Pourquoi j’ai arrêté l’Azilect®
Publié le 25 juillet 2011 à 07:23Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°45 – juillet 2011
Fin septembre 2010, mon neurologue me prescrit un Azilect® pour compléter mon traitement (5 Modopar125®, 5 Comtan® et 10 Dopergine®) avec lequel je me sentais plutôt bien. Sans doute a‑t-il voulu me « protéger » de l’usure des neurones dopaminergiques. Je respecte donc sa prescription.
Mais, depuis quelques semaines, je constate un état de plus en plus désagréable. J’ai une impression de dépression permanente telle qu’elle se révèle en phase Off : des idées noires d’inutilité sociale, des questionnements autour du suicide, des impressions de vide…
A cela, s’ajoute une lourdeur permanente qui me donne l’impression d’être velléitaire, sans volonté, atone. Je n’ai goût à rien et il me faut faire des efforts considérables pour simplement vivre, m’entretenir, tenir ma maison… Au moindre effort physique, j’ai les jambes en flanelle. Et puis, je me trouve confronté à une sexualité en berne : je n’ai plus de réelles érections. J’imagine que c’est l’andropause qui me touche et pourtant ma libido reste éveillée ! Quant au transit intestinal, il est devenu un peu compliqué m’obligeant à utiliser des moyens artificiels (Microlax®). Et ne parlons pas des nuits de six heures entrecoupées de réveil toutes les deux heures, ce qui provoque bien évidemment, des siestes dans la journée.
Cela me devient rapidement insupportable, moi qui, jusqu’à présent, ai réussi à ne pas me laisser dominer par la maladie. Mon amie kiné me trouve physiquement moins performant : je présente des petits effets secondaires de dyskinésies inhabituelles et des difficultés à exécuter correctement des mouvements jusque là sans problème pour moi. Elle m’interroge sur mon traitement me suggérant que celui-ci a peut-être changé mon attitude face à la maladie.
Un petit évènement va, le 17 février, me mettre la puce à l’oreille : en déplacement, j’ai oublié de prendre mon comprimé d’Azilect® et, en fin de journée, je me sens plutôt mieux moralement. Mais je ne réagis pas tout de suite à cet indice. Je vais attendre quelques jours avant de décider d’interrompre volontairement la prise de ce médicament le 25 février 2011 après 5 mois d’essai.
Aujourd’hui, je me retrouve dans la position d’il y a quelques mois où, certes, j’ai quelques difficultés mais si minimes qu’elles en sont tout à fait tolérables. Je me sens revivre correctement par rapport à cette période pénible que je viens de vivre. Bien évidemment, j’en ai averti mon neurologue qui a approuvé ma décision (pour lui, un tiers environ des patients n’éprouvent rien ; 40% ont un effet symptomatique positif ; les autres se sentent moins bien, plus somnolents ayant parfois des troubles de l’humeur à tendance dépressive).
Loin de moi l’idée de dénigrer l’intérêt de l’Azilect®, je ne veux que donner ma petite expérience et dire à chacun qu’il est indispensable de se bien connaître et de ne pas hésiter à remettre en cause les données énoncées par les prescripteurs. C’est notre maladie : nous devons nous appuyer sur nos propres troubles pour nous guider dans l’organisation de nos traitements. Tout cela avec beaucoup de précaution et en laissant le temps faire son effet.
Par Jean GRAVELEAU
Louise BEYER, psychanalyste, témoigne à propos de sa maladie
Publié le 21 juillet 2011 à 09:17Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°45 – juillet 2011
Mettre des mots sur la maladie me parait nécessaire. Je suis psychanalyste et depuis 5 années j’ai la maladie de Parkinson et je ne me dis pas parkinsonienne. Le danger serait de s’identifier à la maladie comme étant victime d’elle et de ce fait en perdre mon statut de sujet pour devenir objet d’elle, ce qui peut contribuer à la dépression. Comprendre la place que j’occupe, le regard qu’il me faut réadapter. Je crois énormément à l’aide pluridisciplinaire, homéopathie, acuponcture, kinésithérapie et travail thérapeutique.
J’aimerai cependant poser une question ? Il me semble qu’un facteur psychologique peut intervenir. De quelle manière je n’en sait rien, mais j’ai constaté que la maladie de Parkinson mettait en exergue chez certaines personnes un oubli de soi, un don de soi comme seul moyen d’existence, ne s’autorisant pas à vivre pour elles comme si la maladie mettait en exergue que derrière ce don de soi elles espéraient qu’on les autorise à vivre leur désir et qu’on reconnaisse leur fragilité et leur difficulté à sortir du lien de dépendance à l’autre que le don de soi travestissait.
Cette prise de conscience est douloureuse pour la personne qui en prend conscience, mais libératrice aussi, car elle n’est pas jugée mais écoutée. Comme si, ironie du sort, la maladie remettait en scène le désir qu’on s’occupe aussi d’elle. Plus que dans toute autre maladie, l’émotionnel à fleur de peau fait revivre la peur de l’abandon et la dépression qui s’en suit parle, me semble-t-il, d’un désir inavoué celui d’abandonner notre désir de sauver l’autre par peur qu’il nous abandonne.
C’est une hypothèse, parmi tant d’autres, disons que je l’ai entendue chez certaines personnes ce qui n’en fait pas une généralité, juste une piste de réflexion. Parkinson a du sens pour chacun et le meilleur moyen de ne pas sombrer c’est d’essayer de comprendre ce que la maladie (le mal à dire) nous révèle sur nous-mêmes pour convertir le ressentiment qu’on peut éprouver en ouverture sur soi et par extension aux autres.
Il y a de saintes colères. Une fois exprimées, on peut passer à autre chose, montrer une nouvelle image de Parkinson même si le physique n’est plus aussi dynamique. Il y a en nous une autre force qu’il faut solliciter et ça, ça dépend de notre désir de vivre la maladie soit comme une victime soit comme acteur de ma vie malgré les malgré.
Cela peut se faire aussi grâce à tous ceux et celles qui nous encouragent à rester solidaires et à partager notre vécu, nos talents, à parler de Parkinson au plus près de son ressenti. Parler de tout cela peut être une aide pour la recherche aussi car qui peut parler le mieux d’elle, c’est celui qui en est atteint et qui décide de faire équipe avec Parkinson. Puisque Parkinson s’est imposé à moi autant ne pas m’en faire un ennemi mais un drôle d’ami.
Tout cela pour vous dire merci d’expliquer la maladie avec des mots simples. Donnons lui la iplace pour mieux l’apprivoiser et toute initiative est une pièce de plus au puzzle de la vie. Ce n’est pas de ma place d’analyste que je parle mais de la place à laquelle Parkinson m’a invité. Changer mon regard sur la maladie, sur moi et sur les autres, est une autre manière de ne pas répondre à ce qui peut nous entraîner à une fermeture sur nous-mêmes, qui nous ferait encore plus souffrir et qui ferait souffrir ceux à qui nous montrerons leur impuissance à nous soulager.
Jusqu’à notre mort, nous serons des personnes vivantes et nous avons besoin de toutes ces personnes, soignants, aimants, croyants à la vie qui nous habite. Alors merci à chacun, à la science, aux progrès de tous ceux qui comme vous insufflez la vie. Merci pour votre conférence (Conférence de Anne FROBERT du 17 avril 2004, paru dans le Parkinsonien Indépendant N°17-juin 2004).
Par Louise BEYER — 22 février 2011
Économiser l’énergie, oui mais…
Publié le 20 juillet 2011 à 11:10Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°45 – juillet 2011
Pas au détriment de la santé. Le rayonnement électromagnétique qu’émettent les ampoules basse consommation (ou fluocompactes) qui remplaceront définitivement d’ici 2012 les ampoules à incandescence, serait très élevé dans certaines conditions d’utilisation (à l’allumage, à proximité de l’ampoule notamment) et susceptible de perturber l’ organisme, selon le CRIIREM (Centre de recherche & d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques). Pierre Le Ruz, Président du CRIIREM, appelle à la vigilance et vous conseille :
À ne pas faire :
- Equiper un lampadaire de bureau ou de chevet avec ce type d’ampoule
- Placer les ampoules basse consommation à moins d’un mètre des utilisateurs ; surtout en cas de risque d’interférence avec des dispositifs d’assistance médicale (pacemaker, pompe à médicaments, appareil auditif …)
Mise en garde :
Ces ampoules contiennent (certes en petite quantité) du mercure, connu pour ses effets neurotoxiques. L’étude réalisée par l’association Santé environnement France, démontre qu’entre le mercure libéré dès le bris de l’ampoule et la partie restant contre les parois qui ne dégaze pas intégralement au même moment, il s’écoule 1 heure. Aussi :
- Ouvrez une fenêtre et aérez au moins une heure
- Essayez de ramasser le verre et la poudre de mercure avec un morceau de papier ou de carton. Pas à mains nues !
- Utiliser du papier collant pour récolter les petits éclats de verre et le reste de la poudre. Un petit chiffon humide vous permettra de terminer le nettoyage. A chaque fois mettre les débris de l’ampoule dans un bocal en verre avec un couvercle.
- Il est absolument déconseillé d’utiliser un aspirateur ou une brosse pour éliminer les débris de l’ampoule : la poudre de mercure serait en effet envoyée dans l’air ambiant que vous allez respirer.
- Amenez les déchets récoltés au parc à conteneurs, ainsi que vos ampoules usagées
Vous pouvez joindre le CRIIREM au 19 – 21, rue Thalès-le-Milet ‑72000 LE MANS
Tél. 02 43 21 18 69
mail : contact@criirem.org.
Informations relevées dans Pleine Vie Octobre 2010 & Test-Achats par Soize VIGNON
Troubles affectifs dans la maladie de Parkinson
Publié le 19 juillet 2011 à 22:11Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°45 – juillet 2011
Actuellement, il est classique de décrire la maladie de Parkinson idiopathique comme l’association de signes moteurs et de signes non moteurs. Si les signes moteurs sont bien connus, lenteur d’initiation et d’exécution des mouvements, rigidité musculaire et tremblement asymétrique ; les signes non-moteurs commencent à être mieux pris en compte, au premier rang desquels se trouvent associés à des signes digestifs, urinaires, des signes neuropsychiques comprenant des phases dépressives majeures, mineures, des moments d’anxiété, des troubles de la personnalité, des hallucinations visuelles, parfois des troubles du sommeil ou l’apathie fréquemment rencontrée.
Le programme conçu par la Clinique de l’Humeur de l’hôpital de Quimperlé pour les patients présentant une maladie de Parkinson idiopathique pose l’hypothèse d’une relation entre les signes non-moteurs et les signes moteurs avec un double objectif :
- Premièrement d’améliorer voir de prévenir des signes non-moteurs de type neuropsychiques en particulier l’anxiété, la dépression parfois l’apathie,
- Deuxièmement de pouvoir proposer à partir de ce travail psychique un traitement physique améliorant l’efficience des séquences motrices en complément de la pharmacologie.
Ce programme se déroule les jeudis en 2 séances sur une période de 8 semaines. La première séance comprend un atelier dit de Pratique Corporelle Constructiviste.
A partir d’une redécouverte de l’espace corporel, l’espace péricorporel est investi par des séquences de mouvements sans exercer sa force, souples et rythmés par l’inspiration et l’expiration. Ces mouvements ne se font pas contre résistance de façon à pouvoir être enchainés, fluides : un premier mouvement est découvert, puis un second, puis un troisième et ensuite l’ensemble de ces trois mouvements sont enchaînés sans pause. Ils sont réalisés dans un rythme proposé par les deux temps de la respiration : l’inspiration et l’expiration.
En effet la deuxième séance proposée de mindfulness, c’est-à-dire de pleine conscience, permet d’apprendre aux sujets la méditation centrée sur la respiration et la possibilité de mobiliser par un acte volontaire toute son attention dans l’instant présent. Cette possibilité de mobiliser toute son attention dans l’instant présent permet l’amélioration de l’acte moteur et pour certains patients, comme l’expérience a pu nous le démontrer, la possibilité même d’un déblocage.
Ces deux séances sont aussi l’occasion de discuter avec les thérapeutes comprenant un infirmier psychiatrique, un psychomotricien, un psychiatre et un psycho-gériatre, de nombreux échanges sur la physiopathologie, sur la gestion des émotions, sur la compréhension des signes cliniques et en particulier sur l’apathie, syndrome gênant qui ne permet pas au sujet de débuter un acte moteur complexe dirigé vers un but.
La possibilité pour le sujet de se positionner en pleine conscience (mindfulness) lui permet de mobiliser toutes ses capacités attentionnelles pour exploiter ses capacités motrices du moment au mieux, en particulier dans des actes moteurs complexes et dirigés par un but.
Ce premier groupe de 5 patients, les aidants naturels étant conviés aux séances de mindfulness, a permis de mettre en évidence l’ensemble des bénéfices de cette approche, bénéfices moteurs puisque certains ont diminué leur traitement pharmacologique et bénéfices psychologiques, non seulement sur la possibilité nouvelle de mieux s’investir dans un certain nombre d’activités, mais aussi de pouvoir s’inscrire dans une démarche de bien-être avec, ou malgré, la maladie de Parkinson idiopathique.
C’est donc un message plein d’espoir qui nous porte à proposer le développement de ce programme avec les aidants, et les associations de familles et de patients.
Quimperlé, le 20 août 2009
Docteur B. PLACINES, Joël ROULLEAUX, Gwénola MELAINE, Brigitte CONAN
Pierre VIGIER, Céline VIGIER, Armelle CORDIER, Docteur T. BONVALOT
Un pas de géant : lancement d’un plan interministériel Parkinson
Publié le 15 juillet 2011 à 12:18À l’initiative et en présence du ministre du Travail de l’Emploi et de la Santé, Xavier Bertrand et de la secrétaire d’Etat à la Santé Nora Berra, une réunion s’est tenue au ministère de la Santé le 11 juillet 2011, pour annoncer le lancement d’un Plan d’action interministériel Parkinson.
La volonté politique de tout mettre en œuvre pour que la maladie de Parkinson ne soit plus « la plus oubliée des grandes maladies » a été clairement affirmée. Les ministres ont salué le travail préalable réalisé dans le cadre des Etats Généraux Parkinson et valorisé par le Livre blanc remis aux pouvoirs publics. La feuille de route du plan d’action annoncé sera élaborée à partir des 20 recommandations du Livre blanc.
Les principaux acteurs associatifs, institutionnels, médicaux et sociaux concernés avaient été conviés à cette réunion pour souligner que le Plan viserait à embrasser toutes les facettes du problème évoqué au cours des Etats Généraux : prise en charge médicale, recherche, sociale et sociétale.
Cette réunion a permis de fixer une méthodologie et de désigner les responsables scientifiques et administratifs chargés de la définition concrète, puis de la mise en œuvre des mesures inscrites dans ce Plan.
L’accent a été mis sur plusieurs points :
- Nécessité de cerner les spécificités de la maladie de Parkinson justifiant de mesures adaptées
- Priorité à l’organisation des soins pour encourager la coordination entre les médecins hospitaliers et les médecins libéraux (neurologues et para médicaux), mais aussi les acteurs du social par des dispositifs à concevoir au plus près de la personne touchée par la maladie et de son entourage
- Obligation d’impliquer les Agences Régionales de Santé
Un certain nombre de mesures devraient être mises en place rapidement parmi lesquelles la double reconnaissance des centres experts et des filières de soins et la coordination avec les MDPH.
Le Directeur Général de la Santé, Monsieur Grall, est chargé du fonctionnement du comité de Pilotage interministériel, lequel assurera le suivi des actions programmées et le respect des échéances d’un calendrier qui devrait être très resserré. Il sera assisté d’un chef de projet interministériel.
La prochaine réunion, prévue dès le début de l’automne, doit revêtir un caractère très opérationnel.
L’association France Parkinson, au nom du Collectif, exprime sa satisfaction et s’engage à participer activement aux différents groupes de travail, pour que les personnes touchées et leurs familles bénéficient pleinement de cette volonté politique.
Le Parlement entérine la réforme des MDPH
Publié le 13 juillet 2011 à 06:45Portée par le sénateur Paul Blanc depuis près d’un an et demi, la proposition de loi visant à améliorer le fonctionnement des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) et intéressant plus généralement « la politique du handicap » a été définitivement adoptée par le Parlement le 28 juin, après un ultime vote des sénateurs. Récapitulatif des mesures visant les MDPH.
C’est uniquement sous le poids du vote favorable des sénateurs de la majorité UMP, de l’Union centriste et du groupe RDSE (Rassemblement démocratique et social européen) que la proposition de loi « Blanc » visant notamment à remédier à la crise traversée par les MDPH a achevé ce 28 juin, dans la soirée, son parcours parlementaire entamé fin 2009. Les sénateurs de l’opposition, tout en rendant un hommage appuyé à leur collègue des Pyrénées-Orientales, ont voté contre le texte. Une façon pour eux de manifester leur colère à l’encontre de ses articles 19 et 20 (ex-articles 14 bis et ter A de la proposition) qui « marquent le renoncement à l’accessibilité universelle », a vivement déploré Isabelle Pasquet (groupe communiste). Vus les remous provoqués en la matière sur les bancs parlementaires, il y a fort à parier que le Conseil constitutionnel sera prochainement saisi de la loi. Sans attendre cette étape, zoom sur les dispositions du titre Ier de la loi, censées améliorer le fonctionnement des MDPH (nous reviendrons dans une prochaine édition sur le titre II).
Stabilisation du personnel
L’une des principales difficultés rencontrées par ces « guichets uniques » créés par la loi de 2005 vient de la gestion des personnels. Car ces derniers relèvent de statuts très divers : agents des trois fonctions publiques mis à disposition, détachés pouvant cohabiter avec des agents contractuels de droit public (soumis aux règles applicables aux agents non titulaires de la territoriale) ou de droit privé. Ces disparités, pointées dans l’un des derniers rapports de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), ne sont pas remises en cause par la loi. Laquelle, entre autres mesures, encadre la mise à disposition des fonctionnaires de l’Etat (durée maximale de 5 ans, renouvelable par périodes ne pouvant excéder cette durée, préavis d’au moins 6 mois). Comme voulu par le gouvernement, le législateur a renvoyé à un décret le soin de définir les modalités selon lesquels un fonctionnaire d’Etat pourra demander à mettre fin à sa mise à disposition, l’État étant alors tenu de faire droit à sa demande.
Un GIP créé pour une durée indéterminée
La loi de 2005 a conféré aux MDPH le statut d’un groupement d’intérêt public (GIP), rassemblant dans une même structure, les quatre principaux acteurs de la politique du handicap au niveau local — conseil général, Etat, assurance maladie et caisses d’allocations familiales — mais aussi, selon les cas, d’autres personnes morales telles que les mutuelles ou des associations prestataires de services pour les personnes dépendantes. La loi « Blanc » consolide ce statut en faisant du GIP une structure à durée indéterminée. Elle renforce par ailleurs la présence de l’Etat puisque le directeur de l’agence régionale de santé (ou son représentant) devra à l’avenir siéger à la commission exécutive des MDPH.
Accès à la formation
Autre nouveauté : les MDPH devront contribuer au financement des formations organisées par le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) via les cotisations qu’elles seront tenues de lui verser pour tous les personnels qu’elles emploient, quel que soit leur statut.
Un nouveau cadre de financement
A l’avenir, une convention pluriannuelle d’objectifs et de moyens conclue avec les membres du GIP sécurisera la situation financière des MDPH. D’une durée triennale, elle fixera les objectifs assignés à la MDPH et les moyens qui lui sont alloués pour les remplir. Elle indiquera en particulier le montant de la subvention de fonctionnement versée par l’Etat et, pour la part correspondant aux personnels mis à disposition, le nombre d’équivalents temps plein qu’elle couvre. Un arrêté détaillera le reste de son contenu.
En complément, un avenant financier précisera, chaque année, les modalités et le montant de la participation des membres du groupement. Le montant du concours versé par la CNSA au conseil général sera mentionné.
Les conventions pluriannuelles devront être signées au plus tard au 1er janvier de la deuxième année qui suivra la date de publication de la loi. Elles entreront en vigueur au 1er janvier de cette même année.
Ouverture au public
Chaque convention pluriannuelle d’objectifs et de moyens devra par ailleurs fixer les horaires d’ouverture de la MDPH. Les disparités observées actuellement risquent donc de perdurer. Dans le respect de ce cadrage, chaque MDPH restera libre de s’organiser, qu’il s’agisse de l’ouverture de leurs locaux ou de la mise à disposition d’une permanence téléphonique. En tout état de cause, pour les « appels d’urgence » (notion qui n’est pas précisée) les personnes handicapées et leurs familles devront pouvoir composer un numéro téléphonique en libre appel gratuit, y compris depuis un téléphone mobile.
Organisation des CDAPH
Dans un tout autre registre, le Parlement a choisi d’attribuer aux sections locales ou spécialisées des commissions des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) un pouvoir décisionnaire équivalent à celui des commissions siégeant en formation plénière. Ces sections auront la possibilité de consulter la personne handicapée et, le cas échéant, ses parents ou son représentant légal. Par ailleurs, les règles qui autorisent la commission à statuer en formations restreintes sur des demandes pour lesquelles elle a adopté une procédure simplifiée (demande de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, de carte d’invalidité, etc.) sont clarifiées. Il est notamment précisé que les formations restreintes comportent obligatoirement parmi leurs membres un tiers de représentants des personnes handicapées et de leurs familles désignés par les associations représentatives.
Champ de compétence territoriale
Notons encore l’introduction de règles de répartition des compétences des MDPH entre les départements qui faisaient jusqu’à présent défaut. Le texte prévoit ainsi que l’évaluation des demandes et l’attribution des droits et prestations (dont la PCH) relèvent de la compétence de la MDPH du lieu de résidence du demandeur, lorsque cette résidence permet d’acquérir un domicile de secours. Si tel n’est pas le cas, alors, la MDPH compétente par défaut sera celle du domicile de secours, notion déjà appliquée aux dépenses d’aide sociale.
En outre, elle permet au président du conseil général compétent de déléguer à une autre MDPH l’évaluation des besoins de la personne handicapée selon des modalités fixées conventionnellement.
Enfin, en cas de changement de département de résidence, le président du conseil général dudit département pourra (facultatif) saisir sa CDAPH d’une demande de réexamen des droits à la PCH dans des conditions fixées par décret. S’il ne le fait pas, la prestation sera servie sur la base de la décision prise par la CDAPH de l’ancien département compétent.
Secret partagé
Dans un tout autre registre, le Parlement a précisé les conditions dans lesquelles les membres des équipes pluridisciplinaires et de la CDAPH peuvent échanger des informations soumises au secret professionnel. Ce partage doit être strictement limité aux éléments et informations nécessaires à l’évaluation ou à la prise de décision. Et, dans le cadre d’un échange entre les membres des équipes pluridisciplinaires et un ou plusieurs professionnels assurant l’accompagnement sanitaire et médico-social de la personne handicapée, celle-ci ou son représentant légal devront préalablement donner leur accord à cette transmission d’informations.
Adieu aux équipes de veille pour les soins infirmiers
L’article 8 de la loi supprime l’obligation faite aux MDPH de créer en leur sein une équipe de veille pour les soins infirmiers chargée d’évaluer les besoins de prise en charge de soins infirmiers, de mettre en place des dispositifs permettant d’y répondre et de gérer un service d’intervention d’urgence auprès des personnes handicapées. « Ces missions ne relèvent manifestement pas de la compétence des maisons départementales, mais de celles des nouvelles agences régionales de santé, dont la vocation est d’évaluer les besoins et de coordonner l’offre sanitaire et médico-sociale », expliquent les travaux parlementaires.
Traitement de la maladie de Parkinson
Publié le 11 juillet 2011 à 09:53Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°45 – juillet 2011
Pour être pleinement informé et comprendre les traitements médicamenteux, la « Revue Prescrire » a constitué un dossier très complet que l’on peut consulter sur Internet : http://www.prescrire.org/fr/Search.aspx en indiquant : « maladie de parkinson ».
Mars 22011 N°329 (pages 200 à 205) :
Première partie : « d’abord une monothérapie par lévodopa ou agoniste dopaminergique ». Cette partie présente l’évaluation du traitement médicamenteux initial et des troubles moteurs de la maladie.
Avril 2011 N°330 (pages 273 à 279) :
Deuxième partie : « réduire les fluctuations motrices sous lévodopa ».
Dans la deuxième partie, sont abordés les traitements médicamenteux et chirurgicaux des troubles moteurs à un stade avancé de la maladie.
Dans un prochain numéro sera abordé le traitement des troubles psychiques dont souffrent parfois les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
Signalé par Jean GRAVELEAU
L’actualité sur les agonistes dopaminergique
Publié le 08 juillet 2011 à 07:33Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°45 – juillet 2011
par le professeur POLLAK, Chef du service de Neurologie des Hôpitaux Universitaires de Genève
d’une classe de médicaments efficaces.
SACHONS LES MAITRISER.
Si vous avez des comportements anormaux ou inhabituels,
il faut absolument en référer au médecin traitant, immédiatement.
Les médias reparlent de procès futurs à propos des effets comportementaux délétères de certains médicaments, en particulier le jeu pathologique qui a ruiné certains patients. Ces patients accusent le laboratoire d’avoir mentionné trop tardivement cet effet indésirable dans le RCP (le résumé des caractéristiques du produit) qui accompagne toutes les boîtes de conditionnement de médicaments.
Le rôle des médicaments
Il est exact que le Requip® (ropinirole), ainsi que les autres médicaments de la même classe, les agonistes dopaminergiques (pramipexole – Sifrol®; piribédil – Trivastal®; pergolide – Célance®; bromocriptine – Parlodel®, Bromokin®; rotigotine — Neupro® …), et, à un moindre degré, la L‑dopa elle-même et l’amantadine (Mantadix®), modifient le comportement et, bien sûr, la fonction motrice.
C’est bien pour cela qu’ils sont prescrits. Mais, comme toute substance active, ils peuvent entraîner des effets indésirables, en particulier les effets liés à un excès d’activité, dû à une dose trop élevée. Il s’agit de troubles comportementaux hyperdopaminergiques, dont nous avons déjà parlé dans la revue1. On peut les rappeler brièvement : hyperactivité, allant parfois jusqu’à des activités compulsives inutiles, même la nuit, addictions alimentaires de type grignotage, augmentation de la créativité, notamment artistique selon les dons de chacun, achats excessifs, état euphorique allant jusqu’à un état maniaque, hallucinations, psychose, comportements hypersexuels parfois déviants – et surtout nouveaux pour le patient (rupture dans l’appétit sexuel et les pratiques, changement de la personnalité), jeu pathologique.
Si certains de ces effets sont perçus très favorablement, comme la diminution de l’anxiété, de l’apathie, l’augmentation de l’activité et de la créativité, d’autres sont redoutables : jeu pathologique et comportement hypersexuel, à cause de leur impact dans la vie personnelle, familiale et sociale des patients.
Au maximum, il s’agit du syndrome de dysrégulation dopaminergique qui inclut en plus d’un trouble du contrôle des impulsions, une addiction à la L‑dopa – le patient dépassant les doses prescrites, son comportement étant constamment tourné vers la recherche des médicaments (craving en anglais).
Il est vrai que l’on sait depuis quelques années que les agonistes dopaminergiques possèdent ces effets mais ils n’étaient rapportés qu’exceptionnellement dans la littérature médicale et de ce fait non signalés aux patients. Il est, en effet, d’usage que les médecins n’exposent aux patients que les effets indésirables fréquents, de façon à anticiper une conduite à tenir c’est-à-dire la prise des mesures adéquates pour les éviter ou les contrôler. Lors d’une consultation, il est non seulement impossible au plan pratique de mentionner l’ensemble des effets survenant exceptionnellement, mais cela serait contre-productif, en affolant inutilement l’immense majorité des patients prenant ce médicament.
Néanmoins, depuis environ 5 ans, dans la littérature médicale et lors des congrès scientifiques il y a eu une multiplication des rapports de cas de patients ayant développé ces troubles du comportement de façon sévère. Les études les plus récentes avancent la proportion d’environ 15% des patients sous médicaments dopaminergiques avec troubles du contrôle des impulsions, dont 5% avec jeu pathologique. Ainsi, l’ensemble du corps médical n’en a pris conscience que récemment.
Le rôle du terrain : quel est le rôle de la maladie dans l’apparition de ces effets ?
On ne sait précisément pas pourquoi certains sujets et non d’autres développent un ou plusieurs troubles comportementaux dopaminergiques. Si l’on fait un parallèle avec les troubles moteurs, on sait que les médicaments dopaminergiques notamment la L‑dopa, peuvent provoquer des dyskinésies d’autant plus facilement que l’akinésie parkinsonienne est sévère. Est-ce que les troubles comportementaux surviennent plus facilement chez les patients dont la maladie de Parkinson s’accompagne d’une apathie, d’une dépression, d’une anxiété sévères ? Des recherches sont en cours pour répondre à cette question, certains arguments vont dans ce sens.
Les hallucinations et la psychose, les sensations de perception anormales, peuvent subvenir sans médicament dopaminergique. C’est le cas en particulier des formes avancées de maladie de Parkinson chez le sujet âgé lorsqu’il existe un déclin cognitif. De même, un petit pourcentage de la population est joueur pathologique ou présente des déviances sexuelles sans qu’ils n’aient pris des médicaments dopaminergiques. Quels sont les facteurs associés à ces comportements, notamment d’ordre génétique ? Ces sujets sont-ils plus à risque d’aggraver de tels symptômes s’ils prennent des agonistes dopaminergiques même à faible dose ? Cela aussi est un sujet de recherche.
Les facteurs déjà reconnus faisant qu’un patient est plus à risque de développer un trouble du contrôle des impulsions sous agonistes dopaminergiques sont les suivants : sexe masculin, âge jeune et début de la maladie de Parkinson à un jeune âge, antécédents de troubles du contrôle des impulsions avant la maladie de parkinson, antécédents personnels ou familiaux d’addiction (toxicomanie), de dépression ou troubles bipolaires et traits de personnalité caractérisés par une haute impulsivité et la recherche de nouveautés.
Quels conseils donner à tous les patients parkinsoniens qui prennent des médicaments ?
Il s’agit de prescrire ces médicaments de façon à maximiser le bénéfice – amélioration de la motricité, diminution de l’apathie et de l’anxiété, diminution des impatiences motrices des membres inférieurs… – et à minimiser les effets indésirables, notamment psycho-comportementaux.
Le rôle des soignants est donc d’évaluer très précisément ces effets. Le rôle du patient et de l’entourage devient alors capital car ce sont eux qui renseignent le mieux sur le début d’une modification d’un comportement en référence à la personnalité antérieure du patient.
Les doses et les types de médicaments seront ajustés pour réaliser l’objectif de la poursuite au long cours d’une vie la plus proche possible de ce qu’elle était avant l’apparition de la maladie y compris au plan affectif et comportemental.
4 conseils fondamentaux
- L‑Dopa et agonistes dopaminergiques ont une efficacité prouvée sur l’état moteur du parkinsonien.
- Néanmoins, à doses excessives, chez certains patients, les agonistes dopaminergiques et, dans une moindre mesure, la L‑Dopa, peuvent entraîner des troubles comportementaux redoutables : compulsions d’achat, addiction au jeu, hypersexualité…mettant en danger la vie personnelle et familiale du patient.
- Si vous ou votre entourage remarquez un changement de votre comportement, voire de votre personnalité, signalez-le immédiatement à votre médecin traitant. Ne laissez pas s’installer un déséquilibre dans votre vie. Un ajustement de dose est nécessaire.
- Attention, toute modification de traitement ne peut se faire que sur avis médical.
La maladie de Parkinson n’a jamais été aussi bien traitée, et cela essentiellement grâce aux médicaments. Avant les traitements dopaminergiques, le handicap du patient parkinsonien était considérable, le recours au fauteuil roulant fréquent après peu d’années et l’espérance de vie était fortement abrégée. Aujourd’hui, la majorité des patients parkinsoniens vivent avec peu de gêne pendant de nombreuses années, une incapacité sévère ne survient que chez certains patients surtout à un âge avancé, et l’espérance de vie n’est que légèrement inférieure à celle de la population générale.
Un patient ne doit pas arrêter son traitement sans avis médical.
Il est en effet rapporté des risques importants lors de cas de sevrage brutal de traitement antiparkinsonien, par exemple en cas d’hospitalisation pour d’autres motifs que la maladie de Parkinson. Ce sevrage peut entraîner une crise d’hyperparkinsonisme avec akinésie et rigidité sévères (les enzymes musculaires augmentent dans le sang et des molécules d’origine musculaire peuvent bloquer les reins), élévation de la température, trouble de conscience et troubles végétatifs avec hypersudation, altérations respiratoires et cardio-vasculaires pouvant mettre la vie en danger. Tout parkinsonien traité depuis longtemps doit absolument continuer à prendre une dose minimale journalière de 300 mg de L‑dopa. Le sevrage dopaminergique peut, au bout de quelques semaines, provoquer un handicap sévère et irréversible, voire entraîner la mort.
Lu et repris par Pierre LEMAY
DOPAMINE ou pourquoi la musique fait du bien…
Publié le 07 juillet 2011 à 11:09Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°45 – juillet 2011
Actualité publiée le 25-01-2011 dans Nature Neuroscience
La musique joue un rôle essentiel dans nos sociétés, mais pourquoi ? La musique n’est pas nécessaire à notre survie et n’a pas d’effet direct sur notre système nerveux central, comme des substances psycho-actives par exemple. Cette recherche, menée par des chercheurs de l’Université McGill et publiée dans l’édition en ligne du 9 janvier de la revue Nature Neuroscience a étudié les effets de l’écoute de la musique sur le cerveau et le système nerveux. Notre musique préférée provoquerait ainsi des effets mesurables et comparables à ceux d’un met apprécié voire de certaines drogues, comme la cocaïne.
Cette étude a analysé les scanners du cerveau de 8 jeunes volontaires qui ont écouté leurs morceaux de musique préférés au point de leur donner le « frisson musical », ainsi que d’autres morceaux qu’ils ne trouvaient pas aussi agréables. Les chercheurs ont constaté que leurs cerveaux libèrent plus de dopamine quand ils écoutent la musique qui leur procure un plaisir intense. Les chercheurs suggèrent que l’expérience humaine de plaisir en réponse à des stimuli tels que la nourriture, les substances psycho-actives ou même l’argent est liée à la libération de dopamine dans la partie du cerveau associée à la motivation. Les chercheurs ont voulu vérifier si il ya une réponse similaire à des stimuli plus abstraits tels que la musique, qui n’est pas nécessaire à la survie (comme la nourriture l’est) et qui n’agissent pas directement sur le Système Neveux Central (SNC) (comme les substances psycho-actives).
L’étude : Les 217 bénévoles qui ont répondu puis été invités à nommer 10 morceaux de musique préférés ont ensuite été soumis à 5 cycles de dépistage, afin d’éliminer les participants trop largement sensibles à leur environnement. La sélection finale a choisi les participants qui manifestaient une réponse physiologique à leurs morceaux de musique (comme un changement de fréquence cardiaque ou de rythme respiratoire). Pendant l’expérience, les volontaires ont reçu une injection d’un produit chimique qui marque la présence de dopamine dans le cerveau pendant un scanner. Leurs rythmes cardiaque, respiratoire, la transpiration, la circulation sanguine et la température cutanée ont été mesurées afin de pouvoir estimer le niveau d’excitation émotionnelle. Les volontaires étaient également invités à appuyer sur un bouton lorsqu’ils ressentaient des frissons.
L’expérience de plaisir intense en réponse à la musique peut provoquer une libération de dopamine dans le cerveau. L’étude a montré que la dopamine peut aussi être libérée dans l’attente de l’écoute de cette musique agréable.
Une étude qui permet d’aider à expliquer pourquoi la musique est si importante dans toutes les sociétés humaines ?
Source : Nature Neuroscience publié online le 9 janvier 2011 10.1038/nn.2726 Anatomically distinct dopamine release during anticipation and experience of peak emotion to music.
Mise en ligne par Claire Tancrède, le 24 janvier 2011 (Visuel NIH)
Lu par Anne Marie Nicolas
Le Neupro® enfin disponible en pharmacie
Publié le 06 juillet 2011 à 08:15Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°45 – juillet 2011
Sale temps, en ce début d’année 2011, pour les agonistes dopaminergiques ! Suite à l’affaire Médiator, plusieurs agonistes font l’objet d’une enquête de pharmacovigilance et ont été placés fin Janvier 2011, par l’AFSSAPS sur une liste de 77 médicaments mis sous surveillance. Il s’agit du Célance, du Parlodel et du Trivastal. En Avril 2011, le Célance a été retiré du marché par son fabricant. Par ailleurs, le fabricant du Requip vient d’être condamné en justice, en raison d’effets indésirables sur un patient [Affaire Jambart/GSK : le laboratoire a fait appel de la décision. Nous suivrons attentivement les suites de cette affaire.].
C’est pourtant le moment (janvier 2011) où enfin le Neupro devient disponible dans les pharmacies françaises. Ce nouvel agoniste dopaminergique était annoncé depuis plusieurs années, mais sa disponibilité en France avait été différée jusqu’à présent. Désormais, il pourra être prescrit par les neurologues, par exemple pour remplacer un agoniste précédent, qui serait mal supporté par un patient.
1. Caractéristiques générales du Neupro :
Le Neupro (molécule Rotigotine) est produit par les laboratoires UCB Pharma SA. Il s’agit d’un nouvel agoniste dopaminergique, administré par un dispositif transdermique (patch), dans la maladie de Parkinson idiopathique[Idiopathique : qui a son existence propre sans autre cause connue.] (MPI). Il est utilisable en monothérapie ou en association avec la L‑Dopa.
Nouvel agoniste dopaminergique non ergoté, Neupro permet une libération en continu du principe actif (rotigotine), grâce à une administration par dispositif transdermique. Neupro est disponible en 4 dosages : 2, 4, 6, et 8 mg par 24 h, de 4 tailles différentes. Chaque patch est conditionné individuellement en sachet scellé.
La posologie moyenne est :
- au stade précoce de la maladie, d’environ 4mg/24h, sans dépasser un maximum de 8mg/24h
- au stade avancé, d’environ 8mg/24h, sans dépasser la dose maximale de 16 mg/24h
Le patch doit être appliqué une fois par jour, les sites d’application étant l’abdomen, la cuisse, la hanche, le flanc, l’épaule ou le bras. Le patch reste sur la peau pendant 24h et doit ensuite être remplacé par un patch neuf collé sur un autre site d’application. Il faut éviter de répéter l’application au même endroit pendant les 14 jours qui suivent.
Neupro doit être conservé au réfrigérateur entre 2°C et 8°C.
Le Neupro est un médicament de Liste 1, soumis à prescription médicale et remboursé par la SS à 65%. Son prix varie en fonction du dosage : ex. la boite de 30 patchs à 4mg coûte 81.62€.
Enfin, à titre d’information, signalons que le Neupro est aussi utilisé dans le traitement du syndrome des jambes sans repos (SJSR).
2. Mise sur le marché :
La rotigotine avait obtenu une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) européenne en mars 2006, sous le nom de Neupro pour le traitement de la MPI.
Mais en juin 2008, une directive de l’agence européenne des médicaments (EMEA) limitait la fourniture de Neupro aux patients déjà sous traitement avec ce médicament, dont la promotion en Europe était restreinte.
En effet, le suivi continu du produit commercialisé avait révélé la présence de cristaux dans certains patchs. Pour pallier ce défaut, UCB Pharma a mis en place une nouvelle chaîne de conservation et de distribution réfrigérée. Les lots de Neupro ont été remplacés par des produits réfrigérés du fabricant jusqu’au patient.
En 2009, UCB demandait à l’agence européenne la levée des restrictions. Les restrictions ont finalement été levées et, en conséquence, le Neupro a obtenu une AMM européenne le 29 11 2010.
Le médicament est disponible en France dans les pharmacies depuis Janvier 2011.
3. Effets indésirables :
Selon Eureka Santé, des effets indésirables du médicament NEUPRO ont pu être observés :
- Réactions locales : rougeur et démangeaisons au point d’application
- Nausées, vomissements, constipation, bouche sèche, digestion difficile, douleur abdominale
- Hypotension orthostatique
- Hallucinations
- Somnolence excessive au cours de la journée, et plus rarement, envie impérieuse de dormir
Des cas d’addiction aux jeux d’argent, d’achats compulsifs et d’hypersexualité ont également été rapportés sous traitement dopaminergique, notamment chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson lors d’utilisation à forte dose.
Ont également été observés : crises de hoquet, vertiges, maux de tête, troubles de la vision, perte de poids.
4. Résultats des essais cliniques :
L’efficacité de la rotigotine dans le traitement des signes et des symptômes de la MPI, a été étudiée dans le cadre de 4 études internationales, sur des groupes de quelques centaines de patients, randomisés, en double aveugle, contrôlés versus placebo ou comparés à des patients recevant du ropinirole (Requip) ou du pramipexole (Sifrol).
Dans toutes ces études, on commence au départ par déterminer pour les patients la dose optimale de produit que l’on maintient jusqu’à la fin de l’essai. Le critère principal d’évaluation de l’efficacité est constitué par la mesure du score sur l’échelle de l’activité de la vie quotidienne et de l’examen moteur (parties II et III de l’UPDRS).
On trouvera les résultats complets de ces essais cliniques dans l’avis de la Haute Autorité de la Santé en date du 30 Avril 2006.
En résumé, on a pu vérifier que :
- la rotigotine a démontré son efficacité par rapport au placebo
- par contre, elle est moins efficace que le ropinirole et le pramipexole
5. Avis du corps médical :
Dès 2006, de nombreux commentaires négatifs ont été émis dans la littérature médicale sur le Neupro. Certains parlent de régression par rapport aux agonistes précédents, un autre estime que le Neupro est le pire des agonistes !
Relisons par exemple cet article de la revue « Prescrire » en 2007 :
« Dans la maladie de Parkinson débutante, selon un essai, la rotigotine, sous forme de dispositif transdermique, est moins efficace que le ropinirole par voie orale. Dans un autre essai, à un stade avancé, la rotigotine n’a pas été plus efficace que le pramipexole. Elle n’a pas moins d’effets indésirables systémiques auxquels il convient d’ajouter des réactions locales au dispositif transdermique. La mise en route du traitement est plus délicate. Chez les patients ayant une maladie de Parkinson, quel que soit le stade, autant en rester à un agoniste dopaminergique par voie orale, tel que la bromocriptine (Parlodel) ».
Les reproches faits au Neupro par les spécialistes (manque relatif d’efficacité, effets indésirables) paraissent justifiés, quoique sans doute trop négatifs. Mais les malades peuvent avoir aussi un autre point de vue.
Souvent, les scientifiques veulent ignorer l’intérêt du patch, qu’ils considèrent comme un gadget. Les malades qui ont souvent des difficultés à respecter les horaires de prise de médicaments par voie orale peuvent bénéficier de ce confort nouveau. Il en est de même de tous les patients ayant des difficultés de déglutition ou, pire, des problèmes gastriques.
6. Conclusion :
En tout état de cause, l’arrivée du Neupro sur le marché, apportera une arme supplémentaire aux neurologues. Le Neupro mérite au moins d’être essayé par les malades bien informés, les autres agonistes dopaminergiques ayant aussi bien des défauts !
La plupart des informations sont issues du blog yann 73.
Rédigé par Jean Pierre LAGADEC
L’ibuprofène pourrait réduire le risque de développer la maladie de Parkinson
Publié le 05 juillet 2011 à 09:56Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°45 – juillet 2011
Communiqué paru dans la revue « Maxisciences » du 3 mars 2011
La revue Neurology a publié hier les résultats d’une étude menée par des chercheurs américains, concernant le lien entre anti-inflammatoires et maladie de Parkinson. Ils ont ainsi pu prouver que la consommation de ce type de médicament et notamment de l’ibuprofène pouvait réduire le risque de développer la maladie de Parkinson, cette affection neurodégénérative chronique qui se concrétise souvent par une lenteur à effectuer certains gestes, une raideur des muscles et des tremblements.
Ainsi, ces conclusions se basent sur l’étude des données médicales de 136.197 individus qui ont accepté de communiquer leur consommation d’aspirine, ibuprofène ou autres anti-inflammatoires non-stéroïdiens. La recherche a duré six années et durant ce laps de temps, 291 personnes ont développé la maladie de Parkinson. Les chercheurs sont parvenus à la conclusion que les individus consommant de l’ibuprofène à raison de deux fois par semaine minimum avaient 40% de risques en moins de contracter la maladie. Les auteurs de l’étude recommandent aujourd’hui que l’ibuprofène soit pris en compte comme potentiel agent neuroprotecteur contre Parkinson.
Lu et copié par Henri MINARET
Information Médicale
Publié le 04 juillet 2011 à 08:00Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°45 – juillet 2011
Un médicament en cours d’essai clinique
Le SAFINAMIDE® améliore significativement la fonction motrice de patients atteints d’une maladie de Parkinson à un stade avancé dans une étude Pivot de Phase III.
Dans un communiqué de Presse publié le 3 février 2009, par Newswire : Merck Serono et son partenaire Newron Pharmaceuticals S.P.A ont annoncé que les résultats de la première étude clinique de Phase III, évaluant le safinamide® en complément d’un traitement par la lévodopa (étude 016), ont satisfait le critère d’évaluation principal en augmentant de 1,3 heure la durée quotidienne de la période « ON » chez des patients souffrant d’une maladie de Parkinson à un stade d’évolution intermédiaire à avancé avec fluctuations motrices. Les périodes « ON » pendant lesquelles les malades atteignent leur meilleur niveau de fonctionnement moteur.
Dans ce même communiqué, Bernhard Kirshbaum, Vice-président Exécutif Recherche et Développement de Merck Serono, déclare : « Ces résultats représentent un nouveau pas en avant dans la poursuite de notre objectif de mettre à disposition des patients et médecins de nouveaux traitements dont ils ont un besoin urgent dans le domaine du traitement des maladies neurodégénératives. »
Ravi Anand, Directeur Médical de Newron a déclaré : « Ces résultats sont extrêmement encourageants. Ils indiquent non seulement une augmentation de la durée de la période « ON » et une réduction de la durée de la période « OFF » totale, mais aussi de la période « OFF » après la prise matinale chez des patients atteints d’une maladie de Parkinson à un stade d’évolution intermédiaire à avancé traités de façon optimale par la lévodopa, des agonistes dopaminergiques, des inhibiteurs de la COMT, des anti-cholinergiques ou encore l’amantadine »
Les critères d’évaluation secondaires de l’efficacité évalués à ce jour ont été atteints avec les deux doses de Safinamide (50 mg par voie orale 1 fois par jour ou 100 mg par voie orale 1 fois par jour). Une augmentation statistiquement significative de la durée quotidienne totale de la période « ON » a été observée dans les deux groupes traités par le safinamide®, en complément d’un traitement par la lévodopa, par comparaison avec l’effet obtenu dans le groupe placebo.
Présentation du Safinamide® :
C’est un dérivé alpha-aminoamide administré par voie orale et actuellement développé par Merck Serono et Newron (selon l’accord conclu avec Newron en 2006, Merck Serono détient l’exclusivité mondiale des droits de développement, de production et de commercialisation du safinamide® dans le traitement de la maladie de Parkinson et de la maladie d’Alzheimer ainsi que pour d’autres applications thérapeutiques) comme traitement complémentaire aux modalités thérapeutiques actuelles de la maladie de Parkinson. Le safinamide® possèderait un mode d’action original reposant à la fois sur l’amplification des fonctions dopaminergiques (par inhibition puissante et réversible de la monoamine-oxydase B, MAO‑B) et de la recapture de la dopamine) et sur la diminution de l’activité glutamatergique par inhibition de la libération de glutamate.
Dans un communiqué du 8 novembre 2010, Merck Serono et son partenaire Newron ont annoncé les résultats d’une étude de 18 mois réalisée en double-aveugle et contrôlée par placebo (étude 018), extension d’une étude de la Phase III de 6 mois réalisée avec le safinamide® (étude 016), dont les résultats ont été rapportés.
L’objectif de cette extension était d’évaluer l’efficacité et le profil de tolérance à long terme (24 mois) du safinamide, administré à deux doses différentes (50mg et 100mg en une seule prise quotidienne) en complément du traitement par la lévodopa chez des patients atteints d’une maladie de Parkinson à un stade d’évolution avancé. Bien que le critère principal d’efficacité de l’étude (018) portant sur l’évaluation des dyskinésies après 24 mois de traitement n’ait pas été satisfait, les résultats de l’analyse exploratoire du principal critère secondaire prédéfini sont conformes aux effets sur la fonction motrice observés dans l’étude 016. Les résultats de l’étude 018 confortent également le profil de tolérance du safinamide®.
L’effet du safinamide sur les dyskinésies sera évalué de manière plus précise dans une étude pilote spécifique actuellement en cours. « Ces résultats issus d’une étude rigoureuse à long terme, réalisée en double-aveugle et contrôlée sont particulièrement pertinents car ils apportent des informations essentielles sur le profil de tolérance à long terme du safinamide® et sur le maintien de ses effets sur la fonction motrice » a déclaré Luca Benatti, Directeur Général de Newron : « Ces résultats sont porteurs d’espoir chez les patients ayant une maladie de Parkinson qui ont besoin de prendre des médicaments sur de très longues périodes »
Les résultats complets de l’étude seront soumis pour présentation lors de prochains congrès scientifiques, dès que l’ensemble des analyses en cours seront terminées. Cette phase d’extension (étude 018) qui a permis de recueillir des données de tolérance à long terme constitue, avec les études 015, O16 et 017 déjà terminées et les études MOTION et SETTLE en cours, le programme de développement clinique du safinamide®. Ce programme a été conçu pour soutenir une demande d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) du safinamide® comme complément d’un traitement par agoniste dopaminergique chez les patients ayant une maladie de Parkinson à un stade d’évolution précoce et comme complément du traitement par la lévodopa chez les patients ayant une maladie de Parkinson à un stade d’évolution avancé.
Extraits de divers communiqués de presse lus et copiés par :
Henri MINARET, membre de l’Association du Limousin
Un jour
Publié le 01 juillet 2011 à 17:39Article paru dans LE PARKINSONIEN INDÉPENDANT n°45 – juillet 2011
On existe ! On est là !
Que sommes-nous en train de faire de notre vie !!
Nous devons nous bouger, réagir.
Alors on se met à réfléchir.
Et on se rend vite compte
que l’on est capable de faire plus de choses
que l’on ne s’imaginait.
Même si on le fait plus lentement
même si c’est dur parfois, on le fait autrement.
Nous trouvons toujours une solution à nos problèmes quotidiens.
Puis on fait le ménage de tout ce qui est négatif.
Et ce n’est pas évident pour nous !
D’abord, le regard des autres : tu te dis c’est leur problème, pas le mien.
Puis tu t’entoures de personnes qui essaient de te comprendre
Et qui ne cherchent pas à te juger uniquement sur ton apparence
mais pour ce que tu es toi.
Et bien sûr quand on a la chance d’avoir de bons enfants et un bon conjoint.
Si non ! Il suffit parfois d’aller dans une association
pour trouver des personnes formidables
qui sont à ton écoute et te comprennent.
Quand tu as fait tout ça, tu es capable de tout !!!!
MERCE
Par Mercédès Perez
Propulsé par WordPress et le thème GimpStyle créé par Horacio Bella. Traduction (niss.fr).
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