Le XadagoMD® : Qu’est-ce que c’est et où en sommes-nous ?
Publié le 29 juin 2015 à 08:52Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°61
Rappelez-vous, nous vous avons invité à répondre très rapidement à une pétition demandant au Ministère de la Santé de faire accélérer les processus de décisions d’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) puisque ce médicament a obtenu le « feu vert » par la Commission européenne. Il nous est possible aujourd’hui d’être plus précis dans ce domaine et de donner la description du médicament et de ses effets secondaires : une notice est communiquée ci-dessous. Le Chef de Cabinet de Madame le Ministre vient de nous accuser réception de notre envoi des pétitions et nous précise transmettre notre courrier, pour examen attentif, à la Direction de la Santé.
Nous ne pouvons qu’espérer voir ainsi accéléré le processus d’AMM pour ce nouveau médicament prescrit pour les patients à un stade intermédiaire ou avancé et présentant des « fluctuations motrices ».
XadagoMD® safinamide
Le présent document est un résumé du rapport européen public d’évaluation (EPAR) relatif à Xadago. Il explique de quelle manière l’évaluation du médicament à laquelle l’Agence a procédé l’a conduite à recommander son autorisation au sein de l’UE ainsi que ses conditions d’utilisation. Il ne vise pas à fournir des conseils pratiques sur la façon d’utiliser Xadago. Pour obtenir des informations pratiques sur l’utilisation de Xadago, les patients sont invités à lire la notice ou à contacter leur médecin ou leur pharmacien.
Qu’est-ce que Xadago et dans quel cas est-il utilisé ?
Xadago est un médicament utilisé pour le traitement de la maladie de Parkinson (MP), une affection évolutive du cerveau qui provoque des tremblements, un ralentissement des mouvements et une rigidité musculaire. Il est utilisé en plus de la Lévodopa (un médicament couramment utilisé pour traiter les symptômes de la MP), seule ou associée à d’autres médicaments destinés au traitement de la MP, chez les patients atteints à un stade intermédiaire ou avancé qui présentent des « fluctuations motrices ». Ces fluctuations surviennent lorsque l’effet de la Lévodopa se dissipe et que le patient passe soudainement d’un état dit « on », où il est capable de se mouvoir à un état dit « off », où il a du mal à se mouvoir. Xadago contient le principe actif safinamide.
Comment Xadago est-il utilisé ?
Xadago est disponible sous forme de comprimés (50 et 100 mg) et n’est délivré que sur ordonnance. Le traitement doit être instauré à une dose de 50 mg par jour, et le médecin peut augmenter cette dose jusqu’à 100 mg par jour selon les besoins du patient.
Pour plus d’informations, voir la notice.
Comment Xadago agit-il ?
Chez les patients atteints de la maladie de Parkinson, les cellules du cerveau qui produisent de la dopamine meurent, et comme la dopamine est impliquée dans le contrôle des mouvements, les mouvements du patient se détériorent au fil du temps.
Le principe actif de Xadago, le safinamide, est un « inhibiteur de la monoamine oxydase B (MAO‑B) ». Il bloque l’enzyme monoamine oxydase B (qui dégrade la dopamine), ce qui contribue à rétablir les taux de dopamine dans le cerveau et améliore les symptômes du patient.
Quels sont les bénéfices de Xadago démontrés au cours des études ?
Xadago, en tant que traitement adjuvant à la Lévodopa avec ou sans autres médicaments destinés à traiter la maladie de Parkinson, a été comparé à un placebo (un traitement fictif) dans deux études principales incluant 1 218 patients atteints d’une maladie de Parkinson à un stade avancé qui souffraient de fluctuations. Dans les deux études, un traitement de 6 mois par Xadago a augmenté de 30 – 60 minutes la durée au cours de la journée pendant laquelle les patients étaient en période « on » et capables de se mouvoir, par rapport au placebo. Une autre étude a démontré le maintien de cet effet pendant 24 mois.
Xadago a également été étudié en tant que traitement adjuvant dans deux études menées chez des patients atteints d’une maladie de Parkinson à un stade précoce sans fluctuations, mais ces études n’ont pas mis en évidence un bénéfice manifeste et la société n’a pas visé cette utilisation dans le cadre de la demande.
Quels sont les risques associés à l’utilisation de Xadago ?
Les effets indésirables les plus couramment observés sous Xadago (qui peuvent toucher jusqu’à une personne sur 10) sont les suivants : insomnie (difficulté à dormir), dyskinésie (difficulté à contrôler ses mouvements), somnolence (envie de dormir), étourdissements, maux de tête, aggravation d’une maladie de Parkinson déjà présente, cataracte (opacification du cristallin), hypotension orthostatique (chute de la tension artérielle lorsqu’on se met debout), nausées (envie de vomir) et chutes. Pour une description complète des effets indésirables observés sous Xadago, voir la notice.
Xadago ne doit pas être utilisé chez les patients qui présentent de graves problèmes hépatiques, chez les patients traités par la péthidine ou d’autres médicaments inhibiteurs de la MAO, ou chez les patients souffrant de certaines maladies des yeux. Pour une liste complète des restrictions, voir la notice.
Pourquoi Xadago est-il approuvé ?
Le comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’Agence a considéré que les bénéfices de Xadago sont supérieurs à ses risques et a recommandé que l’utilisation de ce médicament au sein de l’UE soit approuvée. Le comité a conclu que l’effet de Xadago sur la durée quotidienne pendant laquelle les patients vivaient sans symptômes moteurs était cliniquement pertinent, compte tenu également de la réponse décrite dans la littérature pour d’autres médicaments antiparkinsoniens. Cet effet perdurait également à long terme. Concernant la sécurité, elle a été globalement considérée comme acceptable.
Quelles sont les mesures prises pour assurer l’utilisation sûre et efficace de Xadago ?
Un plan de gestion des risques a été élaboré pour s’assurer que Xadago est utilisé d’une manière aussi sûre que possible. Sur la base de ce plan, des informations de sécurité ont été incluses dans le résumé des caractéristiques du produit et dans la notice de Xadago, y compris les précautions à observer par les professionnels des soins de santé et les patients.
Pour obtenir des informations complémentaires, voir le résumé du plan de gestion des risques.
Autres informations relatives à Xadago :
La Commission européenne a délivré une Autorisation de Mise sur le Marché valide dans toute l’Union européenne pour Xadago, le 24 février 2015.
L’EPAR complet et le résumé du plan de gestion des risques relatifs à Xadago sont disponibles sur le site web de l’Agence, sous : ema.europa.eu/Find medicine/Human medicines/European public assessment reports. Pour plus d’informations sur le traitement par Xadago, veuillez consulter la notice (également comprise dans l’EPAR) ou contacter votre médecin ou votre pharmacien.
Dernière mise à jour du présent résumé : 02 – 2015.
EMA/231/2015 EMEA/H/C/002396
Résumé du rapport par European Medecines Agency
Voilà l’info du matin
Newron : le partenaire Zambon commercialise Xadago (safinamide) en Allemagne Zurich (awp)
La société pharmaceutique Newron Pharmaceuticals, via son partenaire Zambon, annonce vendredi la commercialisation du médicament Xadago (safinamide) en Allemagne. Ce médicament destiné au traitement de la maladie de Parkinson. L’Allemagne constitue le premier pays dans lequel Xadago est lancé, indique l’entreprise italienne cotée à la Bourse suisse.
Le produit a été approuvé comme traitement d’appoint à la seule molécule Lévodopa, ou en combinaison d’autres thérapies pour les patients en stade avancé. Cité dans le communiqué, le directeur général de Zambon Maurizio Castorina indique que la société va encore investir en faveur des personnes atteintes de Parkinson.
fr/buc (AWP / 15.05.2015 08h29)
Transmis par Claude DELMOND
Speak Loud : orthophonie
Publié le 26 juin 2015 à 10:07Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°61
par J.P. Lagadec
Reconnu parkinsonien depuis l’an 2000, j’ai suivi une session de traitement de troubles de la parole selon le protocole LSVT… L’objectif était de traiter une dysarthrie Parkinsonienne. J’ai suivi un protocole LSVT qui s’est terminé en Février 2015 (16 + 6 séances).
Pourquoi le LSVT ?
Depuis longtemps, je m’étais intéressé au protocole LSVT. J’ai eu la possibilité de lire des documents des précurseurs du protocole, comme Lorraine Ramig et Cynthia Fox, ainsi que plusieurs articles de Mme Véronique Rolland Monnory. J’ai noté que le protocole, après son introduction aux Etats Unis, avait été agréé en France dès l’an 2000.
Poussé par mon épouse, qui comprenait de plus en plus difficilement ce que j’essayais de lui dire, j’ai décidé de suivre un traitement orthophonique et compte tenu de l’expérience de certains patients, j’ai cherché et trouvé une orthophoniste LSVT.
Chez l’orthophoniste
J’étais assez anxieux en commençant la première séance. J’ai souvent la voix éraillée et surtout, je ne suis vraiment pas musicien. La peur du ridicule s’ajoutait à mon stress Parkinsonien ordinaire. Mais je me suis vite adapté aux essais, à défaut de bien vocaliser ! Dès le début de la session, l’orthophoniste s’est attachée à vérifier mes capacités réelles de rééducation. Certains tests ont été effectués à plusieurs reprises :
- production du son Aaah….ou du son Oooh (sons forts et puissants) d’une façon continue, pendant 18 s. Mon niveau sonore après ces tests a atteint 98 dB et est resté toujours supérieur à 92 dB.
- détermination de la bande passante qui s’établit de 120 à 4.400 Hz.
Après toutes ces mesures, l’orthophoniste m’a proposé un programme de rééducation, à base de LSVT LOUD dont l’objectif est de pallier une importante hypophonie.
Je ne parle pas assez fort
On m’avait dit et redit que je ne parlais pas assez fort. Quand je prenais la parole en public, cela provoquait les réactions suivantes :
- quand je parlais, à mon avis normalement (état spontané), mes auditeurs se rapprochaient, tendaient l’oreille ou me faisaient répéter.
- quand j’élevais la voix, (état contraint) mes auditeurs paraissaient plus intéressés et satisfaits alors que j’avais l’impression de crier. Selon l’orthophoniste, il y a environ 15 dB entre les niveaux de parole précités.
Peu à peu, il m’a bien fallu admettre l’évidence : Je ne parle pas assez fort et selon l’orthophoniste, il me manque 15 dB.
Toutefois, j’ai été encore plus convaincu par le résultat du test suivant : une conversation spontanée entre l’orthophoniste et moi a été enregistrée, puis, nous l’avons réécoutée. La voix de l’orthophoniste est parfaitement audible et compréhensible. Par contre, ma voix est affaiblie et devient par instant tout à fait incompréhensible.
Les objectifs :
Durant toutes les séances, on a utilisé pour comparer les niveaux sonores une échelle en décibels (dB). On a les niveaux suivants :
- Le niveau de bruit sans parole dans le bureau est de 45 dB
- Niveaux de parole : en dessous de 50 dB Très Faible. De 50 à 65 Faible. De 65 à 80 Normal. De 80 à 95 Fort. Niveau au-dessus de 95 dB Très Fort.
Mon niveau (parole spontanée) estimé avant la session est de 50 à 55 dB. L’orthophoniste propose l’objectif à atteindre pour la fin de la session : 65 à 70 dB. Pour cela, le protocole LSVT préconise de parler FORT (LOUD), au-dessus de 80 dB.
Le cerveau ne finit pas tout son travail :
Nous avons fait à chaque séance avec le même leitmotiv (Speak Loud) de nombreux exercices d’expression orale, que je pourrais classer ainsi : lecture d’un texte dactylographié, résumé oral du texte, réponses à des questionnaires demandant une réflexion préalable (exemple : faire une phrase où le mot ferme est utilisé dans la même phrase comme nom, adjectif et verbe, etc.), conversations libres avec l’orthophoniste.
Dans le premier cas, la lecture étant automatique, le cerveau ne doit penser qu’à un seul objectif (speak loud) et il y arrive peu à peu. Dans tous les autres cas, le cerveau travaille à préparer une réponse et oublie souvent l’objectif au moment de répondre et le niveau vocal est faible.
Les incitations : les cues
Pendant tous ces exercices, l’orthophoniste à chaque forfait du cerveau me faisait des signes discrets pour m’inciter à parler plus fort. Le cerveau répond alors très vite à cette incitation (cue en anglais à prononcer kiou) et le niveau sonore remonte. Mais, pour toutes les circonstances où on n’a pas l’aide de l’orthophoniste, il faut imaginer ses cues personnels et les utiliser. Généralement, le principe d’un cue est de rappeler de temps à autre à la personne qu’il faut parler fort.
Premier exemple : dans la vie du Parkinsonien âgé, avec petits enfants, on est parfois amené à parler fort : J’ai encore perdu mes lunettes ! Les filles à table ! J’en ai marre de vos disputes ! Ces phrases doivent être prononcées fort et répétées aussi souvent que possible.
Deuxième exemple : les Tic de langage de vos interlocuteurs peuvent vous rappeler qu’il faut parler fort pour leur répondre. Tout le monde a des tics de langage. Moi aussi ! Et il est facile actuellement de repérer chez votre interlocuteur les « voilà » et les « du coup » les tics à la mode.
Et du coup, vous parlerez fort dès que vous aurez la parole. Voilà !
En conclusion :
- Après des premières séances difficiles, fatigantes sur le plan physique, mais surtout psychologique, j’ai eu le plaisir de faire des progrès. Selon mon orthophoniste, le protocole est pour elle, aussi, agréable à pratiquer.
- Nous avons atteint en séance à peu près l’objectif fixé.
- Ces résultats sont éphémères, et il faut que je continue à travailler, selon un programme de travail fourni par l’orthophoniste.
Éditorial
Publié le 25 juin 2015 à 10:04Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°61
Il est des hasards qui semblent se cumuler pour donner une image d’ordre et de régularité dans un monde agité. Ainsi, dans ce trimestre, nous avons collationné une série de textes qui parlent, presque tous, des médicaments. Et en tout premier lieu, ceux concernant le XadagoMD® qui nous a conduits à mener une opération « pétition » pour la réduction des délais (quelquefois excessivement longs !) de mise en vente. Malgré le peu de temps que nous nous étions donné pour réaliser la collecte, certaines associations ont réussi à rassembler près 600 signatures. Le Ministère nous en a accusé réception en transmettant à ses services une copie de notre lettre qui, nous l’espérons, tiendront à soutenir notre demande !
Mais il n’y a pas que les médicaments en situation de recherche : la lumière ou le tango comme apport complémentaire, tout différents qu’ils soient, ouvrent des pistes originales ; de même l’électronique en soutien à la recherche des neurosciences, fait accomplir des progrès sensibles aux malades atteint d’affections neurologiques.
Et puis, il faut bien le dire, chacun trouve des moyens plus ou moins originaux de s’approprier sa maladie. C’est ainsi que nos amis bretons évoquent l’art-thérapie et la naturopathie comme moyens de vivre encore un temps un peu moins dépendant de la maladie.
Par contre, il est dans nos obligations de nous faire l’écho de situations alarmantes : suite à une circulaire du ministère, le quasi blocage des « comités de protection des personnes », en charge de vérifier et tester les nouveaux médicaments avant leur commercialisation. Et, par ailleurs, les enquêtes diligentées suite à une dénonciation, dans la presse, de certains membres des commissions d’agrément des médicaments qui, semble-t-il, bénéficiaient de rémunérations occultes importantes des laboratoires intéressés en leur procurant des conseils « avisés ». Tout cela n’est pas propre à faire avancer des progrès significatifs.
Enfin, nous avons participé à une conférence sur les addictions provoquées par la prise de médicaments qui sont loin d’être neutres et qui n’agissent pas uniquement sur les effets de la maladie pour laquelle ils sont prescrits. En effet, la maladie de Parkinson touche des interactions non seulement physiques mais également psychologiques. La dopamine qui est en cause essentiellement dans la maladie, joue un rôle important dans la satisfaction et le « dopage » de nos actions de toute nature. En effet, si les addictions aux jeux, à la surconsommation ou à la sexualité commencent à être reconnues – cf. l’article relevé dans Sciences et Avenir –, une addiction nouvelle a été relevée par les intervenants de ce colloque : l’addiction « médicamenteuse ». Il n’est pas rare, en effet, de voir des malades s’approprier leur maladie et pratiquer des « automédications » parfois désastreuses.
Nous insistons sur la nécessité d’être responsable de nos traitements, d’avoir sur eux un regard critique mais aussi de collaborer pleinement avec nos partenaires médicaux : les neurologues, médecins généralistes, infirmiers, kinésithérapeutes, … C’est grâce à ce travail d’équipe que nous pouvons espérer améliorer notre vie de « patient » — pas toujours patient ! – et de prolonger notre indépendance.
Bonnes vacances à chacun, malades et accompagnants : profitez de ces moments de détente pour vous ressourcer avant de reprendre le quotidien !
[vu sur le net] Le mécanisme de la maladie de Parkinson enfin élucidé
Publié le 12 juin 2015 à 11:17article trouvé sur le site du Figaro Santé
Avez-vous percé le mystère de la maladie de Parkinson ? « En partie, certainement », répond sans hésiter le Pr Ronald Melki, directeur de recherche CNRS, qui a publié le 10 juin dans la revue Nature les résultats étonnants de recherches menées par son équipe de l’Institut des neurosciences Paris Saclay avec celle du Pr Veerle Baekelandt à Louvain (Belgique).
pour lire l’article dans son intégralité, suivez ce lien…
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