de référence des bonnes pratiques médicales relatives à l’annonce
- L’ALD au plus tôt sur simple certificat médical du neurologue
- Les accompagnants familiaux (préférer accompagnants à aidants)
- S’appuyer sur le réseau de proximité constitué par les CLIC (¹) pour l’aide aux accompagnants (renfort d’un psychologue)
- Mieux connaître la population concernée (observatoire social)
- S’appuyer sur « les malades et les accompagnants experts » formés, pour l’écoute et les conseils aux accompagnants
- Former les accompagnants
- Formation médicale et paramédicale :
- Formation psychologique :
- La relation d’aide, communiquer, résoudre les difficultés relationnelles, les motivations, la culpabilité…
- Informer les accompagnants (les aides sociales, les CLIC, La MDPH….)
- Protéger les accompagnants :
- Détecter les accompagnants en difficulté en s’appuyant sur les réseaux de proximité
- Créer des centres d’écoute et de conseils (individuels et collectifs) à la rencontre des accompagnants
- Remplacer au quotidien (un tiers du temps de l’Accompagnant ?)
- Donner du répit
- Lutter contre l’épuisement :
- Groupes de paroles
- Prise en charge psychologique
- Répondre à l’urgence
- La coordination des soins
- Une égalité de traitement sur tout le territoire en renforçant le nombre de neurologues notoirement surchargés (délai moyen d’obtention d’un rendez-vous > 4 mois)
- Repenser une chaîne de soins pluridisciplinaires sans discontinuité, notamment mieux définir le rôle du médecin traitant
- Renforcer la formation des médecins traitants, du personnel médical et paramédical, du personnel de service (référentiel de bonnes pratiques)
- Inciter les personnes malades à mieux préparer leur consultation
- Mieux « optimiser » les traitements (les dyskinésies sont-elles inéluctables ?) et le plus possible à la maison avec l’aide du médecin traitant pour limiter les hospitalisations d’ajustement très souvent mal vécues par les personnes malades loin de chez elles.
- Créer un centre de référence par CHU comportant notamment des infirmières spécialisées Parkinson en charge de l’éducation thérapeutique, de l’annonce, des traitements…
- Créer un réseau Parkinson par Région
- Les Jeunes aussi…
- S’appuyer sur le réseau de proximité constitué par les CLIC(¹) pour renforcer la mission Jeunes Adultes parkinsoniens (adjonction d’un travailleur social) sur délégation de la MDPH :
- Mieux connaître la population concernée pour mieux prendre en compte ses besoins localement
- Informer (vie professionnelle, aides sociales…)
- Organiser des rencontres régulières entre malades et entre malades et accompagnants
- Prise en charge psychologique de l’accompagnant
- Prise en charge psychologique des enfants
- Elaborer un document de référence relatif à la problématique du travail (aménagement du poste, mi-temps thérapeutique, télétravail à domicile …) à destination des personnes malades, des médecins du travail, des Services sociaux….
- Renforcer les plans d’aide pour prendre en compte la diminution des ressources affectant la vie sociale, l’éducation des enfants, les loisirs, la vie sociale…
- Mettre à disposition un site national : « Parkinson : les Jeunes aussi… » pour renforcer l’éducation thérapeutique des Jeunes Adultes parkinsoniens notamment sur le problème des effets secondaires des traitements (dyskinésies, variations d’effet sans oublier les addictions aux conséquences dramatiques sur la vie du couple).
- S’appuyer sur le réseau de proximité constitué par les CLIC(¹) pour renforcer la mission Jeunes Adultes parkinsoniens (adjonction d’un travailleur social) sur délégation de la MDPH :
- Maintien à Domicile
- Renforcer les aides sociales notoirement insuffisantes :
- Lever les freins qui limitent la demande d’aide par des campagnes d’information
- Revoir l’APA à la hausse (couvrir un tiers du temps consacré par l’accompagnant ?)
- Repenser la grille GIR qui évalue un niveau d’incapacité et non un besoin d’aide
- Mieux prendre en compte les charges réelles lors du calcul de l’APA
- Améliorer le temps de traitement et alléger les procédures de demande d’aide
- Renforcer l’aide aux accompagnants pour améliorer leur disponibilité et leur qualification
- Aménager son logement :
- Mettre en oeuvre un bureau de conseils au niveau de chaque MDPH
- Améliorer l’aide financière trop juste (plafond et niveau trop bas, aides non dégressives…)
- Renforcer la compétence des assistantes de vie notamment en augmentant le nombre de diplômés (moins de 10% seraient diplômés)
- Renforcer les contrôles exercés par les associations d’aide à domicile pour favoriser la bientraitance (question : qui exercera ces contrôles lorsque l’aide n’est pas fournie par une association d’aide à domicile – chèque emploi/service par exemple ? Faut-il alors créer un réseau de contrôle indépendant ?)
- Mieux dimensionner les accueils de jour spécifiques parkinson et l’hébergement temporaire, le manque de place est flagrant et il convient d’y remédier de manière urgente
- Renforcer les aides sociales notoirement insuffisantes :
- Education thérapeutique
- Une inégalité flagrante sur le territoire
- Des expériences éparses aux résultats inégaux
- Tout est à penser et à mettre en œuvre, quelques idées génératrices :
- Un référentiel national
- Un groupe d’infirmière spécialisée par centre de Référence de chaque Région (une infirmière par département serait l’optimum)
- Aller à la rencontre des Personnes malades et des accompagnants en organisant des séances décentralisées ou prendre en charge les transports (au-delà de 20km, les personnes ne se déplacent pas)
- S’appuyer sur les « malades et accompagnants experts »
- Modes d’accueil temporaire
- Un manque de place flagrant en accueil de jour et hébergement temporaire
- Une inégalité flagrante entre ville et campagne
- Ne pas oublier le problème du transport des personnes pour l’accueil de jour notamment en campagne
- Dans un premier temps, le nombre de places doit être sérieusement revu à la hausse
- Des structures d’accueil inadaptées
- L’accueil des malades parkinson a des caractéristiques propres et il faut à la fois adapter le mode d’hébergement et la formation du personnel
- Politique de recherche médicale et études épidémiologiques
- La compétence de CECAP en la matière est trop faible pour donner une opinion mesurée. Il faut être du sérail pour donner un avis éclairé.
(¹) : La mise en œuvre de l’aide aux accompagnants, de l’accompagnement des jeunes Adultes parkinsoniens, de l’éducation thérapeutique… doit être au plus près possible des personnes. L’échelle du réseau des CLIC nous paraît la mieux adaptée pour ce réseau de proximité, cependant, les surcoûts de personnels (2 postes de plus par CLIC) peuvent paraître prohibitifs et il faudra vraisemblablement une structure aux mailles plus larges à l’échelle de chaque centre de neurologie (par exemple, département de la Manche : 9 CLIC et 3 centres de neurologie)
Témoignages…
Publié le 25 mars 2010 à 07:51Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°40 – mars 2010
PARKINSON ET VOYAGES
Malgré le parkinson dont le mari est atteint depuis plusieurs années, voici le récit d’un couple heureux de voyager et de découvrir de nouveaux horizons.
Nombreux sont ceux d’entre nous, qui, préoccupés et handicapés par la maladie à des degrés divers, se privent, bien souvent de tout déplacement. Si pour certains le moindre voyage s’avère une entreprise périlleuse, pour beaucoup il est toujours possible de voyager dans de bonnes conditions.
Je vous livre ici quelques impressions d’un voyage organisé que nous avons effectué, ma femme et moi, sur la côte ouest des États-Unis. Étant atteint depuis quelques années par cette maladie et actuellement dans un état stationnaire, nous décidons néanmoins d’effectuer ce voyage que nous avions projeté depuis quelques mois déjà.
Bien qu’un peu inquiet par la perspective de passer 11 heures en avion et des journées en car, nous abordons avec enthousiasme notre périple. Cependant quelques précautions s’imposent, à savoir :
- Prévenir l’encadrement (guide) de son état,
- Prévoir une pochette de médicament dans chaque bagage,
- Eviter des bagages trop lourds et trop encombrants
C’est ainsi que nous nous retrouvons un matin à l’aéroport de Roissy et nous voilà partis pour deux semaines de dépaysement total, Los Angeles, San Francisco, les Rocheuses….etc.
Bien sûr, au terme de ce voyage et les 9 heures de décalage absorbées j’étais fatigué, mais pas plus que mes compagnons de route.
Je ne regrette rien, car 15 jours à parcourir tous ces endroits mythiques de l’Amérique m’ont laissé un souvenir inoubliable. Il eût été dommage de s’en priver.
Si vous avez des envies de voyages, n’hésitez plus et partez.
BON VOYAGE !!!
M.L. L. et G.L. des Côtes d’Armor
AVENTURES PARKINSONIENNES A LA ROCHELLE
Alors que mon ami Parkinsonien se promenait seul sur les quais de la Rochelle – 22 ans de maladie – il fut remarqué par une brave dame qui avait noté sa démarche parfois hésitante et son élocution quelquefois difficile à comprendre.
Trouvant que mon ami avait une attitude qui lui laissait à penser qu’elle avait à faire à un ivrogne sérieusement dérangé, elle entreprit de le faire hospitaliser avec l’aide des pompiers. Elle appela les pompiers, et mon ami qui n’avait rien perdu de tout son bon sens, en entendant les pompiers venir, s’éclipsa le plus vite qu’il put alors que cette dame avait essayé de l’entrainer vers le bowling afin qu’il ne lui échappât pas. Comme quoi un parkinsonien dans la foule ça fait désordre face aux gens en bonne santé.
Nicole DURET décembre 2009
PARKINSON A BON DOS
Parkinsonien depuis avril 1970 les années passent avec les problèmes de santé qui sont liés à la maladie de Parkinson, c’est notre quotidien.
Depuis 2000 où j’ai subi la première intervention d’une prothèse de hanche, prothèse qui a dû être changée en 2007 et là ce fut la catastrophe : staphylocoque, réopération pour nettoyer et remettre une nouvelle prothèse avec cercles et boulons dans le fémur qui a éclaté.
A la suite de cette dernière opération en 2008, je tombais sans arrêt et partout, sans pouvoir prévoir mes chutes qui fort heureusement ont toujours été sans gravité. Les différents médecins consultés attribuaient cela bien évidemment au Parkinson.
Cette année notre cardiologue, parti en retraite, a été remplacé par une jeune cardiologue qui a pris cela très au sérieux en pensant que Parkinson n’était pas en cause mais certainement le cœur. Elle m’a donc posé un holster et les résultats ont été les suivants : mon rythme cardiaque allait de 133 à 20 dans la même journée avec quelques arrêts la nuit. Elle m’a fait poser un pacemaker depuis le 27/01/2010 et depuis je suis bien, je ne tombe plus et j’ai retrouvé mon équilibre.
Tout cela pour vous dire que Parkinson a bon dos et qu’il faut parfois aller voir ailleurs. Ce témoignage pourra peut être servir à quelqu’un.
Amitiés à tous.
Louis et Marie France ROBERT
Un « Parkinson » solitaire et Internet
Publié le 22 mars 2010 à 11:23Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°40 – mars 2010
Le temps est maussade, il pleut depuis déjà plusieurs jours. J’habite un petit village isolé à 4 km du bourg ; aujourd’hui encore, je ne verrai personne. Une journée à vous donner le cafard et « j’enrage contre cette maladie qui ralentit tout dans ma vie ».
« Mais j’ai la rage de vivre ! »
Internet est là qui me permet, sans me déplacer, d’explorer des domaines aussi divers que passionnants. C’est ainsi que j’ai déjà pu m’intéresser aux signatures des empereurs chinois comme aux bouquins anciens. Cela aurait pu être moins farfelu par exemple la pêche à la mouche ou la généalogie ou encore les derniers résultats de la recherche médicale… Pourvu que l’on choisisse ce qui nous passionne, qui soit à notre portée et que l’on travaille avec méthode, tout se trouve sur internet. Plus besoin de courir à la bibliothèque ou à la gare chercher un billet de train. Quel compagnon merveilleux pour le parkinsonien solitaire dans sa campagne profonde !
« Mais je me bats pour garder ma place dans la société »
Internet peut être un outil prolongeant nos activités passées. C’est le télétravail. Il peut être aussi un moyen de développer les talents que l’on n’a pu mettre en valeur en période d’activité et d’en faire connaître le fruit au plus grand nombre. Internet via le « blog » permet une large diffusion de mes peintures (voir pierrelemasne.over-blog.fr). Je sais qu’aujourd’hui encore quelques personnes le visiteront. Peut-être apprécieront-elles ? Certains m’adresseront un message auquel je répondrai s’il y a lieu mais que je ne reporterai pas sur le livre d’or, déjà bien rempli.
Il y a environ un mois, un ami parkinsonien habitant le sud-est m’adressait un message incompréhensible mais qu’il était facile de deviner désespéré. Durant les 3 semaines suivantes, nous avons échangé plus de 20 messages internet. Progressivement, à chaque échange, je le sentais reprendre goût à la vie.
Internet est pour un parkinsonien un fabuleux moyen de communication, il permet de se faire de nombreux amis et relations, de s’épauler, de travailler sur des sujets communs ou complémentaires… Quelqu’un a dit : la maladie de parkinson est comme un filtre qui me permet de passer du « faire » à « l’être » : nous autres parkinsoniens pouvons apporter beaucoup à nos collègues malades comme aux biens portants.
Alors enfourchons tous internet ? Attention, s’il a du très bon, il a aussi du très mauvais. J’ai pu constater que certains médicaments me fragilisaient : Internet peut devenir une drogue…. Par ailleurs, l’ordinateur est coûteux, et se familiariser avec l’outil demande de la ténacité. Alors à chacun de voir.
Dehors, il pleut toujours mais la journée sera pleine. Pour moi, « je sais que si je suis presqu’aussi vivant qu’avant », je le dois en partie à Internet et que lorsque viendra l’heure où je ne pourrai plus m’en servir, je devrai quitter « le doux pays de mon enfance » et m’inventer autrement.
Pierre LE MASNE
Une nouvelle thérapie génique
Publié le 19 mars 2010 à 07:23Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°40 – mars 2010
Parkinson : une thérapie génique qui semble prometteuse
Un nouveau traitement de la maladie de Parkinson, par le biais d’une thérapie génique, est actuellement en cours d’expérimentation chez l’homme. Cet essai découle des résultats encourageants d’études préliminaires menées chez le primate. Ceux-ci sont présentés, mercredi 14 octobre, sur le site de la revue Science Translational Medicine, par l’équipe du professeur Stéphane Palfi (CNRS/CEA, hôpital Henri-Mondor, Créteil) associée à des chercheurs de la société de biotechnologie britannique Oxford Medica.
Deuxième affection neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson (qui touche 100 000 personnes en France) se traduit par des troubles moteurs de sévérité croissante, avec des tremblements, une rigidité des membres et une diminution des déplacements. Elle résulte d’une dégénérescence des neurones cérébraux qui produisent la dopamine, neurotransmetteur indispensable au contrôle des mouvements.
L’administration d’un traitement par la L‑dopa, un précurseur de la dopamine, pour combler ce déficit, tout comme la greffe de neurones d’embryons, ne donnent pas des résultats suffisamment bons sur le long terme. Une équipe américaine, associée à la société Genzyme, a déjà testé sur l’homme une thérapie génique utilisant un virus comme vecteur d’un seul gène, avec une efficacité qui reste à confirmer.
Pas d’effets indésirables
D’où l’idée de Stéphane Palfi et de ses collaborateurs d’utiliser un vecteur viral pour faire s’exprimer dans le cerveau non pas un, mais trois gènes permettant d’assurer la production de dopamine de manière continue. « Au cours d’un essai chez le primate avec un groupe contrôle, nous avons démontré que ce concept pouvait marcher. Nous utilisons comme vecteur un virus d’origine équine, capable de transporter les trois gènes et nous l’injectons dans le striatum », explique Stéphane Palfi. Le striatum est la région du cerveau où la dopamine manque le plus au cours de la maladie de Parkinson.
Les chercheurs ont utilisé comme modèles des macaques qui développent la maladie de Parkinson, après administration d’une toxine, et qui souffrent des mêmes effets indésirables observés lors du traitement par la L‑dopa (anomalies du mouvement) chez l’homme.
« Les primates récupéraient dès la deuxième semaine après la thérapie génique, et nous avons vérifié que ce bon résultat était conservé avec un recul de 44 mois, avec en particulier l’absence des effets indésirables de la L‑dopa », indique Stéphane Palfi. Les trois gènes permettent à la fois la production de dopamine et la conversion de la L‑dopa en dopamine, précise le chercheur. « Leur production de dopamine représente 50 % de la production normale. Dans la maladie de Parkinson, les symptômes apparaissent lorsque 70 % des neurones produisant de la dopamine sont détruits », remarque Stéphane Palfi.
Toujours associée à Oxford Medica, l’équipe a obtenu des autorités le feu vert pour procéder à un essai clinique. Un premier patient a été opéré en mars 2008. Cinq autres ont suivi, toujours avec les mêmes résultats en termes de tolérance de la thérapie. Les premières observations, non publiées à ce jour, montrent une amélioration des symptômes, mais un nouvel essai, dit de phase 2, permettra d’évaluer l’efficacité de ce traitement chez l’homme.
Paul Benkimoun Le Monde 16 10 2009
Que faire aux stades avancés de la maladie
Publié le 16 mars 2010 à 11:10Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°40 – mars 2010
Par Von Jorg Rothweiller dans « Parkinson suisse » n°96
En cas de Parkinson avancé, que le traitement habituel ne peut plus maîtriser, trois options sont disponibles à ce jour : l’apomorphine, la Duodopa et la stimulation cérébrale profonde.
À ce jour, la lévodopa (L‑Dopa) combinée avec un inhibiteur de la décarboxylase (le bensérazide, la carbidopa) constitue le remède le plus efficace pour le traitement médicamenteux du Parkinson. En effet, il exerce une action efficace sur les symptômes dominants aux stades précoces tels que la bradykinésie, la raideur et les tremblements. Toutefois, la L‑Dopa, « étalon-or » éprouvé qui est administrée la plupart du temps avec d’autres médicaments tels que les inhibiteurs de la COMT ou de la MAO‑B, les agonistes dopaminergiques ou les anticholinergiques, présente également des inconvénients. Le traitement par L‑Dopa administrée par voie orale peut, selon la durée de la maladie, la gravité de l’affection, la posologie de la L‑Dopa et les éventuelles autres pathologies, entraîner des complications motrices telles que les dyskinésies, les freezings et les fluctuations (phénomènes « off/on »). Généralement, ces effets secondaires médicamenteux apparaissent seulement après de nombreuses années. Souvent, ils sont alors accompagnés d’autres complications de la maladie avancée. Toutefois, comme le prouvent certaines études, les effets secondaires, également qualifiés de syndrome de longue durée de prescription de L‑Dopa, peuvent se manifester au bout de deux ans de traitement déjà.
D’où vient le syndrome de longue durée de prescription de la L‑Dopa ?
Généralement, chez le sujet sain, la concentration de dopamine libérée dans le striatum est quasiment constante. Le nombre de synapses dopaminergiques chutant en cas de Parkinson, les neurones sont davantage sollicités afin de maintenir une stimulation constante des récepteurs dopaminergiques. Si la dégénération des synapses dopaminergiques est trop importante, cette compensation propre à l’organisme ne comble pas le manque de dopamine. La dopamine doit être fournie artificiellement (sous la forme de L‑Dopa, à partir de laquelle le cerveau fabrique de la dopamine). Le problème est le suivant : l’administration orale de L‑Dopa est un traitement discontinu ; la concentration plasmatique du médicament, et donc la concentration en dopamine libérée dans le striatum, augmentent et diminuent. L’intensité des fluctuations est principalement influencée par la courte demi-vie de la L‑Dopa, mais également par la motilité gastro-intestinale défaillante en cas de Parkinson (évacuation gastrique irrégulière) et les interactions de la L‑Dopa avec l’alimentation et les autres médicaments. Ce problème est renforcé par l’aptitude décroissante des neurones à récupérer la dopamine excédentaire. En raison des fluctuations, la réaction des récepteurs dopaminergiques est de plus en plus sensible et le développement de la tolérance à la L‑Dopa oblige à administrer des doses de plus en plus élevées.
Le résultat est inévitable : la durée de traitement augmentant, la « fenêtre d’action thérapeutique » s’amoindrit pour la L‑Dopa et les effets secondaires provoqués par la stimulation discontinue des récepteurs dopaminergiques s’accroissent.
Cet effet n’est pas impératif en cas de traitement par L‑Dopa administré par voie orale, mais il est fréquent. Toutefois, ses répercussions sont importantes, notamment pour le patients et leurs proches. Les personnes atteintes d’un syndrome de longue durée de prescription de L‑Dopa se plaignent de phase de bonne mobilité toujours plus courtes, de problèmes cognitifs, de troubles du système nerveux autonome et de fréquentes sautes d’humeurs. Mis bout à bout, tous ces problèmes entraînent un isolement social, induisant une baisse de la qualité de vie et sont à l’origine de tensions dans l’environnement familial (qui débouchent souvent sur un placement en maison de santé).
Options thérapeutiques pour la phase avancée de la maladie.
La multiplicité des complications motrices, psychiques et autonomes susceptibles de se manifester en cas de Parkinson avancé limite les options thérapeutiques et exige un traitement « sur mesure » pour chaque patient. Trois options s’offrent à près de deux pour cent des patients dont le parkinson avancé ne peut plus être suffisamment maîtrisé par le traitement habituel : la pompe à apomorphine, la pompe à Duodopa et la stimulation cérébrale profonde. Chacun de ces traitements présente des avantages et des inconvénients. Globalement, leur approche est la suivante : contrairement au traitement discontinu par voie orale, ils misent sur une efficacité continue et une concentration médicamenteuse la plus constante possible dans le plasma sanguin.
- Variante 1 : la stimulation cérébrale profonde (SCP)
La stimulation cérébrale profonde semble, d’après la littérature, constituer le meilleur choix ; en effet, il ne s’agit pas d’un traitement médicamenteux. Toutefois, ce qui semble logique à première vue doit être relativisé en y regardant de plus près : même équipé d’un stimulateur neurologique, la plupart des patients ne peuvent renoncer à toute médication (orale) concomitante. Par ailleurs, ils ne doivent pas souffrir de problèmes psychiques (démence, dépression, etc.) et être en bonne condition physique. Les patients présentant des symptômes axiaux marqués (trouble de l’élocution, troubles de l’équilibre accompagnés de chutes) ne sont pas non plus éligibles pour l’intervention.La SCP représente une option quand les tremblements, les fluctuations motrices et les dyskinésies sont au premier plan. Des études cliniques et l’exploitation d’une sélection de données recueillies sur les quelques 40 000 patients traités par SCP jusqu’à présent prouvent que la SCP, combinée à la L‑Dopa, peut soulager ces trois symptômes. Dans une étude réalisée sur 96 patients, les symptômes associés aux phases « off » ont diminué de 51%, tandis que les phases « on » restaient constantes.
D’un autre côté, il convient de considérer qu’il s’agit d’une intervention chirurgicale, dont les effets psychiques à long terme (angoisses, hypomanies, dépressions, risques accru de suicide) sont difficiles à évaluer. Par ailleurs, la SCP peut entraîner des effets secondaires tels que la limitation de la parole, les instabilités de la marche ou une tendance accrue aux chutes.Des études correllent étroitement ces inconvénients de la SCP avec l’âge des patients ; la SCP s’avère donc une option surtout pour les patients âgés de moins de 65 ans. D’après une étude réalisée sur 156 patients, la SCP peut, précisément chez les parkinsoniens plus jeunes, permettre une meilleure qualité de vie qu’un traitement médicamenteux adapté de manière optimale, notamment en cas de graves dyskinésies. Naturellement, la recherche fait également des progrès constants en matière de SCP. Toutefois, actuellement la SCP ne convient qu’à un cercle très restreint de parkinsoniens, et les patients plus jeunes en profitent bien davantage que les personnes âgées de plus de 70 ans.
- Variante 2 la perfusion sous-cutanée d’apomorphine.
Il y a quelques années, l’apomorphine, agoniste dopaminergique, était la seule possibilité de traitement antiparkinsonien médicamenteux continu. Cette substance active liquide est administrée par voie sous-cutanée (dans le tissu graisseux sous-cutané) à l’aide d’une petite pompe. Cette méthode est peu contraignante : la petite pompe est portée dans un sac banane. Elle est reliée à un tuyau mince équipé d’une très fine aiguille de 6 à 10 mm, piquée dans le tissu cutané et fixée à l’aide d’un ruban adhésif. Des études le montrent : la perfusion continue d’apomorphine permet de réduire les phases « off » de 50 à 60% pendant la journée. En cas de dyskinésies également, l’apomorphine permet souvent d’obtenir de bons résultats. La plupart du temps, elle n’a pas de conséquences négatives sur les dépressions, mais elle peut parfois entraîner des problèmes psychiques et cognitifs.Les réactions cutanées, parfois vives, représentent le gros inconvénient du traitement par apomorphine. Des nodules peuvent se former sur les sites de la piqûre ; le tissu graisseux sous-cutané se durcit. Ces réactions cutanées peuvent avoir des répercussions négatives sur l’efficacité (manque de résorption) de la substance active. Dans de nombreux cas, la perfusion d’apomorphine doit donc être interrompue au bout d’un ou deux ans seulement.
Deuxième inconvénient de la perfusion d’apomorphine : comme la SCP, elle s’accompagne toujours d’une médication concomitante (par voie orale). Celle-ci s’avère souvent très complexe, précisément en cas de Parkinson avancé, et les patients doivent adapter péniblement leur vie selon la trame temporelle de la prise de médicament.
Par ailleurs, la manipulation de la pompe est relativement compliquée, ce qui peut sursolliciter certains patients ou leurs proches soignants … - Variante 3 : la perfusion duodénale de Duodopa.
Depuis près de cinq ans, le médicament Duodopa offre également la possibilité de perfusion continue de L‑Dopa en Suisse. Cette substance active sous forme de gel (mélange de L‑Dopa et de l’inhibiteur de la décarboxylase Carbidopa) est administrée par une pompe via une fine sonde directement dans l’intestin grêle, soit exactement à l’endroit où elle est résorbée par l’organisme. Le problème de la faible motilité gastro-intestinale en cas de Parkinson est ainsi contourné.Pour déterminer si la Duodopa représente un traitement efficace pour un certain patient, une sonde est d’abord posée dans l’intestin grêle par le nez. Le médicament est ensuite administré par cette voie. Si ce test au cours duquel la posologie de Duodopa est augmentée progressivement jusqu’à la dose optimale, s’avère positif, une brève intervention chirurgicale installe la sonde définitive (dite sonde PEG) dans l’intestin grêle à travers la paroi abdominale et l’estomac …
La très grande efficacité du traitement par Duodopa contre les fluctuations de la concentration plasmatique en L‑Dopa est incontestable. Une étude a pu prouver que les fluctuations étaient jusqu’à 47% moins fréquentes sous Duodopa qu’en cas de traitement par L‑Dopa administrée par voie orale. La perfusion continue de Duodopa agit tout aussi bien sur les fluctuations motrices et les dyskinésies. D’après une étude, la Duodopa permet de réduire les phases « off » jusqu’à un maximum de 80%. Elle a également des répercussions positives sur les symptômes non-moteurs tels que les troubles du sommeil, les problèmes vésicaux et digestifs ; d’une part parce que ces problèmes apparaissent majoritairement pendant les phases « off », d’autre part parce que les patients sont plus mobiles et plus actifs sous Duodopa.
Par ailleurs, le traitement par Duodopa, contrairement à la SCP, convient bien aux patients plus âgés également. Avantages par rapport à la pompe à apomorphine : aucune irritation de la peau ne peut apparaître et la Duodopa peut, la plupart du temps, être utilisée sous forme de monothérapie, c’est-à-dire sans médication orale concomitante. Par ailleurs, la Duodopa présente l’avantage de ne pas avoir de répercussions négatives sur la psyché et les aptitudes cognitives du patient. D’après une étude, une amélioration des symptômes non-moteurs de 55% a pu être obtenue sous Duodopa.
Cependant, le traitement par Duodopa présente également des inconvénients. Ainsi, la pompe est relativement grande et lourde (500 grammes), et la sonde, qui descend jusqu’à l’intestin grêle, est contraignante sur le plan technique et du point de vue des soins. Elle peut s’encombrer, se casser ou glisser à l’intérieur de l’organisme ; c’est la raison pour laquelle la pompe et la sonde doivent être contrôlées régulièrement. Un personnel spécialisé formé à cet effet doit s’en charger. Naturellement, les proches soignants doivent également être soigneusement informés.
Résumé : le traitement doit être discuté au cas par cas.
Pour une partie des patients atteints de Parkinson avancé, qui souffrent de graves complications motrices répondant encore à la L‑Dopa, l’apomorphine, la Duodopa et la stimulation cérébrale profonde constituent actuellement trois options. Il convient d’évaluer, en collaboration avec des spécialistes, laquelle est préférable au cas par cas. Le traitement par injection de cellules souches ou les autres approches transplantatives, que beaucoup attendent avec espoir, n’en sont malheureusement qu’au stade expérimental de développement aujourd’hui et ne peuvent être utilisées en dehors de la recherche clinique dans l’état actuel des connaissances.
Lu par Jean GRAVELEAU
Des dents aux pieds : conseils …
Publié le 15 mars 2010 à 09:51Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°40 – mars 2010
AIE ! MES DENTS !!!
Seuls 7% des plus de 60 ans ont toutes leurs dents. Avoir une ou plusieurs dents en moins, est courant. Mais une personne sur deux ne fait pas remplacer ces dents manquantes. Trois personnes sur quatre, vivant en institution, ont un état de santé bucco-dentaire dégradé qui ne leur permet pas de s’alimenter correctement. Deux sur trois présentent au moins une dent cariée ou à extraire. (C’est ce qu’a relevé l’Association dentaire française à son dernier congrès). Et plus on est édenté, plus on a des difficultés à mastiquer. Or, une alimentation liquide peut entraîner carences et déprimes. La cause en revient aux maladies parodontales qui conduisent à une réduction de l’os, empêche la mise en place de solutions, ainsi qu’au coût des implants, prothèses fixes ou amovibles.
Une hygiène buccale est nécessaire, elle évite la mauvaise haleine qui est une gêne pour soi et les autres. Éviter les aliments indigestes, privilégier les plats contenant des fibres. Prendre le temps de mastiquer, cela facilite la salivation et l’hydratation de la bouche.
D’autres causes peuvent « gâter » l’haleine : une sinusite, des problèmes gastriques, le diabète, certains médicaments (anxiolytiques, antidépresseurs). Donc une visite chez le dentiste s’impose.
A noter que : LA SANTE DENTAIRE EST UN INDICATEUR DE LA SANTE EN GÉNÉRAL
PENSEZ A BICHONNER VOS PIEDS !!!
On a tendance à LES NÉGLIGER. Pourtant consulter un podologue ou un pédicure une ou deux fois par an, suffit à détecter : Une sécheresse cutanée, traiter les cors et ongles incarnés, durillons, verrues, et à améliorer le confort de la marche.
En marchant nous sollicitons un appui localisé, toujours au même endroit. Cela étouffe les terminaisons des vaisseaux sanguins qui ne jouent plus leur rôle d’irrigation. Pour modifier la pression, il est conseillé de changer régulièrement de chaussures.
Deux articles relevés dans « Notre Temps » par Soize VIGNON
L’évolution de la maladie chez le rat
Publié le 14 mars 2010 à 10:09Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°40 – mars 2010
Thèse de Cécile BOYER, boursière de CECAP Recherche
La maladie de Parkinson (MP) est une maladie neurodégénérative caractérisée par la perte massive et progressive des neurones dopaminergiques de la substance noire pars compacta (SNpc). Au niveau symptomatologique, la MP se définit par des troubles moteurs tels que les tremblements de repos, la rigidité, la difficulté à initier les mouvements. Les troubles moteurs sont très souvent précédés de troubles du sommeil, de la fonction olfactive ou encore gastrique. Il n’existe actuellement aucun traitement curatif pour soigner les patients atteints de cette pathologie. C’est pourquoi il est important de continuer la recherche sur les modèles animaux. Il existe actuellement différents types de modèles dont les plus utilisés sont les modèles chimiques. Dans ces modèles, la lésion est reproduite grâce à l’administration d’une toxine. Cependant, ces modèles ne vont pas reproduire le caractère progressif de la MP. Des modèles transgéniques ont donc été développés et notamment des souris transgéniques. Les souris transgéniques vont présenter des troubles moteurs non associés à une perte neuronale au niveau de la SNpc. Au laboratoire, nous développons un nouveau modèle d’étude de la maladie. Il s’agit d’un rat transgénique exprimant l’alpha-synucléine (α‑syn.) humaine doublement mutée. Ce gène est le premier à avoir été découvert comme étant associé à la pathologie chez des familles de patients. Les causes de la MP restent méconnues. Cependant, dans 90 % des cas la maladie semble due à une exposition à des facteurs environnementaux associés à une susceptibilité génétique. Pour les 10 % restants, la maladie est purement génétique et est due à la mutation de gènes. Une quinzaine de loci¹ sont aujourd’hui connus pour être associés à la MP dont celui codant l’α‑syn. De plus l’α‑syn. est le composant majeur des corps de Lewy, marqueur histologique de la MP. L’α‑syn. est donc impliquée aussi bien dans les formes sporadiques que dans certaines formes génétiques. Pour ces raisons, nous avons choisi de créer un rat transgénique exprimant α‑syn. humaine sous le contrôle du promoteur de la tyrosine hydroxylase (TH) de rat dans le but d’observer une expression du transgène dans les neurones catécholaminergiques des rats transgéniques. En effet, la TH est une enzyme impliquée dans la synthèse des catécholamines dont fait partie la dopamine.
Le but principal de ma thèse a été de caractériser ce nouveau modèle de la MP. Pour commencer, nous avons étudié l’expression de l’α‑syn. humaine dans le cerveau de nos rats. Ainsi, nous avons pu montrer que, dès 3 mois, les rats transgéniques présentent une forte expression de l’α‑syn. humaine dans la zone glomérulaire des bulbes olfactifs (BO). Nous avons aussi observé une expression du transgène dans les neurones de la SN et du locus coeruleus (LC).
La forte expression du transgène dans les neurones dopaminergiques des BO nous a conduits à étudier la fonction olfactive de nos rats. Nous avons pu montrer que les ratons n’ont aucun déficit de la fonction olfactive à la naissance. Cependant à partir de 6 mois, nous observons l’apparition de troubles de l’olfaction grâce à un test basé sur la perception d’une odeur attractive pour les rats, le lait de coco. De plus, à 20 mois, nous observons la présence d’agrégats protéiques dans les neurones de la zone glomérulaire des rats transgéniques. Nous avons souhaité savoir si le trouble de l’olfaction observé chez les rats transgéniques est dû à une innervation dopaminergique moins importante. Nous avons donc mesuré la largeur de la zone glomérulaire des rats à 25 mois. De façon surprenante, nous avons noté une augmentation de la largeur de la zone glomérulaire chez les rats transgéniques à 25 mois. La découverte de ce résultat nous a conduits à analyser de façon plus précise l’innervation dopaminergique dans les BO. Le comptage des neurones dopaminergiques dans la zone glomérulaire des rats âgés de 25 mois a montré une augmentation significative de 27 % du nombre de cellules exprimant la TH chez les rats transgéniques (TG) comparés à des rats témoins (WT) du même âge (cf. fig. 1). Cette dernière observation est corrélée avec une étude réalisée chez l’Homme. Dans cette étude, les chercheurs ont montré une augmentation de 100 % du nombre de neurones dopaminergiques chez les patients atteints de la MP. L’augmentation du taux de dopamine expliquerait les troubles de l’olfaction observés chez l’Homme au cours de la maladie. En effet, la dopamine est un inhibiteur de la transmission olfactive.
La caractérisation du modèle s’est poursuivie par une analyse comportementale des rats transgéniques. En effet, la MP est avant tout caractérisée par des symptômes moteurs. C’est pourquoi nous avons réalisé des tests neurologiques et moteurs avec nos rats transgéniques tous les mois entre 13 et 25 mois. Cette étude a pu mettre en évidence des quelques troubles moteurs à partir de 19 mois et des troubles neurologiques à partir de 22 mois chez les rats transgéniques.
L’analyse de cerveaux de rats âgés de 25 mois a montré une forte expression de l’α‑syn. humaine au niveau des BO, du LC. Au niveau de la SN, nous avons noté une augmentation de l’expression du transgène dans les neurones de la SN des rats âgés de 25 mois par rapport à ceux âgés de 3 mois. De plus, nous avons observé une diminution de l’immunoréactivité pour la TH dans la SN des rats transgéniques.
Des comptages des neurones dopaminergiques dans les BO, la SN et le LC ont été réalisés. Aucune perte cellulaire significative n’a été observée au niveau de la SN. Seule une tendance d’une diminution de 6 % du nombre de neurones dopaminergiques dans la SN des rats transgéniques à 25 mois. Au niveau du LC, nous notons une perte neuronale non significative de 22 % chez les rats transgéniques.
Une analyse de l’expression de la TH et du transporteur à la dopamine a montré une forte diminution des taux d’ARNm de ces 2 molécules dans la SN des rats transgéniques à 25 mois. Ces résultats traduisent un dysfonctionnement des neurones dopaminergiques de la SN des rats transgéniques. Ce dysfonctionnement ne suffit pas pour induire la mort des neurones. Cependant notre rat semble présenter les premiers éléments conduisant à la dégénérescence des neurones dopaminergiques de la SN.
Pour conclure sur ce rat, notre modèle présente l’un des premiers symptômes de la MP, les troubles de l’olfaction. Nous observons un dysfonctionnement des neurones dopaminergiques associé à de légers symptômes neurologiques et moteurs. Ce modèle est donc un bon modèle des stades pré-moteurs de la MP. Une étude du système nerveux entérique en collaboration avec le laboratoire INSERM U913 de Nantes est en cours d’analyse. Nous souhaitons aussi étudier l’effet de la réserpine sur les rats transgéniques. La réserpine est une molécule qui va vider les stocks de dopamine. Nous pourrons ainsi observer la capacité des rats transgéniques à re-synthétiser leurs stocks de dopamine de la même façon que les rats témoins. Cette étude pourra confirmer les résultats des analyses d’immunohistochimie et de biologie moléculaire qui ont montré un dysfonctionnement des neurones dopaminergiques. Pour améliorer ce modèle, nous souhaitons exposer les rats transgéniques à un facteur environnemental tel que la roténone. Cette molécule naturellement produite par certaines plantes tropicales est un composant de nombreux pesticides et insecticides.
¹ Pluriel de LOCUS : emplacement d’un gène sur le chromosome qui le porte (Petit Larousse).
Cécile BOYER
Alerte SINEMET : rupture de stock
Publié le 13 mars 2010 à 00:40Un communiqué à consulter sur le site de l’Afssaps (autorité française de sécurité sanitaire des produits de santé)
La durée de la rupture de stock des présentations SINEMET LP devrait se prolonger pendant quelques mois. En revanche, la spécialité SINEMET 100 mg/10 mg devrait être remise à disposition début mars ; cependant, s’agissant d’une rupture mondiale, l’approvisionnement restera tendu pendant environ 2 mois.
Une page pratique …
Publié le 12 mars 2010 à 17:36Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°40 – mars 2010
Un moment pour une vie
Les ambulanciers ont remarqué que très souvent, lors d’accidents de la route, les blessés ont un téléphone portable sur eux. Toutefois, lors des interventions on ne sait jamais qui contacter dans ces listes interminables de contacts.
Les ambulanciers ont donc proposé que chaque détenteur de téléphone portable rentre, dans son répertoire, la personne à contacter en cas d’urgence sous un pseudonyme commun à tous. Le pseudonyme international reconnu « ICE » (= In Case of Emergency = en cas d’urgence).
C’est sous ce nom qu’il faut entrer le numéro de la personne à contacter, utilisable par les ambulanciers, la police, les pompiers ou les premiers secours.
Lorsque plusieurs personnes doivent être contactées, on peut utiliser ICE1, ICE2, ICE3, etc.
Facile à faire, cette mesure ne coûte rien, elle peut apporter beaucoup et renforcer l’efficacité des premiers secours.
Un geste simple qui peut simplifier plusieurs vies, la vôtre et celles des personnes qui seraient appelées à vous porter secours.
Cela vaut la peine de prendre un instant pour mettre le répertoire de son téléphone portable à jour ; même si bien sûr, je souhaite à chacun de vous de ne pas en avoir besoin.
SOLANGE. S. H. (extrait du bulletin de l’Association Nationale des Hospitaliers retraités).
Lu par Jean Claude MORAINES
Les affections de longue duree (ALD)
Une affection de longue durée exonérante est une maladie qui nécessite un suivi, des soins prolongés (+ 6 mois) et des traitements coûteux ouvrant droits à la prise en charge à 100%.
La demande de prise en charge de ces traitements doit être faite par un médecin dans les conditions habituelles c’est à dire au moyen d’un protocole de soins.
La période couverte est indiquée sur la notification du Médecin Conseil de la Caisse d’Assurance Maladie ; en général, actuellement, la période couverte est de 5 ans.
La demande de renouvellement doit être effectuée 3 mois avant l’expiration de la période initiale ; un délai d’1 mois est nécessaire au renouvellement.
Un conseil : vérifier la date limite de la période couverte car personne ne nous prévient et la date peut être dépassée. Dans mon cas personnel, la période couverte était de 10 ans et maintenant elle n’est plus que de 5 ans.
Le fait de ne plus faire partie des ALD fausse les statistiques c’est une des raisons du petit nombre de malades parkinsoniens.
Colette VEGUER
Éditorial : Dix ans déjà !
Publié le 11 mars 2010 à 16:09Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°40 – mars 2010
Il y a dix ans naissait votre journal de la volonté de quelques uns qui ne voulaient pas se laisser mener en bateau ; ils revendiquaient une indépendance farouche, d’où le titre proposé par un adhérent d’Angers !
Nous avons voulu créer une revue avec pour seul financement celui de ses abonnés en dehors de tout autre aide ou soutien financier. Elle n’aurait de compte à rendre à personne et n’existerait que parce que ses lecteurs y trouveraient un intérêt.
Et ça a marché puisque nous en sommes au numéro 40 !
Le pari était ambitieux et pourtant vous êtes fidèles dans votre engagement. Vous nous apportez non seulement votre participation mais aussi la matière première et le contenu : ce qui n’est pas un vain mot. Voyez la signature des articles !
Bien sûr, chaque début de trimestre, l’angoisse de la « page blanche » monte mais vous répondez présent et nous sommes bientôt devant le dilemme des choix à faire pour ne pas dépasser la surface de la revue.
Dans ce numéro, l’article de Cécile BOYER, certes un peu ardu mais qui décrit bien les buts de sa recherche sur ce qui peut être un élément distinctif de la maladie. Deux articles sur les dents et les pieds trop souvent négligés ; un autre sur la nouvelle thérapie génique mise en œuvre par une équipe de l’hôpital Henri Mondor à Créteil.
Nous avons voulu aussi nous associer, en reprenant deux témoignages parus sur le site GP29, à l’émotion suscitée par le décès d’un homme qui a beaucoup apporté dans la recherche de solutions pour équilibrer nos médications : Emile RAINON resté très discret mais dont l’apport technique a été considérable ; qu’il soit ici remercié de son engagement permanent.
Nos amis suisses ont été également mis à contribution compte tenu du grand intérêt de leur article sur les propositions de traitement lorsqu’est mise en échec la médication habituelle à base de L‑Dopa.
Enfin, plusieurs témoignages différents (positifs ou négatifs !) viennent apporter leur éclairage de la vie de chacun d’entre nous.
Merci à tous les contributeurs et à vous fidèles lecteurs.
Pour une réussite de vos vacances en septembre, inscrivez-vous très vite auprès des responsables du Morbihan, organisateurs cette année.
Conférence organisée par le GP29 le 13 mars 2010
Publié le 02 mars 2010 à 22:32L’Association de Parkinsoniens du Finistère (GP29) organise le samedi 13 mars 2010 une conférence pour faire le point sur les actualités thérapeutiques / recherche, présentée par le professeur Derkinderen du CHU de Nantes.
La conférence aura lieu au Juvénat Notre-Dame, Penn Feunteun, à Châteaulin, début à 14 heures (ouverture des portes à 13:30 heures), entrée libre.
Le GP29 : Adresse présidence : Mme Claire Ducros — Moguel Bras — 29310 Querrien
Tél : 02 98 71 36 71 – e‑mail : acducros@aol.com
Siège Social et secrétariat :Mme E. Six — Larvor Huella — 29460 Logonna Daoulas
tél:/fax 02 98 20 61 85
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