Neuf ARS supprimées avec la réforme territoriale
Publié le 30 octobre 2015 à 14:58Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°62
Comme autant de préfets, le passage de 22 à 13 régions va s’accompagner de la disparition de neuf postes de directeur général d’agence régionale de santé (ARS). C’est ce que le dernier conseil des ministres avant la trêve estivale a acté, ce vendredi. Ainsi, « dans chaque région fusionnée, il y aura l’an prochain un seul préfet de région, un seul recteur de région académique, un seul directeur d’agence régionale de santé et un seul directeur régional pour chaque réseau ministériel », indique le gouvernement dans le compte rendu du Conseil. Il est d’ailleurs précisé qu’issues des directions actuelles, « les futures directions régionales seront implantées sur les sites existants qui seront maintenus ».
Le gouvernement a également dévoilé, à l’occasion de ce conseil des ministres, le nom des capitales des nouvelles régions. S’il n’y a pas de surprise pour Lyon, Toulouse, Bordeaux et Strasbourg, confirmées au rang de capitales régionales, Lille, Rouen et Dijon viennent quant à elles d’être désignées à ce titre. Il est toutefois important de noter que cette liste ne sera définitivement arrêtée qu’à l’automne 2016, le temps que les conseils régionaux issus des élections de décembre prochain donnent leur avis sur le sujet. Les six autres capitales sont celles des régions auxquelles la réforme ne touche pas.
Info « Le Généraliste.fr » du 31/07/2015
Lu par Renée Dufant
La musique, le mouvement et leur lien dans le cerveau.
Publié le 29 octobre 2015 à 09:41Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°62
La neuroscientifique Jessica Grahn sait que le fait d’écouter de la musique, aide les personnes atteintes de la maladie de Parkinson à allonger leur pas et à accélérer leur marche au lieu de rester figées sur place. En revanche, Dr Grahn ignore comment la musique aide et quelles parties du cerveau elle stimule.
A l’aide de l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), Dre Grahn, professeur adjointe à l’institut du cerveau et de l’esprit de l’Université Western à London (Ontario), étudie les voies et les connexions cérébrales particulières qui lient le son et le mouvement, pour localiser avec précision les parties du cerveau impliquées.
Dre Grahn examinera, à l’aide d’un scanner, les cerveaux de personnes souffrant de la maladie de Parkinson pendant qu’elles écoutent leur musique préférée. En même temps, les personnes tendront leurs pieds sur des leviers pour actionner une représentation d’elles-mêmes dans un environnement virtuel qu’elles visualiseront grâce à des lunettes.
« C’est le plus près où nous puissions nous approcher de la marche réelle en situation couchée dans un scanner d’IRMf, pendant que nous effectuons une scanographie du cerveau », explique Dre Grahn.
Dr. Grahn teste la théorie selon laquelle la musique agit comme un signal externe suggérant à quel moment bouger, en utilisant les systèmes moteurs dans le cerveau qui ne sont pas touchés par la MP, pour compenser les systèmes endommagés qui entravent le mouvement et la coordination. Autrement, la musique peut activer les centres du plaisir et de la récompense dans le cerveau. Ces centres du plaisir, peuvent également être connectés aux parties du cerveau qui contrôlent le mouvement, mais qui se trouvaient à l’état latent avant d’être sollicitées pour compenser les cellules du cerveau déclinantes.
Les images du cerveau permettront au Dr. Grahn et à ses collègues de déterminer les voies cérébrales sollicitées chez chaque personne – voies qui peuvent différer en fonction des sélections musicales. L’équipe de recherche mesurera également la démarche des patients avant et après l’audition de la musique qu’ils auront choisie.
Le projet vise à optimiser l’utilisation de la musique et de chansons particulières en fonction de l’activité cérébrale observée par le Dr. Grahn, pour voir si la musique peut aider les malades à allonger le pas et à marcher plus vite afin de prévenir les blocages et les chutes, qui confinent souvent les personnes atteintes de la MP chez elles, effrayées par le monde extérieur et les interactions sociales. « En gros, nous essayons d’améliorer la mobilité et l’autonomie », déclare le Dr. Grahn.
Si les travaux du Dr. Grahn donnent les résultats escomptés, les physiothérapeutes et les ergothérapeutes pourraient bénéficier de méthodes simples pour aider les personnes souffrant de la MP, à se socialiser et à profiter d’une meilleure qualité de vie.
Article relevé dans Société Parkinson du Québec – Mars 2015
Par Françoise Vignon
Une femme découvre que la maladie de Parkinson a une odeur
Publié le 28 octobre 2015 à 10:50C’est ce que titre Le Figaro, qui indique qu’« à l’aide de son seul nez, cette Écossaise a été capable de poser un diagnostic correct sur 12 personnes, certaines malades, d’autres pas ».
Le journal relève ainsi que « Joy Milne, 65 ans, a expliqué aux médias britanniques avoir remarqué un changement de l’odeur de son mari plusieurs années avant qu’il ne développe les symptômes de la maladie neurologique dégénérative ».
La Britannique a déclaré : « Son odeur a changé de façon subtile 5 ou 6 ans avant sa mort, c’est difficile à décrire. C’était une odeur musquée. Mais comme il travaillait comme anesthésiste et qu’il peut faire chaud au bloc, je pensais qu’il transpirait juste davantage ».
Le Figaro précise que « Joy Milne s’est rendu compte de la spécificité de cette odeur en la sentant sur d’autres malades rencontrés via la fondation Parkinson UK ».
Le quotidien note que « pour vérifier l’hypothèse, des chercheurs investis dans la fondation ont demandé à Joy de classer 12 tee-shirts qui avaient été portés toute une journée par 6 personnes malades et 6 personnes ‘saines’. À l’issue du test, Joy avait identifié à l’aveugle 5 personnes saines et 7 malades. Joli score, donc, mais pas parfait. Sauf que 8 mois plus tard, la personne saine identifiée comme malade par Joy rappelait l’équipe pour dire qu’elle avait à son tour été diagnostiquée comme parkinsonienne. »
Le Figaro fait savoir que « cette expérience a donné lieu au lancement […] d’un projet de recherche de la fondation Parkinson UK pour établir si la maladie et l’odeur sont liées. Les chercheurs s’interrogent notamment sur une possible modification du sébum causée par la maladie ».
« L’étude portera sur 200 personnes, certaines souffrant de Parkinson et d’autres pas. Leurs prélèvements seront analysés au niveau moléculaire, et « respirés » par Joy Milne et une équipe d’experts de l’odorat issue de l’industrie alimentaire », précise le journal.
Le Figaro rappelle que « baser le diagnostic médical sur l’odorat n’est pas une idée nouvelle. Il a déjà été prouvé que des chiens dressés sont capables de ‘renifler’ une tumeur de la prostate avec beaucoup de précision. De la même manière, plusieurs dispositifs, baptisés ‘nez électroniques’ sont en développement pour détecter des micro-particules volatiles émanant de cancers du poumon, de l’estomac, du côlon ou du sein, émises par le souffle ».
Le Parisien évoque également ces « nouvelles recherches sur Parkinson après la découverte qu’une femme peut ‘sentir’ la maladie ». Le journal observe que « l’odorat pourrait devenir un outil de dépistage de la maladie de Parkinson, si l’hypothèse d’une odeur symptomatique est confirmée ».
Le quotidien cite Arthur Roach, directeur de recherche de la fondation britannique, qui indique que « nous sommes dans les prémisses de la recherche, mais s’il est prouvé qu’il y a une odeur unique associée à la maladie de Parkinson, notamment aux origines de la maladie, cela pourrait avoir un impact énorme. Pas seulement pour les diagnostics précoces. Cela rendrait aussi beaucoup plus facile l’identification des malades et les tests de médicaments ».
lu dans Le Figaro et Le Parisien par Dominique Bonne
Président de l’association de Parkinsoniens du Finistère
Le tiers : la personne de confiance s’immisce dans la consultation. Les enjeux de la communication avec un tiers
Publié le 27 octobre 2015 à 18:27Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°62
La présence d’une personne de confiance, d’un tiers, lors d’une consultation, est avant tout un droit. La « loi Kouchner »(1) précise que « toute personne majeure peut désigner une personne de confiance qui peut être un parent, un proche ou le médecin traitant, et qui sera consultée au cas où elle-même serait hors d’état d’exprimer sa volonté et de recevoir l’information nécessaire à cette fin. Si le malade le souhaite, la personne de confiance l’accompagne dans ses démarches et assiste aux entretiens médicaux afin de l’aider dans ses décisions ».
L’intrusion de ce tiers change cependant la donne dans la relation médecin-patient. Pour être fluide, la communication doit être individuelle. Or, en présence d’une tierce personne, elle devient plurielle. La nature même de la communication s’en trouve remise en cause. Il existe une parade. « Placer de manière systématique le patient au centre de la relation thérapeutique reste nécessaire sans pour autant rejeter la parole du proche, en la prenant au contraire en compte et même en la suscitant », tempère le docteur Alain Campan, spécialiste en communication médicale, expert au sein de l’AFML*.
Des écueils à éviter
Pour autant, il ne s’agit aucunement de laisser la fille, le fils, le conjoint, la mère… occuper toute la place. Souvent, le tiers se pose en porte-parole, vu que s’exprimer à la place de la personne fait partie des attributions de la famille. Dans d’autres cas, le mari ou l’épouse peut être naturellement anxieux ou en souffrance en ce qui concerne la maladie et/ou l’avenir du couple. Cette communication non verbale doit donc être prise en compte par le médecin pour gérer au mieux sa consultation. Il s’agira aussi, autant que possible, d’éviter d’ignorer le proche lorsqu’il s’exprime, ou de le remettre brutalement à sa place. « Pas question non plus d’infantiliser le patient dans la consultation, sous prétexte qu’il vient accompagné, ou d’adopter cette attitude avec son proche, en plaçant l’un en état de régression par rapport à l’autre. Mieux vaut accorder une place égale aux deux interlocuteurs », conseille le Dr Campan. Bref, la vigilance s’impose.
Respecter la personne de confiance
Lorsque la personne de confiance(2) s’exprime, le médecin devra la prendre en considération en lui répondant par une formule du style « je comprends que vous soyez préoccupé ». Et si ce dernier pose des questions, y répondre mais, tout de suite après, s’adresser au patient en le sollicitant pour lui demander ce qu’il en pense. Si un médecin interroge le patient et que la tierce personne répond à sa place, il suffira souvent de le recadrer de façon ferme, mais bienveillante en quelques mots comme je vais écouter ce que dit votre femme ou votre fille (en l’occurrence le patient), c’est important que je l’écoute” ».
Mais il n’est pas toujours aisé de « voir le patient seul, lorsqu’il vient en couple ou accompagné d’un de ses parents si c’est un adolescent. Mieux vaut alors s’appuyer sur la déontologie médicale, sur le secret médical ; il ne faut pas hésiter à le mettre en avant pour demander au tiers de se retirer un moment dans la salle d’attente, et d’aller le chercher avant la fin de la consultation », poursuit le spécialiste en communication médicale.
Cet échange, seul à seul, pourra donner l’occasion au médecin de demander au malade s’il préfère revenir, à la prochaine consultation, seul ou bien accompagné. Car le patient n’osera pas forcément exprimer ses désirs. Ce sera donc au médecin de poser la question. En consultation, un principe reste immuable : parler en présence du malade même si c’est d’Alzheimer. Autre geste symbolique à respecter : remettre l’ordonnance au patient, même très malade, et non à la personne de confiance. Dans ces cas-là, la présence du proche se révélera très utile car le patient ne sera pas capable de comprendre et de retenir toutes les informations dispensées par le médecin. Mais, même dans ces situations, le malade reste au centre de la consultation.
Référence :
(1) Loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, Art. L. 1111 – 7 du Code de la santé publique.
(2) Conseil national de l’Ordre des médecins. Dr Irène Kahn-Bensaude. La personne de confiance. Rapport adopté lors de la session du CNOM du 8 octobre 2010.
Lu dans le Quotidien du Médecin par Renée Dufant
Aidés et Aidants : le point de vue d’Yves Gicquel
Publié le 26 octobre 2015 à 08:44Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°62
Malgré l’ancienneté de sa découverte, la Maladie de Parkinson est encore mal connue. Lorsqu’elle survient, le patient, sa famille et ses proches savent encore peu de choses du chemin long et tortueux qu’ils vont découvrir et vivre ensemble. Notre souci est de faire de la prévention dans un domaine peu « balayé » par les médias…
Une maladie difficile à comprendre
… Complexe
Parce qu’elle touche le système nerveux central, la Maladie de Parkinson est une maladie aux multiples facettes : troubles moteurs, de l’équilibre, fatigue à la marche, blocages, tremblements, maladresse, lenteur, mais aussi, troubles du sommeil, de l’humeur, déprime, difficultés de concentration ; et encore, troubles de la digestion, troubles urinaires, trouble de la déglutition, transpiration.
Plus les effets indésirables des traitements
… Fluctuante
Non seulement le traitement est compliqué, mais il faut constamment l’adapter. Il n’y a pas de règle générale. Chaque patient est un cas. Chaque jour, chaque heure sont différents, fluctuent selon les moments de la journée, les prises de médicament, l’activité mobile ou stationnaire, l’état de fatigue …
… Evolutive
D’abord insignifiante, peu à peu, elle s’impose à notre quotidien : écrire, boutonner un vêtement, s’asseoir, se lever, se retourner au lit, mais aussi compter sa monnaie, classer ses idées (comme pour écrire ce texte), tenir un raisonnement, deviennent autant d’épreuves.
… Besoin d’aide
Réussir sa consultation chez le médecin relève d’une prouesse. D’autant que les circonstances du cabinet diffèrent de la vie courante. Comment résumer les trois mois écoulés, discerner ce qui relève de la maladie, des effets indésirables du traitement, ou du vieillissement ? Patients et proches s’y perdent, tant pour respecter le traitement que pour en interpréter les effets.
De l’aide aux patients
La sphère d’autonomie
Pour chaque patient, le stade d’évolution de la maladie peut être caractérisé par sa sphère d’autonomie. Celle-ci rend compte des capacités de la personne dans les différents secteurs de troubles qu’occasionne la maladie. Cette sphère a une fâcheuse tendance à se rétrécir avec le temps.
Aide active :
Ces aides sont dites actives parce qu’elles s’exercent à l’intérieur de la sphère d’autonomie dont elles s’efforcent de repousser les limites afin de préserver son autonomie. A côté des médicaments qui agissent sur les symptômes, l’expérience a démontré qu’il est en effet possible de ralentir l’évolution de la maladie par des pratiques et exercices appropriés comme la gymnastique adaptée, le yoga, la balnéothérapie, l’orthophonie, la psychomotricité,… la participation à des groupes de paroles.
Une aide préventive
« Il vaut mieux tomber et bouger que de rester dans son fauteuil toute la journée […] Mais c’est encore mieux d’apprendre à tomber avant d’avoir fait une chute. » [EC]
Si chaque malade évolue différemment, voit les symptômes apparaître dans un ordre qui lui est propre, il est probable qu’un jour, tous rencontrent les mêmes difficultés. D’où l’intérêt de prévenir leur apparition par une démarche rééducative.
Prévenir l’oubli
D’un certain point de vue, on peut dire que la Maladie de Parkinson est une maladie de l’oubli. Cet oubli concerne les gestes et réflexes relevant de la partie dite « extrapyramidale » de notre système nerveux — les gestes fondamentaux que, depuis notre naissance, nous avions appris pour en faire des automatismes : s’asseoir, s’allonger, se lever, faire un pas, marcher, s’arrêter, repartir.
Plutôt que d’attendre que les difficultés soient là pour s’en préoccuper, il s’agit d’aider le patient à se préparer lui-même à leur venue. Parmi ces activités rééducatives, il y a celles qui s’adressent aux aspects les plus visibles de la maladie : la marche régulière, la gymnastique adaptée, la natation, le Qi Gong. Mais cette rééducation préventive peut aussi s’intéresser à nos capacités intellectuelles.
« Le cerveau est comme un muscle, il faut le maintenir, l’entraîner : faire des mots croisés, jouer, lire le journal, participer à des associations, écouter la radio ». [EC]
Aide passive
L’aide passive consiste à accompagner le patient dans les situations et gestes qu’il ne peut plus assumer seul : se lever le matin, s’habiller, faire des courses, préparer les repas, se coucher, entretenir un jardin, mais aussi d’assister la personne dans des actes et situations qui sollicitent les capacités intellectuelles, comme : faire des démarches administratives, consulter le médecin, veiller au respect des traitements, veiller à la personne. Dans ce contexte, il est aussi possible d’avoir recours à des aides matérielles (lit médicalisé, lève personne…)
Aider « juste »
L’évolution constante de la maladie, demande d’ajuster au mieux la frontière entre l’aide active et l’aide passive – cela afin de préserver au mieux l’autonomie de la personne. Aider de trop près (comme accompagner la personne conduisant sa voiture) peut s’avérer pesant pour la personne aidée qui peut s’en trouver perturbée. De même, trop anticiper sur l’évolution peut aussi accélérer la perte d’autonomie : à ne plus faire une chose, on finit par ne plus savoir la faire.
l’aide aux aidants familiaux
S’agissant de l’aide passive, dans la mesure où elle n’exige pas de capacités physiques trop importantes, celle-ci peut être assurée par les aidants familiaux. Pour les aides plus conséquentes ou qui requièrent un savoir faire, les mêmes aidants auront recours à des professionnels moyennant des conditions de prise en charge acceptables, lesquelles résultent en particulier de démarches associatives (cf. ci-après : l’entraide).
S’agissant des aides actives, il s’agit en général d’activités en groupes encadrés par des intervenants qualifiés. Ici, le rôle des aidants consiste à s’informer sur ce qui existe, et comme précédemment d’agir pour leur mise en place dans des conditions acceptables (action associative).
Aider ne s’improvise pas : Pour remplir son rôle, l’aidant a besoin d’être informé sur la maladie, pour situer son évolution et doser son aide. Il doit aussi savoir trouver sa place entre le patient et le corps médical… savoir quand il doit être associé aux démarches médicales (consultation, …). L’aidant doit aussi pouvoir s’accorder le répit indispensable pour se ressourcer physiquement et psychologiquement
Parmi les aides aux aidants, citons entre autres : l’édition de guides de l’aidant, la programmation de formations sur la maladie, de groupes de paroles pour permettre aux aidants de se conforter dans leur rôle, de comprendre ensemble les besoins des aidés, trouver ensemble le recul nécessaire pour surmonter les inévitables moments de découragement à la perspective d’une maladie longue à l’évolution inexorable
… sans oublier l’entraide
Mais l’aide aux aidés comme l’aide aux aidants existent par l’énergie de l’entraide née de la constitution en association des aidants comme des aidés.
Les associations sont par nature des lieux d’entraide. Chaque activité en groupe qu’elles organisent (gymnastique, Qi Gong, rencontres conviviales, …) sont des lieux d’échanges spontanés propices à libérer les imaginations, pour trouver les solutions les plus proches de nos préoccupations et aussi les plus économiques.
Les associations créent aussi l’indispensable rapport de force pour être entendues des décideurs dans leur démarches de mise en place des aides aux aidés comme aux aidants.
Cela requière pour l’aidant d’être coutumier des pratiques associatives et d’avoir une certaine connaissance sur l’organisation de la santé.
Il n’y a pas que la maladie à être compliquée
Parce que l’aide aux aidés détermine l’aide aux aidants, c’est un défit au bon sens que d’envisager la seconde avant ou sans la première – comme on nous l’impose aujourd’hui. Les groupes de parole aidés et aidants voient leur organisation perturbée par le fait que les financements des aides aux uns et aux autres relèvent d’interlocuteurs différents : que deviennent les aidés quand leurs aidants sont réunis.
Que d’énergie gaspillée ! En particulier, dans leur rôle de mise en place des aides, les associations s’épuisent à faire cadrer leurs besoins au regard des dispositions et priorités changeantes des organismes de financement. Elles consacrent ainsi une bonne part de leur énergie d’entraide, cela au détriment de leur mission qui se voient désorganisée et que les adhérents comprennent alors difficilement.
Bien que d’une année sur l’autre, les besoins restent quasiment les mêmes, il faut constamment se justifier. Plutôt que de s’épuiser dans un inutile parcours du combattant, les associations n’ont-elles pas mieux à faire que d’épouser la logique interne des organismes décideurs ? La multiplicité des interlocuteurs : CG, CNSA, CARSAT, CPAM,… multiplie d’autant les démarches aux modes d’emploi changeant – à chacun son cadre, ses critères, ses formulaires, son calendrier.
Vive le guichet unique ! En somme
[EC] : Eric Chevrier, kinésithérapeute CHU de Grenoble, 9/11/2012.
Rédigé par Yves Gicquel avec l’aide de J P Lagadec
Maladie de Parkinson et la vision :
Publié le 25 octobre 2015 à 05:39Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°62
Avec le vieillissement de la population, de plus en plus de patients qui nous consultent souffrent de plusieurs problèmes de santé, dont un bon nombre sont de type dégénératif. Certaines pathologies n’affectent que le système visuel, comme la dégénérescence maculaire, alors que d’autres peuvent toucher l’ensemble des systèmes. Parmi ces maladies que nous rencontrons de plus en plus souvent, il y a la maladie de Parkinson qui peut affecter l’œil et la vision. Cette pathologie chronique et dégénérative affecte le système nerveux central et provoque des troubles essentiellement moteurs par le dérèglement des neurones dopaminergiques.
Les signes les plus connus de la maladie sont l’hypertonie musculaire qui entraîne une rigidité des muscles, le tremblement au repos, principalement des extrémités, et l’akinésie qui est une lenteur d’initiation ou d’exécution des mouvements.
Mais outre ces signes, plusieurs problèmes oculaires ou visuels sont sous-diagnostiqués et mal ou peu traités ; il peut s’agir de diplopie (trouble du sens de la vue, consistant dans la perception de deux images pour un seul objet), de changement de la vision des couleurs, de diminution de la sensibilité aux contrastes, de problèmes de motilité (faculté de se mouvoir), ou de sécheresse oculaire.
Chez les deux tiers des patients, on remarque des anomalies de clignement. La diminution du réflexe de clignement causant une baisse de la régulation du film lacrymal. La sensation d’œil sec peut être causée par une déficience de la couche muqueuse, une surface lacrymale de mauvaise qualité entraînant un embrouillement souvent variable qui peut causer des difficultés de lecture.
La blépharite est aussi présente chez un bon nombre de patients atteints de la maladie de Parkinson ; une telle inflammation des paupières provoque de la douleur et un larmoiement excessif. La présence de squames et de croûtes explique la sensation de corps étrangers. Ce problème se contrôle facilement avec une bonne hygiène des paupières et l’utilisation de compresses chaudes et de lubrifiants.
D’autres affections peuvent toucher les paupières, comme le blépharospasme, qui est une dystonie du muscle orbiculaire provoquant une contraction involontaire et souvent douloureuse du muscle. Le blépharospasme peut être facilement contrôlé par des injections de la toxine botulique, mais c’est un traitement à répéter tous les 3 ou 4 mois.
Cliniquement, on peut aussi observer l’apraxie de l’ouverture, qui est une incapacité du muscle élévateur de la paupière, soit une difficulté d’amorcer ou de réaliser le mouvement indépendamment des atteintes motrices et sensitives. Toutes les anomalies des paupières peuvent causer de l’irritation et une sensation d’œil sec.
Par son effet sur l’innervation et les mouvements musculaires, le Parkinson peut aussi être en cause dans plusieurs problèmes de vision binoculaire. Les problèmes de convergence peuvent provoquer une *asthénopie, la *diplopie et même l’embrouillement, créant une fatigue visuelle importante expliquant entre autres la difficulté de lecture. Un traitement orthoptique peut aider à atténuer les symptômes durant les premiers stades de la maladie ou encore, une correction prismatique peut grandement améliorer ce problème.
L’amplitude d’accommodation peut également être diminuée, et aggraver les signes et symptômes de la presbytie, mais à cause des mouvements incontrôlés et des positions parfois vicieuse de la tête, il faut faire attention en corrigeant la vision de près avec des lentilles multifocales. Souvent, une lentille simple vision permettra un alignement plus facile des yeux sur les tâches visuelles de près.
Les conditions d’éclairage peuvent également exacerber un problème de confort visuel. Un bon éclairage permettra d’avoir un contraste optimum, une bonne réception des couleurs et un niveau de brillance confortable ; les conseils de base d’hygiène visuelle ont ici toute leur importance.
Pour ces patients atteints de la maladie de Parkinson, la perte de tonus et de contrôle musculaires peut représenter plusieurs petits deuils à faire par rapport à leurs activités habituelles. En optimisant leur confort visuel, nous pouvons, en tant qu’optométristes, préserver quelques-unes de ces activités et améliorer leur qualité de vie. Si les mains tremblent trop pour tenir le journal, on peut le lire sur l’écran d’ordinateur qui lui ne tremble pas, mais pour ce faire il faut que le patient porte la meilleure correction visuelle possible et c’est là que notre intervention prend toute son importance.
*Asthénopie : ensemble des symptômes liés à la fatigue des muscles oculomoteurs et ciliaires
*Diplopie : se caractérise par le fait de voir double, deux images au lieu d’une.
Article du Dr Diane G. Bergeron, optométriste – Sté Parkinson du Québec
Le problème récurrent des ruptures de stock d’amantadine
Publié le 23 octobre 2015 à 08:50Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°62
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé dans une note publiée ce vendredi une nouvelle rupture de stock de Mantadix (amantadine hydrochloride, BMS), un médicament utilisé pour calmer les dyskinésies induites par les neuroleptiques et la L‑Dopa chez les patients atteints de la maladie de Parkinson.
Une spécialité comparable, l’Amantadine AL (hémisulfate d’amantadine), initialement destinée au marché allemand, sera cependant disponible à compter du 23 juillet 2015. Cette mise à disposition « à titre exceptionnel et transitoire » est réservée aux patients pour lesquels une alternative thérapeutique ne peut pas être envisagée.
Un médicament économiquement peu rentable :
Cette rupture de stock, dont les premiers signes sont apparus en mars dernier, est la troisième en moins d’un an.
Selon l’ANSM, la firme BMS a fait part de sa volonté d’arrêter la production de Mantadix dès qu’une alternative serait trouvée. « L’amantadine est un vieux médicament antiviral dont l’action sur les dyskinésies a été découverte par hasard », rappelle Pr Philippe Damier, qui dirige le centre expert maladie de Parkinson du CHU de Nantes, « c’est un médicament peu cher qui intéresse peu les entreprises pharmaceutiques. »
Des nouvelles formulations d’amantadine à action prolongées sont en cours d’évaluation et pourraient arriver sur le marché « d’ici deux ou trois ans », selon le Pr Damier, qui estime que ces nouvelles formulations – plus chères – devraient être fournies de manière plus régulière.
Les médecins et malades comptent également beaucoup sur une des dispositions du projet de loi de santé, qui envisage d’obliger les fabricants de certains médicaments clés à s’engager à mettre en place une production suffisante pour éviter les ruptures de stock. « Les antiépileptiques en feront partie, et il est probable que les médicaments antiparkinsoniens figurent également sur la liste », espère le Pr Damier.
Damien Coulomb Source : Lequotidiendumedecin.fr
Lu par Renée Dufant
Que faire en cas de rupture de stock de médicaments ?
Publié le 22 octobre 2015 à 08:55Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°62
Le nombre de médicaments en rupture de stock augmente fortement depuis quelques années. Les officines s’inquiètent comme les malades de la rupture de stock de médicaments. Début août, un pharmacien de Clamart (Hauts-de-Seine) vient de mettre en demeure son fournisseur et les laboratoires pour qu’ils règlent cette situation ingérable et préjudiciable pour les malades et le secteur pharmaceutique ; il estime que ces pénuries relèvent d’un « dysfonctionnement organisé ».
Qu’il s’agisse de rupture de stock (coté fabricant) ou d’approvisionnement (chez le pharmacien), il est de plus en plus fréquent de ressortir les mains vides de la pharmacie : « Il nous manque en permanence plusieurs dizaines de produits, et les choses ne vont pas en s’améliorant », constate Carine Wolf, pharmacienne et présidente de l’Ordre des pharmaciens de Seine-Maritime. 55% des Français disent avoir été confrontés au problème, selon un sondage Ipsos-Observatoire sociétal du médicament de février 2014, y compris pour des traitements dont l’interruption pose de vrais problèmes médicaux. Anti-infectieux, chimiothérapie contre le cancer, traitement hormonaux ou neurologiques … Des centaines de médicaments sont indisponibles chaque année sur le marché français (et aussi chez nos voisins européens), en ville comme à l’hôpital, et parfois cela dure longtemps.
Pourquoi ces ruptures de stocks ?
- Un marché devenu très vaste :
D’abord en raison de l’organisation du système de soin au niveau mondial. La matière première vient majoritairement d’Asie et la plupart des médicaments ne sont plus fabriqués désormais sur le territoire français, ou même européen, mais en Chine et en Inde. Nous sommes donc dépendants des aléas de production en Asie. Si l’offre diminue, par manque de matières premières (comme cela a été le cas pour les extraits thyroïdiens) ou par défaut dans la production (pour un vaccin, par exemple), il n’est plus possible de livrer tout le monde dans les temps. - Un marché trop tendu :
La production se fait à flux tendu. Or il faut compter de quelques semaines à plus d’un an entre la commande et la livraison d’un médicament. Il suffit que la demande augmente dans un autre pays, ou que sur notre territoire un traitement concurrent soit indisponible pour que, mécaniquement, les stocks s’effondrent. - La prime au marché le plus juteux :
Il arrive que certains arrêts de fabrication soient « programmés » par des laboratoires qui jugent certains médicaments « pas assez rentables ». Une sorte de mesure de rétorsion inavouée après la baisse de prix d’un traitement par exemple. Les grossistes sont alors tentés de privilégier le marché qui rapporte le plus, dans un pays voisin – comprenez celui où le médicament est vendu le plus cher. « La loi de santé qui vient d’être votée interdit d’ailleurs aux grossistes d’exporter des médicaments « d’intérêt thérapeutique majeur » dont les stocks sont insuffisants et c’est une bonne chose », note Eric Baseillac, directeur des affaires économiques et internationales du Leem (les entreprise du médicament).
Que faire quand ça nous arrive ?
- S’informer pour savoir s’il s’agit d’un problème ponctuel ou durable :
Les pharmaciens disposent d’un « dossier pharmaceutique de rupture » qui recense et explique les ruptures de stock. L’ANSM (l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) indique sur son site, un certain nombre de rupture d’approvisionnement. C’est encore insuffisant selon la revue « Prescrire » qui réclame davantage d’informations en direction des patients et des médecins, et une mobilisation des pouvoirs publics, les seuls à pouvoir obliger les firmes à anticiper ces ruptures de stock et à proposer des alternatives. - Contourner la pénurie en utilisant une molécule équivalente
Le pharmacien, en accord avec le médecin prescripteur, recherche une alternative. Les produits de substitution disponibles à un moment précis demanderont parfois d’adapter les doses ou la posologie du nouveau médicament. Pensez à indiquer la totalité des traitements que vous prenez pour éviter les risques d’interactions médicamenteuses et signalez tout effet indésirable au pharmacien ou au médecin sans tarder. - Eventuellement se tourner vers l’hôpital ou un pays voisin pour trouver une solution de remplacement.
Il arrive que rien ne marche. L’exemple le plus criant aujourd’hui est l’absence de Mantadix, ce traitement indispensable aux malades de Parkinson, indisponible depuis des mois. Avec des conséquences très négatives sur l’état de santé des malades qui n’ont pas réussi à avoir accès aux traitements de remplacement … Eux aussi en rupture de stock !!
Article d’Agnès Duperrin et Isabelle Duranton du 20/04/15 modifié le 10/08/15
et relevé dans « Notre Temps Santé ».
Par Françoise Vignon
[vu sur le net] Maladie de Parkinson : un anti-cancéreux produit des résultats inespérés
Publié le 21 octobre 2015 à 22:46article trouvé sur le site « pourquoi docteur ? »
Après 6 mois d’expérience, un médicament contre la leucémie permet à un patient atteint de Parkinson de marcher à nouveau et à 3 autres de retrouver l’usage de la parole.
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Parkinson : un médicament pour le foie donne des résultats prometteurs
Publié le 20 octobre 2015 à 09:05Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°62
Des chercheurs ont découvert qu’un médicament utilisé dans le traitement des maladies du foie est capable de ralentir la progression de la maladie de Parkinson.
Un médicament prescrit depuis des années dans le traitement des pathologies hépatiques, l’UCDA, permettrait de ralentir la progression de la maladie de Parkinson, selon des chercheurs de l’université de Sheffield (Royaume-Uni). Une découverte telle que les scientifiques ont demandé une procédure accélérée d’essai clinique chez l’homme. Ces travaux ont été publiés dans le journal Neurology.
« Nous avons démontré les effets bénéfiques de l’UCDA [Acide ursodésoxycholique] sur des biopsies de tissus cérébraux de malades de Parkinson portant la mutation LRRK2 et de porteurs asymptomatiques de la mutation. Dans les deux cas, l’UCDA améliore la fonction des mitochondries (organite cellulaire, ndlr) comme en témoigne l’augmentation de la consommation d’oxygène et l’énergie cellulaire », explique le Dr Heather Mortiboys, de l’Université de Sheffield.
La mutation LRRK2 est la cause la plus fréquente de maladie de Parkinson d’origine génétique. Cependant, le mécanisme menant à cette neurodégénérescence est encore inexpliqué. Par ailleurs, un dysfonctionnement mitochondriale – qui a pour conséquence une diminution de l’énergie cellulaire – est impliqué dans de nombreuses maladies affectant le système nerveux telles que la maladie de Parkinson, la maladie de Huntington ou encore la maladie de Charcot. Les cellules nerveuses sont en effet particulièrement gourmandes en énergie. Si celle-ci vient à manquer, la vie de ces cellules est en jeu.
Des besoins thérapeutiques énormes
Outre leurs expériences sur des tissus prélevés chez des malades, les chercheurs ont aussi observé l’effet bénéfique de l’UCDA in vivo en utilisant la drosophile. Chez la mouche du vinaigre, le dysfonctionnement mitochondriale causé par la mutation LRRK2 se traduit par une perte progressive de la vue. L’administration de l’UCDA a permis d’éviter aux insectes porteurs de la mutation de perdre la vue. Les scientifiques ont donc conclu que le médicament agissait sur les neurones dopaminergiques, le type de cellules nerveuses endommagées dans la maladie de Parkinson.
« Au vu des résultats prometteurs que nous avons obtenu in vitro, nous voulons maintenant examiner et confirmer le potentiel de l’UCDA in vivo, » indique Oliver Bandmann, professeur en neurologie des troubles du mouvement à l’université de Sheffield et responsable de l’étude.
« Les besoins en nouveaux traitements capables de ralentir ou stopper la progression de la maladie sont énormes », affirme Le Dr Arthur Roach, directeur de la recherche et du développement de l’association britannique de lutte contre Parkinson. A cause de cette urgence, les tests de médicaments comme l’UCDA, qui est déjà autorisé pour d’autres maladies, sont extrêmement précieux. Cela peut nous faire gagner beaucoup de temps et nous permettre d’économiser des centaines de millions d’euros. Ce type de recherche de pointe représente le meilleur espoir d’aboutir à des traitements efficaces pour les patients atteints de Parkinson en quelques années et non des décennies.
Relevé sur « Pourquoi Docteur » le 10/08/2015 par Renée Dufant
[GP29 — vu sur le net] Maladie de Parkinson. Rompre l’isolement
Publié le 17 octobre 2015 à 13:04article trouvé sur le site du Télégramme
Proposée dans le cadre de la Semaine bleue, la conférence sur la maladie de Parkinson a réuni une quarantaine de personnes, hier après-midi, à l’Espace Ti Kastelliz. Animée par François Tosser et quelques membres de l’Association des Parkinsoniens du Finistère, complétée par des témoignages et des échanges, elle a permis de mieux cerner cette maladie neurodégénérative.
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Bonne nouvelle pour les gourmands : manger du chocolat tous les jours aide à lutter contre la maladie
Publié le 17 octobre 2015 à 10:24Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°62
Selon une étude allemande, manger du chocolat noir régulièrement serait bénéfique contre les symptômes de la maladie de Parkinson.
Le chocolat est un petit plaisir, mais il peut aussi jouer un rôle contre la maladie de parkinson. Des chercheurs de l’université de technologie de Dresde (Allemagne) affirment dans une étude, que le chocolat aiderait à réduire les symptômes provoqués par la maladie de parkinson. Pour arriver à cette conclusion, ils ont prescrit à 23 patients la prise de 50g de chocolat deux fois par jours pendant une semaine. Certains devaient manger du chocolat blanc (0% de cacao) et d’autres du chocolat noir à 85%. La semaine suivante, les sujets ayant pris du chocolat blanc ont pris du chocolat noir et inversement.
Une hormone présente dans le cacao
Les résultats ont montré qu’après avoir mangé du chocolat noir les symptômes des volontaires liés à la maladie de Parkinson ont diminué. Selon les chercheurs c’est grâce à la phényléthylamine, hormone contenue dans le chocolat, jouant un rôle de neurotransmetteur qui active la sécrétion de dopamine (hormone liant certaines cellules nerveuses entre elles). Lorsqu’une personne est atteinte de la maladie de Parkinson, son système nerveux central ne produit pas assez de dopamine ce qui ralentit la transmission des messages nerveux.
Lu dans « Médisite » du 12/08/2015 par Renée Dufant
Congrès International sur les troubles addictifs
Publié le 16 octobre 2015 à 08:29Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°62
Congrès International sur les troubles addictifs
18 avril 2015 Faculté de Pharmacie de Nantes
Maladie de Parkinson et addictions comportementales : quels liens ?
Responsable : Le docteur Marie Grall-Bronec, psychiatre-addictologue,
Investigateur principal de l’étude PARKADD.
Le Professeur Derkinderen du CHU de Nantes, présente une synthèse de la maladie de Parkinson : il s’agit d’une maladie du mouvement provoquant raideurs et difficultés à faire des gestes alternatifs et des tremblements incontrôlables. Ce sont des neurones de la Substance Noire (le Locus Niger) qui entraîne également des pertes de mémoire et sur lesquels on décèle la présence de « corps de Loewy ».
La stratégie de soin consiste à remplacer la dopamine manquante par un précurseur : la L‑Dopa. Des médicaments, pour remplacer la dopamine manquante, peuvent être utilisés : le Stalevo, le Modopar, le Sinemet… Mais des problèmes surgissent : des dyskinésies et des fluctuations importantes. Alors, pour éviter l’arrivée trop rapide de ces inconvénients, ils sont souvent précédés d’agonistes dopaminergiques : Requip, Sifrol, Trivastal, Neuropro, Parlodel. Ceux-ci, à leur tour, provoquent des effets gênants : beaucoup plus de confusions, et des troubles du comportement et tout particulièrement des pertes de contrôle des pulsions (sexuelles, rapport à l’argent, jeux de hasard…), ainsi que des mouvements involontaires.
Il semblerait plus judicieux de promulguer directement, sans passer par la case « agonistes », la L‑dopa pour les malades plus de 70 ans.
Le Docteur Caroline Victorri-Vigneau, pharmacologue au CHU de Nantes dans l’équipe du Pr. Derkinderen, rappelle que toutes ces ingestions de médicaments ont pour but d’aider la neurotransmission : la dopamine sert à plusieurs choses ; dans ce qui nous intéresse, la maladie de Parkinson, elle aide au passage de l’influx nerveux d’un neurone à l’autre. Plusieurs systèmes coexistent dans notre cerveau et ils utilisent les mêmes éléments pour fonctionner :
- Le système Nigrostrié, situé dans le noyau gris : trop stimulé, il provoque des dyskinésies ; pas assez des blocages et des tremblements ;
- Le système méso-limbique : trop stimulé, il provoque des hallucinations et des effets schizophréniques ;
- Le système vasodilatateur : mal contrôlé, il peut provoquer de l’hypotension.
De même, la dopamine initie l’acétylcholine régulée par les anticholinergiques (IMAO et COMT). Les agonistes sont impliqués dans ce processus et tout particulièrement le Sifrol. Cela impose donc une médication individuelle propre à chaque patient.
L’Apokinon est un agoniste intermédiaire qui protège de certains effets secondaires mais qui doit être mis à part du fait de ces effets quasi instantanés. De même, les Benzodiazépines, utilisés également dans le cas de maladie d’Alzheimer, peuvent entraîner une dépendance (addiction) au médicament, dont on parle peu. C’est pourtant un risque certain de surconsommation médicamenteuse qui se rapproche d’une réelle addiction !
Le Docteur Ingrid de Chazeron, ingénieur hospitalier et docteur en neurosciences au CHU de Clermont Ferrand, évoque l’objet de son activité : les troubles de comportement alimentaires (boulimie, anorexie), les troubles atypiques ou BED (Binge Exciting Disorder, les beuveries de fin de semaine), les addictions à des produits ou les addictions comportementales rapportés ici dans la maladie de Parkinson et provoqué par certains agonistes dopaminergiques. Il s’agit d’un même processus : lorsque l’on veut mieux réguler le traitement, on retrouve les phénomènes de « sevrage » et de récompenses liés au traitement chimique.
Il lui semble important de rapprocher les recherches par leur côté très semblable. Ainsi le BED peut aider à diagnostiquer chez le parkinsonien le début d’une addiction médicamenteuse ou d’un comportement inapproprié.
Le Docteur Anne Sauvaget, psychiatre au CHU de Nantes, souligne l’importance de dépister les troubles addictifs avant l’indication de la stimulation SCP (Stimulation Cérébrale Profonde), avec une électrode introduite au niveau du noyau sous thalamique.
La SCP consiste en l’implantation d’électrodes dans des structures cérébrales profondes (par exemple, les noyaux subthalamiques). Les effets psychologiques de la SCP ne sont pas encore bien connus, et sont influencés par d’autres facteurs (état psychologique et cognitif avant l’opération, paramètres de stimulation, traitements médicamenteux associés…). Les principaux effets psychologique de la SCP sont : l’apathie, le manque de motivation, les conduites suicidaires, des modifications (soit dans le sens d’une amélioration, soit dans le sens d’une aggravation) de la mémoire verbale, de la fluence verbale, de l’humeur (soit dépression, soit exaltation de l’humeur), des traits de personnalité (par exemple, l’impulsivité), des conduites addictives.
La SCP va-t-elle diminuer ou au contraire augmenter les comportements addictifs ?
Les conduites addictives concernées sont surtout : le jeu pathologique, les addictions sexuelles et l’hypersexualité, les achats compulsifs, le hobbying, les troubles du comportement alimentaire, le syndrome de dysrégulation dopaminergique et le punding. Cela dépend pour beaucoup de facteurs de risque individuels (psychologiques, sociaux par exemple), familiaux (antécédents familiaux par exemple), et des traitements associés (surtout les agonistes dopaminergiques). C’est pour cette raison que l’évaluation psychiatrique avant la SCP est très importante, pour évaluer les facteurs de risque, informer le patient et son entourage, et aborder les possibilités de traitement qui sont
- l’adaptation des médicaments antiparkinsoniens et des paramètres de stimulation
- l’indication si nécessaire de médicaments supplémentaires (ex : la Clozapine)
- Une prise en charge psychothérapique individuelle ou de groupe.
Il est important de rappeler que chaque situation est unique, et nécessite un bilan approfondi.
En pratique, l’accueil à l’hôpital du malade comporte :
- Dépistage des addictions (comportementales et aux substances)
- Evaluation de l’humeur, des émotions, de l’impulsivité
- Evaluation des traitements pris par le patient (prescrits par le médecin traitant, le neurologue ou le psychiatre)
Enfin, signalons que la démence parkinsonienne arrive quand l’évolution de la maladie a été longue. Il faut souvent adapter les psychotropes. Il apparaît nécessaire de mettre en œuvre un suivi psychologique pour soutenir le patient et sa famille.
Présentation de l’étude PARKADD par le Docteur Marie Grall-Bronnec, psychiatre-addictologue : Il s’agit d’évaluer les liens existant entre la maladie de Parkinson et des TCI (Troubles du Contrôle des impulsions). Cela concerne jusqu’à 13.6% des patients.
Pour certains patients, on voit en effet apparaitre lors de la prise du traitement par agonistes dopaminergiques des difficultés à contrôler certains comportements comme la sexualité, l’alimentation, les achats, la pratiques des jeux de hasard et d’argent. On peut observer dans certains cas en plus un Syndrome de Dysrégulation Dopaminergique, qui se manifeste le plus souvent par la prise excessive du médicament, au-delà des quantités prescrites par le médecin, dans le but d’éprouver des effets stimulants et un mieux-être.
Objectif : comprendre qu’une minorité de patients, et pas tous, développent ce type d’effets indésirables lors de la prise des agonistes dopaminergiques, en explorant trois axes : Psychopathologique, Neurologique et Pharmacocinétique.
Nous espérons pouvoir développer un modèle prédictif permettent de repérer les patients qui risque de développer ce type de complications, afin d’adapter la prise en charge thérapeutique et la surveillance.
Le CHU recherche pour cette étude, des patients atteints de la maladie de Parkinson et soignés par un seul traitement, le Pramipexole (Sifrol®), depuis au moins six mois. Contact : 02 53 48 26 48 ou mail : parkadd@chu-nantes.fr
Relu et corrigé par les intervenants
Rédigé par Jean Graveleau
Le mécanisme de la maladie de Parkinson enfin élucidé ?
Publié le 15 octobre 2015 à 09:58Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°62
Une équipe franco-belge a découvert comment une protéine perturbe les neurones :
Avez-vous percé le mystère de la Maladie de Parkinson ?
« En partie, certainement », répond sans hésiter le Pr Ronald Melki, directeur de recherche CNRS, qui a publié le 10 juin dans la revue Nature les résultats étonnants de recherches menées par son équipe de l’Institut des neurosciences Paris Saclay avec celle du Pr Veerle Baekelandt à Louvain (Belgique). La maladie touche environ 1% des plus de 65 ans, soit 100 000 à 150 000 personnes en France et 8 000 nouveaux malades chaque année. Un malade sur dix a moins de 50 ans. Voilà déjà une quinzaine d’années que le Dr Maria-Gracia Spillantini, à Cambridge, a découvert le rôle d’une protéine, l’alphasynucléine, dans plusieurs maladies neurodégénératives. « L’agrégation de l’alphasynucléine est la signature moléculaire de la maladie de Parkinson, que ce soit la forme sporadique (sans antécédent dans la famille, NDLR) ou les formes familiales de la maladie », explique le Pr Melki.
Mais depuis quinze ans, les chercheurs butent sur une énigme : comment une même protéine en s’agrégeant peut-elle déclencher différentes maladies : Parkinson, démence à corps de Loewy et atrophie multi systématisée. Les Pr Melki, Baekelandt et leurs équipes viennent de trouver la solution. Il y a deux ans déjà, l’équipe de Saclay avait montré comment les protéines dont l’agrégation est associée aux pathologies neurodégénératives se propageaient de cellule en cellule dans le cerveau, contribuant à la dégénérescence de proche en proche des neurones. Cette fois, ils ont réussi à provoquer la maladie chez des rats en utilisant différentes formes d’assemblages de ces protéines. « Nous avons généré les différentes formes agrégées »souches » de l’alphasynucléine, nous les avons caractérisées et marquées afin de les suivre chez le rat », détaille Ronald Melki Un travail minutieux indispensable pour franchir l’étape expérimentale suivante. Celle qui consistait pour l’équipe belge à injecter les agrégats de Saclay à des rats pour observer si cela pouvait provoquer des lésions similaires à celles de la maladie de Parkinson.
Neutraliser les agrégats :
Les chercheurs ont découvert que deux formes différentes d’agrégats, « en spaghetti » et en « linguine » induisaient deux maladies différentes. « La raison n’est pas très claire, explique au Figaro le Pr Veerle Baekelandt, mais dans la mesure où la forme »spaghetti » provoque chez les rats davantage de symptômes de type Parkinson et la forme »linguine » plus de symptômes d’atrophie multi systématisée, c’est bien que la base structurale importe. Ces deux formes ont des propriétés de surfaces différentes même si elles sont constituées de la même molécule », ajoute le Pr Melki. « C’est pourquoi je les compare aux pâtes, qui ont le même constituant mais différentes formes. » C’est désormais la compréhension à l’échelle moléculaire du phénomène qui permettra la conception d’outils thérapeutiques et diagnostiques de haute spécificité. L’objectif est la neutralisation des agrégats puisqu’ils contribuent à la maladie en passant d’une cellule affectée à une cellule saine.
Comment ?
« En changeant leurs propriétés de surface », répond le Pr Melki. « On peut faire cela en y accrochant des anticorps ou par une stratégie que nous avons initiée depuis trois ans dans mon laboratoire où nous utilisons des protéines que l’on appelle des chaperons moléculaires. C’est assez simple, c’est comme habiller les fibres d’une substance qui change leurs propriétés de surface ».
Il s’agirait en quelque sorte de maquiller les protéines d’alphasynucléine pour que les neurones ne les reconnaissent plus. « Les chaperons bloqueront la progression de la maladie à un stade où il n’y a pas encore de symptômes, ou gèleront la progression des symptômes », explique le Pr Melki.
Un beau programme de recherche pour les cinq à dix ans à venir.
Article de Damien Mascret du 11/06/2015 relevé dans le Figaro Santé
Lu par F. Vignon
Nous l’avions précédemment évoqué dans le numéro 56 du Parkinsonien Indépendant paru en mars 2014.
ÉDITORIAL
Publié le 14 octobre 2015 à 09:31Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°62
Le mécanisme de déclenchement et de diffusion de la maladie semble enfin trouvé ! Nous l’annoncions dans notre numéro 56 de mars 2014 page 12, sous le titre « le coupable démasqué » : l’alphasynucléine provoque la création d’amas protéiques qui gênent le fonctionnement des neurones. L’équipe de l’INSERM/CNRS Unité 5293 revendiquait cette découverte dans le cadre de l’Institut des maladies neurodégénératives de l’université Victor Segalen de Bordeaux. Aujourd’hui, c’est le Professeur Ronald Melki directeur de recherche CNRS à l’Institut de neuroscience de Saclay qui fait le même constat. Sans doute, y aura-t-il des « explications » entre équipes de chercheurs pour déterminer la « paternité » de la découverte ?
Mais ce n’est pas notre « tasse de thé » de participer à ce débat : ce qui nous importe, c’est que plusieurs équipes de recherche française – mais aussi étrangère – tombent d’accord sur une modalité très concrète de création et de diffusion de la maladie de Parkinson mais aussi de la maladie des corps de Loewy qui « bénéficie » des mêmes agrégats de protéines (tout comme Alzheimer ou la PSP). Ces équipes envisagent très sérieusement la responsabilité d’un prion comme dans la maladie de Creutzfeldt Jacob.
Ceci n’est pas pour simplifier la recherche d’interruption, voire de « guérison », de cette affection qui nous handicape sérieusement mais cela aide à déterminer des stratégies thérapeutiques et indique une direction pour les recherches. Verrons-nous, dans la prochaine décennie, des progrès significatifs dans le traitement de la maladie ? C’est vraiment notre vœu le plus cher, mettant nos espoirs dans une saine émulation entre les équipes de chercheurs tout en évitant la surenchère médiatique.
En attendant, nous sommes « contenus » grâce à de lourdes ordonnances de médicaments, qui, certes, nous rendent de fiers services mais qui provoquent des effets secondaires quelquefois très gênants, pouvant aller jusqu’à une forme « d’addiction » semblable aux autres (drogues, alcoolisme, ou troubles du comportement social …) ; ce fût l’objet de la conférence du 18 avril 2015 à Nantes sur les phénomènes addictifs. Cette recherche est toute nouvelle mais les équipes de jeunes chercheurs sont optimistes et veulent croire qu’ils arriveront rapidement à mieux déterminer les posologies évitant ces difficultés particulièrement éprouvantes pour l’entourage du malade !
Les « aidants et les aidés », nous les évoquons avec Yves Gicquel parce que sans leur apport bénévole, la vie des malades serait un enfer auquel la Collectivité n’a pas les moyens de répondre surtout dans ces périodes de restrictions budgétaires à tous les niveaux.
C’est d’ailleurs la question sous-jacente sur la « pénurie » de certaines molécules que nous évoquons, nous interrogeant sur les raisons de ces pénuries récurrentes ou, semble-t-il, l’intérêt financier prévaux au soin à apporter aux malades : une forme de chantage – pour ne pas dire une « prise d’otage » – se déploie face à la volonté politique de réduire les coûts de la Santé Publique.
Nous allons entrer dans des périodes électorales agitées( !) : pourquoi n’irions-nous pas interpeller les candidats sur leur volonté en la matière ? Personne ne le fera à notre place : nous sommes directement concernés et, en tant que citoyen, nous avons les moyens de profiter de ces échéances pour tenter de dire nos interrogations !
[vu sur le net] Parkinson. Des raisons d’espérer
Publié le 12 octobre 2015 à 09:02article trouvé sur le site du Télégramme
Cette semaine, l’association des Parkinsoniens des Côtes-d’Armor réunissait ses adhérents pendant une période de vacances au manoir de Kerallic. Un temps de loisirs fait de jeux et de tourisme mais aussi de conférences d’information sur la maladie, livrées par des psychologues, psychomotriciens et sophrologues spécialisés dans le suivi et la recherche. Vendredi, le professeur Derkinderen, du CHU de Nantes, a ainsi présenté les actualités sur la maladie, suivi de son collègue, le docteur Villafane, de l’Institut Henri-Mondor, évoquant la nicotinothérapie, tout cela en des termes simples, dans une louable démarche pédagogique.
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[vu sur le net] Maladie de Parkinson. Conférences et groupe de parole
Publié le 03 octobre 2015 à 17:10Les conférences et les ateliers sont initiés par le Clic de Lannion et l’Association des parkinsoniens des Côtes-d’Armor (APCA). À Lannion, Plestin-les-grèves et Tréguier
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Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
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